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Robert Griesinger

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Pour les articles homonymes, voirGriesinger.

Robert Griesinger
Robert Griesinger vers 1939.
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Robert Arnold GriesingerVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Père
Adolf Griesinger(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Wally Passmann(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Gisela Nottebohm(d)(à partir de)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Jutta Mangold(d)
Barbara Schlegel(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Paul Emile Johns (arrière-grand-père)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Grade militaire

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Robert Griesinger est unSS-Obersturmführer allemand (équivalent de lieutenant), né en 1906 àStuttgart et mort en 1945.

Biographie

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Famille

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Il est le fils d'Adolf Griesinger (militaire royaliste né en 1871 àLa Nouvelle-Orléans[1] et mort en 1947) et de Wally Passmann (née en 1884 àDuisbourg[2] et morte en 1976[3]).

Sa grand-mère paternelle Lina Johns (née en 1848 à La Nouvelle-Orléans) est la fille du compositeurPaul Emile Johns[4]. Son grand-père paternel Robert quitteStuttgart[5], monte à bord duChina au départ deLiverpool et débarque à La Nouvelle-Orléans en 1867[Note 1],[6]. Il devient agent de la firme de coton Clason & Co[Note 2],[7]. On ignore si ses grands-parents paternels, Lina et Robert, étaient influencés par les idéologies suprémacistes américaines : toutefois, on sait que Paul Emile Johns avait désigné August Reichard comme tuteur de sa fille Lina en cas de décès, celui-ci possédait cinq esclaves[6], et Johns lui-même possédait un esclave[8].

Les grands-parents maternels de Lina, Nicolas et Manuela Favre d'Aunoy, ont activement participé au commerce d'esclaves : par exemple, en 1826, Manuela vend une esclave de 31 ans nommée Susanne que son oncle lui avait offert alors qu'il se trouvait à Charleston pour acheter des employés de maison pour ses filles[9].

Toute la branche orléanaise de la famille Griesinger est esclavagiste.Jean-Baptiste d'Estrehan Honoré de Beaupré compte notamment parmi ses ancêtres[Note 3],[9]. Griesinger est par ailleurs de religion protestante[10].

Carrière

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En 1931, il obtient son doctorat de droit puis réussit la seconde phase des examens d'entrée dans la fonction publique en 1933[11]. Les archives locales permettent de comprendre que sa formation en droit est son plus grand atout : elle lui a permis d'atteindre des cercles sociaux qui sinon lui auraient été inaccessibles[12]. Il s'engage le dans laSS sous le numéro 161 860[13]. C'est unSS-Obersturmführer (grade équivalent à celui delieutenant)[14] qui fait également partie duSD[Note 4],[15]. Il est aussi membre du parti nazi[12]. Ni son frère, ni ses parents n'ont été intéressés par le nazisme[16] : en effet, les archives montrent qu'après la guerre Albert et Adolf n'ont pas été soupçonnés d'être nazis[1]. Ses parents entretenaient une amitié avec les parents deClaus von Stauffenberg, instigateur de l'attentat contre Hitler[17].

À Stuttgart (Auf dem Haigst22), il habite une maison de trois étages, dans laquelle son neveu Jochen loge à présent[18].

À laGestapo de Stuttgart, il travaille au premier étage de l'hôtel Silber (de)[19] avecRudolf Bilfinger (de)[4],Walter Stahlecker,Wilhelm Harster et Kurt Diebitsch[Note 5],[20]. Ils forment un groupe de cinq juristes en poste à la section IIIc de la police duWurtemberg[19]. À la suite de laremilitarisation de la Rhénanie le, en tant qu'hommes de loi, ils doivent réfléchir à d'éventuelles représailles juridiques contre l’État allemand et aux conséquences sur les relations diplomatiques[21].

Au début du mois de, Griesinger quitteStuttgart et arrive àPrague. Chaque nouvel arrivant devant remplir un formulaire auprès des autorités locales[10], il s'inscrit comme résident le auprès de la police de Prague[Note 6],[15].

Photo de son passeport délivré en 1944

À l'été 1944, quelques semaines après le débarquement de Normandie, Griesinger part en vacances durant trois semaines auLiechtenstein. En effet, malgré la situation, les hauts fonctionnaires nazis continuent de pouvoir prendre des congés[22].

Décès

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Après la guerre, sa mère Wally Griesinger paye Madame Helmichova[23], une voisine tchèque, pour qu'elle aille à Prague se renseigner sur le destin de Griesinger[24]. Helmichova revient à Stuttgart en 1946[23] avec un certificat de décès indiquant qu'il est mort d'une« maladie infectieuse » mais la famille rejette cette version officielle. Helmichova leur affirme donc avoir découvert ce qui était réellement arrivé grâce à des personnes rencontrées à Prague[3] : des soldats tchèques ou russes l'ont tué dans un hôpital puis jeté dans une fosse commune[23]. En avril 1946, sa mère est accusée d'avoir été nazie en raison de son engagement dans laNS-Frauenschaft[Note 7],[12], cependant elle n'était pas membre du parti nazi[1].

Après la guerre, les familles allemandes eurent des stratégies afin de panser les blessures affectives de l'époque nazie. Parmi ces stratégies, il n'était pas rare de pointer l'individu de la famille qui aurait été le« vrai nazi »[Note 8] : cela semble être une des stratégies à l’œuvre dans la famille de Griesinger[25].

Vie privée

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v ·m
Arbre généalogique de Robert Griesinger
Don Charles Guy Favre d'Aunoy(d)Jean-Baptiste d'Estrehan Honoré de Beaupré
1700 / 1716 — 1765
Charles Philippe Favre d'Aunoy(d)
°1746
Marie Elizabeth Destrehan(d)
1755 — 1817
Friedrich John
1769 — 1843
Barbara Tcheszka(d)Nicolas Favre d'Aunoy(d)
1773 — 1862
Manuela Favre d'Aunoy(d)
°1777
Paul Emile Johns
1798 — 1860
Jeanne Emma Favre d'Aunoy(d)
1820 — 1851
Robert Griesinger (d)
°1841
Lina Johns(d)
°1848
Arnold Passmann(d)
1850 — 1919
Wilhelmine Tinchon(d)
°1849
Adolf Griesinger(d)
1871 — 1947
Wally Passmann(d)
1884 — 1976
Robert Griesinger
1906 — 1945
Jutta Mangold(d)
°1937
Barbara Schlegel(d)
°1939

Il se marie en[20] avec Gisela Nottebohm (née en 1912 à Hambourg et morte en 1995)[Note 9],[4]. Afin d'être autorisé à se marier, Gisela et Robert ont été obligés de produire des arbres généalogiques pour montrer leur ascendance aryenne[2]. En raison des origines américaines de son père, Griesinger a eu le plus grand mal à compléter son arbre généalogique et à fournir les documents demandés : il ne pouvait ni fournir le certificat de naissance de son père, ni le certificat de mariage de ses grands-parents. Cela montre que le processus de sélectionSS n'est pas forcément aussi strict que la recherche le dit parfois[Note 10],[26].

Il a deux filles : Jutta Mangold, née en janvier 1937, et Barbara Schlegel, née en décembre 1939[24]. Par ailleurs, son épouse a un fils du nom de Joachim Grosser issu de son premier mariage[4]. Il aurait eu un enfant hors mariage et sa famille aurait payé la jeune femme[27].

Son frère Albert se marie avec Gertraut en 1938[28].

Un de ses lointains cousins, Marshall Honoré Jr, descendant deCatalina[29], a combattu au sein d'une unité afro-américaine de l'armée des États-Unis contre l'Allemagne nazie, il est envoyé en Europe à partir de 1943 et traverse leRhin au printemps 1945[30].

Archives

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Les informations sur Griesinger sont limitées dans les archives en partie à cause de la destruction volontaire ou accidentelle de celles-ci à la fin de la guerre[31]. Toutefois, en 2011, Daniel Lee est contacté par une famille d'origine tchèque[32] habitant Amsterdam[33] car ils ont retrouvé des papiers cachés dans leur fauteuil[Note 11],[34] sans doute en mai 1945 durant lalibération de Prague[35].Ben Frommer (en)[36] indique que son nom n'apparaît dans aucune liste des procès d'après-guerre[37]. Il ne subsiste qu'un tiers des dossiers SS dont celui de Griesinger[Note 12], ils sont conservés à laBundesarchiv[13], les deux tiers restants ont été détruits par les bombardements alliés[38]. On ne trouve aucune trace de lui dans les dossiers de la dénazification, conservés auxStaatsarchiv Ludwigsburg (de)[12]. D'aprèsRoland Müller (de), conservateur auxStadtarchiv Stuttgart (de)[15], les archives SS de Stuttgart ont été détruites en sur ordre des dirigeants SS régionaux, comme cela fut le cas dans l'ensemble de l'Allemagne et des territoires occupés[39].

Notes et références

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Notes

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  1. Plus d'un million et demi d'Allemands arrivent aux États-Unis entre les années 1830 et 1860. En 1860, La Nouvelle-Orléans compte 12% d'Allemands (19 752 Germano-Américains). Entre 1866 et 1867, ce sont 2 594 Allemands qui s'installent dans la ville.
  2. Williams Research Center (muséeThe Historic New Orleans Collection (en)) : 1868 City Directory (reel 2).
  3. Il s'agit du grand-père maternel de Nicolas Favre d'Aunoy.
  4. Archiv bezpečnostních složek (Archives des Services de sécurité, Prague), Institut d’étude du ministère de l’Intérieur (Ministerstvo Vnitra), 107-8-30, Répertoire des fonctionnaires allemands à Prague.
  5. L'hôtel Silber emploie environ 200 fonctionnaires selon Sigrid Brüggemann et Roland Maier. En effet, les destructions de documents en fin de guerre ne permettent pas d'avoir accès à un relevé des employés. De plus, ce chiffre est cohérent avec ceux d'autres villes de même taille : par exemple, à Düsseldorf, la police politique emploie 291 personnes.
  6. Národní archiv v Praze (Archives nationales, Prague), PR II-EO 1420/5.
  7. Staatsarchiv Ludwigsburg (Archives d’État, Louisbourg, Bade-Wurtemberg), EL 902/20 Bü 91743. Archives de la dénazification. Dossier de Wally Griesinger.
  8. Comme cela est le cas de l'oncle Franz-Carl dans le récit autobiographique deNora Krug publié en 2018 :Heimat : loin de mon pays.
  9. Gisela est la nièce de Friedrich Nottebohm qui a été au centre d'une jurisprudence internationale sur la définition de la citoyenneté : l'Affaire Nottebohm.
  10. Bundesarchiv, Demandes d’autorisation de mariage au Bureau pour la race et le peuplement, R 9361 III/58950, Arbre généalogique rempli par Griesinger (non daté, probablement automne 1935).
  11. Ce fauteuil, acheté en 1968 chez un antiquaire de Prague et ayant appartenu à l'officier nazi, est probablement une imitation du fauteuil néo-rococo du designer juifEmil Gerstel. Les imitations de ce fauteuil inondaient le marché pragois de l'époque d'après Eva Škvárová.
  12. Bundesarchiv, Berlin-Lichterfelde (Archives fédérales allemandes), VBS 286, Dossiers du personnel SS (SSO / SS-Führerpersonalakten) 031A, Dossier de Robert Griesinger.

Références

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  1. ab etcLee 2020,p. 50.
  2. a etbLee 2020,p. 39.
  3. a etbLee 2020,p. 49.
  4. abc etdLee 2020,p. 7.
  5. Lee 2020,p. 60.
  6. a etbLee 2020,p. 360.
  7. Lee 2020,p. 61.
  8. Lee 2020,p. 63.
  9. a etbLee 2020,p. 64.
  10. a etbLee 2020,p. 34.
  11. Lee 2020,p. 24.
  12. abc etdLee 2020,p. 43.
  13. a etbLee 2020,p. 38.
  14. Lee 2020,p. 36.
  15. ab etcLee 2020,p. 359.
  16. Lee 2020,p. 50. Témoignage de Jochen et Irmela Griesinger
  17. Lee 2020,p. 50-51.
  18. Lee 2020,p. 45.
  19. a etbLee 2020,p. 11.
  20. a etbLee 2020,p. 12.
  21. Lee 2020,p. 11-12.
  22. Lee 2020,p. 24-25.
  23. ab etcLee 2020,p. 48.
  24. a etbLee 2020,p. 8.
  25. Lee 2020,p. 55.
  26. Lee 2020,p. 40.
  27. Lee 2020,p. 54.
  28. Lee 2020,p. 51.
  29. Lee 2020,p. 65.
  30. Lee 2020,p. 66.
  31. Lee 2020,p. 16.
  32. Lee 2020,p. 19.
  33. Lee 2020,p. 17.
  34. Lee 2020,p. 18.
  35. Lee 2020,p. 25.
  36. Lee 2020,p. 357.
  37. Lee 2020,p. 26.
  38. Lee 2020,p. 37-38.
  39. Lee 2020,p. 44.

Voir aussi

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Bibliographie

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Liens externes

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