LaRomanesca est unebasse obstinée utilisée pour ladanse, dans descompositions devariations et des airs auxXVIe et XVIIe siècles principalement, mais jusqu'auXIXe siècle. LaRomanesca est toujours pratiquée et très populaire, notamment au Mexique dans la musique traditionnelle.
LaRomanesca, avec sa progression descendante enquartes aboutissant à latonique : III – VII – I – V – III – VII – I – V – I, est très proches duPassamezzo antico – qui ne varie que par le premier accord – ou de laFolia, deux basses contraintes parmi les plus populaires. Selon Galilei (Primo libro della prattica del contrapunto, 1588–91), laRomanesca est d'un caractère plus « excité » que lePassemezzo, qui est une pièce « tranquille ». En raison de caractère d'improvisation, la mélodie n'a pas été écrite[1]. La basse et sa formule mélodique en dessous.
L'étymologie est obscure et incertaine. Bien que le nom suggère sa parenté avec Rome[2] (romaneschæ), le terme apparaît d'abord en Espagne[3] associé à l’incipit d'unvillancico très populaire[1],Guárdame las vacas ou simplementLas Vacas.
C'est le cas de la pièceRomanesca o Guárdame las vacas, contenue dans lesTres libros de musica en cifra para vihuela (1546) deAlonso Mudarra, rapprochement qu'on trouve déjà dansLos seys líbros del Delphín (1538) deLuys de Narváez, dans sesdiferencias de Guárda me las vacas (sixième livre) pour lavihuela, mais sans mention à laRomanesca[1] ; chezValderrábano (Libro de música intitulado Silva de sirenas, 1547),Diego Pisador (Libro de musica de vihuela, 1552),Henestrosa (Libro de cifra nueva, 1557),Antonio de Cabezón (Obras de música, 1578) ; dans leTratado de Glossa (1553) deDiego Ortiz,Ricercada VII, sobre tenores. Le théoricienFrancisco de Salinas en donne une description précise dans sonDe musica (1577)[4]. Il cite deuxdéchants qui sont identiques, sauf leur rythme. Giuseppe Gerbino[1] indique qu'il est probable que ces variations sont dues aux textes (Las Vacas etBella Citella de la Maggiorana). Les musicologues ont débattu pendant de nombreuses années pour savoir si l'aria di romanesca était une basse enostinato ou undéchant. Ce dernier tendrait à être confirmé par les théoriciens comme Salinas et Galilei, qui affirment que le soprano « fournit principalement l'air, même lorsque six ou huit autres chantent en harmonie »[1].
En Italie, à la fin duXVIe siècle, laRomanesca est très utilisée pour leluth[3], chez Antonio di Becchi (Libro primo d’intabolatura de leuto, 1568),Antonio Valente (Intavolatura de cimbalo, 1576) et dans d'autres manuscrits, notamment deVincenzo Galilei etCosimo Bottegari.
Au siècle suivant, l'ostinato apparaît chez les mélodistes, telsFrancesca Caccini (1618),Antonio Cifra (1613, 1615, 1617, 1618),Giovanni Valentini (1621),Adriano Banchieri (1626),Giovanni Felice Sances,D'India (1609), et chezMonteverdi (Septième livre de madrigaux, quatre variations sur laromanesca, 1619). Les variations deGiulio Caccini (Le nuove musiche, 1602, 1614) etStefano Landi (1620)« sont des exemples de variations très ornées, qui exigent du soliste une grande virtuosité[5] », auchitarrone,Kapsberger (1604), ainsi que pour le clavier, avecErcole Pasquini,Mayone (1609),Biagio Marini (1620),Frescobaldi (1630),Michelangelo Rossi (1657),Storace (1664),Gregorio Strozzi (1687)[3].
Le même dessin mélodique apparaît occasionnellement sous différents titres commela Favorita, Fantinella, La gasparina, Ballo del fiore, La canella, La comadrina, La desperata, L'herba fresca, El poverin, Il todeschin (ouLa todeschina),Tre damme alla francesa, La monella etEl traditor ; en Angleterre, comme le fameuxGreensleeves,Hewyn anf earth, Queen Marie’s Dompe (ou plus simplementDompe ouDump). Elle est appeléePayssanos dans le codex deSantiago de Murcia (Mexicoc. 1730), consacré à laguitare baroque – la mélodie, elle, étant issue d'une contredanse française, intituléeLes Manches Vertes (Feuillet,Recueil de contredanses, 1706).
Laromanesca (1839) intéresse encoreFranz Liszt (S.252b / LW A14/2) auXIXe siècle.
LaRomanesca apparaît aussi sous d'autres formes, tellesgaillardes (Pierre Attaingnant),villancicos (Alonso Mudarra),cantus romanescus,pavana milanesa (Pietro Paolo Borrono)[1].
Exemple : la première phrase desdiferencias sobre Guárdame las Vacas deLuys de Narváez.
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