Pour les articles homonymes, voirRoupie.
| Roupie de l'Inde française Ancienne unité monétaire | ||||||||
| Officiellement utilisateurs | ||||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Banque centrale | Compagnie française des Indes orientales Banque de l'Indochine | |||||||
| Sous-unité | fanon, cache | |||||||
| Chronologie | ||||||||
| ||||||||
| modifier | ||||||||
Laroupie de l'Inde française est l'anciennemonnaie de l'Inde française, de la fin duXVIIe siècle à1954, remplacée par laroupie indienne.
LeRoyaume de France développe ses premièrespossessions coloniales enInde marathe sous la forme decomptoirs, à partir de 1668, d'abord par le biais de laCompagnie française des Indes orientales. Pour des raisons commerciales et donc de négoce, cette entreprise veut commencer d'y battre monnaie en s'inspirant du système monétaire local dominant, laroupie. Elle n'obtient ce droit qu'à partir de la fin des années 1700, grâce à un accord entre Zulfiqar KhanNusrat Jung, ancienfaujdar (commandant d'armes) duCarnatique,mir bakhshi (ministremoghol des armées) puisvice-roi duDeccan, etFrançois Martin, premier gouverneur du comptoir dePondichéry[1]. D'autres ateliers monétaires existent, par exemple àSurate.
Les premières pièces sont en argent et en cuivre. La Compagnie frappe desfanons (பணம் (panam) entamoul ; dusanskritपण (paṇa)), qui rapidement sont imitées, ce qui entraîne d'importants problèmes. Le fanon est un multiple de la roupie d'argent, et dont le cours peut varier. Martin obtient ensuite le droit de battre monnaie en or : la premièrepagode vaut alors entre 3 et 5 roupies d'argent suivant le cours. Les monnaies en cuivre sont appelées doudou (துட்டு (tuṭṭu) en tamoul ; ducanaraisದುಡ್ಡು (duḍḍu)) et cache (kāsu en tamoul et entélougou (காசு ;కాసు) oukāśŭ enmalayalam (കാശ്)). Les équivalences entre or, argent et cuivre variaient considérablement, et les transactions étaient assurées par des changeurs locaux, appeléessaraffs[1]. Mais cette première expérience monétaire échoue. Il faut attendre 1736 et un nouvel accord décroché par le gouverneurPierre-Benoît Dumas auprès de l'empereurMuhammad Shâh pour que les émissions régulières recommencent[2].
Ces nouvelles pièces prennent différents types : la pagode possède à l'avers la représentation figurée d'une divinité, et au revers, un granulé avec au centre un croissant. Les autorités religieuses chrétiennes et musulmanes locales s'opposèrent, pour différentes raisons, à ce type de frappe ; le gouverneur retint alors la frappe, puis la relança. La roupie d'argent exprime généralement sur ces deux faces des motifs calligraphiés enarabe, avec parfois la lettre P, pour Pondichéry. Quant aux pièces en cuivre elles portent souvent le sceau du Royaume de France, lafleur de lys, et une couronne[1]. On trouve des pièces de 1 fanon en argent pesant 1,4 g (1725-1760), qui semble avoir été la pièce la plus courante. Sous le règne duShah Alam II (1759-1806), les Français sont autorisés à frapper des pièces de 1/4, 1/2 et 1 roupie en argent au nom du souverain. La roupie pèse alors 11,4 g d'argent[3].
LaCompagnie est liquidée par le gouvernement français en 1793 : pièces et titres négociables (cotés à laBourse de Paris et pouvant avoir valeur de monnaie) sont démonétisés ou déclarés nuls.


La monnaie de l'Inde française est réformée à partir de 1815 par le Gouvernement français, qui délègue cette administration au ministère des Colonies. La roupie française est égale à la roupie indienne et britannique. Le tableau ci-dessous[4] exprime les équivalences entre les différentes sortes de pièces or, argent et cuivre et lefranc français en 1843 :
| Pagode | Roupie | Fanon (panam) | Cache (kāsu) | Franc-or |
|---|---|---|---|---|
| 1 | 3.5 | 28 | 560 | 8,40 |
| 1 | 8 | 160 | 2,40 | |
| 1 | 20 | 0,30 | ||
| 1 | 0,015 |
Des billets sont émis à partir du décret du par labanque de l'Indochine[5]. Les concepteurs des premiers billets sontAlfred-Henri Bramtot etGeorges Duval, la gravure est assurée par Ch. Wullschleger, des artistes travaillant déjà pour laBanque de France.
Le cours est alors stabilisé ainsi : 1 roupie = 8 fanons, 1 fanon = 3 doudous ou 20 caches. La roupie se négocie sur le marché des changes à 2,40 francs-or. Les pagodes ne circulent que rarement et sont thésaurisées.
Cette monnaie disparaît en, et les billets retirés de circulation en[6], échangeables contre desroupies indiennes jusqu'en.
La banque de l'Indochine a émis cinq billets libellés en roupie à l'intention de l'Inde française[7].
| recto | Verso | Valeur | Dimensions | Tirage | Années | Descriptif | Utilisation de la gravure sur d'autres billets |
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 10 roupies | 180 x 92 mm | 1875-1919 | Neptune | billet de 5 dollars - 5 piastres indochinoise egalement 20 francs indochine | |||
| 50 roupies | 207 x 118 mm | 1877-1915 | Des colonnes aux éléphants | Billet de 20 dollars - 20 piastres indochinoise egalement 100 francs indochinois | |||
| 1 roupie | 122 x 80 mm | 1919-1945 | Une femme casquée | Aucune autre utilisation | |||
| 5 roupies | 140 x 90 mm | 1937 | Une femme casquée | Billet de 5 piastres indochinoise | |||
| 50 roupies | 215 x 145 mm | 1936-1945 | Joseph François Dupleix | Billet de 100 piastres indochinoise |
Monnaies appelées « roupie » ou apparentées | |
|---|---|
| |
| Monnaies en circulation |
|
| Anciennes monnaies | |