Le bord de mercorse n'est pas partout accessible par route, tant s'en faut. Mais plusieurs routes en suivent de larges fragments, et d'autres s'en approchent dans des culs-de-sac parfois longs de dizaines de kilomètres. Mises bout à bout, cesroutes du bord de mer corse totalisent plus de 600 kilomètres, arpentant les environs des 1 047 kilomètres de littoral de l'île.
Le descriptif ci-après part arbitrairement de Bastia pour y revenir, et parcourt la côte dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. Ce choix du sens de parcours est justifié par le fait que les véhicules, roulant à droite, sont ainsi situés côté mer et ont une meilleure vue sur les criques, ports ou îles aperçus. Cependant, il est bien clair que certains points de vue nécessitent une orientation différente, et donc en règle générale un arrêt du véhicule.
La route départementale 80 fait le tour du Cap, deBastia àPatrimonio, en restant au plus près de la mer pratiquement sur tout le trajet, exception faite de la pointe duCap, où elle est quelque peu en retrait.
Sur la face est du Cap, la route est en bord de mer, et traverse les villages ou marinas qui la bordent :Erbalunga,Pietracorbara,Macinaggio. On passe auprès de plusieurstours génoises, dont certaines bien conservées (Tora, l'Osse), et de quelques vieilles chapelles, dont celle de Santa Catarina. On aperçoit au large l'île d'Elbe, puisCapraia plus au nord ; à Macinaggio, un mauvais chemin permet d'approcher desîles Finocchiarola (réserve naturelle).
La traversée de la pointe du Cap se fait par les hauteurs, à une distance de 5 à10 kilomètres de la côte nord. On a néanmoins des points de vue intéressants sur la pointe et l'île de laGiraglia. À Botticella, une route (D253) permet de descendre jusqu'au petit port de Barcaggio, la remontée par la D153 ramenant au point de départ. Au col de la Serra, à l'altitude de365 mètres, leMoulin Mattei est le point le plus haut du parcours, et le site le plus apprécié des touristes.
Sur la face ouest, la D80 reste d'abord accrochée assez haut sur le flanc très abrupt de la montagne. On peut cependant, àCenturi, descendre jusqu'au port et remonter un peu plus loin surBaragogna. Plus loin, la route descend de loin en loin jusqu'à la mer, mais en restant le plus souvent en corniche, là où sont situés les villages. DePino jusqu'au-delà deCanari, la D80 est doublée côté montagne par la D33, variante intéressante.Nonza est un belvédère remarquable, dominant sa célèbre plage de sable noir.
Après105 kilomètres de parcours, la D80 rejoint au pied dePatrimonio la D81, qui arrive directement deBastia par lecol de Teghime (itinéraire de retour possible pour un trajet en boucle autour du seul Cap Corse).
On poursuit par laroute départementale 81, qui relieBastia àAjaccio par la côte ouest (230 kilomètres en tout). Elle traverse d'abordSaint-Florent, célèbre station touristique, au creux d'un golfe réputé, mais aussi vieille cité riche en monuments anciens (nécropole, citadelle, cathédrale).Ici, et pour la première fois, la route s'éloigne franchement de la côte, décidément trop hostile, et traverse une zone aride nommée « Désert des Agriates » : un village si l'on peut dire, le village deCasta long de4 kilomètres, à peine quelques maisons et une chapelle, et un col (Bocca di Vezzu) à311 mètres d'altitude. Deux embranchements à peine carrossables permettent d'aller (en aller-retour) jeter un coup d'œil sur la côte quasi-désertique, mais néanmoins magnifique : Saleccia et Malfalcu.
En atteignant la vallée de l'Ostriconi, on passe sur laRT 30 (ex-RN197) en provenance de l'intérieur qui conduit àL'Île-Rousse, petite ville portuaire (3 000 habitants) qui doit son nom à l'Isola di u Brocciu, qui se teinte de roux au soleil couchant. Côte à côte avec letrinichellu, on longe laBalagne, petite oasis orientée plein nord mais accueillante au tourisme : on traverse les stations d'Algajola,Sant'Ambrogio,Lumio. Les villages typiques (Sant'Antonino,Calenzana) et leurs multiples églises sont dans l'intérieur, et la nationale les ignore ; pour les visiter, il suffit d'emprunter à la sortie de l'Île Rousse la D151, et ne plus la quitter jusqu'à Calvi.
Calvi, principale ville du Nord-Ouest de l'île, garde l'entrée d'un golfe bien abrité, protégé par sa citadelle et sonfort Mozzelo. Le touriste peut y reprendre des forces, ou des provisions, avant d'aborder l'étape suivante.
À Calvi, ladépartementale 81 renaît, mais s'enfonce dans l'intérieur via lecol de Marsolino. Il faut emprunter la D81b, qui s'efforce de suivre une côte déchiquetée et sinueuse, et doit pourtant la quitter un long moment au niveau deLuzzipeo, du Capo Cavallo à labaie de Crovani.
Arrivant dans legolfe de Galéria, la route quitte de nouveau la côte et rejoint la D81, qui s'enfonce dans l'intérieur ; pour voirGaléria, il faut après avoir franchi lepont des Cinq arcades sur leFango, emprunter la D381 et revenir sur ses pas. Tout le massif de la Punta Muvrareccia, la presqu'île deScandola et legolfe de Girolata sont inaccessibles par route[1]. Après une traversée montagneuse (Bocca a Palmarella, 408 m), ce n'est qu'à l'approche d'Osani qu'on aperçoit brièvement le golfe de Girolata. La D81 descend enfin vers la golfe dePorto.
Leruisseau de Porto franchi, la route monte au-dessus des célèbresCalanche rocheuses, et... s'éloigne une fois de plus de la mer.Piana est à480 mètres d'altitude, et la D824 permet à peine d'approcher (en aller-retour) duCapo Rosso, le point le plus occidental de l'île. La route descend enfin versCargèse, port, colonie grecque (église orthodoxe), et centre touristique important.
On suit la côte le long dugolfe de Sagone, aux nombreuses curiosités :tours génoises deSagone et de Capigliolo, ancienne cathédrale de Sant'Appiano, figure préhistorique d'Appriciano.
Après le golfe de la Liscia, la D81 repart dans l'intérieur, et rejoint laRT 22 (ex-RN 194) à Mezzavia. On peut bifurquer vers la tour d'Ancone et laBocca San Sebastiano, faire un aller-retour vers legolfe de Lava (D381), ou plus loin emprunter la D61 qui rejoint Ajaccio par le nord ; mais il est impossible de contourner par l'ouest laPunta Pozzo di Borgo (779 mètres), qui domine Ajaccio.
D'Ajaccio-ville, on peut faire un aller-retour par l'intérieur en direction duCapo di Feno (D11b), ou par la côte jusqu'à la pointe de la Parata, devant les célèbresîles Sanguinaires (un raccordement existe entre ces deux itinéraires, la D111b, qui permet d'éviter deux allers-retours complets).
D'Ajaccio, laRT 40 (ex-RN 196) va àPropriano,Sartène etBonifacio (135 kilomètres d'Ajaccio), mais elle ne suit pratiquement jamais le bord de mer. Il faut emprunter des petites routes pour s'en approcher un peu.
La rive sud du golfe d'Ajaccio peut en partie être suivie par route : après contournement de l'aérodrome de Campo dell'Oro, la D55 rejoint la côte et traverse les nombreuses stations touristiques dePorticcio jusqu'à Verghia. La D155 continue vers la pointe de la Castagna, puis vers leCapo di Muro, qu'elle n'atteint pas ; un embranchement permet d'aller à laCala d'Orzu, un autre à laCala Cigliu, de part et d'autre duCapo Nero. Après un parcours en corniche au-dessus de labaie de Cupabia, la route passe àSerra-di-Ferro, et descend vers la vallée duTaravo (embranchement vers Porto Pollo). Du pont du Taravo, la D175 suit la côte nord dugolfe de Valinco, et rejoint la N196 peu avantPropriano.
Au sud de Propriano, on peut quitter laRT 40 (ex-RN 196) pour la D121, qui longe la côte jusqu'àBelvedere-Campomoro, mais revient ensuite dans l'intérieur et rejoint la RT 40 peu aprèsSartène (Bocca Albitrina). De Campomoro jusqu'à Tizzano, sur une vingtaine de kilomètres, la côte duCapo di Senetosa est quasiment inaccessible : avec les Agriates, c'est l'endroit où la route « du bord de mer » est le plus loin de la côte. Seuls deux embranchements permettent de visiter, en aller-retour, plusieurssites préhistoriques de l'intérieur :Palaggiu etCauria.
La RT 40 poursuit vers le sud, et atteint la côte àRoccapina, tout près du fameuxrocher du lion. La côte est ici encore très découpée. La route passe à côté dePianottoli-Caldarello, passe au fond de la baie deFigari et du golfe de Ventilegne, et évite leCapo di Feno en passant par lecol d'Arbia (alt. 127 m., court embranchement vers l'ermitage de la Trinité et son belvédère). Au col deFoce de Lera, la RT 40 rejoint laRT 10 (ex-RN 198) venant deBastia par la côte orientale, et descend sur Bonifacio, capitale touristique du sud de la Corse.
De la ville deBonifacio, on peut encore « descendre » jusqu'auCapo Pertusato, le point le plus méridional de l'île, et faire un crochet vers Sperone d'où on aperçoit l'archipel desLavezzi et l'île de Cavallo (réserve naturelle).
De Bonifacio, laRT 10 (ex-RN 198) remonte versBastia (170 kilomètres). Sur ses 40 premiers kilomètres, la nationale peine à suivre la côte, très découpée ; elle ne s'en éloigne jamais de plus de 10 kilomètres, et n'en est séparée que par des collines, mais il faut la quitter pour voir legolfe de Sant'Amanza (par la D58 et la D60), la plage deRondinara, le golfe deSanta Giulia, ou la plage dePalombaggia, face auxîles Cerbicale, d'où on peut poursuivre par un large tour dans la presqu'île dela Chiappa, avec retour sur la rive sud du golfe de Porto-Vecchio.
Porto-Vecchio domine la mer depuis son rocher historique ; la rive nord du golfe est presque entièrement occupée par des marinas souvent privées, qui gênent l'accès à la mer. À partir de la Trinité, la D468 permet de s'approcher deStagnolo,San Cipriano (voir la pointe deCala Rossa) etPinarello (voir la tour sur son îlot), avant de rejoindre la RT 40 àSanta-Lucia di Porto-Vecchio par la D168a.
De Fautea jusqu'à la limite de département, sur plus de 20 kilomètres, la nationale longe strictement la mer : Tarco, Favone,Cala d'Oro, et enfinSolenzara, seul village important sur ce trajet. Les massifs montagneux sont ici proches du rivage, et la route est en permanence enserrée entre les collines et le rivage rocheux.
Au franchissement de la rivièreSolenzara, on passe dans le département de laHaute-Corse, et le paysage change : les montagnes s'éloignent, on aborde la « plaine orientale ». ATravo, on longe labase militaire dite de Solenzara, et la route devient une immense ligne droite, à faible altitude (9 mètres au pont sur l'Albatesco, 11 au pont sur leFiumorbo), jusqu'àGhisonaccia. Mais cette route s'est éloignée de la mer, et, jusqu'àAlistro, on ne la verra guère, à moins d'emprunter une route latérale en aller-retour (àMigliacciara vers Calzarello, à Ghisonaccia vers Vignale, àCateraggio vers Padulone).
La côte est ici une immense plage de sable, parsemée d'étangs dont certains sont stagnants (Palu, Gradugine) et d'autres vivants au point de permettre laconchyliculture (étang d'Urbino, étang de Diane). Si ailleurs dans l'île les plages sont parfois belles, elles y sont entourées de rochers, voire de montagnes ; ici, elles se succèdent pratiquement sans interruption sur près de 100 kilomètres jusqu'à Bastia.
PasséAléria, le massif de laCastagniccia se rapproche du bord de mer et ferme progressivement la plaine. On aborde la partie la plus touristique de la côte orientale : ce sont d'abord, sur la commune deLinguizzetta, plusieurs centres naturistes, dont l'accès se fait par de mauvais chemins. Puis la route, proche du bord de mer, traverse toute une série de stations, qui souvent s'interposent entre la route et la mer elle-même : Prunete, Campoloro, Padulella,Moriani-Plage. On peut sur ce tronçon préférer prendre par l'intérieur : deCervione à Folelli, la « corniche de la Castagniccia » (D71 puis D330) donne des points de vue intéressants sur le large et les îles italiennes.
À Folelli, la route s'éloigne encore une fois de la côte, et suit le pied des collines de laCasinca, laissant une large plaine sur sa droite ; plusieurs routes en impasse permettent d'accéder aux plages (San Pellegrino, Anghione, Sorbo).
À Casamozza, la route rejoint laRT 20 (ex-RN 193) en provenance d'Ajaccio par l'intérieur, et qui continue via laRT 11 vers Bastia à travers les zones commerciales et industrielles de la banlieue sud de Bastia (Borgo, Ortale, Casatorra). Pour suivre le bord de mer, il faut prendre à la sortie de Casamozza la D10 vers l'ancienne cathédrale dela Canonica, et suivre ensuite, sur 15 kilomètres, la route du cordon littoral entre la mer et l'étang deBiguglia (réserve naturelle), dernier espace de nature avant la ville. A l'entrée sud deBastia, la route laisse sur sa droite une rocade par le bord de mer qui, après un tunnel sous la vieille ville, termine au port.