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Robert Surcouf

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« Surcouf » redirige ici. Pour les autres significations, voirSurcouf (homonymie).

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Ne doit pas être confondu avecRobert Surcouf de Maisonneuve.

Robert Surcouf
Robert Surcouf

SurnomLe Tigre des mers
Nom de naissanceRobert Charles Surcouf
Naissance
Saint-Malo
Décès (à 53 ans)
Saint-Servan
OrigineFrançais
AllégeanceDrapeau du royaume de France : entièrement blancRoyaume de France
Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Drapeau de la France République française
Drapeau de l'Empire françaisEmpire français
ArmeCorsaire
GradeCapitaine corsaire
Années de service17871808
CommandementLa Créole
La Clarisse
La Confiance
Le Revenant
ConflitsGuerres de la Révolution française
Guerres napoléoniennes
Faits d'armesPremier combat de la Rivière Noire
Prises duKent et du Triton
DistinctionsChevalier de la Légion d'honneur
Signature de Robert Surcouf

Emblème
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Robert Surcouf, né le àSaint-Malo et mort le àSaint-Servan, est uncorsaire,armateur etnégrierfrançais.

Embarqué dès l'âge de treize ans, il devient ensuite capitaine corsaire. Il harcèle les marines marchandes et militaires britanniques, non seulement sur les mers de l'Europe, mais aussi sur celles des Indes, et reçoit d'eux le surnom de « tigre des mers ». Ses activités le font reconnaître — il est nommé membre de laLégion d'honneur le 26prairialan XII () — et l'enrichissent. Il devient l'un des plus riches et plus puissants armateurs de Saint-Malo et un grand propriétaire terrien.

Il participe également à latraite négrière commelieutenant sur plusieurs expéditions, puis commecapitaine, et enfin commearmateur denavire négriers à la fin de sa vie et malgré l'interdiction de ce commerce en 1815.

Biographie

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Origines

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Hôtel de la Bertaudière, hôtel particulier où Robert Surcouf a passé ses premières années.

Robert Charles Surcouf naît le, àSaint-Malo, en France. Cette naissance eut lieu soit rue du Pélicot, soitrue de la Bertaudière. En effet, sur le rôle d'imposition de 1773, la famille Surcouf est déclarée comme résidant rue du Pélicot, mais sur celui de 1775 son adresse est située rue de la Bertaudière. Le registre de 1774 ayant disparu, il est donc impossible de dire si la famille Surcouf habitait déjà rue de la Bertaudière tout en payant l'impôt à son ancienne adresse ou résidait encore à cette dernière[1].

Descendant d'une famille« ancienne, riche et justement considérée dans ce pays[2] », fils de Charles-Ange Surcouf, sieur de Boisgris, et de Rose-Julienne Truchot de la Chesnais, il était notamment cousin deDuguay-Trouin par sa mère et parPierre Porcon de La Barbinais (1639-1681), dit le « Régulus malouin »[2],[N 1]. Son frère aînéNicolas Surcouf (né en 1770) est également corsaire. Par ailleurs, sous le règne deLouis XIV entre1704 et1705, son arrière grand-père paternel,Robert Surcouf de Maisonneuve (1671-1720) avait pris le commandement du navirecorsaire leComte de Toulouse[3].

Formation

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Élève

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Ses parents, commerçants, destinaient Robert Surcouf à laprêtrise. Il suit des études au collège deDinan dont il fugue, en 1786, après avoir mordu le mollet du prêtre qui tentait de le retenir. Le jeune garçon parcourut septlieues dans la neige pour rejoindre la mer, un trajet qui faillit lui être fatal. La même année, alors qu'il n'a que treize ans et demi, ses parents l'autorisent à embarquer à bord du brickLe Héron sur lequel il accomplit son premier voyage[4].

Pilotin

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Embarqué commepilotin[N 2] surLe Héron, faisant ducabotage à destination deCadix, Surcouf, bien que sans solde (« apprenant le métier »),n'en mange pas moins à la table du capitaine et est considéré comme étant membre de l'état-major.[réf. nécessaire] En sa qualité d'élève officier, il est exempté des corvées incombant habituellement aux mousses ; il apprend en revanche les rudiments de la navigation et du commandement, mais ne perçoit pas de salaire[6].

Après cette première expérience, il embarque le sur l'Aurore[7],navire négrier de sept cents tonnes commandé par le capitaine Tardivet, en partance vers lesIndes[8],[9] pour y faire lecommerce d'esclaves. Surcouf n'a pas encore seize ans. L’Aurore rejointPondichéry, d'où il est chargé de transporter des troupes à destination de la colonie de l'Isle de France (actuelle île Maurice)[7],[10]. Cette mission accomplie, l’Aurore partchercher des esclaves sur laCorne de l'Afrique. Sur le chemin du retour, il fait naufrage dans lecanal de Mozambique, 400 esclaves meurent noyés enchaînés dans les cales[10]. Tardivet et son équipage, qui ont pu quitter le navire et rejoindre la terre ferme, affrètent un navire portugais, leSan Antonio, en octobre 1790, pour retourner àPort-Louis, mais ils sont contraints de se dérouter surSumatra en raison de mauvaises conditions météorologiques. Finalement, ils ne regagneront Port-Louis qu'à la fin 1790, à bord d'un vaisseau de guerre français parti de Pondichéry[10].

Officier de marine

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Le pont principal d'unnavire négrier.

Promu officier de lamarine marchande, Surcouf embarque à bord duCourrier d'Afrique, un autrenavire négrier[11] en partance pour leMozambique sous les ordres du capitaine Garnier[7]. À son retour, il est nommélieutenant par le capitaine Tardivet et embarque sur le nouveau navire de celui-ci, laRevanche[12]. À son bord, Surcouf effectue plusieurs expéditions au large deMadagascar[7],[12].

Il quitte la marine de commerce et s'engage alors dans laMarine royale commetimonier. Il embarque sur laflûte de vingt canons laBienvenue, en partance pour lamétropole[13], et il est sous les ordres dulieutenant de vaisseau Haumont[14]. LaBienvenue arrive àLorient le. C'est là que Surcouf découvre les bouleversements politiques générés par laRévolution[13].

Après six mois passés sur place, Surcouf embarque comme lieutenant sur lenavire négrier leNavigateur[11], commandé par le capitaine Lejoliff[13],[N 3],[10]. Il appareille le à destination du Mozambique avant de rejoindre l'Isle de France, où Surcouf est informé à son arrivée de l'éclatement desguerres de la Révolution[13].

Il reprend du service dans laMarine royale comme enseigne auxiliaire à bord de laCybèle,frégate de quarante canons, dans l'océan Indien[10]. Il connaît son baptême du feu lors dupremier combat de la Rivière Noire, le : laCybelle, la frégatePrudente et la corvetteJean Bart parviennent à chasser deux vaisseaux britanniques de cinquante et44 canons qui assuraient le blocus de la colonie. C'est le seul combat de Surcouf dans la marine de l'État, refusant toujours par la suite le commandement defrégates. Il retourne rapidement à la course, ne dépassant jamais le grade d'enseigne de vaisseau dans lamarine militaire.

À vingt ans, déjàcapitaine au long-cours, il commande leCréole, un navirenégrier[15] alors que l'esclavage a été aboli dans les colonies françaises en février 1794 par laConvention montagnarde. Sans en exclure la possibilité, il est toutefois douteux que, sous le commandement de Surcouf, le navire ait effectué un pareil transport : les rotations, avérées, du navire ne correspondent pas en termes de délai avec celles nécessitées par un voyage de nature « négrière »[16].

Un corsaire au service de la France

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Portrait de Surcouf.

Capitainecorsaire à vingt ans, Surcouf commande successivement plusieurs bâtiments : l'Émilie, leCartier, laClarisse, laConfiance et leRevenant. Il effectue des dizaines de combats et par deux fois, il fait front à deux contre un : en février 1799, contre l'Anna-Maria et leCoturbok, puis, en janvier 1800, contre laLouisia et leMercury. Il totalise, entre 1795 et 1801, puis 1807 et 1808, pas moins de 44 prises dont deux — leTriton et leKent — entreront dans la légende[17].

Ses débuts : 1795-1796

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À bord de l'Émilie
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Faute d'avoir pu obtenir en juin ou juillet 1795 unelettre de marque, le capitaine brestois Le Vaillant renomma son navire leModeste enÉmilie. Armé pour le commerce, le bâtiment n'avait, de fait, qu'une faible puissance de feu et un équipage réduit. Il en confia le commandement à Surcouf dont la feuille de route était des plus claires : aller auxSeychelles afin d' y acheter des tortues, à défaut du maïs, du coton et autres marchandises.

Parti le de l'isle de France, Surcouf déroute dès le son navire de sa trajectoire initiale. Dans un procès-verbal — contresigné par l'ensemble de son équipage —, Surcouf se justifie ainsi : résultant d'une concertation entre Surcouf et ses hommes, la décision avait été prise d'un commun accord devant l'imposante présence de navires anglais. Dérouté pour sa sécurité vers l'est (secteur allant de la côte orientale dugolfe du Bengale jusqu'au sud de laMalaisie), le navire y ferait cargaison de marchandises. Et de prévoir — si nécessité se faisait sentir — de défendre la dite cargaison à l'aide des quelques canons dont le bateau disposait.

Dans le cadre de cette « défense », il arraisonne le unbrick anglais, lePeguan, dans les brasses duPégou (delta de l'Irrawady situé sur le littoral de laBirmanie). Puis, s'étant dirigé vers l'embouchure duGange, il rencontre le unsenau américain — leSambolass, le c'est le tour d'unschooner — leRussel, enfin le vient un brick-pilote du Gange : leCartier. Plus performant que l’Émilie, dès sa prise Surcouf le renommeHazard et s'y installe avec 23 hommes et quatre canons, confiant le soin à un de ses seconds de ramener l’Émilie à l'isle de France laquelle y arrivera à bon port le.

À bord duCartier : La prise duTriton
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Dès le, Surcouf « inaugure » son nouveau navire par la prise d'unbrick américain, laDiana, et ce après un bref combat. Le capitaine Tapson soulignera ultérieurement combien les Français se conduisirent en gentlemen. En effet aucun membre de l'équipage, passagères et passagers, n'eurent à se plaindre du moindre mauvais traitement à leur encontre.

Le lendemain, unindiaman de 1 000 tonneaux croise leCartier, c'est leTriton. Surcouf inclus, ils sont 19 hommes et quatre canons, leTriton peut compter de son côté sur 150 hommes et 26 canons. Surcouf, sous pavillon anglais, s'approcha du navire, puis envoya le pavillon français juste avant l'assaut. L'abordage lancé, les officiers furent rapidement tués, désorganisant ainsi l'équipage, lequel se rendra après une résistance brève mais violente. Surcouf a vingt-trois ans, à la tête de trois navires, leCartier, laDiana et leTriton, sa légende peut commencer.

LeCartier sera envoyé à l'Isle-de-France sous le commandement d'un adjoint. Intercepté par leVictorious, il sera dérouté surMadras. Contre promesse de régler une rançon (qui ne sera jamais payée), laDiana sera rendue au capitaine Tapson. Y seront embarqués les prisonniers faits sur leTriton, lesquels furent traités avec les mêmes égards que ceux de laDiana — la presse anglaise saluera d'ailleurs ce geste dans ses colonnes. Quant à Surcouf, ayant pris le commandement duTriton, une fois toutes ces affaires réglées, il fera route à son tour vers l'Isle-de-France — destination qu'il atteindra le[18].

Le conflit autour des prises
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Ayant armé encourse sanslettre de marque, il fut sur le point d'être privé du fruit de ses exploits. En effet, dès qu'il accosta avec leTriton, ses prises furent confisquées puis vendues sans que ni Surcouf ni les armateurs de l'Émilie perçoivent quoi que ce fût dessus. Le tribunal de l'île en avait décidé ainsi par jugement rendu le 9 floréal an IV (), ayant estimé qu'absence de permission à faire la Course ôtait, dans ces conditions, tout droit financier. Malgré ce jugement peu flatteur, Surcouf, auréolé du prestige de la prise duTriton, fut leinitié dans la loge maçonnique La Triple Espérance. Toutefois il ne resta pas longtemps en compagnie de ses nouveaux frères.

Bien que le montant des ventes soit inconnu, le préjudice devait être conséquent. De fait les armateurs de l'Émilie décidèrent d'envoyer, dès la mi-août, Surcouf plaider à Paris leur cause commune auprès duConseil des Cinq-Cents. Informés des circonstances mais jugeant que l'exploit du fougueux corsaire méritait largement récompense, un décret fut pris en date du 17 fructidor an V () afin d'octroyer à Surcouf au titre de « don national » le montant de ses prises, évaluées à1 700 000 livres. Surcouf ne voulut pas ruiner son pays dont les finances étaient mal en point. Non seulement il se contenta pour lui et les armateurs de660 000 livres mais il poussa le geste jusqu'à proposer que cette somme soit réglée autrement que par de l'argent[19].

À bord de laClarisse : 1798-1800

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Son conflit juridique réglé, Surcouf accepta en février 1798 l'offre du négociant nantais Félix Cossin, à savoir le commandement du corsaire laClarisse. Avec ses deux cents tonneaux, vingt canons et plus de cent hommes d'équipage, rejoint par son frèreNicolas qui devint pour l'occasion son second, Surcouf prit, le, la direction de l'océan Indien.

Première série de prises
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Avant même d'y être arrivé, le navire fit cinq rencontres et pas moins de quatre prises. Il croisa en premier, au passage de l'Équateur, untrois-mâts anglais aux 22 canons qui échappa de peu à un abordage. En effet, un de ses boulets ayant brisé le petit mât dehune de Surcouf, letrois-mâts put filer sans demander son reste.

Il y eut ensuite la rencontre avec l’Eliza,brick anglais de 150 tonneaux qui se rendit sans combattre. Le bateau fut emmené à l’isle de France et la vente de la cargaison rapporta 45 000 piastres soit 45 millions delivres. Puis viendra leFly et deux autres navires, portugais cette fois.

Seconde série
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Ayant fait une rapide escale à l'île Bourbon, Surcouf et son équipage repartirent de plus belle. Avant d'arriver au port de Soo-Soo (royaume d'Achem situé dans l'île deSumatra),la Catherine et ses deux cents tonneaux chargés de diverses marchandises croisa le chemin de Surcouf, puis ce fut le tour des navires anglais l'Anna Maria et leCotorbuk. Le premier livra une rude bataille tandis que le second tenta de se jeter sur les côtes. En rétorsion, leCotorbuk fut conservé à titre de prise et vendu outre sa cargaison.

À cette liste s'ajoutera lePacific, navire américain. Une fois capturé, un officier de Surcouf en prendra le commandement afin de le rapatrier sur l'Isle de France mais il sera intercepté par les Anglais qui saisiront à leur tour la cargaison et couleront ensuite le navire.

Troisième série
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Après une escale àl'Isle de France, puis une autre à l'île Bourbon, laquelle fut des plus tendues avec les autorités locales, laClarisse reprit la mer. Sur son chemin, il croisa leRudenmark, un navire danois, un brick portugais laNotre Dame de Bon Succès, un trois-mâts chargé de sel et un autre chargé de fer. Vinrent enfin les trois-mâts l'Auspicious et l'Albion, respectivement de500 et 460 tonneaux.

Passe alors à portée laSibylle, navire anglais de54 canons. Surcouf, avec ses vingt canons, jugea plus prudent de fuir le combat. Afin d'accroître sa vitesse, il allégea donc son navire en faisant jeter, comme la coutume le voulait en pareille circonstance, des canons à la mer, en l'occurrence, huit. Étant parvenu à échapper à laSibylle, le corsaire reprit sa chasse et bien qu'amoindri en termes de puissance de feu, il arraisonnera un trois-mâts anglais laJane,pourtant accompagné de deux autres navires. Mais ces derniers s'enfuiront, préférant laisser laJane à son sort plutôt que de la secourir. Après un combat de trois heures et n'ayant plus de poudre pour ses canons, son commandant se résignera à la reddition. Il sera conduit, lui et son bâtiment, à l'Isle de France sous la direction d'un officier de Surcouf.

Une dernière prise a lieu, clôturant la liste par un nouvel exploit du corsaire. En effet, le navire de Surcouf rencontra sur son chemin deux bâtiments américains : laLouisia et leMercury. Un combat commença à un contre deux. Outre ce désavantage numérique, s'ajoutaient pour Surcouf un armement diminué et un équipage fortement réduit puisqu'une partie avait été déléguée sur laJane.

Après un échange de coups de canons entre les trois navires, laLouisia se rua sur laClarisse, provoquant l'accrochage des deux bateaux. Surcouf en profita pour se lancer à l'abordage de laLouisia avec trente hommes, le reste de l'équipage continuant de canonner de plus belle leMercury, lequel préféra finalement s'enfuir. Après cette nouvelle victoire, Surcouf rejoignit l'Isle de France en date du, suivi, le 11 du même mois, par son frèreNicolas, à qui il avait confié le convoyage de laLouisia.

Premier bilan
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Le, laClarisse repartit en course mais avec un nouveau capitaine. Surcouf, quant à lui, quitta l'île, le 10 mai, sur laConfiance sans son frèreNicolas (1770-1848), et ce pour une raison inconnue. En dix-huit mois, Surcouf avait fait quinze prises pour un montant, dans son estimation la plus pessimiste, de 264 000 piastres soit l'équivalent en monnaie française de264 millions de livres[20].

À bord de la Confiance : 1800 - 1801

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Caractéristiques du navire
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LaConfiance est une frégate de24 canons lancée en 1799[21]. Partie le de l'isle de France, il ne lui faut pas plus d’un mois et demi pour faire une première prise : un trois-mâts américain l'Alknomack, jaugeant350 tonneauxet nanti de quatorze canons. Il n’y eut pas de bataille. Si les deux coups de semonce du corsaire laissèrent de marbre l'Alknomack, les trois coups de canons à boulet qui suivirent, plus explicites, incitèrent l’équipage à se rendre sans combat.

Septembre 1800
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Fin septembre 1800 sera une période chargée : le 19 septembre, lePraise, un trois-mât de huit cents tonneaux, est arraisonné. Le 22 septembre, c'est le tour d'un brick anglais dont on ignore le nom et le tonnage. Le, l’Harriet et ses quatre cents tonneaux connaît le même sort. Le, un brick danois croise le chemin de Surcouf et son équipage. Délesté de sa cargaison de riz, le Danois se voit confier les prisonniers anglais qui venaient d’être capturés. Enfin, le, leTiger et ses cinq cents tonneaux achève, pour ce mois, la période de course.

Prise duKent, octobre 1800
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La Confiance sous les ordres de Surcouf (24 canons et160 hommes) prend leKent (quarante canons et437 hommes). Peinture d'Ambroise-Louis Garneray.

Le, l’Union et ses 450 tonneaux tombent dans l’escarcelle de Surcouf. Le voit la prise de deux navires : laCharlotte de 400 tonneaux et laRebecca de450 tonneaux. Puis vient le, date à laquelle Surcouf rentre de son vivant dans la légende avec la prise duKent. Navire anglais de typeindiaman, il appartient à laCompagnie anglaise des Indes orientales. Son tonnage est presque le triple de celui de laLaConfiance, soit 1 200 tonneaux.Il aligne quarante canons de calibres divers face aux24 canons de laConfiance, tous de calibre inférieur à ceux duKent. Enfin, côté anglais, on compte437 hommes tandis que les Français n'en ont que 160.[réf. nécessaire]

À l'aube du, les deux navires s'aperçoivent. Certain de sa supériorité, le capitaine anglais convia ses passagers au « spectacle », lequel durera moins de deux heures. Après une course-poursuite nautique où Surcouf se montra plus fin stratège que son adversaire,LaConfiance put accoster leKent, permettant ainsi son abordage. En dix minutes — les Anglais affirmeront vingt — après un combat acharné, l’affaire sera réglée.Il en résultera pour les Anglais, bien que trois fois supérieurs en nombre, une perte humaine quatre fois plus nombreuse que celle des Français, lesquels compteront dans leurs rangs entre trois et cinq morts et de six à treize blessés.[réf. nécessaire]

Le combat achevé, Surcouf arrêtera immédiatement le début de pillage de ses hommes et veillera à ce que les passagères ne subissent aucun outrage. De cette prévenance naîtra une véritable amitié entre Surcouf et l'époux de l'une d'elles, une princesse d'origine allemande mariée au généralSaint John.[réf. nécessaire]

PuisLaConfiance et leKent, dont le commandement fut confié à son second, le capitaine Drieux, feront route vers l'isle de France où ils arriveront en date du. La vente du navire ainsi que sa cargaison sera estimée à 100 000 piastres, soit cent millions de livres. À la suite de quoiLaConfiance sera désarmée puis chargée de marchandises, prenant la direction de la France et atteignant La Rochelle le.

La prise duKent aurait été racontée, selon la tradition, par le texte de la chanson de marinsAu 31 du mois d'août, bien qu'ayant eu lieu un7 octobre.

Bilan total des courses de 1798 à 1801

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Au total, entre les prises de laClarisse au montant estimé (à minima) à264 millions de livres, et celles deLaConfiance évaluées à deux cents millions de livres (dont cent millions rien que pour leKent), Surcouf peut se flatter d’avoir amassé près de 500 millions de livres. Il est possible que la prise duKent ait inspiré lachanson de marin « Le Trente et un du mois d'août », laquelle modifie toutefois la date du combat[22]. Quant à gêner l'ennemi, premier but de la course, le résultat sera dans ce domaine tout aussi positif : prime au montant record pour qui capturerait Surcouf, hausse des tarifs d'assurance, et installation de filets anti-abordage sur les navires anglais. Consécration suprême : le nom de Surcouf aurait été utilisé comme équivalent du croquemitaine par les mères pour calmer les petits Anglais trop turbulents[23].

Surcouf, l'armateur-corsaire

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L'hôtel de Beauregard à Saint-Malo, racheté par Surcouf en 1801, et dans lequel il résidera jusqu'en 1827.

En1801, revenu àSaint-Malo, il épouse Marie-Catherine fille de l'armateur malouinLouis Blaize de Maisonneuve. Surcouf pouvant déjà se prévaloir d'être à la tête d'une petite fortune, les familles des deux jeunes gens appartenant au monde des armateurs malouins, il n'y a donc pas de difficulté à ce que le mariage se fasse.

Bien que jeune marié, Surcouf n'envisage pas pour autant d'arrêter ses activités de marin. Il prépare d'ailleurs activement l'armement d'un navire en vue de lui faire faire laCourse quand la signature de lapaix d'Amiens met un terme à son projet. Devenu armateur, la paix le contraint à pratiquer uniquement le commerce maritime mais dès la reprise des hostilités avec l'Angleterre en1803, il retourne à ses activités guerrières, à la fois comme armateur mais aussi en tant que corsaire lui-même.

1803-1809

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En tant qu'armateur, ses navires dédiés à la Course connaîtront des fortunes diverses. Ainsi le bilan de laCaroline, navire corsaire de 1804 à 1806, commandé par son frèreNicolas, sera très positif. LeMarsouin, corsaire de 1805 à 1808 pour être finalement très lucratif, le sera pourtant moins que le premier. En revanche si leNapoléon, corsaire de 1805 à 1806, est peut-être rentré dans ses fonds, laConfiance, corsaire de 1805 à 1806 sera totalement déficitaire[24].

LeRevenant (1807-1808)

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Dès1803, tout incite Surcouf à reprendre la mer. En effet, durant l'été,Napoléon lui offre un grade élevé — peut-être celui decapitaine de vaisseau — et le commandement d'une escadre, mais Surcouf refuse. Peu enclin à être commandé, il prétexte le manque d'efficacité de la Marine d'État au regard des ravages engendrés par la course au sein de l'économie ennemie. Napoléon ne lui tiendra pas rigueur, lui faisant même décerner, en1804, laLégion d'honneur[25].

Le corsaire Surcouf repart donc le. Il commande leRevenant, un solidetrois-mâts de quatre cents tonneaux et vingt canons (six de huit livres et quatorze carronades de 32). Officiellement il n'en est pas l'armateur mais le nom du navire indique qui est, dans les faits, le véritable « maître » tant à bord que sur les quais.

Surcouf, en multipliant exploits et prises, redevient rapidement dans les parages de l'Inde, la terreur du commerce britannique. Contraint de rassurer ses propres armateurs, le gouvernement anglais devra se résigner à l'envoi de plusieurs frégates supplémentaires dans ces mers. Mais Surcouf n'en continuera pas moins d'être aussi insaisissable que redoutable.

Ainsi, entre septembre 1807 et février 1808, Surcouf pourra se flatter d'avoir été pourchassé une dizaine de fois mais toujours en vain grâce à la vitesse du navire et l'adresse de son capitaine, d'avoir capturé quinze navires dont cinq ramenés à l'Isle de France et ce pour un montant avoisinant les deux millions et demi de francs — gains qui ne s'arrêteront pas là.

Quand un officier britannique a contesté la noblesse de Surcouf avec ces mots :« Vous, Français, vous vous battez pour l'argent. Tandis que nous, Anglais, nous nous battons pour l'honneur ! » Surcouf a répliqué :« Chacun se bat pour ce qui lui manque. »[26]

Surcouf, pour un motif inconnu, confie le commandement à son cousin et secondJoseph Marie Potier de la Houssaye. Ce dernier n'hésite pas à aligner les quatre cents tonneaux duRevenant aux145 hommes et vingt canons face auConceçao Y Sao Antonio, vaisseau portugais de mille tonnes, deux cents hommes et trente-quatre canons. Au bout d'une heure de combat, le capitaine portugais finit par se rendre portant ainsi le montant des gains duRevenant à presque 4 millions de francs.

Le navire aurait continué ses lucratifs exploits s'il n'avait été réquisitionné le par le capitaine général de l'Isle de France Decaen. Ce dernier justifie sa décision par la nécessité de devoir remplacer une frégate de la Marine d'État devenue inutilisable, laSémillante. Surcouf, la mort dans l'âme, sera obligé d'accepter.

LaSémillante, rachetée par des négociants de l'île puis réparée, sera rebaptisée enCharles. Surcouf se voit confier le commandement de ce vaisseau particulièrement vétuste et lourdement chargé. Le navire sera sauvé une dernière fois. Se présentant début 1809 devantSaint-Malo, il y aurait fait naufrage sans l'adresse deNicolas, son frère[27].

Considéré encore de nos jours comme un des meilleurs marins que la France ait jamais eus, son palmarès reste inégalé[réf. nécessaire]. Il a attaqué en cinq ans de course plus de cinquante navires dont nombre ont été détournés vers les ports français.

1809-1814

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Portrait de Surcouf.

Entre1809 et1814, Surcouf armera encore sept navires corsaires dont le bilan militaire sera très mitigé car tous, hormis leRenard, seront rapidement faits prisonniers. Il en résultera un bilan financier catastrophique puisque la majorité de ces vaisseaux n'aura même pas le temps de faire au moins une prise, transformant ainsi leur armement en perte sèche.

C'est ainsi le cas de laRevanche qui portera bien mal son nom. Sortie en octobre 1809, elle est prise dès novembre. Sort identique pour laBiscayenne qui naviguera six mois, de mars à septembre 1810, sans inscrire à son actif une seule prise. LaDorade ne sera guère plus chanceuse. À peine mise à l'eau en avril 1810, elle se voit capturée dès août de la même année. Quant à l'Auguste, il totalisera trois semaines de navigation en tout et pour tout. En effet, mis à l'eau le, il est capturé dès le 17 septembre.

L'Edouard fera à peine mieux. Mis à l'eau en novembre 1811, fait prisonnier dès février 1813, il fera deux prises avant de tomber entre les mains anglaises. Le gain issu de ces deux prises ne couvrant pas les dépenses effectuées pour son armement, le bilan financier du navire sera lui aussi négatif. À l'inverse, laVille de Caen fera deux prises suffisamment conséquentes pour rendre bénéficiaire son armement durant les quatre mois qui séparent sa mise à l'eau en mars 1812 de sa capture en juillet[28].

Le Renard

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Carton du concert (1902) au bénéfice de la statue de Robert Surcouf.

Seul leRenard,cotre de soixante-dix tonneaux, avec un équipage de46 hommes, armé de quatre canons de 4 et dixcaronades de 8, ne sera jamais fait prisonnier. Le navire n'effectuera aucune prise lui non plus, mais à défaut de procurer des revenus financiers à son armateur,au moins il entrera dans la légende le en affrontant l'Alphéa, unegoélette anglaise, largement supérieure en puissance de feu comme en hommes. Dotée de seize canons de 12, seizepierriers et d'un équipage évalué entre80 et 120 hommes, son commandant exigea du modesteRenard une reddition qui lui fut refusée. Commença alors, par une canonnade nourrie de part et d'autre, un combat qui deviendra une légende — les Anglais étant à trois contre un tant sur le plan de la puissance de feu que de l'équipage.[réf. nécessaire]

Malgré leur infériorité, les Français rendirent dès le début du combat coup de canons pour coup de canons. Quand les navires parvinrent à s'agripper, capitaine et équipage duRenard, poussant l'audace, prirent même l'initiative de l'abordage. Deux seront successivement tentés mais à chaque fois repoussés par les Anglais. Les deux côtés se combattant avec la même rage, mitrailles et canonnades continuant, rapidement morts et hommes gravement blessés ne se comptèrent plus. Le capitaine duRenard fait d'ailleurs partie de ces derniers, son bras droit ayant été emporté par unboulet anglais.

La mer, particulièrement agitée ce jour-là, finit par séparer les navires. L'incident, loin d'arrêter le combat, fit redoubler les canonnades. Le combat en était là quand deuxboulets français firent exploser la goélette anglaise qui coula corps et biens en quelques minutes.

Revenu àSaint-Malo, les dommages subis par leRenard nécessiteront sa reconstruction. En janvier 1814, le navire put enfin reprendre du service quand, en avril,Napoléon abdiqua. Les officiers du navire décidèrent alors de mettre fin à l'expédition, estimant que leurlettre de marque signée par l'empereur n'avait plus de légitimité[29].

Premier bilan pour l'armateur Surcouf

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Si la période1803-1809 est une très belle réussite tant sur un plan militaire que financier, tout autre est le bilan des années1809-1814. Entre les pertes sèches et les prises trop peu nombreuses, le déficit, pour cette période, est évalué à 400 000 francs[30].

Toutefois grâce à la période 1803-1809 et notamment aux exploits duRevenant, le solde global demeure malgré tout nettement positif. La fortune de Surcouf est certes entamée mais demeure suffisamment importante pour lui permettre de poursuive des activités d'armateur. L'année1814 mettant un terme définitif à plusieurs siècles de course, les expéditions ne seront plus désormais que de nature purement commerciale.

Dernières années

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Armateur et négrier

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Lettre de Robert Surcouf demandant le départ de sonnavire négrierL'Africain de la rade de Solidor (Saint-Malo), le 27 juillet 1815.

Surcouf met un terme définitif à sa carrière de marin en1809 pour se consacrer désormais à son activité d'armateur. Entre 1814 et 1827, il effectue 116 armements[réf. nécessaire]. Son activité sera orientée pour les deux tiers vers lecabotage et la pêche à lamorue, le tiers restant consistant à faire du commerce dans l'océan Indien. Dans ce cadre, six expéditions (deux avérées et quatre suspectées) seront dévolues à la traite des esclaves dans le cadre ducommerce triangulaire[31],[32] comme le prouve sa signature sur une lettre envoyée à un commissaire de la marine[33].

« Monsieur Jullou, Commissaire principal, Chef maritime de Saint Servan. Monsieur, vous savez que mon navire, l’Africain, en rade de Solidor, destiné pour la traite des Nègres, ayant sa cargaison à bord, a été retardé depuis deux mois par les circonstances. Veuillez avoir la complaisance, Monsieur, d’écrire à S. Exc : le Ministre de la Marine, par ce courrier, pour lui demander si vous pouvez autoriser le départ de mon susdit navire pour le Gabon y traiter des Noirs... ! Agréez Monsieur l’assurance de ma considération distinguée. »

— Robert Surcouf, Saint-Malo, le

Pourtant si l'esclavage,rétabli depuis 1802 par Napoléon, n'est pas remis en cause par les autorités, latraite a été déclarée illégale par undécret impérial de mars 1815, confirmé par letraité de Paris.

Riche propriétaire foncier

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Une des dernières lettres de Robert Surcouf, écrite le.
LeManoir de la Belle-Noë.

À ses activités d'armateur s'ajoutèrent, au fil du temps, celles d'un gros propriétaire terrien, faisant peu à peu l'acquisition de huit cents hectares répartis en diversesmétairies: en 1826, il fait l'acquisition de la maison de campagne où il venait chasser depuis 1810 : leManoir de la Belle-Noë àDol-de-Bretagne. Il demeurera d'ailleurs très actif dans la gestion de ses affaires jusque dans les derniers jours de sa vie comme l'atteste une lettre écrite de sa main et datée du.

S'étant embarqué dès l'âge de treize ans à la fois par soif d'aventures et besoin d'argent, sa fortune est estimée à près de deux millions de francs à la fin de sa vie[34].

Maladie et décès

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Tombe de Surcouf aucimetière dit de Rocabey à Saint-Malo.

Amateur de bonne chère et de bons vins, devenuobèse avec les années et les excès, probablement atteint d'un cancer, lequel sera soigné par le biais de sangsues censées améliorer sa circulation sanguine, il meurt le dans une maison de campagne située près deSaint-Servan. Inhumé àSaint-Malo, sa tombe se trouve aucimetière dit de Rocabey avec comme épitaphe

« Un célèbre marin a fini sa carrière / Il est dans le tombeau pour jamais endormi / Les matelots sont privés de leur père / Les malheureux ont perdu leur ami. »

Mariage et descendance

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Il est marié le, à Saint-Malo, avec Marie-Catherine Blaize de Maisonneuve (1779-1848), fille de l'armateur malouinLouis Blaize de Maisonneuve. Ils ont ensemble plusieurs enfants :

Avant son mariage, il a une courte relation avec Angélique Alexandrine Panel avec qui il a un fils[35]:

  • Alexandre Aubert (env. 1798-?), baptisé le 5 juillet 1798 à l'église Saint-Roch[35].

Légendes

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Baron d'Empire

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Il est souvent présenté comme ayant été fait baron d'Empire, mais aucun document officialisant l'octroi d'un titre ne le mentionne : ni le registre alphabétique des anoblissements impériaux, ni les lettres patentes enregistrées auprès du Sénat. Cependant, tant de son vivant qu'après son décès, il sera toujours administrativement désigné comme le « sieur Robert Surcouf »[36].

Le duel avec les officiers prussiens

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L'histoire d'un duel entre Surcouf et des officiers prussiens, dans la France occupée de 1816, fut souvent rapportée ; ici parLouis Gallouédec[37] :

« Un matin de l'automne de 1816, à l'époque où les Alliés occupaient encore la France envahie, Surcouf se trouvait à Saint-Malo, au café, le café Joseph, placeDuguay-Trouin, en face de la sous-préfecture, avec ses partenaires habituels, M. deMainville, un ancien émigré, et son vieil ami Brisebarre : chaque matin, Surcouf venait là fumer sa pipe, prendre un verre, parcourir la gazette et jouer au billard. Ce jour-là, tandis que Surcouf faisait sa partie, la porte s'ouvre, donnant passage à une douzaine d'officiers prussiens du régiment de Wrangel qui tenait garnison à Dinan. Ils entrentbruyamment, faisant tinter leurs éperons et donner leurs sabres, traitant le café Joseph en pays conquis. L'un d'eux, en passant, bouscule Surcouf qui grogne et se fâche. On s'invective de part et d'autre. Surcouf, sa queue de billard à la main, après les avoir menacés de leur caresser la figure, termine la discussion en provoquant en duel tous les officiers prussiens. Ce fut un duel épique, digne de celui de Cornic. La marée était basse. Séance tenante on se rendit derrière le Fort-Royal, près le Grand Bé ; les témoins de Surcouf étaient de Mainville et Brisabarre. Surcouf tranche net le poignet de son premier adversaire. Il « démâte » le second et le troisième avec la même désinvolture. Le quatrième a le ventre ouvert d'un coup de banderole. Tous, jusqu'auonzième, tombent plus ou moins blessés. Alors, Surcouf se tournant vers son dernieradversaire : « Restons-en là, si vous voulez bien, monsieur. Il est bon que vouspuissiez raconter en votre pays comment se bat un ancien soldat de Napoléon. »

— Louis Gallouédec, inspecteur général de l'Enseignement

Elle est fortement sujette à caution, notamment parce queCharles Cunat, premier biographe de Surcouf le connut personnellement or il n'en parle jamais dans son ouvrage de 1842[38]. D'autre part, aucune référence à ce fait n'a été retrouvée antérieurement à 1890[39].

Postérité

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Hommages et critiques

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La statue de Robert Surcouf àSaint-Malo.

Cinq bâtiments de laMarine nationale française ont porté le nom de Surcouf[40] :

Robert Surcouf figure sur une pièce de dixeuros en argent, éditée en 2012, par laMonnaie de Paris, pour représenter sa région natale : laBretagne.

Une réplique duRenard, cotre corsaire de Surcouf a été construite à Saint-Malo et lancée en 1991. Il est possible de naviguer sur ce bateau.

Une statue, inaugurée en 1903, le représente à Saint-Malo[41]. Le 10 mai 2019,journée commémorative de l'esclavage et de la traite, la statue estrecouverte de peinture rouge par des militants[42].

Une espèce d'insectescoléoptères de la famille desHisteridae :Halacritus surcoufi, décrite de l'île Maurice et citée de l'archipel des Comores, deMadagascar, deSomalie et duKenya[43] lui a été dédiée par l'entomologiste françaisYves Gomy en 1978[44].

En 2022 et 2023, une comédie musicale lui rend hommage.Surcouf, Roi des corsaires se joue aux mois de juillet et août au Palais du Grand Large àSaint-Malo. Surcouf est interprété par Cédric Chupin et le jeune Néo Rault[45].

Un timbre à son effigie a été émis en France en 1951[46].

Dans les arts et la culture

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Cinéma

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Télévision

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Série

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Documentaire

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  • 2003 :Dominique Pinon dansSur la piste des pirates et des corsaires de Franck Chaudemanche

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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Notes

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  1. Ils descendaient en effet tous deux de Pierre Porçon de la Barbinais et de Thomase Chartier, Duguay-Trouin par leur fille, Guillemette et Surcouf par leur fils, Pierre Porçon de la Barbinais (1586-1634).
  2. Jeune marin étudiant dans la perspective de devenir officier de la marine marchande[5].
  3. Granier (1998) parle du « capitaine de Joliff » et non « Lejoliff ».

Références

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  1. Roman 2007,p. 36.
  2. a etbHennequin 1835,p. 378.
  3. Roman 2006,p. 67-72.
  4. Ch. Cunat,Histoire de Robert Surcouf, capitaine de corsaire, Payot, Paris, 1925,p. 9-11.
  5. Pilotin,CNRTL.
  6. Roman 2007,p. 48.
  7. abc etdCunat 1857,p. 390.
  8. Briant 2002,p. quatrième de couverture.
  9. Levot 1866,p. 493.
  10. abcd eteGranier 1998,p. 216.
  11. a etbAlain Roman,« Un portrait de Robert Surcouf »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), surNet-Marine(consulté le).
  12. a etbLevot 1866,p. 494.
  13. abc etdCunat 1994,p. 391.
  14. Roche,p. 74.
  15. Jean-Marcel Champion,Encyclopædia Universalis, « Surcouf Robert (1773-1827) », surEncyclopædia Universalis,(consulté le).
  16. Roman 2006,p. 86-87.
  17. Roman 2007,p. 358.
  18. Roman 2007,p. 88-94.
  19. Roman 2007,p. 94-100.
  20. Roman 2007,p. 103-117.
  21. Roman 2007,p. 120.
  22. Jean Merrien,Corsaires et Flibustiers, L'Ancre de marine,,(ISBN 2-84141-100-1),p. 300.
  23. Roman 2007,p. 119-138.
  24. Roman 2007,p. 157-184.
  25. Roman 2007,p. 155-156.
  26. MarcLefrançois,Ma dose quotidienne d'histoire: 365 notions d'histoire, Armand Colin,coll. « Ma dose quotidienne »,(ISBN 978-2-200-62789-8)
  27. Roman 2007,p. 185-207.
  28. Roman 2007,p. 237-244.
  29. Roman 2007,p. 244-251.
  30. Roman 2007,p. 251-252.
  31. Roman 2007,p. 292.
  32. Roman 2001,p. 263-266
  33. Lettre publiée par M. René Richelot,in Mémoires de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, tome LXX, 1956.
  34. Alain Roman (préf. Olivier Roellinger),Robert Surcouf et ses frères : une famille de marins, de corsaires et de négociants à travers deux siècles de l'histoire d'un port,t. II, Saint-Malo, Éditions Cristel,, 407 p.(ISBN 978-2-84421-050-0),p. 338.
  35. a etbAuguste Toussaint,Les Frères Surcouf, France, Flammarion,, 292 p.(ISBN 2-08-064131-X),p. 109
  36. Roman 2007,p. 210.
  37. Gallouédec 1917,p. 233.
  38. Cunat 1994.
  39. Conférence présentée devant laSociété d'histoire et d'archéologie de l'arrondissement de Saint-Malo le 16 août 1954 par M. Corbeshttp://shaasm.org/wp-content/uploads/ConfSurcoufPrussiens.pdf.
  40. « La frégate Surcouf »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), surNet-Marine(consulté le).
  41. « Monument à Surcouf – Saint-Malo », sure-monumen.net(consulté le).
  42. « Saint-Malo. Alain Roman : « À l’époque, l’esclavage était un commerce normal » », surLe Télégramme,(consulté le)
  43. Mazur (S.), 2011.- A concise catalogue of the Histeridae. Warsaw University of the Life Sciences. SGGW Press, 332 pages.
  44. Gomy (Y.), 1978.- LesHalacritus Schmidt des rivages de la Mer Rouge et de l'océan Indien occidental (Col. Histeridae).Nouvelle Revue d'Entomologie, 8 (2): 181-203.
  45. « À Saint-Malo, une comédie musicale rend hommage à Robert Surcouf, le roi des corsaires », surfrancetvinfo.fr(consulté le)
  46. Catalogue Yvert & Tellier des Timbres de France.
  47. JeanneKaeppelin,Surcouf dans l'océan indien : Journal de bord de la confiance, Cristel,(ISBN 2-84421-048-1 et978-2-84421-048-7,OCLC 85842612,lire en ligne)
  48. AlainRoman,Robert Surcouf : corsaire et armateur,(ISBN 978-2-84421-149-1 et2-84421-149-6,OCLC 1041768621,lire en ligne)
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