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Après une croissance économique rapide au début des années 2000, l'économie roumaine s'est principalement tournée vers les services, la production et l'exportation d'automobiles et d'énergie, avec des entreprises commeDacia etPetrom. Le pays est membre de l'OTAN depuis2004 et de l'Union européenne depuis le.
L'endonymeromâni, par lequel s'identifiaient lesroumanophones, ne désignait pas, auMoyen Âge, une nationalité, mais simplement une origine et une langue communes (enroumain :limba românească[note 2]). Les roumanophones s'identifiaient aussi par leur origine géographique :Moldave (enroumain :moldovean),Transylvain (enroumain :ardelean), deMunténie (enroumain :muntean), d'Olténie (enroumain :oltean), duMaramureș (enroumain :maramureșean), duBanat (enroumain :bănățean) ou deDobroudja (enroumain :dobrogean). Ce sontÉmile Ollivier,Élisée Reclus etEdgar Quinet, inventeurs du principe selon lequel on doit désigner un peuple par le nom qu'il se donne lui-même, qui ont imposé dans les langues étrangères le terme de « Roumains » à la place de « Valaques », « Moldo-valaques », « Moldaves », « Moldaviens », « Vlachs », « Volokhs », « Wallachiens » et autres « Romounes », devenus, d'ailleurs, flous et parfois péjoratifs (voirOrigine des roumanophones).
Ces considérations ne sont pas purement savantes, mais participent à la définition de l'identité desRoumains, promue par les « éveilleurs de la nation » (enroumain :deșteptătorii neamului[note 3]), imprégnés de l'esprit des Lumières, mais contestée dans les États voisins de la Roumanie, dont les instances culturelles et politiques considèrent jusqu'à aujourd'hui cette identité roumaine comme une « construction récente et artificielle »[8].
En français, le journalMercure de France de emploie pour la première fois l'expression « Valachie ou pays roumain » lorsqu'il présente le texte de la Constitution octroyée par le PrinceConstantin Mavrocordato en1746[9]. En français, le nom « Roumanie » dans son acception moderne est attesté pour la première fois dans un ouvrage datant de 1816, publié àLeipzig par l'érudit grec Demetrios Daniel Philippidès[10]. Mais ce sontÉmile Ollivier,Edgar Quinet etÉlisée Reclus qui ont introduit dans le français courant le nom de « Pays roumains » à la place de « Valachie », de « Moldavie » ou de « Moldo-Valachie ».
La dénomination desRoms ainsi que leur surnom de « Romanichels » n'ont pas de lien avec le nom de la Roumanie, même si des représentants de ce peuple vivent aussi en Roumanie : en effet « Rom » ou « Rrôma » signifie simplement « être humain », et « Romani Ichel » signifie « groupe d'hommes » enromani.
S'il arrive parfois que des partis nationalistes agitent le passé roumain de ces régions, la Roumanie n'a aucune revendication territoriale et a reconnu par des traités avec ses voisins toutes ses frontières, à l'exception dugolfe de Musura à l'embouchure dubras de Chilia desbouches du Danube dont le partage n'a pas été fixé par la décision de laCour internationale de justice de 2009 fixant les limites de lazone économique exclusive roumaine enmer Noire.
La position de la Roumanie aux confins des boucliers pannonique, mésique et scythique détermine sa structure géologique articulée autour de l'orogenèse alpine, dont lesCarpates sont un prolongement, et dont la boucle sud-est est souvent l'épicentre deséismes. À l'intérieur de cette boucle, leplateau transylvain est surélevé (altitude moyenne 220 m) par rapport auxplainesmoldave etvalaque. La première est vallonnée par une érosion accentuée auMessinien, alors que le niveau hydrologique de base était très bas et que les cours d'eau ont profondément entaillé le substrat. Ultérieurement, le fond de ces entailles a été en partie comblé. La seconde, comblée plus généreusement auCénozoïque par les alluvions fluviatiles duDanube, est plus plate. Les roches les plus anciennes, d'âgehercynien, affleurent au sud-est, enDobroudja. AuNéozoïque des sédiments récents, continentaux, voire éoliens, se sont déposés sur les alluvions fluviatiles et sur les plateaux, avant d'être remaniés par la fonte post-würmienne. La plaine valaque est fréquemment recouverte de dépôts delœss.
De fortsséismes cycliques supérieurs à 7 degrés sur l'échelle ouverte deRichter ont pourépicentre la région deVrancea (à raison de deux ou trois fois par siècle) et, compte tenu de l'architecture de certaines constructions, causent de lourds dégâts et des victimes, surtout dans le Sud et le Nord-Est du pays sur l'axeBucarest-Iași. Les tremblements de terre précédents de 1908 (), 1940 () etde 1977 (4 mars) ont eu des effets enBulgarie,république de Moldavie etUkraine. Parmi les plus forts tremblements de terre connus on compte ceux de 1620, 1681, 1701, 1738, 1790 (entre 7 et 8 degrés sur l'échelle deRichter), 1802 (7,9 degrés), 1829 (7,3), 1838 (7,5), 1894 (7,0), 1908 (7,1), 1940 (7,7), 1977 (7,4), 1986 (7,1), le dernier a produit des dommages et fait des victimes en particulier enMoldavie, où des bâtiments se sont effondrés àChișinău. Les tremblements de terre de moins de 7 degrés sont les plus fréquents mais n'ont causé ni dommages importants ni blessés ces dernières années : en 1990 (6,9 et la réplique 6,4), en 2004 (6,0), en 2009 (5,5 et 5,8) et en 2013 (5,5).
Le pays perd intégralement sesforêts intactes (paysage « naturel » considéré comme à la fois non artificiellement morcelé et non dégradé) au cours des années 2000 et 2010[15].
Ladéforestation illégale est massive en Roumanie et s’opère avec la complicité d’une partie des agents publics chargés de la gestion forestière, lesquels travaillent main dans la main avec les entreprises du secteur, dans un pays miné par la corruption[16]. Entre 2019 et 2024,17 millions de m3 de bois en moyenne ont été coupés illégalement chaque année. Ce volume s’ajoute au quota autorisé de18 millions de m3. Il y a donc presque autant de coupes illégales que légales[16].
L'histoire des populations dont sont issus lesroumanophones est bien documentée depuis l'apparition desThraces et des premiersDaces (Thraces du Nord), conquis par l'Empire romain, dont la domination va durer six siècles au sud duDanube et150 ans au nord, d'où Rome s'est retirée au milieu duIIIe siècle.
Comme de son côté, l'historiographie bulgaro-yougoslave postule que les locuteurs des langues romanes orientales sont apparus exclusivement au nord du Danube et ne sont venus dans les Balkans que tardivement après lesSlaves et en très petit nombre[31], l'incompatibilité de ces deux thèses largement diffusées par les sources secondaires crée l'illusion historiographique et cartographique d'une disparition totale des langues romanes orientales durant mille ans, suivie d'une réapparition inexpliquée tardive. Dans cette perspective, lesterritoires où l'on parlait ces langues apparaissent comme de simples parties des États voisins, ne figurant, même en pointillé, ni les romanophones, ni les principautés autonomes deMoldavie,Transylvanie etValachie[32]. Des historiens roumains commeGheorghe I. Brătianu ont rebondi sur ce paradoxe pour qualifier lesRoumains d'« énigme et miracle historique »[33].
AuXIXe siècle, en 1812, l'Empire russe annexe (traité de Bucarest) une moitié est de la Moldavie (actuelle république deMoldavie) sous le nom degouvernement de Moldavie-et-Bessarabie, peu après abrégé en Bessarabie.Révolutions républicaines en 1821 et 1848.
En 1856, à la suite de la défaite des Russes à laguerre de Crimée, laprincipauté de Moldavie récupère une partie de laBessarabie du sud ou méridionale (aujourd’huiBoudjak, ou Bugeac en roumain) (traité de Paris de 1856). Le traité stipule que la Moldavie et laValachie doivent être garanties collectivement par les sept puissances étrangères qui ont signé le traité de rétrocession de laBessarabie du Sud ou méridionale à la Moldavie : durant22 ans, le processus de « dé-moldavisation » s’interrompt dans cette région.
C'est pour séparer l'Empire ottoman de la Russie et éviter ainsi de nouvellesguerres russo-turques que les négociateurs attribuent la Bessarabie méridionale à laMoldavie, qui l'organise en troisjudețe :Cahul,Bolhrad etIzmail.
Fondation en 1859 de laPetite Roumanie, par l'union entre la Moldavie occidentale et la Valachie.
En 1878, à la suite de la guerre que Russes et Roumains ont menée ensemble contre l’Empire ottoman, laRussie récupère laBessarabie du Sud ou méridionale (aujourd’huiBoudjak, ou Bugeac en roumain) (traité de Berlin de 1878) mais l’indépendance de la Roumanie est internationalement reconnue, sous le nom deroyaume de Roumanie et aide l'actuelle troisième Bulgarie à gagner son indépendance contre l'Empire turc ottoman, en devenant leroyaume de Bulgarie.
La Roumanie, qui n'était pas admise à participer aux négociations ducongrès de Berlin, y est officieusement représentée parVictor Place, alorsconsul français àIași, la métropolemoldave. En compensation de la perte de laBessarabie méridionale, elle reçoit, au-delà de la reconnaissance internationale de son indépendance vis-à-vis de l'Empire ottoman, un territoire de son littoral mais pris à celui-ci, moins fertile mais plus vaste que le territoire cédé à l’Empire russe, laDobroudja du Nord avec lesbouches du Danube et l'île des Serpents soit 15 908 kilomètres carrés.
Lechâteau de Peleș, ancienne résidence des rois de Roumanie.L'espace roumanophone en 1900 : l'État roumain n'en couvrait alors qu'environ la moitié.
Après quatre siècles d'autonomie sous l'influenceottomane, les principautés deMoldavie etValachie fusionnent en 1859, à la suite de la défaite des Russes à la guerre de Crimée, pour former leVieux Royaume de Roumanie, dont l'indépendance totale par rapport à l'Empire ottoman sera reconnue aucongrès de Berlin en 1878 à la suite de la guerre d'indépendance menée avec les russes contre les Ottomans où la Roumanie perd à nouveau leBoudjak au profit de l’Empire russe mais acquiert les deux tiers de laDobrogée (enroumain :Dobrogea, enbulgare :Dobroudja), la Bulgarie recevant le dernier tiers. Sous l'impulsion du Premier ministreIon Brătianu, la Roumanie devient un royaume,CarolIer étant couronné roi en. C'est le « Vieux Royaume ».
Le royaume de Roumanie reçoit, toutefois, l'aide logistique de l'Entente, et notamment de laFrance, par l'entremise de lamission Berthelot, et, le, il dénonce le traité et repart en guerre contre les Empires centraux, bénéficiant finalement de la victoire des Alliés.
Au printemps 1919, lesBolcheviks russes à l'est et le gouvernementcommuniste hongrois deBéla Kun à l'ouest, engagent les hostilités contre la Roumanie. Soutenues et encadrées par lamission Berthelot, les troupes roumaines, malgré quelques mutineries, repoussent les bolchéviks en Ukraine[35] etpénètrent en Hongrie, où elles occupent bientôtBudapest, entraînant la fin du régime de Béla Kun[36].
On parle désormais de la « Grande Roumanie », dont la population est de18 657 000 habitants contre seulement7 897 311 selon le recensement d'avant-guerre. Parmi cette population, selon le recensement de 1930, il y a 28,1 % d'habitants issus deminorités: 1,425 millions deHongrois, 745 000Allemands et 728 000juifs, mais également desukrainiens et desbulgares. Le statut de ces minorités est réglé par un traité imposé par la conférence de paix le 9décembre 1919 àAlba Iulia, qui leur confère l'égalité des droits politiques[37].
La Roumanie se dote en 1921 de l'Agence Rador et votera très rapidement, de 1921 à 1923, de nombreuses réformes (vote des femmes, naturalisation desRoms et des réfugiésjuifs,partage des grandes propriétés).
La monarchie roumaine est cependant secouée de troubles dynastiques. En1925, le prince héritierCarol ayant renoncé à ses droits à la couronne pour suivre sa maîtresse, son fils Michel est désigné comme futur roi et accède au trône deux ans plus tard, devenantMichelIer (ou MihaiIer), à l'âge de six ans.
La société roumaine demeure cependant assez inégalitaire, ce qui favorise l'apparition de mouvements visant à abolir l'ordre démocratique, tels que leParti communiste de Roumanie (en 1922, déclaré illégal en 1924) et laGarde de fer nationaliste et antisémite (en 1927). La vie politique est marquée par une certaine instabilité, le Parti libéral deIon I. C. Brătianu usant d'une loi électorale sur mesure pour contrer les progrès de l'opposition, menée par le Parti paysan deIuliu Maniu. Il y a en Roumanie un net clivage entre d'un côté la paysannerie, majoritaire (79 % de ruraux), conservatrice mais modérée, très largement roumanophone et attachée à la petite propriété et à ses modes de production traditionnels, que le parti paysan entend représenter, et de l'autre côté les minorités (généralement de catégories sociales supérieures, à l'exception desRoms) et les citadins, minoritaires eux aussi, occidentalisés, très divers socialement, et dont les jeunes générations sont tentées soit par la social-démocratie laïque (opposée au conservatisme rural), soit par des idéologies radicales (marxisme athée ou nationalisme chrétien). En décembre 1928, le parti paysan obtient finalement une victoire électorale décisive etIuliu Maniu devient chef du gouvernement. En 1930, avec son soutien et contre l'avis du conseil de régence, le père du roi revient en Roumanie et obtient l'abrogation de son acte d'abdication, devenant le roiCarol II, tandis que Michel redevient prince héritier : c'est lecarlisme, qui combat la Garde de Fer par les armes[38].
Remportant ses premiers succès électoraux à partir de 1932, laGarde de fer, nationaliste, chrétienne intégriste et xénophobe, recrute surtout chez les jeunes, aussi bien en milieu rural que citadin. Elle s'organise en « nids » (copiés sur les « cellules » du PC) dont les membres sont des « Légionnaires », et multiplie les campagnes d'agitation. Le roiCarol II y répond par des arrestations et des emprisonnements parmi les « Légionnaires » (le nom officiel du mouvement estLégion de l'Archange Michel ;Garde de Fer est une déformation de « Zgarda de Fier » : la « Grille en fer », sobriquet populaire de son emblème représentant trois javelots verticaux disposés sur trois javelots horizontaux). En, des Légionnaires assassinent le Premier ministreIon Duca, et se livrent à diverses violences, notamment contre des universitaires (la « légion » exige unnumerus clausus contre lesjuifs dans les facultés), desfrancs-maçons et des journalistes démocrates. Le roi réplique en donnant à la gendarmerie l'ordre de tirer à vue sur les rassemblements légionnaires. La crise économique aidant, en 1937, la Garde de fer obtient 16 % des voix. Le, dans le but de désamorcer ce processus, le roi nomme Premier ministre le nationaliste xénophobe et antisémiteOctavian Goga qui, durant son bref ministère (jusqu'au), promulgue des lois raciales restreignant l'accès des juifs et autres minoritaires à l'université et à la citoyenneté roumaine[39].
Carol II abolit alors ce qui restait de la démocratie parlementaire, et se dote des pleins pouvoirs (dictature « carliste ») en, puis, tout en cherchant à apaiser l'Allemagne par une garantie de livraison du pétrole roumain, signe avec laFrance et leRoyaume-Uni, le, un accord garantissant les frontières et l'indépendance de la Roumanie. Le roi lance l'armée dans une véritable guerre civile contre les nazis et les « Légionnaires » de la Garde de fer, dont le fondateur,Corneliu Codreanu, est arrêté, emprisonné et fusillé sans jugement[35].
Carol II refuse de participer au dépeçage de laTchécoslovaquie alors que l'Axe lui offrait laMarmatie du nord ouRuthénie, et, lorsqu'en application duPacte germano-soviétique, l'Allemagne nazie et l'URSS envahissent laPologne, la Roumanie, neutre, garantit le droit d'asile aux membres du gouvernement et aux divisions polonaises en fuite. LeService maritime roumain les transporte àAlexandrie où ces forces rejoignent lesforces britanniques. Le, le Premier ministreArmand Călinescu qui avait décapité en laGarde de fer en arrêtant plusieurs de ses dirigeants, estassassiné par des « Légionnaires » aux ordres deHoria Sima, successeur de Codreanu. Armand Călinescu, francophile et anglophile tout comme le ministre des Affaires étrangères Grigore Gafencu, était soupçonné par l'Axe de vouloir engager la Roumanie dans la guerre aux côtés desAlliés. Le roi Carol II s'efforce de maintenir encore sa politique pendant quelques mois, mais la défaite militaire de la France et la situation très précaire de la Grande-Bretagne rendent très théoriques les assurances que ces deux pays avaient faites à la Roumanie[42].
Pour éviter le sort de laPologne voisine, rayée de la carte de l'Europe par l'Allemagne nazie et l'URSS, le, Carol II remplace ses ministres anglophiles et francophiles par le gouvernement d'Ion Gigurtu (Premier ministre du au), qui déclare « adhérer loyalement à la politique de l'Allemagne nazie »[44], et laisserAdolf Hitler arbitrer le conflit territorial entre la Roumanie et la Hongrie au sujet de laTransylvanie[45],[46]. Gigurtu déclare à la radio : « La Roumanie doit consentir à des sacrifices territoriaux pour démontrer la fiabilité de son adhésion à l'Axe »[47]. Le cabinet Gigurtu comprenait même un ministre de la Garde de Fer : son chef Horia Sima, successeur de Codreanu. Fin, lors d'une rencontre avec Hitler, Gigurtu approuve en effet « l'arbitrage » de Hitler[48],[49],[50], et la Roumanie, se soumettant au « Second arbitrage de Vienne », cède le la Transylvanie du nord auroyaume de Hongrie, et, le, par lesAccords de Craiova, rend laDobroudja du Sud à laBulgarie. Ces pertes territoriales représentent plus d'un tiers de laGrande Roumanie, mais Gigurtu estime que c'est le prix à payer pour ne pas subir le sort de la Pologne.
Mais ce « prix de la paix » précipite la chute du roi : laGarde de fer de Horia Sima et le généralIon Antonescu s'unissent pour un coup d'État qui aboutit à l'abdication et à l'exil de Carol II au profit de son fils de19 ansMihaiIer, qui redevient donc roi. LaGarde de fer et Antonescu établissent un régime totalitaire désigné du nom d’État national légionnaire qui va inéluctablement pencher du côté des forces de l'Axe et de leur politique. Une fois au pouvoir, laGarde de Fer renforce la législation antisémite promulguée par les gouvernements deOctavian Goga etIon Gigurtu et met également en place une autre législation dirigée contre les commerçants et hommes d'affaires grecs et arméniens, qui sera surtout appliquée de façon que les fonctionnaires roumains puissent toucher de larges pots-de-vin. Les syndicats et les associations ont été interdits à la fin de l'année1940. Le pouvoir réel appartient à l'ambassadeur nazivon Killinger. La Garde de fer organise des attentats, tue plusieurs ministres et intellectuels démocrates et s'en prend aux Juifs et aux Tsiganes. L'opinion n'est pas acquise au régime,des maquis se mettent en place, et le, officiellement à la demande de la Roumanie, les troupes allemandes franchissent la frontière roumaine. Quelques semaines plus tard, en, la Roumanie adhère à l'Axe. Quant aux effectifs de laWehrmacht stationnés en Roumanie, ils seront bientôt plus de 500 000, qui contrôlent les voies de communication, les puits de pétrole, et se mettent à pied d'œuvre pour attaquer l'URSS[43]. Lors de l'opérationBarbarossa, Antonescu engage la Roumanie aux côtés de l'Allemagne en pour récupérer la Bessarabie. Mais il ne se contente pas de cela : il fait occuper par l'armée roumaine laTransnistrie (une partie de laPodolie ukrainienne), s'y livre àdes atrocités, et envoie l'armée roumaine au massacre à labataille de Stalingrad. Un Conseil national de la résistance se forme entre les mouvements departisans, les dirigeants des partis politiques démocrates interdits et le roiMichel, qui renversent Antonescu en : la Roumanie déclare alors la guerre à l'Axe, engageant 550 000 soldats contre l'Allemagne.
Le, pour « venger l'exécution de Codreanu », desLégionnaires de la Garde de fer assassinent 64 anciens ministres, députés et intellectuels démocrates, tous détenus à la prison deJilava (près de Bucarest) ainsi que l'historien et ancien Premier ministreNicolae Iorga et Virgil Madgearu, ancien ministre de l'Économie.
Frontières de la Roumanie entre 1941 et 1944, avec la Transnistrie à l'est.
Pour être en mesure de reconquérir la Bessarabie, Antonescu accepte d'engager son pays plus avant dans la collaboration avec leReich. Mais après les assassinats et le pogrom du, Antonescu, estimant que laGarde de Fer est en train de dresser l'opinion contre le régime, dissout le service d'ordre de la Garde et fait juger et exécuter les assassins de Iorga. Le, laGarde de Fer tente de s'emparer du pouvoir par un coup d'État doublé d'unpogrom à Bucarest (130 victimes), mais Antonescu réplique, des coups de feu sont échangés, et au bout de quatre jours d'affrontements, la « Légion », qui a perdu plusieurs centaines de membres, est contrainte de quitter le gouvernement. Sima et beaucoup d'autres « Légionnaires » trouvent asile en Allemagne alors que 3 000 autres sont emprisonnés. En mars, Antonescu, qui s'auto-proclame « Pétain roumain », se fait plébisciter et obtient2 millions de oui contre 3 360 non[51].
Le terme de « régime Antonescu » fait référence aussi bien à Ion Antonescu qu'à son vice-président du Conseil et ministre des Affaires étrangères,Mihai Antonescu (homonyme sans lien de parenté).
La Roumanie a participé à laSeconde Guerre mondiale du au : jusqu'au lerégime Antonescu combat aux côtés de l'Axe tandis que deux divisions (Vladimirescu etHoria-Closca-Crisan), quelques unités de la flotte et aviateurs, combattront du côté desAlliés ; à partir du le pays entierpasse du côté Allié. 473 000 soldats roumains ont été engagés contre l'URSS : parmi les forces de l'Axe, il s'agit du contingent le plus fourni après celui de l'Allemagne[51]. Les opérations militaires des forces roumaines terrestres contre l'URSS les portent vers l'Est jusqu'au sud-ouest d'Astrakhan, enKalmoukie (automne 1942) et de plus, les forces roumaines sont engagées dans descrimes contre l'humanité enTransnistrie. À partir du, 397 000 soldats roumains sont engagés contre l'Axe : il s'agit du contingent le plus fourni après ceux desÉtats-Unis, de l'URSS et de l'Empire britannique. La campagne militaire des forces roumaines terrestres aux côtés de l'Armée rouge se poursuit vers l'Ouest jusqu'aux abords dePrague enTchécoslovaquie (Chotěboř-Humpolec)[51],[52].
Les deux Antonescu sont jugés et exécutés en 1946. L'ambassadeur allemand von Killinger s'est, pour sa part, suicidé en.
LaBessarabie, ayant changé de mains trois fois au cours de la guerre, où le front s'est trouvé de mars à, est la région qui en a démographiquement le plus souffert. Selon les rapports des ministres Krouglov etBéria à Staline, exhumés par l'historien Nikolai Bougai[53], et selon les données des recensements, de 1940 à 1950 la région a perdu un tiers de sa population, passant de 3 200 000 personnes selon le recensement roumain de 1938, à 2 229 000 selon le recensement soviétique de 1950.
120 000 Moldaves (en majorité roumanophones, mais aussi des « Russes blancs ») ont été déportés par les soviétiques entre le et le (dans la seule nuit du - 13 470 familles, comprenant 22 648 personnes, dont approximativement 2/3 de femmes et enfants)[54];
230 000 Juifs ont été soit massacrés par le régime du maréchalIon Antonescu, soit ont fui vers l'URSS et ne sont jamais revenus, qu'ils s'y soient établis ou qu'ils y aient été rattrapés par laWehrmacht et tués par lesEinsatzgruppen;
250 000 Moldaves roumanophones ont été déportés par les soviétiques entre 1944 et 1948 ;
150 000 personnes sont mortes entre 1946 et 1947 à la suite de lafamine provoquée par les réquisitions soviétiques alors qu'on était en période de mauvaises récoltes (politique déjà appliquée en Ukraine voisine dans les années 1920-1930 (Holodomor).
11 324 familles sont déplacées de force hors de Moldavie le (environ 81 000 personnes), en majorité sur critère religieux (« vieux-croyants », églises néo-protestantes, catholiques).
En 1950, de tous ces « indésirables » ou « nuisibles » déportés hors du pays, 49 000 étaient encore en vie sur les lieux de leur déportation (toujours dans Bougaï)[53].
L’arrondissement de Herța, les îles de Coasta-Dracului, Dalerul mare, Dalerul Mic, Maican (sur le brasfrontalier de Chilia, dans ledelta du Danube), Limba (à l’embouchure de ce même bras) etȘerpilor (enmer Noire) et les eaux territoriales correspondantes qui n’avaient jamais appartenu à l’Empire russe, et n’avaient jamais été revendiqués par l’URSS, se trouvèrent ainsi dans le même statut litigieux, sans avoir été mentionnés par lepacte Hitler-Staline, ni par l’ultimatum soviétique du, ni par letraité de paix de Paris, et sans que leur annexion ait été ratifiée par leSoviet suprême soviétique ni par l’Assemblée nationale roumaine. Seuls des protocoles bilatéraux soviéto-roumains entérinaient leur occupation par l’URSS[55], et tout au long des45 années de régime communiste, les dirigeants roumainsGheorghe Gheorghiu-Dej etNicolae Ceaușescu tentèrent d’en obtenir la rétrocession[56]. La Roumanie reprocha à l’Ukraine d’avoir posé unilatéralement des bornes frontièrejusque devant le port roumain deSulina, et le fait que lescartels et dépliants explicatifs du site historique deCetatea Albă àBilhorod-Dnistrovsky et àHotin, ne mentionnent pas ou peu leur passé moldave. Un jugement duCIJ, accepté par les deux pays, régla le contentieux le, reconnaissant l’appartenance des îles à l’Ukraine, mais attribuant à la Roumanie 80 % des eaux territoriales contestées[57]. Lorsque l’Ukraine proclama son indépendance, elle hérita, en tant qu’état successeur de l’Union soviétique, de cesterritoires en litige, que revendiqua le gouvernement roumaindémocratiquement élu d’Emil Constantinescu en 1995. Pour ne pas s’aliéner l'Ukraine et pour éviter des tensions sur la ligne de contact dessphères d’influence de l’OTAN et de lafédération de Russie, la communauté internationale fit alors pression sur la Roumanie pour qu’elle renonce à ses revendications, dans le cadre du processus d’intégration de ce pays dans l’OTAN et dans la sphère d’influence de l’Union européenne[58],[59]. La Roumanie reconnut définitivementde jure safrontière avec l’Ukraine par le traité roumano-ukrainien du signé àConstanza. Depuis lors, d’autres petits litiges territoriaux entre les deux pays sont apparus à l’embouchure dubras de Chilia (golfe de Musura), mais l’appartenance de l’arrondissement de Herța à l’Ukraine n’est pas remise en question.
Rassemblement de la population de la capitale, sur la Place du Palais de la République, en présence des chefs du parti et de l'État, au balcon du siège du Parti communiste roumain, en 1968.
Dans ce qui reste de la Roumanie, l'occupation soviétique conduit à un coup d'Étatcommuniste le. Le gouvernement militaire intérimaire est remplacé, sous la pression de l'Union soviétique, par un gouvernement de coalition dirigé par le sympathisant communistePetru Groza. Le, des élections truquées et massivement falsifiées, caractérisées par de larges irrégularités, l'intimidation, la fraude électorale et des assassinats ciblés[60],[61],[62],[63], donnent la majorité à la coalition gouvernementale. Dans le nouveau gouvernement Groza, les communistes se voient attribuer la plupart des postes-clés. Dans les mois qui suivent, leParti communiste de Roumanie s'emploie à diviser les sociaux-démocrates, puis à liquider l'opposition. LeParti national paysan est interdit en juillet et son chef, l'ancien Premier ministreIuliu Maniu, emprisonné. Le pays devient dans les faits une« monarchie communiste », jusqu'à l'abdication du roi MihaiIer le et à la proclamation de laRépublique populaire roumaine.Le le roiMichel est contraint d'accepter au pouvoir leParti communiste roumain puis d'abdiquer le et la monarchie est donc abolie fin 1947.
Selon l'historienneCatherine Durandin, le régime communiste roumain a connu trois périodes, correspondant à trois générations decommunistes :
la « revanche » (sur la société démocratique bourgeoise antérieure, mais aussi sur le fascisme), phase violente de terreur, d'arrestations massives, où lesminorités du pays étaient majoritaires dans les instances dirigeantes du parti : c'est la première phase de laRépublique populaire roumaine ;
la « normalisation », phase de développement de lanomenklatura, où les opportunistes issus de la majorité orthodoxe rurale font carrière, marginalisent les camarades issus des minorités (dont beaucoup quittent le pays, voire sont purgés par les nouveaux dirigeants) et portent le Parti à trois millions de membres, soit 15 % de la population) : c'est la seconde phase de laRépublique populaire roumaine et la première de larépublique socialiste de Roumanie ;
le « national-communisme », régime à la fois répressif et nationaliste d'inspirationnéostalinienne etnord-coréenne qui, dans la seconde phase de laRépublique socialiste de Roumanie, accentue la misère populaire, refuse laperestroïka et provoque une coupure entre les « conservateurs » du régime, et les « réformateurs ». Ces derniers aspirent à en finir avec le communisme et s'appuient surMikhaïl Gorbatchev et la France pour renverserCeaușescu en 1989, après quoi « conservateurs » et « réformateurs » font à nouveau bloc au sein du FSN (Frontul Salvării Naționale,Front de salut national) et gardent le pouvoir jusqu'en 1996[65].
Retour de la démocratie et adhésion à l'Union européenne
Le, alors que leBloc de l'Est se délite et que des manifestations contre le régime secouent le pays, les communistes réformateurs renversentCeaușescu qui refusait toute réforme, et forment avec quelquesdissidents épargnés par laSecuritate un Front du salut national (FSN) : c'est laRévolution roumaine de 1989 qui entraine la chute du régime communiste. Plusieurs centaines de soldats et de civils meurent dans la confusion en se tirant dessus mutuellement, chaque groupe pensant défendre la démocratie contre de prétendus partisans de Ceaușescu (le sénateurIon Iliescu, successeur du dictateur déchu, a été accusé d'avoir lancé ces rumeurs mais l'enquête judiciaire n'a jamais abouti).Le présidentNicolae Ceaușescu et son épouse sont, le jour deNoël 1989, condamnés à mort et exécutés selon une procédure expéditive jusque-là appliquée par le régime à ses opposants[64].Dans les semaines qui suivent, lanomenklatura renonce au communisme et permet le rétablissement de ladémocratie et de l'économie de marché : c'est en fait uneéconomie de transition. Faute d'un programme précis de restructurations et d'investissements, cette transition s'opère de manière improvisée et profite aux services, aux banques, à l'économie informelle, au tout-routier et au transport aérien, tandis que l'agriculture, l'industrie, la flotte, la pêche, le trafic ferroviaire, les transports électriques urbains et tous les services publics déclinent ou même périclitent (flotte commerciale par exemple).
Le, l'indépendance de la république deMoldavie est proclamée, et aussitôt reconnue par la Roumanie.
Les élections de 1996 ont écarté pour quatre ans lanomenklatura du pouvoir politique (mais pas du pouvoir économique), au profit d'une coalition des partis démocratiques (CDR ou « Convention démocrate roumaine » et USD « Union sociale-démocrate »). Le géologueEmil Constantinescu a été alors le premier président roumain à condamner officiellement les crimes commis par les régimesantonescien contre lesJuifs et lesRoms etcommuniste contre l'ensemble de la population[66],[67],[68]. Le FSN, rebaptisé PSD (Parti social-démocrate), revient au pouvoir en 2000, mais subit une nouvelle défaite en 2004 face à l'« alliance D.A. » (O.U.I. en roumain –Dreptate Adevăr voulant dire « Droiture/Justice Vérité ») (composée essentiellement des successeurs de la CDR, le Parti démocrate et le Parti national libéral).
Le, malgré ses difficultés et ses déséquilibres, la Roumanie connaît un taux de croissance qui lui permet d'intégrer l'Union européenne, soit17 ans après la fin du régime communiste[69].
À partir de 2009 : lacrise financière internationale frappe sévèrement l'économie roumaine, cela contraint le gouvernementBăsescu à unepolitique d'austérité qui le met en opposition quasi permanente avec leparlement (qui cherche plusieurs fois à le démettre) : les Roumains perdent confiance tant dans les instances supra-nationales que dans leurs instances politiques, et réagissent (comme à l'époque communiste) en développant l'économie informelle.
Fin 2013 : Le périodiqueThe Economist rapporte que la Roumanie jouit d'une croissance économique« en plein essor » de 4,1 % cette année-là, avec des salaires augmentant plus rapidement et un chômage inférieur à celui de laGrande-Bretagne. La croissance économique s’est accélérée au milieu des libéralisations gouvernementales ouvrant de nouveaux secteurs à la concurrence et aux investissements, notamment l’énergie et les télécommunications[70].
Après un demi-siècle dedictatures successivementcarliste (1938-1940),fasciste (1940-1944) etcommuniste (1945-1989), la Roumanie renoue depuis 1991 avec la traditionparlementaire qu'elle avait inaugurée en 1868, etdémocratique qu'elle avait pratiquée de 1923 à 1938.
La Constitution révisée de 2003 prévoit l'élection du président de la République ausuffrage universel direct pour un mandat de5 ans (il était de4 ans auparavant). Ce dernier nomme le Premier ministre qui dirige l'action gouvernementale. Il peut être limogé par une motion de censure par le Parlement. Ce dernier est composé de laChambre des députés et duSénat conformément à la tradition bicamérale que la Roumanie a connue avant l'instauration du régime communiste. Les deux Chambres sont élues pour un mandat de4 ans au suffrage universel direct et disposent des mêmes pouvoirs en ce qui concerne la responsabilité politique du gouvernement. LaCour constitutionnelle contrôle la constitutionnalité des lois, et juge de l'élection des parlementaires comme de l'élection du président de la République. Enfin elle peut être saisie par tout citoyen lors d'un procès ou par tout juge par une question préjudicielle de constitutionnalité.
Unecohabitation conflictuelle s'installe dans la durée entre les présidents Băsescu puis Iohannis d'un côté, le Parlement de l'autre, et le gouvernement au milieu[72].
À titre d'exemple, en 2012, le parlement vote à une large majorité (258 voix contre 114) la destitution du président Băsescu qui ne peut se maintenir à son poste qu'en organisant unréférendum dont il sort gagnant[73].
La Roumanie, où est née lagéonomie sous les auspices deGrigore Antipa au début duXXe siècle, est le premier pays du monde à avoir signé leprotocole de Kyoto. Mais, dans la deuxième moitié duXXe siècle, l'idéologieproductiviste de lalutte de l'homme civilisé contre la nature sauvage promue tant par le régimecommuniste des années 1945-1989, que par le régimelibéral qui lui a succédé, a imprégné les décideurs et l'opinion, si bien que l'aspect environnemental est encore peu pris en compte dans le mode de développement actuel de la Roumanie, malgré les efforts du ministère de l'Environnement[75]. À titre d'exemple, malgré leclimat continental contrasté du pays, les villes ont néanmoins subi la prolifération de l'automobile, la réduction des transportsélectriques et surrail, la diminution des espaces verts et l'émondage excessif des arbres, ainsi que la multiplication des constructions de béton et de verre : pour compenser les effets négatifs de cette évolution, l'on abuse du chauffage l'hiver, et de laclimatisation l'été[76]. Les citadins, respirant un air vicié et soumis à des contrastes thermiques accrus, développent de plus en plus de maladies infectieuses et d'allergies[77].
Lanomenklatura a toujours entretenu de bonnes relations avec tous les États dutiers monde, y compris avec ceux que lesÉtats-Unis classent comme « États-voyous ». Les gouvernements successifs de la Roumanie n'avaient aucune raison de changer de politique, mais l'inquiétude suscitée par lesrivalités autour de la mer Noire, comme laguerre du Dniestr enMoldavie et les guerres de maintien de l'influence russe dans leCaucase ont poussé la Roumanie à rejoindre l'OTAN en 2004. Toutefois, les anciennes relations privilégiées du pays avec les États de l'ancientiers monde n'ont pas cessé, et si desmilitaires roumains sont présents enIrak ou enAfghanistan, c'est sur des missions logistiques et médicales ; quant à lamarine, elle opère surtout enmer Noire et plus rarement enmer Méditerranée, mais a toujours refusé de s'engager dans leGolfe[78].
La Roumanie est le premierpays d'Europe centrale et orientale qui a établi des relations avec la Communauté européenne, dès 1974. Après son adhésion à l'Union européenne le, en même temps que laBulgarie, la plupart de ses parlementaires ont rejoint le groupe deslibéraux européens (qui voient ainsi leur nombre augmenter de 17 %) et les partis de centre-droit ; un moindre nombre a rejoint le groupe socialiste, et quelques-uns, l'extrême-droite européenne qui a ainsi pu se constituer en groupe. La plupart de ceseurodéputés, quel que soit leur engagement actuel, ont unpassé communiste.
Comme pour chaque membre de l'Union européenne, les intérêts de la Roumanie divergent parfois de ceux de ses partenaires. Ainsi l'Allemagne d'Angela Merkel a reproché à la Roumanie sa politique économique (pas assez rigoureuse selon les critères exigés par laBCE) et démographique (la Roumanie naturalise les citoyensmoldaves qui le lui demandent avec la même facilité que l'Allemagne offre auxAllemands hors-frontières[note 4]). LaFrance du présidentJacques Chirac lui a reproché un alignement trop marqué sur lesÉtats-Unis (par exemple enIrak), mais selon le présidentTraian Băsescu, « la démocratie ne peut pas être protégée sans l'OTAN et l'UE » et « l'alliance avec les États-Unis ne remet pas en cause l'engagementeuropéen de la Roumanie ». À d'autres moments, laFrance du présidentNicolas Sarkozy et l'Italie du gouvernementBerlusconi lui ont reproché d'être trop laxiste en matière de libre circulation de ses citoyens, surtoutroms[79].
Selon le président roumainKlaus Iohannis, l'extension et l'approfondissement de l'UE peuvent se dérouler simultanément, et la Roumanie soutiendra très fortement les partenariats avec larépublique de Moldavie et avec les États desBalkans de l'Ouest (Albanie, pays de l'ex-Yougoslavie)[80]. La Roumanie va donner des visas gratuits pour les citoyens de république de Moldavie et pour ceux de laSerbie.
Le Premier ministreitalienRomano Prodi et son homologue roumainCălin Popescu-Tăriceanu ont signé le àBucarest une déclaration politique commune. Compte tenu des relations excellentes entre ces deux pays, ils s'engagent à ce que leurs gouvernements coordonnent les démarches dans le cadre de l'Union européenne, notamment en ce qui concerne laconstitution et l'intégration des pays de l'Ouest desBalkans. Cette déclaration se fait alors que les deux pays fêtent10 ans depuis la signature duPartenariat stratégique commun. En raison de la grandesimilitude des deux langues, l'Italie est la destination préférée des Roumains (devant l'Espagne), environ 300 000 Roumains ont travaillé en Italie en, sans compter les travailleurs clandestins. L'Italie est le principal investisseur en Roumanie et le plus grand importateur (19,4 % des importations) et exportateur (15,6 % des exportations).
La Roumanie moderne s'étend sur plusieurs régions historiques, héritées de la géographiemédiévale, dont certaines appartiennent pour partie à ses voisins.
Au sud, la région appelée globalementValachie comprend l'Olténie, laMunténie et, selon les auteurs, laDobrogée (d'autres auteurs comptent à part cette région partagée avec laBulgarie :Dobrogea en roumain etDobroudja en bulgare).
Au nord-est, la région appelée globalementMoldavie comprend l'ancienneprincipauté de ce nom, qui a subi deux partages :
le premier, ancien, en a détaché successivement l'ancienne Bessarabie en 1484-1538, laBucovine en 1775 et lanouvelle Bessarabie (moitié orientale du pays) en 1812 ; les noms de ces deux dernières régions ont été définis lors de cet ancien partage ;
le second partage, toujours en vigueur, date de 1940 : il laisse en Roumanie la moitié sud de la Bucovine et la moitié ouest de l'ancienne principauté, enrépublique de Moldavie les deux tiers de la nouvelle Bessarabie (moitié est de l'ancienne principauté), et enUkraine la moitié nord de la Bucovine, un fragment de la Moldavie occidentale (Herța) et un tiers de la nouvelle Bessarabie (Khotyn au nord,Boudjak au sud).
L'origine du drapeau de la Roumanie remonte à larévolution de 1821. Le plus ancien drapeau roumain tricolore conservé date de 1834. Initialement, les trois couleurs : bleu, jaune et rouge, étaient placées horizontalement. Lors de la révolution de 1821 comme pendantcelle de 1848, le bleu (ciel) symbolisait laliberté, le jaune d'or la prospérité (champs de blé), l'égalité et la justice, et le rouge (sang) lafraternité, mais selon unmythepseudo-historique très répandu aujourd'hui en Roumanie, ces couleurs symboliseraient les trois régions historiques du pays (Transylvanie,Valachie etMoldavie) et remonteraient auxDaces. Le drapeau actuel a été ré-adopté officiellement en 1989, mais son utilisation (dans sa forme actuelle) remonte initialement à la période 1867-1948.
L'origine des armoiries de la Roumanie remonte à 1872, quand le gouvernement adopta comme emblème national l'aiglevalaque, mais aussi l'épée, le sceptre, et les éléments des blasons de laMoldavie, de laTransylvanie et dubanat de Severin (actuelsbanat de Timişoara etOlténie). Ces armoiries, à la différence des actuelles, étaient surmontés de lacouronne royale roumaine. En 1921 on incorpora l'écusson de la famille royaleHohenzollern de Roumanie ainsi que les dauphins de laDobrogée.
En 1947, avec l'instauration durégime communiste de Roumanie, on adopta les symboles de ce régime, qui furent, dès lors, apposés au centre du drapeau, et qui, avec quelques changements, perdurèrent jusqu'en 1989. Les manifestants de larévolution roumaine de 1989 les découpèrent, et durant ces évènements déployèrent des drapeaux portant en leur centre un vide. Les armoiries actuelles de la Roumanie, simplifiées d'après celles de 1872, furent adoptées par le parlement le.
Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de laFAO, 2005). Population en milliers d'habitants.
Au recensement de 2011[82], la Roumanie comptait 20 121 641 habitants. La CIA estime la population au à 21 599 736 habitants[83]. La population décroît depuis l'an 2000, par l'émigration des personnes les plus défavorisées et aussi par le vieillissement de la population.
Entre 1989 et 2019, la population roumaine a chuté de 3,5 millions. Outre un nombre de naissances devenu inférieur à celui des décès, le pays connaît un solde migratoire négatif de 100 000 personnes par an en moyenne depuis trente ans[85]. La pyramide des âges qui en résulte fait peser des doutes sur la viabilité en l'état du régime des retraites et en particulier durégime spécial[86].
une composante « latiniste » due aux origines romanes de la langueroumaine, composante qui comporte un volet internationaliste tourné vers les autrespays latins, et un volet isolationniste qui fait de la Roumanie, selon une expression deNicolae Iorga, « une île latine au milieu d'un océan slave » (ce qui est doublement faux car lesHongrois ne sont pas desSlaves, et les Slaves ont longuement cohabité avec lesproto-Roumains) ;
une composante « victimaire » due à la situationgéopolitique de « petit pays aux marges de grands empires expansionnistes », qui consiste à exonérer les dirigeants roumains de leurs décisions les moins flatteuses pour la conscience collective, au nom de la nécessité de survivre ;
une composante « humaniste » liée à l'influence desLumières et sous-tendant larenaissance culturelle roumaine (l'hymne national de la Roumanie estÉveille-toi, Roumain !) jalonnée par la première Constitution en 1741, l'abolition du servage en 1749, la proclamation du « Supplex libellum Valachorum » en 1784, la fondation de l'Académie roumaine en 1843, l'union desprincipautés de Moldavie et Valachie en 1859, la sécularisation des biens ecclésiaux et l'émancipation des Roms en 1862 parAlexandru Ioan Cuza, l'indépendance reconnue en 1878, l'enseignement primaire gratuit et obligatoire en 1902, l'unification politique du pays le, la réforme agraire, la naturalisation sans condition des minorités et le suffrage universel en 1921-1923, et enfin les quatre révolutions roumaines de1784 en Transylvanie, de1821 en Moldavie et Valachie, de1848 dans les trois pays etde 1989 ;
Tous les régimes politiques qui se sont succédé dans le pays ont instrumentalisé à leur manière ces cinq composantes identitaires, et lespartis politiques, tant qu'ils ont pu s'exprimer (jusqu'en 1938 et à partir de 1989) se sont appuyés, chacun selon sonidéologie, sur tel ou tel aspect de ces composantes. Alternativement ou simultanément, ces courants identitaires se sont manifestés dans l'histoire du pays, lors de la modernisation et ladémocratisation sous divers gouvernements parlementaires entre 1856 et 1938, lorsqu'unrégime autoritaire s'est mis en place en 1938, sous ladictature à partir de 1940, et enfin sous letotalitarisme à partir de 1945. Successivementpro-Allié en 1938,pro-nazi en 1940 etcommuniste en 1945, le régime politique est devenu de plus en plus répressif et sanglant (avec toutefois un « desserrement » dans les années 1965-1972). La société civile a tenté de résister au totalitarisme, de manière de plus en plus feutrée et passive à mesure que lesrésistants étaient exterminés, mais, dans les familles, les courants identitaires ont perduré, d'autant que lerégime communiste de Roumanie s'est servi des aspects « pastoraux » pour asseoir sa légitimité (ce que Catherine Durandin a appelé le « national-communisme »)[92].
En, leparlement roumain à l'unanimité et le présidentIon Iliescu reconnaissent officiellement lescrimes des régimes nationalistes roumains contre les Juifs[93] et deux ans plus tard, en, quelques jours avant la cérémonie d'entrée dans l'Union européenne, le présidentTraian Băsescu reconnaît officiellement les crimes commis par lerégime communiste contre l'ensemble de la population. Toutefois, la seconde reconnaissance, comme celle duHolodomor enUkraine, crée un précédent dans ledevoir de mémoire car elle élargit la définition d'un « génocide » à des crimes perpétrés sur critères sociaux ou politiques, et non plus seulement nationaux, ethniques et religieux. C'est pourquoi la seconde reconnaissance est contestée par une partie des historiens occidentaux qui, de plus, en récusent l'intentionnalité. En Roumanie même, des mouvements nationalistes tel lePRM récusaient aussi l'intentionnalité des crimes des régimes nationalistesfasciste etmilitariste.
En 2007, les historiens de la commission présidentielle pour l'analyse de la dictature en Roumanie, ont officiellement confirmé, documents à l'appui, l'intentionnalité des deux génocides, et évalué les victimes civiles du fascisme militariste roumain à un demi-million de personnes (en quatre ans) dont les 290 000 de laShoah[94], et celles du communisme à deux millions (en quarante-cinq ans), soit environ 10 % de la population[95].
Venant aussitôt après la guerre et lefascisme, lecommunisme a duré45 ans et a donc profondément marqué la Roumanie, mais letravail de mémoire est resté confiné aux cercles intellectuels et aux familles des victimes (soit environ 10 % de la population selon la « Commission historique d'investigation et d'analyse des crimes du régime communiste »[note 5]), ce qui fait que beaucoup de jeunes Roumains d'aujourd'hui n'en savent pas beaucoup plus que les occidentaux à ce sujet (c'est pourquoi des films commeNoces muettes d'Horațiu Mălăele ouQuatre mois, trois semaines et deux jours deCristian Mungiu ont été tournés).
Le communisme a ajouté à l'identité politique roumaine une composante transversale, le « survivalisme » qui se manifeste par une attitude économique, sociale et civique, donc également éthique et politique, légitimant n'importe quelle stratégie, changement brutal d'orientation, rupture d'engagements ou absence de principes (voire d'éducation) par la nécessité de survivre, étendue à celle de prospérer, soi, sa famille, son groupe d'appartenance, son entreprise, le pays[96]. Pendant et après larévolution roumaine de 1989, le présidentIon Iliescu a largement joué sur cette composante transversale pour asseoir le pouvoir d'unenomenklaturapopuliste et isolationniste, avec le slogan« Un des nôtres, pour notre tranquillité » qui garantissait à tous ceux qui, sous la dictature, avaient soit profité du régime, soit laissé faire passivement, un avenir sans risque delustration (lustration revendiquée par les étudiants et l'opposition).
En outre, un nombre indéterminé de roumanophones ne sont ni citoyens roumains, ni citoyens moldaves : ils peuvent être citoyens ukrainiens, serbes (principaux pays à minorités roumanophones historiques), russes (à la suite de la déportation), italiens, espagnols, français, canadiens, américains, australiens, allemands, suisses ou belges (principaux pays de la diaspora).
Jusqu'en 1945, la Roumanie et la France avaient gardé des relations culturelles et politiques étroites, et partagé les mêmes orientations politiques. En 1968 encore, lors de sa visite à Bucarest en mai,Charles de Gaulle était spontanément ovationné à Bucarest, alors qu'il était conspué à Paris[99]. Pendant le régime communiste, certaines publications de langue française (L'Humanité,Vaillant) étaient accessibles sur abonnement en Roumanie. La télévision et la diffusion cinématographique roumaines ont été axées sur les productions francophones (cependantmodifiées : ainsi, dans la série desGendarmes de Saint-Tropez, les scènes où l'on voyait un marché ont étécaviardées pour éviter aux spectateurs roumains des comparaisons oiseuses avec leurs propres marchés).
Mais après 1989, les Roumains découvrent une nouvelle France aux yeux de laquelle la Roumanie n'est plus une « petite sœur desBalkans », ni une alliée, tandis que Bucarest n'est plus un « petit Paris »[100]. Aux yeux desmédias de cette nouvelle France, la Roumanie apparaît comme le « pays de Dracula, de la Garde de Fer, de Ceaușescu, des orphelinats et des mendiants de rue », et, comme ses voisins les autres pays de l'Est, comme « une région patriarcale, suspecte de fascisme, d'une société mafieuse ou pire »[note 6]. En fait la société est contrastée, avec unejet set à l'occidentale et desRoms dont certains vivent comme il y a cent ans, des villes modernes et des campagnes traditionalistes, une grande liberté de mœurs et une présence religieuse très visible dans l'espace public, à la télévision, dans l'enseignement et dans l'identité. Dans cet espacemulticulturel coexistent diverses mentalités, les unes traditionnelles, voirefolkloriques, d'autres libre-penseuses, occidentales, ou encore nostalgiques de tel ou tel passé… Les opinions politiques les plus diverses s'affrontent, en touteliberté d'expression et dans le respect des convictions individuelles. Depuis 1989, l'indifférence de la France à l'égard de la Roumanie a fait disparaître la presse de langue française des kiosques du pays, et le français est en perte de vitesse face à l'anglais, sauf dans les anciens centres francophones commeBucarest,Iași ouConstanța. Les films francophones sont diffusés surtout sur la chaîneTV Cultural et dans les centres culturels français du pays. Malgré tout, lesmédias français conservent des antennes en Roumanie. Par exemple, RFI Roumanie (ancienne Radio Delta RFI), seule station de radio francophone en Roumanie, est aussi la plus importante filiale deRFI à l'étranger. Les émissions sont souvent en roumain, mais le soir et la nuit, la station diffuse des émissions en français[101].
Lapratique religieuse régulière est faible mais celle des grandes fêtes (Pâques, Noël) ainsi que des principaux sacrements (baptême, mariage) est, quant à elle, très assidue, car elle fait partie de l'identité des habitants et c'est pourquoi l'Église orthodoxe affirme que la Roumanie est l'un des pays les plus religieux de l'Union européenne avec près de 90 % de la population ; depuis lachute du communisme, plus de mille nouvelles églises ont été construites dans le pays, ainsi que de nombreux monastères. Parmi la population de confession chrétienne, il existe aussi des minorités :catholiques romains,gréco-catholiques etprotestants). Il existe aussi une communautémusulmane d'environ 64 000 personnes, essentiellement concentrée enDobroudja. Il subsiste également une petite communautéjuive qui comptait environ 3 200 personnes en 2011 (alors qu'en 1930, elle comptait plus de 756 000 personnes). On compte aussi des minoritésbouddhistes,hindouistes,néopaïennes entre autres[103].
La monnaie roumaine est leleu roumain (l'appellatif technique est RON). En octobre 2025, le cours moyen est de 1 EUR = 5 RON[104]. En, le salaire moyen mensuel net est de 1 829 RON (411 EUR à la même date)[105]. Depuis le, le salaire mensuel minimum garanti par la loi ou par les conventions collectives du travail est de 1 050 RON (236 EUR)[106]. L'impôt sur le revenu est de type proportionnel (également appeléimpôt à taux unique) à 16 %[107], et au premier trimestre 2015, le montant moyen des retraites est d'environ890 RON (200 EUR)[108].
La décennie 1990-2000 équivaut à la décennie 1945-1955 en Europe occidentale, mais avec45 ans de retard de développement, sansplan Marshall, sans épuration et sans programme social duConseil national de la Résistance. Après la chute du régime communiste, la Roumanie a subi unetransition extrêmement difficile, marquée par une crise économique aiguë (chute de 48 % du PIB industriel, inflation comprise entre 50 % et 300 %, et l'écroulement de la monnaie (en 1999 leleu vaut 1 000 fois moins qu'en 1990, de nouvelles coupures sont émises tous les ans). Le chômage passe de 2 % à 12 % et provoque des mouvements sociaux parfois très violents. En 1990 et 1991, des dizaines de milliers de mineurs, instrumentalisés par une frange dupouvoir post-communiste qui s'oppose à toute réforme, envahissent Bucarest, saccagent le siège du gouvernement et provoquent des dizaines de morts et des blessés parmi les étudiants et les enseignants, accusés d'être des vecteurs du « capitalisme ultralibéral ». En 1999 le mouvement se répète mais cette fois les gendarmes gagnent la « bataille » (selon une expression utilisée à l'époque). L'année 2000 marque une amélioration et l'économie roumaine connaît une forte croissance entre 2001 et 2007 (4 à 9 % par an) : elle est déclarée « économie de marché fonctionnelle » par laCommission européenne enoctobre 2004. SonPIB en parité de pouvoir d'achat (247 milliards de dollars) place la Roumanie au45e rang mondial fin 2007, au niveau du PIB tchèque[110].
La majorité au pouvoir entre 2004 et 2008 a mis en place une politique économique d'inspirationlibérale, visant à réduire le nombre des entreprises d'État (encore autour de 30 % du PIB en 2006 selon une estimation de laDeutsche Bank), attirer plus d'investissements étrangers (7e destination enEurope en 2006 selon leFinancial Times), réduire lafiscalité et lechômage (4,3 % et 1,8 % à Bucarest)[111].
Mais à partir de 2007, malgré ou à cause de l'intégration à l'Union européenne (selon les points de vue), les effets néfastes de lacrise financière mondiale se font sentir et ralentissent fortement la croissance de l'économie roumaine, avec un taux de chômage de jeunes supérieur à 20 %[112].
Pour faire face à la forte émigration des travailleurs roumains (environ quatre millions de Roumains sont partis travailler en Europe de l’Ouest entre 2007 et 2021[113]), le gouvernement a dû augmenter les quotas pour les travailleurs extracommunautaires, passés de 3 000 en 2016 à 20 000 en 2019. Ces derniers sont souvent originaires d'Inde et perçoivent des salaires deux à trois fois plus élevés que dans leur pays, leur permettant d'en envoyer une partie à leurs familles. Cependant, des scandales ont éclaté concernant leurs conditions de vie parfois insalubres, et leurs contrats fixent à soixante heures par semaine la durée de leur travail[85].
Pourtant, letaux de chômage s'élève encore à 9 % (en 2019) dans l’est et le sud de la Roumanie. Le chômage des jeunes est lui beaucoup plus important, s'élevant à 18 %. Mais en raison des fortes inégalités territoriales (ces régions souffrent de l’absence de réseaux routiers et ferroviaires modernisés), les entreprises choisissent généralement de s'implanter dans l’ouest du pays. En outre, les écoles professionnelles démantelées après la chute du communisme ne font encore l'objet d'aucun projet de relance par le gouvernement[85].
Une des principales entreprises roumaines estDacia (constructeur automobile appartenant àRenault) possédant quelques sites de production surBucarest etPitești. Des entreprises européennes occidentales délocalisent de plus en plus leurs usines en Roumanie. La plupart des entreprises roumaines s'occupent de pétrole, gaz, or (de Transylvanie), autres ressources naturelles, textile, etc.[réf. nécessaire]
L'industrie roumaine représente 35 % du produit national brut et à peu près 20 % de la force du travail est impliquée dans l'industrie[réf. nécessaire].
L'industrie roumaine produit aussi des automobiles comme celles de la marqueDacia du groupeRenault[réf. nécessaire].
La Roumanie est l'un des marchés les plus attractifs d'Europe pour les investissements technologiques et l'externalisation, avec une main-d'œuvre hautement qualifiée et diversifiée, des prix compétitifs et un environnement commercial stimulant avec un secteur évalué à40 milliards d'Euro[réf. nécessaire]. Le secteur informatique de la Roumanie a connu une croissance continue au cours de la dernière décennie, malgré les turbulences politiques et la crise économique, ce qui est un bon indicateur de sa force motrice[réf. nécessaire].
La Roumanie est l'un des marchés de la technologie de l'information (TI) les plus dynamiques d'Europe centrale et orientale[réf. nécessaire]. Le pays a réalisé des progrès significatifs dans tous les sous-secteurs des technologies de l'information et de la communication (TIC), y compris la téléphonie de base, la téléphoniemobile, Internet et l'informatique[réf. nécessaire]. Le secteur des télécommunications du pays a été déréglementé, étendu et modernisé au cours des 15 dernières années[réf. nécessaire].
La Roumanie est le leader en Europe, et le sixième dans le monde, quant au nombre de spécialistes informatiques certifiés, avec des taux de densité par 1 000 habitants plus élevés qu'aux États-Unis ou en Russie[114]. Il y a environ 100 000 spécialistes dans le secteur IT. Environ 15 000 des 40 000 ingénieurs diplômant chaque année en Roumanie sont formés en TIC[115]. Microsoft a acquis la technologie antivirus roumaine en 2003[réf. nécessaire]. Selon Microsoft[réf. nécessaire], la Roumanie a un potentiel clair dans les technologies de l'information, un domaine dans lequel les étudiants, chercheurs et entrepreneurs roumains excellent. Sa culture orientée vers l'ouest et le haut niveau d'éducation de sa jeunesse font de la Roumanie un marché potentiel immense (le deuxième plus grand producteur de logiciels en Europe de l'Est). En ce qui concerne les services d'externalisation informatique, la Roumanie est classée troisième mondialement, défiant avec succès l'Inde[116].
Le marché IT est l'un des secteurs les plus dynamiques de l'économie roumaine[réf. nécessaire]. Depuis l'année 1994, le marché IT a démontré des taux de croissance de 40 à 60 pour cent par an[réf. nécessaire]. Le plus grand secteur quant aux revenus est l'intégration de systèmes et de réseaux, qui représente 28,3 % des revenus totaux du marché[réf. nécessaire]. Pendant ce temps, le segment de marché de l'IT qui connaît la croissance la plus rapide est laprogrammation offshore[réf. nécessaire]. L'industrie de l'externalisation du développement de logiciels a franchi la barre des3 milliards de dollars de revenus totaux en 2005 et a atteint 4,8 milliards de dollars en 2006[réf. nécessaire]. Actuellement, la Roumanie contrôle 5 % du marché de développement de logiciels offshore et est le troisième pays (aprèsl'Inde et la Chine) parmi les exportateurs de logiciels[réf. nécessaire]. Cette croissance de l'externalisation des logiciels en Roumanie est causée par un certain nombre de facteurs[réf. nécessaire]. L'un d'eux est le rôle de soutien duGouvernement de la Roumanie. Le gouvernement a lancé un programme de promotion de la construction de parcs technologiques orientés vers les technologies de l'information – des zones spéciales qui disposent d'une infrastructure établie et bénéficient d'un régime fiscal et douanier favorable[réf. nécessaire]. Un autre facteur stimulant la croissance du secteur IT en Roumanie est la présence de grandes entreprises technologiques mondiales telles qu'Intel,Motorola,Oracle,Sun Microsystems,Boeing,Nokia et locale, par exemple : TotalSoft,TeamNet Internațional, Siveco qui ont intensifié leurs activités de développement de logiciels et ouvert leurs centres deR&D en Roumanie[réf. nécessaire].
L'industrie des TIC a élargi son champ d'action au-delà de la fabrication d'équipements pour inclure les services de maintenance et de gestion ainsi que la création de contenu audio, vidéo, imprimé et numérique[réf. nécessaire]. Ces développements devraient créer une variété de nouvelles opportunités sur le marché des TIC en Roumanie[réf. nécessaire]. À l'occasion du Forum mondial de l'électronique (Paris 2000), l'étude "Worldwide ICT Professionals Market Situation Study" a montré que, d'ici 2008, la Roumanie serait le seul pays européen à disposer de spécialistes IT excellents[117]. Actuellement, environ 25 000 professionnels des logiciels travaillent dans l'industrie et près de 1/5 d'entre eux sont impliqués dans des activités d'exportation de logiciels[réf. nécessaire]. En 2003, la Roumanie était classée6e au monde par le nombre de professionnels certifiés ("2003 Global Skills IQ Report", Brainbench)[réf. nécessaire] et a reçu un certificat de bronze dans la catégorie "Most Certified Nation (Overall)" lors des premiers Bench Games annuels 2005 ("2005 Bench Games Report", Brainbench)[réf. nécessaire]. Le vice-président pour la région EMEA a montré qu'Oracle s'engageait à encourager ce pays à tirer parti de son potentiel : "Oracle vise à aider la Roumanie à devenir la Silicon Valley de l'Europe centrale et orientale."[réf. nécessaire]
Carte des réseaux de transports en commun d'Europe du Sud-Est et de la Slovaquie avec des systèmes: RER, tram-train, métro, métro léger, tramway ou trolleybus.Carte du réseau ferré roumain.Carte duréseau routier roumain.Carte des principaux aéroports roumains.Nouveau terminal de l'aéroport international « Henri Coandă » deBucarest.
Par sa situation géographique, la Roumanie se trouve à l'intersection de plusieurs principales lignes detransport reliant l'Europe du Nord au sud et de l'ouest à l'est, ce qui est potentiellement une situation économiquement favorable. En outre, le réseau de transport en Roumanie fait la liaison entre le réseau communautaire des transports et celui d'États non limitrophes d'Europe et d'Asie[118]. Toutefois les infrastructures de transport existantes ne répondent pas aux besoins de l'économie d'aujourd'hui et sont loin derrière celles d'Europe de l'Ouest, en raison d'une part du manque d'investissements publics (réparations et entretien adéquats), d'autre part de choix logistiques déséquilibrés (tout-routier, diminution des transports alternatifs, abandon des voies ferrées et des infrastructures fluviales souvent vétustes, perte quasi totale de la flotte maritime)[119],[120].
Dernièrement, des efforts ont été faits pour raccorder lesroutes principales de la Roumanie au réseau des couloirs européens[121]. Plusieurs projets visant à moderniser les réseaux de transports ont été lancés, financés par l'ISPA (Instrument structurel de préadhésion de l'UE)[122] et garantis par des prêts desinstitutions financières internationales. Le gouvernement est également à la recherche de sources de financement externes ou departenariats public-privé afin de poursuivre la modernisation du réseau routier, en particulier desautoroutes.En, la Roumanie en avait terminé 321,9 km.[réf. nécessaire]
La Roumanie dispose de 62 aéroports, dont 25 aéroports avec des pistes en dur (enbéton, enbitume ou enasphalte) et 37 aérodromes avec des pistes enterre battue. Les plus importants aéroports du pays sont ceux deBucarest (OTP etBBU), deCluj-Napoca (CLJ) et deTimișoara (TSR). En 2008, les 17 aéroports civils du pays ont enregistré un trafic de 9,1 millions de passagers[126].
Letourisme contribue de manière significative à l'économie roumaine, générant environ 5% du PIB[127]. Le nombre de touristes a augmenté régulièrement, atteignant 9,33 millions de touristes étrangers en 2016, selon la Banque mondiale[128]. Le tourisme en Roumanie a attiré400 millions d'euros d'investissements en 2005[129]. Plus de 60 % des visiteurs étrangers en 2007 provenaient d'autres pays de l'UE[130]. Les attractions estivales populaires deMamaia et d’autres stations balnéaires de lamer Noire ont attiré 1,3 million de touristes en 2009[131].
Le tourisme en Roumanie s'articule autour de trois pôles d'attraction :
les sitesnaturels comme lesCarpates ou ledelta du Danube dans lesquels on peut pratiquer des activités comme larandonnée, lapêche, laspéléologie, le safari-photo ou l'observation de la faune sauvage (la Roumanie compte encore des milliers d'ours, de loups, de lynx et autres espèces disparues ou très rares et difficiles à voir ailleurs). Il existe aussi un tourisme dechasse, très onéreux ;
les pôles d'attractionculturels dont les principaux atouts sont les anciennes villes transylvaines, leMaramureș, laBucovine et ses monastères médiévaux, le tourisme monastique ou ethnographique (vie des villages,minorités comme lesCsángós, lesLipovènes ou lesSaxons, musique traditionnelle), les châteaux et forteresses, l'archéologie, les petits trains de montagne à vapeur (comme celui du Văsăr) voire les circuits légendaires (Dracula) ;
le tourisme desanté-loisirs où lethermalisme et le littoral de lamer Noire (avec notamment les stations estivales de plage et ses discothèques) sont les principales destinations.
Malgré ces atouts, le tourisme souffre de la crise financière internationale, d'un déficit de communication (la plupart des sites restent peu connus et les prestataires roumains rechignent à sortir des sentiers battus, à innover) et de la concurrence d'autres destinations plus proches des pays d'origine des touristes occidentaux (Croatie,Hongrie) ou plus facilement accessibles (Grèce,Turquie).
En, le gouvernement a soumis un projet de loi (statut gouvernementalno 13) qui conduirait à l'établissement d'une sorte dePassenger Name Record pour tous les touristes. La base de données, traduite en anglais parIntegrated Tourist Record Computer System, dans laquelle tous les hôtels et pensions entreraient les identifiants des touristes, serait gérée par l'agence militaireServiciul de Telecomunicații Speciale(en) (STS, Service de télécommunications spéciales), laquelle communiquerait ensuite les données aux différents services duMinistère de l'Intérieur[132]. Le projet suscite beaucoup de critiques de la part des défenseurs du droit à lavie privée[132].
LePIB de la Roumanie (121,3 milliards d'euros fin 2007)[133] dépend des services pour 55,2 %, de l'industrie pour 34,7 % et de l'agriculture pour 10,1 % pour une population quasi égale dans les trois secteurs. Le rythme de croissance économique a été de 7,7 % en 2006 et de 6,7 % en 2007. L'inflation en rythme annuel en est à 7,26 %[134], le déficit budgétaire en 2007 de 2,3 % du PIB et l'endettement de l'État est à 25 % du PIB.
Dacia, revue spécialisée sur l'archéologie, fondée en 1924.
Scînteia (ouScânteia, « l'Étincelle » jusqu'en 1953), quotidien du Parti communiste devenu, après laLibération de 1989, l'Adevărul (« la Vérité »), basé à Bucarest.
La Roumanie avait un très riche patrimoine architectural où se croisaient des influences byzantines, gothiques, baroques, ottomanes, vénitiennes, françaises de l'époque des Lumières, germaniques, modernes (Bauhaus) ainsi que des styles syncrétiques locaux (style « Brâncovan » typique duXVIIIe siècle roumain), mais ladictature communiste, ainsi que la périodenéolibérale qui lui a succédé, en ont détruit une partie importante, en raison, pour la première, de l'idéologie visant à« faire table rase des traces d'un passé révolu d'exploitation de l'homme par l'homme » et, pour la seconde, d'unproductivisme qui ne se soucie que derentabilité immédiate, et non dupatrimoine culturel ou historique. Il reste cependant un certain nombre de monuments et de bâtiments historiques de valeur, notamment religieux, ainsi que des quartiers et des bourgades entières qui ont été préservés et, dans certains cas, classés. C'est le cas entre autres deséglises en bois du Maramureș, des monastères peints deBucovine, des quartiers historiques des principales villestransylvaines ou l'Athénée roumain, le siège de l'Orchestre philharmonique George Enescu, qui fut inauguré en 1889.
La sculpture dans l'art médiéval roumain porte l'accent sur les décorations. Ce n'est qu'à partir de la seconde moitié duXIXe siècle que se développe en Roumanie la sculptureronde-bosse.Karl Storck, d'origine allemande, s'installe à Bucarest en 1849 et réalise un travail varié dans un style néo-classique, que ce soit en matière de portraits (comme le portrait deTheodor Aman) ou encore en matière de monuments, tels que leDomnița Bălașa(ro) ou encore leSpătarul Mihail Cantacuzino(ro) à Bucarest. En 1865, il devient le premier professeur de sculpture à l'Académie des Beaux-Arts de Bucarest, devenant ainsi une figure prééminente et le principal artisan du renouveau de la sculpture roumaine.
Son fils,Carol Storck(ro), reste célèbre pour ses bustes (B.P. Hasdeu), sesallégories (Le Progrès,L'Électricité), ainsi que pour ses sculptures monumentales (Charles d'Avila).
Ion Georgescu(ro), élève lui aussi de l'Académie des Beaux-Arts de Bucarest, réalise de nombreux portraits très réalistes, dénotant une vaste connaissance anatomique. C'est notamment le cas pour le portrait de l'acteurMihail Pascaly(ro). Il garde cependant certaines inclinaisons pour leromantisme comme avec leCopiliță rugându-se. On lui doit également la statue deGheorghe Lazăr sur laPiața Universității à Bucarest, celle deGheorghe Asachi àIași, ou encore les allégories de la Justice et de l'Agriculture de la Banque Nationale de Bucarest.
Ștefan Ionescu-Valbudea(ro) est un opposant aunéo-classicisme de Georgescu, et se concentre principalement sur l'anatomie humaine, caractérisée au travers de la force et du drame. Parmi ses travaux, on note les œuvresMihail Nebunul ou encoreSperiatul (La Peur) qui est traité tel un modelage nerveux, anticipant les futurs travaux deDimitrie Paciurea(ro).
Georges Enesco a été un influent compositeur roumain, violoniste, pianiste et enseignant.
La musique roumaine est particulière au sein de l'Europe de l'Est car la population roumaine n'est pas slave mais en majorité latine, tout comme celle deMoldavie dont lamusique partage bien des aspects d'ailleurs. De plus, il existe une grande minoritérom particulièrement versée dans la musique et appelée lesLăutari qui accompagnent traditionnellement les fêtes et banquets (mariages…).
La musique folklorique traditionnelle est très ancienne et se reflète aujourd'hui jusqu'au sein des autres styles de musique — même les plus modernes ou populaires — joués dans le pays. Un musicien commeGheorghe Zamfir a été l'ambassadeur de cette musique grâce à son succès de par le monde avec sa flûte de Pan (naï).
FILM.DOK, festival du film documentaire àMiercurea-Ciuc ;
Anim'est, festival international du film d'animation à Bucarest ;
Festival international des très courts, films (fiction, animation, documentaire ou expérimental) de moins de3 minutes réalisés en Roumanie (en avril dans23 villes participantes)[148] ;
Timishort Film Festival, Festival international du court-métrage àTimișoara…
Depuis 1968, deux tendances générales dominent : la remise en valeur du patrimoine national et l'ouverture vers les littératures étrangères, surtout celle de l'Europe occidentale et desÉtats-Unis. Un nouvel équilibre s'établit : les poètes se veulent originaux et indépendants :Nichita Stănescu,Marin Sorescu,Mircea Dinescu. Les romanciers traitent les problèmes de l'individu, exploitent la veine des « thrillers », cultivent le pittoresque ou le réalisme magique. Le mouvement théâtral est très actif et la décentralisation très poussée. Les thèmes principaux sont les problèmes de la société contemporaine, politiques ou traitent de l'histoire des mythes.
Assiette de "mămăligă cu brânză" (polenta avec du fromage).
La cuisine roumaine a été influencée par lacuisine autrichienne etallemande (en particulier dans les régions historiques autrefois administrées par lamonarchie des Habsbourg), mais partage également certaines similitudes avec d'autres cuisines de la région des Balkans comme lacuisine grecque,bulgare ouserbe[149]. Laciorbă comprend une large gamme de soupes aigres, tandis que lesmititei (semblable auxĆevapi), lamămăligă (semblable à la polenta) et lesarmale sont couramment présentés dans les plats principaux[150].
Le porc, le poulet et le bœuf sont les types de viande préférés, mais l'agneau et le poisson sont également très populaires[151],[152]. Certaines recettes traditionnelles sont élaborées en lien direct avec les fêtes : leschiftele, letobă et latochitură àNoël ; ledrob, lapască et lecozonac àPâques et autres les autres fêtes traditionnelles[153]. LaȚuică est une eau-de-vie de prune forte atteignant une teneur en alcool de 70 % qui est la boisson alcoolisée traditionnelle du pays, représentant jusqu'à 75 % de la récolte nationale (la Roumanie est l'un des plus grands producteurs de prunes au monde)[154],[155]. Les boissons alcoolisées traditionnelles comprennent également levin, lerachiu, lapalincă et lavișinată, mais la consommation debière a considérablement augmenté ces dernières années[156].
Letennis est le deuxième sport le plus populaire[158]. La Roumanie a atteint la finale de laCoupe Davis à trois reprises en 1969, 1971 et 1972[159]. En simple,Ilie Năstase a été le premier numéro 1 mondial de fin d'année auclassement ATP en 1973, remportant plusieurs titres duGrand Chelem.Virginia Ruzici a également remportéRoland-Garros en 1978 et a été finaliste en 1980, Simona Halep a remporté Roland-Garros en 2018 etWimbledon en 2019 après avoir perdu ses trois premières finales du Grand Chelem. Elle a terminé 2017 et 2018 en tant quenuméro 1 mondiale de la WTA. Et en double,Horia Tecău a remporté trois tournois du Grand Chelem et leMasters de tennis masculin. Il était numéro 2 mondial en 2015[160].
Le handball est aussi un sport très développé dans le pays, en effet, dans les années 1960 et 1970, l'équipe masculine remporte le championnat du monde à quatre reprises, faisant d'elle à l'époque la recordman de titres en coupe du monde. L'équipe féminine remporte également le titre mondial en 1962, et finit deuxième en 1973.
Depuis la fin du régime communiste, le pays connaît une période d'effacement de sa présence sur la scène sportive internationale, peut-être due à ses difficultés économiques.
Le rayonnement culturel international de la Roumanie reste modeste, malgré l'action militante des centres culturels roumains fonctionnant auprès des ambassades et enchaînant des festivals, expositions et conférences sur les sujets les plus divers et les plus modernes, dans un esprit multi-culturel et européen. Cette modestie est proportionnelle aux moyens financiers du pays mais elle est relative : de nombreuses personnalités d'envergure internationale sont roumaines ou originaires de Roumanie, même si ce n'est pas toujours en tant que Roumains qu'elles sont connues. À titre d'exemple, l'explorateur antarctiqueEmil Racoviță est connu comme Belge, comme lenavire à bord duquel il embarqua. Le poètePaul Celan comme Autrichien parce qu'il écrivit en allemand, l'aviateurTraian Vuia comme Hongrois parce que sa région d'origine appartenait à l'Autriche-Hongrie au moment de sa naissance, l'ingénieurHenri Coandă comme Britannique parce qu'il travailla en Grande-Bretagne, le mathématicien et économisteNicholas Georgescu-Roegen et le réalisateurJean Negulesco sont connus comme Américains parce qu'ils prirent la nationalité de ce pays et les lettrésPanaït Istrati,Virgil Gheorghiu,Eugène Ionesco etEmil Cioran comme Français parce qu'ils résidèrent longtemps en France et écrivirent en français.
La culture roumaine (au sens large) rayonne donc surtout à travers des personnalités, nées et élevées pour la plupart dans les actuelles Roumanie et Moldavie mais s'étant parfois exprimées en d'autres langues ou possédant une autre nationalité ou la double-nationalité, ce qui fut parfois la conséquence de la « fuite des cerveaux » surtout vers l'Europe de l'Ouest et lesÉtats-Unis de 1944 à 1989.
Mais c'est avant tout chez lesautochtones de l'autre État à majoritéroumanophone : larépublique de Moldavie, que la culture roumaine est influente, malgré les efforts des gouvernements pro-russes ou communistes qui ont pourtanttout fait pour lui barrer la route, en faisant inscrire dans la Constitution (article 13) que la langue du pays, dénommée ici « moldave », n'est pas le roumain, mais seulement « analogue au roumain » et en promulguant plusieurs lois qui empêchent les autochtones de faire librement référence à l'histoire ou à la culture dupeuple roumain et de se définir comme membres de ce peuple, alors que rien n'empêche les colons russes et ukrainiens de faire librement référence à l'histoire et à la culture de laRussie ou de l'Ukraine, et de se définir comme « Russes » ou « Ukrainiens » (sans compter que c'est lerusse, langue de 6 % de la population, qui est officiellement « langue de communication inter-ethnique »[162]).
Comme d'autres pays, pour des causesgéographiques,climatiques,environnementales mais surtouthistoriques, la Roumanie a affronté diverses difficultés, connu et combattu des tyrannies, participé à des guerres, persécuté des populations et subi des persécutions, et une partie de ses citoyens vit encore sous leseuil de pauvreté, manquant de formation et d'éducation. En conséquence, son image est, comme celles d'autres pays, contrastée[163].
↑.eu, partagé avec les autres pays de l’Union européenne.
↑En 1532, Francesco della Valle, accompagnant le gouverneur Aloisio Gritti, note que les Roumains ont préservé leur nom de Romains et qu'« ils s'appellent eux-mêmes roumains (Romei) dans leur langue ». Il cite même une phrase : « Sti rominest ? » (« sais-tu, Roumain ? », roum. : « știi românește ? ») : «…si dimandano in lingua loro Romei…se alcuno dimanda se sano parlare in la lingua valacca, dicono a questo in questo modo: Sti Rominest ? Che vol dire: Sai tu Romano… » (dans Cl. Isopescu, « Notizie intorno ai romeni nella letteratura geografica italiana del Cinquecento », dansBulletin de la Section Historique, XVI, 1929,p. 1 - 90).
↑C'est en hommage aux « éveilleurs de la nation » (enroumain :Deșteptătorii neamului que l'hymne de la Roumanie estDeșteaptă-te, române! (« Éveille-toi, Roumain ! »).
↑L'unionpersonnelle desMoldaves avec la Roumanie est la possibilité pour tout citoyen moldave ayant au moins un grand-parent né ou devenu roumain entre avril 1918 et juin 1940, de devenir citoyen roumain (donc de l'Union européenne) moyennant un facile examen delangue roumaine (qui est aussi la langue maternelle des Moldaves). Le, le présidentTraian Băsescu déclara même que la citoyenneté devrait être accordée aux citoyens moldaves, sans condition (voir[1] et[2], consultés le 2010-07-19). En 2010 environ 10 000 demandes par mois sont satisfaites : le l'hebdomadaire allemandDer Spiegel relata cette situation sous le titre : « La Roumanie fait entrer les Moldaves dans l'UE par la porte de derrière », accusant la Roumanie d'agir unilatéralement sans l'accord deBruxelles, deBerlin ou deParis. Dans cet article,Der Spiegel accusait la Roumanie de « vouloir s'offrir la main-d'œuvre la moins chère d'Europe » : voirDer Spiegel sur[3], surRomanian Passports For Moldovans - Entering the EU Through the Back Door et sur[4], consultés le 2010-07-19).
↑ÀSighetu Marmației, un « Mémorial de la résistance et des victimes du communisme » a été fondé en 1993 par d'anciens dissidents (voir[5] consulté le1er août 2011), et la « Commission historique d'investigation et d'analyse des crimes du régime communiste » mise en place àBucarest en 2005 a rendu ses conclusions en 2007 : elle impute au régime 2 215 000 victimes en45 ans soit environ 10 % de la population, en tenant compte non seulement des morts directement dues à la répression, mais aussi de celles dues à lapénurie institutionnalisée, auxdisettes provoquées par lesréquisitions, au manque d'énergie et donc de chauffage, au manque de sécurité dans le travail, à l'emploi massif des prisonniers pour les travaux dangereux et de grande envergure, et au manque de soins aux plus faibles dû à l'indigence des fournitures médicales et pharmaceutiques (voir[6] consulté le1er août 2011).
↑L'historienNeagu Djuvara, lors d'une conférence-débat à l'initiative de l'institut Erudio, le, au Novotel Rive droite de Paris, affirmait quesi l'on appliquait ce traitement médiatique à laFrance, il faudrait considérerGobineau,Maurras,Darnand,Doriot et lerégime de Vichy comme une part incontournable l'identité française.
↑Mirel Bran, « Les rivières roumaines menacées par un »,Le Monde.fr,(ISSN1950-6244,lire en ligne, consulté le).
↑MariusAlexianu, OlivierWeller et RobinBrigand,« 3. Usages et enjeux actuels autour des sources salées de Moldavie précarpatique, Roumanie », dansSel, eau, forêt. D’hier à aujourd’hui, Presses universitaires de Franche-Comté,, 49–72 p.(ISBN978-2-84867-230-4,DOI10.4000/books.pufc.25532,lire en ligne)
↑La Μεγάλη Βλαχία des chroniques byzantines : Ion Nistor,L'origine des Romans des Balkans et lesValachies d'Épire et de Thessalie, annales de l'Académie roumaine, série 3, tome 2, mém. 7, Bucarest 1944.
↑La Μικρή Βλαχία deJean Apokaukos cité par Petre Ș. Năsturel,Études d'Histoire médiévale, Inst. d'Histoire « Nicolae Iorga », vol. XVI, 1998.
↑Eduard-Robert Rössler (1836-1874) développe, dansRomänische Studien : untersuchungen zur älteren Geschichte Rumäniens, Leipzig, 1871, les théories de Franz-Josef Sulzer et de Josef-Karl Eder, intégralement adoptées en France par leDictionnaire historique deMichel Mourre (dir.), qui, dans son article sur l'histoire ancienne des Roumains, qualifie les thèses roumaines, sans plus d'analyse, de « nationalistes et infondées ».
↑Lorsque les cartes sont enrichies de mentions relatives à la romanité orientale, ces mentions sont effacées en vertu du principe « COM:CROP » (normalement réservé aux cartes patrimoniales anciennes pour en préserver l'authenticité).
↑Matthieu Boisdron,La Roumanie des années trente : De l'avènement de Carol II au démembrement du royaume (1930-1940) (Version remaniée d'un mémoire de maîtrise d'histoire contemporaine), Anovi,, 221 p.,p. 14
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↑La loi électorale de 2010 votée par le parlement institue la nécessité d'atteindre 50 % des participants à un vote pour qu'il soit valide, afin d'empêcher Băsescu de se maintenir via un referendum en cas de destitution « Invalidation du référendum en Roumanie : une victoire au goût amer pour le président Basescu »,RFI,(lire en ligne, consulté le).
↑Mirel Bran, « Klaus Iohannis réélu »,Le Point,(lire en ligne)
↑VoirStructure de Parlement de Roumanie - Législature 2004-présent : laConstitution de la Roumanie (article 62) et la Loi électorale confèrent auxorganisations des citoyens appartenant à des minorités nationales, au cas où celles-ci n'auraient pu obtenir aux élections au moins un mandat de parlementaire, le droit a un mandat de député, si elles obtiennent au niveau de tout le pays un nombre de suffrages d'au moins 5 % du nombre moyen de suffrages valablement exprimés pour l'élection d'un député à l'échelon national. Chaque minorité ne peut être représentée que par une seule organisation. Les mandats attribués aux organisations des citoyens appartenant aux minorités nationales, dans les conditions fixées par la Loi électorale, s'ajoutent aux mandats de députés résultant de la norme de représentation :Le Parlement de la Roumanie - Élection - Système électoral.
« for the first 9 months of 2007 an increase from the previous year of 8.7% to 16.5 million tourists; of these 94.0% came from European countries and 61.7% from EU »