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| Surnom | Monsieur Paris-Roubaix Le Gitan |
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6 championnats 3 classements annexes de grand tour 24 étapes de grands tours Tour d'Italie (22 étapes) Tour de France (1 étape) Tour d'Espagne (1 étape) 13 classiques Milan-San Remo1973,1978 et1979 Tour des Flandres 1977 Paris-Roubaix1972,1974,1975 et1977 Liège-Bastogne-Liège1970 Tour de Lombardie1974 et1976 Flèche wallonne1971 Championnat de Zurich 1975 7 courses par étapes Tour de Suisse 1975 Tirreno-Adriatico 1972, 1973, 1974, 1975, 1976 et 1977 |

Roger De Vlaeminck, né le, àEeklo enBelgique, est un coureurcyclistesur route,sur piste et decyclo-crossbelge. Professionnel de 1969 à 1984, il est l'un des coureurs les plus complets de son époque, capable aussi bien de s'imposer au sprint, en puncheur ou en solitaire. Il est considéré comme l'un des meilleurs coureurs declassiques de tous les temps[1],[2].
Au cours de sa carrière sur route, il est l'un des trois coureurs — avec ses compatriotesRik Van Looy etEddy Merckx — à avoir remporté les cinqclassiques « Monuments »,Milan-San Remo (1973,1978 et1979), leTour des Flandres (1977),Paris-Roubaix (1972,1974,1975 et1977),Liège-Bastogne-Liège (1970) et leTour de Lombardie (1974 et1976). Il a également gagné d'autres grandes classiques, comme laFlèche wallonne (1971), leChampionnat de Zurich (1975) ainsi queParis-Bruxelles (1981)[3],[1]. Son contemporainMerckx est son principal rival sur les classiques, tandis que Roger De Vlaeminck ne l'a jamais inquiété sur lesgrands tours[3]. Malgré cela, De Vlaeminck comptabilise 22 victoires d'étapes sur leTour d'Italie, une étape sur leTour de France et sur leTour d'Espagne[4],[2],[3],[5]. Il a également remporté descourses par étapes, dont sixTirreno-Adriatico consécutifs (entre1972 et1977) et leTour de Suisse en1975. Il est doublechampion de Belgique sur route en 1969 et 1981 etvice-champion du monde en 1975. Au total, il remporte 259 courses, dont 105 critériums[5]. Très actif dans le cyclo-cross (tout comme son frère aînéEric), il devient champion du monde de la spécialité chez lesamateurs en1968 et lesprofessionnels en1975.
Connu comme« le gitan d'Eeklo »[6],[2],[7], ses quatre victoires et neuf podiums dansParis-Roubaix lui ont également valu le surnom de « Monsieur Paris-Roubaix »[8]. Il co-détient le record de victoires dans la course avec son compatrioteTom Boonen.
De Vlaeminck n'a pas beaucoup d'intérêt pour l'école et à quatorze ans, il travaille déjà. D'abord, comme assistant plombier et plus tard dans un atelier d'impression et un atelier de tissage. De Vlaeminck commence sa carrière sportive en tant quefootballeur. Avec le FC Eeklo, il est sélectionné à 16 ans pour aller jouer avec l'équipe première. Lorsque De Vlaeminck descend du bus, le président du club vient vers lui et lui demande qui il est. Offensé, le jeune De Vlaeminck décide d'arrêter de jouer au football. Dans le même temps, son frère aîné,Eric est devenu un cycliste, et Roger De Vlaeminck décide de choisir la même carrière. En 1962, il participe à sa première course. N'ayant pas de vélo, il emprunte celui de son frère sans rien demander. Après trois tours, cependant, il abandonne la course et retourne jouer au football. En 1964, il commence à être plus sérieux en tant que coureur. Il participe à 22 courses dans la catégorie des débutants et en remporte 17. En 1965 et 1966, il gagne un total de 39 courses, dont 36 chez les juniors et trois en tant qu'amateur.
Chez les amateurs, Roger De Vlaeminck se distingue en signant d'importants résultats à la fois sur route et en cyclo-cross. En 1968, il remporte le classement général duTour de Belgique amateurs et deux étapes duTour de l'Avenir, ainsi que les championnats deBelgique et dumonde de cyclo-cross amateur[7]. Il participe également à la course sur route desJeux olympiques de Mexico, où il se classe18e[9]. En 1969, toujours chez les amateurs, il conserve son titre national en cyclo-cross et termine deuxième duchampionnat du monde de la spécialité, devancé seulement parRené De Clercq après avoir glissé dans le dernier virage[10].
Après sa médaille d'argent, il rejoint l'équipe professionnelleFlandria-De Clerck. Le1er mars - six jours après le mondial de cyclo-cross - il commence sa carrière professionnelle sur route lors duCircuit Het Volk, course qu'il remporte[11],[10]. Lors de sa première année en tant que professionnel, il montre ses compétences sur d'autres classiques : il se classe deuxième deMilan-San Remo - à 12 secondes d'Eddy Merckx - cinquième deParis-Roubaix, deuxième deGand-Wevelgem (derrièreWilly Vekemans mais devant son frèreEric), sixième de laFlèche wallonne et troisième duChampionnat de Zurich[9],[3]. Il remporte letitre national sur route et participe à son premierTour de France, l'année de la première victoire de son rival Merckx. De Vlaeminck ne remporte aucune étape et abandonne après dix étapes[7].
Fin février 1970, il termine quatrième duchampionnat du monde de cyclo-cross remporté par son frère.
Sur route, toujours avec le maillot de l'équipe Flandria, il gagne sa première grande classique :Liège-Bastogne-Liège en 1970. Il s'agit de la première de ses onze victoires dans une desclassiques dites« Monument », soit les plus prestigieuses du point de vue de leur histoire dans le cyclisme et leur palmarès. Dans le tunnel d'entrée du vélodrome de Rocourt, six coureurs se présentent en tête, avec Roger De Vlaeminck en tête devant son frère Éric. Celui-ci ferme le passage à Merckx, tandis que Roger en profite pour attaquer et obtenir un avantage suffisant de 12 secondes pour remporter la course devantFrans Verbeeck et unEddy Merckx furieux[10]. C'est le début de la rivalité entre Roger De Vlaeminck et Eddy Merckx. Au printemps, De Vlaeminck remporte égalementKuurne-Bruxelles-Kuurne et leGrand Prix de l'Escaut. Il se classe deuxième deParis-Roubaix - à plus de 5 minutes d'un Merckx survolté[12]. - et deHarelbeke-Anvers-Harelbeke[9]. Dans la deuxième partie de saison, il remporte à Valenciennes la sixième étape duTour de France, mais est contraint à l'abandon le lendemain. En fin d'année, il termine onzième duchampionnat du monde sur route, remporté par son compatriote et amiJean-Pierre Monseré et il est cinquième deParis-Tours[9].
L'année suivante, en 1971, toujours dans les rangs de Flandria, il s'adjuge deux étapes duTour d'Andalousie,Kuurne-Bruxelles-Kuurne etHarelbeke-Anvers-Harelbeke, puis il est deuxième deGand-Wevelgem. Le 22 avril, il reprend dans les derniers mètresJoseph Deschoenmaecker, échappée depuis 160 km, et remporte laFlèche wallonne[10] , quelques jours après la mort en course devant ses yeux du champion du monde Jean-Pierre Monseré. Par la suite, il gagne une étape et le classement général desQuatre Jours de Dunkerque, ainsi qu'une étape et le classement par points duTour de Suisse[9],[11]. Lors de l'hiver, il remporte lesSix jours de Gand avecPatrick Sercu. Il s'agit de sa première victoire dans une compétitionsur piste.

Pour la saison 1972, De Vlaeminck quitte Flandria et rejoint en Italie l'équipeDreher. L'équipe est dirigée parFranco Cribiori. Au printemps, sur le sol italien, il remporte une étape duTour de Sardaigne,Milan-Turin ainsi que deux étapes et le classement général deTirreno-Adriatico (première de ses six victoires d'affilée sur la course)[7]. En avril, il gagne pour la première foisParis-Roubaix. Lors de cette édition disputée sous de terribles conditions météorologiques avec des températures basses et la pluie, De Vlaeminck attaque à 23 km de l'arrivée du groupe de poursuivants auquel il appartient. Il rejoint seul Willy Van Malderghem et s'impose finalement avec près de deux minutes d'avance sur les premiers poursuivants[13]. En mai, il fait ses débuts sur leTour d'Italie. Il s'adjuge quatre étapes et le maillot cyclamen duClassement par points du Tour d'Italie et termine septième du classement général. Dans la deuxième partie de la saison, il ajoute à son palmarès deux semi-classiques italiennes : laCoppa Placci et leGrand Prix de la ville de Camaiore[9].
En 1973, il devient leader de la nouvelle formation deCribiori :Brooklyn. Au printemps, il obtient, comme d'habitude, de nombreux résultats prestigieux. Il remporte leGrand Prix de Monaco, deux étapes duTour de Sardaigne, une étape et le général deTirreno-Adriatico. Il se classe deuxième duTrofeo Laigueglia et duCircuit Het Volk, ainsi que troisième deMilan-Turin. Le 19 mars, il s'adjuge son premierMilan-San Remo[9]. Dans cette course, après être resté longtemps dans le peloton, De Vlaeminck attaque sur lePoggio avecWilmo Francioni, puis lâche l'Italien et s'impose en solitaire grâce à une attaque de finisseur dans le final[14],[10]. Il termine septième deParis-Roubaix. Après le succès dans leTour de Toscane, il prend part à nouveau auTour d'Italie où il se distingue en remportant trois étapes et en terminant deuxième du classement par points. En été et automne, il gagne leTrophée Matteotti et termine deuxième deParis-Tours, battu parHerman Van Springel, et troisième duTour de Lombardie (il est reclassé deuxième après la disqualification du vainqueur Eddy Merckx).
En 1974, De Vlaeminck s'impose pour la deuxième fois surMilan-Turin et pour la troisième fois surTirreno-Adriatico. En cyclo-cross, il est égalementchampion de Belgique etvice-champion du monde. Il termine troisième deMilan-San Remo, près de deux minutes derrière le vainqueurFelice Gimondi, après avoir essayé d'attaquer sur leCapo Berta[15]. Lors de ce même printemps, après la victoire auTour de Sicile et sa troisième place àGand-Wevelgem, il remporte son deuxièmeParis-Roubaix. À cette occasion, il reprend le jeuneFrancesco Moser qui court son premier Paris-Roubaix et s'est échappée à 29 km de l'arrivée. Moser glisse et chute dans une courbe, De Vlaeminck en profite pour s'imposer en solitaire avec 57 secondes d'avance sur l'Italien[16]. Ensuite, il est deuxième de laFlèche wallonne (derrière Verbeeck) et premier de laCoppa Placci. Lors duTour d'Italie, il remporte l'étape à Sapri et gagne, comme en 1972, le maillot cyclamen du classement par points. Entre septembre et octobre, il gagne leTour de Vénétie, se classe deuxième deParis-Bruxelles et duTour d'Émilie, puis, le 12 octobre, il remporte son premierTour de Lombardie[9] . La « Classique des feuilles mortes » cette année s'est jouée dans un sprint à quatre, sur la piste du Stadio Sinigaglia de Côme. De Vlaeminck devance au sprintEddy Merckx,Costantino Conti etGiuseppe Perletto[10],[17].
Fort de son triomphe sur le Tour de Lombardie, De Vlaeminck commence la saison 1975 avec trois victoires d'étape sur leTour de Sardaigne et comme à son habitude le classement général deTirreno-Adriatico avec trois étapes en prime. ÀMelchnau, enSuisse, il devientchampion du monde de cyclo-cross professionnels. En avril, il remporte pour la troisième foisParis-Roubaix. La course se termine avec un sprint à quatre. De Vlaeminck se retrouve avec trois compatriotes comme compagnons d'échappée :Eddy Merckx,André Dierickx etMarc Demeyer. Merckx lance son sprint de loin, De Vlaeminck dans la roue n'a eu aucune difficulté à le dépasser et gagner[18]. Après une victoire sur leChampionnat de Zurich, il s'aligne sur leTour d'Italie (leGiro). Bien qu'il n'ait jamais atteint le niveau des meilleurs dans les grandes courses par étapes - principalement en raison des longs cols[10] - il termine quatrième du classement général, à 7 min 39 s du vainqueurFausto Bertoglio. De Vlaeminck a notamment perdu près de quatre minutes lors de la troisième étape, où l'arrivée est située au Prati di Tivo[19]. Au cours de la course, il s'adjuge sept étapes (sur les 22 qu'il remporte au cours de carrière)[2] et pour la troisième fois leclassement par points. Après le Giro, il prend part auTour de Suisse, remportant six des onze étapes et le classement final. Leader du premier au dernier jour de course, il devance Merckx de 55 secondes. Dans la deuxième partie de saison, il court lechampionnat du monde sur route àYvoir, en Belgique. Il se classe deuxième de la course - son meilleur résultat aux mondiaux[11] - à 17 secondes du NéerlandaisHennie Kuiper[20],[2]. En fin de saison, De Vlaeminck termine troisième deMilan-Turin, puis gagne leTour du Latium et laCoppa Agostoni. Il conclut sa saison à la deuxième place duSuper Prestige Pernod, avec un bilan record de 58 victoires, courses sur route, critérium et cyclo-cross confondus[21].
En 1976, toujours avec le maillot Brooklyn et sous la direction de Cribiori, De Vlaeminck remporte deux étapes et la victoire finale duTour de Sardaigne,Sassari-Cagliari et son cinquièmeTirreno-Adriatico avec trois nouvelles victoires d'étapes[9]. La campagne des classique, cependant, ne lui permet pas d'ajouter une victoire à son palmarès. Ses meilleures places au printemps sont huitième deMilan-San Remo (remporté pour la septième fois par Merckx), quatrième duTour des Flandres et troisième deParis-Roubaix, derrière le duoMarc Demeyer-Francesco Moser. Entre mai et juin, il prend part auTour d'Italie, où il s'adjuge quatre victoires d'étapes et porte pendant trois jours lemaillot rose de leader. La deuxième partie de l'année permet à De Vlaeminck d'allercrescendo[22]. Il est deuxième duGrand Prix de l'Escaut et desTrois vallées varésines, puis gagne leTour du Latium, trois étapes duTour de Catalogne et leGrand Prix Montelupo. Il termine la saison avec des victoires consécutives sur laCoppa Agostoni, leTour d'Émilie et, surtout, leTour de Lombardie[9]. Lors de la« Classique des feuilles mortes », le Flamand suit l'attaque deBernard Thévenet sur le Passo d'Intelvi. À Côme, il ajuste au sprint les quatre autres coureurs qui l'accompagne, à savoir Thévenet,Wladimiro Panizza,Joop Zoetemelk etRaymond Poulidor[10],[23].
Au printemps 1977 De Vlaeminck gagne pour la sixième et dernière foisTirreno-Adriatico, puis il est deuxième deMilan-San Remo, précédée de trois secondes par le NéerlandaisJan Raas parti seul à 800 m du sommet du Poggio[24]. En avril, il remporte son premier et uniqueTour des Flandres, la dernière grande classique qui manque à son palmarès[25]. De Vlaeminck et le champion du mondeFreddy Maertens dominent la course, ils reprennent puis dépassent Merckx dans leKoppenberg. Ils se détachent et se dirigent vers la ligne d'arrivée, lorsque Maertens est victime d'une crevaison et dépanné par un spectateur. Un peu plus tard, il est disqualifié. Mais, les commissaires ne lui demandent pas de quitter la course et il continue avec dans sa roue De Vlaeminck. Maertens sachant qu'il ne peut plus gagner, emmène De Vlaeminck durant les 80 derniers kilomètres. À l'arrivée, De Vlaeminck gagne devant Maertens[25]. Maertens déclare qu'il lui a promis 300 000 francs pour acheter la victoire, ce que nie De Vlaeminck. Maertens reçoit de De Vlaeminck 150 000 francs, qu'il donne àMichel Pollentier etMarc Demeyer pour leur aide. De son côté, Maertens conserve 150 000 francs en récompense. De Vlaeminck dit qu'ils n'ont jamais discuté d'argent et le problème n'a jamais été éclairci[26]. Dans la foulée et pour la quatrième fois - un record - il remporteParis-Roubaix. Présent dans un groupe de 22 coureurs, De Vlaeminck passa à l'attaque à un peu moins de 30 km de l'arrivée. Il s'impose en solitaire avec 1 min 30 s d'avance surWilly Teirlinck[27]. Au cours du reste de la saison, le désormais« Monsieur Paris-Roubaix » termine quatrième deLiège-Bastogne-Liège (remporté par le jeune françaisBernard Hinault) et deParis-Bruxelles, deuxième duTour de Toscane et duTour de Vénétie et gagne leTour du Piémont[9].

En 1978, Brooklyn arrête le sponsoring, De Vlaeminck quitte Cribiori avec six autres fidèles équipiers pour rejoindre l'équipeSanson-Columbus dirigée parWaldemaro Bartolozzi et ayant pour leaderFrancesco Moser. À l'ouverture de la saison, il remporte deux étapes sur leTour de Sardaigne etSassari-Cagliari. Le 18 mars, il ajoute pour la deuxième fois à son palmarèsMilan-San Remo, la « Classicissima ». Parti en contre-attaque avec le FrançaisYves Hézard pour répondre à l'accélération dans les 20 derniers kilomètres d'Alessio Antonini et deGiuseppe Saronni, De Vlaeminck les rejoint et s'impose dans un sprint à trois devant Saronni et Antonini[28]. En avril, après une sixième place surGand-Wevelgem, il est deuxième deParis-Roubaix. Dans cette course, disputée sous la pluie, Moser attaque dans lesecteur pavé de Wannehain et remporte la course en solitaire. Dans le groupe de poursuivants, De Vlaeminck contrôle Maertens et Raas, puis il les devance au sprint et permet un doublé de l'équipe Sanson[29]. Dans le reste de la saison, il participe sans succès auTour d'Italie, puis se classe dixième duchampionnat du monde sur route du Nürburgring. Il termine sa saison sur des courses du calendrier italien, remportant leTour du Frioul et se classant troisième duTour du Latium[9].
En 1979, après seulement une année de « cohabitation » avec Moser, De Vlaeminck quitte Sanson et rejoint l'équipe rivaleGis Gelati, formation dirigée par Piero Pieroni. Au printemps, après avoir gagné une étape duTour du Trentin, leCircuit Het Volk (dix ans après sa victoire pour ses débuts professionnels) et une étape deTirreno-Adriatico, il remporte son troisièmeMilan-San Remo. La course, en dépit des nombreuses attaques dans la finale de Raas, Saronni etMario Beccia (ce dernier est repris près de la ligne d'arrivée), se conclut par un sprint à quinze coureurs. Il devance Saronni,Knut Knudsen et Moser[30]. En avril, le « Gitan » prend la deuxième place àGand-Wevelgem, battu au sprint par Moser. Pour la deuxième année consécutive, il est également deuxième deParis-Roubaix, où il doit se contenter de gagner le sprint des battus, 40 secondes derrière Moser[31]. Après la campagne des classiques, il s'adjuge trois étapes et le classement final duTour des Pouilles[7], ainsi queMilan-Vignola et deux étapes desQuatre Jours de Dunkerque[9]. En mai, il remporte trois étapes supplémentaires sur leTour d'Italie[32]. La deuxième partie de l'année est plus difficile, il ne remporte aucune victoire.

Lors de la saison 1980, après huit ans en Italie, Roger De Vlaeminck rejoint l'équipeBoule d'Or-Studio Casa, la formation du directeur sportif historique de Merckx,Guillaume Driessens. Son année commence, comme à son habitude, par de nombreux succès : trois étapes et le classement général duTour de Majorque dès janvier, puis lesSix Jours d'Anvers sur piste, leTrofeo Laigueglia, quatre étapes sur leTour de Sardaigne et deux surTirreno-Adriatico[9]. Toujours en mars, il termine cinquième deMilan-San Remo, dans le sprint du peloton remporté parPierino Gavazzi. Il prend ensuite la quatrième place duTour des Flandres et abandonneParis-Roubaix sur chute[33]. Après avoir obtenu quelques places d'honneur sur leTour de Belgique, il gagne une étape sur lesQuatre Jours de Dunkerque. Dans la seconde moitié de la saison, il ajoute deux succès d'étapes sur leTour d'Allemagne et se classe septième duchampionnat du monde à Sallanches (seulement quinze coureurs ont terminé la course).
En 1981, il passe chezDAF Trucks-Côte d'Or, une équipe dirigée par l'ancien cyclisteFred De Bruyne, où il est chargé de soutenirHennie Kuiper en tant que capitaine. Après plusieurs résultats et deux victoires d'étape surParis-Nice, il est deuxième deMilan-San Remo, en remportant le sprint des battus. La victoire revient à son compatrioteFons De Wolf, qui attaque dans l'ascension du Poggio et s'impose avec 11 secondes d'avance sur le groupe des poursuivants[34]. De Vlaeminck obtient des bons résultats sur les classiques du Nord : quatrième duGrand Prix E3 Harelbeke, victoire à laFlèche brabançonne, deuxième de l'Amstel Gold Race (battu au sprint le par champion du mondeBernard Hinault), sixième duTour des Flandres, deuxième deGand-Wevelgem (battu au sprint parJan Raas) et enfin deuxième de « sa » course,Paris-Roubaix[9]. Comme à l'Amstel ou à Roubaix cette année, le « Gitan » doit s'incliner au sprint sur plus fort que lui. Dans un sprint à six, il ne peut remonter Hinault et signe le dernier de ses neuf podiums en douze ans sur l'« Enfer du Nord »[35]. De Vlaeminck retrouve la réussite en juin, remportant les deux premières étapes duTour de Suisse, puis lechampionnat de Belgique sur route. En fin d'année, en battant au sprint son compagnon d'échappée le Néerlandais Jan Raas, il s'adjuge son unique victoire dans la classique,Paris-Bruxelles, qui se déroule depuis 1973 avant le Grand Prix d'Automne et le Tour de Lombardie.
La saison suivante marque le début du déclin de Roger De Vlaeminck. Il n'obtient pas de victoires sur route, sauf dans deux critériums[9]. Au cours de l'année 1982, il est trois fois sur le podium d'étape deParis-Nice, deuxième duGrand Prix E3 (battu seulement parJan Bogaert), septième deLiège-Bastogne-Liège et sixième deParis-Roubaix[9]. Sur piste, il remporte lesSix Jours d'Anvers avecPatrick Sercu. En 1983, il obtient un contrat avec la petite formation luxembourgeoise Gios-Clément, mais sans résultat significatif. Au début de l'année suivante, après avoir initialement annoncé sa retraite, il revient dans les rangs deGis Gelati-Tuc Lu, l'équipe deFrancesco Moser[9]. Il retrouve le chemin de la victoire au printemps 1984 en gagnant une étape de laSemaine cycliste internationale et leTour de Campanie. Entre mai et juin, il participe à son premierTour d'Espagne - où il gagne une étape à Saragosse - et auTour d'Italie gagné par Moser. À la fin de la saison, il se retire du peloton professionnel[7].
En octobre 1986; après presque deux ans d'inactivité, il repasse professionnel, en étant parrainé par le fabricant de cycles belgeEddy Merckx Cycles. Il continue à courir exclusivement encyclo-cross[7]. En mai 1987, il est sous contrat avecHitachi-Marc pour disputer des courses de cyclo-cross, puis revient au sein de la marque Eddy Merckx au début de l'année 1988. Il n'obtient aucun succès notable et termine sa carrière de coureur, le 15 février 1988, à quarante ans[9].

En 1970,Rik Van Looy met un terme à sa carrière et de nombreux fans voient en De Vlaeminck son successeur. Un autre jeune coureur peut également prétendre à devenir le successeur de Van Looy, il s'agit d'Eddy Merckx. La période Roger De Vlaeminck coïncide avec celle de Merckx. Lorsque la carrière professionnelle des deux coureurs commence, De Vlaeminck refuse de rejoindre l'équipe de Merckx et déclare haut et fort vouloir défier son compatriote et mettre fin à sa domination. Il est même déçu quand quelqu'un d'autre que Merckx se classe deuxième, car les gens pourraient alors dire qu'il n'avait pas d'opposition. Ainsi, alors que De Vlaeminck a la possibilité de participer à des courses dont Merckx est absent afin d'étoffer son palmarès, il n'a au contraire jamais voulu céder face à son rival et s'aligne le plus souvent sur les mêmes courses que le« Cannibale ».
Après plusieurs années de lutte l'un contre l'autre, les deux champions sont amenés à penser différemment. De Vlaeminck respecte Merckx pour son palmarès et ce dernier apprécie son concurrent qui l'a toujours combattu ouvertement. De Vlaeminck juge également que trop de coureurs ont bénéficié de la concurrence entre lui et Merckx. Généralement trop occupé à empêcher la victoire de l'autre, ils y laissent tellement de forces que cela profite à la concurrence.
Finalement, Roger De Vlaeminck donne le prénom de son plus grand rival à son fils.
Dans les saisons suivant sa fin de carrière définitive, il reste dans le monde du cyclisme. Il est directeur sportif de plusieurs équipes professionnelles en Belgique :Hitachi en 1988 et 1989, aux côtés d'Albert De Kimpe,Isoglass-Garden Wood en 1990,Tonton Tapis-GB-Corona en 1991,GB-MG Maglificio en 1992 aux côtés dePatrick Lefevere,Collstrop en 1994 et 1995, puis pour finirPalmans entre 1996 et 2000.
En 2003, après plusieurs expériences en tant que directeur sportif, il devient manager d'une nouvelle équipe de cyclo-cross : Saey-Deschacht. De Vlaeminck signe un contrat de trois ans.
En novembre 2004, De Vlaeminck se rend auZimbabwe, en Afrique. Accompagné de Wayne Davidson et Wonder Matenje de la fédération zimbabwéenne, il se met à la recherche des cinq plus grands talents encyclo-cross. Jackson Vijarona, Tschabalala Nqobizitha, Abel Muchenje, Gorden Martin et Brighton Kasecha sont sélectionnés et sont autorisés à suivre un entrainement en Belgique. Les cinq coureurs sont restés trois mois dans des familles d'accueil àEeklo, où ils sont entrainés par De Vlaeminck. Le diffuseur belgeVTM réalise un programme à partir de cette expérience : Allez Allez Zimbabwe. L'émission est regardé par environ 800 000 téléspectateurs par diffusion.
Les Zimbabwéens ont éprouvé des difficultés à suivre la rude formation de Roger De Vlaeminck. Fin janvier 2005, ils participent auxchampionnats du monde de cyclo-cross àSaint-Wendel. Ils terminent aux dernières places, mais peuvent compter sur beaucoup de soutien de nombreuses personnes en Belgique.

Un an plus tard, Roger De Vlaeminck commence une nouvelle saison du programme. Il se rend au Zimbabwe pour voir comment vont les coureurs. Il remarque qu'ils ont progressé et sélectionne quatre des cinq coureurs de la première saison. Seul Abel Muchenje reste à la maison et De Vlaeminck choisit deux autres coureurs en plus : Brian Zengeni et Prince Ngundu.
Lorsqu'ils reviennent en Belgique, les Zimbabwéens se montrent plus intéressés par des histoires d'amour que par l'entrainement. En raison de cela, les performances des coureurs restent décevantes et De Vlaeminck se montre déçu[36].
La saison suivante De Vlaeminck octroie une nouvelle chance à ces coureurs. Dès l'été, il décide de faire venir en Belgique quatre d'entre eux pour qu'ils soient capables de courir dans un certain nombre de courses belges. En novembre, l'équipe participe auTour du Faso. Dans la plus grande course d'Afrique, ils obtiennent quelques bons résultats. Plus tard, ils participent également auchampionnat du monde de cyclo-cross espoirs, mais terminent très loin du vainqueurLars Boom.52e sur 57 participants, Brian Zengeni est récompensé pour sa bonne performance. Il est invité par l'UCI à une course en Afrique du Sud.
Le 14 septembre 2007 a lieu une grande fête àEeklo. Roger De Vlaeminck est honoré pour son soixantième anniversaire. Ce jour-là, un livre est présenté :Roger De Vlaeminck Top 60 Mens en Renner. Ce livre est écrit par le journaliste sportif Roger De Maertelaere et il narre une soixantaine des plus belles victoires du Belge. La ville d'Eeklo a également organisé une exposition sur le coureur et renommé le stade du club de football local« Stadion Roger De Vlaeminck ». Un boulanger d'Eeklo a créé pour l'occasion un gâteau spécial en forme de pavés deParis-Roubaix. En outre, une course cycliste est organisée sur cette journée. Le critérium Roger De Vlaeminck est disputé par des ex-coureurs et des coureurs actuels.
Percuté par un automobiliste en août 2022, De Vlaeminck subit trois fractures costales et unefracture à une clavicule[37].
Le tableau ci-dessous présente les différents classements de Roger De Vlaeminck sur les classiques majeures de son époque.
Roger De Vlaeminck est l'un des trois seuls coureurs à avoir remporté les cinqMonuments du cyclisme (Mo). Il en a gagné un total de onze dont quatreParis-Roubaix (recordman de victoires).
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