De gauche à droite, de haut en bas : méandre de la Meuse à Revin ; l'église des Dominicains ; le pont de la Bouverie ; stèle à George Sand ; la Maison espagnole ; vue du canal de l'Est ; panorama de la ville.
Cinquième ville des Ardennes, Revin s'inscrit dans la vallée de laMeuse, en France. Si son bâti ancien la rattache à lapointe de Givet, son caractère industriel la rattache au « Pays du Labeur », qui court deNouzonville àLaifour. Au fond d'une vallée creusée dans le massif schisteux ardennais, Revin est au cœur des méandres de laMeuse. Elle est située au confluent de cette dernière et de laFaux.
Revin dont l'altitude varie entre un minimum de117 mètres et un maximum de469 mètres pour une altitude moyenne de293 mètres.
La ville est le point de jonction de deux routes départementales :
la RD 988 (ancienne RN 388) qui, depuisCliron, conduit à Givet ;
la RD 1 qui, venant de Rocroi, traverse la commune en direction deMonthermé.
Elle est traversée par lavoie verte Trans-Ardennes qui, en longeant la vallée de la Meuse, relie Montcy-Notre-Dame, près de Charleville-Mézières, à Givet, à proximité de la frontière belge.
La commune est dans lebassin versant de la Meuse au sein dubassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par la Meuse, le canal de l'Est Branche-Nord, le ruisseau de Fau, le ruisseau de la Faligee, le ruisseau des Manises, le ruisseau de la Pilette, le ruisseau de la Petite Commune, le ruisseau la Janny, le ruisseau de Come, le ruisseau des Faches et le ruisseau de Mondreux[2],[Carte 1].
LaMeuse, d'une longueur de 486 km, est unfleuveeuropéen qui prend sasource enFrance, dans la commune duChâtelet-sur-Meuse, à409 mètres d'altitude, et se jette dans lamer du Nord après un cours long d'approximativement 950 kilomètres traversant laFrance, laBelgique et lesPays-Bas[3]. Le bourg est enserré en rive droite d'un des multiples méandres de la Meuse, situés sur le flanc sud de la commune etsur une longueur d'environ 11,1 km.
Statistiques 1991-2020 et records ROCROI (08) - alt : 382m, lat : 49°55'07"N, lon : 4°31'48"E Records établis sur la période du 01-04-1999 au 04-01-2024
La commune a subi d'importants dégâts à la suite du passage d'une grosse rafale le. Le toit d'un collège s'est complètement envolé, des maisons se sont en partie écroulées dans le vieux quartier du« Bas de Revin », et cinq familles ont dû être relogées. Les dégâts sont aujourd'hui visibles sur les collines environnantes, où des milliers d'arbres ont été coupés net par la tempête, et des glissements de terrain et éboulements ont eu lieu en masse à la suite des pluies importantes du mois de[14].
Au, Revin est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[15].Elle appartient à l'unité urbaine deRevin, une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[16],[17]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Revin, dont elle est la commune-centre[Note 2],[17]. Cette aire, qui regroupe 1 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[18],[19].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (86,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (87,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (84 %), zones urbanisées (6,8 %), eaux continentales[Note 3] (4,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,6 %)[20]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Les traces de Revin dans les écrits datant de l'Antiquité sont rares. Cependant, il est fait référence à une bourgade nommée Ravinium (dû à l'enclavement de la ville dans un ravin) dans des textes latins[réf. nécessaire]. À la fin de l'Antiquité, il est mentionné la présence d'une abbaye, qui fut ravagée par lesVikings qui descendaient le cours de laMeuse. Après la fondation de l'abbaye de Prüm par la reine Bertrade en 760,Pépin le Bref fit la donation à cette jeune communauté d'un ensemble de terres dont celles correspondant, aujourd'hui, aux communes de Revin,Fumay etFépin.
Aussi, afin de le représenter sur place, le seigneur abbé désignera, pour le représenter et protéger ses terres, unavoué dont la charge se transmettra par héritage ou par vente. La place et le rôle grandissant de l'avoué conduira à la signature de règlement d'avouerie lesquels, fixant les droits des deux seigneurs, nous informent également de la vie quotidienne des habitants, lesquels se voient octroyer le statut de bourgeois.
Ce statut particulier et ce mode de gestion sera un des fondements sur lesquels s'appuieront le royaume de France et lesPays-Bas dans le contrôle des zones frontalières de chacun des deux États. Cette lutte s'achèvera par le rattachement de ces bourgs à la France lors de la signature duTraité des Limites de 1769.
À l'origine, Revin vit essentiellement de lasylviculture dont les productions sont acheminées par le fleuve. On relève également plusieurs forges le long de la vallée de la Faux et des ruisseaux du lieu-dit de la Petite Commune, voisin de la commune deLaifour dont l'origine remonte auXVIIe siècle.
LaSeconde Guerre mondiale stoppera toute activité et restera marquée par la tragédie desManises où 106 résistants trouveront la mort « dans d’atroces circonstances lors de l’extermination du Maquis des Manises ». LesTrente Glorieuses voient l'activité de Revin et sa démographie s'accroître. C'est la construction de logements à la Campagne, desHLM d'Orzy et des Bois Bryas, cité à l'origine des établissements Porcher. La crise de lasidérurgie frappera la ville et la région de plein fouet, entraînant une érosion continue de son nombre d'habitants. Aujourd'hui, la ville, par le développement d'activités nouvelles, comme l'animation touristique, une activité culturelle autour de la salle Jean-Vilar et son tissu associatif, parie sur son avenir.
Sur le plan industriel, la sociétéArdam-Electrolux anciennementArthur-Martin reste le principal employeur local. Mais après le transfert de la production en Pologne des lave-linge progressivement à partir de 2005, puis en totalité en 2012, le site est menacé[22].
En, le fonds luxembourgeoisStarship Investments annonce la relocalisation en France descycles Mercier, avec l'ouverture d'une nouvelle usine sur l'ancien site Porcher. L'usine, dont le lancement est prévu fin 2021, produira des vélos mécaniques et électriques sous la marque de Raymond Poulidor et de Joop Zoetemelk, ainsi que des cycles sous marque de distributeur. À terme, ce seront 270 emplois qui devraient être créés[23].
Au second tour desélections municipales de 2020 dans les Ardennes, la liste menée par le maire sortant a obtenu 56,58 % des suffrages exprimés, devançant largement avec 1 100 voix (23 conseillers municipaux élus dont 7 communautaires) la liste de gauche menée par Christophe Léonard (PS) qui a obtenu 844 voix (43,41 %, 6 conseillers municipaux élus dont 2 communautaires). L'abstention s'est élevée à 55,87 %[24].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[49]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[50].
En 2022, la commune comptait 5 795 habitants[Note 5], en évolution de −9,92 % par rapport à 2016 (Ardennes : −2,97 %,France horsMayotte : +2,11 %).
On constate que Revin souffre d'une forte chute démographique. En effet, entre 1999 et 2012, la population de la ville est passé de 8 963 à 6 979 habitants, soit une baisse de 22 % et, entre 1968 et 2018, la commune a perdu plus de la moitié de sa population (de plus de 12 000 à moins de 6 000).
Ce site abrite le siège de plusieurs associations, dont le Foyer des Jeunes et l'AREL (Association Revinoise d'Éducation et de Loisirs), Lire Malgré Tout.
Monument aux fusillés des Manises.Stèle à George Sand au pied du Malgré-Tout.Maison espagnole, musée.
Le parc Rocheteau, et sa maison de maître, sont des anciennes propriétés de la famille Faure. Le site abrite aujourd'hui les archives municipales, une galerie d'art contemporain ouverte toute l'année, les mercredis, samedis et dimanches, proposant un cycle d'exposition régulier et le Foyer des Anciens
La salleJean-Vilar, d'une capacité de 400 places, a été inaugurée en 1985. Cette salle, située en limite du centre ancien et du quartier de la Campagne, accueille une programmation de spectacles tout au long de l'année (à consulter sur le site officiel de la ville de Revin), des compagnies en résidence ainsi que des expositions temporaires.
Le, des soldats de laWehrmacht exécutèrent dans la forêt du Malgré Tout, 105 résistants, dont 73 Revinois. Sur la route dite du Malgré Tout, qui conduit à Haut-Buttés, fut inauguré, le un imposant monument commémoratif, réalisé par le sculpteur Henri Louis.
L'ancienne écoleJean-Macé qui jouxte l'église et la cour des couvents.
Le film "Municipale" réalisé parThomas Paulot et sorti en 2021 raconte l'histoire d'un comédien qui se présente aux élections municipales à Revin, en pleine période des gilets jaunes.
À l'origine, l'église Notre-Dame faisait partie des différents édifices d'un couvent de dominicains. Son origine remonte auXVIIe siècle quand, en 1642, plusieurs religieuses vinrent fonder une maison de l'ordre sur l'autorisation de Claire-Eugénie d'Aremberg, Princesse deChimay, et seigneur du lieu. De mauvaises relations avec les habitants provoquèrent leur départ et, en 1649, Philippe, prince de Chimay, les fit remplacer par des moinesdominicains venant deValenciennes. Outre l'église, reconstruite en 1706, le couvent comprenait également un collège, fondé en 1774. La communauté fut dissoute à laRévolution française. En 1791, l'ancienne chapelle des Dominicains devint la nouvelle église paroissiale du bourg, l'édifice faisant fonction jusqu'alors étant devenu trop vétuste. Les anciennes dépendances des moines furent transformées en école publique. Un important incendie, en 1886, détruisit une grande partie de l'ancien couvent et de l'église, qui fut en partie reconstruite. Dans une niche de la façade de l'édifice, on peut observer uneVierge enfonte, don de la famille Faure. Celle-ci fut restaurée au début des années 2000 par le sculpteur Hervé Tonglet. L'édifice, ainsi qu'une partie de son mobilier, sont inscrits à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.
Le lycéeJean-Moulin surplombe la vallée de la Meuse et la ville de Revin depuis 1968. Le projet de rénovation totale de l'établissement est lancé en 2011 sous la forme d'une écoconstruction visant l'intégration parfaite à son environnement. L'ouvrage a été reçu en 2017. Le lycée dispose notamment d'un pôle hôtellerie. Son restaurant gastronomique, au sein de l'espace Lenoir, est ouvert au grand public.
Naissance deCharles René Billuart en 1685, moine du couvent des Dominicains. Son effigie, sous la forme d'une statue, est visible dans le chœur de l'église paroissiale Notre-Dame.
Louis-Ferdinand Céline (1894-1961) y fût médecin en 1923. À l’époque, le cabinet médical était situé au 54 de la rue Victor-Hugo, une adresse bien connue des Revinois puisque s’y trouve aujourd’hui… la mairie.[réf. nécessaire]
Roland Pérot (1910-1956), résistant, officier supérieur mort pour la France, a grandi à Revin. Une rue de la ville porte son nom.
La ville de Revin abrite Radio Panach' (radio associative intégrée au Centre Social d'Orzy Animation), émettant sur le 102.4 FM dans la vallée de la Meuse depuis 1986. Elle fonctionne notamment grâce à l'investissement de bénévoles.
La commune dispose également d'une antenne locale du journal régionalL'Union / L'Ardennais.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑En démissionnant à un an et demi des municipales de, Philippe Vuilque cède son siège à Alain Roy. Mais la liste de Daniel Durbecq remporte l'élection avec 52,23 % des voix.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑« Municipales 2020 à Revin dans les Ardennes : Daniel Dubercq réélu pour un second mandat : Daniel Durbecq est réélu maire de Revin avec 56,58 % des voix d’après les premières estimations, ce dimanche 28 juin. La fusion des deux listes d’opposition de Christophe Léonard et Dominique Ruelle n’aura pas suffi à faire basculer le Conseil municipal à gauche »,France 3 Grand Est,(lire en ligne, consulté le).
↑« M. Istace nouveau maire de Revin »,Le Monde,(lire en ligne)« M. Gérard Istace (P.S.) a été élu, dimanche 18 février 1973, maire de Revin (Ardennes), par quinze voix sur vingt-sept. Il succède à M. Maurice Rocheteau (P.S.), récemment décédé ».
↑« L'ancien maire de Revin et député des Ardennes Gérard Istace s’est éteint : Élu maire de Revin en 1973, puis reconduit quatre mandats durant, Gérard Istace avait finalement démissionné de ses fonctions en 1994 à la suite de tensions avec ses adjoints. Le Revinois s’est éteint ce lundi matin, dans son domicile du quartier de la Campagne. »,L'Ardennais,(lire en ligne).
↑Doriane Accadblet, « Revin : Vuilque donne sa démission »,La Semaine des Ardennes,(lire en ligne, consulté le)« Élu maire de Revin le 16 mars 2008, Philippe Vuilque a donc décidé de démissionner, laissant son fauteuil de maire à son adjoint : Alain Roy, devenu maire par intérim. Sa démission est effective depuis hier, le 30 septembre. Cependant, Philippe Vuilque restera conseiller municipal ».
↑« Alain Roy, le dernier maire de gauche à Revin : Les maires se suivent et ne se ressemblent pas. Portait de ces élus qui ont façonné la ville. Alain Roy a été maire pendant deux ans »,L'Union,(lire en ligne, consulté le).
↑« "Alain était un ami, chose rare en politique" : cet ancien maire de Revin rend hommage à Alain Roy : Philippe Vuilque, maire de 2012 à 2014, a rendu hommage à Alain Roy, qui lui avait succédé, alors qu’il venait de démissionner. Les obsèques se dérouleront à Revin ce vendredi 31 janvier. »,L'Ardennais,(lire en ligne, consulté le).
↑F. A., « Salle comble, vendredi 4 avril, pour assister à l’élection sans surprise du maire Daniel Durbecq. Son prédécesseur, Alain Roy, a choisi d’être absent »,La Semaine des Ardennes,no 239,,p. 15
↑« Daniel Durbecq, maire de Revin : "Nous allons construire un pôle scolaire" : Un mois après sa réélection, Daniel Durbecq dresse sa feuille de route pour le mandat à venir. L'élu parle des priorités, des projets ou encore du rapport avec l’opposition municipale »,L'Ardennais,(lire en ligne, consulté le).
↑« Revin : en route pour un nouveau mandat : L'installation du conseil municipal a eu lieu hier. Fraîchement élus, les conseillers municipaux ont voté pour désigner le maire : Daniel Durbecq. Ambiance. »,L'Ardennais,(lire en ligne, consulté le).
Jean Hubert,Département des Ardennes, dictionnaire historique et géographique, Editions Res Universis, 1991. Réédition de 1855.
Firmin Lentacker,La frontière franco-belge, étude géographique des effets d’une frontière internationale sur la vie de relations, Imprimerie Morel et Gorduant, Lille, 1974