Situé sur leplateau d'Albion, le village est situé à 960 mètres d’altitude[2]. Établi sur une légère butte et anciennement fortifié, il est montagnard par son altitude.
Deux sources sont signalées par Guy Barruol, celle d’Aiguebelle (qui donne son nom à une ferme et à un ravin, et qui est captée pour alimenter le village) et la Font d’Antigel[Bar 1].
L’Étang, à l’ouest du village, est unétang artificiel, aménagé dans unedoline dont le fond a été tapissé d’argile à une époque ancienne (peut-être dès l’Antiquité). Il a été réaménagé à la fin duXIXe siècle puis à la fin duXXe siècle[Bar 2].
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Lecanton de Banon auquel appartient Revest-du-Bion est en zone 1a (sismicité très faible mais non négligeable) selon la classification déterministe de 1991, basée sur lesséismes historiques[16], et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[17]. La commune de Revest-du-Bion est également exposée à trois autres risques naturels[17] :
feu de forêt ;
inondation ;
mouvement de terrain : plusieurs versants de la commune, surtout situés dans la partie orientale, sont concernés par un aléa moyen à fort[18].
La commune de Revest-du-Bion n’est exposée à aucun des risques d’origine technologique recensés par la préfecture[19] ; aucunplan de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) n’existe pour la commune[19] et leDicrim n’existe pas non plus[20].
L'installation de la force stratégique nucléaire sur le plateau d'Albion, dans le courant desannées 1970, a grandement amélioré la qualité du réseau routier. Deux lignes de bus relient Revest-du-Bion aux communes voisines, pour l'accès à leur marché :
SelonErnest Nègre, le nom du village, tel qu’il apparaît la première fois en1272 (de Revesto Albionis), est tiré de l’occitanrevèst, variante derevers[25] et désignant un site exposé au nord[26]. C'est par erreur que le couple Fénié lui donne le sens de versant exposé au soleil[27]. Selon l’Encyclopédie de la montagne de Lure, le terme « revest » désigne plutôt un terroir remis en culture après une phase d’abandon[Bar 3]. Le déterminantdu-Bion est un souvenir du peuple gaulois desAlbienses[28], avec au passage une reconstruction incohérente lors de la fixation du terme à partir duprovençalLou Revès d’Aubioun, la coupure n’ayant pas lieu d’être (et n’ayant pas eu lieu pour le plateau d’Albion)[29].
Le relief apparaît dans la toponymie au Clos de Serre et à Plaine de Serre, les serres étant des crêtes allongées[Bar 4], la plaine étant elle un plateau d’altitude[Bar 3] (toponyme aussi utilisé pour Plaine Longue).
L’érosion amplifiée par ladéforestation a formé des accumulations de graviers : la Gravière, les Grands Graviers[Bar 3].
Les points d’eau rares et précieux dans ce terroir aride sont signalés : Aigue Belle, la Font d’Antigel[Bar 5] (la Font étant aussi bien une source qu’une fontaine aménagée)[Bar 3].
La végétation a donné lieu aux toponymes suivants : la Combe de Jarjaille qui signale un vallon sec (le termecombe n’a pas dans l’aire de la montagne de Lure son sens canonique) où poussent desvesces[Bar 3], et la Blache est un bosquet ou un bois dechênes blancs[Bar 3].
Enfin l’exploitation agricole du terroir a donné lieu à d’autres toponymes : le Grand Claux et les Claux sont des champs qui ont été épierrés, et dont le produit d’épierrement a servi à enclore les terrains ainsi libérés à la culture avec des murs enpierre sèche[Bar 3]. On a encore les Cabannes, et la Grange de Barruols (qui désigne ici une ferme et non un bâtiment destiné au stockage des récoltes)[Bar 3].
Au, Revest-du-Bion est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[30].Elle est située hors unité urbaine[31] et hors attraction des villes[32],[33].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (62,3 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (63,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (44,7 %), forêts (30,1 %), prairies (10,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (6,8 %), zones agricoles hétérogènes (5,3 %), cultures permanentes (1,7 %), zones urbanisées (0,7 %)[34].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Plusieurs campagnes de fouilles ont été menées sur le territoire de la commune en particulier parGuy Barruol et ses équipes. Des habitatsgallo-romains ont été identifiés aux Eyssarettes, avec plusieurs fours, au Plan de Barruol, avec une allée de sépultures, aux Jaconnets où a été identifiée une enceinte circulaire[3], une fonderie defer à l’écart[35]. Des fondations caractéristiques d'unevilla rustica ont été mises au jour au Labouret et à Saint-Clair[3].
Raymond de Turenne parGirolamo di Benvenuto (fresque de l’Ospedale Santa-Maria della Scala à Sienne)
Alors que le sud-est de la Gaule était une terreburgonde, le roi desOstrogothsThéodoric le Grand fait la conquête de la région entre laDurance, leRhône et l’Isère en510. La commune dépend donc brièvement à nouveau de l’Italie, jusqu’en526. En effet, pour se réconcilier avec le roi burgondeGondemar III, la régente ostrogotheAmalasonthe lui rend ce territoire[36].
La première trace écrite concernant le territoire du Revest date de1080[3],[37]. C'est un acte de donation signé par Ripert de Mévouillon,évêque de Gap accusé desimonie[37], aux moines de l'abbaye de Cluny. Il n'existe pas de village mais un simple lieu-dit dénomméVorze. Ce fut là que lesbénédictins construisirent leurprieuré, un hospice et unmoulin. Par précaution, ils comblèrent troisavens[3],[2]. L’église de la première église paroissiale étant sous le vocable de Saint-Clair, l’emplacement du premier village est situé à proximité de l’actuelle ferme Saint-Clair[37]. Le premiercastrum fut édifié entre1204 et1242. Et en1271 lecastrum de Revesto Albionis, comptait 200 feux[3],[38]. Le territoire de Revest-du-Bion appartenait auDauphiné[37]
Le village et son château furent détruits comme beaucoup d’autres enProvence par les troupes deRaimond de Turenne, en1392. Venues deBanon, où elles avaient installé leur nid d'aigle, elles dévastèrent l'église paroissiale ainsi que la chapelle de Notre-Dame de la Forêt d'Albion connue aujourd'hui sous le nom de Notre-Dame de l'Ortiguière. Les survivants se réfugièrent à Sault et le village resta non habité pendant près d'un siècle[38].
En1474, sur ordre deLouis XI, un acte d'habitation fut passé avec deux chefs de famille venus desBaronnies[38].
Pour faire face à toute éventualité d'attaque venue des Baronnies, en1546, les consuls Maurel et Michel firent fortifier le village. Ils passèrent un prix-fait avec le dénommé Dauphin, maître d'œuvre originaire deCucuron. Celui-ci fit édifier une muraille pentagonale, haute de 18 cannes (9 mètres) et épaulée par cinq tours d'angle circulaires[38].
Le Revest y resta à l'abri jusqu'en1591. Cette année-là,Lesdiguières arriva à la tête de ses troupes pour aller mettre le siège devant Sault. Pour assurer ses arrières, il fit bombarder les murailles jusqu'à ce qu'une brèche fut ouverte. Les protestants s'y engouffrèrent et investirent le village[38].
La paix revenue, vingt ans plus tard, fut planté près de l'église Saint-Clair l'ormeau dit deSully. Atteint par lagraphiose, son tronc évidé a été ôté à la fin duXXe siècle[38].
Au cours duXVIIIe siècle, le Revest acquiert une prépondérance décisive sur les autres communes du plateau. Le village devient un centre économique important où se tiennent foires et marchés, où résident à demeure notaire et chirurgien, où s'ouvrent des auberges et où exercent de nombreux artisans[38].
Lecoup d'État du 2 décembre 1851 commis parLouis-Napoléon Bonaparte contre laDeuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression poursuit ceux qui se sont levés pour défendre la République : 10 habitants de Revest-du-Bion sont traduits devant la commission mixte, la majorité étant condamnés à ladéportation enAlgérie[39].
Comme de nombreuses communes du département, Revest-du-Bion se dote d’une école bien avant leslois Jules Ferry : en 1863, elle en possède déjà une qui dispense uneinstruction primaire aux garçons, au chef-lieu[40]. La même instruction est donnée aux filles : si laloi Falloux (1851) n’impose l’ouverture d’une école de filles qu’aux communes de plus de 800 habitants, une école leur est ouverte avant 1861[41]. La commune profite des subventions de la deuxièmeloi Duruy (1877) pour construire une école neuve[42].
Ayant particulièrement bien résisté à l'exode rural[38], à la fin duXIXe siècle, le Revest étaitrelié[Comment ?] àApt, un jour par semaine, le samedi jour de marché. Le voyage aller durait quatre heures, celui du retour dix heures[Bal 1].
La commune, comme toutes celles du plateau d'Albion, de1971 à1996, vit s'installer sur son territoire des bases de lancement demissiles balistiques à charge nucléaire. Ces sites furent les endroits les plus secrets et les mieux gardés de France[43].
Site de réception du radar GRAVE, près de Notre-Dame de l'Ortiguières.
L'Office national d'études et de recherches aérospatiales a installé le récepteur duradar GRAVES sur une des anciennes zones de lancement près du Revest[44],[45]. Le radarGrand réseau adapté à la veille spatiale[46] a été mis en service le afin de permettre la détection dessatellites espions américains et chinois. C'est actuellement le seul système de veille satellite opérationnel en Europe de l'Ouest. Seuls laRussie et lesÉtats-Unis disposent de systèmes de ce type[47].
La collecte et traitement des déchets des ménages et déchets assimilés et la protection et mise en valeur de l'environnement se font dans le cadre de laCommunauté de communes du Pays de Banon.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[57]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[58].
La commune fait partie dusecteur paroissialMontagne de Lure, ce qui permet au culte catholique d’être célébré en alternance dans l’église de Revest[67].
Établi sur une butte, au centre de la commune, le village est le carrefour vers lequel convergent chemins, drailles et routes qui desservent ses exploitations agricoles dispersées ou qui le relient à l'extérieur[Bal 3]. Cette structuration oblige même de passer par le village pour se rendre d'une exploitation à l'autre[Bal 4]. Ce qui a donné à celui-ci une importance capitale comme centre de distribution des produits d'usage et de consommation au travers de ses commerces et de diffusion des nouvelles à partir de ses lieux publics[Bal 5]. Cette« attraction du centre » a son revers puisque les chemins partant d'une exploitation et pouvant permettre de rejoindre une autre commune, en particulier dans la partie septentrionale du Revest, sont rarement entretenus et praticables[Bal 4].
Elle a déterminé aussi un sentiment identitaire fort :« Je suis Revestois »[Bal 5], qualification signifiant« Je suis du Revest et de vieille souche »[Bal 6]. Ce sentiment de longue appartenance communautaire, s'est traduit par des définitions originales de celui qui est étranger à la commune. S'il est originaire du plateau, il est qualifié d'estrangié du dedans, s'il vient de la région c'est unestrangié du dehors, et tout autre origine le fait considérer comme unestrangié pas d'ici[Bal 5].
Lavoir de la Combe du Pommier
Il existe même un clivage dans la population communale entre ceux qui résident dans le village et ceux qui vivent à l'extérieur. Il marque le contraste, sans ostracisme, entre la paysannerie qui vit en quasi-autarcie dans sonquartier, et l'urbanité des villageois qui ont à leur disposition sur place espaces et services publics, commerces et lieu de culte[Bal 6].
Sur le plateau, la dénomination dequartier s'applique a des zones habitées ou non. Il peut avoir une désignation patronymique, au Revest c'est le cas duPlan des Barruols, desCléments, duMichalet, duGendre et desMorards, ou une désignation géographiqueCombe de Bordeaux,Font d'Artigues,Combe du Pommier ouLe Médéric[Bal 6]. Jusqu'au milieu duXXe siècle, ceux qui vivaient de ces écarts devaient, trois fois par semaine, descendre au village pour faire leurs courses et prendre leurs pains chez le boulanger à qui ils avaient fourni la farine[Bal 7].
Jeu de boules sur l'avenue d'Apt au Revest-du-BionLavoir et fontaine au Revest
C'est là qu'ils retrouvaient le« lieu central de la sociabilité villageoise », la place publique. Celle-ci concentrait dans un espace réduit un certain nombre de points attractifs. C'était un lieu de rencontre (bancs, cafés, lavoir), de loisir (terrain depétanque), de relations économiques (commerces, services publics), un pôle des références (horloge publique) et aussi un lieu d'ostentation verbale et vestimentaire[Bal 8].
L'enquête a montré que dans le village, il y avait au cours desannées 1970, une répartition de l'espace par sexe et classe d'âge. Aux hommes étaient réservés les cafés, le terrain de pétanque, la mairie et une place du village, les femmes se retrouvaient aux fontaines, au lavoir, dans les commerces et à l'église. Les personnes âgées séjournaient et conversaient dans des lieux toujours en retrait de ceux fréquentés par les actifs. Elles avaient leurs bancs réservés, à l’ombre l’été, en plein soleil, l’hiver. Quant aux enfants, il leur était réservé la nouvelle place du village[Bal 9].
Le Portissol
Dès le début duXXe siècle, la place du Portissol joua un rôle économique. C'est là que se tenaient les quatre foires du Revest, qu'était commercialisée la lavande et que furent répartis les commerces de détail qui permettaient l'approvisionnement domestique ainsi que la vente de la production ou de la cueillette des paysans[Bal 10].
Élevage d'ovins selon la pratique de l'élevage extensifZone commerciale de Sault
Si dans la seconde moitié duXXe siècle, l'approvisionnement ne se faisait plus uniquement au village, celui-ci jouait toujours son rôle pour la vente des céréales, de lalaine, de lapaille, dufourrage et desamandes. Tous ces produits transitaient par l'intermédiaire d'un courtier du Revest. Lemiel, leschampignons, lesfromages, lesœufs et lesvolailles étaient revendus en partie par les commerçants de la place du Portissol[Bal 7]. Les pommes de terre étaient revendues à Saint-Christol, les agneaux et la laine à Sault, les grives et les champignons à la conserverie de Saint-Trinit. Quant à la lavande elle était commercialisée par l'intermédiaire des courtiers deSéderon, Sault ouCarpentras[Bal 11]. La grande mutation s'est faite à la fin desannées 1960 avec l'apparition à Sault, seule ville du plateau, de moyennes surfaces puis la création de la zone commerciale qui suivit[Bal 7].
Sur les communes du plateau d'Albion, à la fin duXIXe siècle et au début duXXe siècle, se déroulaient nombre de foires, mais les Revestois ne fréquentaient quasi exclusivement que celles de leur village[Bal 2]. Les seules exceptions étaient celles de Sault (Rameaux, Saint-Jean, Notre-Dame et Sainte-Catherine), celle des Tommes qui se tenait à Banon pour la Saint-Pierre ainsi que la foire aux chevaux de Barret-de-Lioure[Bal 1]. Même si le village est montagnard par son altitude (950 mètres), il est situé sur un plateau permettant des communications faciles avec ses voisins[Bal 3]. La centralité du village sur le plateau lui permit d'avoir quatre foires par an, dont la plus importante était celle des Machottes, au début juillet[Bal 7]. Les foires attiraient paysans et bergers duContadour, deBanon, deSault, desFerrassières et deSaint-Christol[Bal 1]. Elles jouaient un rôle important pour l'achat des chevaux et la vente des agneaux ; en ces occasions, un notaire de Banon venait au Revest pour enregistrer les transactions[Bal 7].
Au Revest, où règne majoritairement la grande propriété, compte tenu des rigueurs du climat et des différences de fertilité des sols, les exploitations agricoles se sont réparties sur les différents terroirs communaux (landes, bois, prés, terres labourables). Ce partage des différents finages est le corollaire du droit ancestral à l'eau et aux parcelles irrigables. Toutes les sources, puits, aiguiers et fontaines sont des propriétés communales[Bal 12].
Les landes et les bois — pour la chasse et la cueillette (champignons et châtaignes) — ainsi que lesdrailles — pour le passage des troupeaux — ont une gestion originale, compte tenu de leur importance économique[Bal 12]. Pour la chasse, par exemple, cela se traduit par des cotisations progressives imposées par les associations gestionnaires. Les propriétaires des terres communales ne payent qu'un minimum, tandis que les chasseurs n'ayant aucun lien avec la commune versent les plus grosses cotisations. Entre, existent des gradations de tarif pour le résident non-propriétaire, pour ceux qui sont originaires du Revest mais non-résidents ou pour la parentèle d'un propriétaire. Il en est de même pour la cueillette des châtaignes et des champignons[Bal 13].
Cette protection de la propriété communale se traduit aussi au niveau de la propriété familiale et singulièrement pour la maison, domaine essentiellement féminin. Être invité à entrer est le fruit de tout un rituel préliminaire et de longues palabres qui se conclut parfois par un« Achevez d'entrer »[Bal 14].
Évolution des origines matrimoniales au Revest-du-Bion entre 1853 et 1970[Bal 15].
L'examen des aires matrimoniales a démontré qu'en un siècle il y a eu un bouleversement des rapports des habitants de la commune avec celles de l'extérieur. Le mariageendogamique (entre un couple du Revest ou du plateau d'Albion) a cédé le pas à l'exogamique avec des conjoints résidant à plus de 30 kilomètres. Jusqu'en1940, les« aires matrimoniales » collaient parfaitement à une zone de relations économiques limitée au plateau[Bal 11]. Après laseconde Guerre mondiale cette limitation a commencé à voler en éclats pour atteindre une autre ampleur avec l'arrivée massive de la main-d'œuvre nécessaire à la création des infrastructures de la base et silos à missiles[Bal 1].
En 2009, la population active s’élevait à 257 personnes, dont 29 chômeurs[68] (19 fin 2011[69]). Ces travailleurs sont majoritairementsalariés (79 %)[70] et travaillent majoritairement dans la commune (67 %)[70], ce qui est assez rare. Le secteur tertiaire est de loin le premier employeur de la commune.
Fin 2010, lesecteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche) comptait 24 établissements actifs au sens de l’Insee (exploitants non-professionnels inclus) et aucun emploi salarié[71].
Le nombre d’exploitations professionnelles, selon l’enquête Agreste du ministère de l’Agriculture, est de 14 en2010. Il était de 19 en 2000[72], de 37 en 1988[73].Actuellement[Quand ?], ces exploitants sont essentiellement tournés vers l’élevageovin etbovin[72]. De 1988 à 2000, lasurface agricole utile (SAU) a légèrement augmenté, de 1 905 à2 048ha[73]. Elle est ensuite restée stable dans lesannées 2000, à2 015ha[72].
Fin 2010, lesecteur tertiaire (commerces, services) comptait 26 établissements (avec 10 emploissalariés), auxquels s’ajoutent les huit établissements du secteur administratif (regroupé avec le secteur sanitaire et social et l’enseignement), salariant 74 personnes[71].
D'après l’Observatoire départemental du tourisme, la fonction touristique est d’une importance moyenne pour la commune[76]. Plusieurs structures d’hébergement à finalité touristique existent dans la commune :
Les résidences secondaires apportent un complément à la capacité d’accueil[83] : au nombre de 107, elles représentent 26 % des logements. Parmi les résidences secondaires, 10 possèdent plus d’un logement[78],[84].
L’Étang, à l’ouest du village, a été réaménagé en aire depique-nique il y a quelques décennies[Bar 2].
Plusieurs commerces d'alimentation sont présents sur la commune : épicerie, boucherie, boulangerie, fromager(vente à la ferme). Bar, restaurant et presse tabac sont également représentés.
Le château qui se trouve au milieu du village date duXVIIe siècle. Mais sa structure a été absorbée dans les habitations. Seule reste intacte une tour d'angle circulaire[85]. Le village a gardé quelques restes des remparts de1546, dont deux tours et le portail de Portissol[Col 3].
Il se trouve unpigeonnier à l’Argaud[Col 4]. Une croix de fer forgé, plantée dans la campagne, date de 1840[Col 5], et un lavoir-fontaine à l'intérieur du village a été édifié au début duXXe siècle[85].
Les différentes formes d’habitat traditionnel provençal sont représentées dans la commune : village perché avec maisons en hauteur, où hommes et bêtes vivaient sous le même toit, mais aussi des maisons isolées dans les collines. AuXIXe siècle se sont ajoutées hors du village des maisons à terre. Toutes ces constructions sont pensées pour les besoins agricoles : terrasse pour sécher les fruits, grenier pour serrer le foin et le grain.
Constructions traditionnelles de Revest-du-Bion.
Maison en hauteur à l'intérieur du village.
Maison à terre à la sortie du village près de Notre-Dame de l'Ortiguière.
Grande bastide et son pigeonnier.
Cabanon à Revest-du-Bion.
Aiguier au Revest-du-Bion.
Lespigeonniers de particuliers sont souvent construits auXIXe siècle, et se signalent par des plaques vernissées en façade, protégeant les oiseaux des rongeurs. L'approvisionnement en eau des différentes constructions était très souvent complété par uneciterne qui recueillait les eaux de pluie de latoiture.
Les cabanons fournissent un habitat aménagé près de champs ou de vignes éloignées.
Au cours duXVIe siècle et duXVIIIe siècle, la chapelle était unsanctuaire à répit : elle servait àbaptiser des enfants morts avant d'avoir reçu ce sacrement. Ce« rite de suscitation » se déroulait avec parrain et marraine et l'officiant ondoyait l'enfant censé donner à ce moment-là signe de vie[88]. Un pèlerinage actif se développe alors, et desmiracles y sont observés[37].
La fête des produits de la terre y a lieu au mois de mai[37].
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