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Robert Schnerb, né le àDijon et mort àCoudes le, est unhistorienfrançais, spécialiste de laRévolution française, et qui diversifia son champ d'étude à l'ensemble duXIXe siècle, en particulier leSecond Empire et à l'histoire économique.
Robert Schnerb est né àDijon dans une famille de commerçants originaires d'Alsace.
Très tôt, il se passionne pour l'histoire et prépare une licence qu'il réussit en 1920. Il voue une admiration pour son professeurAlbert Mathiez qui dirige son diplôme d'études supérieures sur le représentant en mission de laConvention nationale dans le département de laCôte-d'Or, Bernard de Saintes (1921). Il est reçu deuxième à l'agrégation en 1923[1]. La même année sont reçus André Aymard (1er),André Latreille (4e),Fernand Braudel.
Il enseigne dès 1924 aulycée Blaise-Pascal àClermont-Ferrand, puis fait son service militaire à laMétéorologie nationale àSaverne. Dès cette époque, il fait des recherches et rédige des articles en particulier sur laRévolution française et sur laRévolution de 1848 enBourgogne, dans lePuy-de-Dôme et enAlsace.
Finalement nommé de nouveau àClermont-Ferrand, où il remplaceAndré Latreille, il prépare une thèse sous la direction de son maître Albert Mathiez qui l'oriente vers un sujet neuf et ardu : l'étude des contributions directes pendant la Révolution dans lePuy-de-Dôme.
Ce sujet permet d'allier les recherches sur la Révolution et la nouvelle tendance initiée parLucien Febvre etMarc Bloch. Mathiez, ce grand historien robespierriste et d'inspiration marxiste commence alors à s'intéresser à une histoire moins événementielle.
Ce travail pose d’immenses problèmes de méthode puisqu'il étudie des sources comme les rôles des impôts, peu vues jusqu'alors; derrière l'aridité des données, il approche au plus près les petites gens et leurs activités.
À Clermont-Ferrand, il rencontre et se lie d'amitié avecGeorges Lefebvre.
Par ailleurs, il fait la connaissance deMadeleine Liebschütz qu'il épouse, agrégée d'histoire au lycée de jeunes filles et qui fut à l'origine de la vocation deMadeleine Rebérioux (qui eut sous son enseignement le premier prix du concours général en 1937).
Malheureusement, Albert Mathiez meurt en 1932. C'est un drame pour lui car il dut finalement soutenir sa thèse sans l'appui de son maître. Philippe Sagnac, titulaire alors de la chaire d'histoire de la Révolution à laSorbonne accepte de le remplacer. Mais le jury, peu au fait de ce type de recherche, fut incapable de mesurer la nouveauté et la richesse de son travail.
Malgré les rapports élogieux deLucien Febvre, et Georges Lefebvre en particulier, ainsi que le très grand nombre d'articles de qualité qui servent de référence encore aujourd'hui pour l'étude de l'histoire de la fiscalité, Robert Schnerb ne put avoir la carrière qu'il espérait.
Il demeure donc professeur aulycée Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand où il fut admiré et suscita de nombreuses vocations. Beaucoup de ses élèves devinrent des historiens ou des géographes.
Cependant, il mène pendant cesannées 1930 une activité politique importante; il fut en particulier le secrétaire du comité clermontois duComité de vigilance des intellectuels antifascistes (CVIA).
En 1937, il est nommé aulycée Lakanal de Sceaux pour deux années scolaires. La guerre le ramena en Auvergne où il put d'ailleurs enseigner à l'université pendant ladrôle de guerre, tandis que Clermont-Ferrand accueillait l'université deStrasbourg : parmi les étudiants,Jean Bouvier qui fut son principal disciple dans le domaine de l'histoire fiscale, parmi les professeurs, Marc Bloch.
Lerégime de Vichy et ses lois antisémites (statut des juifs d') impliquent la révocation des époux Schnerb qui vont se replier dans leur maison de campagne puis se cacher pendant un an et vivoter.
À la libération, il désire rester dans cette province qui avait si bien protégé, lui et les siens, pendant les années noires. Malheureusement, en 1947, il n'obtint pas le poste de l'université de Clermont-Ferrand auquel il pouvait prétendre : c'est une nouvelle déception. Il assura jusqu'à sa retraite l'enseignement de l'histoire en classes supérieures littéraires aulycée Blaise-Pascal.
Son activité intellectuelle ne diminue pas pour autant : pendant cette période, il publie la plupart de ses ouvrages (voir bibliographie) et correspond avec les plus importants historiens de l'époque, que ce soit ceux de l'école des Annales, ou les tenants de l'histoire économique. Son immense culture conduitMaurice Crouzet à lui confier la rédaction du6e volume, leXIXe siècle, de l’Histoire générale des Civilisations. Cet ouvrage est aujourd'hui traduit dans de nombreuses langues.
C'est aussi à cette époque qu'il repritL'Information historique, revue qu'il avait initiée avant la guerre et qui était dirigée par Albert Troux etJules Isaac. Il s'agissait de faire un pont entre la recherche et l'enseignement. Schnerb alimenta avec talent la rubrique"Du nouveau sur...", qui consistait en des articles de synthèse bibliographique.
Il meurt le dans sa maison deCoudes. Sa femme,Madeleine Schnerb, n'a de cesse d'honorer sa mémoire en coordonnant un livreRobert Schnerb, contenant des témoignages et des articles inédits, et en permettant une mise à jour de sonQue sais-je ?Libre échange et protectionnisme. En relation avec des historiens commeJean Bouvier, elle permet l'édition deDeux siècles de fiscalité française, et facilite des travaux de recherche d'historiens américains.
« Au-delà de ces généralités, il serait intéressant de s’attacher à reprendre les études fiscales amorcées par Schnerb et Bouvier, mais en s’attachant à un cadre géographique déterminé [...], soit à une catégorie sociale particulière » (p. 990).