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Rosie la riveteuse

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L'affiche « We can do it! » d'Howard Miller, 1942.

Rosie la riveteuse (en anglais,(en) Rosie the Riveter) est uneicône de laculture populaire américaine, symbolisant les six millions de femmes qui travaillèrent dans l'industrie de l'armement et qui produisirent le matériel de guerre durant laSeconde Guerre mondiale, alors que les hommes étaient partis au front.

Le personnage est devenu à la fois une icône féministe et le symbole du rôle économique naissant joué par la femme aux États-Unis[1].

Histoire

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Lors de laSeconde Guerre mondiale, une campagne de presse fut lancée pour convaincre la population que les femmes pouvaient riveter, souder ou construire des bâtiments militaires au lieu de rester travailler chez elles ou dans les secteurs habituels comme l'industrie textile.

Le caractère emblématique duriveteur remonte au début duXXe siècle, à la période de la construction des gratte-ciel àChicago etManhattan (New York), notamment les travaux épiques dessky boys (« gars du ciel ») à l'occasion de l’achèvement de l'Empire State Building.

We Can Do It!

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Une ouvrière symbolisant Rosie la riveteuse travaillant sur unVultee A-31 Vengeance, photographiée parAlfred T. Palmer en février 1943.

L'affiche la plus célèbre futWe Can Do It! (« On peut y arriver ! »), créée pourWestinghouse en 1942 parJ. Howard Miller, dont le modèle estNaomi Parker Fraley[2]. Destinée à lutter contre l'absentéisme et les grèves au sein deWestinghouse Electric Corporation[2], cette affiche fut collée sur les murs de l'usine pendant deux semaines seulement, du 15 au 28 février1942. Recouverte par les autres affiches de Miller, elle disparut totalement.

Une nouvelle image de la même inspirationRosie the Riveter fait la couverture duSaturday Evening Post du dernier lundi de mai1943, jour duMemorial Day (jour du souvenir des soldats morts au combat), elle est dessinée parNorman Rockwell, dans son style proche de l'hyperréalisme, en prenant pour modèle Mary Doyle Keefe[3],[4]. La jeune femme piétineMein Kampf en mangeant son sandwich pendant la pause, un énorme pistolet à rivet posé sur ses genoux[5] et une boîte de déjeuner ornée du prénom « Rosie ». Norman Rockwell s'inspira d'une chanson composée par Redd Evans et John Jacobo s'intitulantRosie the riveter. Surcette couverture, inspirée duprophète Isaïe de la chapelle Sixtine, peint par Michel-Ange,Rosie the riveter montre également les insignes de Marie, la mère de Jésus dans la religion chrétienne avec son auréole au-dessus de sa tête, les douze étoiles du drapeau américain et les pieds surMein Kampf, comme Marie écrasant le Mal. Cette couverture rendra célèbre l'affiche « We can do it », symbole de la lutte féministe d'après-guerre.

On appela « Rosies » celles qui allèrent travailler dans les usines. Bien que 80 % des Rosies eussent voulu continuer à exercer ces métiers[6],[7], elles furent incitées, au retour des hommes, à laisser leur place aux soldats démobilisés ou furent orientées vers des travaux non spécialisés.

Marilyn Monroe fut l'une de ces riveteuses : elle travaille quelque temps pour la sociétéRadioplane (en) à l'ignifugation des ailes de petits avions télécommandés et à l'inspection de parachutes. Elle est repérée par des photographes militaires, alors qu'elle travaille dans l'usine de la firme[8].

Recours contemporains à l'image de Rosie

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Icône des féministes

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L'image revient sur le devant de l'actualité en 1982 : l’afficheWe can do it! d'Howard Miller est choisie pour figurer dans un article duWashington Post sur l’art patriotique. À partir de là, elle est très vite réappropriée par les mouvements féministes américains[9]. En juin 2019, le magazine français d'extrême droiteValeurs actuelles utilise l'image iconique de Rosie (We can do it) en couverture pour illustrer le sloganLa Nouvelle Terreur féministe[10]. Depuis 2019[11] et sous l'impulsion deYoulie Yamamoto[12], des groupes féministes français reprennent à leur compte le symbole dans le cadre de différentes manifestations publiques, notamment le, lors d'une manifestation à Paris[13]. Le collectif créé lors de ces mouvements sociaux se fait appeler« Les Rosies » et s'est rapidement dupliqué sur tout le territoire. En mars 2020, la députée européenneManon Aubry s'affiche enRosie la riveteuse auParlement européen[14]. Lors des manifestations contre laréforme des retraites de 2023, elle est mise à l'honneur parAttac lors de chorégraphies associées à des chansons expliquant pourquoi la réforme touche particulièrement les femmes[15].

Dans la culture populaire

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Musique

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Les clips vidéosRaise Your Glass etCandyman, des chanteusesP!nk etChristina Aguilera, font tous les deux référence à l'affiche de Rosie.Beyoncé a également posté une photo d'elle sur Instagram, reprenant l'accoutrement et les codes de couleur de Rosie[16].

Bande dessinée et théories queer

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Devenir Rosie. Rosie la riveteuse et la performativité de genre de l'illustratrice indienne-américaine Shreyas R. Krishnan[17] croise l'histoire de « Rosie la riveteuse » avec lesthéories queer deJudith Butler,Raewyn Connell ouJack Halberstam[18].

Jeu vidéo

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Dans le jeuBioshock, les « Rosies » sont des machines riveteuses protégeant « les petites sœurs »[19].

DansRatchet and Clank: Rift Apart, l'icône a inspiré l'équipe de développement pour nommer son personnage principal, intitulé Rivet[20].

Parc historique national

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LeRosie the Riveter/World War II Home Front National Historical Park commémore l'effort de guerre intérieur desÉtats-Unis durant laSeconde Guerre mondiale.

Galerie

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  • Rosie la riveteuse
  • Dans une usine de bombardiers (1943), photo prise par Alfred T. Palmer.
    Dans une usine de bombardiers (1943), photo prise parAlfred T. Palmer.
  • Une « Rosie la riveteuse » utilisant un tour à métaux (1942).
    Une « Rosie la riveteuse » utilisant un tour à métaux (1942).
  • Riveteuse dans une usine Lockheed Aircraft.
    Riveteuse dans une usineLockheed Aircraft.

Notes et références

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  1. (en)Rosie the Riveter: Real Women Workers in World War II - The Library of Congress.
  2. a etb« L’ouvrière américaine ayant inspiré l’icône féministe « Rosie la riveteuse » est morte », surLe Monde,.
  3. [1], surmadame.lefigaro.fr
  4. (en)« Rosie the Riveter » is not the same as « We can do it! » - Docs Populi.
  5. (en)Rosie the Riveter deNorman Rockwell[image]
  6. Laetitia Henry, « la petite histoire de... Rosie la riveteuse vous connaissez ? »Accès libre, surKatell magazine Bretagne,(consulté le)
  7. Sébastien Poirier, « Besançon : Qui est "Rosie la Riveteuse", l'icône qui s'invite dans les flash mob contre la réforme des retraites ? »Accès libre, surFrance Info,(consulté le)
  8. (en) Penny Colman,Rosie the Riveter Delivered Miracles During WWII, suruso.org, 22 mai 2012.
  9. Rosie la riveteuse : l'image de propagande devenu emblème féministe sur le siteNova.fr.
  10. Le dossier de Valeurs actuelle sur « La Nouvelle Terreur féministe » fait réagir le web sur le siteCheckmgazine.fr.
  11. OihanaGabriel, « "On ne se prend pas au sérieux, mais on prend la réforme des retraites au sérieux": qui sont les Rosies, ce collectif qui met l'ambiance dans les cortèges? », surNotretemps.com,(consulté le).
  12. « Youlie Yamamoto », surLes Jours(consulté le).
  13. Photo publiée dansLe Monde daté dimanche 8-lundi 9 mars,p. 12-13.
  14. Manon Aubry en Rosie la riveteuse au Parlement européen sur le siteOuest-france.fr.
  15. « Comment Rosie la riveteuse est devenue une icône féministe », surL'Obs,(consulté le).
  16. Jean-Frédéric Tronche, « Beyoncé devient "Rosie la Riveteuse" ! », suro.nouvelobs.com,.
  17. Shreyas R Krishnan (trad. Amandine Schneider-Depouhon),Devenir Rosie : Rosie la Riveteuse et la performativité du genre, Cambourakis,, 16 p..
  18. « Pour en finir avec le syndrome de la Schtroumpfette : la revanche de la BD "girly" », surBibliobs(consulté le)
  19. (en) « The Ultimate Guide To The 50 Enemies Of The “BioShock” Universe », surComplex(consulté le)
  20. (en) Rebekah Valentine, « Ratchet & Clank: Rejected Names for Rivet Included Rachette, Gadget, and...Ratchet », surign.com,(consulté le).

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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