Depuis les années 1960, définies comme lapériode « classique » du rock, de nombreux sous-genres hybrides ont peu à peu émergé. Cette décennie voit déjà éclore lerock psychédélique et legarage rock, ainsi que des rapprochements avec d'autres genres musicaux, donnant naissance aufolk rock, aujazz fusion et aublues rock. Au début des années 1970, lerock progressif manifeste une volonté d'expérimentation ; leglam rock met l'accent sur lesperformances scéniques et le style vestimentaire ; lehard rock et leheavy metal naissant valorisent le volume, la puissance et la vitesse. À la fin des années 1970, lepunk rock engendre des chansons brutes, dépouillées et souvent engagées politiquement, qui influencent fortement lepunk hardcore, lanew wave et lerock alternatif des années 1980. Les années 1990 voient la domination durock alternatif et de ses dérivés (grunge,Britpop,rock indépendant), tandis que les deux dernières décennies témoignent d'une volonté de retour aux sources (post-punk, néo-garage rock). À ces sous-genres s'ajoutent de nombreuses scènes rock nationales, notamment enallemand, enfrançais et enespagnol.
Le rock est caractérisé par une mélodie vocale dominante, souvent accompagnée par une ou plusieursguitares électriques, uneguitare basse et unebatterie ; il peut également être accompagné desynthétiseurs/piano, decuivres ou d'autresinstruments. Une chanson de rock comprend généralement quatre pulsations par mesure (4/4) et une structure avec couplets etrefrain. Les paroles, qui contiennent parfois des références à la sexualité et aux drogues, ont servi de vecteur à des mouvements sociaux et culturels, comme lesmods enAngleterre ou la contre-culturehippie enCalifornie. Héritant de la tradition de la « protest song » issue de la folk, le rock a parfois été considéré comme une forme d'expression d'une partie de la jeunesse et un moyen de révolte contre leconformisme, la morale dominante et lasociété de consommation.
Chuck Berry effectuant son pas de danse (« duckwalk ») en 1957. S'il n'est pas l'inventeur du rock'n'roll, il a toutefois révolutionné la manière de le jouer sur scène.
Le rock trouve ses origines dans lerock 'n' roll, qui devient populaire aux États-Unis à la fin des années 1940 et au début des années 1950. Celui-ci est issu de la rencontre entre diverses composantes de lamusique afro-américaine (dont lerhythm and blues et legospel) et lamusique country[3]. Le genre emprunte à la country un usage prépondérant de la guitare, et remplace lerythmeternaire du rhythm and blues par unrythme binaire et untempo plus soutenu. Simple, facile à danser et entraînant, ce nouveau style est idéal pour les night-clubs. Toutefois, la distinction d'avec le rhythm and blues n'est pas toujours aisée : le terme de « rock'n'roll » a parfois été utilisé pour évoquer le rhythm and blues joué par des Blancs[4], afin de pouvoir le diffuser dans des établissements fréquentés par lacommunauté blanche.
En1951, ledisc jockey deClevelandAlan Freed anime une émission de radio appeléeMoondog's Rock And Roll Party, dans laquelle il diffuse pour la première fois du rhythm and blues (alors appelé « race record » aux États-Unis) à un public mixte[5]. Il invente également le nom de ce nouveau genre en reprenant une expression d'argot américain, que l'on retrouve depuis les années 1940 dans certaines chansons de rhythm and blues, et qui signifie « faire l'amour »[5].
La détermination de la première chanson de rock'n'roll de l'histoire fait l'objet de débats. Certains estiment qu'il s'agit deRock Awhile deGoree Carter (1949)[6] ; d'autres deRock the Joint deJimmy Preston, reprise en 1952 parBill Haley & His Comets[7] ; d'autres dethat's all deRosetta Tharpe ou encore deRocket 88, composée parJackie Brenston and his Delta Cats et enregistrée en 1951 par le producteurSam Phillips, pour son labelSun Records[8]. Quatre ans plus tard, en 1955,Rock Around the Clock de Bill Haley devient la première chanson de rock'n'roll à rencontrer le succès populaire, atteignant le sommet deshit-parades aux États-Unis et au Royaume-Uni[9]. Ouvrant la voie au développement du genre, ce premiertube de l'histoire du rock figure au générique du filmGraine de violence (1955).
Rapidement, le rock'n'roll représente la majeure partie des ventes de disques aux États-Unis, et lescrooners commeEddie Fisher,Perry Como,Patti Page etFrank Sinatra, qui avaient dominé la décennie précédente, voient leurs ventes baisser de manière significative[11].
Elvis Presley lors de sa première apparition à la télévision, en janvier 1956.
Aux côtés du rock'n'roll, essentiellement joué par des artistes afro-américains, émerge un genre aux sonorités proches mais pratiqué par des musiciens blancs : lerockabilly. Inspiré lui aussi du rhythm and blues, il se distingue par une influence plus marquée de lamusique country, notamment de son courant dit « hillbilly »[12]. La structure du groupe-type comprend un chanteur, qui joue également de laguitare acoustique, unguitariste électrique qui apporte une toucheblues, et un bassiste qui marque le rythme[12]. Parmi les précurseurs de ce genre figurent notamment Bill Haley,Carl Perkins,Eddie Cochran etGene Vincent. C'estElvis Presley qui, en 1954, popularise le genre avec son premier succès,That's All Right (Mama)[12].
À la différence du rockabilly, ledoo-wop utilise le chant à plusieurs voix (polyphonique) avec un chœur en fond, chantant paronomatopées (d'où le genre tire son nom)[13]. L'instrumentation est généralement peu fournie et l'accent est mis sur la performance vocale[13]. Des groupes commeThe Crows,The Penguins etThe Coasters deviennent rapidement populaires aux États-Unis.The Platters, avec des chansons commeOnly You ouThe Great Pretender (1955), rencontrent un succès international[14].
Le rock'n'roll et le rockabilly entraînent le développement de nouvelles tendances et techniques instrumentales. La guitare électrique devient l'instrument du rock par excellence, notamment grâce au jeu de Chuck Berry,Link Wray etScotty Moore[15]. L'usage de ladistorsion, bien qu'initié par des guitaristes de blues commeGuitar Slim[16],Blind Willie Johnson etPat Hare(en) au début des années 1950[6], ne devient populaire qu'avec Chuck Berry[17]. Sous l'influence de Johnson, Hare et Wray, de nombreux artistes utilisent lespower chords (« accords de puissance »), qui donnent à la mélodie un son plus lourd[18].
À la fin des années 1950 et au début des années 1960, la critique musicale s'accorde à reconnaître le déclin du rock'n'roll et du rockabilly[19]. De nombreux évènements donnent l'impression au public que l'ère du rock'n'roll touche à sa fin : la mort de Buddy Holly, duBig Bopper et deRitchie Valens dans un accident d'avion en 1959 ; le départ d'Elvis Presley pour le service militaire ; la retraite deLittle Richard, qui veut devenir pasteur ; les poursuites judiciaires à l'encontre de Jerry Lee Lewis et Chuck Berry ; enfin, le scandale de lapayola, une affaire de corruption qui implique de grandes figures de l'industrie musicale, dontAlan Freed[19].
Les paroles des chansons deviennent plus consensuelles, etElvis Presley est cantonné à desballades. Le pur rock'n'roll et lerockabilly tendent alors à disparaître, bien que quelques titres postérieurs comme(Oh!) Pretty Woman deRoy Orbison en1964 etWooly Bully deSam the Sham and the Pharaohs en1965 puissent être rattachés au style.
Cependant, au Royaume-Uni, où des artistes américains de blues sont venus se produire, une scène de rock'n'roll tend à émerger alors que le genre s'éteint outre-Atlantique[20].Lonnie Donegan, avec son tube de 1955Rock Island Line, influence de jeunes artistes britanniques et contribue à la formation de nombreux groupes deskiffle, dont celui deJohn Lennon,The Quarrymen[21].
La réplique ne vient pas desÉtats-Unis mais duRoyaume-Uni. Les premiers émules d'Elvis Presley apparaissent, commeCliff Richard, et de petites formations se multiplient pour les imiter. L'influence américaine deChuck Berry est profonde. Au passage cependant, le rock 'n' roll s'acclimate etThe Shadows, qui accompagnentCliff Richard, initient l'archétype de la formation rock telle qu'elle sera reprise aussi bien enEurope que de l'autre côté de l'Atlantique : lacontrebasse disparaît au profit de laguitare basse, deuxguitaristes se répartissent les tâches de la rythmique pour le premier et des « chorus » pour le second. Les groupes britanniques s'éloignent ainsi rapidement de leur modèle américain pour créer une musique originale que lesfrancophones appellent « rock anglais ».
Si les années 1950 proposaient une scène commune pour artistesnoirs etblancs, les années 1960 mettent fin à cette mixité. Les noirs abandonnent peu à peu le rock pour s'orienter vers des genres musicaux qui correspondent davantage à leur réalité sociale. Lasoul militante deJames Brown fait de plus en plus d'émules. La scène rock britannique est principalement blanche, tandis que lesnoirs américains adaptent à leur manière la redécouverte britannique de l'importance de lamélodie. S'appuyant sur les anciennes structurességrégationnistes, ils mettent au monde une branche importante de l'arbre généalogique du rock, englobant ce qu'il convient de qualifier de « dance music », dufunk aurap en passant par lapop de laTamla des années 1960. Conséquence de ce cloisonnement, les rockers noirs sont rares dans l'autre grande famille du rock post-Beatles. L'une des exceptions estJimi Hendrix, guitariste de génie qui électrifie sonblues et ouvre au rock blanc d'autres univers.
Le terme « pop » désigne un sous-genre apparu dans les années 1950-1960. Le rock'n'roll évolue alors pour se subdiviser en deux branches principales : le rock, plus fidèle aux racines blues dont il est issu, et lapop, qui met plus l'accent sur les mélodies et les harmonies vocales. La pop connaît sa maturité avec l'avènement desBeatles. Les représentants les plus emblématiques de la branche rhythm and blues étaient lesRolling Stones (qui sur le tard reprirent cependant l'étiquette rock 'n roll). La pop, expression issue de l'anglaispopular music (« musique populaire »), s'est donc petit à petit distinguée comme un sous-genre du rock, dans les années 1960. À l'origine, la pop était l'équivalent anglais de la « variété ».
Si l'on considère que les Beatles ont créé ou au moins amené la musique pop, alors il s'agit d'une transformation adoucie et plus pétillante du rock'n'roll. Le premier album seraRubber Soul, toutefois précédé de quelques chansons de l'albumHelp!, où figure notammentYesterday.
Si le rock 'n' roll a toujours été porté par unejeunesse trop à l'étroit dans le carcan moral de ses aînés, les textes jusqu'aux années 1960 étaient souvent confinés aux thèmes festifs éventuellement chargés deconnotationssexuelles. AvecBob Dylan, les paroles prennent une tournure à la fois pluspoétique et plus engagée. Mariant lapoésiesurréaliste à l'engagement du mouvementfolk (Woody Guthrie puisJoan Baez,Pete Seeger), il devient lechroniqueur de sa génération, abordant sans crainte des thèmespolitiques etsociaux. Son impact sera décisif des deux côtés de l'Atlantique. AuxÉtats-Unis, lesprotest songs expriment le rejet de laguerre froide ou de l'engagement militaire au Viêt Nam tandis qu'auRoyaume-Uni,John Lennon livre des textes plus personnels et recherchés. Le rock devient à la fois un mouvementartistique, qui acquiert une légitimité intellectuelle, et un courant de « contre-culture ». Cette tendance connaît son apogée avec les grands festivals de la fin des années 1960 : àWoodstock ou sur l'Île de Wight des centaines de milliers de jeunes se rassemblent pour partager à la fois une passion pour lamusique mais également une vision du monde en rupture avec les normes établies.
Lepsychédélisme est un style qui englobe donc desgroupes variés qui ont un certain sens de l'expérimentation. Ainsi même desgroupes commeThe Velvet Underground peuvent parfois être qualifié depsychédéliste. On distinguera alors le psychédélisme fondé sur leFlower Power d'un psychédélisme plus sombre et/ouunderground. Par là même, on peut citer le rock psychédélique d’Hawkwind ou encore le krautrock d’Amon Düül II, fervents de voyages nocturnes et fantomatiques.
En 1965, le groupe américainThe Sonics sort son premier album,Here Are the Sonics, initiant le rock garage et pré-punk desStooges d'Iggy Pop ou duMC5, et provoquant, par ricochet, une explosion de groupes en Grande-Bretagne, avec un sous-genre qui sera appelépub rock au début des années1970, notammentDr. Feelgood.
Depuis la fin des années 1960, un nouveau style de jazz apparaît : le jazz fusion. Popularisé par l'albumHot Rats deFrank Zappa, ce style connait un grand succès et beaucoup de groupes passent par une face jazz fusion, parmi lesquelsSantana avec les albumsCaravanserai etBorboletta,Al Di Meola sur l'albumElegant Gypsy,John Mayall et d'autres musiciens célèbres.
AC/DC àBelfast en 1979 avec Angus Young à gauche et Bon Scott à droite.
Au cours des années 1960, des groupes de rock britanniques tels queCream,The Rolling Stones,The Beatles,The Yardbirds,The Who etThe Kinks modifièrent le rock 'n' roll, ajoutant un son puissant, des lourds riffs de guitare, une batterie imposante et des voix fortes. Ce nouveau son posa les bases du hard rock. Dans le même temps,Jimi Hendrix produisit une forme de blues influencée par lerock psychédélique, combinée avec des éléments dejazz et de rock 'n' roll, créant un genre unique. Il fut l'un des premiers guitaristes à expérimenter des effets de guitare comme le phasing, le feedback et ladistorsion, avecDave Davies des Kinks,Pete Townshend des Who,Eric Clapton de Cream, etJeff Beck des Yardbirds.
À cette époque,hard rock etheavy metal étaient alors synonymes (aux États-Unis et au Royaume-Uni, on parlait plus de « heavy metal » alors qu'en France, le grand public utilisait l'expression « hard rock », « heavy metal » étant utilisé uniquement par les spécialistes). Ce n'est qu'au cours des années 1980 qu'on distingua les deux expressions. L'expression « heavy metal » est en effet redéfinie par lejournalisteLester Bangs du magazineCreem et se caractérise principalement par une distanciation de ses racines blues et des rythmiques lourdes et puissantes. Néanmoins, la frontière entre le heavy metal traditionnel et le hard rock reste floue.
Les années 1970 voient la disparition progressive dupsychédélisme et la fin du rêvehippie. Cette désillusion, associée à une marchandisation exponentielle de la musique donne naissance à un courant embrassant les contradictions de son époque en proposant une imageglamour etdécadente : leglam rock. Sous lestrass et lespaillettes de leurs costumesandrogynes,David Bowie,T. Rex,Sweet,Roxy Music,The New York Dolls,Elton John,Gary Glitter,Slade ou mêmeQueen proposent un rock théâtral etbaroque, marquant également un retour à la spontanéité du rock 'n' roll, avec des morceaux plus courts et rapides que ceux du rock psychédélique. Facilement dansable, le glam rock aura beaucoup de succès dans les palmarès avec des titres commeBang a Gong (Get It On) deT. Rex ouRock N'Roll (Part 1) deGary Glitter entre autres et influencera fortement lemouvement punk. Queen en reprendra, au départ du moins, le look et les costumes androgynes, mais y mélangera musicalement duhard rock, durock progressif puis dufunk, de lapop et dudisco.
Les racines musicales dumouvement punk remontent aux années 1960 avec le genregarage (The Stooges,MC5), suivi par la scène new-yorkaise du milieu des années 1970 comprenant notamment le groupe deglam rockThe New York Dolls, et surtoutPatti Smith, sous l'influence deBob Dylan et deLou Reed, grand inspirateur du côté sombre de la musique punk. On retrouve également ce que certains considèrent comme les premières traces de punk sur l'albumNadir's Big Chance dePeter Hammill sorti en 1974.The Ramones sortent en 1976 un premier album de rock rapide qui est considéré par la plupart des autres comme le premier album depunk rock. Issu de la scène duCBGB, ce groupe provoqua une révolution dans la musique, influençant entre autres la vaguepunk au Royaume-Uni, ainsi que la vague du rock métal qui comprenait des groupes héritiers deDeep Purple commeMotörhead et de nombreux autres. Cette scène comporte d'ailleurs de nombreux artistes différents musicalement, moins homogènes que la scène punk anglaise.
Le mouvement punk prend son envol auRoyaume-Uni à partir de1976 avec des groupes comme lesSex Pistols, et leur titreGod Save the Queen, ouThe Clash. Ces groupes ont été directement influencés par le premier album des Ramones ainsi que par un de leurs concerts auRoyaume-Uni en été1975 auquel la majorité des membres de ces deux groupes ont assisté avant de faire de la musique, de même que le futurCaptain Sensible deThe Damned.John Lydon déclare dans une interview qu'il a été influencé par les intonations vocales dePeter Hammill. Le mouvement punk s'oppose clairement en réaction au rock des années 1970 qui n'autorise les enregistrements qu'aux virtuoses en recherchant un jeu et un son de plus en plus raffinés. Ainsi, un des messages punks est d'encourager tout groupe souhaitant faire de la musique à passer à l'acte, sans attendre de maîtriser la technique et de posséder de gros moyens. Les punks ouvrent ainsi les portes des studios d'enregistrement à d'innombrables groupes, depuisThe Police jusqu'àU2.
Le second message des punks est social et politique. D'abord, c'est un renversement général et une inversion esthétique et morale de toutes les valeurs de lagénération de 68 et dufestival de Woodstock qui se trouve qualifiées debaba cool. L'unisexe est abandonné pour un costume résolument sexiste en réinvestissant les symboliques des militaires et des prostituées. Les tons clairs et colorés à motifs fleuris, les tissus et les teintures naturelles sont remplacés par des couleurs violentes et des textures artificielles. La musique est à l'unisson de la mode : le son est artificiel, sale, avec des assonances et des arythmies. Du point de vue politique, c'est l'affirmation de la fin de l'idéologie du progrès indéfini, du présent qu'il faut sacrifier aux utopies politiques et aux lendemains qui chantent :No future. Les Britanniques enterrent leur statut de grande puissance (Anarchy In The UK ouGod Save The Queen des Sex Pistols où on entend :« God save the Queen, She's no human being, Here's no future in England »… ou encore« I'm so bored with the USA » dupremier album des Clash.
LesÉtats-Unis avaient résisté plus de dix-huit mois à labeatlemania, ils tiendront bon pendant plus de vingt ans face à la vague punk. Si l'ouverture des studios a bien lieu auxÉtats-Unis, elle est moins flagrante qu'enEurope. Musicalement, les tenants d'un rock dit « moderne » se revendiquent toutefois ouvertement comme des enfants du punk. Mais de grandes figures du rock américain desannées 1970, telsBruce Springsteen se réfèrent davantage au rock et à la soul des années 50 et au folk des années 60 plutôt qu'au punk qui leur est contemporain. Il faut attendre les années 1980 pour que les États-Unis voient se former des groupes comme lesPixies, lesRed Hot Chili Peppers, les groupes deMike Patton tels queMr. Bungle ouFaith No More, et le mouvementgrunge de la côte ouest américaine pour percevoir un écho punk dans la musique américaine grand public, cicatrisant efficacement les plaies d'un rock divisé depuis plus de dix ans en deux camps :Classic etModern. Ce débat est essentiellement américain, car en Europe les modernistes ont gagné la partie dès le début des années 1980.
Désormais adulte, le rock s’est installé au cours des années 1970 dans un rythme de croisière que lespunksanglais ont fait voler en éclats. Les années 1980 s’ouvrent donc sur la promesse — rapidement déçue — d’un recommencement. Les années 1980 révèlent le brassage de plusieursgenres qui se dissocieront vite de la représentation rock antérieure, mais elle comporte également bon nombre d'artistes qui feront vivre le rock, tout en le faisant évoluer.
Alors que la branche duhard rock se « métallise », radicalisant son discours sous une avalanche dedécibels, une accélération effrénée dutempo et une saturation qui repousse les limites de l'audible, le courant majeur s'assagit et se rapproche de plus en plus de lapop.Dire Straits incarne ce rock serein, auxguitares d'orfèvres et aux textes ciselés mais dont la fièvre est retombée, ou bien encore les irrévérencieuxThe Smiths, conduits par le parolierMorrissey (même si celui-ci continue d'écrire des textes engagés, sa voix ramène à des sonoritéspop).
Si quelques-uns dontU2 ouR.E.M. tentent de raviver une démarche engagée, c'est plutôt aux frontières du rock, comme dans le métissage avec lefunk deMichael Jackson ou dePrince que l'exploration musicale se poursuit, alors mise en avant par la chaîne musicaleMTV. C'est avec l'émergence de cette dernière que lerock indépendant (ourock alternatif) va prendre de l'ampleur. Celui-ci est représenté par des groupes commeSonic Youth ouPixies, et englobe de nombreux autres groupespop, électroniques,industriels ougarage puisshoegazing, et aussi des groupes issus dupost-punk, qui poursuivent leurs carrières.
En marge du rock, ce vent de liberté profite auxmusiques électroniques, contraintes depuis leur émergence auxÉtats-Unis puis enAngleterre (de latechno à l’acid house) de s’épanouir dans la clandestinité. Dans la deuxième moitié des années 1980, le heavy metal fera un retour en force sous la forme duglam metal à partir de Los Angeles et s'imposera comme le style le plus populaire au monde vers 1986. L'année suivante, il domine 80 % des palmarès américains avec des groupes commeKiss,Mötley Crüe,Def Leppard,Poison,Ratt etBon Jovi. Alors que les groupes de Los Angeles prennent d'assaut les palmarès, certains groupes vont revenir à la base de la musique metal en proposant un son plus violent et agressif et en mettant l'accent sur la rapidité d'exécution, commeMetallica,Slayer,Anthrax ou encoreMegadeth.
Né dans le milieu des années 1980, le néo-classique est une nouvelle forme de musique qui mélange des riffs heavy metal et des compositions virant dans le classique. Le précurseur du mouvement futYngwie Malmsteen avec l'albumRising Force. Le style est particulièrement complexe car il requiert une certaine virtuosité à la guitare. Il est pratiqué par des guitaristes commePatrick Rondat,Michael Angelo Batio, Axel Rudi Pell,Jason Becker ouRandy Rhoads.
Dès la fin des années 1970, une partie dumouvement punk évolue vers une production enstudio plus aboutie, une attention plus affirmée à la qualité des textes et une volonté générale plus orientée vers l'expérimentation. Les premiers à profiler le genrepost-punk sontWire,Devo ouSiouxsie and the Banshees, desartistes qui accordent une place prépondérante austudio d'enregistrement et qui se démarquent immédiatement dupunk, conservant son aspectbrutal tout en créant des structures plus variées et, souvent, plus sombres.
Contrairement à la new wave, l'emploi du termepost-punk se limite aux albums issus de la période allant de 1978 à environ 1982. Dans la lignée deKraftwerk, un courantelectro (lasynthpop) apparaît avecDepeche Mode, mais aussi lahouse amenée parNew Order. Lessynthétiseurs remplacent progressivement lesguitares. Cette démarche représentera plus tard l'un des fondements de la musiquetechno.
Le tournant des années 1990 est amorcé par la scène bruitisteaméricaine. Sur la côte est,Sonic Youth puis lesPixies mêlent un sens aigu de lamélodie issue de lamusique pop avec une véritable rage rock 'n' roll. Au même moment, lesSmashing Pumpkins apparaissent sur la scène et influencent toute une génération deguitaristes.
Au Royaume-Uni, durant toutes les années 1990,Blur,Oasis etThe Verve semblent se partager le paysage grand public entre pop et rock, donnant naissance à une vague ditebritpop. Dans un genre plus expérimentalRadiohead est un des groupes majeurs des années 1990.
Au même moment, aux États-Unis, des groupes labellisésemo (mélange de punk, de new wave et pop) commeAFI ouMy Chemical Romance connaissent un grand succès commercial. L'emocore et lemetalcore, deux variantes plus proches du metal et du punk hardcore, représentent la face la moins commerciale et la plus dure de l'emo.
Aux États-Unis, dans la deuxième moitié des années 2000, une nouvelle vague de groupes pluslo-fi, avec un son plusnoisy et plus abrasif surgit avec des groupes commeThe Black Keys,The Black Lips,Jay Reatard ou encoreWavves. Cette tendance se poursuivra dans les années 2010.
Les groupes de la vague garage se séparent (The White Stripes, The Libertines), ne rencontrent plus autant de succès que dans les années 2000 (The Strokes) ou sont en pause.Black Rebel Motorcycle Club est un des derniers toujours en activité. Mais face à l'hégémonie de l'électro (la pop et le hip hop ont envahi les dance floors), le rock s'efface et redevientunderground.
Depuis la fin des années 2000, le rock avec chant braillard, directement inspiré du punk ou du hardcore punk faits son retour avec des groupes commePissed Jeans, Fucked Up ou encoreTitus Andronicus. Ces groupes semblent reprendre le flambeau des punks des années 1970 et 1980.
Les frontières entre les genres musicaux sont de moins en moins évidentes. De nouveaux groupes mélangeant le punk, la musique industrielle, le hip hop et la noise comme Death Grips, Clipping, H9rr9r ou JPEGMAFIA connaissent un succès grandissant parmi les amateurs de musique rock[réf. nécessaire].
Le son des années 1970 revient à la mode avec des groupes comme Greta van Fleet, qui s'inspire largement de Led Zeppelin ou encore Starcrawler qui mêle la lourdeur de Black Sabbath à l'urgence pop-punk de The Runaways[réf. nécessaire].
Au Royaume-Uni , on assiste à un retour des sonorités punk et post-punk avec des groupes comme les Sleaford Mods, Idles, Shames, Fontaines DC, Life ou Slaves[22]
SelonRolling Stone, en 2022,« le rock et la pop ne sont plus uneculture, mais une éphéméride sans cesse actualisée »[23]. Le magazine explique ce phénomène par le fait que plusieurs musiciens iconiques du rock commeBob Dylan,Paul McCartney,Brian Wilson ou plus récemmentRod Stewart ont atteint l'âge de quatre-vingt ans.« Fêter un anniversaire, c'est une façon de se rassurer. De donner de la valeur aux années accumulées alors qu'on n'est plus sûrs de rien », selon le périodique[23].
Le son caractéristique du rock est généralement centré autour de laguitare électriqueamplifiée, qui fit son apparition dans sa forme moderne dans les années 1950, avec l'avènement durock'n'roll[24]. Dans une formation de rock classique, le son de la guitare est accompagné par uneguitare basse électrique - également utilisée dans le jazz à la même époque[25] - et unebatterie associantpercussions,tambours etcymbales[26]. Ce trio d'instruments a souvent été complété par d'autres instruments tels que lepiano, l'orgue Hammond ou lesynthétiseur[27]. L'instrumentation la plus courante provient de celle du blues, avec uneguitare solo, uneguitare rythmique, une basse en fond, et la batterie[28]. Le groupe de rock standard, sur le modèle desBeatles, est ainsi un quartette comprenant un chanteur (qui peut également jouer d'un instrument), un ou deux guitaristes, un bassiste et un batteur[25]. Le nombre de membres varie généralement de trois (« power trio ») à cinq, mais certaines formations en comptent davantage.
Sur le plan musicologique, la musique rock est le plus souvent construite à partir de rythmes simples nonsyncopés, comprenant quatrepulsations parmesure, et un battement répétitif à lacaisse claire toutes les deux mesures[29]. Les mélodies sont fréquemment dérivées de modes plus anciens, tels que lesmodes dorien etmixolydien, ainsi que desmodes majeur etmineur. Lesharmonies utilisées comprennent notamment l'accord à trois notes, laquarte juste, laquinte et des progressions harmoniques dissonantes[29]. La structure des chansons, de l'origine du rock au milieu des années 1960[30], reprenait presque exclusivement celle dublues et de lafolk (couplets-refrain), mais les artistes se sont peu à peu écartés de ce modèle[31], à commencer par les représentants durock progressif des années 1970. En raison de son histoire riche et de sa propension à incorporer des éléments d'autres genres artistiques et musicaux, la critique musicale l'a défini comme un genre éclectique et disparate[32]. Le musicologue Peter Wicke a ainsi déclaré qu'il est« impossible de faire entrer le rock dans une catégorie musicale strictement délimitée »[33].
Un motif de batterie en quatre pulsations par mesure (4/4), très courant dans le rock.Jouerⓘ
À la différence de la plupart des autres genres demusique populaire, les paroles des chansons de rock abordent des thématiques autres que l'amour : l'engagement politique et social, les mœurs, la révolte contre les pouvoirs établis (« establishment »), l'usage de drogues et la sexualité[29]. Ces sujets proviennent notamment de la musique de rue new-yorkaise (Tin Pan Alley), de la folk et du rhythm and blues[34]. Le critique musicalRobert Christgau qualifie les paroles de chansons de rock de « moyen de communicationcool », avec une diction simple et des refrains martelés, prompts à véhiculer divers messages[35]. Le contenu de ces textes, quant à lui, reflète les aspirations et les préoccupations des artistes de rock, principalement des hommes blancs issus de laclasse moyenne[36]. En 1972, Christgau écrivait que, malgré quelques exceptions,« le rock impliquait généralement une identification à la sexualité masculine et à une forme d'agressivité ».
Depuis que le terme de « rock » a été préféré à celui de « rock'n'roll » à la fin des années 1960, le genre a souvent été comparé et associé à lamusique pop, avec laquelle il partage plusieurs caractéristiques. Toutefois, le rock se distingue de la pop par une créativité et une musicalité accrue ; une attention particulière portée à la performance enconcert ; des thématiques plus sérieuses ; et une volonté d'authenticité qui résulte souvent d'une connaissance de l'histoire du genre[37]. Selon le musicologueSimon Frith,« le rock avait quelque chose en plus que n'avaient pas la pop et le rock'n'roll. Les musiciens de rock marient un intérêt pour la performance et la technique avec le concept romantique de l'art vu comme un moyen d'expression, original et authentique »[37]. Depuis les années 2000, le terme « rock » est parfois utilisé comme unterme générique incluant la musique pop, mais aussi lereggae, lasoul et lehip hop, bien que ce dernier lui ait souvent été opposé[38].
Le rock, s'il est né auxÉtats-Unis et enGrande-Bretagne, s'est étendu à toute la planète. Outre les deux pays précédemment cités, d'autres comme leCanada, l'Allemagne, l'Australie, leJapon, leBrésil, laNorvège et laSuède ont donné quelques-uns des plus grands groupes, entre autres sur la scène heavy metal. La ville deQuébec au Canada est même parfois qualifiée de « capitale mondiale du métal »[39].
L'anglais passant pour être la langue maternelle du rock, nombre de groupes dont la langue naturelle n'est pas l'anglais s'expriment dans cette langue. Dans le rock européen cependant, la plupart des groupes chantent dans leur propre langue, mais se retrouvent de ce fait peu distribués par les maisons de disques : c'est le cas notamment d'Imperiet en Suède,Eppu Normaali en Finlande,Quimby en Hongrie,Diaframma(it) en Italie, etc. La critique rock s'est pour l'instant très peu intéressée au rock non anglophone.
Vers le milieu des années 1950, le rock connait des débuts modestes en France à travers le cinéma, notamment la diffusion des premiers films d’Elvis Presley. En1956 sort le filmThe Girl Can’t Help It avec la chanson éponyme deLittle Richard etBe-Bop-A-Lula deGene Vincent. Quelques interprètes français sont précurseurs du genre :Line Renaud est considérée comme la première à avoir chanté un rock en français avec, en1955, l'adaptation deTweedlee Dee deLaVern Baker. L'année suivante, le batteur de jazzBaptiste Reilles (1920-1987) aliasMac Kac, sort le premier disque de rock français :T'es pas tombé sur la tête (adapté deSee You Later, Alligator deBill Haley).Henri Salvador, sous le pseudonyme d'Henry Cording et sur des paroles deBoris Vian, enregistre un disque rock mêlant humour et parodie.
En 1958,Danyel Gérard sortD'où reviens-tu Billie Boy ?. Il y eut encoreDanny Boy et ses Pénitents, etRichard Anthony qui se distingue avec le titreNouvelle vague. À Paris, auGolf-Drouot - qui bientôt devient le temple du rock en France - se retrouvent régulièrement pour chanter des passionnés tels que Daniel Rondeau, Claude Moine et Jean-Philippe Smet, respectivement les futursLong Chris,Eddy Mitchell etJohnny Hallyday.
Au début des années 1980,Alain Bashung apporte lui aussi sa touche - et cela jusque dans les années 2000 - grâce à une nouvelle forme de rock très mélodieux avec des textes surréalistes. Bruno Fumard, ditJesse Garon, composeC'est lundi (1983), renouant avec un rock'n'roll des origines. Patrick Coutin signeJ'aime regarder les filles, titre repris et remixé encore à ce jour[Quand ?] (par exemple la version de Polyester popularisée par2 Many DJ's ou plus récemment[Quand ?] la reprise signéeMustang).Daniel Balavoine, qui revendique l'étiquette de « chanteur de rock », déclare dans l'émissionLes Enfants du rock du :« Je suis ce que je suis, j'ai la voix que j'ai. La musique rock ne se juge pas là dessus. Le rock, c'est la sueur et peu importe la manière dont on transpire. Je fais de la vraie musique rock française et non du rock anglo-saxon avec des mots en français. ». Les groupesOberkampf,Bérurier noir,Lucrate Milk,Pigalle,Les Wampas,Les Thugs,les Rats,Les Garçons bouchers,Mano Negra,Noir Désir,Les VRP marquent également le rock en France.
Le rock n'est plus seulement un mouvement musical depuis le milieu des années 1950. Le filmGraine de violence qui présente en générique le fameuxRock Around the Clock deBill Haley pose d'ailleurs d'emblée les bases sociales du mouvement : la rébellion face à l'ordre établi. Cet esprit de sédition présent dès la naissance du rock au milieu des années 1950 est toujours vivace dans les années 1960 avec le mouvement hippie, puis dès le début des années 1970 avec les Ramones et le mouvement punk. Ce rôle semble avoir été repris depuis une quinzaine d'années par le rap, mais dans les faits, le rock n'a jamais renié ses racines rebelles. La fameuse maximeSex & Drugs & Rock & Roll deIan Dury est une autre facette du caractère libre et rebelle du rock (Born to Be Wild).
À partir de l’analyse des différents aspects de la vie des groupes de rock amateurs, du code comme des rituels rock, Bertrand Ricard propose une piste pour mieux comprendre ce qui pousse des jeunes à se réunir autour d’un projet de vie et d’un idéal esthétique communs. Ces jeunes qui font le choix du rock échafaudent au quotidien un « art de vivre communautaire » qui leur permet de jeter les bases d’un lien social neuf et pluriel : à la fois éthique, esthétique, affectif et « politique ». Signe d’une culture « oblique » qui tend à triompher peu à peu de la culture « noble » et « légitimée », la culture rock met en évidence les contrastes et les ambiguïtés qui traversent notre monde postmoderne. Plus que de construire une œuvre d’art collective, les jeunes musiciens, en se frottant à leur tour après tant d’autres à l’expérience esthétique, bâtissent un exemple pratique d’éthique, nécessaire à leur quête personnelle de reconnaissance et de visibilité sociales. Ils apprennent par la création d’une musique « pure et authentique » et par la confrontation au monde du spectacle le sens et l’importance de la ruse pour mener à bien leur « douce rébellion » face à un système qu’ils ne veulent plus combattre mais dompter.
Jadis considéré comme un vêtement de travail, leblue jeans a été démocratisé par le mouvement rock. La mode, qu'elle soit vestimentaire ou capillaire, par exemple, est clairement influencée par le rock depuis cinq décennies. Le rock n'influence pas seulement la mode, mais plus généralement les arts, du cinéma à la peinture en passant par la littérature. L'œuvre d'Andy Warhol, pour ne citer que lui, s'appuie ainsi clairement sur un socle rock. Aujourd'hui la presse rock a pris un nouvel essor après la « traversée du désert » (pas toujours justifiée) des années 1980 et 1990 et des magazines rock commeRock & Folk sont à l'heure actuelle lus par des dizaines de milliers de personnes chaque mois. De plus, beaucoup dewebzines se sont créés sur Internet, dont certains mis à jour par des amateurs passionnés, rédigeant chroniques d'albums ou reviews de concerts, souhaitant rendre hommage à la musique rock qui fascine depuis cinquante ans.
Il existe également unedanse éponyme qui se danse sur le rock à six temps. Depuis quelques années[Quand ?], les créateurs de mode se revendiquent clairement de la mouvance rock. DePaul Smith en passant parHedi Slimane,Karl Lagerfeld ou la marqueThe Kooples, ils utilisent ou réinterprètent les standards du look rock dans leurs collections.
British Music Experience : musée situé au sein de l'O2 Arena de Londres, il retrace l'histoire du rock et de la musique populaire. En association avec Gibson et Fender, un espace est disponible où guitaristes et autres musiciens peuvent s'enregistrer ou jouer.
↑W. E. Studwell and D. F. Lonergan,The Classic Rock and Roll Reader: Rock Music from its Beginnings to the mid-1970s (Abingdon: Routledge, 1999),(ISBN0-7890-0151-9).
↑Beebe, D. Fulbrook, B. Saunders, "Introduction" in R. Beebe, D. Fulbrook, B. Saunders, eds,Rock over the edge: transformations in popular music culture (Duke University Press, 2002),p. 7.
Alain Lambert,Musique populaire et contre culture. Deuxième suite sur La loi du Rock de Claude Chastagner (en continuant de relire Rousseau), Musicologie.org, Montreuil2009. Publié en 2015 dans l'essaiPrincipes de la mélodie - Musiques populaires, philosophie, contre-cultures. L'Harmattan, Paris.