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Robert de Mortain

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Robert de Mortain
Robert de Mortain (à droite) conversant avec leduc Guillaume et son frèreOdon (à gauche) après le débarquement à Pevensey.
Fonction
Comte de Cornouailles
-
Titre de noblesse
Comte de Mortain
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Allégeances
Activité
Père
Mère
Fratrie
Conjoints
Mathilde de Montgomery(d)
Almodis (?)(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Guillaume de Mortain
Emma de Mortain(d)
Denise de Mortain(d)
Agnès de Mortain(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Statut
Autres informations
Propriétaire de
Membre de
Conflits
Lieu de détention

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Robert de Mortain, parfois ditRobert de Conteville[n 1] (mort peut-être un ou[1],[2] ou après 1095[1]), futcomte de Mortain, et un officieuxcomte de Cornouailles à partir de 1068. Il devint le troisième sujet le plus riche d'Angleterre après laconquête normande de l'Angleterre[3].

En 1066, il accompagna le ducGuillaume le Conquérant lors de la conquête de l'Angleterre. De tous les compagnons de Guillaume, c'est le comte Robert de Mortain,suzerain duseigneur de La Haye-du-Puits, qui reçut en récompense le plus grand nombre de terres, près de800 manoirs ou domaines.

Biographie

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Famille

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Robert est le fils cadet deHerluin (v. 1001-v. 1066), vicomte de Conteville, et d’Arlette de Falaise[4] (v. 1010-v. 1050). Sa mère, ancienne « frilla » (ou épouse à la manière danoise[n 2]) duduc de NormandieRobert le Magnifique (v. 1010-1035) est la mère deGuillaume le Bâtard (plus tardle Conquérant) (v. 1027-1087). Son frère aîné estOdon,évêque de Bayeux etcomte de Kent.

Il est souvent considéré qu'Odon est l'aîné, mais on ne connaît pas avec précision la date de leur naissance. J. R. Planché[5] a proposé celle de 1031 pour Robert, mais sans preuves tangibles. Il est possible que Robert ne soit pas né avant 1040[6].

Ascension

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Robert de Mortain doit son ascension auduc de Normandie,Guillaume le Conquérant, son demi-frère. Après les années de trouble de son adolescence, celui-ci se constitue un réseau d'hommes de confiance dans le duché[7].

Vers 1049-1050 d'aprèsOrderic Vital[8], ou peu après 1055 d'après des chartes qui nous sont parvenues[9], voire aux alentours de 1060 et peut-être pas avant 1063[7], lecomte de Mortain Guillaume Guerlenc tombe en défaveur et est exilé. Il est assez probable qu'il soit déposé à la fin des années 1050, après les batailles deMortemer (1054) etVaraville (1057)[7]. Robert de Mortain apparaît pour la première fois aux commandes du comté dans une charte datée de 1063[1]. On ne sait pas si la raison de cet évincement était réellement fondée. Orderic Vital raconte qu'il était impliqué dans un complot contre le duc[10] et qu'il est banni et doit s'exiler. Le duc le remplace par son demi-frère.

Comté de Mortain

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Au milieu duXIe siècle, lecomté de Mortain est une zone stratégique du duché puisque frontalier duduché de Bretagne, ducomté du Maine et de laseigneurie de Bellême. Il est aussi proche des importants centres ecclésiastiques d'Avranches et deCoutances[7]. Bellême est un territoire de loyauté douteuse, quasi indépendant, aux confins duMaine, duBlésois, et du domaine royal[11]. Le duc a déjà arrangé le mariage deRoger II de Montgommery, un de ses hommes de confiance, avecMabile de Bellême l'héritière de la seigneurie, afin de reprendre le contrôle de ce territoire. Avec le mariage de Robert à Mathilde de Montgommery, leur fille, il s'assure définitivement la loyauté de Bellême[7].

Par sa position, le comté est traversé par de nombreuses routes commerciales[1]. Comme il produit peu de produits agricoles, Robert créé dixfoires, ce qui permet son développement économique[1]. Il renforce sa position par la construction de plusieurs châteaux àMortain,Saint-Hilaire-du-Harcouët,Le Teilleul etTinchebray, ces villes accueillent d'ailleurs des foires[1]. En 1082, il conquiert le château deGorron dans le Maine, ce qui lui procure une position avancée idéale contreFoulque IV d'Anjou ditle Réchin[11].

Vers 1066, il hérite de son père les terres familiales dont la majeure partie se trouve autour deConteville[1]. Il possède aussi plusieurs domaines dans le nord duCotentin qui sont peut-être administrées depuis sonchâteau de La Haye-du-Puits[1]. Avant la conquête de l'Angleterre, il n'atteste que très peu de chartes ducales. L'une de ses rares activités connues lors de cette période est d'avoir été juge ducal dans une affaire concernant l'abbaye Saint-Magloire de Léhon, aux côtés de l'archevêque de Rouen et des évêques deLisieux et d'Évreux[1].

Conquête de l'Angleterre

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Ruines du château de Pevensey.

Il participe auconcile de Lillebonne[12] durant lequel les barons duduché sont consultés sur le projet d'invasion de l'Angleterre. Il y promet de contribuer pour120 navires[13] à la flotte qui débarquera outre-manche. Ilaccompagne son demi-frère Guillaume dans saconquête de l'Angleterre.

Il fournit un soutien militaire efficace à labataille de Hastings et durant la soumission du royaume qui s'ensuit (1066-1069). Il y a peu de doute sur le fait qu'il est l'un des leaders d'une partie de l'armée sur le champ de bataille[7]. En 1069, ilest chargé par le roi avecRobert d'Eu de surveiller les Danois dont la flotte mouille dans l'embouchure de l'Humber, pendant que celui-ci va réprimer la révolte initiée parEadric le Sauvage dans l'ouest[14]. Quand les Danois sortent de leur lieu de retraite pour piller le voisinage, les deux hommes et leur armée leur tombent dessus à l'improviste, dans le nord duLindsey (en), et les écrasent, les forçant à s'enfuir par la mer[7],[15].

Il est présent assez souvent en Angleterre durant les cinq premières années de Guillaume le Conquérant[1]. Ses activités nationales sont toutefois assez limitées. Il est par exemple juge à la cour royale dans trois procès, notamment ceux concernant les terres d'Ely[1]. Durant les années suivantes, il passe la majeure partie de son temps en Normandie[1]. Il est possible qu'il soitjusticier du royaume en 1071[1].

En 1081, il est mentionné par une chronique contemporaine comme étant l'un des otages, avec son fils, donné pour garantir un accord entre le Conquérant et lecomteFoulque IV d'Anjou[1].

Possessions anglaises

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Peu après, Robert reçoit d'importants domaines en Angleterre. Guillaume lui donne des terres réparties dans tout leroyaume dont la plupart des terres deCornouailles, et lerape dePevensey dont il occupe le château depuis la bataille d'Hastings. Il est possible qu'il n'ait reçu une grande partie de ses terres en Cornouailles et dans leYorkshire qu'après 1075[4]. Sa position dans le sud-ouest conduit à le considérer commecomte de Cornouailles, néanmoins, il n'y a pas de preuve qu'il ait reçu officiellement ce titre[16].

En 1086, à la compilation duDomesday Book, il a797manors répartis dans vingt comtés[n 3] qui rapportent 2100£ par an[1]. EnCornouailles, il détient aussi les châteaux deLaunceston etTrematon, qu'il a reçu après le retour deBrian de Penthièvre en Bretagne après 1072. Ses domaines forment cinq groupes régionaux distincts en Angleterre[1]. Il domine feudalement le sud-ouest où il a la majorité de ses terres : Cornouailles, Devon, Dorset, Somerset. Il administre ce territoire depuis les châteaux deLaunceston etMontacute (Somerset). Il possède aussi lerape dePevensey dans le Sussex, qui a une grande importance stratégique et économique. Dans lesHome Counties, le roi lui a donné des domaines stratégiquement placés qui permettent de contrôler les routes d'accès àLondres, et qui sont administrés depuisBerkhamsted (Hertfordshire). Les deux derniers groupes territoriaux sont dans le Northamptonshire et le Yorkshire[7].

Relations avec la Bretagne

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Robert est actif dans leduché de Bretagne après 1091. D'aprèsLes chroniques de Vitré, un jour que Robert et ses hommes effectuent un raid sur le territoire deFougères, de l'autre côté de la frontière normande, il est capturé parAndré Ier de Vitré et ses hommes tués ou pendus[1]. Robert offre à son geôlier la main de sa fille aînée, mais pendant qu'il réfléchit à la proposition, lecomteGuillaume IV de Toulouse l'obtient[1]. Robert propose alors auseigneur de Vitré la main d'Agnès, sa fille cadette, avec une dot de six seigneuries dans lesCornouailles (Angleterre), et celui-ci accepte[1]. Les deux barons se jurent alors mutuelle assistance et s'échangent vingt otages en garantie[1]. Agnès reçoit d'André tout ce qu'il possède dans la ville deRennes et le douaire de sa grand-mère Ynoguen de Fougères[1]. Le mariage est corroboré parRobert de Torigni, et un André de Vitré tient bien la seigneurie duTriggshire dans les Cornouailles au début duXIIe siècle[1]. Robert de Mortain a d'ailleurs inféodés une partie de terres en Angleterre et en Normandie à des Bretons de la région de Fougères, et a certainement d'importants intérêts dans cette région[1].

Plus tard,Henri Ier Beauclerc nomme comte de MortainRobert de Vitré, fils d'André Ier, en remplacement deGuillaume de Mortain.

Fin de vie et portrait

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Il reste loyal à son demi-frère pendant tout son règne, au contraire de son frèreOdon,évêque de Bayeux, qui est emprisonné à partir de 1082 pour s'être rebellé. Sur le lit de mort du roi en 1087, il obtient difficilement la libération de son frère. Il est probablement de ceux qui se sont faits avocats deRobert Courteheuse pour que celui-ci lui succède en Normandie.

Il accepte initialementGuillaume le Roux pour roi d'Angleterre, mais complote ensuite avec son frère pour installer son neveu Courteheuse sur le trône. Durant larébellion de 1088, il tient son château dePevensey pour les rebelles, et soutient un siège de six semaines par le roi en personne. Après sa soumission, il est pardonné comme la plupart des rebelles, et se retire en Normandie.

Robert est le personnage le plus effacé d'une famille de personnalités hautes en couleur, un « guerrier décent aux vertus banales[4] ».Guillaume de Malmesbury le décrit méchamment comme « lent et stupide[17] ». Pourtant il fait deVital, qui deviendra plus tard le fondateur de l'ordre de Savigny, son chapelain, ce qui montre qu'il n'est pas étranger aux choses de l'esprit[7]. La description de Guillaume de Malmesbury ne cadre pas avec la confiance queGuillaume le Conquérant avait en lui, même si elle pourrait expliquer pourquoi il n'est pas particulièrement impliqué dans les affaires du duché et du royaume[1]. Il lui avait donné des domaines vastes et stratégiques, et, sur son lit de mort, lui avait confié la mission de faire distribuer son trésor à ses fils et à des maisons ecclésiastiques[1]. La description est aussi contredite par sa gestion agressive de ses terres en Angleterre et en Normandie[1].

Il s'implique très peu dans la politique anglo-normande, et semble plus intéressé par ses domaines normands. Il passe d'ailleurs beaucoup de temps en Normandie et très peu en Angleterre, ce qui peut peut-être expliquer pourquoi en 1088 il donne sa préférence à Robert Courteheuse[7].

La tradition écrite de Grestain situe sa mort en 1090, mais Brian Golding affirme qu'il ne meurt pas avant 1095, peut-être un comme mentionné dans l'obituaire de l'église Saint-Évroult de Mortain[1]. Il est inhumé à l'abbaye Notre-Dame de Grestain àGrestain (Normandie). Cette abbaye avait été fondée par son père en 1050, et Robert en a été le principal bienfaiteur, la dotant richement avec des bénéfices en Angleterre[7]. À la mort de Mathilde vers 1083, il donne à l'abbaye les32hides de terres anglaises qu'elle avait reçues de son père, peut-être comme dot[1]. Il est aussi le bienfaiteur de nombreuses maisons ecclésiastiques tant en Normandie qu'en Angleterre. À Mortain, sa première femme et lui établissent un prieurébénédictin dédié à la Vierge Marie comme une dépendance de l'abbaye de Marmoutier, et fondent l'église collégiale Saint-Évroult dans le château de Mortain[1].

Mariages et descendance

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Avant 1058, il épouse Mathilde (ou Maud) de Montgommery (après 1039-1085), fille deRoger II de Montgommery, seigneur de Montgommery, et plus tard1ercomte de Shrewsbury, et deMabile de Bellême. Elle est inhumée à Grestain. Ils ont pour descendance connue :

En secondes noces, avant 1088, il épouse Almodis, très probablement liée auxcomtes de la Marche, peut-être une fille ducomtePons de Toulouse[1]. Ils ont un fils prénommé Robert qui meurt jeune[1].

Il a aussi une fille nommée Sybil qui estabbesse de Notre-Dame de Saintes[1].

Annexes

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Sources

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Bibliographie

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  • David R. Bates, « Notes sur l'Aristocratie Normande 1. Hugues, évêque de Bayeux 2. Herluin de Conteville et sa famille », dansAnnales de Normandie, vol. 23 (1973),p. 7-38.

Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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Notes

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  1. Et parfois Robert de Burgh ou de Bourg.
  2. Aux yeux de l'Église catholique, unefrilla est une simple concubine et le mariagemore danico (à la manière danoise) sans valeur. Les enfants issus de cette union sont donc des bâtards.
  3. 248 enCornouailles, 54 dans leSussex, 75 dans leDevon, 49 dans leDorset, 29 dans leBuckinghamshire, 13 dans leHertfordshire, 10 dans leSuffolk, 99 dans leNorthamptonshire, 196 dans leYorkshire, et 24 dans les autres comtés.

Références

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  1. abcdefghijklmnopqrstuvwxyzaaabacadaeaf etagBrian Golding, « Robert, count of Mortain (d. 1095) »,Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.
  2. Christopher Tyerman, « Robert of Mortain ».
  3. C. Warren Hollister,The Greater Domesday Tenants-in-Chief, Domesday Studies, Éd. J.C. Holt (Woodbridge), 1987, p. 219-248.Un site personnel s'appuyant sur ce travail. Voir aussiPartage de l'Angleterre en 1066.
  4. ab etcDavid R. Bates, « The Character and Career of Odo, Bishop of Bayeux (1049/50-1097) », dansSpeculum, vol. 50, n°1 (1975), p. 1-20.
  5. J.R. Planché, « Robert, Comte de Mortain and Earl of Cornwall » dansThe Conqueror and His Companions, Somerset Herald, Tinsley Brothers, Londres, 1874.
  6. D. R. Bates, « Notes sur l'aristocratie normande.I. Hugues, évêque de Bayeux, 1011-env. 1049;II. Herluin de Conteville et sa famille », dansAnnales de Normandie,vol. 23 (1973),p. 28-29.
  7. abcdefghij etkBrian Golding, « Robert of Mortain »,Anglo-Normans Studies :XIII. Proceedings of the Battle Conference, édité par Marjorie Chibnall, Boydell & Brewer Ltd, 1990,p. 120.
  8. Après la nomination d'Odon à l'évêché de Bayeux (1049), et avant le mariage deGuillaume le Bâtard (1050), d'après les interpolations d'Orderic Vital auGesta Normannorum Ducum deGuillaume de Jumièges, Éd. Guizot, Paris, Brière, 1826.
  9. David Douglas,The Earliest Norman Counts, The English Historical Review, vol. 61, n° 240 (mai 1946),p. 129-156.
  10. Interpolations d'Orderic Vital auGesta Normannorum ducum,ibid.,p. 194.
  11. a etbJacques Boussard, « Le comté de Mortain auXIe siècle »,Moyen Age, 58 (1952), p. 253-279.
  12. Orderic Vital,Histoire de Normandie, Éd. Guizot, 1826, tome 2,livreIII,p. 115.
  13. Elisabeth van Houts, « The ship list of William the Conqueror », dansAnglo-Norman Studies : X. Proceedings of the Battle Conference, 1987,p. 159-183.
  14. Frank Stenton,Anglo-Saxon England, Oxford University Press,3e édition, 1971,p. 604.
  15. Orderic Vital,Histoire de Normandie, Éd. Guizot, 1826, tome 2,livreIV,p. 186.
  16. C. P. Lewis, « The Early Earls of Norman England »,Anglo-Norman Studies :XIII. Proceedings of the Battle Conference, édité par Marjorie Chibnall, Boydell & Brewer Ltd, 1990, p. 207-224.
  17. David R. Bates,ibid, citant leGesta Regum de Guillaume de Malmesbury, 2:334.
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