Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Roundup

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirroundup (homonymie).

Roundup est lenom commercial d'unherbicide produit par la compagnieaméricaineMonsanto[1] et commercialisé depuis1975, utilisé enépandage ou en pulvérisateur manuel. Cet herbicide non sélectif, d'où le qualificatif d’« herbicide total », avait poursubstance active (herbicide) leglyphosate, associée à un surfactant. Il est l'herbicide le plus vendu au monde.

C'est un produittoxique[2],irritant etécotoxique[3]. Il est également dangereux pour la reproduction des abeilles[4].

Selon leCentre international de recherche sur le cancer (CIRC), c'est un cancérogène probable[5]. Cet avis est également partagé par l'INSERM[6], et plusieurs études universitaires[7] mais pas par d'autres agences sanitaires internationales qui se sont prononcées[6],[8].

Son usage massif par les agriculteurs depuis la fin desannées 1990 a conduit à l'apparition croissante demauvaises herbes qui sont désormais résistantes au glyphosate[9].

En France, une loi interdisant la vente libre de glyphosate aux particuliers a été adoptée le[10]. La commercialisation de la marque se poursuit pour les non-professionnels sous le nom Roundup avec une formule désormais sans glyphosate[11]. Mais à l'automne 2023, laCommission européenne vote la prolongation de son usage pour dix ans, s'appuyant sur un rapport de l'EFSA qui conclut à l'absence de « point de préoccupation majeure »[12],[13]. Plusieurs ONG françaises saisissent la justice européenne afin de contester cette décision[14].

La marque Roundup a été rachetée par le groupeBayer en 2018 mais elle est exploitée souslicence pour le marché des particuliers par la sociétéEvergreen Garden Care[15],[16],[17].

Utilisation

[modifier |modifier le code]

Le Roundup est unherbicide systémique non sélectif ; son caractèresystémique fait que, lors d'une pulvérisation, le glyphosate est efficace même si la pulvérisation n’a atteint qu’une partie de sa cible (la plante).

Ce produit peut être utilisé associé à des culturesgénétiquement modifiées (OGM) pour y résister, comme lesoja « Roundup Ready ».

Sur des grandes surfaces de culture, dans les pays et lieux où cela est autorisé, il peut être diffusé parépandage aérien.

Il est aussi couramment utilisé comme désherbant domestique et urbain.

Modalité d'action sur la plante

[modifier |modifier le code]

Grâce au surfactant qui lui est associé dans la formulation commerciale, le glyphosate, sasubstance active, pénètre à travers les organes aériens de la plante, même quand celle-ci est protégée par une cuticule cireuse.

En effet, les surfactants sont utilisés dans les formulations de lessive pour le dégraissage. Lacuticule cireuse est quant à elle composée de dépôts successifs decire enrobée dans une couche d'acides gras hydrophobes dont un des rôles physiologiques principaux est lié à sa nature hydrophobe. Attaqués par les surfactants, les acides gras et les cires n'assurent plus la protection et laissent passer leprincipe actif dans la sève.

Véhiculé par la sève, il migre de son point de pénétration jusqu’aux points de croissance (apex,méristèmes) et à travers toute la plante (tige,feuilles,racines) jusqu'aux cellules.

Au niveau de lamembrane cellulaire (bicouche phospholipidique) qui protège la cellule, les surfactants peuvent de nouveau exercer leur action de dégraissage et permettre la pénétration des actifs au cœur de la cellule. C'est le principe utilisé par les collégiens qui, prélevant des cellules épithéliales extraient l'ADN en dissolvant les parois cellulaires dans du liquide vaisselle.

Le glyphosate bloque alors la synthèse desacides aminés aromatiques au niveau de tous les organes de réserve (feuille,rhizome,bulbe)[18].

Écotoxicité

[modifier |modifier le code]

Elle est principalement liée à la toxicité directe du produit pour les plantes et les algues, mais le surfactant pourrait aussi être un facteur d'écotoxicité[2].

Des études notamment au Canada, montrent une augmentation de la concentration des sols en phosphore[19].

Pour les algues le problème est complexe puisque certaines algues ont aussi développé des résistances au Glyphosate (ibidem).

En France, des études montrent la présence de Glyphosate dans de nombreux cours d'eau (plus de 40 % des cours d'eau pour une étude publiée par Génération Futures en 2019[20]). Il y a néanmoins une incertitude sur les éléments mesurés, des syndicats d'agriculteurs pointant trois sources possibles auxAMPA. D'autres études montrent enfin la présence non négligeable de traces dans lescheveux de personnalités du monde écologique[21] : la présence du glyphosate dans la vie quotidienne est telle que même leur mode de vie ne suffit pas à les en tenir à l'abri, ce qui pourrait remettre en cause l'évaluation de la présence et de la rémanence du produit sur le territoire.

Toxicité

[modifier |modifier le code]

Le problème est triple, du principe actif, des adjuvants et de la synergie des deux (voir ci-dessus).

Les adjuvants (surfactants) en eux-mêmes sont actifs contre laparoi cellulaire et donc nocifs une fois passées les premières barrières (épiderme). Ils sont ajoutés à la formulation car ils permettent l'entrée du principe actif, comme pour la plante, principe qui peut alors exprimer sa toxicité. Ils agissent sur la membrane lipidique comme pour uneextraction d'ADN[22].

En termes detoxicité aiguë, le glyphosate seul est réputé très peu actif pour les animaux à sang chaud ; cependant ajouté aux additifs et au surfactant qui composent le Roundup, il forme un produitirritant,écotoxique ettoxique[2]. Mais cette affirmation de faible toxicité du glyphosate seul est contredite par des travaux scientifiques plus récents comme indiqué ci-dessous.

Outre des additifs dits « mineurs » tels que colorant, agents de texture (antimousse,silicone) dont la toxicité esta priori négligeable, les formulations commerciales de concentrés à base de glyphosate (dont fait partie le Roundup) associent deux substances principales qui agissentsynergiquement :

  1. Lasubstance active qu'est leglyphosate ; elle constitue environ 41 % du Roundup dans ses formulations historiquement typiques[2]. Le glyphosate est un inhibiteur de l'enzyme énolpyruvate-shikimate-3-phosphate-synthase (EPSPS, qui est responsable de la synthèse desacides aminés aromatiques vitaux chez les plantes et certains organismes ditsinférieurs, mais non chez les animaux). Absorbé isolément, le Glyphosate est considéré comme très peu toxique pour les mammifères (DL 50> 5 000 mg/kg chez lesrongeurs, soit légèrement plus que le sel)[2]. Le glyphosate a même été testé (administré parvoie intraveineuse) chez l'Homme comme un agentanti-fongique, sans toxicité apparente[2]. Ces affirmations sont contestées dans lesdonnées toxicologiques listées plus bas ;
  2. Un surfactant (tensioactif éthoxylé ditPOEA (polyoxyéthylène amine)), à raison de 10 à 20 % du mélange, qui serait responsable des effets toxiques observés des préparations au glyphosate[2],[23].

S'y ajoutent d'éventuelles traces de contaminants liés au processus de fabrication ou de produits de dégradation tels que l'AMPA (produit de dégradation du glyphosate, mais aussi des lessives, ce qui rend difficile l'estimation de sa responsabilité) ou l'isopropylamine.

La proportion de ces substances peut varier suivant les formulations commerciales[2].

Données toxicologiques

[modifier |modifier le code]

Le Roundup est un toxique probable pour l'Homme[5],[24]. Les formulations commerciales sont connues pour provoquer des symptômes graves (« défaillance multiviscérale avec collapsus cardiovasculaire rebelle ») en cas d'ingestion intentionnelle (lors de tentatives desuicide par exemple), supposément en raison de la toxicité du surfactant ou d'une synergie avec ce produit[2].

En outre, certains auteurs ont estimé que le glyphosate ou le surfactant peuvent aussi entraver la fonctionmitochondriale[2].

En 2001, sur la base de l'inhibition de lastéroïdogénèse chez descellules de Sertoli en culture exposées au Roundup, une étude a suggéré que le glyphosate soit aussi un « perturbateur endocrinien ». Il semble mimer les effets d'un anti-androgène, en affectant la protéine StAR ainsi que l'expression et l'activité d'un enzyme important (l'aromatase).

Une autre étude (postérieure[Quand ?]) a montré unecytotoxicité directe induite par l'agent tensio-actif, effet par ailleurs depuis démontré, avec une grande variété d'autres molécules tensioactives. On trouve d'ailleurs dans la littérature toxicologique des rapports de cas occasionnels d'ingestion de tensioactif (dontshampooings et produits nettoyants) ayant produit untableau clinique semblable à ceux observés en cas d'absorption orale de formulations commerciales du glyphosate[2]. Ces produits contenant souvent une petite quantité de biocides (agents conservateurs ou désinfectants), il reste difficile de préciser les réactions de causes à effet et de garantir qu'il n'y a pas eu d'éventuelles synergies entre le surfactant et le biocide.

De plus, Goldsteinet al soulignent[2] que de nombreux herbicides, en particulier ceux n'ayant pas de cible spécifique chez les mammifères, présentent néanmoins une très faible toxicité (intrinsèque) pour les mammifères ; et ils montrent aussi une« toxicité importante lors d'ingestion de préparations commerciales ». Quelques données suggèrent que - malgré leurspoids moléculaire élevé (qui empêche un passage transcutané), de nombreux tensioactifs présentent unebiodisponibilité qui devient considérable quand ils sont absorbés par voie orale[2]. La toxicité de formulations commerciales du glyphosate pourrait résulter d'une phosphorylation oxydative mitochondriale induite ou permise par le tensioactif ; effet qui a été observé avec plusieurs types de tensioactifs[2].

Plus récemment (2007), une étude conduite par des vétérinaires et physiologistes de l'université de l'Illinois et de l'université d'État du Minas Gerais (Brésil)[25] montre qu'il a des effets néfastes sur la reproduction animale en affectant à la fois la synthèse desandrogènes et desœstrogènes. Cette hypothèse a été testée en étudiant les effetsin vivo du Roundup sur lestesticules et l'épididyme du Canard colvert (Anas platyrhynchos)[25]. L'exposition des canards mâles à l'herbicide a entraîné des modifications dans la structure du testicule et dans la région de l'épididyme[25]. Elle a aussi modifié les taux sériques detestostérone et d'estradiol, avec des changements observés (limités au testicule) dans l'expression des récepteurs aux androgènes[25].

Les effets néfastes les plus visibles concernaient les canaux efférents (canalicules efférents proximaux) et les conduits de l'épididyme, ce qui suggère une plus grande sensibilité de ces deux zones au sein des organes génitaux masculins. De plus, les effets étaient généralement dose-dépendants[25]. Les auteurs en ont conclu que le Roundup« peut causer des troubles dans la morphophysiologie de l'appareil génital masculin chez l'animal »[25].

En 2007 également, une étude de l'université de Caen[26], publiée dansChemical Research in Toxicology fin, met en évidence l'impact de diverses formulations et constituants de cet herbicide sur des lignées cellulaires humaines (cellules néonatales issues de sang decordon, des cellulesplacentaires et derein d'embryon).

Les auteurs signalent diverses atteintes de ces cellules humaines (nécrose, asphyxie, dégradation de l'ADN, etc.), induites soit par le glyphosate, soit par un produit de sa dégradation (AMPA), soit par unadjuvant (POEA) qui facilite son incorporation par les plantes cibles, soit par des formulations commerciales de l'herbicide[27],[28]. Cette étude a été critiquée par l'AFSSA notamment pour des raisons méthodologiques et pour l'interprétation des résultats fin. L'agence estime que« les auteurs [de l'étude] sur-interprètent leurs résultats en matière de conséquences sanitaires potentielles pour l’homme, notamment fondées sur une extrapolationin vitro-in vivo non étayée »[29].

Une étude de 2015 montre que l'analyse du transcriptome reflète les dommages hépatiques et rénaux sur des rats exposés de façon chronique à une dose très faible de Roundup (le transcriptome étant l'ensemble des transcrits des cellules d'un organisme, d'un tissu ou d'un organe (ici foie, rein), les transcrits étant les molécules intermédiaires entre les gènes et les protéines)[30].

Glyphosate

[modifier |modifier le code]

L'Agence américaine de protection de l’environnement détaille les effets nocifs sur la santé que pourrait provoquer l’exposition à de fortes doses de cette substance : « Congestion des poumons, accélération du rythme de la respiration » à court terme, « endommagement des reins, effets sur la reproduction » à long terme[31]. Leglyphosate et certains de ses métabolites secondaires (AMPA), se retrouvent dans les eaux de certaines régions françaises (55 % des nappes superficielles et 2,7 % des nappes souterraines)[32],[33],[note 1].

Le, leCentre international de recherche sur le cancer (CIRC) a publié une monographie[34] classant le glyphosate parmi les « cancérogènes probables ou possibles » pour l’Homme (précisément dans leGroupe 2A des cancérogènes probables, de la classification duCIRC[35] ; leGroupe 2B contient les cancérogènes possibles, leGroupe 1 les cancérogènes avérés). Cette classification repose sur des indications limitées decancérogénicité chez l’homme et des indications suffisantes de cancérogénicité chez l’animal de laboratoire. L’évaluation des risques a été faite à partir d’études sur les expositions agricoles menées aux États-Unis, au Canada et en Suède.

Une vaste étude prospective au financement public publiée en 2017 ne révèle aucune association entre le glyphosate et les cancers[36].

Une étude récente de chercheurs de l'université du Texas à Austin publiée dans la dernière édition de la revueProceedings of the National Academy of Sciences(PNAS) montre que le glyphosate peut augmenter la mortalité desabeilles (Apis mellifera) en agissant sur leur flore intestinale[37].

Succès commercial

[modifier |modifier le code]

Les spécialités commerciales « Roundup » ont été popularisées et sont largement utilisées en agriculture et dans les conflits armés en milieux forestiers.

Plan Colombie

[modifier |modifier le code]

Il est utilisé enColombie par le gouvernement, appuyé par lesÉtats-Unis, dans leplan Colombie, officiellement pour détruire les champs decoca, mais détruit également d'importantes portions de la forêt amazonienne[38]. Il a été interdit par l'État colombien en 2015[39], puis de nouveau redémarré en 2021, à la suite de l'incitation par les présidents américains,Donald Trump en 2020, puisJoe Biden, au début de son mandat en 2021[40]. Ces fumigations de glyphosate touchent également les petits paysanséquatoriens frontaliers[41].

Roundup Ready

[modifier |modifier le code]

À partir de 1996, Monsanto a développé les culturesRoundup Ready dans lesquelles un gène a été introduit, qui leur permet de résister au Roundup, auquel elles doivent être associées. Beaucoup d'agriculteurs utilisent cette technique car elle est beaucoup plus simple pour le désherbage des cultures concernées : maïs, soja. L'attrait des paysans pour une culture présentée comme exigeant moins d'épandage de produits phytosanitaires, donc plus rentable s'est révélé, selon certaines personnes[42], catastrophique : problèmes sanitaires, érosion et asphyxie des sols, maladies humaines et animales, monoculture, dépendance vis-à-vis de Monsanto, etc.

Cependant, certains problèmes étaient déjà très présents avant l'introduction du soja RR : la surface était déjà de 6M d'hectares (contre 15 aujourd'hui), la répartition était déjà inégale, la monoculture intensive, les traitements sans précaution exposaient déjà les travailleurs et les riverains à des doses massives de produits phytopharmaceutiques. De plus la dépendance à Monsanto est relative : la plupart des producteurs argentins achètent des semences de contrebande et Monsanto récupère peu de royalties en Argentine, à tel point qu'ils avaient réduit leur investissement en 2004, quand le marché noir représentait 60 % des semences vendues en Argentine[43]. Par ailleurs, le glyphosate est libre de droit, de nombreuses préparations concurrentes au Round Up sont disponibles sur le marché[44].

Le prix du Roundup a augmenté ces dernières années, il devrait rapporter 1,7 à1,8 milliard de dollars à Monsanto en2008[45]. L'entreprise semble avoir des problèmes de capacité de production, et elle a aussi fait face à l'augmentation des cours du pétrole qui a globalement fait augmenter le coût des intrants, aussi bien des engrais que des produits de traitement.

SelonLe Canard enchaîné, l'autorisation de mise sur le marché français pourrait être entachée d'illégalité faute d'avoir mentionné le POEA, un autre composant essentiel, augmentant la pénétration du pesticide dans les cellules de la plante[46].Monsanto déclare ne pas utiliser cet adjuvant, qui n'est pas clairement défini parGilles-Éric Séralini[47] et rappelle au passage que seules les formulations commerciales sont homologuées[pas clair]. Le, leMouvement pour les droits et le respect des générations futures et un agriculteur bio « demandent au ministère de l'Agriculture le « retrait immédiat » de deux herbicides Roundup (Monsanto), dénonçant une différence entre les produits testés et les formules déclarées dans le cadre des autorisations de mise sur le marché[48] ». Le rapport de l'AFSSA (voir section toxicité) considère que l'effet du POEA n'est pas suffisant pour justifier un changement de législation.

En, dans une étude cosignée avec leCRIIGEN et publiée dans la revueBiomed Research International,Gilles-Éric Séralini affirme« que les produits tels qu’ils étaient vendus aux jardiniers, aux agriculteurs, étaient de 2 à 1 000 fois plus toxiques que les principes actifs qui sont les seuls à être testés in vivo à moyen et long terme ». Selon lui, le Roundup serait le plus toxique des neufpesticides testés[49].

Interdiction de la vente libre aux particuliers en France

[modifier |modifier le code]

Le, la ministre de l'écologie de France annonce qu'elle souhaite mettre en place une interdiction de la vente libre aux particuliers du désherbants Roundup contenant du glyphosate[50], dès le[51]. En, l'interdiction n'était pas réellement effective[52].

Au niveau de l'Union européenne, l’autorisation du glyphosate expirait en et aurait pu ne pas être renouvelée[53].

Le, après vote des États membres, l'autorisation de mise sur lemarché européen n'est dans un premier temps pas renouvelée. La proposition de laCommission Européenne ne rassemble alors que 52 % des voix alors que 65 % étaient nécessaires[54].

Le, l'autorisation de mise sur lemarché européen est finalement renouvelée pour une période de18 mois[55]. L'exécutif européen dit avoir« décidé de prolonger l’autorisation du glyphosate pour une période limitée, jusqu’à ce que l’Agence européenne des produits chimiques publie son avis, au plus tard à la fin de 2017 ».

Le, le Roundup est finalement interdit à la vente aux particuliers[56].

Un produit appelé Roundup est de nouveau commercialisé à l'intention des particuliers depuis le début des années 2020. Ce produit ne contient plus de glyphosate, mais son action repose sur l'acide acétique (duvinaigre) comme principe actif[57].

Condamnations par la justice

[modifier |modifier le code]
voies de dégradation du glyphosate dans le sol

En, la sociétéMonsanto fut condamnée par le tribunal correctionnel de Lyon pourpublicité mensongère relative au produit Roundup. Quelques années auparavant, la firme avait déjà fait l'objet d'une condamnation aux États-Unis pour le même motif[58]. Depuis, il n'est plus possible pour Monsanto d'indiquer que le Roundup est un produit sans risque pour l'environnement. Le termebiodégradable sur l'étiquette des produits est fortement limité par le jugement américain. La condamnation a été confirmée en appel le et Monsanto a été condamnée à verser une amende de 15 000 euros[59].

L'État de New York a jugé que la mention biodégradable ne pouvait être utilisée sans preuve que ce processus soit effectué dans des délais raisonnables (« a reasonably short period of time »)[58].

Le fait est que le glyphosate serait selon Monsanto rapidement dégradé[60] (des bactéries du genrePseudomonas pourraient dégrader le glyphosate englycine, en passant par un intermédiaire, lasarcosine CH3NHCH2CO2[61]), ses produits de dégradation dont l'AMPA s'accumulent en cas d'usage excessif dans les nappes phréatiques.

Le glyphosate est également mis en cause dans l'apparition de lamaladie cœliaque, qui provoque l'intolérance au gluten[62].

Le, Monsanto a été condamné par le jury d'un tribunal de San Francisco aux États-Unis, à payer près de290 millions de dollars de dommages, car jugeant ne pas avoir assez informé de la potentielle dangerosité de son herbicide « Roundup », dont le tribunal a pris la décision d'estimé qu'elle pouvait être à l'origine du cancer (lymphome non-hodgkinien) de Dewayne Johnson, un jardinier américain. La firme a annoncé son intention de faire appel de cette décision[63]. la Firme est de nouveau condamnée devant la cour d'appel de Californie[64] le. Toutefois, si la responsabilité de l'entreprise et du groupe Monsanto a été confirmée, le montant des sanctions a été réduit à20,4 millions de dollars.

« Monsanto papers »

[modifier |modifier le code]

À l'occasion du procès desdocuments provenant de la firme Monsanto ont été déclassifiés et prouvent la désinformation organisée autour du glyphosate.Le Monde publie« comment la puissante firme américaine a fait paraître des articles coécrits par ses employés et signés par des scientifiques pour contrer les informations dénonçant la toxicité du glyphosate », notamment ceux écrits par Séralini[65].

La Californie a décidé en 2017 que ce pesticide devait porter une étiquette le qualifiant de « cancérigène probable », reflétant les conclusions du Centre international de recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale de la santé, présentées deux ans plus tôt. Mais l'Agence de protection de l'environnement (EPA) a retoqué cette décision en, estimant qu'il est« irresponsable d'exiger la pose d'étiquettes inexactes sur des produits »[66].

Le consortium présenté par l'ANSES le pour l'étude en vue de la réhomologation du Roundup en 2020 jette finalement l'éponge à la suite de la mise au jour de conflits d'intérêts non déclarés[67].

Apparition de végétaux résistants

[modifier |modifier le code]

L’utilisation intensive du Roundup par les agriculteurs américains a mené à l’apparition rapide d'une dizaine de nouvelles variétés d'adventices dont laVergerette, l'Ambrosia trifida, l'amarante[68] (Amaranthus palmeri) et laCoca[69],résistantes au glyphosate, et ce, par sélection naturelle, principalement sur le continent américain, condamnant paradoxalement ainsi d'importantes surfaces à supporter ces seules plantes.

En milieu aquatique, des algues ont aussi développé des résistances (cf. ci-dessus).

Dans la culture

[modifier |modifier le code]

Notes et références

[modifier |modifier le code]

Notes

[modifier |modifier le code]
  1. Le glyphosate seul oblige très rarement à opérer des traitements de l'eau, mais l'addition des concentrations de différents produits phytopharmaceutiques, notamment d'herbicides interdits et très rémanents, contraint à un traitement de l'eau dans certains cas (si la concentration cumulée est supérieure à 0,5 μg/l).

Références

[modifier |modifier le code]
  1. « INPI – Service de recherche marques », surbases-marques.inpi.fr(consulté le).
  2. abcdefghijklm etnGoldstein DA, Farmer DL, Levine SL, Garnett RP,Mechanism of toxicity of commercial glyphosate formulations : How important is the surfactant ? ; Clinical Toxicology [Clin. Toxicol.]. Vol. 43,no 5,p. 423-424. 2005 (résumé).
  3. « Monsanto mis à l'amende pour son Roundup »,Libération (journal), 27 janvier 2007.
  4. Jean-Paul Fritz, « Le glyphosate serait (aussi) un tueur d'abeilles », surLe Nouvel Obs,.
  5. a etb« Le désherbant Roundup classé cancérogène probable »,Le Monde, 25 mars 2015.
  6. a etbOlivier Monod, « Glyphosate : l’Inserm aux antipodes des agences sanitaires européennes », surLiberation.fr,.
  7. (en) University of Washington, « UW study: Exposure to chemical in Roundup increases risk for cancer », surwashington.edu,.
  8. Adrien Sénécat, « Le glyphosate, « vrai poison » ou « faux sujet » ? Petit manuel pour comprendre le débat sur l’herbicide controversé », surLe Monde,.
  9. (en)« Farmers Cope With Roundup-Resistant Weeds »,The New York Times, 3 mai 2010.
  10. « Le glyphosate disparaît des jardins, mais pas des champs », surFIGARO,(consulté le).
  11. Roundup, page internet belge, société Evergreen Garden Care
  12. « Le glyphosate autorisé pour dix années supplémentaires dans l’UE par la Commission européenne »Accès libre, surLe Monde,(consulté le)
  13. « Glyphosate : pourquoi Bruxelles place la France dans une position inconfortable »Accès payant, surLes Échos,.
  14. « Glyphosate : des ONG saisissent la justice européenne contre l’autorisation de cet herbicide jusqu’en 2033 »Accès libre, surLe Monde,(consulté le)
  15. Consoglobe
  16. sos-litiges-58
  17. certification carbone neutre de la société en 2018/19
  18. ACME.
  19. Marie-Pier Hébert, Vincent Fugère et Andrew Gonzalez, « Le glyphosate déverse son phosphore dans les cours d’eau »,Ecological Society of America’s Frontiers in Ecology and the Environment,‎(lire en ligne)
  20. « esticides-le-glyphosate-pollue-les-rivieres-francaises-demontre-une-etude-de-generations-futures ».
  21. « test-cheveux-polluants-toxiques-enfants », surmarieclaire.fr.
  22. ShinRa,« Tag: ADN | Sciences au collège Duhamel »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)(consulté le).
  23. (en) Gilles-EricSéralini et JoëlSpiroux de Vendômois, « Major Pesticides Are More Toxic to Human Cells Than Their Declared Active Principles », surBioMed Research International,(PMID 24719846,DOI 10.1155/2014/179691, consulté le).
  24. (en)OMS/UNEP (united Nations Environment Programme),Sound Management of Pesticides and Diagnosis and Treatment of Pesticides Poisoning : A Resource Tool,,p. 224 et 271 cité parMarie-Monique Robin,Notre poison quotidien : la responsabilité de l'industrie chimique dans l'épidémie des maladies chroniques, Paris, Éditions la Découverte et Arte Éditions, 2011 et 2013, 495 p.(ISBN 978-2-7071-7583-0),p. 60.
  25. abcde etfAndré G. Oliveira, Luiz F. Telles, Rex A. Hess, Germán A.B. Mahecha, Cleida A. Oliveira ,Effects of the herbicide Roundup on the epididymal region of drakes Anas platyrhynchos ; Reproductive Toxicology Volume 23, Issue 2, February 2007, Pages 182–191 DOI:https://dx.doi.org/10.1016/j.reprotox.2006.11.004, (résumé).
  26. (en) N. Benachour, H. Sipahutar, S. Moslemi, C. Gasnier, C. Travert etGilles-Éric Séralini,« Time- and Dose-Dependent Effects of Roundup on Human Embryonic and Placental Cells »,Archives of Environmental Contamination and Toxicology, vol. 53,p. 126–133, 2007.
  27. « Le désherbant le plus vendu au monde mis en accusation », Le Monde.fr, 9 janvier 2009.
  28. (en) Nora Benachour etGilles-Éric Séralini,« Glyphosate formulations induce apoptosis and necrosis in human umbilical, embryonic, and placental cells »,Chemical research in toxicology, vol. 22,p. 97–105, 2009.
  29. Afssa – saisineno 2008-SA-0034 - Glyphosate, 26 mars 2009.
  30. (en) RobinMesnage, MatthewArno, ManuelaCostanzo et ManuelaMalatesta, « Transcriptome profile analysis reflects rat liver and kidney damage following chronic ultra-low dose Roundup exposure »,Environmental Health,vol. 14,‎,p. 70(ISSN 1476-069X,PMID 26302742,PMCID 4549093,DOI 10.1186/s12940-015-0056-1,lire en ligne, consulté le).
  31. Consumer Factsheet on: Glyphosate.
  32. Voir les rapports d'analyse desDDASS ou desSAGE.
  33. [1].
  34. (en) Kathryn Z Guyton, Dana Loomis, Yann Grosse, Fatiha El Ghissassi, Lamia Benbrahim-Tallaa, Neela Guha, Chiara Scoccianti, Heidi Mattock, Kurt Straif, « Carcinogenicity of tetrachlorvinphos, parathion, malathion, diazinon, and glyphosate »,The Lancet Oncology,‎(ISSN 1470-2045,lire en ligne).
  35. Agents classés par les monographies du CIRC.
  36. « Glyphosate Use and Cancer Incidence in the Agricultural Health Study », Journal of the National Cancer Institute, Volume 110, Issue 5, 1 May 2018, Pages 509–516, 9 novembre 2017.
  37. Le Monde Planète du 27/09/2018https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/09/27/le-glyphosate-presente-aussi-un-risque-pour-les-abeilles_5360791_3244.html.
  38. (en) Jeremy Bigwood, « Toxic Drift: Monsanto and the Drug War in Colombia », surCorpWatch,.
  39. Marie Delcas, « La Colombie bannit l’épandage de glyphosate »,Le Monde,.
  40. (en) « Biden Pushes Colombia to Restart Glyphosate Spraying Program », surCommon Dreams,.
  41. Cranet al. Carré.
  42. Argentine, le soja de la faim, de Marie-Monique Robin, Guillaume Martin et Françoise Boulègue, ARTE GEIE/Galaxie Presse–France, 2005 ou l'article« Les transnationales mettent le vivant en coupe réglée : Argentine, un cas d’école » de Pierre-Ludovic Viollat, dansLe Monde diplomatique d'avril 2006.
  43. « Inf'OGM - Veille citoyenne sur les OGM et les semences », surInf'OGM(consulté le).
  44. http://www.infogm.org/spip.php?article962 Le brevet est tombé dans le domaine public en 2000.
  45. Betapolitique - Inflation mondiale des produits agricoles : le prix du Roundup explose.
  46. « La patate chaude de Barnier », dansLe Canard enchaîné,,p. 5.
  47. (en) « France Business Locations / Monsanto », surMonsanto(consulté le).
  48. « Deux herbicides Roundup mis à l'index par des agriculteurs », LePoint.fr, 18 novembre 2009.
  49. « Les pesticides seraient 1 000 fois plus toxiques qu'on ne le craignait », MetroNew.fr, 11 février 2014.
  50. « Desherbant Roundup Glyphosate », surjardintool.store(consulté le).
  51. « Pesticides : le Roundup ne serait plus en vente libre dès le1er janvier 2016 », lemonde.fr, 15 juin 2015.
  52. « Round up, à quand l'interdiction ? »,FranceTV Info,‎(lire en ligne).
  53. Stéphane Foucart, « Roundup : le pesticide divise l’Union européenne et l’OMS »,Le Monde,‎(lire en ligne).
  54. Cécile Ducourtieux (Bruxelles, bureau européen) et StéphaneFoucart, « La proposition de Bruxelles de réautoriser provisoirement le Roundup essuie un nouvel échec »,Le Monde.fr,‎(ISSN 1950-6244,lire en ligne, consulté le).
  55. « La Commission européenne autorise le glyphosate à repartir pour dix-huit mois »,Le Monde.fr,‎(ISSN 1950-6244,lire en ligne, consulté le).
  56. « En France, le glyphosate est désormais interdit aux particuliers », surLes Echos,(consulté le).
  57. https://www.rtbf.be/article/desherbant-a-base-dacide-acetique-du-vinaigre-a-prix-dor-10772967
  58. a etb(en)« False Advertising by Monsanto Regarding the Safety of Roundup Herbicide (Glyphosate) »Attorney General of the State of New York. Consumer Frauds and Protection Bureau. Environmental Protection Bureau. 1996.
  59. Monsanto condamné en appel sur Enviro2B.com, le 10 octobre 2008.
  60. (en) Melvin L.Rueppel, Blanche B.Brightwell, JacobSchaefer et John T.Marvel, « Metabolism and degradation of glyphosate in soil and water »,J. Agric. Food Chem,vol. 25,no 3,‎,p. 517-528(DOI 10.1021/jf60211a018,lire en ligne).
  61. (en) Ganesh M.Kishore et Gary S.Jacob, « Degradation of glyphosate by Pseudomonas sp. PG2982 via a sarcosine intermediate »,THE JOURNAL OF BIOLOGICAL CHEMISTRY,vol. 252,no 25,‎,p. 12164-8(lire en ligne)
    « From the Monsanto Company, Biological Sciences, AA31, St. Louis, Missouri 63198 »
    .
  62. Samsel, A., & Seneff, S. (2013). Glyphosate, pathways to modern diseases II: Celiac sprue and gluten intolerance. Interdisciplinary toxicology, 6(4), 159-184.
  63. RTBF, « Procès Roundup: Monsanto reconnu coupable et condamné à payer 289 millions de dollars à un jardinier américain »,.
  64. « Proces-Roundup-condamnation-Monsanto-confirmee-appel-2020-07-21 », surla-croix.com,.
  65. Stéphane Horel et Stéphane Foucart, « « Monsanto papers », désinformation organisée autour du glyphosate »,Le Monde,‎(lire en ligneAccès payant, consulté le).
  66. « Fin des étiquettes qualifiant le glyphosate de cancérigène aux Etats-Unis », sur20minutes.fr(consulté le).
  67. « pourquoi-le-consortium-charge-d-evaluer-le-potentiel-cancerogene-du-glyphosate-jette-l-eponge. », surusinenouvelle.com,.
  68. Mieux que les arracheurs volontaires : l’Amarante.
  69. Farmers Cope With Roundup-Resistant WeedsNew York Times, 3 mai 2010.

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Bibliographie

[modifier |modifier le code]
  • Charles M. Benbrook,Troubled times amid commercial success for roundup ready soybeans. Glyphosate efficacy is slipping and unstable transgene expression erodes plant defenses and yields, Northwest Science and Environmental Policy Center, Sandpoint (Idaho, USA), 2001.
  • Marie-Monique Robin,Le Roundup face à ses juges, Paris/Issy-les-Moulineaux,La Découverte,, 277 p.(ISBN 978-2-7071-9739-9).
  • Melisa Cran, Carlos Suárez, Marion Daugeard, Nina Montes de Oca et Marie-Noëlle Carré, « Représenter les conflits environnementaux frontaliers en Amérique du Sud, enjeux d’un exercice cartographique »,Confins [En ligne],no 15,‎(DOI https://doi.org/10.4000/confins.7672,lire en ligne)

Filmographie

[modifier |modifier le code]

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Roundup&oldid=222119666 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp