De gauche à droite, de haut en bas : Pont de l'Avenue du Général de Gaulle ; Mairie de Rocroi ; Rocroi vue du ciel ; Rue de Bourgogne vue depuis la Place d'Armes et le Bastion de Montmorency
Décidée par le roiFrançois Ier, la construction des fortifications de Rocroy est réalisée sousHenriII à partir de 1555. Rocroy est l'exemple d'une première fortification rasante. Né de l'imagination des ingénieurs militaires italiens, son urbanisme étoilé (radioconcentrique) est unique en France.Vauban intervient un siècle et demi plus tard pour apporter quelques améliorations et intégrer Rocroy dans son célèbre « pré carré ». Elle a marqué l'histoire notamment lors de labataille de Rocroi le, opposant Français et Espagnols lors de laguerre de Trente Ans.
Vue aérienne montrant la structure en étoile des rues de la ville et ses bastions.
La commune est limitrophe de laBelgique dontla frontière est à 2,5 kilomètres au nord de la ville.
Rocroi, qui jouxte par l'ouestRevin, est à 28 kilomètres au nord-ouest du chef-lieu du département,Charleville-Mézières, et à 60 kilomètres au sud de la ville belge deCharleroi.
Le territoire communal s'étend sur unesuperficie de5 041 hectares et le point culminant de la commune s'élève à 391 mètres.
Rocroi est située sur unplateau, appelé, de façon éponyme,plateau ou « Massif » de Rocroi. Il s'agit en fait d'une structurepaléozoïque, à dominantecambrienne, composée de roches dures. Cette structure, large d'une vingtaine de kilomètres en direction nord-sud et longue d'une cinquantaine de kilomètres en direction est-ouest, est recoupée par lafrontière belge.
.La commune est dans lebassin versant de la Meuse au sein dubassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Meuse, le ruisseau de Fau, l'Eau Noire, le ruisseau des Moulins, le ruisseau Ste-Anne, le ruisseau de la Tauminerie, le ruisseau du Greffier, le ruisseau de Faux Pre, la Conduite de Whitaker, le ruisseau du Moulin Manceau, le ruisseau du Rond Terne, le ruisseau du Champ Fleury, le ruisseau de Faliere, le ruisseau de la Chaudiere, le ruisseau du Fond de Pernelle, le ruisseau des Censes, le ruisseau des Muletiers et le ruisseau de la Prise Gatin[3],[Carte 1].
Au, Rocroi est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[17].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (64,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (64,3 %).
La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (61,4 %), prairies (27,5 %), zones urbanisées (3,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,5 %), zones agricoles hétérogènes (2,3 %), mines, décharges et chantiers (0,6 %),terres arables (0,5 %), eaux continentales[Note 3] (0,5 %)[21].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Rocroi en 2022 en comparaison avec celle des Ardennes et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi la faible proportion desrésidences secondaires et logements occasionnels (3,2 %) par rapport au département (3,9 %) et à la France entière (9,7 %).
Lacommune, instituée par laRévolution française sous le nom deRocroy en 1793, prend ultérieurement l'orthographe actuelle deRocroi, après avoir porté le nom révolutionnaire deRoc-Libre[2].
En 1545,FrançoisIer demande àGirolamo Marini, commissaire-général des fortifications deChampagne, de fortifier la frontière de Champagne. Il construit un petit fort près du village de Roulcroix.
Charles Quint décide de construire lefort de Charlemont, àGivet en 1552.Henri II répond en faisant édifier l'enceinte de Rocroi la même année, avec son plan radio-concentrique inscrit dans un système de cinqbastions (avecorillons) en étoile[Note 4].« Comme les traités de fortification publiés après 1545 en témoignent, le plan radioconcentrique est devenu dès lors, au même titre que l'enceinte bastionnée polygonale, la disposition caractéristique et propre aux villes de guerre[24] ». Elle est terminée en 1556. Le vieux fort est probablement le fortin construit par Marini, transformé en bastion appelé bastion du Petit-Fort ou bastion du Roy. La construction a été confiée à un maître maçon de Senlis, Loys Lenthe, par lemaréchal de Bourdillon. À l'origine, l'enceinte n'était pas maçonnée. La ville est assiégée par les Espagnols en 1556 et 1559, sans succès. Le gouverneur de Champagne,François de Clèves avait fait renforcer les défenses en urgence. La place est prise par les protestants de Sedan le. Ils la vendent auduc de Guise. Le roiLouis XIII la rachète en 1614. Le plan initial a été conservé mais les bastions ont été modifiés quand desdemi-lunes ont été ajoutées. Le bastion du Roi est retranché de la ville par un fossé pour devenir une citadelle. Lesescarpes sont alors revêtues de maçonnerie[25].
Au cours dusiège de Rocroi par les Espagnols commandés parFrancisco de Melo a lieu la fameusebataille de Rocroi, le, qui voit la victoire des Français sur les Espagnols. Le chef de l'armée royale française, leduc d'Enghien, plus tard appelé leGrand Condé, révèle alors à tous son génie militaire. Cette victoire décisive dans laguerre de Trente Ans (-) marque le retour de la France sur la scène internationale après un siècle de défaites et de guerres civiles.
Dix ans plus tard, le même Condé, qui commande alors les Espagnols, prend cette ville pour eux, en 1653, mais elle est rendue à la France en 1659, par lapaix des Pyrénées.
Vauban remanie la place à partir d'. Les remparts sont maçonnés extérieurement. Un arsenal est bâti en 1692. Rocroi fait alors partie de la deuxième ligne duPré carré[26].
Pendant laRévolution, après l'abolition de la royauté, Rocroi reçoit le nom de « Roc-Libre[27] ». Du début de 1793 au sont annexés au département des Ardennes 36 villages « belges » de l’Entre-Sambre-et-Meuse (en fait de laprincipauté de Liège, pour la plupart —Philippeville etMariembourg étant déjà deux villes françaises) des cantons de Couvin, Philippeville et Givet (ici, deux municipalités seulement) et qui dépendent de l'arrondissement de Rocroi. Après letraité de Paris (1814), on y ajoute les cantons de Chimay et de Walcourt[28].
Les remparts lors de la reconstitution du siège de Rocroi en 2015.
Des travaux sont encore faits sur l'enceinte de Rocroi entre 1879 et 1886. La place est déclassée définitivement en 1888 lors de la « crise de l'obus-torpille ».
Écorçage du bois arrivé à maturité et vente de l'écorce aux tanneries ;
Coupe rase et vente du bois de taillis ;
On brûle les reliquats de végétation à « l'étouffé », vers la fin du printemps. Cette pratique est à l'origine des fameux « brouillards puants » ou « brouillards de Rocroi ».
Semis deseigle dans les jours qui suivent, avec respect des souches qui doivent rejeter et former descépées.
Récolte du seigle l'année suivante.
On laisse les genêts proliférer 4-5 ans (plantes légumineuses, apportant de l'azote). Les taillis sont mis en défens, pour éviter que les animaux ne détruisent les rejets de souche.
Les genêts sont coupés et donne du fourrage, de la litière.
Après un certain temps, la pâture est autorisée dans les taillis.
Au bout de 20 ans, le taillis est prêt pour une nouvelle coupe[33].
Lors du premier tour desélections municipales de 2014 dans les Ardennes, la liste UMP menée par Denis Binet obtient lamajorité absolue des suffrages exprimés, avec 794 voix (66,11 %, 16 conseillers municipaux élus dont 7 communautaires), devançant très largement celles menées respectivement par[34] : - Richard Huet (DVG, 238 voix, 19,81 %, 2 conseillers municipaux élus) ; - Patrice Germain (DVD, 169 voix, 14,07 %, 1 conseiller municipal élu). Lors de ce scrutin, 29,52 % des électeurs se sont abstenus
Lors du premier tour desélections municipales de 2020 dans les Ardennes, la liste LR menée par le maire sortant obtient à nouveau la majorité absolue des suffrages exprimés, avec 615 voix (76,68 %, 17 conseillers municipaux élus dont 4 communautaires), devançant très largement celle DVG menée par Lysian Fag, qui a recueilli 187 voix (23,31 %, 2 conseillers municipaux élus). Lors de ce scrutin marqué par lapandémie de Covid-19 en France, 50,30 % des électeurs se sont abstenus[35].
d'une piscine intercommunale, le Centre aquatique du Nord-Ouest Ardennais
d'un Tennis Club
d'un club de football, l'Association sportive Bourg Rocroi (ASBR)
d'une section tennis de table au sein de l'US Rocroi
d'un centre de tir 10 m, 25 m, 50 m. Une formation pour les jeunes est assurée.
d'une salle de musculation et fitness
d'un club sportif de marche, VTT, vélo route, course à pied : Rocroy sports nature. Organisation d'une course d'orientation, 3 h de VTT, d'un trail, d'une corrida et d'un bike et run.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[52]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[53].
En 2022, la commune comptait 2 256 habitants[Note 6], en évolution de −4,29 % par rapport à 2016 (Ardennes : −2,97 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Les trois frères Moreaux, artistes peintres nés tous trois à Rocroi :René (1807-1860) qui fut élève d'Antoine-Jean Gros, Charles Florent Léon (1815-1891) etAuguste (1817-1877). René et Auguste ont émigré au Brésil et sont morts àRio de Janeiro. Le musée de Versailles conserve deux tableaux de Charles dont :Portrait de Jean René Moreaux, général en chef de l'armée de Moselle[58].
Auguste Warnier (1810-1875), médecin, préfet puis député d'Alger, y est né.
Le nom de certains seigneurs et gouverneurs nous est parvenu. On peut noter :
En 1597, Philibert Le Danois, seigneur de Geoffreville (hameau de l'actuelle commune deNovion-Porcien), devient gouverneur de Rocroi puis la familleLe Danois de Joffreville conserve cette charge[60].
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Rabutin décrit la place comme « un pentagone à cinq fronts, couverte et défendue de quatre gros boulevards garni de leurs flancs, casemates et plate-formes, et vieil fort qui fait le cinquième »
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑Lucien Boullet,Histoire de Rocroi, Éditions de la Société d'études ardennaises, 1958, p. 88.
↑André Lépine,,Le rattachement à la France du district de Couvin en 1793, cahier du Musée de Cerfontaine (Belgique) n° 246,, 31 p.
↑André Lépine,Les notables communaux de l’arrondissement de Rocroi en l’an IX, Cahier du Musée de Cerfontaine (Belgique) n° 247,, 36 p.
↑Briand de Verzé,Nouveau dictionnaire complet, géographique, statistique, topographique... de la France et de ses colonies, volume L-Z et Colonies françaises, 1846, p.1189[1]
↑Janet Bromley et David Bromley,Wellington’s Men Remembered: A Register of Memorials to Soldiers who Fought in the Peninsular War and at Waterloo - Volume III: Additional Records, éd. Pen and Sword, 2024, p. 325.
↑Gilles Morin, « VIÉNOT Andrée, Maria, Mathilde née MAYRISCH Andrée »,Le Maitron en ligne, 30/11/2010 mis à jour le 7/10/2024(consulté le)« Née le 7 juin 1901 à Dudelange (Grand Duché du Luxembourg), morte le 20 octobre 1976 à Charleville-Mézières (Ardennes) ; militante socialiste et anticolonialiste ; secrétaire de la fédération socialiste des Ardennes, conseillère générale et maire de Rocroi (Ardennes) ; responsable du PSA puis du PSU ; membre du comité central de la Ligue des droits de l’Homme et de la Ligue de l’Enseignement ; député (1944-1947), sous-secrétaire d’État (1946). ».
↑Yveline Cantarel-Besson, Claire Constans etBruno Foucart,Napoléon. Images et histoire. Peintures du chateau de Versailles, Réunion des musées nationaux,,p. 327
↑https://maitron.fr/spip.php?article167693, notice ROYAUX Paul, Ernest [Pseudonymes dans la Résistance : Ernest DUVAL, Max] par Frédéric Stévenot, Julien Lucchini, Laurent Thiery, Philippe Lecler, version mise en ligne le 17 novembre 2014, dernière modification le 20 avril 2017.