Le relief de la commune est assez accidenté, le bourg est construit dans une petite vallée et sur une partie de son versant est. L'altitude de la commune voisine les 100 m[1].
Le territoire communal est couvert par leschéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Haute Somme ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 798 km2 de superficie, délimité par lebassin versant de la Haute Somme est constitué d'un réseau hydrographique complexe de cours d'eau, de marais, d'étangs et de canaux. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme (AMEVA)[4].
Au, Roisel est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[14].Elle est située hors unité urbaine[15]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Péronne, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[15]. Cette aire, qui regroupe 52 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[16],[17].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d'occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (87 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (86,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (87 %), zones urbanisées (13 %)[18]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Le bourg de Roisel a été totalement détruit pendant laGrande Guerre. Il a été reconstruit dans l'entre-deux-guerres comme en témoigne son architecture de brique caractéristique de cette époque. Des lotissements se sont construits à la périphérie du bourg au cours des décennies 1960, 1970, 1990.
Depuis les années 2000, un effort d'embellissement du centre-ville et des principaux monuments du bourg a été entrepris.
La commune est facilement accessible par les autoroutesA1,A26 etA29.
Roisel est situé à un carrefour de routes départementales : la RD 6 reliant Péronne au Ronssoy ; la RD 15 reliant Nesle à Roisel ; la RD 24 reliant Epehy à Hervilly ; la RD 87 reliant Pœuilly à Marquaix etc.
On trouve dans les textes anciens plusieurs formes pour désigner Roisel : Roiset, Roisest, Roisset, Roiseth, Reisert, Roiset, Roissel (1214), Roizel. Ce nom viendrait du latinrosaria, qui signifie lieu abondant en roseaux[1].
Pendant un siècle environ, lagare de Roisel, a connu une importante activité, favorisant les déplacements des habitants et le développement économique du secteur auXIXe siècle.
À partir de 1873 jusque dans les années 1980, elle était en effet située sur laligne de Saint-Just-en-Chaussée à Douai. La mise à double voie de la section de Montdidier à Cambrai est entreprise vers 1908/1910 ; dans ce cadre, les principales gares, comme Roye, Péronne et Roisel, sont dotées de nouveaux bâtiments voyageurs plus spacieux.
Le, soit moins d'un mois après la déclaration de guerre, après la bataille des frontières et la retraite de l'armée française, Roisel voit l'arrivée des premiers Allemands[20].
Un grand nombre d'habitants fuient devant l'occupant mais reviendront chez eux quelques jours plus tard. Pendant 30 mois, la cité reste loin du front qui se stabilise à une dizaine de kilomètres à l'ouest, versPéronne et les habitants pendant cette période sont soumis à la dure loi des occupants. Roisel était classéezone des armées, unekommandantur s'installe en novembre 1914.
Des milliers d'Allemands passent ou s'installent à Roisel, logeant chez l'habitant ou dans les édifices publics. Métaux, cuivres, argenterie, matelas, armes, céréales, animaux, tout est réquisitionné par l'occupant. Des arrêtés de lakommandantur obligent, à date fixe, sous la responsabilité du maire et du conseil municipal, et sous peine de sanctions, la population à fournir : blé, œufs, lait, viande, légumes, destinés à nourrir les soldats du front. Toutes les personnes valides devaient effectuer des travaux agricoles ou d'entretien.
En, lesDioscuresPaul von Hindenburg etErich Ludendorff, à la suite de labataille de la Somme, décident la création d'une ligne défense à l'arrière du front, s'étendant de Lens à Soissons, laLigne Hindenburg ; lors du retrait des troupes allemandes, tous les villages seraient détruits pour ne pas servir d'abri aux troupes franco-anglaises.
À Roisel, cette destruction débute le 10 mars, toutes les maisons sont pillées et incendiées, et le village est systématiquement détruit. L'église, la mairie, les écoles et toutes les habitations ont été dynamitées et les arbres sciés à un mètre de hauteur[21].
Roisel, vidée de ses habitants, restée occupée par les Allemands a été reprise le 25 mars 1917 par les troupes britanniques[22].
Vu la position stratégique de Roisel, la cité fut le théâtre d'importants combats en mars 1917 comme le relate Maurice Thiéry dans son livre La guerre en 1917[23]." Autour de ce bastion en ruines, la lutte fut acharnée. Les Anglais ont pris Roisel une première fois le 20 mars, trois jours plus tard les Allemands l'ont reprise et le 25 au matin nos Alliés y sont rentrés. L'ennemi a tenté des efforts désespérés pour déloger à nouveau l'occupant, la position pour lui étant importante car de Roisel partent trois embranchements de chemin de fer, l'un vers Péronne, un autre vers Saint-Quentin et le troisième vers Cambrai."[24].
Roisel dans la guerre
Carte du front le
Carte montrant les destructions de Roisel lors de la guerre 1914-1918.
Après l'Armistice, de nombreux habitants ne reviennent pas s'installer à Roisel et, avec les dommages de guerre, commencent une nouvelle vie dans d'autres lieux. Pour ceux qui reviennent commence une longue période de plus de dix ans de reconstruction des habitations (maisons provisoires), des fermes, des bâtiments publics, des routes. De 1736 habitants en 1911, Roisel n'en comptait plus que 1418 en 1921.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[36].
En 2022, la commune comptait 1 609 habitants[Note 4], en évolution de −2,84 % par rapport à 2016 (Somme : −1,26 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Roisel compte une école maternelle[38] de 71 élèves et une école élémentaire de 168 élèves à la rentrée 2018[39]. Une huitième classe ouvre en septembre 2019[40].
Les communes deVillers-Faucon, Roisel etBernes se sont organisées en regroupement pédagogique intercommunal (RPI) pour la gestion de l'enseignement primaire local. À la rentrée de septembre 2019, l'école de Villers-Faucon n'accueille plus d'élèves[41].
En 2020, l'aspect financier est géré par le syndicat scolaire de la Haute Somme (Sisco) concernant huit communes : Bernes, Pœuilly, Hancourt, Hervilly-Montigny, Hesbécourt, Vraignes-en-Vermandois, Villers-Faucon et Roisel. Le syndicat a la responsabilité de deux sites, avec deux classes maternelles à Bernes, et surtout neuf classes à Roisel, trois en maternelle et six en primaire[42].
Le collège Gaston Boucourt permet de continuer sa scolarité dans la commune[43].
L'activité économique de Roisel est caractérisée par la présence de commerces de proximité et d'artisanat, de services de santé, d'enseignement élémentaire et secondaire, culturel (médiathèque) etc.
Milliken, fabricant de revêtements de sol, est en 2020 la principale entreprise de la commune[32].
Hôtel de ville Après sa destruction lors de laPremière Guerre mondiale, l'hôtel de ville (anciennement situé devant l'église) fut reconstruit en 1926 un peu plus en amont au nord, générant alors un vaste espace public. Cette œuvre deMaurice Lucet est un édifice de brique, sur deux niveaux avec combles, surmonté d'un clocheton.
Église Saint-Martin.
Après la destruction de l'église lors de laPremière Guerre mondiale, la commune adhère à la coopérative de reconstruction des églises dévastées dudiocèse d'Amiens afin d'en assurer la reconstruction.
Extérieur : l'édifice en brique reprend le plan basilical traditionnel. Il se compose d'une nef de trois travées, d'un transept et d'un chœur. Un haut clocher domine l'édifice et le portail d'entrée.
Intérieur : l'ensemble du monument est revêtu d'un enduit blanc. Le mobilier en pierre deComblanchien a été réalisé par l'Amiénois Marcel Sueur. Lechemin de croix, en béton coloré, est l'œuvre de l'atelier Darras-Delahaye d'Amiens. Les verrières du chœur et du transept ont été réalisées par Jacques Damon, de Paris.
Monument aux morts Dressé derrière l'église, il représente une femme debout, en jupe longue (ou toge) inscrivant des noms. Ce type de motif se rencontre également dans la Somme dans le village deSoyécourt... Sur le monument aux morts sont inscrits les noms des 64 soldats de Roisel morts pour la France et de 20 civils[44]
Salle des fêtes Elle se trouve juste derrière l'hôtel de ville, sur la place.
Jean Durieux est né le 22 avril 1827. En 1870, lors de laguerre franco-allemande de 1870, il exerçait la profession de médecin et maître en pharmacie à Paris. Il s'illustra pendant le siège de la capitale en portant secours gratuitement aux soldats et aux civils sous les bombardements. Il fut blessé au pied et en resta handicapé. Pour son attitude, il fut fait chevalier de laLégion d'honneur le 15 octobre 1871. Il mourut le.
Auguste Charles Eloy Gaudefroy, né à Roisel le 24 mars 1906, déporté, décédé le 5 mars 1945 àBuchenwald (Allemagne).
Simon Charles Aubun Pierre Devraine né à Roisel le 18 février 1908, déporté, décédé le 7 février 1945 àLangenstein (Allemagne).
Jean Robert Honoré Gelé, né à Roisel le 29 mai 1922, déporté, décédé en avril 1945 en Allemagne.
d'azur au buste de saint Fursy, abbé, auréolé, tenant dans sa dextre une crosse et cantonné, en chef, de deux fleurs de lys et, en pointe, de deux rencontres de bœuf, le tout d'or.
Ornement extérieur :
Croix de guerre 1914-1918 avec palme. Citation à l'ordre de l'armée du 27 octobre 1920 : « A été complètement détruite par de fréquents bombardements et au cours de la bataille de 1918. A toujours montré dans les épreuves un calme et une dignité remarquables. A bien mérité du pays[46]. »
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑a etb« À Roisel, Jean Jacques Flament remporte la triangulaire »,Le Courrier picard,(lire en ligne, consulté le)« En devançant de 32 voix (317 contre 285) la liste du premier adjoint sortant Jean François D'Haussy, Jean-Jacques Flament créé la surprise. Ce sont donc 317 voix, et un peu plus de 41 % des suffrages exprimés, qui ont donc suffi à l'élection de la liste « Agir pour Roisel ». Jean-Jacques Flament entraîne avec lui 13 colistiers contre 3 pour la liste D'Haussy et 2 pour celle de Claude Vasseur ».
↑« Jean-Jacques Flament déjà au travail à Roisel »,Le Courrier picard,(lire en ligne, consulté le)« Quatorze voix pour, 5 bulletins blancs : l'élection du maire et des adjoints aura été conforme au résultat du scrutin du 28 juin qui avait vu la liste de Jean Jacques Flament remporter 14 sièges contre 5 aux deux autres listes en présence ».
↑Vincent Fouquet, « Le nouveau maire revient sur son bilan après six mois de mandature : Jean-Jacques Flament veut revoir la vie en rose à Roisel »,Le Courrier picard,(lire en ligne, consulté le)« À 57 ans, Jean-Jacques Flament (SE), agent de maîtrise chez Milliken, a été élu maire pour la première fois, après un mandat dans l'opposition (2014-2020), un mandat d'adjoint (2008-2014), et deux mandats de conseiller municipal ».
↑Nicolas Totet, « La rentrée a sonné pour les enseignants »,Courrier picard,,p. 5.
↑Gaël Rivallain, Anne Kanaan, « Une ultime classe sauvée : L'académie est revenue mardi sur la suppression à Bouchoir, de nouveaux postes sont prévus à Abbeville. »,Courrier picard, éditiion Picardie maritime,,p. 11.
↑« Roisel claque la porte du syndicat scolaire »,Courrier picard,,p. 20.
↑Vincent Fouquet, « Treize kilomètres de bonheur à VTT, de Péronne à Roisel : Nous vous proposons de suivre, de Chaulnes à Épehy, une partie du tracé historique de l'ancienne ligne de chemin de fer. Quatrième étape, de la gare de Péronne-Flamicourt, à Roisel, à VTT, le long des 13 km de chemin en sous-bois »,Le Courrier picard, 96/8/2019(lire en ligne, consulté le).
↑Jean Estienne et Mireille Louis,Armorial du Département et des Communes de la Somme, Abbeville, 1972, F. Paillart.