Pour les articles homonymes, voirFamille Debré.
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Conjoints | Jeanne Debat-Ponsan(de à) Élisabeth de La Panouse(de à) ![]() |
Enfants | Michel Debré Claude Monod-Broca(d) Olivier Debré ![]() |
Robert Debré, né àSedan le et mort auKremlin-Bicêtre le, est unmédecinfrançais, pionnier de lapédiatrie etrésistant durant laSeconde Guerre mondiale. Il est aussi à l'origine de la réforme universitaire de 1958 et de la création desCHU en France. Selon l'hématologue etacadémicienJean Bernard, il fut« pendant quarante ans, dans le monde, l'un des plus grands, probablement le plus grand pédiatre de son temps. Des centaines de milliers d'enfants lui doivent la vie, soit qu'il les ait soignés lui-même, soit que ses élèves les aient soignés, soit que ses travaux aient inspiré les traitements salvateurs. Il transforma la pédiatrie sentimentale, empirique, inefficace [du début duXXe siècle] en une discipline active, rigoureuse, solidement fondée sur labiochimie et lagénétique ».
Il est le père de l'homme politiqueMichel Debré et du peintreOlivier Debré, et le grand-père des hommes politiquesJean-Louis Debré etBernard Debré et de l'immunologistePatrice Debré.
Robert Anselme Debré[1] est issu d’une famille de rabbins alsaciens émigrés après laguerre franco-allemande de 1870. Son pèreSimon Debré (1854-1939) est écrivain, linguiste ettalmudiste renommé,rabbin à Sedan de 1880 à 1888, puis grand rabbin àNeuilly-sur-Seine, et auteur d'un livre sur « l'humour judéo-alsacien[2] ».
Ayant débuté à laSorbonne des études dephilosophie, il les abandonne après la licence pourse consacrer à la médecine.
En, à 24 ans, il est reçu à l'internat des hôpitaux de Paris[3]. Le, il épouseJeanne Debat-Ponsan, une des premières femmes internes en médecine des hôpitaux de Paris reçue la même année que lui, sœur de l'architecteJacques Debat-Ponsan et belle-sœur du politicienAndré Morizet[4],[5],[6]. Jeanne disparaîtra jeune, âgée seulement de 50 ans, le.
En 1914, l'année de ses32 ans, il est mobilisé comme médecin-lieutenant dans un régiment d'artillerie[7].
Sept ans plus tard, la guerre finie, il devientmédecin des hôpitaux et rapidement nommé chef de service à l'hôpital Bretonneau à Paris. Dans lesannées 1930, devenu veuf, il tient le même poste à l'hôpital des Enfants malades, toujours à Paris, ayant clairement choisi d'être un « médecin d'enfants[8] ».
En, en raison de l'occupation allemande et de la mise en application des lois antisémites, il se voit interdire de continuer à pratiquer. Sans qu'il y ait de protestations très apparentes, la solidarité des milieux universitaires et médicaux joue à plein en sa faveur pour qu'il obtienne une dérogation. Le doyen de la faculté de médecine et le secrétaire général à la Santé le tiennent discrètement informé des démarches menées en sa faveur. L'argumentation de cette dérogation met en avant son expertise, notamment sur laméningite cérébro-spinale, larougeole, ladiphtérie et latuberculose. Un des avis, bien que favorable, note cependant que le professeur Debré est considéré comme ayant exercé une influence favorable auFront populaire au sein des milieux médicaux. Le5 janvier 1941, lemaréchal Pétain signe la dérogation, mais elle met plusieurs mois à être publiée auJournal officiel et n'est applicable quemi-juillet 1941[8]. À la rentrée universitaire de 1941 à près de59 ans, il est élu, à l'unanimité de ses pairs, à lachaire de clinique de médecine infantile à l’hôpital des Enfants malades. Son statut reste précaire. Proclamant à la fois sa fidélité au judaïsme et à l'État français, il croit jusqu'auprintemps 1941 à un double jeu du Maréchal, mais ses illusions se dissipent.Fin 1942, accompagné deClovis Vincent et deLouis Pasteur Vallery-Radot, il rencontre secrètement lecolonel Remy, agent secret de laFrance libre enterritoire occupé, sur la création d'un service clandestin de médecine et de chirurgie pour laRésistance intérieure française[9].
Il est aussi en relation avec d'autres milieux de la Résistance et fournit auxÉditions de Minuit le moyen de démarrer[10]. Il passe par Montauban, rencontre l'évêqueThéas, grâce auquel sa mère sera abritée près de Montauban[11],[12]. Son filsMichel y fabriquait déjà des fausses cartes à la mairie et organisait des abris sûrs dans les maisons religieuses, avec l’appui de Bourdeau, coadjuteur de l’évêque.
Il refuse à partir de 1943 de porter l'étoile jaune, sans disposer de dispense. Il commence également à participer aux actions médicales au sein de laRésistance intérieure, par l'entremise du mouvement « Front national », sans adhérer pour autant auparti communiste qui pilote ce mouvement[8]. Le groupe du Front national auquel il appartient, outre un appui médical à la Résistance, formule en 1944 des propositions de réformes hospitalo-universitaires qui seront reprises bien des années plus tard, parGabriel Richet etJean Dausset dans les ordonnances des 11 et30 décembre 1958[8], par le gouvernement français[N 1]. Robert Debré s'emploie à cacher dans sa maison de Touraine des enfants ayant échappé auxrafles. Il abrite également un atelier defabrication de faux papiers à l’hôpital des Enfants malades. Il échappe à une arrestation, avecFrédéric Joliot-Curie etLouis Pasteur Vallery-Radot, et est contraint à la clandestinité. Enaoût 1944, il participe à laLibération de Paris, en liaison avec le colonelRol-Tanguy, et soigne les blessés[13].
De 1946 à 1964, Robert Debré est le président de l'Institut national d'hygiène[N 2], se mobilisant pour le renouveau et l'essor d'une politique d'hygiène et de santé publique en France, même si, au sein du milieu hospitalier, il est devenu l'archétype du grandmandarin[14].
Veuf depuis 1929, le11 juillet 1956, dans sa soixante-quatorzième année, il épouse en secondes nocesÉlisabeth de La Panouse[N 3] avec qui il entretenait une relation étroite au moins depuis les années de l'Occupation allemande[N 4]. Sa seconde épouse est morte en 1972 à 73 ans (la biographie de celle-ci a été publiée en mars 2021 par Lorraine Colin auxéditions L’Harmattan sous le titre :De châteaux en prison, la vie d'Elisabeth de La Panouse-Debré, avec le sous-titre :Amour et résistance).
Il est enterré au cimetière deVernou-sur-Brenne (Indre-et-Loire).
En 1949 il crée leCentre international de l'enfance. Son nom est aussi associé à la création descentres hospitaliers universitaires (CHU) avec la réforme hospitalo-universitaire de1958, réforme qu'il avait proposée dans les derniers mois de laSeconde Guerre mondiale[N 5],[8]. Cette réforme consacre une double appartenance du corps médical dans ces établissements, hospitalière et universitaire, avec trois responsabilités : les soins, l’enseignement et la recherche.
Membre de l'Académie nationale de médecine dès 1933, il est élu membre de l'Académie des sciences en 1961.
Son ouvrage depédiatrie,Traité de pathologie infantile, écrit en collaboration avecPaul Rohmer et paru en 1946 a fait autorité pour toute une génération de médecins. Il est souvent considéré comme le père de la pédiatrie française moderne, voire européenne[15],[14]. Il était à la fois le collègue et l'ami des professeurs Jean Quénu,Paul Rohmer (1876-1977) etAlbert Besson (1896-1965). Il a été président de l'Union française pour le sauvetage de l'enfance en 1955.
Il fit sa dernière allocution publique le1er novembre 1976, alors âgé de près de94 ans, à la cérémonie du centenaire dePaul Rohmer au grand amphithéâtre de lafaculté de médecine de Strasbourg.
Son nom a été donné à :
En 1982, untimbre commémoratif de 1,60+0,40 Francs à l’effigie de Robert Debré est édité par le servicephilatélique de laPoste[17].
Robert Debré est le père de :
Il est notamment le grand-père de :
Il est notamment l’arrière-grand-père de :
Il est notamment l'oncle de :
Il est notamment le grand-oncle de :