Pour les articles homonymes, voirRoyaume de Sardaigne.
Ne doit pas être confondu avecRoyaume de Sardaigne (1324-1713) ouRoyaume de Sardaigne (1713-1720).
Drapeau du royaume de Sardaigne (1816-1848). | Armoiries du royaume de Sardaigne (1833-1848). |
| Devise | FERT |
|---|---|
| Hymne | S'hymnu sardu nationale Marcia Reale |
| Statut | Monarchie absolue puisMonarchie constitutionnelle (1848) |
|---|---|
| Capitale | Sardaigne :Cagliari (1720-1847) puisTurin (1847-1861) ;États sardes de terre-ferme :Turin (1720-1798, 1814-1861) |
| Langue(s) | Officielles : arpitan (savoyard etvaldôtain),français,italien,ligure,occitan (niçois,vivaro-alpin),piémontais,sarde etcorse |
| Religion | Catholicisme romain |
| Monnaie | Scudo sarde (1750-1816) Scudo piémontais Lire sarde |
| Gentilé | Sardes, Piémonto-Sardes |
|---|
| 2 août 1718 | Traité de Londres signé par laQuadruple-Alliance et applicable en 1720 :Charles VI du Saint-Empire cède le royaume deSardaigne àVictor-Amédée II de Savoie en échange de celui de laSicile. Les « États de Savoie » deviennent les « États de terre ferme » du royaume. |
|---|---|
| 24 août 1720 | Guerre de la Quadruple-Alliance : nouvel échec de l'Espagne.Paix de La Haye : acquisition effective du royaume de Sardaigne par les ducs de Savoie. |
| 1796-1797 | Invasion française : victoire deNapoléon Bonaparte surVictor-Amédée III. |
| 20 juin 1799 2 Messidor an VII | Les troupes austro-russes reconquièrent lePiémont et rétablissentCharles-Emmanuel IV de Savoie sur son trône, mais un an après, les Français occupent à nouveau Turin et créent laRépublique subalpine. |
| 11 septembre 1802 24 fructidor an X | LePiémont est annexé à la France, par suppression de la République subalpine. |
| 30 mai 1814 | Traité de Paris : première abdication deNapoléon Ier. La Maison de Savoie est rétablie dans ses droits. |
| 9 juin 1815 | Finalisation ducongrès de Vienne : récupération duPiémont, deNice et de laSavoie et obtention deGênes et de laLigurie pour constituer unÉtat tampon contre la France. |
| 1821 | Mouvement révolutionnaires libéraux : prémices de l'unification italienne (« Risorgimento »). |
| 1848 | Printemps des peuples : mouvements révolutionnaires en Europe. |
| 4 mars 1848 | Le roiCharles-Albert de Sardaigne concède une constitution au peuple italien : le « Statut albertin ». |
| 23-26 mars 1848 | Première guerre d'indépendance italienne : échec contre l'Autriche. |
| 10 novembre 1859 | Deuxième guerre d'indépendance italienne : victoire franco-sarde contre l'Autriche.Traité de Zurich : annexion de laLombardie.Traité de Turin : cession de laprovince d'Annecy, de laprovince de Chambéry et de l'arrondissement de Nice à la France. |
| 22 mars 1860 | Annexion desProvinces-Unies d'Italie centrale (grand-duché de Toscane, duchés deParme et deModène) par plébiscite. |
| mai - octobre 1860 | Expédition des Mille : victoire garibaldienne, annexion duroyaume des Deux-Siciles. |
| 17 mars 1861 | Le « royaume de Sardaigne » devient « royaume d'Italie ». |
| (1er)1720-1730 | Victor-Amédée II de Savoie |
|---|---|
| (Der)1849-1861 | Victor-Emmanuel II de Savoie |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
Leroyaume de Sardaigne (enitalien :Regno di Sardegna) – officiellementÉtats du roi de Sardaigne jusqu'en 1847[1] – est unÉtateuropéen ayant existé de1720 à1861. Plus précisément, il s'agit de la dénomination et de la forme qu'ont pris lesÉtats de la maison de Savoie à partir de l'échange de l'île deSicile pour celle deSardaigne, jusqu'à la fondation duroyaume d'Italie. En effet, le titre deroi de Sardaigne est obtenu par lesducs de Savoie contre la cession forcée duroyaume de Sicile à l'Autriche en1720, conséquence dutraité de Londres et de lapaix de La Haye[2]. Le royaume de Sardaigne est à l’origine de la création du royaume d'Italie lors duRisorgimento et donc de l'Italie moderne.
Les limites du territoire du royaume de Sardaigne ont sensiblement varié au cours de son histoire. Initialement, il rassemble l'île de Sardaigne ainsi qu'un territoire continental, nommé lesÉtats sardes de terre-ferme, comprenant laSavoie, lePiémont, laVallée d'Aoste et lecomté de Nice. Les États sardes de terre-ferme font partie duSaint-Empire romain germanique jusqu'à leur conquête par laPremière République lors desguerres de la Révolution française[3]. Le territoire du Royaume est alors réduit à la seule île de Sardaigne. À la suite ducongrès de Vienne de1815, il retrouve sa partie continentale, en plus d’annexer laRépublique ligurienne. Le territoire national reste ensuite stable jusqu’en1859, moment à partir duquel se font l’annexion de laLombardie, desProvinces-Unies d’Italie centrale et duroyaume des Deux-Siciles, ainsi que la cession à laFrance de laprovince d'Annecy, de laprovince de Chambéry et de la majorité de l'arrondissement de Nice.
Dans l'historiographiefrançaise, le royaume de Sardaigne est souvent désigné sous le nom deroyaume de Piémont-Sardaigne, en raison du poids politique qu'occupe sa capitalede facto qui étaitTurin, située dans laprincipauté de Piémont. En effet, la traduction de l'italienregno sabaudo-sardo serait plutôt « sardo-savoisien » (d’après la dynastie régnante, par distinction avec leroyaume espagnol de Sardaigne antérieur). Après 1815, l'appellation d'usage enfrançais pour désigner lesÉtats de Savoie était « États sardes » (enitalien :Stati sardi), notamment en géographie[4], en commerce[5], en diplomatie[6] et dans la presse[7].
LeRegnum Sardiniæ et Corsicæ (« royaume deSardaigne et deCorse ») est créé le par lepapeBoniface VIII[8] afin de résoudre les conflits entre les maisons d'Anjou et d'Aragon au sujet duroyaume de Sicile, conflits déclenchés par les fameusesVêpres siciliennes, révolte populaire contre la domination féodale. C'est donc un royaume de compensation, attribué àJacques IIle Juste d'Aragon.
La Sardaigne reste toutefois soumise à de puissants seigneurs portant le titre dejudex (« juge », d'où le nom de « judicats » donné aux quatre principales principautés installées sur l'île depuis la fin de l'Empire byzantin), elles-mêmes sous l'influence des cités dePise et deGênes. En1323, Jacques II forme une alliance avec lejuge d'Arborée, d'origine catalane, et la ville deSassari, et contrôle les judicats deCagliari et deGallura, éliminant de l'île les Pisans. Le contrôle royal n'est toutefois définitif qu'au début duXVe siècle, quandMartinle Jeune,roi de Sicile et procureur deSardaigne pour le compte de son père leroi d'AragonMartinle Vieux, défait les derniersjuges d'Arborée, dontÉléonore d'Arborée, célèbre pour sa novatricecharte appeléeCarta de Logu (it), et achète les droits sur le royaume. LaCorse n'est pas conquise et les rois d'Aragon cessent d'y prétendre en1479, après que la mentionet Corsicæ est retirée de l'appellation officielle du royaume. LaSardaigne, rattachée à lacouronne d'Aragon, passe avec cette dernière dans lamonarchie espagnole auXVIe siècle.
Le royaume reste dépendant de l'Espagne jusqu'à laguerre de Succession d'Espagne, qui se termine en1714, date à laquelle il passe dans les possessions desHabsbourg deVienne, qui l'échangent en1718 contre la Sicile avec le duc deSavoie. Lapaix de La Haye en 1720 confirme la défaite espagnole[9]. Les ducs deSavoie portent le titre de « roi de Sardaigne » depuis le jusqu'à laproclamation du royaume d'Italie le[9].
Le, le « ci-devantduché de Savoie » est incorporé à la République française et constitué en « un84edépartement, sous le nom de département duMont-Blanc ».
Le, c'est au tour du « ci-devantcomté de Nice » d'être incorporé à la République. Le, il est constitué en « un85e département, sous le nom d'Alpes-Maritimes ». Le, la « ci-devantprincipauté de Monaco » est à son tour incorporée audépartement desAlpes-Maritimes.
En janvier et février1793 a lieu l'invasion de l'île de Sardaigne par laFrance révolutionnaire, qui mène à un échec àCagliari et deux défaites françaises, une àLa Maddalena et l'autre près deQuartu Sant'Elena.

À la suite de ces victoires, les noblessardes formulent plusieurs requêtes au roi. Mais à la suite de son refus le une rébellion éclate, qui a d’abord pour conséquence d’expulser les fonctionnaires savoyards de Cagliari. Au retour du vice-roi, les seigneurs du nord de l'île, notamment ceux deSassari, exploitent l'occasion pour réclamer l'autonomie du Sud. Alors que les nobles de Cagliari suscitent la révolte populaire dans le Nord et que sous la menace qu'elle ne dégénère, les Savoie décident d'envoyerGiovanni Maria Angioy, un officier qui avait déjà battu les Français, avec le titre de « Alternos » c'est-à-dire représentant du vice-roi, à Sassari. Angioy essaye en vain de réconcilier les différentes factions, mais en étant conscient de l'absence de soutien de Cagliari et du gouvernement, tente de convaincre les Français d'annexer l'île.
Victor-Amédée III est battu parNapoléon Bonaparte en1796[9]. L’arrivée des troupes françaises au Piémont fait apparaître une révolte piémontaise républicaine. Avec l’armistice de Cherasco (), Victor-Amédée III perd ses possessions auPiémont et meurt peu après. Son filsCharles-Emmanuel IV de Sardaigne, époux deClotilde de France, sœur du défuntLouis XVI, lui succède.
En Sardaigne, Giovanni Maria Angioy, ayant perdu tout espoir d'un soutien extérieur français après l'armistice de Cherasco, essaye alors de provoquer une révolte anti-féodale et de fonder une république sarde, mais est abandonné par la majorité de ses partisans près d’Oristano, le roi ayant accepté les demandes formulées en1794. Angioy se trouvant sans partisans s'enfuit àParis.
Le est constituée àTurin laRépublique piémontaise, reconnue par les Français qui avaient occupé la ville. La famille de Savoie, avec toute la cour, se réfugie àCagliari, qui devient l'unique capitale du royaume jusqu'à la restitution définitive desÉtats de terre-ferme. Le, les troupes austro-russes reconquièrent Turin et rétablissent Charles-Emmanuel IV sur son trône, mais un an après, les Français occupent à nouveau Turin et créent laRépublique subalpine.
Cette république émet des monnaies selon lesystème décimal adopté pour lefranc français — ce qui sera à l'origine de l'Union latine (une union monétaire). Plus précisément fut émise une monnaie en or de 20 francs pour commémorer labataille de Marengo.
Le (24fructidoran X), leSénat français prend un « sénatus-consulte organique, portant réunion desdépartements du Pô, de laDoire, deMarengo, de laSésia, de laStura et duTanaro au territoire de la République française ». Le Piémont est ainsi annexé à la France, par suppression de laRépublique subalpine.

Par letraité de Paris, le, laMaison de Savoie est rétablie dans ses droits. Le, avec lecongrès de Vienne,Gênes et laLigurie sont annexées au royaume, de façon à constituer unÉtat tampon, appelé royaume de Piémont-Sardaigne dans les documents officiels français jusqu'en 1861[10], capable de s'opposer à la France.
Charles-Emmanuel IV de Sardaigne ayant abdiqué à la mort de sa femme pour se retirer dans un cloître, son frère et successeur,Victor-EmmanuelIer de Sardaigne, mène une politique conservatrice. Il est obligé d'abdiquer, à la suite des mouvements révolutionnaires libéraux de1821, prémices duRisorgimento, en faveur de son frèreCharles-Félix ; celui-ci n'est pas moins conservateur que ses prédécesseurs ; il meurt sans descendance en1831. La couronne passe à labranche de Savoie-Carignan, en la personne deCharles-Albert, libéral, qui concède une constitution, leStatut albertin, à la suite desmouvements insurrectionnels de 1848[9].
La même année, Charles-Albert entre en conflit armé avec l'Autriche. Après quelques succès initiaux, la guerre est défavorable aux Savoie et Charles-Albert est contraint d'abdiquer en faveur de son filsVictor-Emmanuel II de Savoie, le, qui continue, avec l'aide de son Premier ministreCavour, le processus d'unification de l'Italie à son profit.
La population du royaume, en1838, se compose de 4 650 368 individus dont 524 633 sur l'île deSardaigne[11].
Pendant laguerre de Crimée, de 1853 à 1856, provoquée par l'expansionnisme russe et la crainte de l'effondrement de l'Empire ottoman, le royaume de Sardaigne participe à la coalition formée de l'Empire ottoman, de l'Empire français et du Royaume-Uni contre l'Empire russe.
Avec le soutien de la France deNapoléon III, le royaume de Savoie-Sardaigne s'engage dans une nouvelle guerre contre l'Autriche qui aboutit, en1860, à la conquête militaire suivie de plébiscites et, malgré le retrait de la France, à l'unification duroyaume d'Italie par l'intégration deMilan,Modène,Parme, de laToscane, deNaples et de la Sicile, de l'Ombrie et desMarches ; seules manquent encore à l'appelVenise etRome. L'unification de Naples et de la Sicile est en grande partie l'œuvre de l'expédition des Mille organisée parGiuseppe Garibaldi qui est, avecCamillo Cavour, un des grands protagonistes de l'unité italienne[9].
DélaissantTurin, désormais excentrée,Victor-Emmanuel II installe sa cour et son gouvernement àFlorence (en1865) et le, le royaume de Sardaigne change définitivement son nom en royaume d'Italie. Seuls leLatium avecRome, sous la souveraineté dupape et la protection des troupes françaises ainsi que laVénétie (sous domination autrichienne) ne rejoignent pas le royaume.
En1866, à la suite de sa défaite après laguerre austro-prussienne, l'Autriche donne, par letraité de Vienne, laVénétie à laFrance, qui la cède aussitôt à l'Italie après unplébiscite auprès de la population.
La chute duSecond Empire français, en1870, voit le départ des troupes françaises et la conquête desÉtats pontificaux par l'Italie. Après laprise de Rome, celle-ci devient alors la capitale duroyaume d'Italie.
Le royaume de Sardaigne comprenait :
| Image | Periode | Nom | |
|---|---|---|---|
| Cesare Balbo (1789-1853) | |||
| Gabrio Casati (1798-1873) | |||
| Cesare Alfieri di Sostegno (1799-1869) | |||
| Hector Perron de Saint-Martin (1789-1849) | |||
| Vincenzo Gioberti (1801-1852) | |||
| Agostino Chiodo (1791-1861) | |||
| Claude Gabriel de Launay (1786-1850) | |||
| Massimo d'Azeglio (1798-1866) | |||
| Massimo d'Azeglio (1798-1866) | |||
| Camillo Cavour (1810-1861) | |||
| Alfonso Ferrero La Marmora (1804-1878) | |||
| Camillo Cavour (1810-1861) | |||

| DuRisorgimento à aujourd'hui | ||||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| L'unité italienne |
| |||||||
| Royaume d'Italie |
| |||||||
| Italie fasciste |
| |||||||
| Première République italienne |
| |||||||
| Deuxième République italienne |
| |||||||
| Voir aussi :Portail de l'Italie | ||||||||
| Principaux états | |
|---|---|
| Autres |
|