Rolf le Marcheur, fréquemment latinisé enRollon (ou plus rarementRobert Ier le Riche), né enScandinavie vers 846 et mort àRouen vers 932, est un seigneurviking. Le qualificatif « le Marcheur » viendrait du fait que, en raison de sa haute taille et de sa corpulence robuste, aucun cheval ne pouvait le supporter ; il était donc contraint de se déplacer à pied.
On trouve aussi une variante à partir du nom équivalent issu du germanique continental latiniséRodulfus (Rodolphe), et une autre variante latiniséeRadulfus (Ralf,Ralph), d'où son autre nom deRaoul, généralement prononcé [ro] en Normandie.
En outre, Rollon est aussi affublé du sobriquetGöngu-Hrólfr dans leLivre de la colonisation (vieux norroisLandnámabók) écrit entre 1100 et 1125 en Islande etGongurolfr « Rolf le marcheur » dans l'Histoire de Norvège rédigée vers 1200 en Norvège, car la légende raconte qu'aucune monture n'a jamais été capable de porter son imposante stature de plus de deux mètres pour plus de cent quarante kilogrammes. Pour d'autres, cette légende devait montrer Rollon comme ungéant puisqu'il était puissant et redoutable. De son côté,Régis Boyer avance que ce surnom fait référence à ses multiples voyages, à son extraordinaire périple (göngu représenterait en faitgöngumaðr, à savoir « le vagabond »)[8]. Cependant, cesobriquet degöngu n'a laissé aucune trace dans l'historiographie normande et française souvent antérieure aux écrits islandais et norvégiens, aussi bien chezDudon de Saint-Quentin etBenoît de Sainte-Maure que chezOrderic Vital etWace[9].
Rollon serait né dans les années 850 ou 860, puisqu'il est un contemporain du roiHarald à la Belle Chevelure[10]. Cependant, ses origines sont incertaines. L'historienLucien Musset fait remarquer que « le succès de sa dynastie (Rollon est à l'origine de lalignée des ducs de Normandie) a créé autour de lui un halo de légendes »[11]. De plus, les sources qui évoquent ce personnage sont presque toutes tardives.
Les textes les plus anciens, à savoir ceux de tradition normande, en particulierDudon de Saint-Quentin (débutXIe siècle) avec sonHistoire des Normands, font de Rollon un « Dace » né en « Dacie », rectifié enDanois etDanemark parGuillaume de Jumièges (XIe siècle)[7]. Un temps mis en doute par les historiens, les écrits de Dudon sont aujourd'hui soumis à une relecture moins critique, car il tient ses informations directement des descendants de Rollon, à savoirRichard Sans Peur et son filsRichard II[7]. Cependant, sur ce point, les connaissances géographiques de Dudon sont estimées faibles, et sa volonté de donner des ascendances nobles voire légendaires à Rollon lui fait probablement confondreDaci (descendants desTroyens) etDani, terme désignant les scandinaves en général, pas seulement lesDanois[12].
Dudon de Saint-Quentin place l'arrivée de Rollon dans le royaume franc en 876, année d'une importante incursion viking sur la Seine[18]. Là encore, aucune preuve ne permet de vérifier cette affirmation. Aujourd'hui, plusieurs historiens, commeJean Renaud ouLucien Musset avant lui, doutent de l'exactitude de cette date, et proposent une datation plus tardive (890-905)[19].Pierre Bouet pense que Rollon était présent en Neustrie« bien avant 910 », car cela est nécessaire à son excellente connaissance des coutumes Franques, et pour nouer des relations étroites avec les familles aristocratiques, de manière à devenir un« interlocuteur obligatoire » en 910[20].
Statue de Rollon, àRouen, parArsène Letellier (jardins de l'Hôtel de Ville) qui a subi des dégradations à plusieurs reprises (index amputé, socle tagué, épée brisée)[21].
En tous cas, quelle que soit la date, Rollon aborde laFrancia par laSeine. Il y découvre laNeustrie, pillée régulièrement depuis 841 par les Vikings. Sa bande s'installe à l'embouchure du fleuve et de là, lance différents raids dans le royaume franc. Notre principale source, Dudon de Saint-Quentin, rapporte que Rollon participe ausiège de Paris entre 885 et 887, défendu victorieusement parEudes de France qui réussit à contre-attaquer[22],[23],[24].
Pendant le siège, Rollon part pourBayeux vers 886. Battu par le roi bretonAlain le Grand, il se serait replié pour hiverner àNoyon[18]. Mais il revient à Bayeux un an plus tard, et cette fois ci s'empare de la ville et la détruit complètement. C'est à cette occasion qu'il capturePoppa de Bayeux qui devient sa concubine, puis sa femmemore danico[25]. De cette union naitra la lignée desDucs de Normandie, commençant avecGuillaume Ier de Normandie.
L'historienPierre Bauduin défend la thèse d'une installation précoce de Rollon en Normandie, installation suffisamment longue pour que le chef viking noue des contacts avec les représentants du pouvoircarolingien et de l'Église. Rollon développe sûrement des alliances avec les autorités en place, de telle manière qu'au début desannées 910, il est un chef viking de premier ordre[réf. souhaitée].
Après 886/890, Rollon quitte la Neustrie probablement pour laGrande-Bretagne. C'est outre-mer que naît son filsGuillaume Longue-Épée. Il revient vers 898 (ou en 905[26]) et conclut avec l'archevêque de Rouen le « pacte deJumièges » afin d'épargner la ville de Rouen[27]. À l'été 911, il attaqueParis mais échoue. L'armée de Rollonassiège alors Chartres mais elle est défaite le.Robert Ier participe à la bataille qui libère Chartres, défendue par son évêque Jousseaume, du siège normand. Avec l'aide du marquis deBourgogneRichard et d'Eblescomte de Poitiers, les Normands sont sévèrement battus, ce qui permet au roi de négocier avec Rollon la sédentarisation des Normands autour deRouen[28],[27] ; la légende prétend que Gancelme[29],évêque de la ville, aurait fait partir Rollon en brandissant le voile de laVierge Marie. Il faut surtout y voir l'intervention conjointe des grands aristocrates du royaume :Robert,duc des Francs et marquis de Neustrie ;Richard le Justicier,duc de Bourgogne etManassès, comte de Dijon[27].
C'est le moment que choisit le roi carolingienCharles le Simple pour négocier avec le puissant chef scandinave.Francon,archevêque de Rouen, ou peut-être son prédécesseurGui, est envoyé en ambassade[30]. Il propose la cession du territoire compris entre l'Andelle et la mer, mais Rollon doit en contrepartie se convertir. Robert approuve le traité et se propose comme parrain de Rollon[30]. Les négociations aboutissent autraité de Saint-Clair-sur-Epte en 911. Ses clauses ne nous sont connues que par le récit de Dudon de Saint-Quentin. Le roi cède à Rollon une partie de laNeustrie, une terre allant de l'Epte à la mer, base du futurduché de Normandie[30]. En échange, Rollon s'engage à bloquer les incursions vikings menaçant le royaume franc. Il se fait baptiser en 912 en lacathédrale de Rouen sous le nom de Robert, du nom du ducRobert, son parrain de baptême et ancêtre des futurs roiscapétiens[31].
Baptême de Rollon par l'archevêque de Rouen.
Considéré par les historiens comme le premier duc deNormandie et le fondateur du duché normand, il ne porte pourtant pas le titre de duc de Normandie mais seulement celui dejarl desNormands, l'équivalent du français comte. Aussi les textes latins le qualifient-ils très souvent deprinceps, autrement dit de prince[réf. nécessaire]. Il hérite aussi de la charge carolingienne decomes Rothomagensis,comte de Rouen ou demarchiones, marquis, titre de celui qui défendait la Seine contre les incursions vikings[10].
Il restaure la paix et la sécurité en Normandie. Une légende raconte que Rollon suspendit pendant trois ans un anneau d'or à un arbre de laforêt de Roumare sans que personne n'osât le voler. ÀHeuland, il existe une croix appeléeCroix de Rollon à laquelle on prétend qu'il accrochait des joyaux et des bracelets d'or pour prouver qu'il n'y avait aucun voleur en son duché[32], par ailleurs cette histoire est aussi narrée près de Rouen, où elle se déroule dans laforêt de Roumare, peut-être en raison de l'étymologieRou-mare (Rolmara 1035-40) « la mare de Rou », c'est-à-dire « de Rollon ». Une légende semblable est rapportée parSnorri Sturluson dans l'Edda au septième chapitre de l’Art poétique (Skáldskaparmál) à propos du roi du Danemark Frodi (Fróði) qui institua la « paix de Frodi » (Fróðafriðr) : il n'y avait alors ni voleur ni pillard, de sorte qu'un anneau d'or resta longtemps sur les hauteurs deJalangr (peut-êtreJelling, Jutland, Danemark)[33].
Sur le plan religieux, lejarl s'appuie sur l'archevêque de Rouen pour relancer l'Église séculière et rétablir la vie monastique. Les moines deSaint-Ouen de Rouen osent revenir avec leurs reliques. La normalisation sur le plan religieux en reste toutefois à ses prémices.
Rollon bouleverse-t-il le gouvernement de la région par rapport à ses prédécesseurs carolingiens ? S'inspire-t-il par exemple des institutions scandinaves pour réformer son nouvel État ? Les sources à notre disposition ne permettent pas de répondre. Il faut attendre les successeurs de Rollon pour comprendre l'administration du jeune duché.
L'installation de Rollon àRouen (Rúðuborg) n'inaugure pas la colonisation scandinave dans l'actuelle Normandie. Elle la renforce. En effet, selonJean Renaud, des Danois s'étaient déjà installés à l'embouchure de la Seine, sans compter une arrivée régulière et indépendante de ces nordiques sur les côtes duCotentin.
Rollon partage la terre « entre ses chevaliers et des étrangers » préciseGuillaume de Jumièges. Au vu de latoponymie, les colons s'établissent près des côtes et en Basse-Seine. Le pays dans lequel s'installent les colons a été en partie déserté par la population locale qui s'est repliée dans des bourgades de l'intérieur et sur des terres éloignées du fleuve et de l'océan.
Après letraité de Saint-Clair-sur-Epte, Rollon poursuit ses expéditions de pillage ou ses tentatives plus ou moins réussies d'extension territoriale. Il fait également preuve de sévérité à l'égard des hommes du roi, comme le souligne Dudon de Saint-Quentin. L'anecdote qui suit est décrite comme étant légendaire par les historiens, mais elle marque le rejet de toute ingérence royale dans les affaires de Rouen. Donc, en 922, deux chevaliers sont envoyés parCharles le Simple afin de s'assurer de la sécurité de sa fille Gisèle, qu'il avait promise comme épouse au jarl des Normands. Ces deux chevaliers ne sont pas présentés à Rollon, et circulent sans autorisation dans le comté. Lorsque celui-ci apprend leur existence, il les fait capturer, et les amène sur laplace du Vieux-Marché de Rouen pour les décapiter aux yeux de tous. Cet épisode représente pour Dudon de Saint-Quentin et Guillaume de Jumièges le début de la dégradation des rapports entre le comte et le roi Charles.
Lors de la déposition momentanée de Charles le Simple, les Normands de Rouen lui restent fidèles. Conformément aux clauses du traité, aucune flotte scandinave ne remonte la Seine pour piller le royaume franc. Mais les annales nous précisent qu'en 923, Rollon et ses hommes trahirent leur serment de 911. Selon Flodoard,Ragenold, chef des Vikings de laLoire, convainc « ses compatriotes de Rouen » de mener une entreprise de pillage jusqu'àBeauvais, ce qu'ils firent. Dès 912, Rollon abjure lepaganisme nordique[34].
Le chroniqueur insiste sur le nombre de captifs francs, mille au total, ce qui justifia la réaction de 924 du comteHerbert II de Vermandois et du roiRaoul, mandé parHugues le Grand, fils du roiRobert Ier, le prédécesseur de Raoul. Ces deux personnages menèrent une expédition punitive sur lecomté de Normandie. Rollon réagit à cet affront en poussant son armée cette fois-ci bien au-delà de l'Oise. Pour trouver une issue favorable, la diplomatie prit à ce moment-là toute son importance, et ce furent les ambassadeurs normands qui eurent le dernier mot, puisque le roi fut contraint de payer un tribut aux Normands[35]. Rollon reçut également en réparation les régions du Bessin, qu'il confie àBothon, et de l'Hiémois. Il ne faut pas oublier que la population continuait de payer ledanegeld au comte, et ce jusqu'en 926[36]. D'après lesAnnales de Flodoard, chanoine deReims, en 924, le jarl des Normands obtint du pouvoir carolingienCinomannis etBaiocae (Le Mans etBayeux), c'est-à-dire leMaine et leBessin[37]. Lucien Musset juge improbable la concession de tout le comté et propose plutôt de parler de la région de l'Hiémois.
En 925, Flodoard retrace dans seschroniques le parcours de Rollon sur les terres franques, qui rompit du même coup la paix de 924. Avec son armée, il prit position dans lecomté de Flandre ; les villes deBeauvais, d'Amiens, d'Arras et enfin deNoyon furent tour à tour pillées et incendiées. Face à cette incursion, le comteHerbert et le roi Raoul allièrent de nouveau leurs forces pour piller le comté de Normandie. L'armée de Rollon les repoussa, mais le comte dut faire face à une révolte des gens du Bessin, qui refusaient certainement la nouvelle tutelle comtale.
La répression franque ne s'arrêta pas pour autant, puisqu'un second assaut se prépara contre la jeune Normandie.Arnoul Ier de Flandre s'empara deBresles, et dirigea l'ensemble de ses forces sur la forteresse normande d'Eu. Rollon y envoya des renforts, que Flodoard estime à mille hommes. Mais quel que fût leur nombre, les Francs eurent raison de la forteresse, qui tomba sous leur contrôle, et finit par être brûlée avec ses occupants. C'est grâce à l'intervention de Hugues le Grand que les hostilités cessèrent. Les Normands acceptèrent les termes de l'accord et rendirent les terres qu'ils venaient fraîchement de conquérir. Les fils deBaudouin II le Chauve,Arnoul Ier de Flandre etAdalolphe de Boulogne, reprirent leurs possessions.Raoul de Gouy et Helgaud dePonthieu en firent autant. Cette défaite normande ne fut pas cuisante puisque le comté de Normandie ne fut amputé d'aucune concession territoriale.
Ces affrontements au niveau de la Picardie se placent dans un contexte d'effondrement du pouvoir royal dans cette région (le carolingienCharles le Simple est renversé parRaoul). La Picardie devenait à partir desannées 920 « le terrain où se heurtaient les appétits des principaux dirigeants de la France du Nord[38] » (jarl des Normands,comte de Flandre,duc des Francs etcomte de Vermandois). Avec pour enjeu principal : le contrôle des contrées littorales du pays. D'où des conflits autour des forteresses d'Eu et deMontreuil.
La date et les circonstances du décès du premierjarl des Normands restent incertaines. D'aprèsRicher de Reims, Rollon le Marcheur meurt en 925, lors du siège du château d'Eu, conduit parHerbert II de Vermandois etArnoul, comte de Flandre[39]. C'est en effet possible, puisqu'en 927, on voit son filsGuillaume Longue-Épée prêter serment de fidélité pour les Normands.
Toutefois,Flodoard, dans un passage ambigu, sous-entend que Rollon vivait encore en 928[40]. Surtout, selonDudon de Saint-Quentin, le premier jarl n'aurait pas été tué : il aurait abdiqué en faveur de son fils, et vécut ensuite cinq ans encore[41]. L'historiographie actuelle reprend généralement ce récit, et place la mort de Rollon vers 932-933[42]. Par contre, l'historien anglaisDavid Douglas ne croit pas à cette période de transition, et croit plutôt à une date de décès autour de 925-927[43].
SelonAdémar de Chabannes, Rollon aurait pratiqué des sacrifices humains en l'honneur des dieux païens peu de temps avant sa mort, en 932-933, tout en faisant des dons aux églises normandes. Cette anecdote est douteuse[44].
Le gisant de Rollon, situé dans le déambulatoire sud de la cathédrale, est une copie duXIXe siècle du gisant d'Henri le Jeune. Il a été installé à son emplacement actuel en 1956[45]. Jusqu'en 1944, le gisant de Rollon était placé dans la chapelle du petit Saint-Romain (collatéral sud). Proche stylistiquement du gisant de son fils, il devait dater de la même période, troisième quart duXIVe siècle, mais l'original a été détruit[45].
En ce qui concerne l'ascendance de Rollon, les sources nordiques sont plus prolixes que les sources normandes. LeLandnámabók, ou livre de partages des terres en Islande, permet de construire l'arbre généalogique de droite.
Si l'on suit le récit de Dudon de Saint-Quentin, Rollon a eu un frère, Gurim, qui trouva la mort dans une bataille contre le roi des Danois ; ce, avant que Rollon quittât son pays natal[46].
Après son baptême chrétien, Rollon aurait reçu une épouse officielle,Gisèla de France, fille du roiCharles le Simple, princesse carolingienne âgée au plus de quatre ans, mais cela n'est confirmé par aucun document contemporain[50]. Il assure de son vivant sa lignée dynastique, lesRollonides, en faisant reconnaître son fils comme son successeur légitime.
Vikings, la série télévisée canado-irlandaise, où il est interprété parClive Standen. Dans la série, Rollo est le frère deRagnar Lodbrok, qu'il trahit après le pillage de Paris en devenant Franc, théorie qui n'est validée par aucun travail historique sérieux.
911-2011, une aventure humaine, docu-fiction français sorti en 2011 à l'occasion de l'anniversaire du traité deSaint-Clair-sur-Epte.
Alerte sur le fleuve, scénario et dessin deSirius (auteur), BD prépubliée dans le journal de Spirou en 1962. Rollon y est représenté comme un chef viking redoutable mais chevaleresque.
Vikings, Rois des Mers, scénario deJean-François Miniac, dessin de Andrea Rosetto, couleur de Alessandra Baccaglini, dossier pédagogique d'Elisabeth Ridel, OREP,(ISBN978-2-8151-0520-0). Rollon est largement représenté dans cette BD sur les Vikings en Neustrie.
Rollon, sur les traces du premier Normand, réalisé parAlban Vian est un docu-fiction sorti en 2021 sur l'histoire du fondateur de la Normandie.
Dudon de Saint-Quentin,De Moribus et actis primorum Normanniae ducum, v. 1020, éd. J. Lair, inMémoires de la Société des Antiquaires de Normandie,tomeXXIII, Caen, 1865.
Pierre Bauduin, « Des raids scandinaves à l'établissement de la principauté de Rouen » dansElisabethDeniaux, ClaudeLorren, PierreBauduin et ThomasJarry,La Normandie avant les Normands, de la conquête romaine à l’arrivée des Vikings, Rennes, éditions Ouest-France Université,, 435 p.(ISBN2-7373-1117-9).
Liliane Irlenbusch-Reynard, « La tradition norvégo-islandaise sur Rollon : Un témoignage convaincant ? », dansLa Fabrique de la Normandie, Actes du colloque international organisé à l'Université de Rouen en, publiés par Michèle Guéret-Laferté et Nicolas Lenoir (CÉRÉdI), Publications numériques du CÉRÉdI, "Actes de colloques et journées d'étude"(ISSN1775-4054),no 5, 2013,lire en ligne.
LilianeIrlenbusch-Reynard,Rollon : de l'histoire à la fiction. État des sources et essai biographique, Bruxelles / Berne / Berlin, P.I.E. Peter Lang,, 241 p.(ISBN978-2-87574-324-4,présentation en ligne).
Jean Renaud,Les Vikings et la Normandie, Rennes, Ouest France,
Louisde Saint-Pierre,Rollon devant l'histoire : les origines, Paris, J. Peyronnet et Cie,, 271 p.(présentation en ligne).
Danièle Sansy, « Rollon dans les Grandes Chroniques de France », dansLa Fabrique de la Normandie, Actes du colloque international organisé à l'Université de Rouen en, publiés par Michèle Guéret-Laferté et Nicolas Lenoir (CÉRÉdI), Publications numériques du CÉRÉdI, "Actes de colloques et journées d'étude"(ISSN1775-4054),no 5, 2013,lire en ligne.
↑LeDe moribus et actis primorum Normanniae ducum de Dudon de Saint Quentin est un long récit puisé dans la tradition orale ; ce qui lui vaut d'avoir été considéré par des critiques compétents comme peu fiable. Cependant, d'autres autorités commePierre Bauduin,François Neveux ouPierre Bouet considèrent néanmoins, sans pour autant nier la présence de la légende, la valeur de cet ouvrage comme considérable pour l’histoire des Normands.
↑Ce roi est inconnu. Peut-être s'agit-il d'Alfred le Grand, qui vit à la même époque.
↑SelonDudon de Saint-Quentin, la date de 876 correspond à la rencontre entre Rollon et l'archevêque de RouenFrancon àJumièges. Francon aurait traité avec le chef scandinave et l'aurait laissé entrer dans Rouen sans combat. Le spécialiste des Vikings, Jean Renaud, ne conteste pas la réalité de cet accord (l'épargnement de la ville et de sa population par les Vikings contre le droit de s'installer) mais préfère le placer plus tard. En effet, uneinterpolation tardive, faite par un moine deLimoges dans laChronique d'Adémar de Chabannes, situe l'arrivée de Rollon dans l'estuaire de la Seine entre 896 et 900.
↑Renaud 1989,p. 84ChapitreV l'auteur nous apprend qu'un tribut fut versé par le roi carolingien en même temps qu'il céda à Rollon leBessin et l'Hiémois. Cette opération visait à réparer le préjudice subi par le comte normand, puisque les troupes franques avaient franchi l'Epte sans autorisation. Dans lesAnnales de Flodoard, le chroniqueur précise qu'un impôt fut levé à l'échelle du royaume pour acheter la paix aux Normands.
↑a etbRenaud 1989,p. 85ChapitreV l'auteur s'étonne que le tribut ou danegeld fût levé jusqu'en 926, soit quinze ans après la fondation du comté de Rouen.