Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Robert Rossen

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur la paronymie

Cet article possède unparonyme, voirRobert Hossein.

Robert Rossen
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
À partir deVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinctions
Films notables
Tombe de Robert Rossen aucimetière de Westchester Hills

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Robert Rossen est unréalisateuraméricain né le àNew York et mort le àHollywood. Il est un des grands réalisateurs américains de l'après-guerre.

Dans lesannées 1950, il fut une des victimes dumaccarthysme et inscrit sur laliste noire du cinéma. Néanmoins, ce sympathisant communiste trahira la cause lors de la fameuse chasse aux sorcières et livrera en 1953 une cinquantaine de noms à la« commission des activités anti-américaines » afin de retrouver passeport et travail.

Biographie

[modifier |modifier le code]

Jeunesse

[modifier |modifier le code]

Issu d'une famille d'immigrés juifs russes, Robert Rossen grandit dans leLower East Side àNew York[1]. Alors qu'il étudie à l'université de New York, il participe à des combats de boxe illégaux et monte des arnaques au billard[2], escroqueries qui inspireront ses deux filmsSang et Or etL'Arnaqueur.

Débuts au théâtre

[modifier |modifier le code]

Il commence sa carrière comme metteur en scène dans des petites productions théâtrales d'Off-Broadway, principalement dans le théâtre social et radical en vogue au début des années 1930. Il dirige notammentThe Tree (1932) deRichard Maibaum à propos delynchage, etBirthright (1933), pièce de Maibaum dans laquelle il s'attaque aunazisme, alors qu'Adolf Hitler vient d'être élu.

En 1935, Rossen écrit et dirige sa première pièce,The Body Beautiful, une comédie sur une danseuseburlesque. Bien que la pièce n'ait été jouée que quatre fois[3],Mervyn LeRoy, dirigeant deWarner Bros., est si impressionné qu'en 1936 il l'engage comme scénariste[2].

Carrière à Hollywood

[modifier |modifier le code]

Rossen est crédité pour la première fois en tant que co-scénariste, avec Abem Finkel, du film deLloyd BaconFemmes marquées ; le scénario, tiré de l'histoire du gangsterLucky Luciano, est bien accueilli parJack Warner et leDaily Worker[2]. Son premier scénario seul est celui deLa ville gronde deMervyn LeRoy, inspiré par le lynchage deLeo Frank.

Rossen co-écrit en 1939 le scénario deJeunesse triomphante, narrant l'histoire d'un homme acquitté par la justice avec l'aide d'un avocat et d'un journaliste, ce dernier arguant que« des millions d'hommes dans le pays » sont dans sa situation. Warner Bros. ordonne au producteur Lou Edelman de modifier le script, au motif que« cette histoire concerne deux individus, et pas un groupe. C'est un problème individuel, pas national[2]. »

Le Vaisseau fantôme (1941), tiré duroman éponyme deJack London, doit beaucoup au travail de réécriture de Rossen : le personnage du capitaine Larsen, symbole du fascisme, est à la fois victime et oppresseur au sein d'une hiérarchie capitaliste ; tandis que le héros est montré comme unbosco intellectuel et rebelle. Warner Bros. coupe une bonne partie du contenu politique du film pendant la production[4].

LeScreen Writers Guild organise le, le lendemain de l'attaque de Pearl Harbor, la « Hollywood Writers Mobilization » visant à impliquer les scénaristes dans l'effort de guerre. Rossen en est président jusqu'en 1944. Il milite également pour l'ouverture d'unsecond front, afin d'aider la Résistance de l'Europe de l'Ouest contre lesnazis. Son implication dans cette mobilisation, ainsi que dans leparti communiste, le contraignent à abandonner des projets en cours, commeLe Trésor de la Sierra Madre, queJohn Huston réalisera finalement en 1948[2].

En 1945, Rossen participe à unpiquet de grève contre Warner Bros. Il signe avec une maison de production indépendante créée parHal Wallis, ancien chef de production à Warner, pour laquelle il écrit deux scénarios, celui deL'Emprise du crime (1946) et deLa Furie du désert (1947). Recevant d'autres propositions de producteurs, Rossen arrête sa collaboration avec Wallis.

Rossen réalise son premier film en 1947 pourColumbia Pictures,L'Heure du crime. Ce film met en scèneDick Powell, crooner reconverti en acteur, qui a insisté pour que le film soit réalisé par Rossen.Roberts Productions propose ensuite à Rossen de réaliserSang et Or, sur un scénario d'Abraham Polonsky. Après le succès de ce film, Rossen fonde sa société de production et signe avec Columbia Pictures un contrat lui offrant une grande liberté[2].

Les Fous du roi (1949), d'après le livre deRobert Penn Warren, s'inspire de la carrière de l'homme politiqueHuey Long[5]. Rossen introduit l'idée selon laquelle les défenseurs des gens ordinaires peuvent devenir leurs exploiteurs.Harry Cohn, de la Columbia, exige de Rossen qu'il écrive une lettre déclarant qu'il n'appartient plus au parti communiste[6]. Cohn fait changer une partie de la structure du récit, selon lui trop complexe pour les spectateurs, et demande de développer les motivations et relations entre les personnages[7]. Après que le Parti communiste de Los Angeles ait sévèrement critiqué le film, Rossen coupe tout contact avec eux.Les Fous du roi reçoit plusieurs prix :Oscar du meilleur film,Oscar du meilleur acteur pourBroderick Crawford,Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pourMercedes McCambridge[8]ainsi que leGolden Globe du meilleur réalisateur et celui dumeilleur film.

Réalisé en 1950,La Corrida de la peur sort en 1951. C'est son dernier film avec la Columbia avant d'être « blacklisté ».

Enquête de la HUAC

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :House Un-American Activities Committee.

À la fin de laSeconde Guerre mondiale, la frange la plus à droite des États-Unis, que son isolationnismepro-fasciste[réf. nécessaire] a opposé à l'entrée en guerre des États-Unis, désire toujours contrôler et punir les artistes, plutôt orientés à gauche, qui ont largement apporté leur soutien àChurchill etRoosevelt[9],[n 1]. En 1946, leParti républicain remporte une très large majorité à laChambre des représentants et ravive alors les comités ayant échoué à arrêter les artistes anti-fascistes avant la guerre. Lavictoire communiste en Chine en 1949 et le début de laGuerre de Corée en 1950 renforce par ailleurs l'hystérie anti-communiste.

Au cours d'auditions en 1947,Jack Warner dénonce Rossen comme étant un des nombreux scénaristes de gauche embauchés à la Warner, alors le studio le plus ouvertement anti-Nazi[n 2]. Jack Warner accuse Rossen de se servir de ses scénarios pour diffuser de la propagande communiste, et explique que c'est la raison pour laquelle il a été licencié (alors que ce licenciement est plutôt lié à ses actions syndicales[10]).

Rossen est un des 19 « témoins hostiles » convoqués par laHouse Un-American Activities Committee (« Commission sur les activités antiaméricaines », HUAC) en octobre 1947 lors de la secondepeur rouge, mais il fait partie des 8 à n'avoir pas témoigné[2].Il invoque alors son droit au silence au nom ducinquième amendement, déclarant simplement ne pas appartenir auParti communiste, mais refuse de répondre quand on lui demande s'il en a fait partie par le passé[11],[12]. Il est placé sur la liste noire non officielle des studios hollywoodiens et Columbia rompt son contrat avec lui[6].

Son impossibilité de travailler ainsi que le refus dudépartement d'État de renouveler son passeport[n 3] pousse Rossen à venir témoigner devant la HUAC en, tout comme son ami l'ancien communisteElia Kazan. Il accuse alors 57 personnes d'être communistes[2],[13]. Stephen Rossen expliquera plus tard ce qui a poussé son père à prendre cette décision :

« Ça l'a tué de ne pas travailler. Il était tiraillé entre son désir de tourner et son refus de parler, il ne savait pas quoi faire. Même s'il ne l'a pas formulé, je pense qu'il se demandait ce que je penserais de lui s'il parlait. Il a fini par m'expliquer les enjeux politiques, la complicité des studios, qu'il n'y avait aucune chance qu'il s'en sorte. Il était sous pression, il était malade, il avait du diabète, et il buvait. Il avait refusé de parler, et il me semblait qu'il purgeait sa peine. Qu'est-ce que je pouvais dire, à part « je t'aime et je suis avec toi » ? »[14]

Tout comme celui d'Elia Kazan, le témoignage de Robert Rossen ruine de longues amitiés et des dizaines de carrières. Tandis que Kazan continuera à tourner et à connaître le succès, la carrière de Rossen ne s'en remettra jamais.

Retour à la réalisation

[modifier |modifier le code]

Financièrement en difficulté après ses presque deux ans de chômage forcé, Robert Rossen écritMambo entre 1952 et 1953. Dans l'obligation de le produire en Italie, le film sort dans ce pays en 1954 puis en 1955 aux États-Unis. Le film, que des remontages à la suite d'avant-premières mitigées a rendu compliqué, est mal accueilli par la critique[15].

Bien que Rossen espère queAlexandre le Grand (1956) soit un grand succès, c'est un échec critique et public.

En 1959, il tourneCeux de Cordura, un western psychologique où il explore le thème de la culpabilité, la question de la lâcheté et du courage, exorcisant ses propres démons à la suite de la trahison qui fut la sienne devant la commission des activités antiaméricaines[16].

En 1961, Rossen co-écrit, produit et dirigeL'Arnaqueur. S'inspirant de sa propre expérience, il s'associe àSidney Carroll (en) pour adapter le roman éponyme deWalter Tevis.L'Arnaqueur est nommé à 9Oscars et en remporte deux, celui de lameilleure photographie en noir et blanc et celui de lameilleure direction artistique en noir et blanc[17].L'Arnaqueur est un gros succès populaire, dont on dit qu'il a remis à la mode le billard, délaissé depuis des décennies[18].

Rossen est déjà malade quand il entame son dernier film,Lilith, mal reçu aux États-Unis[3]. Il perd l'envie de réaliser, semble-t-il à la suite des conflits avecWarren Beatty, la star deLilith. Au moment de sa mort, Rossen préparait pourtantCocoa Beach, sur un scénario écrit en 1962.

Filmographie

[modifier |modifier le code]

Réalisateur

[modifier |modifier le code]

Scénariste

[modifier |modifier le code]

Producteur

[modifier |modifier le code]

Récompenses

[modifier |modifier le code]

Oscar

[modifier |modifier le code]

Notes et références

[modifier |modifier le code]

Notes

[modifier |modifier le code]
  1. Churchill et Roosevelt voulaient combattre le fascisme en Europe pendant les années 1930, alors que les États-Unis étaient techniquement neutres.
  2. Warner Bros. a subi des attaques de la part duParti républicain après avoir produitLes Aveux d'un espion nazi en 1939.
  3. Bien que contraire à laconstitution, le refus de renouvellement de passeport a largement été pratiqué aux États-Unis pendant la « chasse aux sorcières. »

Références

[modifier |modifier le code]
  1. (en) Bob Thomas, « Robert Rossen Thought About Impending Death »,Ada (Oklahoma) Evening News,‎,p. 11.
  2. abcdefg eth(en) Brian neve, « The Hollywood Left: Robert Rossen and Postwar Hollywood »,Film Studies,nos 54–65,‎.
  3. a etb(en) Brian Neve,Into the Fifties : Film and politics in America: a social tradition,Routledge,, 285 p.(ISBN 978-0-415-02620-8).
  4. (en) Tony Williams (préfacier),Jack London's The Sea Wolf : A Screenplay by Robert Rossen, Carbondale (Illinois), Southern Illinois University Press,, 285 p.(ISBN 0-8093-2176-9).
  5. (en) James Berardinelli, « Critique de All the King's Men », surreelviews.net,(consulté le).
  6. a etb(en) Alan Casty, « The Films of Robert Rossen »,Film Quarterly,vol. 20,no 2,‎ hiver 1966-1967(lire en ligne, consulté le).
  7. (en) Bernard F. Dick,The Merchant Prince of Poverty Row : Harry Cohn of Columbia Pictures,University Press of Kentucky,, pp. 157–180.
  8. (en) « 1949 Academy Awards® - Winners and History », surfilmsite.org(consulté le).
  9. (en) Geoff Mayer,Encyclopedia of film noir, Westport (Conn.),Greenwood Publishing Group,, 477 p.(ISBN 978-0-313-33306-4 et0-313-33306-8,lire en ligne), « McCarthyism, the House on Un-American Activities, and the Caper Film », pp. 62–69.
  10. (en) Charles Silver, « Robert Rossen’s The Hustler », surmoma.org(consulté le)
  11. (en) John Cogley,Report on Blacklisting I · Movies, Arno Press & The New York Times,, 312 p.(ISBN 0-405-03915-8),p. 104.
  12. (en) Tino Balio,The American Film Industry, Univ of Wisconsin Press,, 680 p.(ISBN 978-0-299-09873-5,lire en ligne),p. 497.
  13. (en) Eric Bentley,Thirty Years of Treason : Excerpts from Hearings before the House Committee on Un-American Activities, New York, The Viking Press,,p. 576.
  14. (en) Lorraine LoBianco, « Robert Rossen Biography », surtcm.com(consulté le).
  15. (en) Hal Erickson, « Overview ofMambo », surallmovie.com(consulté le).
  16. Voir les présentations de Bertrand Tavernier et Patrick Brion dans l'édition du film en DVD au sein de la collection "Western de légende".
  17. (en) « The Hustler awards », surallmovie.com(consulté le).
  18. (en) R.A. Dyer,Hustler Days : Minnesota Fats, Wimpy Lassiter, Jersey Red, and America's Great Age of Pool, New York, Muf Books,(ISBN 1-56731-807-X),p. 119.

Liens externes

[modifier |modifier le code]

v ·m
Réalisateur
Scénariste
Producteur
v ·m
Années 1940-1950
Années 1960-1970
Années 1980-1990
Années 2000-2010
Années 2020
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Robert_Rossen&oldid=230526800 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp