| 40 425(6,96 % de la population du județ) (2011) | |
| 33 697(6,13 % de la population du județ) (2011) | |
| 26 281(5,06 % de la population du județ) (2011) | |
| 28 911(4,37 % de la population du județ) (2011) | |
| 22 974(8,05 % de la population du județ) (2011) | |
| Population totale | 621 573(3,3 % de la population totale de la Roumanie) (2011) |
| Langues | Romani (roumain,hongrois,turc) |
|---|---|
| Religions | Christianisme majoritaire (Orthodoxie,pentecôtisme,catholicisme), minoritémusulmane enDobroudja |
| Ethnies liées | Roms |
LesRoms [ròm][1](enRomani :Roma, enRoumain :Rromi), aussi dénommésTsiganes sont ungroupe ethnique initialement originaire de l'Inde, présent enRoumanie comme dans d'autres pays d'Europe. Selon le recensement officiel roumain de 2011, on comptait 619 007 personnes, soit 3,25 % de la population du pays[2]. Ces chiffres sont cependant considérés par les démographes et les sociologues comme sous-évalués pour deux raisons : la difficulté des enquêteurs du recensement à recueillir des informations fiables de la part des communautés tsiganes, et le souhait de nombre de ces derniers de ne pas se déclarer eux-mêmes « Rom » officiellement[3],[4]. Selon leConseil de l’Europe, ils seraient environ 2 500 000, soit 12% de la population du pays[5]. Ils font partie, tout comme la communauté Magyare, desminorités ethniques de Roumanie reconnues comme telles par la Constitution. LesRoms ont migré auMoyen Âge de l'Inde vers l'Europe et leurs langues, proches dusindhi et dupendjabi, proviennent dusanskrit, tandis que lesRoumains sont des aborigènes desBalkans et leurlangue romane, leroumain, est un héritage de laromanisation desThraces/Daces. Les Roms sont présents depuis environ un millénaire dans toute l'Europe et la proche-Asie, ainsi que dans certains pays arabes et, depuis une centaine d'années, en Amérique (États-Unis,Mexique etBrésil).

En Roumanie, le terme « Roms », adopté par l'Union romani internationale (IRU)[6], s'écrit « Rromi », avec deux r, pour éviter les confusions avec les nombreux mots dérivant deRome. Les Roms y sont cependant plus communément appelésȚigani (Tsiganes) mais d'autres noms existent, telsBăieși, Căldărari, Cârpari,Lăutari, Rudari et autres, souvent dérivés de leurs métiers. Le terme deRromi, mis en avant depuis 1995[7] gagne du terrain notamment dans les médias et domine dans la littérature spécialisée, mais pas dans le langage courant où « Tsigane » reste le plus employé, y compris par les intéressés (certains précisant même « nous, nous sommes Tziganes, pas Roms, pas Gitans, pas Manouches »). Le termeRoms,phonétiquement proche du mot roumainromân (roumain), n'a aucun lienétymologique ousémantique avec ce dernier :Rom est unendonyme signifiant enromani « homme accompli et marié au sein de la communauté »[8].
Avec la scolarisation obligatoire, la très grande majorité des Roms de Roumanie sont bilingues Romani/Roumain.
Les Roms de Roumanie ont des conditions de vie très précaires. En 2022, 70 % d'entre eux sont sans-abri, soit la proportion la plus élevée de l'Union européenne[9].
Les Roms sont arrivés en Roumanie auXIVe siècle, à travers l'Asie centrale et l'Anatolie où ils s'étaient mis, comme charrons, éleveurs de chevaux, servants et éclaireurs, au service desMongols et desTatars, qui les protégèrent et leur laissèrent, en échange, une part du butin[10]. Avec laHorde d'or etTamerlan, les Roms parvinrent ainsi enMoldavie, d'où ils passèrent enTransylvanie et enValachie[11].
les roms musulmans (Xoraxanes) turcophones vivent enDobroudja depuis l'époque ottomane. Ils ne sont pas liés à la Roms chrétienne de Roumanie. LesXoraxanes ont des ancêtres turcs. Là, ils vivent avec des turcs et des tatars.Beaucoup ont émigré en Turquie[12].
Les Roms, une fois parvenus dans ces troisvoévodats, se mirent sous la protection desboyards et des monastères, continuant à exercer leurs métiers traditionnels au service de leurs nouveaux maîtres à travers une servitude de type féodal nomméeRobie, ce qui ressemble à la fois à leur nom deRoma et au mot slave « Robota » : travail. Dans les documentsphanariotes en grec, cette servitude personnelle était appelée εναπογραφεία, εργατεία ou υποτέλεια (énapographie, ergatie, hypotélie), différente de la δουλεία (esclavage proprement dit)[13],[14],[15]. AuXVe siècle, la plupart des groupes de Roms se trouvaient dans le statut deRobie.

La présence des Roms sur l'actuel territoire de la Roumanie a été mentionnée pour la première fois dans un document datant du 3 octobre1385, par lequelDanIer, prince deValachie, faisait donation de 40 familles derobs roms au monastère de Tismana. LaRobie est un statut traduit en français et en roumain moderne par « esclavage », mais qui s'apparente davantage à un contrat féodal de servitude personnelle. Lerob appartenait certes à son maître qui pouvait le vendre, mais ce maître ne pouvait être qu'unvoïvode, unboyard ou unmonastère, et lerob lui-même pouvait racheter sa liberté, et la revendre ailleurs : c'est pour cela que traditionnellement les Roms portent leur or sur eux, bien visible, sous forme de colliers, bijoux ou dents, afin de montrer leur solvabilité et leur capacité à se racheter. Il est la marque de leur dignité. Le motrob dérive duslaverobota, le travail. En1428, levoïvode moldave Alexandre le Bon fait don de 31 familles tsiganes au monastère Bistrița enMoldavie. Ces principautés roumaines, vassales desOttomans, jouissent de leur autonomie contre paiement d’un tribut àIstanbul.

L'entrée de la plupart des Roms en « Robie » va contribuer au paiement de ce tribut, tandis que les monastères envoient d'immenses richesses auMont Athos. Les Roms appartiennent dès lors soit auvoïvode, soit aux monastères, soit aux propriétaires terriens : les boyards. Les robs du voïvode sont libres d’aller et venir, mais payent tous les ans une redevance pour ce droit. Ils pratiquent toutes sortes de métiers : commerçants ambulants, forains, ferronniers, forgerons, rétameurs, bûcherons, maquignons, fossoyeurs, chiffonniers, saltimbanques, musiciens. Quant aux monastères et aux boyards, ils utilisent leurs « robs » comme domestiques ou comme contremaîtres pour faire travailler les paysans serfs. Ils offrent à quelques-uns une formation et des postes de majordomes ou de comptables. Les « robs » peuvent être donnés, légués ou vendus aux enchères.
AuXVIIIe siècle, des fils deboyards étudiants àParis, initiés à l'esprit desLumières, lancent un mouvement abolitionniste. Le processus se fait en plusieurs étapes. En1825, enMoldavie, leHospodarIoniță Sandu Sturza délie les Roms de leurs liens envers les monastères et les boyards. Cet acte officiel part d'une bonne intention : mettre fin à la « robie ». Mais en pratique, cela laisse les Roms sans protection face aux agriculteurs sédentaires qui réclament des réformes agraires. De nombreux Roms reprennent alors le nomadisme, alors qu'ils s'étaient sédentarisés en majorité autour des domaines seigneuriaux (konaks) et abbatiaux. De toute façon, Sturdza est renversé en1828 et la « robie » est aussitôt rétablie.
Dans les années 1830, certains socialistes, notamment Teodor Diamant, reprennent l'idée duphalanstère deCharles Fourier afin d’améliorer la vie des Tziganes[17].
En1856, sous l'influence des idées propagées par larévolution de 1848 et parVictor Schœlcher, le prince humanisteAlexandru Ioan Cuza sécularise les immenses domaines ecclésiastiques et abolit la « robie » en Moldavie etValachie[18]. Toutefois il faut attendre1923 pour que des lois leur donnent des droits égaux aux sédentaires et les protègent contre les discriminations[19]. Mais ces lois sont remises en question entre1940 et1944[20].
En 1930 il y avait 2 164 tsiganes représentant 0,3 % de la populationbucovinienne[21].
Porajmos[22] désigne l'extermination des Roms par le régime nazi.
Au début de laSeconde Guerre mondiale, le roiCarolII mène d'abord une politique favorable aux Alliés (la Roumanie sauve l'armée, le gouvernement et le trésorpolonais, et les transporte par saflotte enterritoire britannique). Mais l'effondrement de laFrance le contraint à faire des concessions aux Allemands et aux nationalistes, pour finalement abdiquer en octobre1940 en faveur de son fils Michel. Un gouvernement de coalition constitué d’officiers d’extrême-droite, sous la direction du généralIon Antonescu et de représentants de laGarde de fer arrive au pouvoir. Le, la Roumanie rejoint officiellement lespuissances de l’Axe. Le ministère de l’intérieur interdit aux Roms « nomades » de « rôder pendant l’hiver ».
En1941, Hitler offre laTransnistrie à la Roumanie en compensation de laTransylvanie du Nord, cédée à laHongrie. Le1er juin débute ladéportation de « nomades et semi-nomades » en Transnistrie. Suivent, à partir de septembre1942, des déportations de Roms sédentaires. En même temps, le régime procède à l'élimination des Juifs : plus de 300 000, soit près de la moitié d'entre eux périssent. En Transnistrie, les conditions de vie sont effroyables pour tous : famine, froid, épidémies. Le grand rabbinAlexandre Safran intercède aussi en faveur des Roms et les déportations cessent[23]. L’universitaire américain R.J Rummel estime que de 1941 à 1943, 36 000 Roms sont morts en déportation en Transnistrie. En Roumanie, le chiffre de plus de 50 000 Roms morts en déportation circule souvent, et revient régulièrement avec les nouvelles recherches des historiens Roumains, car à l'époque, il n'y avait pas d'observateurs étrangers pour porter un regard indépendant sur l'ampleur des déportations, et de plus, les exécutions sommaires de Roms sur le territoire Roumain (dont celles effectuées par des milices d'extrême droite Roumaines) ne sont pas prises en compte. Après 1945, l'ampleur de ce génocide va curieusement être pratiquement occulté, de sortes que c'est vraiment à partir des années 1960 que les premières recherches sérieuses sur le sujet vont être entreprises, et encore, car elles ne vont concerner que quelques régions de Roumanie, et de Transnistrie. Le sujet ne sera hélas lancé véritablement que à partir de la fin des années 1980, après la révolution Roumaine, mais après une période de plus de 45 ans des faits, de nombreux témoins sont décédés, la mémoire des survivants, souvent, n'est plus aussi précise, d'autant plus que le sujet restait douloureux pour les Roms victimes survivants. De plus, la mémoire du Porajmos est surtout orale, de nombreux Roms étant analphabètes, et du fait que de très rares témoignages furent écrits après 1945. Mais surtout, les gouvernements Roumains successifs après 1945, dont celui Communiste, ne communiquèrent aucune requête à l' ONU pour enquêter sur ce massacre.
Il n'y a eu aucune discussion sur ce sujet durant leProcès de Nuremberg et la reconnaissance internationale du « génocide rom » est surtout le fait des communautés Roms et des organisations de défense des droits de l'homme. Depuis, l'ONU, héritière de ce procès via la Cour pénale Internationale de La Haye, n'a toujours pas fournie d'explication sur l'absence de discussion à propos du Porajmos.
EnRoumanie, leCommunisme a duré du au. Durant cette période dedictature, les Roms, comme toute la population, ont subi un contrôle étroit de leur vie et de nombreuses tentatives de sédentarisation forcée. Toutefois, leur position modeste économiquement et socialement (ils formaient ce que dans la nomenclature officielle l'on appelait un « sous-prolétariat») leur a épargné les persécutions ciblées dont furent victimes les anciens bourgeois, les anciennes classes moyennes, les intellectuels, les religieux, les syndicalistes ou les minorités « remuantes » tels lesHongrois. Pour la plupart, les Roms de Roumanie ont été ouvriers agricoles ou agents de lavoirie, du recyclage et du ramassage des déchets. Beaucoup ont aussi travaillé dans les métiers dutransport. Certains ont même réussi à faire fortune dans l'économie parallèle, indispensable à la survie des populations dans un système de pénurie institutionnalisée[24].

Après la chute duCommunisme, dans les années 1990-2000, laterre arable a souvent été un enjeu dans des conflits dont les Roms furent les « pions ». Lorsque les paysans ont réclamé la restitution de leurs terres aux ex-communistes (anciens directeurs dekolkhozes devenus PDG d'entreprisesagro-alimentaires), ces derniers ont placé des ouvriers agricoles, souvent Rom, sur ces terres, pour ne pas les rendre (la loi protégeant les cultivateurs occupant le terroir, contre les revendications de propriétaires antérieurs). Ils ont même offert à ces Roms de quoi construire des maisons (selon la loi de l'époque, une construction rendait la parcelle définitivement incessible). Exaspérés, les paysans ont, ici ou là, expulsé les Romsmanu militari et brûlé leurs maisons. Avec l'entrée de ces pays dans l'Union européenne, un système de compensation a mis fin à ces conflits, parfois présentés par une presse avide de sensations comme des « guerres ethniques ».
Depuis 2002 les citoyens roumains peuvent circuler librement dans l'Union européenne sans visa et on assiste à une émigration des Roms les plus pauvres vers les pays d'Europe occidentale, dont laFrance, dans des proportions tout à fait comparables au taux d'émigration national de 10 % : 90 000 Roms roumains seraient installés en Europe occidentale (dont 12 000 en France), les Roumains non-Roms étant quant à eux plus de 2 millions (essentiellement enItalie et enEspagne, où Roms et non-Roms travaillent à bas prix dans les exploitations horticoles).
L'entrée de laRoumanie dans l'Union européenne, le, a facilité la circulation des Roms roumains ainsi que de tous les Roumains, ceux-ci n'ayant plus besoin devisa pour entrer en Union européenne.
Selon Nicolae Păun, député et porte-parole du parti des Roms (Partida le Romenge), les trois quarts des Roms de Roumanie, sédentaires et intégrés à la société roumaine, sont comptés comme « Roumains » par le recensement de 2011, qui ne reconnaît que 620 000 Roms, alors qu’ils seraient près de deux millions[25]. Nicolae Păun déplore que les médias, tant roumains qu’internationaux, ne donnent la parole qu’aux nationalistes et aux extrémistes de chaque communauté, occultant ainsi la bonne intégration, le travail et la culture de la majorité des Roms : selon lui, « en Roumanie comme ailleurs, pour être compté comme « Rom », il faut avoir ou poser des problèmes »[26].
Cependant, jusqu'en 2014, les ressortissants de laBulgarie et de laRoumanie n'étaient pas totalement bénéficiaires du principe de libre circulation européen et, pour travailler officiellement, eurent besoin d'un titre de séjour et d'une autorisation de travail. De plus, ladirective communautaire de 2004 sur la libre circulation des ressortissants de l'UE n'a pas été totalement transposée en droit français, notamment ses dispositions relatives aux garanties accordées aux personnes expulsées[27]. Depuis le, les Roms ont le droit de travailler sur le territoire français sans obligation de détenir un titre de séjour[réf. nécessaire].
Le nombre de Roms en France se situerait entre 20 000 et 25 000. Selon laDihal il y aurait en 2013 près de 400 campements illicites dans lesquels vivraient près de 17 000 personnes, toutes origines ethniques[28].
Lesexpulsions de Roms hors deFrance sont passées de 2 000 en 2003 à environ 8 000 en 2008[29]. Depuis 2007, le nombre de reconduites à la frontière de Roms roumains enFrance se situe entre 8 000 et 9 000 par an, représentant environ 30 % des objectifs chiffrés dereconduite à la frontière. Ces retours furent assortis de primes de 300 € par adulte et 100 € par enfant et de la prise en charge du billet d'avion. Elles ont été supprimées fin 2012 par le ministre de l'intérieurManuel Valls.
8 030 Roms de Roumanie et de Bulgarie en situation irrégulière ont ainsi été reconduits par la France dans leur pays d'origine entre le1er janvier et le 25 août 2010. Selon l'ancien ministreÉric Besson, 1291 l'ont été de manière contrainte, et 6739 de manière volontaire, au moyen de 27 vols « spécialement affrétés »[30].
Fin juillet2010, le présidentNicolas Sarkozy décide, à la suite de deux faits divers impliquant des membres français de la communauté desgens du voyage, de l'organisation de retours massifs de Roms en Roumanie[31], déclenchant une vaste polémique[32].
Une circulaire du ministère de l'Intérieur diffusée le demande auxpréfets de faire évacuer « 300 campements ou implantations illicites d'ici trois mois, en priorité ceux des Roms », et d'engager une « démarche systématique de démantèlement des camps illicites, en priorité ceux de Roms »[33]. D'après certains experts endroit constitutionnel, l'expression « en priorité ceux des Roms » contrevient aux principes de non-discrimination, tandis que l'ensemble de la circulaire contrevient à ceux de libre circulation des personnes et de leur droit de séjour garantis par les traités européens et détaillés par la directive de 2004 (38/2004). Elle serait aussi potentiellement contraire à laConvention européenne des droits de l'homme qui interdit les discriminations fondées sur la nationalité, la race ou l'appartenance ethnique[34].
Le, lePapeBenoît XVI exhorte les pèlerins à savoir « accueillir les légitimes diversités humaines », ce qui a été interprété par certaines personnes comme une critique de l'action menée par les autorités françaises spécifiquement contre les Roms[35], interprétation contestée par d'autres personnes[36],[37].
Le, leComité pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale (CERD) de l'ONU demande à la France de « garantir l'accès des Roms à l'éducation, à la santé, au logement et autres infrastructures temporaires dans le respect du principe d'égalité » et se demande pourquoi elle n'a « toujours pas mis à la disposition desgens du voyage le nombre nécessaire d'aires d'accueil conformément à la loi du diteloi Besson »[38]. Le coût annuel de la reconduite des Roms pour le budget de la France est estimé entre 200 et 250 millions d'euros (selon les chiffres duSénat français).
Le, leParlement européen adopte une résolution dans laquelle il presse laFrance de « suspendre sur le champ » les expulsions de Roms. Le texte, déposé par les groupes S&D, ALDE, Verts/ALE et GUE/NGL, demande à la France et aux autres États membres de « suspendre immédiatement toutes les expulsions de Roms ». Les députés prétendent également que le relevé desempreintes digitales des Roms expulsés est illégal et contraire à laCharte des droits fondamentaux de l'Union européenne[39],[40].
Le,Viviane Reding,commissaire européenne à la Justice, aux Droits fondamentaux et à la Citoyenneté, fait part de son « intention de lancer deux procédures d'infraction contre la politique de la France à l'égard des Roms »[41].
Le, de nouveauViviane Reding a dû dénoncer les propos tenus parManuel Valls[42] et parÉric Ciotti[43], stigmatisant les Roms dans leur ensemble comme une population « refusant l'intégration » et « n'ayant pas vocation à être en France », et la Roumanie et Bulgarie comme étant « responsables » de cette situation[44], ce qui a fait dire à divers commentateurs que « les discoursghettoïsants diffusant du F.N. aussi bien à droite qu'à gauche, suivent tous le même schéma : "chacun dans sa réserve et tout ira bien", les arabes marseillais ne devraient pas sortir des quartiers nord deMarseille, les Roms ne devraient pas sortir despays de l'Est et, peut-être, les catalans ne devraient pas sortir deCatalogne »[45][source insuffisante].
Dans un rapport[46] de septembre 2013Amnesty International "constate que les populations roms migrantes continuent à être victimes d’expulsions forcées ; elles continuent à être chassées de leurs lieuxde vie de façon répétitive sans être consultées, informées et relogées de façon adéquate, en infraction avec des engagements internationaux pris par la France."[47]
Le gouvernement a procédé en 2013 à un nombre record d'évacuations de campements roms, 165 au total, avec près de 20 000 personnes expulsées, deux fois plus qu'en 2012, selon le rapport présenté le par laLigue des droits de l'homme (LDH) et l'European Roma Rights Center[48]. Selon l'associationPEROU une évacuation, comme celle de Ris-Orangis en décembre 2013, coûte 125 000 euros.
Le marque la fin de la "période transitoire" imposée aux ressortissants roumains et bulgares par letraité d'adhésion de leurs deux pays à l'Union européenne du. Ces ressortissants ne sont plus obligés de passer par la procédure de l'autorisation préalable de travail pour occuper un emploi salarié. Cependant les préfectures peuvent "continuer à notifier des refus de séjour accompagnés d'une mesure d'éloignement, estimant que les personnes concernées sont des « inactifs » ne démontrant pas réunir les deux conditions exigées pour prétendre à un droit au séjour : ressources suffisantes et assurance maladie."[49]

La population de Roms selon les recensements présente des chiffres très variables dus aux limites floues de la communauté, avec de nombreuses unions mixtes, et aux définitions plus ou moins restrictives (en 1966 seuls les locuteurs usuels et exclusifs de la langueromani ont été décomptés comme « Tsiganes ») :
Selon lerecensement 2011, 76,36 % des Roms de Roumanie sont de confessionorthodoxe roumaine, 11,46 % sont pentecôtistes, 3,35 % sontcatholiques romains, 2,65 % sontprotestants réformés, 1,42 % sont baptistes, 1,09 % sont adventistes du septième jour, 1,05 % sontgreco-catholiques, 0,54 % sontmusulmans, 0,31 % sont sans religion et 1,77 % sont d'une autre religion[50].
En tant queminorité ethnique reconnue officiellement, les Roms sont représentésde façon permanente par un député dans laChambre des députés de Roumanie, soit comme représentants duParti des Roms « Pro-Europe » (Partida le Romenge), soit sur d'autres listes[51].
Nicolae Păun, député et porte-parole duParti des Roms « Pro-Europe » affirme que les trois quarts des Roms de Roumanie, sédentaires et intégrés à la société roumaine, se sont identifiés comme« Roumains » lors du recensement de 2011, qui ne compte que 620 000 Roms, alors qu'ils seraient près de deux millions[26]. Nicolae Păun déplore que les médias, tant roumains qu'internationaux, ne donnent la parole qu'aux nationalistes et aux extrémistes de chaque communauté, occultant ainsi la bonne intégration, le travail et la culture de la majorité des Roms. Selon lui,« en Roumanie comme ailleurs, pour être compté comme« Rom » il faut avoir ou poser des problèmes »[26]. En France, pourEduardo Rihan Cypel et Désiré Vermeersch[52], porte-parole occasionnels desgens du voyage, leracisme anti-Roms est unepeur viscérale très ancienne qui s'inscrit dans la« nomadophobie » séculaire dessédentaires.
Illustrant les propos de Nicolae Păun, d'Eduardo Rihan Cypel et de Désiré Vermeersch, les nationalistes Roumains reprochent aux Romssui generis, en une généralisation abusive, de« ne pas s'intégrer dans la société roumaine et de se proclamer éternelles victimes d'une société qui les rejetterait ». Selon ces nationalistes qui veulent ignorer l'intégration réussie de la majorité des Roms (comptés comme Roumains), il y aurait un« divorce entre Roumains et Tsiganes, dont l'une des conséquences est l'émigration importante de la communauté Rom vers l'Europe de l'Ouest » et« les valeurs sociales et culturelles de la communauté Rom, empreintes denomadisme millénaire, seraient distinctes de laculture roumaine oufrançaise, de sorte que les Roms n'auraient pas leur place » dans ces pays. Ainsi, le député françaisLionnel Luca, d'origine roumaine, affirmait en 2010 que les Roms de Roumanie y sont tous misérables et persécutés, et que la Roumanie« doit rendre des comptes pour cela »[53], tandis queManuel Valls déclarait l'été 2013 que« Les Roms ont vocation à rester en Roumanie ou à y retourner »[54].
Afin de combattre le rejet des Roms et de mieux les faire connaitre, les instituts culturels roumains à l'étranger s'efforcent de promouvoir la culture rom à travers des conférences, des concerts, des expositions[55].
Outre les documentaires spécifiques, les Roms (de Roumanie et des pays voisins) et leur manière de vivre ont inspiré lescinéastes suivants :
| Communautés ethniques officiellement reconnues | |
|---|---|
| Autres minorités ethniques anciennes | |
| Autres minorités ethniques récentes | |
| Roumains | |