Issu d'un milieu de lapetite bourgeoisiecatholiquebelge, Robert Poulet vit une jeunesse aventureuse : après avoir combattu dans les corps francs durant laPremière Guerre mondiale, il devient paysan, puis tente sa chance comme scénariste decinéma. Il acquiert, la quarantaine venue, une notoriété d'écrivain, grâce notamment à son romanHandji.
Robert Poulet connaît un parcours intellectuel complexe et non conformiste, qui l'amène dudadaïsme au rigorismecatholique, en passant par lefascisme et l'anarchisme de droite. Durant laSeconde Guerre mondiale, Robert Poulet fonde le quotidienLe Nouveau Journal et défend une politique decollaboration conditionnelle avec l'occupant allemand. Il soutient politiquement le roiLéopold III[1]. Arrêté, il est condamné à mort par la justice belge en octobre 1945[2], il voit ensuite sa peine commuée en exil[3].
Il s'installe en région parisienne, où il exerce une activité d'éditeur et de critique littéraire. Il est l'éditeur duPont de Londres, la seconde partie deGuignol's Band, deLouis-Ferdinand Céline.
Dans l’incipit deRigodon, Céline le décrit de la manière suivante:« Je vois bien que Poulet me boude… Poulet Robert condamné à mort… il parle plus de moi dans ses rubriques… autrefois j'étais le grand ceci… l'incomparable cela… maintenant à peine un petit mot accidentel assez méprisant. Je sais d'où ça vient, qu'on s'est engueulé… à la fin il m'emmerdait à tourner autour du pot !… vous êtes sûr que vos convictions ne vous ramènent pas à Dieu ! »
Les articles de Robert Poulet consacrés à la littérature furent très appréciés des lecteurs de l'hebdomadaireRivarol[4]. Dans les années 1970, il écrit également pour le mensuelLe Spectacle du monde[5].
Robert Poulet était le frère aîné du critique littéraireGeorges Poulet.
Le cœur antipodique, Paris, édition de France, 1932 (réédition)
Maximilien, Anvers, Édition Ça Ira, 1936
Les gazomètres, Liège, Vaillant-Carmanne (réédition : Bruxelles, Éditions Ulle, 1939). Illustré par les dessins d'Alice Frey.
Dis-moi qui te hante, Paris, Nouvelles éditions latines, 1977 (qui comprend six nouvelles : La vengeance, Un degré de plus, Maximilien, C'est vous et ce n'est pas vous, Un excès d'amour, Ce qui concerne M. Brisebois)
Poèmes durs, Paris, La Pensée Universelle, 1973, contenant les poèmes suivants : Les vaincus - Service pour service - Sur un mot de Pierre V. - La morale avant tout - A. X., magistrat - Sommeil - L'invulnérable - L'arbitre - Crux - L'intruse - Vente publique - Un jour - Orgueil - Ordre d'exécuter - Berceuse des fusillés - La rose d'acier
Quatre poèmes classiques, Bruxelles, Éditions PAN, 1984, avec une préface et contenant les poèmes suivants : La porteuse de thé - La rose d'acier - Poème de la mort de Dieu - Le dernier Eden
Hommage àPierre Aelberts, éditeur d'art et bibliophile éclectique, Alain Aelberts et Jean-Jacques Auquier, Anhée, Dismas, 1990 (avec un hommage de René Huyghe)
IX. Collectif :
Manifeste du Groupe du Lundi, Bruxelles, 1937
Manifeste pour la neutralité belge, contre l'éternisation de la guerre européenne, pour la défense des valeurs de l'esprit, Bruxelles, 1939