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Royaume de Hongrie

47° 28′ N, 19° 03′ E
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Royaume de Hongrie
(la) Regnum Hungaria
(de) Königreich Ungarn
(hu) Magyar Királyság

10011918
1920 – 1946

Drapeau
Drapeau du royaume de Hongrie.
Blason
Armoiries du royaume de Hongrie.
HymneHimnusz
Gott erhalte
Description de cette image, également commentée ci-après
Le royaume de Hongrie en 1914.
Informations générales
StatutMonarchie (au sein de l'empire d'Autriche entre 1804 et 1867, puis de l'Empire austro-hongrois entre 1867 et 1918).
CapitaleEsztergom(XeXIIIe siècle)
Albe Royale(XeXVIe siècle)
Buda(XIIIeXVIe siècle)
Pressburg(1541 – 1849)
Pest-Buda(1849 – 1873)
Budapest(1873 – 1946)
Langue(s)Hongrois,latin,allemand
ReligionCatholicisme(minoritésorthodoxes etprotestantes)
MonnaieForint(1325-1867)
Florin austro-hongrois(1847-1892)
Couronne austro-hongroise(1892-1927)
Pengő(1927-1946)
Démographie
Population (1710)3 000 000 hab.
• 17908 000 000 hab.
Superficie
Superficie (1914)325 411 km2
Histoire et événements
1001ÉtienneIer devient roi de Hongrie.
1526Occupationottomane, laHongrie non-conquise passe sous l'autorité desHabsbourg.
1687Fin de l'occupation ottomane : Établissement de la dominationautrichienne sur la Hongrie réunifiée.
1717Pragmatique Sanction.
1848Révolution hongroise.
1867Compromis austro-hongrois.
1918Fin de l'Empire austro-hongrois, proclamation de laRépublique.
19201946Régence.
1946Nouvelle proclamation de laRépublique.
Roi
(1e)10001038ÉtienneIer
(De)19161918CharlesIer
Parlement
Chambre hauteChambre des magnats
Chambre basseChambre des représentants (hu)

Entités précédentes :

Entités suivantes :

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Leroyaume de Hongrie (enlatin :Regnum Hungaria ; enallemand :Königreich Ungarn ; enhongrois :Magyar Királyság) est le termehistoriographique donné à différentes entités politiques de laHongrie auMoyen Âge (à partir de 1001), à l'époque moderne et jusqu'à l'époque contemporaine (1946). La date de création du royaume remonte à l'an 1001, lorsqueÉtienne (István) transforme l'anciennegrande-principauté en royaume chrétien. L'unité du royaume est mise à mal lors de l'occupation ottomane d'une partie du pays en 1526, durant laquelle deux territoires se disputent la continuité royale (laHongrie royale dominée par l'empire d'Autriche et laHongrie orientale, prémisse de laprincipauté de Transylvanie). Le royaume de Hongrie recouvre l'essentiel de son territoire médiéval d'abord en 1848-1849, puis dans le cadre ducompromis austro-hongrois signé en 1867 et conserve son régimeaprès le démantèlement du pays en 1920 jusqu'à 1946, sous la forme d'unerégence. Entre l'an 1001 et 1946, le royaume de Hongrie a cessé d'exister à trois reprises : en 1849, lors de larévolution hongroise de 1848, de laRépublique démocratique hongroise de 1918 et de larépublique des conseils de Hongrie de 1919. Depuis 1946, la Hongrie est unerépublique.

De la principauté au royaume (1001)

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Article détaillé :Grande-principauté de Hongrie.
Le Royaume de Hongrie à la fin duXIVe siècle.

Après avoir maté une révolte de l’aristocratie magyare encorepaïenne conduite par son cousinKoppány qui s'opposait à son accession au pouvoir (998),Étienne Ier, alors duc de Hongrie, fils deGéza, est sacré roi de Hongrie le jour deNoël de l'an 1000 avec une couronne envoyée par le papeSylvestre II (ce qui le fait qualifier deroi apostolique) et avec le consentement de l’empereur germaniqueOtton III.

Le royaume de Hongrie au Moyen Âge (1001-1526)

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Évolution politique

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Initialement, l'histoire de la Hongrie se développa parallèlement à celles de laPologne et de laBohême, avec de nombreuses liaisons avec lespapes et les empereurs duSaint-Empire romain germanique. La Hongrie fut détruite en partie en 1241-1242 par les arméesmongoles. AuMoyen Âge, elle est une des régions les plus riches en or et en argent-métal.

Le pays de la Hongrie devint progressivement un pouvoir important qui a formé une culture centre-européenne distincte liée aux plus grandes civilisations d'Europe occidentale. Sous le règne de Charles d’Anjou (1308-1342), avec laPologne et lesterres tchèques, la Hongrie forma le Groupe de Visegrád. Depuis la fin desannées 1990, unealliance politique du même nom existe avec laPologne, laTchéquie, et laSlovaquie.

Le royaume s'opposa activement à l'avancée ottomane notamment lors des batailles de Nicopolis et de Varna.

Matthias Corvin régna sur la Hongrie de 1458 à 1490 ; il renforça le royaume de Hongrie et son gouvernement, brisa les résistances intérieures en réprimant notamment un complot des nobles en 1467, renforça la fiscalité et créa une armée permanente. Il mena une politique extérieure active, imposant au roi de Bohême la cession de la Moravie et de la Silésie, prenant Vienne (1485) et la Styrie (1486) à l'empereurFrédéric III et son fils, Maximilien, songeant même un temps à se faire élire empereur. Il réussit dans la péninsule balkanique à reprendre le nord de la Bosnie aux Turcs et à soutenir la Moldavie contre eux. Enfin, la Hongrie – en particulier les zones au nord, dont certaines font aujourd'hui partie de laSlovaquie – devint sous son règne un centre artistique et culturel de l'Europe de laRenaissance. La culture hongroise a influencé d'autres cultures, comme celles de la Pologne et de la Lituanie.

Économie

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Drapeau de la Hongrie auXVe siècle.

AuXIIe siècle, la Hongrie s’étend sur 220 000 km2 pour une population de deux millions d’habitants. Jusqu’auXIIe siècle, le pays se présente comme un immense pâturage, entrecoupé de terres labourées. La sédentarisation est lente. La culture des champs, fondée sur les céréales (blé, millet), se déplace, utilisant la charrue importée de la steppe. Au centre du terroir se trouve le manoir (udvar), entouré de terres appartenant au seigneur et cultivée par des esclaves. Ceux-ci diminuent à partir duXIe siècle au profit d’hommes libres qui exploitent en commun des terres dont la jouissance leur est reconnue en contrepartie de cens et de corvées dues aux seigneurs. Nombreux sont ceux qui tombent sous l’autorité des seigneurs pour dettes. Les domaines seigneuriaux s’étendent. L’agriculture connaît un grand essor auXIIe siècle : les forêts sont défrichées, les marécages asséchés. L’usage de la charrue lourde, tirée par huit ou dix bœufs se développe, et l’ensemble des terres est soumis à la rotation des cultures. La viticulture, connue depuis l’époque romaine à l’ouest du Danube, s’étend à l’est et dans le nord : les vignobles deTokaj, d’Eger, deNagyvárad sont créés par des colons venus de France et d'Italie. Un commerce important s’amorce. Les Hongrois connaissent alors une poussée démographique, mais n’émigrent guère vers les régions montagneuses du Nord et de l’Est, peuplées deSlovaques, de pâtresruthènes etvalaques et decolons allemands. Les villes se développent tardivement. Le roi lui-même se déplace d’un château à l’autre, faisant dresser pour se loger des tentes dans la cour du bâtiment. Le commerce aide à la croissance des villes aux carrefours de communication ou près des forteresses ; desSarrasins du royaumebulgare de la Volga s’établissent àPest auXe siècle ; plus tard, des colons venus deFrance ou d’Italie du Nord, se fixent aux environs des résidences royales d’Esztergom et deSzékesfehérvár pour approvisionner la cour en objets de luxe. À la fin duXIIe siècle, le processus d’urbanisation s’accélère. Le roi et les grands font appel à deshospites (hôtes) comme artisans spécialisés et leur accordent des immunités fiscales. Les villes minières du nord du pays, peuplées par des ouvriers spécialisés allemands, connaissent alors une expansion particulière.

La Hongrie entre les Habsbourg et les Ottomans (1526-1718)

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Articles détaillés :Hongrie ottomane etHongrie royale.

La séparation entre Hongrie des Habsbourgs et Hongrie ottomane

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L'indépendance de la Hongrie se termine lorsqu'une partie du territoire est conquise par l'Empire Ottoman, au début duXVIe siècle.

L'événement crucial est labataille de Mohacs (1526), une victoire des Ottomans qui coûte la vie au roiLouis II Jagellon. Or des liens matrimoniaux ont été établis en 1522 entre lesJagellons et les Habsbourg : Louis II a épouséMarie, petite-fille de l'empereurMaximilien d'Autriche, sœur deCharles Quint (empereur à partir de 1520) et deFerdinand, qui lui-même a épousé la sœur de Louis II,Anne Jagellon.

La maison de Habsbourg est extrêmement puissante, puisque Charles Quint est aussiroi d'Espagne etsouverain des Pays-Bas et détient de nombreuses principautés autrichiennes (archiduché d'Autriche, Tyrol, Styrie, etc.).

La mort de Louis II ouvre une crise de succession, au cours de laquelle s'opposent les nobles hongrois favorables à la maison de Habsbourg et ceux qui y sont opposés. Ceux-ci élisent Jean de Szapolya, tandis que ceux-là élisentFerdinand de Habsbourg.

Ferdinand prend la succession régulière de Louis II, devenant « roi de Hongrie » et régnant sur les territoires de l'ouest, non conquis par les Ottomans, tandis que les opposants instaurent un État vassal de l'Empire ottoman, laprincipauté de Transylvanie, que l'historiographie hongroise a rebaptisée « royaume de Hongrie orientale ».

La Hongrie des Habsbourg : la Hongrie royale

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Après Mohacs, les Ottomans continuent leurs attaques et viennent mettre lesiège devant Vienne en 1529, mais sont repoussés. Ils parviennent à prendre la citadelle deBuda, sur la rive ouest du Danube, en 1541.

En 1555-1558 a lieu une restructuration importante de la maison de Habsbourg. L'empereur Charles Quint, qui abdique successivement toutes ses fonctions attribue l'Espagne et lesPays-Bas à son filsPhilippe et les possessions autrichiennes de la maison de Habsbourg à son frère Ferdinand, qui est aussi élu sur le trône impérial. On a dès lors deux branches : les Habsbourg d'Espagne et les Habsbourg d'Autriche, dont le chef est généralement élu empereur, et qui détiennent des territoires situés à la fois dans leSaint-Empire (Bohême, principautés autrichiennes) et des territoires situés hors du Saint-Empire (Hongrie, Croatie), l'ensemble, constitué d'entités politiques de statuts divers, étant appelé, pour simplifier, « monarchie de Habsbourg ».

La Hongrie sous influence ottomane : laTransylvanie

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À l'est, laprincipauté de Transylvanie a pour premier prince le fils de Jean de Szapolya, qui accepte lasuzeraineté ottomane, avec une autonomie plus importante que lesprincipautés danubiennes deValachie et deMoldavie. EnTransylvanie, la noblesse hongroise conserve ses privilèges.

À cette époque, où laRéforme protestante touche environ un tiers des Hongrois, le prince de Transylvanie, par l'édit de tolérance de1568 place leluthéranisme, lecalvinisme et l'unitarisme à égalité avec lecatholicisme, en tant que « religions acceptées » (receptæ).

Dusiège de Vienne à la reconquête de la Hongrie (1683-1718)

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Après le nouvel échec des Ottomans devant Vienne en 1683, les Habsbourg et leurs alliéschrétiens reprennent progressivement les territoires hongrois. Le dernier territoire reconquis est leBanat en 1718.

Les Habsbourg s'emparent de la totalité de la Hongrie, avec laCroatie et laPrincipauté de Transylvanie.

Le conflit entre la noblesse hongroise et les Habsbourg se poursuit dans les territoires reconquis, avec en particulier la guerre menée par la noblesse hongroise de1703 à1711, sous les ordres d'un descendant des princes transylvains,FrançoisII Rákóczi, soutenu parLouis XIV.

Le royaume de Hongrie de la maison d'Autriche (1718-1918)

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Le dernier siècle du Saint-Empire (1718-1806)

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Article détaillé :Royaume de Hongrie (1718–1867).

La Pragmatique Sanction de 1713

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Le début de cette période est marqué par la crise de succession à la tête de la maison de Habsbourg. L'empereurLéopold Ier étant mort en 1705 sans fils, son successeur est son frère cadetCharles, qui est aussi élu empereur sous le nom de Charles VI.

Se trouvant au début des années 1710 dépourvu de fils, il décide que, si cela était confirmé, sa succession irait néanmoins à sa fille aînée, et non pas à la fille aînée de son frère. Il promulgue donc en 1713 unePragmatique Sanction, qu'il va jusqu'à sa mort s'efforcer de faire reconnaître par ses sujets, lorsque les institutions le leur permettent, et par les États étrangers, moyennant des concessions, étant donné qu'il contrevient à une règle fondamentale, celle du droit d'aînesse.

En ce qui concerne la Hongrie, le royaume est doté d'uneassemblée de deux chambres représentatives des États (noblesse et clergé, villes et comtés). L'assemblée hongroise ratifie la Pragmatique Sanction en 1723 seulement.

La guerre de Succession d'Autriche (1740-1748)

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Après la mort de Charles VI en 1740, c'est donc sa filleMarie-Thérèse qui lui succède à la tête de la maison de Habsbourg. Malgré l'accord donné à la Pragmatique Sanction, le roi de Prusse Frédéric II s'engage très vite dans une guerre, qui avec le soutien de la France, devient laguerre de Succession d'Autriche (1740-1748). Lorsque les élections impériales ont lieu, ce n'est pas l'époux de Marie-Thérèse,François de Lorraine, mais l'électeur de Bavière,Charles-Albert, qui est élu (Charles VII). François va cependant être élu (François Ier) après la mort de en 1745 de Charles-Albert.

Pendant cette période difficile, les relations entre Marie-Thérèse et la noblesse hongroise jouent un rôle très important. Notamment en 1741 : le 21 septembre, Marie-Thérèse venue à Budapest, obtient le soutien officiel l'assemblée hongroise à la guerre contre la Prusse ; les Hongrois s'engagent à fournir et équiper 22 000 hommes.

De Marie-Thérèse à François II : la fin duXVIIIe siècle

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Durant la deuxième moitié duXVIIIe siècle, les Habsbourg font partie des « despotes éclairés » et promeuvent des réformes, accordant davantage de droits auxserfs (au détriment des grands propriétaires, souvent des nobles) et introduisant le contrôle de l'État sur l'éducation (au détriment de l'Église catholique). Cette politique est particulièrement représentée par l'empereurJoseph II, fils de Marie-Thérèse.

À partir de 1789, un problème politique majeur apparaît : laRévolution française, un problème général pour une monarchie d'Ancien Régime, mais aussi particulier, étant donné que la reine de France, épouse deLouis XVI, estMarie-Antoinette, fille de Marie-Thérèse.

Du Saint-Empire à l'empire d'Autriche

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Après l'avènement deNapoléon, laguerre de la troisième coalition aboutit en 1805 à la défaite des armées autrichienne et russe àAusterlitz.

Lors dutraité de Presbourg, François II abdique son titre impérial ; le Saint-Empire est aboli ; à la place, sont créés laconfédération du Rhin, réunissant les États allemands amis de la France, et l'empire d'Autriche, qui réunit tous les États patrimoniaux de la maison de Habsbourg, qu'ils soient allemands ou non. L'empereur du Saint-Empire François II devient l'empereurFrançois Ier d'Autriche, satellite (provisoirement) de l'Empire français de Napoléon.

L'époque de l'empire d'Autriche (1806-1867)

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Mais auXIXe siècle, le combat contre l'absolutisme autrichien se transforma en un combat populaire pour la liberté : larévolution hongroise de 1848 contre les Habsbourg (cf.FerdinandIer) et la guerre de 1848-1849, conduite parLajos Kossuth, ne purent être étouffées que par l'offensive conjointe des troupes autrichiennes etrusses. À la suite de ces événements, la Diète de Hongrie abolit le servage, accorde desdroits civils sans distinction nationale (par exemple auxSerbes, auxRuthènes (Ukrainiens) et auxRoumains) et proclame la réunification de la Transylvanie avec la Hongrie. Celle-ci est acceptée par la diète de IaTransylvanie (composée exclusivement de nobles hongrois et de députés des villes saxonnes, les Roumains n'ayant pas de représentation a l'époque) et abolit également leservage sans distinction nationale. Cependant lors de la guerre de 1848-1849, les Roumains à majoritéorthodoxe, sous la conduite d'Avram Iancu, soutiennent d'abord les troupes habsbourgeoises, avant d'hésiter à soutenir lesrévolutionnaires hongrois contre les troupes russes orthodoxes.

L'époque de l'Empire austro-hongrois (1867-1918)

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Articles détaillés :Royaume de Hongrie (1867-1918) etPays de la Couronne de Saint-Étienne.
Drapeau du royaume de Hongrie (1867-1918).
Carte de laCisleithanie (rose), de laTransleithanie (vert) et de laBosnie-Herzégovine (jaune).

Battue par la coalition franco-sarde (bataille de Solférino en 1859) et par laPrusse (bataille de Sadowa en 1866), l'Autriche passe avec les Hongrois uncompromis : en 1867, leroyaume de Croatie-Slavonie, tout en conservant une certaine autonomie, notamment linguistique, est rattaché à la Hongrie tandis que l'autonomie de laPrincipauté de Transylvanie est abolie, l'ensemble formant avec la Hongrie un royaume autonome (laTransleithanie) au sein de l'Empire austro-hongrois (le reste de l'Empire autrichien est appelé laCisleithanie), la rivièreLeitha, affluent duDanube, formant une frontière symbolique entre les entités. Celui-ci, favorable aux germanophones et aux magyarophones, fait perdre aux slavophones et aux roumanophones l'espoir d'autonomie au sein de l'Empire, ce qui accentue leurs tendancesirrédentistes, même si la Galicie reçoit une autonomie importante au sein de la Cisleithanie.

LaBosnie-Herzégovine, occupée depuis 1878, est placée sous administration commune.

Cette double-monarchie austro-hongroise fait deFrançois-JosephIer un empereur àVienne et un roi àBudapest. Cet état de fait dure jusqu'à la chute de l'Empire.

À l'issue de laPremière Guerre mondiale, l'empire austro-hongrois s'effondre.CharlesIer, successeur de François-Joseph, tente de sauver son autorité en Hongrie en nommant représentant du roi l'archiducJoseph-Auguste de Habsbourg-Lorraine mais, dans les derniers jours d', les membres duParti de l'Indépendance, regroupés autour du comteMihály Károlyi, prennent le pouvoir et proclament un gouvernement de coalition.

Le vingtième siècle : l'indépendance, entre monarchie et république

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L'intermède républicain de 1918-1919

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Articles détaillés :République démocratique hongroise,République des conseils de Hongrie,Terreur rouge (Hongrie) etTerreur blanche (Hongrie).

Le suivant est proclamée laRépublique démocratique hongroise dirigée par le comteMihály Károlyi qui remplit pour quelques mois les fonctions de premier ministre et de président.

Une commission géographique internationale (laCommission Lord), à laquelle participe le géographe françaisEmmanuel de Martonne, trace les nouvelles frontières de la République démocratique hongroise, en suivant la limite des zones rurales à majorité hongroise du centre du pays, mais sans tenir compte des villes (presque partout à majorité hongroise) ni deszones magyarophones excentrées (dans l'est de laTransylvanie par exemple).

Timbre hongrois de 1919 surchargéOccupation française.

Ne pouvant avaliser les pertes territoriales imposées à son pays, le comte Károlyi démissionne.

Le, lescommunistes, avecBéla Kun à leur tête, proclament laRépublique des conseils de Hongrie. Soutenue par laFrance et leRoyaume-Uni, unecoalition antibolchévique se forme contre Béla Kun : un contre-gouvernement (présidé parGyula Peidl, puisque Károlyi est démissionnaire) s'installe àSzeged, avec l'ex-amiralMiklós Horthy comme ministre de la guerre, et avec les troupesfranco-roumaines,franco-serbes ettchécoslovaques présentes en Hongrie, qui, en trois mois et demi de combats, mettent fin au régime pro-soviétique de Béla Kun le[1].

En, huit mois après la chute de la République des conseils, l'amiral Horthy est élu régent duroyaume de Hongrie restauré.

Un royaume sans roi (1920-1946)

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Drapeau du royaume de Hongrie (1919-1946).
Article détaillé :Royaume de Hongrie (1920-1946).

Après la chute du régime communiste, lesAlliés remettent le pouvoir aux forces contre-révolutionnaires, menées parMiklós Horthy, ancienamiral de lamarine austro-hongroise. L'archiduc Joseph-Auguste restaure la régence mais, devant l'hostilité des Alliés, doit y renoncer au bout de quelques jours. Entre août et, Budapest est sous occupation franco-roumaine. La Hongrie vit sous le gouvernement provisoire deGyula Peidl dont l'amiral Miklós Horthy, ministre de la guerre, apparait comme l'homme fort. En janvier 1920, des élections sont tenues pour élire uneassembléeunicamérale. Une fois élue et installée, cette assemblée élit Miklós Horthyrégent le. En juin, letraité de Trianon est signé : il officialise les frontières de la nouvelle Hongrie, tracées par laCommission Lord. Après deux tentatives de la part du roi Charles IV (CharlesIer) de restaurer son trône, la déchéance définitive de la Maison de Habsbourg est proclamée en. La Hongrie conserve la monarchie comme forme officielle de gouvernement mais devient un royaume sans roi.

En comparaison du royaume d'avant-guerre, la taille et la population de cette nouvelle Hongrie sont réduites d'environ deux-tiers, la totalité desminoritésroumaine,slovaque,croate,serbe faisant le choix d'appartenir à d'autres États, selon le principe du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes » et conformément au « dixième point » du président américainWoodrow Wilson. Mais plusieurs millions deHongrois se retrouvent ainsi minoritaires dans de nouveaux pays, et la Hongrie réclame donc unerévision de ses frontières. Revendication majeure de la Hongrie des années 1920 et 1930, cette révision des frontières de 1920 incite Horthy à rechercher l'alliance allemande.

Miklós Horthy règne avec des pouvoirs autoritaires pendant la plus grande partie de la période d'entre les deux guerres mondiales, et installe un régimenationaliste dans une Hongrie repliée sur le souvenir dugrand royaume d'avant-guerre. Des politiques répressives d'une intensité variable sont appliquées contre les Juifs, les Tziganes et les adversaires du régime. Le multipartisme est néanmoins autorisé, seul le parti communiste demeurant interdit. Autoritaire sans être totalitaire, le régime de Horthy est parfois qualifié de« semi-dictature »[2].

L'alliance avec le Troisième Reich

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Le royaume de Hongrie entre 1941 et 1945.

Miklós Horthy s'allie avec l'Allemagne nazie dans les années 1930, dans l'espoir de revenir sur les pertes territoriales qui ont suivi laPremière Guerre mondiale. La Hongrie est « récompensée » parHitler par des territoires appartenant à laTchécoslovaquie (laSlovaquie-Méridionale en 1938 et laRuthénie subcarpathique en 1938-1939), à laRoumanie (la moitié Nord de laTransylvanie en 1940) et à laYougoslavie (une partie de laSlovénie, duBanat et de laVoïvodine en 1941). L'armée hongroise prend une part active sur lefront de l'Est de laSeconde Guerre mondiale contre l'URSS et participe également à laShoah. Cependant, en octobre1944, alarmé par leretournement de la Roumanie du côtéAllié et par les tentatives de Horthy de négocier unepaix séparée,Hitler le remplace par l'ultra-nationalisteFerenc Szálasi, chef duParti des Croix fléchées, afin d'éviter que la Hongrie ne rejoigne elle aussi les Alliés. Dans un premier temps, le, Szálasi est investi commepremier ministre, puis le, il se proclame « chef de la Nation ». L'éphémère régime des Croix fléchées, qui n'abolit pas la monarchie, utilise le nom deGouvernement d'unité nationale. Plus de 450 000 Juifs et plusieurs centaines deRoms périssent en Hongrie horthyste et sous le régime de Szálasi.

L'Alliance de la Hongrie avec l'Allemagne nazie conduit celle-ci à une nouvelle défaite : le pays est progressivement conquis par les troupessoviétiques etroumaines, à l'issue notamment de labataille de Budapest. Le gouvernement de Szálasi voit son contrôle sur le pays s'effriter au profit de celui, rival, de Béla Miklós, soutenu par les Soviétiques. La Hongrie demeure officiellement une monarchie : un conseil de régence, formé de personnalités issues de différents partis dont leParti communiste hongrois, est placé à la tête de l'État.

L'abolition de la monarchie et le passage à la « république populaire » (1946-1947)

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Le, la monarchie est officiellement abolie, laissant place à un régime républicain, dont les communistes prennent rapidement le contrôle.

Notes et références

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  1. La guerre contre Béla Kun de la coalition antibolchévique a été ultérieurement qualifiée par les sources hongroisesrévisionnistes grand public de « guerre entre la Hongrie et la Roumanie pour la Transylvanie », avec, selon ce point de vuenationaliste, une durée de deux ans et demi (1918-1920) mais « sans opérations militaires » avant et après la période allant de mars à août 1919, et en occultant les autres intervenants et le contextegéopolitique décrits par József Breit,Hungarian Revolutionary Movements of 1918-19 and the History of the Red War, Vol. I :Main Events of the Károlyi Era, Budapest 1929,p. 115-16.
  2. Gordon Martel,A companion to Europe: 1900-1945, Blackwell Publishing Ltd, 2005,p. 315

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Lien externe

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v ·m
Organisation administrative et territoriale du royaume de Hongrie (1923-1938)
Comitats
(vármegye)
Districts
(járás)
Communes
(község)
v ·m
Organisation administrative et territoriale despays de la Couronne de saint Étienne
Pays de la Couronne de saint Étienne
Comitats
(vármegye,županija)
Districts
(járás,okrug)
Communes
(község,općina)
Royaume de Hongrie
Royaume de Croatie-Slavonie
v ·m
Organisation administrative et territoriale du royaume de Hongrie (XVIIe-XVIIIe siècles)
Districts
Comitats
Districtus Cis-Danubianus
Districtus Trans-Danubianus
Districtus Cis-Tybiscanus
Districtus Trans-Tibiscanus
v ·m
Organisation administrative et territoriale du royaume de Hongrie (XVe siècle)
Royaume de Hongrie et territoires vassaux
Comitats etsièges
Royaume de Hongrie
Principauté de Transylvanie
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