Pour les articles homonymes, voirRobert Weil (homonymie).
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Robert Weil, né le àChampigneulles et mort le àStrasbourg, est unprofesseur dephysique et dechimiefrançais.
Robert Weil est né le àChampigneulles près deNancy. Il est le fils unique de Baruch Weil (1859-1942) et d'Elizabeth Floner (1873-1973). Son père est courtier en grains. Un de ses oncles estErnest Weill, Grand Rabbin deColmar. Il est le père de trois enfants, Ruth, Danielle-Juliette, toutes les deux assassinées àAuschwitz et d'un ancien rabbin de Strasbourg, Alain Weil.
Robert étudie aulycée Kléber àStrasbourg, où il a comme condiscipleAndré Neher. Durant les vacances, il étudie à la Yechiva deMontreux, enSuisse.
En 1930, il obtient son baccalauréat en mathématiques élémentaires, puis, successivement, une licence (1933) puis un diplôme d'études supérieures de sciences physiques (1935), à lafaculté des sciences de Strasbourg. Il continue ses études à Paris, à partir de 1935, tout en enseignant à l'École Maïmonide (voir,Enseignement à Boulogne-Billancourt). Il suit des cours deÉdouard Dhorme auCollège de France et deMaurice Liber et deMarcus Cohn à l'École pratique des hautes études et auSéminaire Israélite de France. Il étudie les sciences bibliques et laphilologiehébraïque etaraméenne. Il renonce à préparer l'agrégation à cause de son respect duchabbat.
Il est professeur adjoint au lycée deSarreguemines à la rentrée de 1936, puis, en 1938, il devient professeur à l'École pratique et de commerce de Sarreguemines.
Il épouse en 1938 Olga Spingarn (née le)[1], de Sarreguemines, enMoselle, dont la famille est originaire deCracovie, enPologne. Elle a17 ans[2]. Elle est une descendante duHatam Sofer.
Le, leur fille Ruth naît àNeuilly-sur-Seine.
En, avec l'évacuation de Sarreguemines, les familles Spingarn et Weil s'établissent d'abord àAngoulême, puis àBrive. Le rabbin deBrive-la-Gaillarde est le rabbinDavid Feuerwerker, le beau-frère du Docteur Salomon Gluck, l'ami de Robert Weil.
Le, la deuxième fille Weil, Danielle-Juliette, naît àVichy.
En, il est nommé professeur à l'École des officiers mécaniciens de marine àBoulogne-sur-Mer.
Réformé en 1936, il est reconnu apte au service armé le. Il suit les cours d'élève-aspirant àAuxerre.
Il est fait prisonnier àRomilly-sur-Seine le. Il s'évade en et gagne aussitôt laZone Sud.
Lestatut des juifs publié en par legouvernement de Vichy l'empêche de reprendre sa place dans l'enseignement public.
Son cousin, leDrJoseph Weill, directeur médical de l'Œuvre de secours aux enfants (OSE), lui confie en 1941, en tant que délégué pédagogique la direction de laMaison d'Enfants de Broût-Vernet[3],[4],[5],[6]àBroût-Vernet dans l'Allier. Dans cette institution fondée par le Grand RabbinSchneour Zalman Schneersohn, il retrouve son ami, le directeur médicalSalomon Gluck, qui membre de laRésistance sera déporté pour ne plus revenir.
En 1942, à la demande duConsistoire central, replié àLyon, il accepte en outre la charge de délégué itinérant pour la région dePau et les camps d'internement deGurs et deRivesaltes. Son rôle est de transmettre aux internés ou aux transfuges des nouvelles de leurs familles, à les pourvoir en menues fournitures, argent, faux papiers et fausses cartes d'alimentation et à diffuser les circulaires secrètes du Consistoire central aux responsables des communautés et les informations sur les autorités et les personnes pouvant apporter un soutien.
Recherché par laGestapo, Robert Weil quitte Broût-Vernet. En, il prend la direction d'une maison d'enfants àSaint-Paul-en-Chablais, enHaute-Savoie.
En, lesS.S. poursuivent lesmaquis de cette région et incendient le village deBernex, proche de Saint-Paul-en-Chablais. Ils se présentent à la maison d'enfants de l'OSE. Robert Weil avait pu évacuer la centaine de pensionnaires, et les placer àGrenoble,Limoges, enSuisse, ou les confier à des résistants, des prêtres et des pasteurs.
Robert Weil essaie de passer en Suisse avec sa famille. Le, ils sont arrêtés près d'Annemasse et détenus à la prison de la Gestapo d'Annemasse.
Ils sont conduits aucamp de Drancy et ils font partie du Convoi No 75 en date du à destination d'Auschwitz.
Dès l'arrivèe à Auschwitz, Olga (23 ans), Ruth (5 ans) et Danielle (2 ans) sont tuées dans leschambres à gaz.
Robert Weil (il a32 ans) est affecté dans différentskommandos: laverie etterrassement.
Avec l'avance de l'Armée rouge, les nazis évacuent le les détenus d'Auschwitz vers le camp deGross-Rosen, près deBreslau, puis du 7 au vers le camp deBuchenwald, par des marches forcées et par une température glaciale.
Le à 11 heures du matin, les troupes américaines dugénéral Patton libèrentBuchenwald.
Dans un état de grande faiblesse, Robert Weil est rapatrié en France le, le jour de l'Armistice.
À la rentrée d', cinq mois à peine après son retour de déportation, Robert Weil reprend son enseignement au lycéeJean de Pange deSarreguemines.
De 1947 à 1967, il est président de l'Amicale des professeurs de l'établissement. Il prend sa retraite en 1974.
En 1947, il épouse, en secondes noces, Fanny Spingarn, sa belle-sœur. En 1948, ils ont un fils Alain Weil, qui devient rabbin deClermont-Ferrand, puis deStrasbourg.
En 1986, il quitte Sarreguemines pour venir s'établir à Strasbourg, pour être plus proche de son fils et de ses petits-enfants.
En 1989, Fanny Weil, son épouse, meurt. Il subit une grave opération à la fin de 1991. Il meurt à Strasbourg le et est enterré au Cimetière israélite de Sarreguemines.
Il est élu en 1962, membre du Consistoire israélite de la Moselle.
Il est élu en 1966, vice-president du Consistoire israélite de la Moselle.
En, il devient membre correspondant de l'Académie nationale de Metz. Il y est reçu le.
Il devient membre associé-libre en 1981, puis membre titulaire en 1983.
Il y fait des communications surMartin Buber,Edmond Fleg,Haïm Nahman Bialik,Albert Einstein.
De 1973 à 1981, il participe à la traduction française duTalmud entreprise par le rabbinat français sous la direction du Grand RabbinErnest Gugenheim. Il fait une traduction commentée, de laMichna, de plusieurs traités concernant lajurisprudence civile et pénale et le droit matrimonial.
En 1988, il traduit de l'allemand, sa langue maternelle laLettre deMaïmonide sur lecalendrier hébraïque.
Il donne de nombreuses conférences dans le cadre desAmitiés judéo-chrétiennes.