La route nationale 88 a été créée en1824. C'est un axe transversal important reliant Lyon à Toulouse par le Massif central, en traversant sept départements et ses sept préfectures : Lyon, Saint-Étienne, Le Puy, Mende, Rodez, Albi et Toulouse.
Elle est définie comme l'axe« de Lyon à Toulouse par le Puy » ; d'une longueur de 432,973 km[2], sa répartition par département est la suivante :
Dans la Haute-Loire, une ordonnance royale du déclarait d'utilité publique un tracé rectificatif à laRN 88 originelle entre Confolent (au sud de Monistrol-sur-Loire) et le Puy, passant par les gorges de la Loire et non par le col du Pertuis, plus difficile d'accès en période hivernale. Bien que les travaux entre Le Puy etVorey ont été menés à leur terme en 1855, la suite des travaux a été perturbée par la concurrence avec le chemin de fer[10],[11] (ouverture de laligne de Saint-Georges-d'Aurac à Saint-Étienne-Châteaucreux). LaRN 88 devait remplacer laRN 103 entreRetournac etYssingeaux alors que le tronçon du Puy à Yssingeaux par le col du Pertuis aurait été incorporé à laRN 105 du Puy à Annonay[12].
En 1972,une première vague de déclassements entraîne le transfert d'un grand nombre de routes nationales dans le domaine routier départemental. Trois tronçons de la route nationale 88 sont concernés :
le tronçon deGivors àSaint-Chamond a été déclassé enRD 488 dans leRhône et enRD 88 dans laLoire à la suite de la mise en service de l'A47 ;
Dans la Haute-Loire, le déclassement prend effet le sur la portion comprise entre laroute nationale 102 près de La Sauvetat (commune deLandos) et la limite du département de la Lozère (14,663 km)[15].
Dans l'Aveyron, le déclassement prend effet le sur la portion comprise entre la limite du département de la Lozère et son intersection avec la route nationale 595 à Rodez (63,685 km)[17].
L'ancienne route nationale 88 est progressivement déclassée à la suite de la mise en service de déviations :
dans le département de la Lozère : la liaison de laN 88 à l'ancienneN 9 (actuellementD 809) aux Ajustons, non loin du viaduc de la Colagne, s'appelleD 888 ;
À la suite de la mise en service de l'A68 entreAlbi etToulouse, laRN 88 a été déclassée enRD 988 dans leTarn et enRD 888 dans laHaute-Garonne.
Le, le gouvernement a annoncé le transfert de certaines routes nationales, dont la route nationale 88. Ainsi, la route nationale 88 est transférée au département de l'Aveyron entre l'échangeur du Lachet et l'A75 (45 km)[18].
Entre l'A68 et Rodez ainsi que sur la section lozérienne, elle sera mise à disposition à larégion Occitanie, et la section entre la limite Haute-Loire/Lozère et l'A72 le sera à larégion Auvergne-Rhône-Alpes. Initialement prévu le[19],[20], la mise à disposition aux régions sera faite le[21],[22].
La route nationale 88 traverse huit départements et relie les vallées du Rhône et de la Garonne[23]. Cette liaison transversale n'est pourtant pas privilégiée bien que plus courte[24], l'itinéraire entre Lyon et Toulouse préférant contourner le Massif central en utilisant les itinéraires alternatifsvia lavallée du Rhône et le Languedoc[23] (autoroutesA7,A9 etA61), ou par le nord (autoroutesA89 etA20).
En 1975, le Plan Massif central, initié par le président de la RépubliqueValéry Giscard d'Estaing, prévoit le désenclavement routier dece grand massif montagneux, avec la multiplication des aménagements autoroutiers (A20 Paris – Toulouse ainsi que les autoroutes autour de Clermont-Ferrand) mais l'axe Toulouse – Lyon est présenté en 1989« comme un axe de liaison stratégique à l'échelle européenne », sur« une diagonale reliant l'Europe du sud-ouest à lamégalopole européenne »[25]. En 1991, un colloque se tient à Toulouse afin de désengorger la vallée du Rhône et d'améliorer l'accessibilité du sud du Massif central et un« syndicat mixte d'étude et de promotion de l'axe européen Toulouse-Lyon », regroupant dix-huit collectivités territoriales, est créé[26].
En 1993, la route nationale 88 est classée« priorité nationale » par le Comité interministériel d'aménagement du territoire[26].
En 1995 s'est tenu un débat sur le projet de mise à deux fois deux voies de la route nationale 88 à l'Assemblée nationale. Présenté comme« complémentaire de l'autoroute A75 » entre Clermont-Ferrand et Béziers, il est toutefois concurrencé par l'axe Bordeaux – Lyon – Genève, qui correspond pour partie à l'autoroute A89[26]. La mise à 2 × 2 voies, promise parÉdouard Balladur alors Premier ministre à l'époque du débat, n'a toujours pas commencé en Lozère, selonÉlisabeth Borne, ministre des Transports[27], qui a présenté le un projet d'orientation des mobilités avec un plan de désenclavement d'axes routiers en France, dont laRN 88[28].
Pour d'autres départements, la mise à 2 × 2 voies répond à une logique d'ouverture de certains territoires, comme dans le département de l'Aveyron, où la route est le seul mode de transport« qui [permet] la desserte économique et touristique » du département, sans concurrence possible avec la grande vitesse ferroviaire[29].
Dans le prolongement de l'autoroute A47, la section entre Saint-Chamond et Yssingeaux (à l'exception des viaducs de Terrenoire et du Lignon) a été mise à 2 × 2 voies, tout comme les contournements de Blavozy et du Puy-en-Velay ainsi qu'une section autour de Bessamorel. La section de Saint-Chamond à Saint-Étienne (entre l'autoroute A47 et la route nationale 488) est même à 2 × 3 voies.
En région Occitanie, de Baraqueville et de Naucelle dans l'Aveyron, et de Carmaux et d'Albi dans le Tarn, ont été mises à 2 × 2 voies.
Le contournement de Baraqueville, au sud-ouest de Rodez, a été déclaré d'utilité publique le. Les travaux ont commencé en 2014. La section de Molinières au nord de Baraqueville (échangeur avec laRD 911) a été mise en service le ; celle entre Baraqueville et la Mothe (au sud) l'a été le. L'achèvement du contournement de Baraqueville marque la fin de l'aménagement de la section d'Albi à Rodez à 2 × 2 voies[30].
Dans le Tarn, la section comprise entre Tanus et la Croix de Mille (communes dePampelonne et deSaint-Jean-de-Marcel) a été mise en service le. Cette réalisation a coûté 49,5 millions d'euros, financée par l'État, la région Midi-Pyrénées et le conseil général du Tarn[31].
Le doublement de la rocade d'Albi a été inauguré le et marque la fin de l'aménagement de laRN 88 à 2 × 2 voies dans le département du Tarn[32], mis à part la traversée de Lescure-d'Albigeois[33].
Afin de finaliser cet axe, plusieurs tronçons doivent encore être mis en 2 × 2 voies. Plusieurs sections ont été mises en service en 2 × 2 voies entre 2013 et 2015. Les derniers tronçons sont en 2021 en chantier pour achever la mise à 2 × 2 voies de l'ensemble de l'itinéraire, enHaute-Loire (déviation d'Yssingeaux et contournement du Pertuis).
Un plan État-région (2023-2027) a été négocié pour le chantier de la RN88 entreRodez etLaissac et pour la rocade de Rodez[34].
la DIR Sud-Ouest, district Est, de Sévérac d'Aveyron à Marssac-sur-Tarn[37].
Certains tronçons déclassés à la suite de la mise en service de voies rapides ou de déviations sont transférés aux départements.
L'ancienne route nationale 88 dessert deuxmétropoles (intercommunalités) et les sections de route aménagées et entretenues jusqu'alors par les départements deviennent desroutes métropolitaines, gérées par ces métropoles :
De Givors à Saint-Chamond, la route traverse la vallée duGier et est doublée par l'autoroute A47. Entre Givors et Chabanière, la route est déclasséeD 488 y compris sur la partie ligérienne traversant les communes deDargoire et deTartaras. Sur le territoire communautaire de Saint-Étienne Métropole, la route est renomméeM 88.
À Saint-Chamond, l'ancienneN 88 emprunte la rue de Lyon et la rue Gambetta. L'ancienne A47 qui traversait encore la ville jusqu'en 1991 a été déclassée enD 288, actuellementM 288. Au croisement avec la fin de l'ancienneroute nationale 498, un autopont a été construit en et démoli en 1992 à la suite de la mise en service du contournement de Saint-Chamond par l'A47[39].
À partir de Saint-Chamond, et jusqu'à Saint-Étienne, la route nationale 88 remplace l'A47 (à 2×3 voies).
La route est en 2×2 voies jusqu'àYssingeaux sauf au-dessus duLignon (viaduc du Lignon). Elle sera mise en 2×2 voies jusqu'aux Fangeas (terme sud de la déviation du Puy. La déviation du Puy a été mise en service en).
La RN 88 a changé de tracé entre Costaros et Châteauneuf-de-Randon. Son tracé actuel passe par les anciens tronçons desRN 102,RN 106 etRN 500. L'actuelle RN 88 passe par :
La route devait initialement être totalement à 2 × 2 voies entre Rodez et Toulouse en 2020. Le contournement de Baraqueville qui clôt la mise en 2 × 2 voies entre Albi et Rodez a été mis en service le pour sa section nord, et le pour sa section sud[30].
Lioujas, commune deLa Loubière : une déviation par le nord a été construite dans le cadre de l'aménagement de l'actuelleRN 88 entre Rodez et Causse Comtal[29], appeléeD 1088 alors que la traversée de Lioujas reste laD 988 ;
À partir de Marssac-sur-Tarn, la route est dédoublée par l'autoroute A68. Contrairement à l'autoroute, l'ancienne route nationale dessert les communes situées en rive droite entre Marssac-sur-Tarn et Saint-Sulpice[40].
Elle est déclassée en RD 988 entre Albi et la limite départementale du Tarn et de la Haute-Garonne, puis en RD 888 jusqu'à Toulouse.
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La réalisation de ce contournement, situé sur le parcours Saint-Chamond – Le Puy-en-Velay, suscite des oppositions de militants écologistes qui réalisent des actions non-violentes pour empêcher la poursuite des travaux[41].
Certaines sections de la route nationale 88 ont été aménagées à deux fois deux voies (et même deux fois trois voies entre Saint-Chamond et Saint-Étienne), afin d'améliorer la sécurité routière[34].
↑Les routes départementales situées sur le territoire communautaire deSaint-Étienne Métropole ont été transférées du département de la Loire à la métropole le. La dénomination de laD 88 (ainsi que les antennesD 88.1,D 88.2,D 88.3 etD 88.4) est modifiée par délibération du conseil métropolitain du[38].
↑Louis Becquey, Ministère de l'Intérieur – Administration générale des ponts et chaussées et des mines,Statistique des routes royales de France, Paris, Imprimerie Royale,(lire en ligne),p. 246-247.
↑« Procès-verbaux des délibérations »,Rapports et délibérations / Conseil général de la Haute-Loire,,p. 60(lire en ligne, consulté le).
↑« Rapport de l'Ingénieur en chef du département de la Haute-Loire à M. le Préfet sur la situation des routes impériales et départementales, et sur le service hydraulique »,Rapports et délibérations / Conseil général de la Haute-Loire,,p. 10(lire en ligne, consulté le).
↑« Troisième partie. Rapports des chefs de sevice. Chapitre premier. Routes – Chemins vicinaux. Rapport de l'Ingénieur en chef sur le service des routes nationales »,Rapports et délibérations / Conseil général de la Haute-Loire,,p. 3-4(lire en ligne, consulté le).
Cet ouvrage, principalement consacré à l'autoroute A68, détaille l'implication des collectivités territoriales dans le projet de l'aménagement de l'autoroute entre Toulouse et le Tarn, mais aussi les politiques menées pour le désenclavement du Massif central par la route nationale 88.
Alexandre Plastre, « Ouvrages en sol renforcé Macres sur le contournement du Puy-en-Velay (43) »,Travaux. Revue technique des entreprises de travaux publics,no 916,,p. 92-97