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Rosa Bonheur

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Pour les articles homonymes, voirBonheur (homonymie).

Rosa Bonheur
Rosa Bonheur photographiée parEugène Disdéri
en 1865.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Marie-Rosalie Bonheur Juana Maria MaribelVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Période d'activité
Père
Mère
Sophie Marquis(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Autres informations
A travaillé pour
École nationale gratuite de dessin pour les jeunes filles(d)( -)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mouvements
Maître
Personnes liées
Genre artistique
Influencée par
Distinctions
Liste détaillée
Ordre de Saint Charles(d)()
Chevalier de la Légion d'honneur‎()
Chevalier de l'ordre de Léopold()
Commandeur de l'ordre d'Isabelle la Catholique()
Croix du Mérite de Saxe-Cobourg-Gotha pour les Arts et les Sciences(d)()
Chevalier de l'ordre de Saint Jacques de l'Épée(d)()
Officier de l'ordre de Saint Jacques de l'Épée(d)()
Officier de la Légion d'honneur‎()Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Labourage nivernais (1849),Le Marché aux chevaux (1853),La Foulaison du blé en Camargue (1864-1899)
signature de Rosa Bonheur
Signature

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Marie-Rosalie Bonheur diteRosa Bonheur, née le àBordeaux et morte le àThomery, est unepeintre etsculptricefrançaise, spécialisée dans lareprésentation animalière. Adulée, décorée, elle connut une renommée incomparable ; ses œuvres furent célébrées auxÉtats-Unis et enFrance de son vivant. Tombées un temps dans l'oubli auXXe siècle, les œuvres de Rosa Bonheur connaissent un nouveau succès auXXIe siècle.

Biographie

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Charles-Michel Geoffroy,Portrait de Rosa Bonheur (1859), gravure parue dansL'Artiste du.

Famille

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Article détaillé :Famille Bonheur.

Marie-Rosalie Bonheur naît le àBordeaux, au 29, rue Saint-Jean-Saint Seurin (quartier Saint-Seurin), devenu depuis le 55, rue Duranteau[1],[2].

Sa mère, Sophie Marchisio, dite Marquis (1797-1833), née àAltona (Ville libre de Hambourg,Saint-Empire) de parents inconnus, est adoptée par un riche commerçantbordelais, Jean-Baptiste Dublan de Lahet[3], qui lui offre une éducation bourgeoise (dont cours de musique, de chant et de peinture). C'est dans ce cadre qu'elle rencontre le peintreRaymond Bonheur[4], issu d'une famille de cuisinier[5], venu lui donner des cours de dessin. Le couple se marie le[6].

À Bordeaux, Raymond rencontre le peintre espagnolFrancisco Goya qui y vivait en exil et qui devient son ami. Il encourage tous ses enfants dans la voie artistique : Rosa,Auguste etJuliette (qui épouse le fondeur d'artFrançois Hippolyte Peyrol), deviennent peintres, alors que leur frèreIsidore est sculpteur.Francis Galton, le cousin deCharles Darwin, a utilisé les Bonheur comme exemple de « génie héréditaire » dans son essai de 1869 du même titre[7].

D'après les témoignages familiaux, Rosa est une enfant indisciplinée qui peine à apprendre à lire. Pour y remédier, sa mère lui apprend à écrire les lettres de l'alphabet en associant chacune d'elles à un dessin d'animal[7].

Influencé par lesaint-simonisme, Raymond Bonheur décide de partir s'installer à Paris en 1828, rejoint par son épouse et leurs trois enfants l'année suivante (1829)[5]. Rosa a alors sept ans.

L'année 1830 est marquée par la naissance d'un quatrième enfant, Juliette, ainsi que par la mort de Jean-Baptiste Dublan de Lahet qui, sur son lit de mort, avoue à Sophie qu'il est son père biologique. Par la suite, Rosa Bonheur se plaira à imaginer que le mystère de ses origines maternelles cachait quelque secret d'État et qu'elle était de sang royal[réf. nécessaire].

En mai-, il rejoint le couvent laïque des Apôtres saint-simoniens, au 145boulevard de Ménilmontant, et pendant ce temps, Sophie Marquis travaille pour assurer la subsistance du foyer (dont des travaux de couture et leçons de piano)[5]. Raymond Bonheur rentre parmi les siens six mois plus tard () ; la famille vit pauvrement.

Sophie Bonheur meurt l'année suivante[5], fin, et est inhumée le, dans une fosse commune aucimetière de Montmartre. Contrairement à la légende qui voudrait qu'elle soit morte d'épuisement, il est bien plus probable qu'elle soit morte, à 36 ans, ducholéra, qui ravagea la France pendant plus d'une année à partir de (avec plus de 100 000 morts au total, dont près de 20 000 à Paris)[8],[9].

Perdre sa mère à 11 ans fut pour Rosa Bonheur un événement dramatique, d'où le culte qu'elle lui voua toute sa vie, ainsi que son amour du chant.

En 1836, à l'âge de 14 ans, elle fait une rencontre déterminante : celle d'une fillette de deux ans plus jeune qu'elle,Nathalie Micas, qui deviendra sa compagne[10]. Seule la mort de Nathalie, 53 ans plus tard, les séparera.

Son père se remarie en 1842 avec Marguerite Peyrol (1813-1883), avec qui il a un dernier fils, Germain (1848-1881), également peintre. Rosa Bonheur ne s'entend pas avec sa belle-mère et[réf. souhaitée] à la mort de son père, en 1849, elle quitte le domicile familial pour aller vivre chez les Micas[5].

Jeunesse et formation

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Après la mort de sa mère, Rosa Bonheur fréquente l'école élémentaire, puis est mise en apprentissage comme couturière, puis en pension. Son père l'accueille dans son atelier, où se révèlent ses aptitudes artistiques. Il est son seul et unique professeur[5],[11].

Il lui fait découvrirFélicité de La Mennais, qui prétendait que les animaux avaient une âme, ce dont elle reste convaincue toute sa vie, ainsi que les romans « champêtres » deGeorge Sand. Les animaux deviennent alors sa spécialité[12], tant en peinture qu'en sculpture.

Portrait de Rosa bonheur vers 20 ans, peint par son frère François Auguste Bonheur vers 1848. Conservé au musé des Beaux-Arts de Blois.

Elle expose pour la première fois, à 19 ans, auSalon de 1841 avec deux peintures animalières[5]. Elle obtient une médaille de3e classe au Salon de 1845, et une médaille de1re classe (or) au Salon de 1848 pourBœufs et Taureaux, Race du Cantal. Cette récompense lui permet, d'obtenir, à 26 ans, une commande de l'État pour réaliser un tableau agraire (payé 3 000 francs[13]).

Carrière et reconnaissance

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David d'Angers,Rosa Bonheur, médaillon,Paris,BnF.

Le tableau issu de cette commande d'État, leLabourage nivernais, devait rejoindre lemusée des Beaux-Arts de Lyon[14]. AuSalon de 1849, son succès est tel que la direction des Beaux-Arts décide de le conserver à Paris, aumusée du Luxembourg. À la mort de Rosa Bonheur, l'œuvre entre aumusée du Louvre, avant d'être transférée, en 1986, aumusée d'Orsay[15].

À la mort de son père en[16], Rosa Bonheur le remplace à la direction de l'École impériale gratuite de dessin pour demoiselles (ou École gratuite de dessin pour jeunes filles). Elle y conserve ce poste jusqu'en 1860.« Suivez mes conseils et je ferai de vous desLéonard de Vinci en jupons », disait-elle souvent à ses élèves[17].

En 1850, elle fait un voyage dans les hauts pâturages desPyrénées et en rapporte de nombreuses études dont elle se sert tout au long de sa carrière[18]. Elle séjourne aussi, à plusieurs reprises, enAuvergne, et dans leCantal en 1846 et 1847 (et plus tardivement, en 1889[19]).

Le Marché aux chevaux

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Avec son tableau de très grande tailleLe Marché aux chevaux (2,44 × 5 m), présenté au Salon de 1853[20], Rosa Bonheur acquiert une grande notoriété. À une époque où des polémiques opposent sans cesse romantiques et classiques, son tableau« a le rare et singulier privilège de ne soulever que des éloges dans tous les camps. […] C'est vraiment une peinture d'homme, nerveuse, solide, pleine de franchise[21] », dit le critiqueHenry de La Madelène dansL’Éclair, une revue hebdomadaire artistique de l'époque.

Le tableau n'obtient aucune récompense, le jury prescrit ceci :« Par décision spéciale,Mlle Rosa Bonheur etMme Herbelin, ayant obtenu toutes les médailles qu'on peut accorder aux artistes, jouiront, à l'avenir, des prérogatives auxquelles leur talent éminent leur donne droit. Leurs ouvrages seront exposés sans être soumis à l'examen du jury. » Son agent et amiErnest Gambart achète le tableau pour 40 000 francs[22] et le fait voyager dans plusieurs pays, dont l'Angleterre et l'Écosse. Il est acheté par un riche collectionneur américain qui en fait don auMetropolitan Museum de New-York en 1887.

Expositions

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Rosa Bonheur présente à l'Exposition universelle de 1855La Fenaison en Auvergne (2,10 × 4,20 m), conservé de nos jours auchâteau de Fontainebleau, pour lequel elle obtient, pour la seconde fois, une médaille d'or. D'autres œuvres auvergnates sont conservées dans ce même musée.

Entre 1856 et 1867, elle n'expose plus au Salon, toute sa production étant vendue d'avance[23].« Nous avons toujours professé une sincère estime pour le talent de mademoiselle Rosa Bonheur », écritThéophile Gautier cette année-là[24],« avec elle, il n'y a pas besoin de galanterie ; elle fait de l'art sérieusement, et on peut la traiter en homme. La peinture n'est pas pour elle une variété de broderie au petit point ».

À l'Exposition Universelle de 1867, Rosa Bonheur présente dix toiles et y obtient une médaille de2e classe, un véritable camouflet pour elle. Elle décide alors de ne plus exposer au Salon de Paris.

En 1893, lors de l'Exposition universelle de Chicago, quatre tableaux de Rosa Bonheur sont exposés au palais des Beaux-Arts[25]. Il en va de même pourtroislithographies auWoman's Building[26]. Mais dans les deux cas, ce furent des prêts de collectionneurs privés (Gambart, Keppel). En effet, bien qu'il l'ait sélectionnée, le Comité français d'organisation fut obligé de renoncer à envoyer ses œuvres à Chicago, ne pouvant faire face aux frais d'assurance requis pour leur transport[27].

Le château de By

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Atelier de Rosa Bonheur àBy.
Dédicace de Claude-François Denecourt en 1864 à Rosa Bonheur de sa pétition à l'empereur pour la conservation du côté artistique et pittoresque de la Forêt de Fontainebleau
Dédicace de Claude-François Denecourt en 1864 à Rosa Bonheur de sa pétition à l'empereur pour la conservation du côté artistique et pittoresque de la forêt de Fontainebleau.
L'impératrice Eugénie visite Rosa Bonheur à Thomery.

En 1860, Rosa Bonheur s'installe avec Nathalie Micas àBy, coteau viticole près du village deThomery enSeine-et-Marne, dans une vaste demeure au sein d'une propriété de quatre hectares où elle fait construire un très grand atelier[28] parJules Saulnier et aménager des espaces pour ses animaux[29].

Un de ses proches écrit :« Elle avait une ménagerie complète dans sa maison : un lion et une lionne, un cerf, un mouton sauvage, une gazelle, des chevaux, etc. L'un de ses animaux de compagnie était un jeune lion qu'elle laissait courir et s'ébattait souvent. Mon esprit fut plus libre d'esprit quand cet animal léonin a rendu l'âme[30]. » Elle est sensible au devenir de la proche forêt de Fontainebleau, et signe la pétition deClaude-François Denecourt appelant l'EmpereurNapoléon III à la sauvegarder.

En, l'impératrice Eugénie lui rend une visite surprise, pour l'inviter à déjeuner, fin juin, auchâteau de Fontainebleau avecNapoléonIII. Cette visite a donné lieu à une gravure sur bois d'après un dessin d'Auguste Victor Deroy (1825-1906), conservée au musée du château de Fontainebleau[31]. L'impératrice revient à By l'année suivante, le, pour lui remettre, elle-même, les insignes de chevalier dans l'ordre de laLégion d'honneur[32],[33] — faisant ainsi de Rosa Bonheur la première artiste et la neuvième femme à recevoir cette distinction[34], en déclarant :« Enfin, vous voilà chevalier. Je suis tout heureuse d’être la marraine de la première femme artiste qui reçoive cette haute distinction. J’ai voulu que le dernier acte de ma régence fût consacré à montrer qu’à mes yeux le génie n’a pas de sexe »[35]. Elle est aussi la première femme promue officier dans cet ordre, en[36] — soit, selon les termes également en usage dans la presse de l'époque[37], la première officière de la Légion d'honneur[38].

Mémoire pour une installation de sonneries électriques au château de By, à Thomery, pour Rosa Bonheur.
Portrait du Colonel William F. Cody (Buffalo Bill),1889,Buffalo Bill Historical Center.

À partir de 1880, Rosa Bonheur etNathalie Micas passent régulièrement l'hiver àNice, tout d'abord dans la demeure d'Ernest Gambart, la villa L'Africaine, puis à partir de 1895, dans celle qu'elles acquièrent, la villa Bornala. Rosa Bonheur y peint plusieurs toiles[39].

En, alors que l'électricité en est encore à ses débuts en France, elle s'intéresse à la faisabilité d'installer un système de sonneriesélectriques au château de By.

À l'occasion de l'Exposition universelle de Paris de 1889, elle inviteBuffalo Bill dans son domaine après qu'il l'eut invitée à venir assister à sonWest Wild Show. À cette occasion, son agent lui offre un costume deSioux[40] (où apparaît ledrapeau américain). Si Rosa Bonheur était contre lemassacre des Indiens d'Amérique, une amitié naît entre eux et elle fait son portrait[41]. Rosa Bonheur s'était déjà enthousiasmée pour lesIndiens d’Amérique découverts par ses lectures, notamment les œuvres deJames Fenimore Cooper et du peintreGeorge Catlin[42].

Mort

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Ayant contracté une congestion pulmonaire, à la suite d'une promenade en forêt, Rosa Bonheur meurt le au château de By[43], sans avoir achevé son dernier tableauLa Foulaison du blé en Camargue, d'un format monumental de 3,05 × 6,10 m, qu'elle souhaitait (sous l'impulsion d'Anna Klumpke) montrer à l'Exposition universelle de 1900. Ce tableau inachevé est conservé auMusée des Beaux-Arts de Bordeaux[44].

Tombe de Rosa Bonheur aucimetière du Père-Lachaise (division 74).

Rosa Bonheur est inhumée àParis aucimetière du Père-Lachaise (74e division)[45],[46], dans la concession que la famille Micas lui avait léguée[47]. Elle y repose aux côtés de Nathalie Micas, des parents de cette dernière et d'Anna Klumpke.

Le, laSociété des artistes français lui décerne la médaille d'Honneur à titre posthume,Tony Robert-Fleury écrivant alors à Anna Klumpke :« Si nous avions pressenti une fin aussi soudaine, nous aurions voté pour Rosa Bonheur, mais nous ne pouvions prévoir la catastrophe. Nous espérions consacrer sa carrière d'une manière plus solennelle en lui décernant la médaille d'honneur à l'occasion de l'Exposition universelle de 1900. Ainsi nous aurions couronné la carrière d'un des plus grands peintres animaliers duXIXe siècle[48]. »

Les obsèques de Rosa Bonheur ont lieu à Thomery. Et son inhumation au cimetière du Père-Lachaise fait l'objet de nombreux articles dansLa Fronde, journal féministe fondé parMarguerite Durand en 1897[5].Hubertine Auclert regrette qu'elle n'ait pas accepté les honneurs militaires pour ses obsèques, hommage qu'elle aurait pu recevoir en tant qu'officier de laLégion d'honneur[5], que Rosa Bonheur avait clairement refusé.

Vie privée

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« Permission de travestissement » obtenue en 1857.

Au cours de ses années de jeunesse à la campagne, au château Grimont àQuinsac[3], Rosa Bonheur a la réputation d'être un garçon manqué[49], réputation qui la suit toute sa vie et qu'elle ne cherche pas à nier, portant les cheveux courts et fumant par la suite, en privé, cigarettes et cigares.

Elle a toujours refusé de se marier, afin de rester indépendante. À l'époque le mariage faisait des femmes des subalternes de l'homme, et elle considérait que cela l'aurait empêchée de se dévouer à son art[50].

La vie émancipée que menait Rosa Bonheur n'a jamais fait scandale, à une époque pourtant très soucieuse des conventions[51]. Comme toutes les femmes de son temps depuis une ordonnance datant de, Rosa Bonheur devait demander unepermission de travestissement, renouvelable tous les six mois auprès de la préfecture de Paris, pour pouvoir porter des pantalons, notamment dans le but de fréquenter les foires aux bestiaux[52], de voyager ou de monter à cheval[50]. L'une de ces permissions, en date de 1857, nous est parvenue. Nathalie Micas en avait également fait la demande (voir sa permission de 1857 au musée-château de By). Sur toutes les photographies officielles ou lors de leurs sorties à Paris, Rosa Bonheur et Nathalie respectaient cette ordonnance et portaient toujours une robe.

Si lelesbianisme de Rosa Bonheur a été évoqué par plusieurs auteurs[53] et réfuté par d'autres[54],[55], elle a bien écrit ceci dans son testament[56] : «...n'ayant eu ni enfants, ni tendresse pour le sexe fort, si ce n'est une franche et bonne amitié pour ceux qui avaient toute mon estime ». Elle a vécu en réel compagnonnage avec deux femmes.

La première,Nathalie Micas, également peintre et férue de mécanique (elle invente un procédé de freins ferroviaires dont elle dépose le brevet), meurt en 1889[57], soit après plus de 50 ans de vie commune. Dans sonJournal, Rosa Bonheur précise ceci : « Si j'avais été un homme, je l'aurais épousée, et l'on n'eût pas inventé toutes ces sottes histoires... »[58]

Portrait de Rosa Bonheur parAnna Klumpke,1898,New York,Metropolitan Museum of Art.

La seconde est l'AméricaineAnna Klumpke, également artiste-peintre de talent, dont elle avait fait la connaissance à l'automne 1889, après la mort de Nathalie Micas[5], et qu'elle revoit à plusieurs reprises entre 1895 et 1898. Venue à By en pour faire le portrait de Rosa Bonheur[59], cette dernière lui demande de vivre avec elle et de l'aider à écrire ses mémoires[5]. Rosa Bonheur la désigna comme son héritière et légataire universelle[60], tout comme elle l'avait fait, auparavant pour Nathalie Micas.

Héritage

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Rosa Bonheur avait fait d'Anna Klumpke son héritière et salégataire universelle, comme elle en avait le droit[5]. Cette dernière, tout en gardant la demeure de By, préfère vendre (pour apaiser les tensions avec la famille Bonheur)« l'énorme collection d'études accumulées en soixante années de travail (plus d'un million-or)[61] » pour lui reverser la moitié des sommes issues de cette vente. Ainsi, du au, 2 100 œuvres (tableaux, aquarelles, gravures et bronzes) de son atelier ainsi que sa collection particulière seront vendues à lagalerie Georges Petit à Paris[62], provoquant l'effondrement de la cote de l'artiste[63].

En 1908, Anna Klumpke publie une biographie de Rosa Bonheur[64]. Elle crée également unprix Rosa-Bonheur à laSociété des artistes français[5].

Pendant laPremière Guerre mondiale, le château de By sert d'hôpital militaire. Peu avant laSeconde Guerre mondiale, Anna Klumpke regagne les États-Unis (où elle est née en 1856), et y meurt en. Ses cendres seront rapatriées en 1948 à Paris pour être déposées dans la tombe de Rosa Bonheur et de Nathalie Micas[65].

Lemusée de l'atelier Rosa-Bonheur, àThomery (en lisière de laforêt de Fontainebleau), racheté en 2017, a fait l'objet d'une restauration. Ouvert au public, il évoque l'artiste dans la demeure où elle a passé quarante ans de sa vie[66].

Expositions monographiques

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Œuvre de Rosa Bonheur

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Accueil critique

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La carrière de Rosa Bonheur s'est déroulée à l'écart des courants artistiques. Ne s'associant à aucun des courants modernes successifs, romantique, réaliste — lequel étant pourtant d'une esthétique proche — et impressionniste, et bénéficiant toujours d'une clientèle fortunée, dont elle peint les animaux de compagnie, elle a été associée au conservatisme « bourgeois », auquel ces courants se sont tour à tour opposés. Ses positions politiques conservatrices et « agrariennes » ont accentué cette association[69].

Après la chute duSecond Empire, alors que son succès commercial la met à l'abri du souci de plaire à la critique, ceux qui sont en contact avec les tendances du moment commencent à douter :

« Les femmes peuvent-elles être de grands peintres ? On serait tenté de répondre« oui » lorsqu'on regarde lesBœufs de Rosa Bonheur, et de dire « peut-être » ou même « non » lorsqu'on étudie ses figures humaines. »

— Jules Claretie, 1874[70].

Lemodernisme répudie son genre de peinture. D'aprèsAmbroise Vollard,Paul Cézanne la tient pour« un excellent sous-ordre ».« Il me demanda ce que les amateurs pensaient de Rosa Bonheur. Je lui dis qu'on s'accordait généralement à trouver leLabourage nivernais très fort. « Oui, repartit Cézanne, c'est horriblement ressemblant »[71]. »

Le monde de l'art ne l'oublie pas totalement, surtout pour en faire un repoussoir :« Il ne m'échappe certes pas que la littérature bucolique tend à la facilité. Tout l'aspect « Rosa Bonheur » de cet art-là, je le redoute », écritFrançois Mauriac[72].

De mai à, une grande rétrospective sur Rosa Bonheur s'est tenue aumusée des Beaux-Arts de Bordeaux, ensuite reprise fin 1997, aumusée des Peintres de Barbizon puis, début 1998, à New-York, aumusée d'Art Dahesh.

En 2017, à l'occasion de laWorldPride[73],[74], Rosa Bonheur a été considérée comme une « artisteLGBT », comme en témoigne sa présence dans l'expositionLa mirada del otro dumusée du Prado deMadrid.

Rosa Bonheur, une femme engagée dans son art

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Le Labourage nivernais (1849).
Jeune taureau sautant la barrière (1849).

En 1865, elle est la première artiste femme à être nommée au grade dechevalier de la Légion d'honneur. L'impératrice Eugénie la lui remet en mains propres, voulant démontrer que« le génie n'avait pas de sexe »[75],[76]. Et en 1894, elle est la première femme à être promue officier de la Légion d'honneur.

Elle accède à la grande peinture malgré toutes les barrières imposées aux femmes avec son tableauLe Labourage nivernais en 1849, par le thème, la taille (1,34 × 2,6 m[77]) et la composition[78]. Cette œuvre fait référence àLa Mare au diable deGeorge Sand[78]. Les bovins traversent le tableau sur une ligne horizontale[78].

Elle dessine une stratégie commerciale pour assurer son indépendance financière[78]. Elle constitue un atelier de production avecNathalie Micas etJuliette Bonheur. Ses œuvres sont reproduites enestampes par lamaison Goupil qui souhaite mettre l'art à la portée de tous, lui assurant une large diffusion[5]. Elle donne interviews et photographies pour forger une légende autour de son personnage[78]. Elle part en tournée avec son marchand d'art pour trouver son réseau de vente et faire la promotion de ses tableaux[5].

Elle est la première artiste dans l'histoire de la peinture dont le marché de l'art spécule sur les tableaux de son vivant[78].

En 1896, sans adhérer à l'Union des femmes peintres et sculpteurs, elle donne son soutien à ses "sœurs de pinceau" pour aider l'association à assoir sa notoriété, et acceptera d'en devenir Présidente d'honneur et d'y exposer[79].

Au début duXXe siècle, Rosa Bonheur sert de modèle aux artistes femmes. Et elles y feront référence lorsqu'elles revendiqueront le droit pour les femmes d'être membres du Jury duSalon des artistes français[5].

En 1980, la biographe Danielle Digne associe Rosa Bonheur aux débuts duféminisme, en raison de la vie très libre qu'elle a menée, alors qu'en 1997 on juge ses œuvres, proches dukitsch[80] et du mièvre[81].

Œuvres

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Article détaillé :Liste de peintures de Rosa Bonheur.

En Espagne

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El Cid, tête de lion, 1879.

Aux États-Unis

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En France

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En Pologne

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Œuvres référencées

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  • Portrait de Sultan et Saïda, vers 1888, deux des lions du dompteurFrançois Bidel[84], non localisé

Portraits représentant Rosa Bonheur

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Rosa Bonheur dans son atelier parGeorges Achille-Fould (et Rosa Bonheur),1893.

Distinctions

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Hommages

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LeMonument à Rosa Bonheur, àFontainebleau (1901), détruit en 1942 (taureau fondu mais plaques sauvées et conservées à New-York).
Gaston Leroux,Monument à Rosa Bonheur (1910), marbre,jardin public de Bordeaux.

Larue Rosa-Bonheur située dans le15e arrondissement de Paris a été nommée en son honneur (dès 1900), ainsi qu'une rue de Bordeaux (ancienne rue Cousse avant 1901), et une rue deNantes, tout comme les collèges Rosa-Bonheur deBruges en Gironde, duChâtelet-en-Brie et deBray-et-Lû, les écoles primaires deBassens et deMagny-les-Hameaux, et des écoles maternelles àMontceau-les-Mines, àLa Réole et àAmiens. Il existe également des rues à son nom àThomery,Melun,Fontainebleau,Nice,La Rochelle,Lyon,Belfort,Perpignan,Roubaix,Vesoul,Wasquehal etSaint-Aubin-de-Médoc. La maison des arts plastiques deChevilly-Larue porte son nom, l'artiste ayant habité la commune de 1845 à 1858.

UnMonument à Rosa Bonheur, surmonté d'un taureau en bronze, agrandissement d'une statuette de l'artiste, a été offert en 1901 parErnest Gambart, et érigé àFontainebleau sur laplace Denecourt, devenue place Napoléon Bonaparte. Le socle était orné de trois bas-reliefs d'Isidore Bonheur, composés d'après des œuvres majeures de sa sœur, et d'un portrait en médaillon de Rosa Bonheur par son neveu,Hippolyte Peyrol. Le taureau a étéenvoyé à la fonte en 1942, sous lerégime de Vichy. Les trois bas-reliefs latéraux ont pu cependant être sauvés et sont conservés àNew York, auMusée d'Art Dahesh[91].

UnMonument à Rosa Bonheur (1910) en marbre parGaston Leroux, la représentant assise et tenant une palette, orne lejardin public de Bordeaux. Le modèle en plâtre a été acquis par la Ville de Bordeaux en 1903[92].

En 1942, Jacques Prévert écrit un poèmePresque (publié en 1946), en hommage au monument de Rosa Bonheur à Fontainebleau.

La guinguette Rosa Bonheur des Buttes Chaumont.

En hommage à la peintre, quatre guinguettes parisiennes portent le nom deRosa Bonheur[93]. La première ouvre en 2008 dans leparc des Buttes-Chaumont. Elle est évoquée longuement parVirginie Despentes dans sa série de romansVernon Subutex[94]. La deuxième en 2014 en bords de Seine auport des Invalides, la troisième en 2017 àAsnières-sur-Seine et la quatrième en 2021 dans lebois de Vincennes.

En, dans le cadre de la rénovation de sa signalétique, l'université Bordeaux-Montaigne annonce qu'un de ses deux principaux bâtiments portera le nom de Rosa Bonheur[95].

Uncratèrevénusien,Rosa Bonheur, est nommé en son honneur[96].

Le, à l'occasion du200e anniversaire de sa naissance, le moteur de rechercheGoogle lui a consacré unDoodle[97],[98]. De juin à septembre, leMusée des Beaux-Arts de Bordeaux propose une rétrospective de l'œuvre de l'artiste, reprise auMusée d'Orsay à Paris d'octobre à[99],[100].

Documentaire

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Notes et références

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  1. Communiqué de presse de la mairie de Bordeaux, à la suite de la pose d'une plaque commémorative sur sa maison natale le.
  2. « BORDEAUX 1 E 111 - Registre des actes de naissance de Bordeaux, section 1, 1822 - 1822 (acte n° 267 ; vue 41/190 ; page de droite) », surArchives Bordeaux Métropole(consulté le).
  3. a etbKlumpke 2001,p. 83.
  4. Raimond Bonheur orthographie son prénom avec un « i » (Borin 2011,p. 10).
  5. abcdefghijklmno etpChristine Bard et Sylvie Chaperon (Notice rédigée par Catherine Gonnard),Dictionnaire des féministes : France,XVIIIe – XXIe siècle, Paris,Presses universitaires de France,, 1700 p.(ISBN 978-2-13-078720-4,OCLC 972902161,BNF 45220443,lire en ligne),p. 177 à 179
  6. « Acte 65 - Bordeaux-Registres d'état civil-1ère section-Mariages -3 janvier-21 novembre 1821 3 janvier-21 novembre 1821 Cote : 4 E 993 » (acte de mariage), surArchives départementales de la Gironde(consulté le)
  7. a etb(en) « Blonde d'Aquitaine », surCatalogue Christie's(consulté le).
  8. Les registres journaliers d'inhumations dans les trois cimetières parisiens ouverts à l'époque listent des pages entières de mises en fosse commune, pendant toute cette période
  9. Il est d'ailleurs précisé dans l'ouvrage d'Anna Klumpke que Rosa Bonheur est tombée gravement malade peu de temps avant la mort de sa mère, et que cette dernière n'arrêtait pas de pleurer
  10. Musée d'Orsay, « Rosa Bonheur (1822-1899) », surmusee-orsay.fr,(consulté le).
  11. Comme l'indique Eugène de Mirecourt (Rosa Bonheur, Gustave Favard éditeur, 1856,p. 32), il y a eu une erreur dans un catalogue de Salon qui donnait Rosa Bonheur comme élève du peintre Léon Cogniet. Cette erreur a d'ailleurs été confirmée par Cogniet.
  12. Lepelle de Bois-Gallais 1856,p. 12.
  13. Digne 1980,p. 65.
  14. Rosa Bonheur -Labourage nivernais, notice sur le site du musée d'Orsay.
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  29. Ces animaux ont été ses modèles : moutons, chevaux et même quatre lions, dont Fatma. Sa dépouille est encore visible dans l'atelier du peintre
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  33. Pierre Milza,NapoléonIII, Perrin, 2004,p. 282.
  34. Elle fut même annoncée parLe Petit Journal comme la seconde femme à recevoir cette distinction après une religieuse, Sœur Marthe, ce qui provoqua un afflux de protestations dans le courrier des lecteurs, mentionnant différentes femmes ayant reçu avant elle le titre de « chevalière de la légion d'honneur », généralement pour actes de bravoure. Voir« Les chevalières de la Légion d'honneur », Le Petit Journal,.
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  55. PourMarie Borin 2011,p. 8 « l'hypothèse de l'homosexualité de Rosa Bonheur […] était, à ses yeux [Rosa Bonheur], le résultat d'une fausse interprétation de sa vie et une incompréhension totale ». Dans son ouvrage, l'auteur ne trouve aucune confirmation de l'homosexualité supposée de Rosa Bonheur dans les publications duXIXe siècle. Par ailleurs, pour Albert Boime, « il n'y a pas d'indice que ses relations intimes avec des femmes aient été consommées sexuellement. La répression de la sexualité avouée, particulièrement pendant l'ère victorienne, dans beaucoup de relations profondément engagées, n'était pas rare, et c'est un choix évident dans une société où l'« amitié romantique » est tolérée si la sexualité est niée » (Boime 1981,p. 386).
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  58. Anna Klumpke,Rosa Bonheur, sa vie son œuvre, 1908,p. 359.
  59. Elle en fera 3 entre 1898 et 1899
  60. Testament de Rosa Bonheur :« Je donne et lègue àMlle Anna-Elisabeth Klumpke, ma compagne, collègue peintre et mon amie, tout ce que je possèderai à mon décès […] »
  61. Juliette Benzoni,Cent ans de la vie de château, C. de Bartillat, 1991,p. 207 à 212.
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Annexes

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Bibliographie

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