Après avoir maté une révolte de l’aristocratie magyare encorepaïenne conduite par son cousinKoppány qui s'opposait à son accession au pouvoir (998),Étienne Ier, alors duc de Hongrie, fils deGéza, est sacré roi de Hongrie le jour deNoël de l'an 1000 avec une couronne envoyée par le papeSylvestre II (ce qui le fait qualifier deroi apostolique) et avec le consentement de l’empereur germaniqueOtton III.
Initialement, l'histoire de la Hongrie se développa parallèlement à celles de laPologne et de laBohême, avec de nombreuses liaisons avec lespapes et les empereurs duSaint-Empire romain germanique. La Hongrie fut détruite en partie en 1241-1242 par les arméesmongoles. AuMoyen Âge, elle est une des régions les plus riches en or et en argent-métal.
Le royaume s'opposa activement à l'avancée ottomane notamment lors des batailles de Nicopolis et de Varna.
Matthias Corvin régna sur la Hongrie de 1458 à 1490 ; il renforça le royaume de Hongrie et son gouvernement, brisa les résistances intérieures en réprimant notamment un complot des nobles en 1467, renforça la fiscalité et créa une armée permanente. Il mena une politique extérieure active, imposant au roi de Bohême la cession de la Moravie et de la Silésie, prenant Vienne (1485) et la Styrie (1486) à l'empereurFrédéric III et son fils, Maximilien, songeant même un temps à se faire élire empereur. Il réussit dans la péninsule balkanique à reprendre le nord de la Bosnie aux Turcs et à soutenir la Moldavie contre eux. Enfin, la Hongrie – en particulier les zones au nord, dont certaines font aujourd'hui partie de laSlovaquie – devint sous son règne un centre artistique et culturel de l'Europe de laRenaissance. La culture hongroise a influencé d'autres cultures, comme celles de la Pologne et de la Lituanie.
La maison de Habsbourg est extrêmement puissante, puisque Charles Quint est aussiroi d'Espagne etsouverain des Pays-Bas et détient de nombreuses principautés autrichiennes (archiduché d'Autriche, Tyrol, Styrie, etc.).
La mort de Louis II ouvre une crise de succession, au cours de laquelle s'opposent les nobles hongrois favorables à la maison de Habsbourg et ceux qui y sont opposés. Ceux-ci élisent Jean de Szapolya, tandis que ceux-là élisentFerdinand de Habsbourg.
Ferdinand prend la succession régulière de Louis II, devenant « roi de Hongrie » et régnant sur les territoires de l'ouest, non conquis par les Ottomans, tandis que les opposants instaurent un État vassal de l'Empire ottoman, laprincipauté de Transylvanie, que l'historiographie hongroise a rebaptisée « royaume de Hongrie orientale ».
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?
Après Mohacs, les Ottomans continuent leurs attaques et viennent mettre lesiège devant Vienne en 1529, mais sont repoussés. Ils parviennent à prendre la citadelle deBuda, sur la rive ouest du Danube, en 1541.
En 1555-1558 a lieu une restructuration importante de la maison de Habsbourg. L'empereur Charles Quint, qui abdique successivement toutes ses fonctions attribue l'Espagne et lesPays-Bas à son filsPhilippe et les possessions autrichiennes de la maison de Habsbourg à son frère Ferdinand, qui est aussi élu sur le trône impérial. On a dès lors deux branches : les Habsbourg d'Espagne et les Habsbourg d'Autriche, dont le chef est généralement élu empereur, et qui détiennent des territoires situés à la fois dans leSaint-Empire (Bohême, principautés autrichiennes) et des territoires situés hors du Saint-Empire (Hongrie, Croatie), l'ensemble, constitué d'entités politiques de statuts divers, étant appelé, pour simplifier, « monarchie de Habsbourg ».
La Hongrie sous influence ottomane : laTransylvanie
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?
Après le nouvel échec des Ottomans devant Vienne en 1683, les Habsbourg et leurs alliéschrétiens reprennent progressivement les territoires hongrois. Le dernier territoire reconquis est leBanat en 1718.
Le conflit entre la noblesse hongroise et les Habsbourg se poursuit dans les territoires reconquis, avec en particulier la guerre menée par la noblesse hongroise de1703 à1711, sous les ordres d'un descendant des princes transylvains,FrançoisII Rákóczi, soutenu parLouis XIV.
Le royaume de Hongrie de la maison d'Autriche (1718-1918)
Le début de cette période est marqué par la crise de succession à la tête de la maison de Habsbourg. L'empereurLéopold Ier étant mort en 1705 sans fils, son successeur est son frère cadetCharles, qui est aussi élu empereur sous le nom de Charles VI.
Se trouvant au début des années 1710 dépourvu de fils, il décide que, si cela était confirmé, sa succession irait néanmoins à sa fille aînée, et non pas à la fille aînée de son frère. Il promulgue donc en 1713 unePragmatique Sanction, qu'il va jusqu'à sa mort s'efforcer de faire reconnaître par ses sujets, lorsque les institutions le leur permettent, et par les États étrangers, moyennant des concessions, étant donné qu'il contrevient à une règle fondamentale, celle du droit d'aînesse.
En ce qui concerne la Hongrie, le royaume est doté d'uneassemblée de deux chambres représentatives des États (noblesse et clergé, villes et comtés). L'assemblée hongroise ratifie la Pragmatique Sanction en 1723 seulement.
Après la mort de Charles VI en 1740, c'est donc sa filleMarie-Thérèse qui lui succède à la tête de la maison de Habsbourg. Malgré l'accord donné à la Pragmatique Sanction, le roi de Prusse Frédéric II s'engage très vite dans une guerre, qui avec le soutien de la France, devient laguerre de Succession d'Autriche (1740-1748). Lorsque les élections impériales ont lieu, ce n'est pas l'époux de Marie-Thérèse,François de Lorraine, mais l'électeur de Bavière,Charles-Albert, qui est élu (Charles VII). François va cependant être élu (François Ier) après la mort de en 1745 de Charles-Albert.
Pendant cette période difficile, les relations entre Marie-Thérèse et la noblesse hongroise jouent un rôle très important. Notamment en 1741 : le 21 septembre, Marie-Thérèse venue à Budapest, obtient le soutien officiel l'assemblée hongroise à la guerre contre la Prusse ; les Hongrois s'engagent à fournir et équiper 22 000 hommes.
De Marie-Thérèse à François II : la fin duXVIIIe siècle
Durant la deuxième moitié duXVIIIe siècle, les Habsbourg font partie des « despotes éclairés » et promeuvent des réformes, accordant davantage de droits auxserfs (au détriment des grands propriétaires, souvent des nobles) et introduisant le contrôle de l'État sur l'éducation (au détriment de l'Église catholique). Cette politique est particulièrement représentée par l'empereurJoseph II, fils de Marie-Thérèse.
À partir de 1789, un problème politique majeur apparaît : laRévolution française, un problème général pour une monarchie d'Ancien Régime, mais aussi particulier, étant donné que la reine de France, épouse deLouis XVI, estMarie-Antoinette, fille de Marie-Thérèse.
Mais auXIXe siècle, le combat contre l'absolutisme autrichien se transforma en un combat populaire pour la liberté : larévolution hongroise de 1848 contre les Habsbourg (cf.FerdinandIer) et la guerre de 1848-1849, conduite parLajos Kossuth, ne purent être étouffées que par l'offensive conjointe des troupes autrichiennes etrusses. À la suite de ces événements, la Diète de Hongrie abolit le servage, accorde desdroits civils sans distinction nationale (par exemple auxSerbes, auxRuthènes (Ukrainiens) et auxRoumains) et proclame la réunification de la Transylvanie avec la Hongrie. Celle-ci est acceptée par la diète de IaTransylvanie (composée exclusivement de nobles hongrois et de députés des villes saxonnes, les Roumains n'ayant pas de représentation a l'époque) et abolit également leservage sans distinction nationale. Cependant lors de la guerre de 1848-1849, les Roumains à majoritéorthodoxe, sous la conduite d'Avram Iancu, soutiennent d'abord les troupes habsbourgeoises, avant d'hésiter à soutenir lesrévolutionnaires hongrois contre les troupes russes orthodoxes.
Battue par la coalition franco-sarde (bataille de Solférino en 1859) et par laPrusse (bataille de Sadowa en 1866), l'Autriche passe avec les Hongrois uncompromis : en 1867, leroyaume de Croatie-Slavonie, tout en conservant une certaine autonomie, notamment linguistique, est rattaché à la Hongrie tandis que l'autonomie de laPrincipauté de Transylvanie est abolie, l'ensemble formant avec la Hongrie un royaume autonome (laTransleithanie) au sein de l'Empire austro-hongrois (le reste de l'Empire autrichien est appelé laCisleithanie), la rivièreLeitha, affluent duDanube, formant une frontière symbolique entre les entités. Celui-ci, favorable aux germanophones et aux magyarophones, fait perdre aux slavophones et aux roumanophones l'espoir d'autonomie au sein de l'Empire, ce qui accentue leurs tendancesirrédentistes, même si la Galicie reçoit une autonomie importante au sein de la Cisleithanie.
LaBosnie-Herzégovine, occupée depuis 1878, est placée sous administration commune.
Une commission géographique internationale (laCommission Lord), à laquelle participe le géographe françaisEmmanuel de Martonne, trace les nouvelles frontières de la République démocratique hongroise, en suivant la limite des zones rurales à majorité hongroise du centre du pays, mais sans tenir compte des villes (presque partout à majorité hongroise) ni deszones magyarophones excentrées (dans l'est de laTransylvanie par exemple).
Timbre hongrois de 1919 surchargéOccupation française.
Ne pouvant avaliser les pertes territoriales imposées à son pays, le comte Károlyi démissionne.
Après la chute du régime communiste, lesAlliés remettent le pouvoir aux forces contre-révolutionnaires, menées parMiklós Horthy, ancienamiral de lamarine austro-hongroise. L'archiduc Joseph-Auguste restaure la régence mais, devant l'hostilité des Alliés, doit y renoncer au bout de quelques jours. Entre août et, Budapest est sous occupation franco-roumaine. La Hongrie vit sous le gouvernement provisoire deGyula Peidl dont l'amiral Miklós Horthy, ministre de la guerre, apparait comme l'homme fort. En janvier 1920, des élections sont tenues pour élire uneassembléeunicamérale. Une fois élue et installée, cette assemblée élit Miklós Horthyrégent le. En juin, letraité de Trianon est signé : il officialise les frontières de la nouvelle Hongrie, tracées par laCommission Lord. Après deux tentatives de la part du roi Charles IV (CharlesIer) de restaurer son trône, la déchéance définitive de la Maison de Habsbourg est proclamée en. La Hongrie conserve la monarchie comme forme officielle de gouvernement mais devient un royaume sans roi.
En comparaison du royaume d'avant-guerre, la taille et la population de cette nouvelle Hongrie sont réduites d'environ deux-tiers, la totalité desminoritésroumaine,slovaque,croate,serbe faisant le choix d'appartenir à d'autres États, selon le principe du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes » et conformément au « dixième point » du président américainWoodrow Wilson. Mais plusieurs millions deHongrois se retrouvent ainsi minoritaires dans de nouveaux pays, et la Hongrie réclame donc unerévision de ses frontières. Revendication majeure de la Hongrie des années 1920 et 1930, cette révision des frontières de 1920 incite Horthy à rechercher l'alliance allemande.
Miklós Horthy règne avec des pouvoirs autoritaires pendant la plus grande partie de la période d'entre les deux guerres mondiales, et installe un régimenationaliste dans une Hongrie repliée sur le souvenir dugrand royaume d'avant-guerre. Des politiques répressives d'une intensité variable sont appliquées contre les Juifs, les Tziganes et les adversaires du régime. Le multipartisme est néanmoins autorisé, seul le parti communiste demeurant interdit. Autoritaire sans être totalitaire, le régime de Horthy est parfois qualifié de« semi-dictature »[2].
L'Alliance de la Hongrie avec l'Allemagne nazie conduit celle-ci à une nouvelle défaite : le pays est progressivement conquis par les troupessoviétiques etroumaines, à l'issue notamment de labataille de Budapest. Le gouvernement de Szálasi voit son contrôle sur le pays s'effriter au profit de celui, rival, de Béla Miklós, soutenu par les Soviétiques. La Hongrie demeure officiellement une monarchie : un conseil de régence, formé de personnalités issues de différents partis dont leParti communiste hongrois, est placé à la tête de l'État.
L'abolition de la monarchie et le passage à la « république populaire » (1946-1947)
↑La guerre contre Béla Kun de la coalition antibolchévique a été ultérieurement qualifiée par les sources hongroisesrévisionnistes grand public de « guerre entre la Hongrie et la Roumanie pour la Transylvanie », avec, selon ce point de vuenationaliste, une durée de deux ans et demi (1918-1920) mais « sans opérations militaires » avant et après la période allant de mars à août 1919, et en occultant les autres intervenants et le contextegéopolitique décrits par József Breit,Hungarian Revolutionary Movements of 1918-19 and the History of the Red War, Vol. I :Main Events of the Károlyi Era, Budapest 1929,p. 115-16.