Le matin au port de Rouen, tableau deCamille Pissarro, peint en 1896.
Rouen se trouve à136 kilomètres au nord-ouest deParis, capitale de la France.
À l'origine, la ville se situait sur larive droite de laSeine. Aujourd'hui, elle inclut larive gauche (quartier Saint-Sever en particulier, au sud du fleuve) et l'île Lacroix. Le Nord de la ville (« Hauts de Rouen »), très vallonné, est dominé par un plateau sur lequel se trouve une partie des villes de la Métropole.
La Seine couvre179 hectares de la superficie de la ville. On compte306 hectares d'espaces verts,210 kilomètres de voies dont16 kilomètres de pistes cyclables et8 kilomètres derues piétonnes, dont larue du Gros-Horloge, qui fut en France la première rendue aux piétons, en 1971.
La transformation du port en a fait le premier port européen exportateur decéréales ; c'est aussi le premier port céréalier français. Un « terminal pourconteneurs et marchandises diverses » a trouvé place dans l'activité portuaire vers 1990[6].
De grands armateurs ont marqué l'histoire portuaire, dont des rues et avenues portent les noms. Il en est de même pour les anciennes activités maritimes avec l'Afrique du Nord. Jusqu'au début des années 1960, le port étendait son emprise au cœur même de la ville et les navires de commerce accostaient jusqu'aupont Jeanne-d'Arc, presque en face de l'ancienne gare routière (rue Saint-Éloi).
Les paléontologuesAlexandre Brongniart etGeorges Cuvier sont les premiers à étudier les« « terrains de craie » de lacôte Sainte-Catherine », fixant ainsi la référence internationale de ce type de craie cénomanienne[8].Alcide Dessalines d'Orbigny mentionne la « faune de la craie de Rouen » dans sa « Paléontologie Française » entamée en 1840.
Au, Rouen est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[24]. Elle appartient à l'unité urbaine de Rouen[Note 3], une agglomération inter-départementale regroupant50 communes, dont elle estville-centre[Note 4],[25],[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Rouen, dont elle est la commune-centre[Note 5],[I 1]. Cette aire, qui regroupe317 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[26],[27].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (89,3 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (86,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (56,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (29,3 %), eaux continentales[Note 6] (7,7 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (3,2 %), forêts (2,4 %), prairies (0,6 %)[28]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Rouen est divisée en douze quartiers[réf. nécessaire], répartis sur les deux rives de la Seine ; neuf quartiers sont situés au cœur historique en rive droite, tandis que les trois autres se trouvent rive gauche.
Véritable centre historique de Rouen, le quartierVieux-Marché –Cathédrale, ainsi nommé en référence à deux des plus grandes traces patrimoniales du passé rouennais, comprend plusieurs autres monuments emblématiques de la « ville aux cent clochers », comme lePalais de Justice ou encore leGros-Horloge. La concentration de musées parmi les plus prestigieux tels que lemusée des Beaux-Arts oucelui de la Céramique, ainsi que de galeries d'art, généralement situéesrue des Bons-Enfants, en fait l'une des places les plus attractives de la ville[29]. Dans son prolongement, le quartier Saint-Marc – Croix de Pierre – Saint-Nicaise est, pour sa part, animé par des manifestations régulières comme le marché de laplace Saint-Marc, l'une des plus réputées de Rouen ; les Rouennais et touristes peuvent notamment déambuler dans larue Damiette où sont installés de nombreux magasins d'antiquités, ou larue Eau-de-Robec[29].
Un autre quartier important est celui appeléGare Jouvenet, où se trouve lagare de Rouen-Rive-Droite. Situé au nord de la ville et délimité par lesboulevards de la Marne etde l'Yser au sud, se trouve lecimetière monumental. Plusieurs artistes, peintres ou écrivains, ont vécu dans ce quartier souvent considéré comme le point d'origine de l'École de Rouen[30]. Le projet de construction, sur la rive gauche, d'une nouvelle gare devrait amener la municipalité à travailler sur un renouveau prochain de ce quartier emblématique du centre-ville[29].
Mêlant architectures classique et contemporaine, le quartier Pasteur-Madeleine accueille la faculté de droit de l'université de Rouen. En outre, l'église Sainte-Madeleine, dernier édifice religieux bâti avant laRévolution française de 1789, et son parc constitué d'allées sont très appréciés des promeneurs. Le quartier concentre des activités aussi touristiques, qu'économiques ou politiques, accueillant le siège de plusieurs entreprises ainsi que la préfecture de région[29]. Les bords de Seine, désormais piétonniers, font du quartier un lieu investi par les promeneurs ou sportifs amateurs. LaZAC Luciline, un « écoquartier », y a été aménagé[31], ainsi que lepalais des sports« Kindarena ».
Alors que les Coteaux Ouest, naguère haut lieu du commerce et de l'agriculture, ont longtemps été marqués par l'activité maraîchère et comptent désormais comme un quartier plutôt bourgeois de la ville, lequartier Sapins - Châtelet - Lombardie, situé à l'opposé des premiers, a été l'un des premiers ouvrant la voie à l'urbanisation de Rouen, essentiellement au lendemain de laSeconde Guerre mondiale. C'est également le cas du quartier dit du Mont-Gargan, considéré comme le « plus vert » de Rouen[29]. Ces deux derniers quartiers forment, avec Grieu – Vallon Suisse – Saint-Hilaire, les « Hauts-de-Rouen »,quartier prioritaire regroupant plus de 10 000 habitants avec un taux élevé de pauvreté[32],[33]. Les difficultés sociales se répercutent également sur le quartier de laGrand'Mare, classé « zone de sécurité prioritaire » en 2013[34].
Au sens du recensement, en 2008, le parc de résidences principales de la ville comprend 18,5 % delogements sociaux, taux qui s'est accru à 20,4 % en 2013 puis est revenu à 18,6 % en 2019[I 4].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Rouen en 2019 en comparaison avec celle de la Seine-Maritime et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion derésidences secondaires et logements occasionnels (2,5 %) inférieure à celle du département (4 %) mais supérieure à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 28 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (28,3 % en 2014), contre 53 % pour la Seine-Maritime et 57,5 pour la France entière[I 4].
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %)
2,5
4
9,7
Logements vacants (en %)
10,6
8,2
8,2
Le confort des résidences principales est variable : en 2019, 17 357 logements sur 64 092 (27,1 %) sont pourvus de deux pièces tandis que 16 323 autres logements (25,5 %) comptent trois pièces. Enfin, 10 423 logements (16,3 %) sont dotées de quatre pièces alors que 11 140 autres (17,4 %) n'en ont qu'une. S'agissant des résidences principales comptant cinq pièces ou plus, elles sont minoritaires sur l'ensemble de la commune (8 845, soit 13,8 %)[I 7].
Après laSeconde Guerre mondiale, il a fallu reconstruire une ville dévastée par de nombreuxbombardements. C'est au cours de cette période que 2,9 % des logements actuels ont été construits[36]. Malgré les dommages et les destructions causés par ce conflit, une partie du patrimoine architectural de la ville a été préservée. La reconstruction rendue nécessaire par les besoins de la population locale a laissé place à de nouveaux édifices capables d'accueillir plusieurs logements contemporains.
D'importants projets de réaménagements urbains sont programmés ou en cours de réalisation dans la ville, afin de se réapproprier des territoires oubliés (friches industrielles et portuaires). C'est le cas notamment dans l'ancienne emprise portuaire de la rive droite, avec le projetLuciline - Rives de Seine destiné à accueillir 1 000 logements neufs, ainsi que des activités tertiaires d'ici 2020[37]. Il en va de même pour la friche portuaire de la rive gauche, avec l'écoquartier Flaubert, qui devrait accueillir quant à lui 10 000 habitants (une partie sur la commune de Rouen, l'autre sur la commune du Petit-Quevilly), d'ici 2024[38]. Un autre îlot urbain a été reconverti à partir de 2015, principalement autour de larue de Constantine en remplacement d'anciens entrepôts.
Schéma du Service Express Régional Métropolitain Rouennais
En avril 2022, trois associations (SOS Gares, le Comité de Défense du Triage de Sotteville et le Comité de Vigilance Ferroviaire de Normandie) présentent un projet de Service Express Métropolitain lors d'une conférence de presse[39]. Quelques semaines plus tard, le président de laMétropole Rouen Normandie,Nicolas Mayer-Rossignol, annonce qu'il soutient l'initiative des trois associations et apporte son soutien au projet. En septembre 2023, laRégion Normandie et laMétropole Rouen Normandie annoncent conjointement que l'intégration tarifaire sera mise en place dès janvier 2024 pour les abonnés au Réseau Astuce.
Pendant de longues années, les politiques, sur tout l'échiquier politique, ainsi que les dirigeants de la SNCF ont utilisé une excuse fallacieuse pour ne rien faire : la gare de Rouen-Rive-Droite était saturée selon eux. Pourtant, à la suite de lacrise sanitaire du Covid, 18 trains ont été supprimés par la Région Normandie. Malgré un retour aux chiffres de fréquentation de 2019, point de retour à la grille horaire. Une décision que les associations d'usagers continuent à dénoncer unanimement. Les premiers résultats de l'étude commandée conjointement par SNCF Réseau, la Région Normandie et la Métropole Rouen Normandie ont par ailleurs démontré que la gare de Rouen-Rive-Droite était loin d'être en état de saturation.[réf. nécessaire] Le trafic de fret ferroviaire en provenance ou à destination du Port du Havre peut facilement contourner Rouen via la ligneMotteville/Montérolier, que la SNCF a électrifié pour cet usage spécifique au début des années 2010. Nicolas Mayer-Rossignol a officiellement changé de position, le 14 mai 2023, dans l'émissionDimanche en Politique sur France 3 Normandie consacrée au ferroviaire.
Rouen ne dispose pas deboulevard périphérique, les principales routes menant directement aux abords du centre-ville, près de la Seine. Cette particularité amène à une circulation souvent difficile sur les routes de l'agglomération. Uncontournement Est dont l'accès via un péage est projeté depuis de nombreuses années. Cependant, la date de réalisation de ce projet n'est pas précisée.
Rocade Nord : projet reliant la RN 28 au nord du tunnel de la Grand'Mare à La Vaupalière (autoroute A150 versBarentin) ; un viaduc est nécessaire pour traverser la vallée du Cailly.
Rocade Ouest (entre l’A151 deDieppe et l’A28 versLe Mans etTours) : en projet mais nécessite la construction d'un ouvrage majeur, unpont à haubans proche deDuclair.
Contournement Est : en projet de liaison Est entre l'A28 au nord et l'A154 au Sud (sectionVal de Reuil à Évreux) ; avec un possible barreau (dénommé A134) qui relierait la future liaison Est (A133) à la rocade Sud III en direction du Port de Rouen (contraintesNatura 2000) ; ouverture prévisible en 2027 maximum selon les scénarios de financement retenus et le nombre de recours faisant suite à la DUP publiée en.
Le réseau cyclable voit le jour à Rouen en 2007. Des aménagements cyclables sont apportés, notamment avec lapiste cyclable dupont Boieldieu qui permet de traverser laSeine sans être mêlé au reste du trafic.
Depuis 2019, les cyclistes ont de nouveau l'autorisation d'emprunter certaines voies duTEOR[41], notamment celles en centre ville.
LeCy'clic est un système devélopartage ouvert de5 h à1 h, installé en par la mairie en partenariat avec la sociétéJCDecaux et qui facilite les déplacements en centre-ville. En 2013,251 vélos sont accessibles dans les21 stations en ville. En 2023, le réseauCy'clic est remplacé par le systèmeLovélo.
Ville traversée par un fleuve navigable en tous temps, Rouen est un lieu d'escale pour les mariniers.
Le port de plaisance, ouvert depuis le, compte150 anneaux sur des pontons totalement équipés. La ville connaît une explosion du trafic de croisières fluviales avec près d'une vingtaine d'escales par semaine en haute saison.
Le Terminal croisières, en aval du pont Flaubert, prévoit dix-neuf escales de grands navires en 2023[43].
La gare principale qu'est lagare de Rouen-Rive-Droite est fréquentée par quatre millions de voyageurs en 2020 (près de sept millions en 2015). Elle est reliée au réseauTGV etIntercités Normandie, ainsi qu'aux réseauxTER Normandie etTER Hauts-de-France ; l'accès au« métro » dépend de la stationGare-Rue Verte. Jusqu'au mois de, la gare a fait l'objet d'importants travaux de modernisation impliquant aussi bien l'accessibilité que les commerces proposant des services aux usagers.
Rouen pâtit d'une part de l'engorgement quasi-permanent du réseau Île-de-France (sillon) à partir deMantes-la-Jolie. Si la liaison avec Paris prend en théorie une heure, la vétusté du réseau allonge d'autre part le parcours en moyenne de trente minutes. Ce temps de trajet étonne au regard de la proximité géographique des deux villes, alors que certaines villes commeReims, bien que plus éloignées de la capitale, s'en trouvent parfois à moins de quarante-cinq minutes par le train. Consciente de cette anomalie, la SNCF s'est engagée à moderniser ses infrastructures.
Rouen est raccordée quotidiennement à Amiens par cinq allers-retours en moyenne, à la métropole lilloise par trois allers-retours ainsi que par un aller-retour en TGV pour Lyon et Marseille. De nouvelles ramesRegio 2N remplaçant l'ensemble des trains dits« corail » sont déployées entre fin 2019 et 2022 (40 unités) sur la Normandie qui gère dorénavant la totalité de ses lignes ferroviaires. D'autres rames neuves compléteront cette série initiale de 2022 à 2025.
Le tramway assure la liaison entre les deux rives de la Seine depuis 1994. Il dessert quatre communes de la Métropole :Saint-Étienne-du-Rouvray,Sotteville-lès-Rouen,Le Petit-Quevilly etLe Grand-Quevilly. Une importante rénovation du réseau a été effectuée en 2012 en vue du remplacement des vingt-huit ramesAlstom TFS par vingt-sept ramesAlstom Citadis 402 de plus grande capacité de à. Les stationsSaint-Sever etThéâtre des Arts ont été modernisées en 2014 et 2016-2017. Les cinq stations souterraines du réseau sont relookées en 2018 pendant l'été principalement (revêtements muraux intérieur / extérieur, éclairage LED, etc.).
Transdev Rouen exploite les lignes TEOR T1; T2; T3; T4, des lignes Fast F1; F2; F3; F4; F5; F7 et F8, ainsi que des lignes régulières 10; 11; 15; 20; 22; 27; 41; 43 et le Noctambus. Certaines lignes sont sous-traitées par des taxibus (35, 36, 37 et 38) et le restant des lignes sont sous-traitées par Transdev Normandie Grand-Rouen (F6, 13, 14, 26, 28, 33, 35, 42 et 44). Les lignes T.A.E. A, B, C, D1, D2, E, F, G et le Fast 9 sont exploitées par la régie des bus de l'agglomération d'Elbeuf.
Des pôles ont été mis en place afin de garantir un service en continu lors des changements de conducteur à l'hôtel de ville de Sotteville-lès-Rouen, à Champlain, au théâtre des Arts, à l'hôtel de ville de Rouen, au Mont-Riboudet, au Boulingrin ainsi que récemment avec la mise en place du réseau de 2022 à la Varenne.
Une ligne Noctambus reliant La Pléiade de Mont-Saint-Aignan aux Cateliers de Saint-Étienne-du-Rouvray circule du lundi au samedi de0 h 10 à4 h 55 et le dimanche de0 h 10 à2 h 55. Cette ligne prend le relais des lignes de soirée (métro, TEOR et FAST) qui effectuent leurs derniers départs au centre-ville de Rouen à minuit (sauf dimanche). À noter que le T1 effectue des rotations entre le CHU Charles-Nicolle et le Mont-aux-Malades du lundi au samedi jusqu'à2 h 5 et le dimanche à1 h 20.
Les communes qui ne sont pas reliées à une ligne régulière de Transdev Rouen possèdent un réseau Filo'R de 29 véhicules avec 561 arrêts. Le Filo'R est destiné à tous, particulièrement aux habitants des 37 communes de la Métropole directement concernées. Les véhicules (des minibus de 7, 20 ou22 places) sont accessibles aux personnes à mobilité réduite. Le service Filo'R fonctionne de6 h 30 à19 h 30 (heure de dernière prise en charge), du lundi au samedi (hors dimanche et jours fériés), en complément des lignes régulières et scolaires existantes.
Pour les autres communes qui ne bénéficient pas de passages d'une ligne TAE, le réseau a mis en place un moyen de transport à la demande appelé Allobus qui se compose de cinq lignes desservant La Londe, Orival, Freneuse, Bédanne, Saint-Pierre-lès-Elbeuf. Pour pouvoir utiliser l'une de ces cinq lignes, il est prévu de formuler une réservation téléphonique au moins 1 heure avant le passage du véhicule, du lundi au vendredi de7 h 30 à19 h le samedi de7 h 30 à12 h 30.
Des lignes depédibus sont par ailleurs structurées.
François de Beaurepaire note une alternance des formes enRato- et enRoto-[46]. L'élémentRoto- se retrouverait en Normandie dans Le Vaudreuil (Eure, jadisRotoialum,Rothoialensis villa 584 ; avec gaulois*ialon « lieu défriché, clairière »cf. galloistir ial[47]). Quant àRato-, on l'observe dansReviers (Calvados,Radaverum 1077, avec gauloisvar- / ver- « eau, rivière »[48]).
Xavier Delamarre considère implicitementRato- dans ce cas, comme une variante deRoto-, tout en ajoutant à propos duRatumacos inscrit sur les pièces de monnaie des Véliocasses : « Mais il s'agit peut-être d'un autre mot »[49]. Le sens de*roto- est restitué d'après le vieil irlandaisroth « course » et le galloisrhod « course, roue, objet rond » (cf. latinrota « roue », allemandRad « roue »), issus de l'indo-européen*ret(h) « courir, aller en char »[49], d'où la signification déduite en gaulois de « roue » ou « course de char ». L'interprétation du second élément est plus assurée : il est issu du gaulois*magos « champ », puis « marché »cf.vieil irlandaismag « plaine, champ », vieux bretonma « lieu, endroit »[50]. Le sens général de*Rotomagos serait donc celui de « marché de la roue » ou plutôt de « champ de courses » au regard de la passion qu'éprouvaient les Celtes pour les courses de chars[49].
L'historien Patrice Lajoye, rappelant que les formes les plus anciennes du nom sont enrato-, penche davantage pour une étymologie en « fortune, grâce » et pour une interprétation en « marché de la (bonne) fortune », lieu désignant une place commerciale[51]. Cependant, ni les toponymistesAlbert Dauzat et François de Beaurepaire, ni le linguiste Xavier Delamarre n'envisagent cette solution. Ce dernier, dans l'entrée de sonDictionnaire consacrée àrato-, ratu- « fortune, grâce », n'émet pas l'hypothèse qu'un nom de lieu ait pu être créé à partir de cet élément[52].
On trouve en France de nombreux homonymes :Ratomagos (ancien nom deSenlis),Pondron (Oise,Rodomo 920), les différentsRuan,Rouans (Loire-Atlantique,Roem 1134),Rom (Deux-Sèvres,Rodom 961)[46],[52].
L'occupation celte du site de Rouen est attestée entre autres par la découverte archéologique d'unepirogue monoxyle datée d'environ 900 avant J.-C. (fin de l'âge du bronze)[53].
Un établissement s'est développé à l'époque gallo-romaine pour devenir la capitale de la tribu desVéliocasses, peuple celte de Gaule, dont le territoire dans la vallée de laSeine s'étendait peut-être deCaudebec-en-Caux actuel àBriva Isarae (Pontoise). La cité proprement dite a été fondée sur la rive droite de la Seine pendant le règne d'Auguste, et elle était la deuxième ville la plus importante de laGaule derrièreLugdunum (Lyon).
Traditionnellement, une ville romaine est quadrillée encardo (axe nord-sud) etdecumanus (axe est-ouest). Lecardo maximus et ledecumanus maximus sont les deux axes principaux de la ville à la croisée desquels se trouvait généralement leforum, la place publique où les Romains traitaient des grandes affaires. Il y au total neufcardo et sixdecumanus pour Rouen, sans savoir vraiment lesquelles étaient précisément lesmaximus. La plupart de ses axes corroborent, avec quelques mètres de décalage, les rues actuelles.
Une communauté juive s'installe àRotomagus au moment de la colonisation romaine dans laterra judaeorum, quartier de3ha autour de l'actuellerue aux Juifs[54]. Cette installation est encouragée par le pouvoir romain qui veut conforter la conquête militaire de la Gaule par une implantation démographique. Lacommunitas judaeorum se maintient de manière continue pendant un millénaire, malgré plusieurs massacres et jusqu’à l’expulsion desjuifs de France ordonnée parPhilippe le Bel en 1306 où les 5 000 Juifs rouennais sont chassés de la ville[55],[56].
En 843, Rouen est attaquée une fois de plus par lesNortmanni et de nouveau le où la flotte de navires scandinaves est encore commandée par Ásgeir, comme au printemps 841[62].
En 876,Rollon, chef danois, s'empare de Rouen[réf. nécessaire]. La ville est de nouveau prise en[63], et en 890, Rollon, après avoir pris part ausiège de Paris, mène à la tête des Normands de Basse Seine une expédition contre le comte de Bayeux, et après avoir pilléLisieux s'installe à Rouen après avoir conquis une grande partie du pays[64]. À la suite dutraité de Saint-Clair-sur-Epte en 911, la ville devient la capitale d'un territoire compris entre l'Epte et laDives, correspondant approximativement aux diocèses deRouen,Évreux etLisieux, concédé par le roi des FrancsCharles III le Simple. Rollon est faitcomte de Rouen, au sens carolingien du terme, mais les textes de l'époque parlent plus fréquemment de « prince » (princeps). À cette date, leCotentin etBayeux sont encore bretons[65].
Vers 934, au cours d'une bataille ayant lieu dans un pré aux portes de la ville[66],Guillaume Longue-Épée chasseRioulf, comte du Cotentin, en étant bien inférieur en nombre avec seulement trois cents hommes. Une rue de Rouen à l'emplacement supposé de la bataille est nommée « rue du Pré-de-la-Bataille »[67],[68].
En 942, après l'assassinat de Guillaume Longue-Épée àPîtres, le roi de FranceLouis IV d'Outremer s'installe à Rouen en « protecteur » du jeuneRichard Ier, héritier duduché de Normandie, alors à peine âgé de10 ans. Le roi l'enferme àLaon d'où il parviendra à s'évader[69].
En 947[70],Richard Ier, dit « Sans Peur », devenu Duc de Normandie, affronte une grande coalition réunissant le roi de France Louis IV d'Outremer, l'empereur germaniqueOthon le Grand et lecomte de Flandre venus mettre le siège[71] qui l'enferme dans la ville de Rouen. Après que Louis et Othon ont levé le siège, Richard les poursuit et les bat à Rougemare. Cette victoire est décisive pour l'avenir de laNormandie.
« Rudhûm (Rouen). Ville dans la terre des Francs, construite en moellons de réemploi, sur le fleuveShaqana (laSeine). La vigne et le figuier n'y réussissent absolument pas, en revanche elle est fertile en blé et en seigle. On pêche dans le fleuve un poisson qu'ils appellentsalmûn (saumon) et un autre, plus petit, dont le goût et l'odeur rappellent ceux du concombre. On dit que ce poisson existe également dans leNil où il s'appelleal-'ayr [mulet]. J'ai vu à Rouen un jeune homme dont la barbe atteignait les genoux. Quand il la peignait, elle les dépassait de quatre doigts. Il avait peu de poils aux joues et jura que six ans auparavant il était imberbe. Il paraît qu'à Rouen, en hiver, lorsqu'il fait très froid, une espèce d'oie blanche au bec et aux pattes rouges qui s'appellegânsh (germaniquegans), fait son apparition[72]. »
Dès la période viking, la ville était devenue un port de commerce en rapport avec larégion parisienne et un marché d'esclaves.
En 1007, unpogrom décime une partie de la population juive de Rouen[73].
L'œuvre deGuillaume le Conquérant permet à la Normandie de devenir la province la plus puissante d'Europe. S'il installe la capitale politique àCaen, Rouen reste la capitale économique et religieuse. C'est à Rouen que Guillaume s'éteindra le après avoir été mortellement blessé au cours de l'attaque de la ville deMantes[74]. On peut voir sur lascène 12 de latapisserie de Bayeux une représentation de la ville forte de Rouen à l'époque de Guillaume[74].
Les ducs de Normandie ont résidé à Rouen, cependant,Guillaume le Conquérant préféra développerCaen comme capitale du grandduché de Normandie, ville dans laquelle se trouve sa sépulture. En revanche, le cœur d'un de ses descendants,Richard Ier d'Angleterre dit « Cœur de lion », est conservé dans le tombeau à gisant que l'on peut voir dans le déambulatoire de lacathédrale de Rouen.
Le, lesjuifs de Rouen, qui formaient la plus grande communauté au nord de la Loire, furent massacrés lors de « pogroms » dus à la flambée d'hostilité à leur égard suscitée par l'appel à la première Croisade lancé par le papeUrbain II fin 1095[75]. La communauté juive restante est chassée de France parPhilippe Auguste en 1182[76].
En, le duc-roiHenri Ier réunit à Rouen une grande armée afin de mater une rébellion de seigneurs normands. Il convoque alors Hugues de Montfort, l'un des conjurés, et lui enjoint de lui remettre sonchâteau de Montfort-sur-Risle[77].
L'acte de capitulation de Rouen (1204).Lettre de Philippe le Bel qui reconnaît devoir à son frèreCharles de Valois 20 000 livre tournois pour les juifs de tous ses comtés qu’il a vendus (1299).
En 1150, Rouen obtient une charte communale ; la ville est alors administrée par « cent pairs » et les habitants sont regroupés encorporations etconfréries de métiers. Rouen est un centre de commerce important, exportant du sel et du poisson versParis et du vin vers l'Angleterre[79].
En 1174, au cours de larévolte contreHenri II d'Angleterre de trois de ses fils, de son épouseAliénor d'Aquitaine et de barons qui les soutenaient et se sont alliés au roi de FranceLouis VII, les révoltés assiègent la ville avec tous les contingents féodaux du royaume de France[80].Henri II d'Angleterre, arrivé devant la ville le 1174, il s'engouffre dans la capitale normande. Surpris par cette action audacieuse, le roi de France n'insiste pas et se replie dans son domaine.
En 1193, alors queRichard Cœur de Lion est retenu prisonnier parHenri VI, empereur du Saint-Empire romain germanique, à l'issue de latroisième croisadee, l'occasion paraît trop belle pour le souverain français,Philippe Auguste, qui tente de s'emparer de la place. Mais elle est fermement tenue parRobert de Leicester qui réussit à mobiliser les bourgeois de Rouen, obligeant Philippe Auguste à se retirer[82].
Le,Jean sans Terre alors qu'il se trouve àDieppe, confirme leurs privilèges aux bourgeois de Rouen. Figurent comme témoin au bas de cet acte,Robert, comte de Meulan, avec Guillaume le Maréchal[83].
Le, leroi de FrancePhilippe Auguste, après quarante jours desiège, prend la ville. Le capitaine et gouverneurPierre de Préaux signe l'acte de capitulation en constatant que le secours deJean sans Terre n'arrive pas. La même année, laNormandie estrattachée au domaine royal. Le roi maintient les privilèges communaux mais fait détruire lechâteau ducal et fait construire lechâteau de Rouen pour surveiller la cité. Celui-ci est édifié sur l'ancien site de l'amphithéâtre romain et prend le nom de château Bouvreuil. Il sera détruit à la fin duXVIe siècle[85] et servira de carrière. Seul le donjon dittour Jeanne-d'Arc, restauré parViollet-le-Duc, subsiste. Malgré son nom, cette tour n'a pas été le lieu de l'emprisonnement deJeanne d'Arc en 1431, même s'il semble que celle-ci y résida. Il ne reste que les soubassements de la tour où fut emprisonnée la Pucelle d'Orléans. Ils sont visibles dans la cour intérieure d’une propriété privée qui est ouverte au public auno 102 de larue Jeanne-d'Arc[86].
AuXIIIe siècle, à la suite de l'accroissement de la population, la ville s'agrandit deux fois, élargissant alors sonenceinte[58]. La prospérité de Rouen reposait principalement sur le commerce fluvial. Les marchands rouennais détenaient depuisHenri II le monopole de la navigation sur la Seine en aval de Paris. Ils expédiaient en Angleterre desvins et dublé et importaient de lalaine et de l'étain. Les troubles liés aux impôts se multiplièrent à Rouen, avec des émeutes en 1281, l'assassinat du maire et le pillage des maisons nobles. Devant l'insécurité,Philippe IV le Bel supprima la commune et retira aux marchands le monopole du commerce sur la Seine. Le souverain rétablit la commune en 1294[79].
En 1292 Philippe le Bel crée le "Clos aux galées", premierarsenal de France, sur larive gauche de laSeine. Après sa destruction en 1418, il est reconstruit en 1451. Le dernier bateau construit sort en 1532.
En 1306[79], Philippe le Bel décida d'expulser la communauté juive de France et Rouen perdit 5 000 à 6 000 habitants reconnaissables à leurrouelle[87] et installés dans larue aux Juifs (vicus judaeorum) ou plus largement dans la juiverie rouennaise (terra judaeorum)[56].
Dans un document promulgué àPacy en, le roi cède aux maire, jurés et commune de Rouen, toutes les terres, maisons, cours, jardins, tous les biens et toutes les propriétés immobilières ainsi que le cimetière (« cimetière as Juieulz »[88]) appartenant précédemment aux juifs de la ville « et dans la banlieue »[56].
Lapeste noire, entrée en Normandie vers[89], touche Rouen en[90] et ravage la ville, jusqu'au mois d'août, qui perd un tiers de sa population[91].
Après 1350, les murs d'enceinte de la ville deRollon et ceux deSaint Louis sont abattus et remplacés par une vaste enceinte s'étendant jusqu'au faubourg Saint-Hilaire (de nos jours les boulevards intérieurs reprennent exactement son tracé). Les finances royales étant exsangues, les travaux traînèrent en longueur mais, en 1415, ladéfaite d'Azincourt, et les contributions extraordinaires en argent et encorvées qui sont imposées à la population permettent son achèvement en hâte[92].
En 1382, larévolte de la Harelle, une révolte urbaine importante, éclate. Elle est cruellement réprimée par les troupes royales. Les impôts sont augmentés et les privilèges de Rouen pour le commerce sur la Seine abolis[93].
En, en pleinaffrontement entre Armagnacs et Bourguignons, le parti du duc de Bourgogne,Jean sans Peur reprend la place[92]. Le roi d'Angleterre,Henri V, débarque le sur les côtes françaises, après avoir fait dans un premier temps la conquête de laBasse-Normandie, dès. Il rassemble ses troupes àBernay et entreprend, après avoir isolé la ville en direction deParis et de laPicardie, sa marche sur Rouen, capitale de la Normandie et deuxième ville du royaume après Paris avec 60 000 habitants[92].
Lesiège, commencé le[94], dure longtemps. La ville est défendue par une garnison de 1 500 hommes d'armes, Bourguignons et étrangers, commandés par Guy le Bouteiller et ses lieutenants : Jean de Neufchâtel, Antoine de Toulongeon, le Bâtard de Thian, le Bâtard d'Arly, le Grand Jacquescondottierelombard, la milice bourgeoise avec à leur tête Alain Blanchard et un détachement de canonniers aux ordres de maître Jean Jourdain[92]. Elle est prise le par Henri V qui rattache laNormandie conquise, à l’exception duMont-Saint-Michel, à lacouronne anglaise[95].Jean Jouvenel des Ursins, contemporain de ces événements, rapporte :
« Le siège fut longuement devant Rouen, ne jamais ne l’eussent eu sinon par famine, car il y avoit vaillantes gens tenans le party du duc de Bourgogne ; mais la famine fut si merveilleuse et si grande, qu’ils furent contraints de se mettre en obeyssance du roy d'Angleterre, car d’un costé et d’autre ils n’eurent aucun secours. Le dix-neuviesme jour de janvier le roy d’Angleterre entra à Rouen. »
C'est à Rouen, capitale du pouvoir anglais et normand dans le royaume de France, queJeanne d'Arc est jugée, et brûlée par lebourreauGeoffroy Thérage le, à l'instigation du duc de Bedford et duparti bourguignon, majoritaire à Rouen même dans la population. Cette année-là, le jeuneHenri VI est couronné roi de France et d'Angleterre à Paris, avant de venir à Rouen où il est acclamé par la foule.
Les chantiers, ralentis par laguerre de Cent Ans, se développent à nouveau. Ainsi, l'église Saint-Maclou, commencée sous l'occupation anglaise, finit par être achevée à laRenaissance. La nef de l'église abbatiale Saint-Ouen est enfin terminée, sans toutefois être complétée par une façade flanquée de deux tours. On construit la salle des pas perdus de l'actuel palais de justice. Le tout s'érige dans unstyle flamboyant, où se mêlent les premiers éléments décoratifs propres à la Renaissance dès le début duXVIe siècle. À cette époque, la cité est la plus peuplée du royaume aprèsParis,Marseille etLyon.
Au début duXVIe siècle, Rouen est devenue le principal port français de commerce avec leBrésil, principalement pour les colorants de draperies. En effet, les manufactures de Rouen utilisent des teintures directement importées duNouveau Monde, le rouge tiré de l'essence dubois-brésil, le bleu issu de la culture et la transformation de l’indigo. Cette fonction teinturière de la ville est confirmée par la présence desFlorentins qui en font la plaque tournante de l'alun romain dans le Nord de la France. L'alun est un minéral permettant la fixation des pigments sur les textiles. Son exploitation est monopolisée par la papauté durant toute la période (Moyen Âge, Renaissance et époque moderne). Lanaumachie organisée en faveur de Henri II le montre que leroyaume de France veut se doter d'un empire colonial enAmérique du Sud, avec comme centre d'impulsion les dynamiques ports normands. En 1500, diximprimeries sont installées en ville, seize ans après la première installation. En 1521 et 1522 la ville subit un nouvel épisode depeste[101].
Dans lesannées 1530 et suivantes, une partie de la population rouennaise se tourne vers lareligion réformée, c'est-à-dire leprotestantisme sous la forme prêchée parJean Calvin.
Les Réformés étaient environ 16 000 en 1572, soit un cinquième de la population[102].
Dès 1560, les tensions entre communautés protestantes et catholiques se sont exacerbées. Lemassacre de Wassy force les protestants à prendre les armes, c'est le déclenchement de lapremière guerre de religion.
Le, la population protestante entre dans l'hôtel de ville et chasse lebailli. En mai, les troublesiconoclastes ont gagné la campagne. Le, les parlementaires catholiques quittent Rouen. Le, la population demande son aide aucomte de Montgommery, chef militaire des protestants en Normandie. Celui-ci fortifie et protège la ville avant l'arrivée de l'avant-garde royale, le.
Après avoir subi des pertes considérables, les catholiques s'emparent des redoutes du mont Sainte-Catherine qui domine la ville. Les deux camps utilisaient la terreur. Des messagers rouennais demandent alors l’aide de la reine d'Angleterre. Les Anglais envoient, en vertu dutraité d'Hampton Court signé le avecCondé, des troupes pour soutenir les protestants et occupentLe Havre. Le, les troupes royales, en présence deCharles IX et deCatherine de Médicis,prennent Rouen et pillent la ville pendant trois jours[103],[Note 7]
La nouvelle dumassacre de la Saint-Barthélemy est parvenue à Rouen fin[102]: Le gouverneur de Normandie, Jacques le Veneur de Carrouges, a essayé d'éviter le massacre aux protestants en les enfermant à la demande du roi[102]. Mais, entre le et le, la foule a forcé les portes des prisons et égorgé les protestants qui s'y trouvaient[105]; 600 protestants sont assassinés à la prison et dans la ville[102]. Celle-ci a été plusieurs fois assaillie parHenri IV mais a résisté, notamment lors dusiège de à, avec l'aide de l'armée espagnole duduc de Parme[106].
L'échiquier permanent de Normandie, installé à Rouen en 1499 parGeorges d'Amboise, a été transformé en parlement parFrançois Ier en 1515 et a été, jusqu'à laRévolution française, le lieu de pouvoir de la province. Il avait des compétences judiciaires, législatives et exécutives sur les affaires normandes, n’ayant au-dessus de lui que leconseil du roi. Il avait également compétence sur la gestion duCanada français.
Les oratoriens[108] ont construit une église à partir de 1659, à la place de l'église Sainte-Barbe qu'ils occupaient.Charles de La Fosse a préparé pour cette église un décor constitué d'un ensemble de cinq tableaux relatant l'enseignement du Christ. Lemusée des Beaux-Arts de Rouen en conserve une esquisseJésus parmi les docteurs (vers 1707)[109]. Quelques vestiges de l'église sont restés visibles jusqu'au milieu duXXe siècle au revers d'un immeuble de la rue de l'Hôpital.
En 1703 est créée la Chambre de commerce de Normandie.
En raison de l’impossibilité de faire remonter laSeine à des navires de grostonnages, Rouen fut un très modesteport négrier, avec seulement 4 opérations directes detraite organisées entre 1701 et 1706[110]. Toutefois, la ville jouera un rôle central comme poumon financier de latraite havraise et honfleuraise[111]. Tout d'abord la puissanteCompagnie du Sénégal fut « placée aux mains des Rouennais ». Puis de nombreux négociants ont investi des capitaux dans cette économie : en 1754, près d’un tiers des armements du Havre impliqués dans latraite négrière appartient à des négociants rouennais[112]. Enfin, les industriels rouennais fournissent de grande quantité de textile comme « pacotille » (marchandises à échanger contre les esclaves).
Bien que dépourvue d'université, Rouen a eu un fort rayonnement intellectuel avec des écoles renommées. En 1734, une école de chirurgie, la deuxième de France après Paris (1724), a été fondée. En 1758 a ouvert le nouvelHôtel-Dieu à l'ouest de la ville, qui remplace l'ancien situé au sud de la cathédrale, devenu trop petit.
À partir de 1767 et pendant une vingtaine d'années, sous l'impulsion d'un intendant dynamique,Louis Thiroux de Crosne, la périphérie de la ville subit des transformations importantes : comblement des fossés, arasement des bastions d'entrée des murailles remplacés par des grilles, création d'un boulevard extérieur planté d'arbres, édification de casernes et création d'une place d'armes : le Champ de Mars[113].
La réaction en faveur de l'ordre se manifesta le : lastatue de Marat et le bonnet rouge furent renversés et jetés à la Seine : le 21,le représentant Duport fit mettre en liberté un grand nombre de religieuses. En février,Gratien, l'évêque constitutionnel des Côtes-de-la-Manche (nom imposé par le schisme au diocèse de Rouen), rentra à la Cathédrale. Le, le conseil de la commune déclara qu'aucun culte ne serait troublé et, dès la fin du même mois, on rouvrit quelques églises[117].
En 1813, l'impératrice Marie-Louise posa solennellement la première pierre du pont de pierre (actuel pont Corneille)[117].
Vue de la Seine à Rouen. Gravure extraite de Picturesque tour of the Seine from Paris to the sea, with particulars historical and descriptive, by M. Sauvan. Illustrated with twenty four highly finished and coloured engravings by A. Pugin and J. Gendall, 1821.Bibliothèque municipale du Havre, en ligne surNutrisco
L'hiver de 1829-1830 est très rigoureux ; la Seine resta gelée quatre mois. Lapandémie de choléra de 1832 fit à Rouen de grands ravages[117].
Pendant lamonarchie de Juillet, le, le compositeurFrédéric Chopin donne à Rouen un concert public sous la direction de son compatrioteAntoine Orlowski. Rouen compte ainsi parmi les très rares cités où Chopin s'est produit dans un cadre « officiel »[118].
Symbolisée par une statue signéeJean-Pierre Cortot installée en 1838, Rouen fait partie des huit plus grandes villes françaises représentées par des statues sur laplace de la Concorde à Paris.
En 1883 le peintreCamille Pissarro visite Rouen pour y vendre ses tableaux et il réalise 17 toiles lors de ce premier voyage. Il est passionné par la vie industrielle de la ville, notamment par « les ouvriers sur les quais, les bateaux, la fumée, la brume au loin »[122]. Une des raisons de ces voyages est liée au frère aîné deMonet,Léon, chimiste et industriel, qui y vivait et y incitait activement les collectionneurs à acheter de l'artimpressionniste, en particulier celui des paysagistes[123].
Après son premier séjour de 1883,Camille Pissarro revient en 1896 et s’installe à l’Hôtel de Paris et à l’Hôtel d’Angleterre d’où il domine la Seine et les ponts, ses affections oculaires lui interdisant le travail en extérieur.
Il décrit ainsi le tableau de Rouen dans une lettre à son fils en date du 26 février : « Un motif de pont de fer par un temps mouillé, avec tout un grand trafic de voitures, piétons, travailleurs sur les quais, bateaux, fumée, brume dans les lointains, très vivant et très mouvementé »[126].
L'une des principales attractions de l'exposition était le « village nègre », installé sur le Champ-de-Mars. «Tout ce monde de races si diverses et de pays si lointains se trouve réuni autour d'un petit lac sur lequel flottent des pirogues faites d'un seul tronc d'arbre et où, tout le jour durant, la multitude des négrillons plonge à la recherche des "petits sous" que leur jettent les visiteurs. »[131] Le public et la presse sont fascinés et 600 000 visiteurs s'y précipitent.
Le sculpteur et médailleurOscar Roty frappe une médaille commémorant l'événement qui fit honneur à la cité normande.
Lors de laPremière Guerre mondiale, Rouen a servi de base à l'armée britannique[132]. Le, les gens y attendent lamobilisation générale. En effet, une dépêche est affichée à la porte de la recette principale des postes, rue Jeanne-d'Arc. « La nouvelle de la mobilisation générale a été apprise à Rouen à quatre heures, elle se répand en ville avec une rapidité incroyable. Partout elle est accueillie avec le même calme, le même sang-froid. C'est admirable et réconfortant au plus haut point[133]. » L'ordre de mobilisation est lancé presque à la même minute dans tout le département, il est porté à la connaissance des populations grâce aux cloches et aux tambours. LeJournal de Rouen note qu'au Petit-Quevilly :« Les affiches de mobilisation ont vivement impressionné la population ouvrière »[133]. La compagnie des tramways assure le transport gratuit des mobilisés.
Photographie ancienne de la caserne Pélissier de Rouen
La mairie de Rouen met en place des mesures de recensement pour les jeunes nés en 1895 ; c'est la « formation des classes de 1915 »[134]. Les inscriptions se feront en mairie en personne, sauf cas de maladie ou d'absence, auquel cas les déclarations seront faites par leurs représentants. Les hommes appartenant aux classes antérieures par leur âge et qui ne se sont pas inscrits doivent également demander leur inscription. Dans le cas contraire, ils seront annotés comme devant être incorporés dans les troupes coloniales et pourront ensuite être envoyés aux colonies. À ce moment, tous les employés des tramways et des trains sont remplacés par des femmes.
De nombreux Belges se réfugient à Rouen pour échapper aux Allemands. Un comité central des réfugiés est créé afin de récolter des dons : chaussons, chaussures, pour hommes, femmes et enfants[134]. La mairie de Rouen a décidé d'attribuer le nom deboulevard des Belges au boulevard Cauchoise, afin de leur rendre hommage. Beaucoup de jeunes Belges cherchent du travail en ville et passent des annonces dans leJournal de Rouen[135].
LeJournal de Rouen note également que les familles des soldats rouennais envoient beaucoup de paquets aux militaires au front. LeJournal de Rouen du note des difficultés de ravitaillement des grands magasins en raison de la guerre. C'est ainsi que les ventes et les journées « vente de blanc » ont été bloquées et que certains magasins souffrent de pénurie (en particulier le Sans Pareil)[136]. En, et particulièrement le 14, on note une série de manifestations en soutien aux blessés soignés par la Société française de secours aux blessés militaires, des concerts militaires à Dieppe, ou encore une manifestation patriotique au Grand-Quevilly. Le maire demande à ses habitants de « pavoiser leurs maisons » et d'assister à la manifestation de l'Association des anciens combattants à l'occasion de la Fête nationale[137].
LeJournal de Rouen du annonce un symbole de mémoire et d'espoir : le timbre postal du « tricot du soldat » a pour but de créer des ressources nouvelles. Il représente unpoilucasque en tête dans la tranchée, tendant les mains pour recevoir un paquet ; derrière lui se trouve une silhouette de la ville de Rouen. Le timbre porte l'inscription patriotique :« Tricot du soldat, Rouen-1914 jusqu'à la Victoire. Secourez les combattants. » Ce timbre est utilisé pour affranchir les lettres destinées au personnel sur le front ; ainsi les soldats comprennent qu'à l'arrière on ne les oublie pas[139].
Le, lareine consort du Royaume-UniMary de Teck entreprend une visite à Rouen. LeJournal de Rouen du établit le compte-rendu de cette même visite durant laquelle la reine et leprince de Galles, futurÉdouard VIII, effectuent un parcours en automobile dans le centre de Rouen :« Le public, très nombreux sur le parcours, a respectueusement salué, applaudi et acclamé la reine. […] Elle y a visité un hôpital australien, les salles militaires de l'Hôtel-Dieu, l'institut belge deBonsecours pour la fabrication des membres artificiels. Ensuite, elle a visité les établissements anglais et installations de la rive gauche, des hôpitaux au Madrillet, puis s'est rendue à l'hôpital de la Croix-Rouge. […] La reine a employé la journée du jeudi à visiter les ruines deJumièges etSaint-Wandrille ; elle est allée auHavre. La dernière journée du séjour de la souveraine anglaise dans notre région a été consacrée par elle à la visite du mémorial de Jeanne d'Arc, place du Vieux-Marché […] »[140].
L'armistice est signé le. LeJournal de Rouen du relate ainsi cet évènement : « L'armistice, c'est la paix, mais il faut la réaliser. » Les Rouennais se réjouissent ; le journal décrit les manifestations d'enthousiasme, un concert organisé ainsi que des concours de musique[141].
Pendant laSeconde Guerre mondiale, après avoir été héroïquement défendue par le5egroupe franc motorisé de cavalerie (GFC), Rouen est occupée par l'armée allemande du[142] au. Le dimanche, au 11 rue de Bihorel[143], les Allemands massacrent à la mitrailleuse des civils et des soldats noirs ou algériens[144]. Par la suite, 121 hommes d'origine africaine sont assassinés, et enterrés à l'emplacement actuel du Musée de l'éducation[145].
En ce début de conflit, Rouen subit un important incendie qui détruit tout le quartier ancien entre la cathédrale et la Seine. Les Allemands laissent brûler le quartier en empêchant les pompiers d'intervenir.
Les deux bombardements ayant fait le plus de victimes et de dégâts ont été celui du par laRoyal Air Force, qui fit816 morts et 20 000 sinistrés dans la ville[147] et endommagea fortement lacathédrale et le Palais de justice, puis celui de la « semaine rouge », mené par les Américains du au et au cours duquel une partie de la cathédrale et son quartier sud ont à nouveau brûlé.
Dans le cadre général de la persécution des Juifs sous l'occupation nazie et le régime de Vichy, le cas de Rouen est une tragique exception. Alors qu'environ 75 % des Juifs de France ont été sauvés (généralement par des Français), « la quasi totalité des Juifs restés à Rouen pendant la Seconde Guerre mondiale [ont] été déportés et assassinés », écrit l'historienne rouennaise Françoise Bottois[148].
Ce fait s'explique par une conjonction de facteurs. Tout d'abord, Rouen prend rapidement un caractère stratégique pour les Allemands. C'est un port fluvial important, proche de la zone côtière, et la présence de l'occupant y est particulièrement dense. Rouen est le siège de nombreuses administrations allemandes : le Militärbefehlshaber West (Commandement militaire pour l'Ouest), le Sipo-Sd (la Gestapo, installée 9 rue du Donjon), la Feldkommandantur (à la mairie de Rouen), la Feldgendarmerie (Police militaire, installée au commissariat central) et d'autres encore. Dans leur délire idéologique, les nazis se croient tenus d'éliminer les Juifs de la région, compte tenu du « danger » qu'ils représentent.
Le second facteur, c'est l'étonnante « bonne volonté » des autorités françaises pour appliquer avec zèle les mesures prises contre les Juifs par les autorités d'occupation ou par le régime de Pétain. Les Préfets régionauxRené Bouffet, auquel succèdeAndré Parmentier sont deux antisémites notoires, proches du PPF, qui ne montreront jamais la moindre hésitation dans l'application des décisions les plus humiliantes et les plus cruelles, à l'encontre de personnes qui n'ont pas transgressé la loi.
Enfin, la présence à Rouen d'une antenne de la Police aux questions juives, tenue par des antisémites acharnés (et par ailleurs corrompus) jouera également un rôle important.
Il faut inversement souligner le courage du maire (désigné par les Allemands en juin 1940), Maurice Poissant, qui aura fait ce qu'il pouvait pour protéger ses administrés, juifs ou non, notamment au moment des rafles de 1942.
Dès le, les Juifs font l'objet d'un premier recensement. Le 3, ils sont exclus de la fonction publique. Le 16, ils doivent faire apposer un timbre portant l'inscription « JUIF » à l'encre rouge. Le 31, les commerces doivent afficher un panneau avec la mention « Jüdisches Geschäft – Magasin juif »[149]. L'imprimeurPierre-René Wolf, dont le commerce est situé rue de la Pie, refuse d'appliquer cette mesure. Il expose dans sa vitrine les décorations militaires de sa famille, dont sa propre croix de guerre 1914-1918.
Le est institué le Commissariat général aux questions juives, confié àXavier Vallat. Une police aux questions juives (PQJ) est créée le 19 octobre. Elle ouvre une antenne régionale à Rouen, au 1rue de Fontenelle, confiée à André Coulon, un ancien membre desCroix-de-Feu. Son rôle est de traquer les Juifs qui ne se conformeraient pas à la loi, mais aussi d' « aryaniser » les entreprises juives. Ces « policiers » se montrent tellement corrompus que la PQJ est supprimée en juillet 1942, et remplacée par la « section d'enquête et de contrôle » (SEC), qui ne se comportera guère mieux[150].
En juin 1941, les Allemands organisent desrafles de militants communistes, mais des Juifs russes sont également arrêtés.
Les rafles se succèdent en 1942, notamment à la suite des actions de la résistance. On arrête les supposés « criminels judéo-bolcheviques ».
Dans la nuit du 6 au 7 mai, 77 Juifs, en majorité français, sont arrêtés, emprisonnés à la prison Bonne nouvelle, et transférés le 12 mai à Drancy. 56 d'entre eux seront déportés à Auschwitz. Seuls quatre étaient en vie à la libération du camp[148].
Après cette rafle, les Juifs sont systématiquement traqués.
Une nouvelle rafle a lieu les 9 et 10 octobre. Ses résultats sont modestes et les policiers semblent avoir des difficultés à localiser certains Juifs.
Il faut dire qu'à l'été, l'obligation du port de l'étoile jaune et les rafles dont beaucoup de Français ont été témoins, ont suscité des réactions de réserve, et même de franche indignation dans la population. L'intervention des églises catholique et protestante, ainsi que de certains diplomates étrangers a rendu les opérations des nazis et de la police plus difficiles et moins « fructueuses »[151]. Les Juifs eux-mêmes utilisent désormais des stratagèmes variés pour échapper à l'arrestation.
Néanmoins, 44 Juifs, adultes et enfants sont envoyés àDrancy le 15 octobre, accompagnés par un détachement de gendarmes français.
Dans un rapport, le préfet de Seine-inférieure,André Pujes, évoque ce transfert :
« Sur ordre des services allemands, 24 juives étrangères avec leurs enfants ont été conduits au camp de Drancy, pour être déportés à l'est. Cette mesure qui assainira l'atmosphère politique est approuvée par les milieux sains. »[152]
Une nouvelle rafle aura lieu du 15 au 17 janvier 1943. L'ordre vient du capitaine SS Röthke, et a pour but de « liquider le département de ses Juifs ». À nouveau, c'est la police française, sous l'autorité du préfet Parmentier, qui est chargée de l'exécution. 56 Juifs, raflés dans tout le département sont transportés à Drancy le 18 janvier[153]. En tout, 222 personnes sont internées, puis envoyées à Auschwitz dans différents convois.Denise Holstein, qui a laissé un témoignage poignant de son expérience, et Georges Erdelyi seront les seuls survivants.
Un juste parmi les nations : le docteur Georges Lauret
Linda Ganon, née Alalouf, est de nationalité turque. Elle a 43 ans lors de la rafle de janvier 1943. Lorsque les policiers arrivent, elle simule une fausse couche, et demande à être hospitalisée avec ses deux filles, Paulette et Gaby. À la maternité de l'hospice général, elle est examinée par le chef du service, le docteurGeorges Lauret, à qui elle dit la vérité, et qui accepte de la garder. Il diagnostique une maladie mystérieuse, malgré la présence d'un médecin allemand[148].
Linda Ganon et ses filles resteront à l'hospice jusqu'à la libération.Georges Lauret recevra le titre de « juste parmi les nations » en 2004, à titre posthume[154],[155]. Son comportement est apparemment resté sans exemple à Rouen.
En 1940, 365 Juifs sont officiellement recensés à Rouen. Le, ils ne sont plus que 264. À la Libération, 209 manquent à l'appel, soit 79 %, une proportion incomparable au chiffre de 24,4 % proposé parRaul Hilberg pour la communauté juive française[156].
Deux plaques commémoratives sont fixées au murs de la cour intérieure de lasynagogue de Rouen. Mais pour l'instant (août 2022), aucun monument ne rappelle le martyre des Juifs de Rouen, qui avaient fait confiance à la France pour les protéger des persécutions dont ils étaient victimes. DesStolpersteine ont été posées entre 2020 et 2022.
Après la guerre, le centre-ville a été reconstruit selon le planGréber et sous la direction de Jean Démaret[157],François Herr et Jean Fontaine[158],[159].
Du à sa mort en 1993, le centristeJean Lecanuet occupe le fauteuil de maire de Rouen. Il marque profondément son époque en dotant la ville d'unréseau de tramway, inauguré peu après sa mort. Il contribue à la singularité de la capitale haut-normande en faisant d'elle la première ville de France pourvue d'unevoie exclusivement piétonne en 1971.
La ville connaît une effervescence durant les événements deMai 1968[160]. Plusieurs mois auparavant, dès le, vingt militants du mouvement nationaliste Occident, venus de Paris, attaquent les comités Viêt Nam devant le restaurant universitaire du Panorama à la Cité universitaire deMont-Saint-Aignan. Un militant de gauche, Serge Bolloch[161], est frappé à coups de clé anglaise[160], puis laissé dans le coma[162]. Il deviendra journaliste auMonde[160] puis directeur adjoint de cette rédaction en 2007[163]. Quelques mois plus tard,Gérard Longuet,Alain Madelin etPatrick Devedjian et dix autres militants d'Occident sont condamnés pour « violence et voies de fait avec armes et préméditation[164] ». La même année, une manifestation contre laRéforme Fouchet des universités rassemble 2 000 personnes au lieu des 300 espérées[160] et la pièce d’Armand Gatti,V comme Vietnam rencontre un certain succès à l'issue de sa représentation au centre culturel Voltaire de Déville-lès-Rouen[160]. Une manifestation de 3 000 personnes a lieu dès le suivant. Quatre jeunes ayant tenté de rejoindre laNuit des barricades de Mai 68 l'évoquent dans un amphi bondé le lendemain tandis que plus de 30 000 personnes défilent à Rouen le[160]. Un comité de grève est ensuite élu en assemblée générale : ses membres sontGérard Filoche, Michel Labro, futur journaliste àL'Express et auNouvel Observateur, Jean-Marie Canu, ou encore Jean-Claude Laumonier, futur cadre infirmier aucentre hospitalier du Rouvray[160].
En, après la prise de contrôle deParis-Normandie par Robert Hersant, six journalistes démissionnaires ont fondé un nouvel hebdomadaire, laTribune, diffusé sur l'agglomération rouennaise et tiré à quinze mille exemplaires, comportant vingt-quatre pages dont seize en couleurs[165].
Dès que l'idée d'une fusion entre les régionsHaute etBasse-Normandie a été évoquée s'est posée la question de la ville devant être le chef-lieu de cette nouvelle régionNormandie[167] ; la prépondérance a été revendiquée tour à tour par Rouen, préfecture de laSeine-Maritime, etCaen, préfecture duCalvados. Finalement, le, quelques mois après l'approbation d'uneloi réformant l'organisation territoriale de la République ayant notamment donné naissance à la région Normandie, née de la fusion des deux entités régionales normandes, un décret promulgué par lePremier ministre,Manuel Valls, confère à Rouen le statut depréfecture (capitale administrative) de la nouvelle région Normandie, tandis que Caen, pour sa part, en devient la capitale politique puisque accueillant le siège dunouveau conseil régional[168],[169],[170]. Cette décision finale confirme la situation de Rouen, jusqu'alors désignée comme chef-lieu provisoire de la région à partir du mois de[171].
Étant une des deux capitales régionales normandes, plusieurs structures administratives détiennent leur siège principal ou au moins une antenne régionale à Rouen :
LaMétropole Rouen Normandie est instituée le, lamétropole étant la forme la plus intégrée des intercommunalités françaises : elle est dotée à ce titre de très nombreuses compétences. Rouen en est le siège.
Jean Lecanuet, maire emblématique de Rouen pendant vingt-quatre ans.
Après la fin de laSeconde Guerre mondiale, le paysage politique rouennais n'a cessé d'évoluer en faveur, successivement, de ladroite, ducentre et de lagauche, et cela dans le cadre desélections municipales etlégislatives. Par le passé, Rouen a été considérée comme une ville centriste, surtout durant « l'ère Lecanuet », entre 1968 et 1993[175],[176].
Ainsi, entre 1945 et 1968, la ville est dirigée par deux maires issus duCentre national des indépendants et paysans (CNI),Jacques Chastellain etBernard Tissot. Celui-ci, malade, laisse l'hôtel de ville àJean Lecanuet, figure de proue ducentre et candidat à l'élection présidentielle de 1965, lors de laquelle il accède à la troisième place, concourant alors à la mise en ballottage dugénéral de Gaulle. Sans délaisser ses fonctions municipales, Jean Lecanuet aura été par deux fois ministre au sein du gouvernement, entre 1974 et 1977, sous la présidence deValéry Giscard d'Estaing. Réélu à quatre reprises, il demeure le maire emblématique de la cité normande jusqu'à sa mort en 1993[177]. Il sera resté vingt-quatre ans à la tête de la municipalité rouennaise, œuvrant à la promotion du patrimoine historique et à la modernisation de la ville entreprise avec la construction dutramway de Rouen tout en s'imposant, sur la scène politique nationale, comme l'un des fondateurs de l'Union pour la démocratie française (UDF), grande formation politique centriste qui aura son influence dans le paysage politique français jusqu'à sa dissolution, en 2007.
L'un de ses adjoints,François Gautier, lui succède à la mairie[178], sans parvenir à garder Rouen dans le giron du centre, deux ans plus tard : lors desélections de 1995, les divisions de la majorité municipale consécutives à la mort de Lecanuet, qui n'avait jamais désigné de successeur dans son entourage[179],[180],[181], se traduisent dans les urnes par une victoire de l'opposition degauche, conduite parYvon Robert ; celui-ci devient le premier édilesocialiste de la ville depuis l'après-guerre. Proche deLaurent Fabius, lui-même éminente figure politique locale, il dirige une large coalition baptisée « Union de la gauche » et comprenant, outre leParti socialiste, lePCF, lePRG, leMDC etLes Verts[182].
Nommée ministre de la Jeunesse et des Sports après la victoire du socialisteFrançois Hollande à l'élection présidentielle de 2012 face à Nicolas Sarkozy, Valérie Fourneyron cède la place de maire à son premier adjointYvon Robert, qui retrouve cette fonction pour la seconde fois de sa carrière[186],[187] ; il est le premier, depuis le radicalGeorges Métayer, à redevenir maire de Rouen une seconde fois non-consécutive. Deux ans plus tard, lesélections municipales reconduisent la majorité de gauche[188], qui perd cependant des voix, au profit de ladroite, et duFront national, lequel entre pour la première fois au conseil municipal de Rouen[189].
En 2018, Yvon Robert annonce qu'il ne compte pas solliciter un nouveau mandat de maire à l'occasion des élections municipales, prévues en 2020[190] ; dans un contexte de renouvellement politique initié en 2017, la question de sa succession se pose immédiatement, entre une gauche en pleine recomposition, une droite désunie et un camp centriste désireux de reconquérir la capitale normande[191].
Lesélections municipales de 2020, marquées par une forte abstention à Rouen comme dans le reste du pays (70,33 % au second tour), renforce la gauche aux commandes de la ville. LeParti socialiste demeure la première force de gauche et le premier parti de la ville suivi parEurope Écologie Les Verts qui réalise une importante percée. Le centre part divisé, et le candidat deLa République en marche se retire au second tour ; l'autre candidate divers centre choisissant de se rallier au candidat divers droite. Malgré une alliance stratégique avec le centre, la droite rouennaise s'effondre, en n'obtenant que 32,87 % des voix au second tour (contre 41,48 % en 2014), face à la coalition des gauches qui obtient 67,12 % des voix. LeRassemblement national ne parvient pas à conserver ses élus municipaux, passant de 13,38 % des suffrages exprimés en 2014 à 6,77 % en 2020[192]. L'ancien président du conseil régional de Haute-Normandie,Nicolas Mayer-Rossignol, devient ensuite le nouveau maire de Rouen[193].
Quant auRassemblement national il a semblé être marginalisé durant de très nombreuses années, mais le parti a enregistré une spectaculaire progression en multipliant par près de trois son nombre de voix entre lesélections législatives de 2022 et celles de2024.
Évolution partisane au premier tour des élections à Rouen
Lors des précédentes élections présidentielles (hormis l'élection présidentielle de 2017 qui avait vu arriverEmmanuel Macron en première place d'une courte tête), les candidats de gauche ont toujours été favorisés par les électeurs rouennais : aussi, le, à l'issue du second tour de l'élection présidentielle,Ségolène Royal (PS) a été préférée àNicolas Sarkozy (UMP) par 53,9 % des voix contre 46,1 % ; le taux de participation s'avérait très important, tout comme au niveau national, puisque 83,6 % des citoyens inscrits sur les listes électorales de Rouen ont voté lors de ce second tour[212]. Cinq ans plus tard, le,François Hollande, candidat désigné par laprimaire socialiste de 2011 et lui-même natif de Rouen, battait là aussi le président sortant Sarkozy avec un écart plus important entre les deux concurrents, puisque Hollande avait recueilli 59,4 % des voix contre 40,5 % pour son adversaire, avec un taux de participation légèrement inférieur à celui de 2007 (79,8 %)[213].
Enfin, s'agissant desréférendums, si les Rouennais ont approuvé, en 2000, l'instauration duquinquennat présidentiel à l'occasion duréférendum convoqué sur cette question (72,4 % pour le « oui » ; 27,5 % pour le « non »), dont il faut souligner qu'il a suscité peu d'intérêt parmi les électeurs (30,1 % de participation)[222], les résultats ont été plus serrés lorsque a été posée laquestion d'un traité établissant une Constitution pour l'Europe, en 2005 : 49,5 % des électeurs ont approuvé ce projet, tandis que 50,4 % d'autres l'ont rejeté[223] ; la participation a, cette fois-ci, été significative, puisque 69,4 % des citoyens inscrits sur les listes électorales ont accompli leur devoir civique.
Ces élections ont été remportées au second tour par une large coalition de gauche avec 67,12 % des voix contre 32,87 % pour une liste de centre droit[227]. À la suite de ce scrutin marqué par un taux d'abstention très élevé, le socialisteNicolas Mayer-Rossignol a été élu maire de Rouen[228].
Composition des groupes politiques (2020-2026)[229]
Cette initiative[242] se traduit par diverses actions sur le plan politique ayant pour finalités principales la lutte contre le dérèglement climatique, la protection de l'environnement et une responsabilisation des modes de consommation et de production. Ces actions avaient été planifiées pour la période 2011-2014 et incluaient notamment la prise en compte d'un critère « développement durable » dans l'élaboration des politiques municipales, les dons de la ville aux associations. Avait également été prise en compte l'assurance de la durabilité des projets municipaux, d'appels à projets en lien avec le développement durable. La ville s'était enfin engagée à inclure le développement durable dans sa communication – à traversRouen Magazine, par exemple –, à ce qu'une évaluation objective du respect de ces politiques soit réalisée et tendre vers une éco-responsabilité des services de la ville.
Dans un communiqué de presse de[243], le conseil municipal rappelle « l'engagement précoce » de la ville de Rouen sur les questions de la transition énergétique et de développement durable et la politique « ambitieuse » qui s'est ensuivie sur ces questions. Toujours d'après ce texte, parmi les actions menées dans ce sens, la municipalité de Rouen a engagé « une rénovation énergétique exemplaire de l'hôtel de ville », encouragé « le développement du jardinage urbain » et accompagné « des clubs sportifs dans une démarche éco-responsable », entre autres choses.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?
La criminalité est largement supérieure à la moyenne départementale, régionale et nationale quel que soit l'item[244].
Entre 2016 et 2023, les coups et blessures sont passés de 630 à 1074[245] (soit une augmentation de 70 %) et le nombre d'homicide est passé de 3 en 2022 à 14 en 2023[246] (soit une augmentation de 367 % sur une année).
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[251],[Note 8].
En 2022, la commune comptait 116 331 habitants[Note 9], en évolution de +5,64 % par rapport à 2016 (Seine-Maritime : +0,35 %,France horsMayotte : +2,11 %).
La population de la commune est relativement jeune. En 2020, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 47,7 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (36,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 18,8 % la même année, alors qu'il est de 26,5 % au niveau départemental.
En 2020, la commune comptait 55 129 hommes pour 59 058 femmes, soit un taux de 51,72 % de femmes, légèrement inférieur au taux départemental (51,87 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2020 en pourcentage[253]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,6
90 ou +
1,7
4,5
75-89 ans
7,5
10,7
60-74 ans
12,5
14,9
45-59 ans
14,6
20,1
30-44 ans
17,4
34,9
15-29 ans
33,2
14,5
0-14 ans
13,1
Pyramide des âges du département de laSeine-Maritime en 2021 en pourcentage[254]
En 2021, la ville de Rouen comptait 14 721 immigrés sur une population totale de 114 083 habitants soit 13 % de la population[255].
Entre 1975 et 2015, la proportion des jeunes de moins de 18 ans immigrés d'origine extra-européenne ou vivant avec au moins un parent immigré d’origine extra-européenne est passée de 4 % à 29 %[256].
La ville a connu une augmentation de sa population immigrée de 159 % entre 2006 et 2021[257].
La nationalité des personnes immigrées a également eu tendance à être modifiée entre ces deux années.
Si, en valeur absolue, la population immigrée européenne a augmenté de 99 %, la population étrangère africaine a augmenté de 155 % et celle d'autres continents de 248 %.Il est a noté que la ville dispose également d'unCentre d'Accueil de Demandeurs d'Asile[258] ainsi que l'un des 10 SAS d'accueil régionaux destinés à désengorger la région parisienne depuis novembre 2023[259],[260].
Rouen est le lieu de manifestations culturelles dont certaines contribuent à sa réputation, comme lafoire Saint-Romain, grande fête foraine, deuxième après lafoire du Trône à Paris, ou bien encore l'Armada, rassemblement de grands voiliers et bâtiments de guerre convoqué tous les quatre à six ans et qui fait de Rouen la vitrine des plus beaux navires du genre.
Au cours du mois de juillet, une série deconcerts gratuits,Les Terrasses du jeudi, mettant parfois en avant de jeunes artistes rouennais, sont organisés chaque jeudi.
Lafoire Saint-Romain est une fête foraine annuelle durant environ un mois entre octobre et novembre. C'est la première fête foraine de province par sa taille et la deuxième derrière lafoire du Trône, au niveau national. C'est la plus ancienne de France, ayant plus de500 ans d'existence.
Avant d'être déplacée à hauteur duquai Saint-Sever, elle occupait les boulevards entre laplace Saint-Hilaire et laplace Beauvoisine en passant par laplace du Boulingrin. Le Boulingrin était à l'époque occupé par uncirque de style circulaire où se produisaient des artistes de variété, des combats de boxe et de catch et où se produisait le cirque qui animait chaque année la grande foire Saint-Romain. Depuis 2016, la foire Saint-Romain a été déplacée sur lapresqu'île Waddington, à l'ouest de Rouen, sur les quais de la Seine au niveau du bassin Saint-Gervais.
Sur l'île Lacroix se tenait la foire-exposition avant que soit créé le parc des Expositions près de laforêt du Rouvray au sud de l'agglomération. Cet actuelparc des Expositions se trouve sur un ancien terrain d'aviation et de parachutisme.Boos a repris l'aérodrome, mais l'activité parachutiste s'est répartie surDieppe etLe Havre. Le parc aquatiqueOcéade prenait place également sur l'île Lacroix de 1989 à 1991[261].
Rouen est le siège de l'Académie de Rouen, circonscription éducative dirigée par unrecteur madame Christine Gavini-Chevet (depuis le), qui administre le réseau éducatif de Normandie.
L'université de Rouen-Normandie compte près de 45 952 étudiants en 2021-2022[262].
Le campus Saint-Marc[263] de Rouen regroupe sept écoles dont :
Iscom[264] (communication) ; Formavenir[265] (école tertiaire) ; Pigier Création[266] (école de coiffure et d'esthétique) ; Comptexpert[267] (école de comptabilité) ; Berlitz Rouen[268] (école de langue étrangère) ; CPES Rouen et Med'sup[269] (préparatoire paramédicaux et sociaux, préparatoire de médecine).
S'y ajoutent des professionnels et établissements de santé, notamment lescliniques suivantes : clinique de l'Europe, clinique Mathilde et clinique Saint-Hilaire[270],[271].
Football : leFC Rouen évolue enNational. Le club rouennais compte 19 saisons enDivision 1 à son actif, 36 saisons enDivision 2 ainsi que plusieurs participations en Coupe d'Europe. L'équipe féminine est en Régional 1.
Hippisme : la société des courses hippiques de Mauquenchy–Pays de Bray, organise des courses de trot sur l'hippodrome de Rouen-Mauquenchy depuis 2005.
Hockey sur gazon : l'équipe masculine de l'ASRUC Hockey sur gazon évolue en Nationale 1 (D2) ; il a organisé en les Championnats d'Europe femmes et hommes de hockey en salle.
Hockey sur glace : lesDragons de Rouen jouent enLigue Magnus. Ils ont remporté 17 fois le Championnat de France de Ligue Magnus (Élite) et ont gagné 2 titres européens. C'est en outre l'une des équipes les plus titrées de France.
Lutte : l'ASPTT Lutte de Rouen évolue au gymnase Colette Besson.
Motonautisme : le Rouen Yacht Club organise tous les ans au mois de mai, autour de l'île Lacroix, une manifestation internationale, les24 Heures motonautiques.
Natation : les Vikings.
Patinage : le Rouen Olympic Club a remporté plusieurs titres nationaux ; il est par ailleurs l'organisateur de la compétition internationale de patinage artistique synchronisé « La French Cup ».
Roller hockey : les Spiders du Rouen Hockey Club évoluent dans l’Élite française (Ligue Élite).
En outre, plusieurs journaux en ligne sont basés à Rouen, tels queLe Poulpe[274],Normandie-actu[275] etinfoNormandie[276].
À l'instar des autrescollectivités territoriales qui distribuent chacune leur magazine de communication, la municipalité assure la diffusion deRouen Mag[Note 10].
L'actualité culturelle locale est relatée par d'autres bulletins gratuits, commeAux Arts,Bazart etL'Agenda rouennais.
Antenne régionale de latroisième chaîne de télévision française,France 3 Normandie propose chaque jour l'actualité régionale ainsi qu'un journal d'actualités locales, diffusé à midi, puis à dix-neuf heures. Entre 2009 et 2011, l'actualité de la ville, alors préfecture deHaute-Normandie, faisait l'objet d'une émission spéciale d'une dizaine de minutes,Rouen métropole, qui mettait en avant les nouveautés culturelles et les initiatives locales retenant l'attention de la rédaction normande de France 3. Cette rédaction régionale traite aussi la politique locale de façon régulière, par le biais de plusieurs émissions diffusées de façon périodique, commeLa Voix est libre, ou par des éditions spéciales comme le débat télévisé opposant les têtes de listes qualifiées pour le second tour desélections municipales et diffusé sur la chaîne, depuis lemusée des Beaux-Arts, le[277].
Depuis 2019, la rédaction normande se trouve dans le hangar 11 neuf, situé sur lequai Ferdinand-de-Lesseps.
La Chaîne normande a été créée en. Il s'agit de la première télévision partiellement privée régionale[278] émettant en Haute-Normandie. D'autres chaînes de télévision n’émettant pas en Haute-Normandie sont ou étaient accessibles enstreaming. Parmi elles, TVNormanChannel, une chaîne de télévision privée régionaliste animée principalement par leMouvement normand.
Plusieurs stations de radio ou antennes locales ont leurs propres bureaux dans la capitale normande ou y sont à tout le moins associées. La principale radio locale estIci Normandie (100.1), radio de service public, antenne locale du groupeRadio France. Comptant près de 200.000 auditeurs quotidiens dans sa zone de diffusion (Seine-Maritime et Eure), elle diffuse ses programmes locaux de 6h à 12h puis de 16h à 19h, entre-temps, c'est l'antenne nationale qui a la main. Les émissions locales mêlent culture, information, humour. Une partie de la matinale d’Ici Normandie, entre 7h et 9h est filmée et diffusée en direct sur l'antenne locale de France 3 Normandie.
Pays calcaire, couvert de forêts de chênes et de hêtres, mais aussi parsemé de vallées traversées de cours d’eau, Rouen fut très vite connue pour ses diverses productions. La plantation delin étant facilitée par une terre souvent humide, Rouen produisit très tôt du tissu et cette production textile, véritable fleuron de la ville durant tout le Moyen Âge et la Renaissance, se poursuivit intensément jusqu’auXXe siècle. On y produit aussi desrouenneries, cotonnades de Rouen.
Rouen est le siège de la Chambre de commerce et d’industrie territoriale Seine-Mer Normandie (ex-chambre de commerce et d'industrie de Rouen) et de la Chambre régionale de commerce et d'industrie de Normandie.
Pour son développement économique, Rouen dispose d'une agence dédiée,Rouen Normandy Invest, agence rattachée aupôle métropolitain Rouen Seine-Eure[281], dont les principales missions sont la promotion et le développement du territoire. Cette association est financée par Métropole Rouen Normandie, Seine-Eure Agglo, la CCI Rouen Métropole,HAROPA Port, l'université de Rouen et la ville de Rouen[282].
À partir de la fin desannées 1970, Rouen se distinguait des autres grandes villes de France par un important taux de chômage consécutif à une série de délocalisations. La ville comptait 7,8 % de personnes sans activité professionnelle en 2008[283].
Rouen est préfecture de région et la plupart des services déconcentrés de l'État (direction régionale de l'économie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DREETS),direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL), direction régionale des finances publiques (DRFIP) - Normandie et département de Seine-Maritime, direction départementale de l'Emploi, du Travail et des Solidarités (DDETS)) y sont représentés.
Depuis leMoyen Âge, et même avant, leport a eu une place prépondérante dans l'activité de la ville, en raison de sa position stratégique entreParis et lamer, dont lesmarées y sont perceptibles.
Rouen accueille plus de 40 000 croisiéristes fluviaux en 2014, plus de 20 000 croisiéristes maritimes.
Enfin, les plus grandsvoiliers du monde se rassemblent à Rouen tous les 4 à 5 ou6 ans[285]. L'événement a été appeléVoiles de la liberté en 1989,Armada de la liberté en 1994 etArmada du siècle en 1999, avec six millions de visiteurs. L'éditionArmada 2003 a accueilli cinquante navires, six mille marins de vingt nationalités, dix millions de visiteurs, des dizaines de manifestations et d'animations. La prochaine manifestation est programmée en 2023.
Stendhal l'a surnommée « l'Athènes dugenre gothique »[286]. De nombreux édifices religieux et civils ont été endommagés ou détruits par les bombardements et les incendies de laSeconde Guerre mondiale, mais la plupart des monuments les plus importants et les plus emblématiques de la cité ont été restaurés ou rebâtis.
Lacathédrale primatiale Notre-Dame, d'architecture gothique, inspira particulièrementClaude Monet qui l'a immortalisée dans la série des « Cathédrales ». Elle est dotée d'une « tour-lanterne » sur la croisée du transept, n'ayant pas fonction de clocher, surmontée d’une flèche en fonte culminant à151 mètres (la plus haute de France). Elle est de5 mètres plus haute que lapyramide de Khéops initiale (la flèche est en rénovation jusqu'en 2025).
Dans le chœur se trouvent des sépultures d'anciens ducs de Normandie, comme celle deRollon, le fondateur du duché, et deRichard Cœur de Lion qui a fait déposer son cœur dans la cathédrale en « remembrance d'amour pour la Normandie ».
Outre ses vitraux, la statuaire de sa façade est remarquable, avec70 figures sculptées entre 1362 et 1421 installées entre 20 et 30 mètres de hauteur. Les anges et saintes femmes sont au niveau supérieur et, dessous, les apôtres dominent les archevêques, au dernier rang mais uniquement à gauche de la façade (nord).
Symbole de la puissance de Rouen, le Gros-Horloge est un monument emblématique de la ville. Le Gros-Horloge,horloge astronomique avec un mécanisme duXIVe siècle et un cadran duXVIe siècle, est situé dans un pavillon enjambant larue du Gros-Horloge sur une arche Renaissance et qui est contigu à unbeffroi gothique. Sur le double écran, l'aiguille unique pointe l'heure. Il apparaît aussi un « semainier » et les phases de lalune sont indiquées dans l'œil-de-bœuf supérieur. L'agneau pascal, dans un écusson au centre de l'arcade, représente les armes de la ville et symbolise le commerce et l'industrie de la laine.À voir, sur la face droite du Gros-Horloge, desanges gravés sur la pierre, dont l'un est sculpté à l'envers en signe de mécontentement des ouvriers lors de la construction de l'horloge.
Il a été intégralement restauré à partir de 1997, mis en lumière en 2003 et rouvert au public en.
En 1758,le projet de l'architecte Le Carpentier prévoit un nouveau bâtiment place du Vieux-Marché. Ce projet sera abandonné dès 1765 et, en 1791, c’estl'hôtel de la Première Présidence qui accueille la Municipalité.
En 1800, l'hôtel de ville s'installe dans les dortoirs de l'ancienne abbaye Saint-Ouen. Adaptée aux exigences modernes, la salle du conseil municipal (vers 1963) est due au décorateurMaxime Old.
Le bureau des finances, construit de 1509 à 1540 à la demande du cardinalGeorges d'Amboise, est le plus ancien monumentRenaissance subsistant à Rouen[331].
Lepalais de justice de Rouen est l'ancien Parlement de Normandie. Il figure l'une des quelques réalisations de l'architecture gothique civile de la fin duMoyen Âge en France.
Une partie du palais de justice.
Il a été construit sur les vestiges de l'ancienquartier juif de Rouen dit « Clos aux Juifs » qui se situait entre l'actuellerue du Gros-Horloge et la rue des Cannes, avant sa destruction et l'expulsion des juifs de France en 1306 parPhilippe le Bel, dont celle des quelque 5 000 juifs rouennais installés depuis l'époque romaine[55],[333],[56].
Il a été endommagé deux fois en 1944 : lors du bombardement du, l'aile gothique a été détruite et, le, la partie centrale gothico-Renaissance a aussi été fortement touchée. Les murs en pierre sont restés debout mais les pinacles et les imposantes charpentes en bois dechêne ont été anéanties. Les intérieurs ont été ravagés (dont la magnifique salle des Assises avec un plafond à caissons, restauré depuis). Les charpentes ont été remplacées par des carènes de béton. Les parties néogothiques ont échappé à la destruction.
Malgré sa découverte en 1976, elle a été en partie détruite en 1982 pour y construire des bureaux et un parking pour letribunal de grande instance[56],[335].
Depuis 2022, il est possible de réserver des visites guidées du monument, visites assurées par des guides formés par l'association de « la Maison Sublime » (LMSR)[336].
L'église dédiée àsaint Maclou est un joyau de l'art gothique flamboyant construit entre 1437 et 1517. Elle a une façade ornée d'unerose. Devant cette façade s'ouvrent cinqporches disposés en arc de cercle. Ils sont surmontés degables très richement décorés. Trois d'entre eux abritent desportails, dont deux sont fermés par des portes en bois sculptées, œuvre deshuchiers (ébénistes, sculpteurs sur bois) de la Renaissance.
Le plan de l'église présente untransept non saillant par rapport aux chapelles latérales. Elle conserve, comme la cathédrale, la tradition normande de latour-lanterne, qui y fait office de clocher. La flèche date duXIXe siècle et est l'œuvre de l'architecteJacques-Eugène Barthélémy. La sacristie à l'est est un pastiche néo-Renaissance dont les colonnes de marbre authentique viennent d'Italie.
Elle a subi des dommages lors de la Seconde Guerre mondiale, atteinte par deux bombes entraînant destructions et incendies. En outre, elle a souffert des aléas du climat et de la pollution.
L'intérieur dusanctuaire, conçu pour recueillir le maximum de lumière, est très clair. C'est une des raisons de l'absence de chapiteaux sur les piliers de la nef et du chœur. On remarque également la grande dimension des baies qui occupent tout l'espace entre lestravées. Le chœur, rénové, n'a pas retrouvé ses belles boiseriesbaroques d'avant-guerre et seule une chapelle en a conservé. Une des chapelles au sud du déambulatoire n'a pas été reconstruite.
L'aître Saint-Maclou est un ancien ossuaire, constitué de quatre ailes en pierre et en colombage, entourant une cour de forme carrée. Son histoire remonte à laGrande Peste noire de 1348 qui tua une grande partie de la population. Le cimetière autour de l'église Saint-Maclou devenant trop petit, l'aître, qui n'était alors qu'unparvis, a été transformée en nécropole. En 1526, une nouvelle épidémie conduisit à la construction de trois galeries en colombage.
La place du Vieux-Marché a été le théâtre, en pleineguerre de Cent Ans, du supplice deJeanne d'Arc, brûlée vive le. Au milieu de la place, les vestiges de l'église Saint-Sauveur ont été dégagés et la place est entourée d'un ensemble de maisons à pans de bois. C'est dans l'église Saint-Sauveur de Rouen que lesévêques de Coutances s'installèrent lors de leurs exils à la suite desraids vikings, et où ils restèrent jusque dans le premier quart duXIe siècle[339].
L'ancien musée Jeanne-d'Arc.
La Croix Jeanne d'Arc est une grande croix élevée près de l'emplacement du bûcher.
L'église Sainte-Jeanne-d'Arc a été édifiée sur le lieu même dumartyre. Église moderne, construite parLouis Arretche en 1979, elle a une triple mission : église pour honorer sainteJeanne d'Arc, mémorial civil pour commémorer l'héroïne et lieu de conservation des vitraux de l'ancienne église Saint-Vincent détruite en 1944.
La tour Jeanne-d'Arc faisait partie du château de Rouen construit en 1204 parPhilippe Auguste sur les ruines de l'amphithéâtre gallo-romain deRotomagus. C'est dans ce château queJeanne d'Arc a été emprisonnée et que se déroula son procès.
Fierté Saint-Romain, accolée à la halle aux Toiles.
C'est un des seuls vestiges de cet ancien quartier proche de la Seine, détruit par l'incendie de 1940 et les bombardements de 1944. Il est situéplace de la Haute-Vieille-Tour. Il s'agit d'une sorte de podium construit en 1524 et constitué de deux étages enloggia, dans un purstyle Renaissance, avec colonnes corinthiennes, pilastres, frontons et clochetons en lanterne. Sans certitude, son architecte seraitJean Goujon. Il est classémonument historique[340] et se trouve adossé à la seule façade ancienne[341] de lahalle aux Toiles, dont les autres parties ont été reconstruites en style moderne et qui sert de salle de congrès ou de spectacle. Jadis, on accédait à la place de la Haute-Vieille-Tour par un passage voûté situé sous la fierte à travers la halle.
Fierte est un mot d'ancien français signifiantchâsse, issu dulatinferetrum « brancard, civière pour les morts », à rapprocher de la cérémonie ditelevée de la fierte, c'est-à-dire de la châsse contenant les reliques desaint Romain, évêque mythique de Rouen auVIIe siècle. En effet, à cet endroit s'achevait la grande procession annuelle des reliques de saint Romain, patron de la ville. Cette manifestation s'appuyait sur leprivilège de Saint-Romain, tradition très ancienne attestée en 1210. Un condamné à mort choisi par lechapitre de la cathédrale, juché dans la loge de l'édifice, devait soulever trois fois la châsse contenant les reliques du saint évêque. Après la manifestation, le criminel étaitgracié par les chanoines qui jouissaient du privilège de pouvoir libérer un condamné à mort le jour de l'Ascension. L'origine de ce privilège prend sa source dans la légende de lagargouille, sorte de dragon qui hantait les terres marécageuses du bord de Seine et qui fut vaincu par saint Romain avec l'aide d'un condamné à mort. Cette tradition prit fin en 1790[342].
À Rouen, l'Hôtel-Dieu est attesté depuis 1127 dans une charte le citant comme « hôpital Notre-Dame », même s'il existait avant sous la tutelle des archevêques et du clergé. Situé au sud de lacathédrale, il a été déplacé à l'ouest de la ville. Il resta un lieu de soins jusqu'en 1988, date à laquelle les derniers services ont été transférés dans l'ancien hospice général devenu l'hôpital Charles-Nicolle. Il est depuis cette date le siège de lapréfecture de la Région Normandie, préfecture de la Seine-Maritime.
L'église Saint-Godard de style gothico-Renaissance, réputée pour ses vitraux.
L’église Saint-Patrice, construite pendant la Renaissance, de style transitoire gothico-Renaissance, reconnue pour ses vitraux, caractéristiques de l’époque.
Lachapelle du lycée Pierre-Corneille, dite « Chapelle Corneille », troisième église de Rouen pour ses dimensions, œuvre à la fois classique et baroque, abritant l'auditorium de région[343].
Porche sud du transept (1515) de l'église Saint-Vincent, détruite pendant la Seconde Guerre mondiale, rue du Général-Giraud. Une partie des vitraux orne la nouvelle église Sainte-Jeanne-d'Arc, une autre la chapelle de la Vierge de la cathédrale Notre-Dame et d'autres sont au musée des Beaux-Arts.
Le chœur de l'église Saint-Nicaise, gothique flamboyant. La nef et le clocher ont été reconstruits en béton à la suite d'un incendie qui s'est produit dans la nuit du au.
Le mur est du chœur de l'église Notre-Dame-de-la-Ronde, rue du Gros-Horloge, détruite après la Révolution, subsiste entre deux immeubles.
La ville garde près de 2 000 maisons à colombages (contre environ 4 000 en 1939), dont un millier restaurées[réf. nécessaire] : les rues duGros-Horloge,Saint-Romain,Damiette, des Faulx ouEau-de-Robec sont ainsi remarquables. Moins restaurés et moins fréquentés par les touristes, les quartiers Saint-Vivien ou Beauvoisine méritent la visite.
Patrimoine détruit pendant la Seconde Guerre mondiale et non reconstruit
« L'Atrium » (ancien manoir de Hauteville, renommé Saint-Yon en 1604), oùJean-Baptiste de La Salle a fondé en 1705 une école de charité pour garçons ; en 1879 y est construite l'école normale des garçons ; dans les années 2000, le bâtiment a été acquis et restauré par la Région Haute-Normandie pour y installer unpôle régional des Savoirs[349].
Malgré les destructions engendrées par la Seconde Guerre mondiale qui ont touché le port et ses abords, la ville conserve certains éléments de son patrimoine liés à l'activité portuaire.
La « façade maritime » : les édifices bâtis le long de la Seine rive droite constituaient un alignement qui faisait dire que Rouen avait « la plus belle façade maritime de France aprèsBordeaux ». Il n'en reste quasiment rien : les trois monuments emblématiques qui la constituaient — à savoir le Palais des Consuls, le Théâtre des Arts et la Douane — ont été totalement détruits. Il ne subsiste que quelques hôtels particuliers, de facture plus modeste, dont le plus remarquable, ditHôtel des Sauvages, du début duXIXe siècle, est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Inaugurée en 1965, la tour des Archives est située dans l’enceinte de l'anciennepréfecture dans lequartier Saint-Sever, locaux abritant l'hôtel du Département de la Seine-Maritime. Ce bâtiment, de conception moderne, peut accueillir37 kilomètres linéaires de documents incluant lesarchives départementales. La tour compte27 étages pour104 mètres de hauteur, le tout enbéton armé, ce qui en fait le deuxième bâtiment le plus haut de Rouen après lacathédrale.
Tous les ponts de Rouen à la mer (ponts de Brotonne,de Tancarville,de Normandie) peuvent laisser passer des navires de fort tonnage.
Rouen est la ville où les ponts empêchent les gros navires de remonter la Seine vers Paris. Ils permettent cependant le passage descaboteurs fluvio-maritimes desservant les ports deLimay et deGennevilliers.
Si Rouen détient une forte composition urbaine, dominant essentiellement le centre-ville, plusieurs parcs, jardins et autres espaces verts verdissent toutefois la capitale normande, qui compte vingt-quatre espaces du genre. Les deux plus connus, s'ils ne se distinguent pas par leur superficie, sont d'une part lesquare Verdrel et, d'autre part, lejardin des Plantes ; le premier est situé rive droite, au cœur même du centre-ville, tandis que le second se trouve rive gauche.
Situé rive droite, dans le centre-ville, à proximité directe de lagare et longeant deux des plus grands musées rouennais que sontle musée des Beaux-Arts etcelui de la Céramique, le square Verdrel – du nom deCharles Verdrel, maire de Rouen de 1858 à 1868 et présenté comme le « baron Haussmann rouennais » – occupe une superficie de 9 000 m2[354]. Inauguré en 1863, le site accueille une zone de jeux pour enfants et un petit plan d'eau sur lequel nagent descygnes blancs ; les statues ou bustes de quelques illustres personnalités associées à la commune et son histoire ou son patrimoine, tels que lesfrères Bérat ouJean Revel, peuvent être contemplés par les promeneurs. Le square, fermé à partir du mois d'[355],[356], est rouvert quelques mois plus tard après avoir fait l'objet d'un important réaménagement[357].
Lejardin des Plantes se trouve sur la rive gauche. Il compte 5 600 espèces de végétaux et s'étend sur dix hectares dont huit ouverts au public ; s'y trouve aussi uneorangerie, construite entre 1895 et 1896, uneroseraie de 670 m2 et unpressoir. Acheté par la commune en 1832, il est ouvert au public huit ans plus tard et la serre centrale est inscrite au titre desmonuments historiques depuis 1975[358]. Depuis, il figure au nombre des jardins botaniques de France et des pays francophones (2004).
Deuxième parc de la ville par sa superficie (25 000 m2), leparc Grammont, situé quant à lui dans le quartier du même nom, sur la rive gauche, est placé sur le site des anciens abattoirs de Rouen. Sa conception a été pensée dans le cadre d'ungrand projet de ville financé par la municipalité, et l'espace, fort notamment de cinq aires de jeux thématiques, trois grandes pelouses accessibles au public et un bassin orné de plantes aquatiques, a été inauguré en 2005[359].
L'agneau pascal, représenté sur le blason de la commune, est un animal essentiellement constitutif de la culture locale puisque les vallées du territoire sont entourées de pâturages à flanc de colline en pente douce, propices au séjour de ces bêtes chassées par des loups auMoyen Âge. Le nom de la commune deCanteleu – le « loup qui chante » enlangue normande de Rouen – fait précisément référence à ce prédateur.
Omniprésent dans ce pays traversé par des mares et des rivières comme l'Aubette et leRobec, le canard fait l'objet de plusieurs recettes traditionnelles comme lecanard au sang, dit aussi « canard à la rouennaise ». Ce plat est devenu l'une des spécialités du restaurantparisienLa Tour d'Argent, où la recette du« canetonTour d'Argent » a été codifiée auXIXe siècle[362].
S'agissant des fruits, lapomme est couramment utilisée pour des boissons qui font la réputation de la Normandie comme lepommeau, lecidre ou lecalvados. Une autre spécialité régionale, le Douillon d'Elbeuf, consiste en la préparation d'une pomme entourée d'une fine pâte feuilletée. Depuis quelques années, des efforts sont fournis pour asseoir la place de cette recette dans le patrimoine gastronomique français[363].
Fondé en 1345 et situé sur laplace du Vieux-Marché, le restaurant gastronomiqueLa Couronne est la plus vieilleauberge de France et l'une des tables les plus réputées de Rouen[366].
Deux chapelles rouennaises sont dorénavant des salles de spectacles : la première, qui siège dans leprieuré Saint-Louis-de-la-Rougemare, abrite l'actuel théâtre de la Chapelle Saint-Louis[375] depuis 1991 tandis que la seconde est lachapelle Corneille, aménagée pour accueillir600 spectateurs à partir de 2016[376].
Plusieurs salles de cinéma se trouvent dans la Métropole mais trois complexes sont particulièrement connus des Rouennais : le premier est situé auxDocks 76, c'est le multiplexe Pathé (14 salles dont une est équipée du concept technologique « Dolby Cinéma ») ; le deuxième, « L'Omnia » (7 salles ; rénovation de 2020 à fin 2021), se trouverue de la République et propose régulièrement des festivals et des rencontres entre cinéphiles ainsi que la rediffusion, sur grand écran, de quelques classiques du cinéma français et étranger[380] ; le troisième, dénommé « Kinepolis » (multiplexe de 14 salles ; rénovation totalement finalisée fin 2020), est située dans lecentre Saint-Sever.
Au sud de Rouen, auGrand-Quevilly, se trouve unparc des expositions, lui-même situé à proximité directe duZénith de Rouen, conçu par l'architecteBernard Tschumi, inauguré en 2001 et doté d'une capacité d'accueil allant jusqu'à 8 000 places, dont 7 500 assises, ainsi que d'une scène de 450 m2.
Instituée en 1809, la bibliothèque Villon est la plus ancienne de la ville. Depuis 2018, elle est située dans le bâtiment contigu à celui dumusée des Beaux-Arts. Consacrée à la conservation et à la consultation de documents patrimoniaux, son fonds ancien est le troisième de France[381]. Plus de 100 fonds patrimoniaux, constitués de 500 000 documents, sont à la disposition de son public[382].
En 2010, l'inauguration d'un pôle culturel de 800 m2 dessiné par l'architecteRudy Ricciotti et situé à proximité duparc Grammont complète l'offre culturelle municipale : la bibliothèque Simone-de-Beauvoir, l'une des six du réseau Rn’Bi, y est installée[383] tout comme une partie des Archives départementales[384]. Dans un espace multimédia spécialement aménagé, un fonds de 3 500 DVD (documentaires et fictions confondus) est proposé au public[385].
Rouen accueille également les bibliothèques universitaires de ses facultés de médecine[386], de droit, d'économie et de gestion[387].
Lemusée des Beaux-Arts est le principal établissement muséographe de la ville. Ouvert en 1801, il est désormais installé dans un vaste bâtiment de 14 500 m2 situé face ausquare Verdrel et conçu par l'architecteLouis Sauvageot. Il compte une variété d'œuvres impressionnistes réputée exceptionnelle qui fait de lui l'un des établissements les plus réputés du genre en France[389]. Outre des peintures et des dessins, le musée contient un cabinet d'art graphiques ainsi qu'une galerie de sculptures[390].
Installé dans unancien couvent depuis son ouverture en 1828, lemuséum d'histoire naturelle se distingue par la richesse de ses collections car il possède en ses murs environ 800 000 objets[393].
Créé parJules Ferry en 1879, lemusée national de l'Éducation se trouvait àParis jusqu'en 1975. Le nouvel établissement, installé à Rouen, a ouvert ses portes en 1980. Entièrement consacré à l'histoire de l'éducation, il est doté d'un centre d'expositions. Depuis 2010, un centre de ressources lié au musée est établi dans une autre structure et reçoit des visiteurs ainsi que des chercheurs[396].
La Seine en amont de Rouen, vers 1890. Collection privée, Vente 2009.
Les Quais de la Seine à Rouen, vers 1898. Collection privée, Vente 2017.
Le Pont de Corneille à Rouen, vers 1898. Collection privée, Vente 2021.
Bernard Mandeville, peintre rouennais, n'a pas manqué de faire siens ces paysages, maintes fois repris sur le motif, entre le pont Pierre-Corneille et le pont Boieldieu, entreCroisset et Eauplet.
Mission impossible (série télévisée) (vue panoramique de Rouen en balayage caméra au début de quelques épisodes de la quatrième saison, notamment le huitième,Le Robot), saison 4, 1969-1970.
Plusieursromans policiers se déroulent à Rouen :Oncle Charles s'est enfermé deGeorges Simenon,Où sont les diamants du Roi ? deFrançoise Kermina,Un chien du diable de Fabienne Ferrère,Le fond de l'âme effraie deGuy Langlois,Mon cadavre s'enroue en Rouen de Jean Calbrix,Hurler avec les loups à Canteleu deMichel Giard,Mourir sur Seine deMichel Bussi,Seine de crimes de Philippe Feeny,Pour ta pénitence deNadine Mousselet.
Madame Bovary deGustave Flaubert. Charles Bovary a fait ses études au lycée Pierre-Corneille puis à la faculté de médecine de Rouen. Emma Bovary a été éduquée dans un couvent rouennais. Emma et Charles Bovary allaient au théâtre à l'opéra de Rouen ; ils y ont rencontré Léon Dupuis[400] le futur amant d'Emma (qui prétexta bientôt des cours de piano pour aller rendre visite à Léon chaque semaine à Rouen).
Stendhal l'a qualifiée d'« Athènes du genre gothique »[403], ce qui signifie qu'elle constitue une référence en matière d'architecture gothique, comme Athènes en matière d'architecture classique.
Elle est surnommée irrévérencieusement« lepot de chambre de la Normandie »[404], à cause de sa réputation, erronée, d'être la plus pluvieuse des villes normandes, et cela a figuré sur des cartes postales à partir de 1902[réf. nécessaire]. Rouen est parfois désignée comme « la ville la plus polluée de France »[405],[406].
« Degueules à l'agneau pascal d'argent, la tête nimbée et contournée, portant une bannerette du même chargée d'une croisette d'or, auchef cousu d'azur semé de trois fleurs de lys d'or »
Alfred Canel cite plusieurs exemples de ce premier sceau de Rouen remontant aux premières années duXIIIe siècle[409]. SelonChéruel, le dernier exemplaire connu de ce premier sceau date de 1309[410].
Léopold Delisle donne deux exemples du sceau avec l'agneau daté de 1355 et de 1364, et considère que ce sceau de la ville n'est pas antérieur à 1266[411]. Auparavant, il était déjà utilisé par des corporations, avant que la ville de Rouen le retienne pour ses armoiries. Les archives du département de la Seine-Maritime possèdent des empreintes de ce sceau avec l'agneau datant duXIIIe siècle, dont une de 1238 venant de l'abbaye de Jumièges, une desJacobins de Rouen de 1246 et une de 1293 venant duChapitre[410].
Les deux types de sceaux de Rouen ont donc été employés simultanément pendant une certaine période. Une charte d'un maire de Rouen de 1362 les présente réunis dans un même cadre.Canel en décrit un agneau avec un « guidon posé en pal et chargé d'un léopard »[409]. De même, au frontispice de la grand'poste de Rouen (rue Jeanne-d'Arc), l'agneau porte une bannerette chargée d'un lion-léopardé passant[412].
Le léopard disparut ensuite du guidon, et fut parfois remplacé par une croix ou les motsAgnus Dei. SelonCanel, les trois fleurs de lys auraient été ajoutées à partir de la première moitié duXVIe siècle[410].
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Rouen comprend une ville-centre et49 communes de banlieue.
↑La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Bernard Beck dit que les pillages durèrent huit jours[104].
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Autres médias, à titre d'information,Métropole Rouen Normandie Le Mag (journal de laMétropole Rouen Normandie),Ma région (journal de la région Normandie) etSeine-Maritime Le magazine (journal du département de la Seine-Maritime).
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑Pierre Bouet,Saints dans la Normandie médiévale, Caen, Presses universitaires de Caen,, 334 p.(ISBN978-2-84133-104-8,2-84133-104-0 et2-84133-808-8,OCLC1000427070), Le jeune duc, découragé, songe un instant à se réfugier en Francia, puis il a un sursaut d’orgueil et, avec trois cents chevaliers d’élite, il se lance à l’improviste sur l’armée ennemie et la culbute. La paix et l’ordre se trouvent ainsi rétablis (239).
↑Augustin Labutte,Histoire des ducs de Normandie jusqu'à la mort de Guillaume le Conquérant, Furne, Jouvet etCie,(lire en ligne), "Bientôt de nombreux cadavres jonchèrent le pré sur lequel étaient campés les rebelles, pré qui a pris à cette occasion et a gardé jusqu'à nos jours le nom de pré de la Bataille." (71).
↑Mohammed Arkoun,La France vue par un voyageur arabe auXe siècle, dansHistoire de l'Islam et des musulmans en France du Moyen Âge à nos jours, Paris, Albin Michel, 2006,p. 44.
↑En 1215, lequatrième concile du Latran force les Juifs à porter un insigne distinctif (souvent une rouelle) dans les provinces duLanguedoc, de Normandie et deProvence, et limite fortement leurs charges publiques.
↑Les archives montrent que le cimetière juif de Rouen s'est appelécimetière as Juieulz, Monte puisMons Judaeorum ; quelquefois « Clos aux Juifs », expression qui pouvait aussi désigner le quartier juif. Le cimetière était limité à l'ouest par l'actuelle rue Saint-Maur (jadis rue Saint-Nicolas) et au sud par la rue Pouchet (jadis rue Porcherie), tandis qu'à l'est, il semble avoir été limité par la rue Verte.N. Golb,op. cit..
↑RichardFlamein,« Chapitre 3. Le négoce rouennais, la traite des Noirs et l’esclavage : de l’intéressement à la présence dans le débat public : L’exemple des Le Couteulx », dansFigures d'esclaves : présences, paroles, représentations, Presses universitaires de Rouen et du Havre,coll. « Histoire et patrimoines »,, 51–70 p.(ISBN979-10-240-1069-4,lire en ligne)
↑PaulLe Trévier,9 juin 1940 : Ce jour où Rouen tomba, Comever,, 208 p..
↑Le, une plaque pour saluer la mémoire des civils et militaires tués en raison de leur couleur de peau par les Allemands, le, a été posée sur les lieux du massacre.
↑Jean-Pierre Brulé,Paroles de résistants : Récits et témoignages recueillis par l'auteur, Neuvic-Entier, la veytizou,, 350 p.(ISBN2-913210-56-2),p. 75.
↑Le mardi, les généraux Thomas et Jullien, ainsi que Mamadou Diallo, élu de la ville de Rouen, les porte-drapeaux, officiels et quelques particuliers se sont retrouvés à la pointe de l'île Lacroix afin de commémorer le sacrifice des soldats français tués à l'ennemi le, lors de la défense des ponts enjambant la Seine. À l'issue de cette cérémonie, un bouquet de fleurs a été symboliquement lancé dans la Seine en souvenir des douze militaires tués et identifiés.
↑« Arrêté préfectoral du 22 décembre 2009 portant création, au, de la communauté de l'agglomération Rouen-Elbeuf-Austreberthe - C.R.E.A. (Fusion de la communauté de l'agglomération rouennaise, de la communauté d'agglomération d'Elbeuf - Boucle de Seine et des communautés de communes Seine-Austreberthe et Le Trait-Yainville) »,Recueil des actes administratifs de la préfecture de la Seine-Maritime,no spécial 53,(lire en ligne[PDF], consulté le).
↑Hervé Pinson, « Hommage à Lecanuet : Giscard d'Estaing attendu à Rouen : L'ancien Président est attendu vendredi 22 février pour commémorer le décès de son ami Jean Lecanuet, mort voilà 20 ans. Bayrou, Méhaignerie et Barrot sont aussi annoncés »,76 actu,(lire en ligne, consulté le).
↑« Francois Gautier (CDS) est élu maire de Rouen »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le).
↑« Maire de Rouen François Gautier (UDF-CDS) est élu sénateur de Seine-Maritime »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le).
↑Delphine Letainturier, « Saga des Municipales : Rouen 1995, avec Yvon Robert, le PS met fin à l’ère Lecanuet : Histoire. Les prochaines élections municipales auront lieu les dimanches 15 et 22 mars 2020. À l’approche de ce rendez-vous, « Paris-Normandie » ouvre son livre d’histoire politique locale et revient sur les scrutins précédents qui ont marqué les vingt-cinq dernières années. Pour chaque épisode, le récit d’une victoire ou d’une grande claque »,Paris-Normandie,(lire en ligne, consulté le)« Sa victoire, l’élu PS le reconnaît aisément, il la doit surtout au combat fratricide que se sont livré deux adjoints de Jean Lecanuet, François Gautier et Michel Guez. Le premier, énarque venu de Paris, avait, au pied levé, pris la suite de la figure tutélaire qui a régné sans partage sur la ville pendant un quart de siècle. Le second, entrepreneur rouennais bien implanté, revendiquait aussi la légitimité d’un héritage. Seulement, Jean Lecanuet n’avait laissé aucun testament ».
↑Renaud Dely, « À Rouen, la droite n'en finit pas de se battre. Evincés de la mairie par Yvon Robert (PS), les deux UDF continuent leur querelle »,Libération,(lire en ligne, consulté le).
↑Dominique Aubin, « Le maire de Rouen Pierre Albertini va briguer un deuxième mandat »,Les Échos,(lire en ligne, consulté le).
↑« 1995-2017 : Valérie Fourneyron aura marqué la vie politique rouennaise : Après sa défaite dimanche 18 juin au second tour des législatives en Seine-Maritime, Valérie Fourneyron a indiqué qu’elle va passer à autre chose. Elle annonce qu’elle ne briguera plus de nouveaux mandats exécutifs »,Paris-Normandie,(lire en ligne, consulté le).
↑Raphaël Tual, « Nicolas Mayer-Rossignol enfile l'écharpe de maire de Rouen : Nicolas Mayer-Rossignol a été élu maire de Rouen par les conseillers municipaux, vendredi 3 juillet 2020. Les nouveaux adjoints de la Ville ont aussi été désignés et élus »,76 actu,(lire en ligne, consulté le).
↑Richard Plumet, « Municipales 2020 - Qui est Nicolas Mayer-Rossignol, le futur maire de Rouen ? : Deux ou trois choses à savoir sur le candidat socialiste Nicolas Mayer-Rossignol qui, allié au second tour avec les Ecologistes et les Communistes, est arrivé en tête des élections municipales 2020 de Rouen »,France 3 Normandie,(lire en ligne, consulté le).
↑[Le financement du projet est bâti sur unpartenariat public-privé (PPP) en effet, la régionHaute-Normandie, le département deSeine-Maritime et laCREA (aujourd'hui devenue Métropole Rouen Normandie) assureraient environ la moitié du budget de la première année. Les recettespublicitaires devraient progresser en cinq ans, pour assurer entre 50 % et 100 % du coût de la chaîne. La Chaîne Normande - Financement.
↑Onésime Jean Le Vaillant de la Fieffe,Les verreries de la Normandie : Les gentilshommes et artistes verriers normands, C. Lanctin,, 553 p.(lire en ligne).
↑Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes et Bénédicte Guillot (avec la collaboration de Gaël Léon),ArchéoCotentin : Les origines antiques et médiévales du Cotentin à 1500,t. 2, Bayeux,Éditions OREP,, 127 p.(ISBN978-2-8151-0790-7), « S'approprier la presqu'île : encadrement, contrôle territorial et développement des lieux de pouvoir »,p. 19.
↑Rapport d'observations définitives sur la gestion de l'Opéra de Rouen Haute-Normandie - Chambre régionale des comptes de Haute-Normandie : « L'impact de la saison “hors les murs” sur le nombre de spectateurs met en lumière le fait que le Théâtre des arts dispose d’une jauge très importante (1 350 places), sans réel équivalent parmi les opéras de province […], à l'exception de celui de Marseille. […] Lyon, Bordeaux, Montpellier, Toulouse et Strasbourg ont des jauges inférieures ou égales à 1 200 places. Marseille dispose en revanche de 1 830 places. À Paris, l'Opéra Garnier en compte 1900 et Bastille 2700 dans sa grande salle »,p. 15.
Amis ! c'est donc Rouen, la ville aux vieilles rues, Aux vieilles tours, débris des races disparues La ville aux cent clochers carillonnant dans l’air Le Rouen des châteaux, des hôtels, des bastilles Dont le front hérissé de flèches et d'aiguilles Déchire incessamment les brumes de la mer
« Au reste, je rentre accablé de fatigue; je viens de me donner le plaisir de revoir Rouen, comme si j'y arrivais pour la première fois. Par des raisons que je dirai, Rouen est la plus belle ville de France pour les choses du Moyen Âge et l'architecture gothique. À l'époque où régnait la mode du gothique, Rouen était la capitale de souverains fort riches, gens d'esprit, et encore tout transportés de joie de l'immense bonheur de la conquête de l'Angleterre qu'ils venaient d'opérer comme par miracle. Rouen est l'Athènes du genre gothique […]. Ce qui est admirable à Rouen, c'est que les murs de toutes les maisons sont formés de grands morceaux de bois placés verticalement à un pied les uns des autres: l'intervalle est rempli par de la maçonnerie. Mais les morceaux de bois ne sont point recouverts par le crépi; de façon que, de tous les côtés l'œil aperçoit des angles aigus et des lignes verticales. »