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Riyad al-Turk (enarabe :رياض الترك), né le àHoms et mort le àEaubonne, est un homme politique et dissidentsyrien. Ses dix-sept années de détention sous le régime deHafez el-Assad puis une seconde fois sous celui du fils héritierBachar el-Assad, lui valurent d'être surnommé « leMandela syrien ».
Né àHoms, Riyad al-Turk passe son enfance dans un orphelinat[1]. Pendant ses études de droit àDamas, il rejoint leParti communiste syrien[1].
Lors de l'avènement de laRépublique arabe unie entre1958 et1961, le pouvoir réprime les communistes et Riyad al-Turk est arrêté, emprisonné pendant quinze mois et torturé[1].
En1973, alors que la direction du Parti communiste syrien passe sous la coupe duparti Baas, Riad al-Turk fait scission et fonde leParti communiste syrien-bureau politique, dont il devient le secrétaire général[1].
Dans lesannées 1970, Riyad al-Turk dénonce l'intervention militaire de la Syrie au Liban, et refuse de condamner l'insurrection des Frères musulmans[1]. Le parti est alors interdit par le régime deHafez el-Assad et Riyad Al-Turk est arrêté et emprisonné sans jugement le[1]. Son épouse, Asma al-Faisal, est également arrêtée et emprisonnée plusieurs années[1]. Riyad al-Turk est détenu durant presque dix-huit ans, période où Amnesty international appelle régulièrement à sa libération[2], le décrivant comme étant un détenu d'opinion. Il est finalement libéré le[1].
En2001, il critique l'absence de réelle réforme par le pouvoir deBachar el-Assad lors du « printemps de Damas »[1]. En, Riyad al-Turk retourne en prison[1]. Lors de son procès, il refuse de répondre, car il conteste la compétence de la Cour et dénonce l'interdiction d'accès aux audiences pour les journalistes indépendants et diplomates[3]. Il est libéré fin2002[1].
En2011, il salue le début de larévolution syrienne contre le régime de Bachar el-Assad, mais le pays bascule dans laguerre civile[1]. Riyad al-Turk soutient initialement l'alliance de tous les courants de l'opposition, y compris les islamistes, ce qu'il regrettera par la suite :
« Nous étions dans l’urgence, nous avons pensé que cela ne serait pas forcément un problème de faire appel aux islamistes. J’étais moi-même parmi les plus enthousiastes. Je me suis trompé. À nous maintenant de reconnaître notre faute, quand on a passé sous silence certaines violations commises par des groupes islamistes[1]. »
À partir de2013, il vit dans la clandestinité, confiné dans un appartement àDamas[1]. Plus tard, il déclarera au journalLe Monde :
« Depuis que j’ai rejoint le Parti communiste syrien dans les années 1950, la vie clandestine est une tradition. Les gens de ma génération connaissent l’importance du secret face à un tel régime. Les jeunes révolutionnaires ne la connaissaient pas et ils l’ont payé très cher[1]. »
Son épouse quitte le pays au début du conflit et meurt auCanada en2017[1]. Malgré des réticences, Riyad al-Turk finit par se laisser convaincre par ses filles, déjà réfugiées à l'étranger, de quitter la Syrie[1]. Vers fin, il s'exile enFrance après être et passé par laTurquie et s'établit àParis[4].
PourAllan Kaval, journaliste auMonde :« Dans les milieux intellectuels syriens, l’homme est un monument, une sorte de mémoire vivante d’un combat politique sans concession. Parmi les Syriens qui manifestèrent en réclamant un changement de régime, il est moins célèbre, mais il a su conserver proximité et légitimité auprès de la jeunesse révolutionnaire, pourtant prompte à rejeter les figures traditionnelles de l’opposition, critiquées pour leur frilosité, leur goût du compromis ou leur ignorance des réalités de terrain »[1].
Il meurt le àEaubonne[5] à l'âge de 93 ans ; des militants syriens lui rendent hommage[6],[7].