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| Naissance | 5e arrondissement de Paris |
|---|---|
| Nationalité | française |
| Décès | (à 87 ans) 8e arrondissement de Paris |
| Profession | Producteur |
| Films notables | Le Corniaud La Grande Vadrouille |
Robert Dorfmann, né le àParis et mort le dans la même ville[1], est unproducteur etdistributeur de cinéma français.
Robert Dorfmann naît au 84rue des Archives,5e arrondissement de Paris, fils de David Dorfmann et Marie Lefort[2],[3]. David Dorfmann est exploitant de salles de cinéma[3], distributeur de films et gérant du Comptoir Commercial Cinématographique, en résidence àBordeaux[4]. Il est propriétaire de plusieurs salles dans le sud-ouest, notamment àMazamet[5], àPau[6] et auBoucau[4]. Pendant laSeconde Guerre mondiale, David Dorfmann aide à cacher et faire passer la frontière espagnole à des Juifs[6]. Robert Dorfmann est d'abord ouvrier joaillier de 1927 à 1930 et employé de banque entre 1930 et 1931[3].
En 1931, à dix-neuf ans, il commence à travailler pour un cinéma de son père, particulièrement en assurant la tournée des collages d'affiches[3],[5]. Dès 1932, Robert Dorfmann fonde un cinéma ambulant[3]. Comme son père, il exploite ensuite plusieurs salles dans le sud ouest, devient programmateur de distribution puis distributeur lui-même[3], gravissant rapidement les échelons du métier[7],[5]. Cette activité s'interrompt en 1939[3]. Fuyant la persécution des Juifs, il passe les années de guerre avec son ami et confrèrePierre Braunberger cachés dans le Lot[8].
À la fin de la guerre, Dorfmann travaille occasionnellement en tant que producteur, mais surtout commedistributeur de films. En 1945, il fonde avec Henri Bérard la sociétéLes Films Corona, au départ seulement société de distribution[3],[7]. Il reprend également la société de production Silver-Films en 1946, dont le nom fait référence à l'argentique des pellicules[3],[7]. En 1951, il est nommé gérant de Corona et Silver-Films[3].
Des années 1950 à 1970, Dorfmann est considéré comme l'un des plus grands producteurs français, alignant les succès dans des genres très différents[7]. Il fait preuve d'éclectisme et est réputé pour prendre de grands risques, par exemple sur la superproduction comiqueLe Corniaud (1965), auquel il alloue des moyens disproportionnés pour une comédie de l'époque[7]. Il a produit quelques-uns des grands classiques du cinéma français :Jeux interdits,La Grande Vadrouille,L'Aveu,Le Cercle rouge, etc. Son dernier succès est un énième pari : un film américain à grand budget,Papillon (1973), réunissant deux vedettes mondiales,Steve McQueen etDustin Hoffman, produitindépendamment desmajors hollywoodiennes et contre leur volonté, ultime triomphe international de Dorfmann[7]. Il se retire du milieu de la production.
« [Robert Dorfmann était] un aventurier, une espèce de fou. C'était un grand joueur au casino, passionné par les martingales. […] C'était un homme qui avait une vision. [La Corona illustre un âge d'or du cinéma français] avec des producteurs qui risquaient leur peau à chaque film. Aujourd'hui, les choses ne se passent plus du tout comme ça ! »
— Danièle Thompson, coscénariste deLa Grande Vadrouille, 2020[9].
Il est l'époux de 1947 à 1950 de l'actrice Agnès Delahaie (1920-2003)[2], de son vrai nom Alice Jeanclaude, soeur du chanteur Yvon Jeanclaude[10]. Elle devient avec son aide productrice, sous le nom de Annie Dorfmann, versée dans les films d'auteur[8]. Il est aussi divorcé de Jeanne Bouchet et Georgette Baïta[2]. Il a été également le compagnon de l'actriceAndréa Parisy, rencontrée en 1958 surLes Tricheurs[11]. Il est le père de trois enfants : Élisabeth, Frédéric etJacques (1945-2025)[2],[3]. Frédéric Dorfmann est l'époux de Véronique Danon, fille du producteurRaymond Danon.Jacques, fils de Georgette Baïta[12], devient à son tour producteur de cinéma, travailant d'abord auprès de son parrainPierre Braunberger à la vente de courts métrages[8]. À son fils désireux de se lancer dans la production, Robert Dorfmann donne pour seul conseil« Va voir un réalisateur dont tu aimes le travail » : Jacques entame une fructeuse collaboration avecJean-Pierre Melville et devient un producteur important du cinéma français[7]. Marine, fille de Jacques, née en 1981, est également productrice[2],[7].
En1978, Robert Dorfmann reçoit unCésar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. En décembre 1987, il vendLes Films Corona à la Financière Robur ; son catalogue passe ainsi àUGC Droits Audiovisuels,Canal+ puisStudiocanal[13].
| Film | Réalisateur | Année | Entrées au Box-office France |
|---|---|---|---|
| La Grande Vadrouille | Gérard Oury | 1966 | 17 272 987 |
| Le Corniaud | Gérard Oury | 1965 | 11 740 438 |
| La Cuisine au beurre | Gilles Grangier | 1963 | 6 396 529 |
| Le Petit Baigneur | Robert Dhéry | 1968 | 5 542 796 |
| Les Tricheurs | Marcel Carné | 1958 | 4 948 349 |
| Jeux interdits | René Clément | 1952 | 4 910 835 |
| Touchez pas au grisbi | Jacques Becker | 1954 | 4 713 585 |
| Le Cercle rouge | Jean-Pierre Melville | 1970 | 4 339 821 |
| La Princesse de Clèves | Jean Delannoy | 1961 | 3 428 237 |