Lerevenu d'une personne ou d'unagent économique désigne[1] « l'ensemble des droits sur les ressources disponibles qui lui sont attribués au cours d'une période donnée sans prélèvement sur sonpatrimoine ».
Conceptuellement mais aussi concrètement, le revenu est central dans l'étude et l'appréciation de notions comme : leniveau de vie, legenre de vie, lepouvoir d'achat.
Depuis leXVIIIe siècle[2], les économistes considèrent et analysent le revenu comme l'une des trois composantes majeures d'uncircuit économique, vu comme unsystème cohérent et intégré dans lequel :Laproduction engendre le revenu, qui — à son tour — génère ladépense, qui — finalement — est censée acheter laproduction initiale[3].
Selon les besoins, l'étude du Revenu peut se faire :
- Au niveau national : celui durevenu national, considéré comme la somme de tous les revenus élémentaires d'un pays ;
- Au niveau des revenus les plus élémentaires qui composent lerevenu national.
L'étymologie latine du mot (verbe « re venir ») évoque l'idée principale de « retour », de « rétribution » en contrepartie d'une action réalisée ou d'une mise à disposition. Avec - par suite - la signification d'échoir, d'appartenir, de revenir à.
Lerevenu salarié en constitue la plus grosse part (en moyenne, 80 % de lapopulation active est salariée).
Les revenus gagnés dans le cadre de l'exercice deprofessions libérales ouartistiques, comme une partie de ceux gagnés par lesentrepreneurs travaillant dans leur propreentreprise, ne sont pas considérés comme des revenus du travail mais comme des revenus mixtes.
Ce sont les revenus découlant de la mise en œuvre d'uncapital :
En économie, untransfert désigne « le paiement d'un revenu qui ne correspond pas à des services économiques effectivement rendus par les bénéficiaires et ne sont pas la contrepartie d'une prestation productive ». Les revenus de transfert sont donc prélevés sur les revenus d'agents économiques productifs. Ils sont par conséquent exclus duRevenu national (au coût des facteurs) puisque celui-ci est la somme des revenus correspondant à des activités productives.
Les personnes retraitées perçoivent une pension de retraite calculée en fonction des cotisations que ces personnes et leurs employeurs ont versées durant leur vie active à des régimes de sécurité sociale (ou à l’État pour les fonctionnaires). Ces pensions de retraites sont financées en temps réel par les versements des actifs qui cotisent : c'est le systèmepar répartition, qui contrairement au systèmepar capitalisation ne consiste pas à épargner les cotisations durant la vie active pour les désépargner une fois à la retraite. Les revenus des retraités français sont donc desrevenus de transfert financés par desprélèvements obligatoires, et non des revenus de l'épargne privée.
Le retour sous forme de revenu se trouve être par ailleurs plus ou moins « récurrent ». De ce fait, il convient de distinguer :
- les revenus courants (réputés plutôt récurrents) de type :
- lessalaires,rentes,pensions,intérêts,loyers,dividendes, pour unménage,
- lerésultat d'exploitation pour uneentreprise,
- lescotisations,subventions,sponsoring,mécénat pour uneassociation ;
- les revenus exceptionnels (réputés être non récurrents) comme :
La structure derépartition des revenus désigne le mode concret de partage des droits sur la production entre les différents groupes sociaux ou les différentes catégories d'agents.
Généralement on considère l'étude de cette répartition en trois niveaux : le niveau de la formation du revenu primaire, le niveau des transferts de revenu, le niveau du revenu disponible.
Les individus et agents économiques perçoivent des revenus au titre de leur travail ou de leur propriété (patrimoine). L'étude empirique des revenus montre l'existence de différences dans les revenus perçus. Différences qui portent :
L'étude de ces différences peut être menée en termes de :
- dispersion : Quels sont les écarts de revenu dans un groupe de population homogène (les cadres, les ouvriers, etc.) ou par rapport à des caractéristiques significatives (age, Sexe, qualification, localisation géographique, qualification professionnelle[4]…). Selon le Centre (français) d'études des revenus et des coûts (CERC), si, en moyenne, le salaire d'un cadre supérieur est égal à 3.33 fois celui d'un ouvrier en 1950, ce rapport passe à 4,54 en 1967[4]. De 1968 à 1983, les disparités salariales baissent, ou deviennent moins fortes. Deux événements expliquent ce changement. D'une part, la rareté des cadres, au cours de la période précédente est aménagée par l'arrivée aumarché du travail de salariés nés après laSeconde Guerre mondiale. C'est événement provoque, en plus, un rattrapage des hauts salaires par les plus bas. D'autre part, l'État français a réduit l'écart des revenus, entre 1977 et 1979 en augmentant les salaires modestes par rapport aux plus élevés[4] ;
- disparité : Comparaison des groupes entre eux (par exemple : le revenu moyen des ouvriers évolue-t-il plus ou moins vite que celui des cadres ?) ou desbassins d'emploi.
Les revenus du travail étant les mieux connus (double déclaration fiscale,DADS…), et lapopulation salariée représentant 80 % de lapopulation active la documentation statistique et les études empiriques sur les salaires sont relativement abondantes. (VoirInsee,Commissariat général à la stratégie et à la prospective)
Depuis la seconde moitié duXXe siècle, l'intervention de l'État a pesé dans la détermination et la répartition des revenus.
- La fixation d'un salaire minimum (en France via leSMIG - salaire minimum interprofessionnel garanti -, puis leSMIC - salaire minimum interprofessionnel de croissance) a imposé une forme de revenu minimal.
- Une fiscalité directe reposant sur des assiettes plus larges et des taux progressifs est censée contribuer à une redistribution de la richesse collective.
- Les services publics gratuits ou subventionnés (par exemple : l'éducation obligatoire mais gratuite)
- Les prestations sociales constituent des « revenus attribués de manière conditionnelle aux agents en vue de compenser des risques déterminés sans contrepartie équivalente et simultanée »[1] :
- santé (maladie, accident du travail, handicap…) ;
- vieillesse (retraite, dépendance…) ;
- famille (maternité, allocations familiales, primes de rentrée scolaire…) ;
- perte d'emploi (assurance-chômage, aide à reconversion, au retour à l'emploi…) ;
- garantie de revenu (revenu de solidarité active - RSA).
On notera que les revenus des agents économiques, lorsqu'ils donnent lieu à des prélèvementsfiscaux et sociaux (impôt sur le revenu,cotisations sociales , etc.), constituent des sources de revenu pour les budgets des collectivités et organismes publics concernés.
C'est au bout du compte, après transferts, le revenu effectivement disponible à la disposition des unités économiques.
Lerevenu disponible d'un agent économique peut être inférieur, égal ou supérieur à son revenu primaire selon que les transferts auront affecté celui-ci de manière négative ou positive.
- L'Argent des Français (les chiffres et les mythes) parJacques Marseille, Edit Perrin, Paris 2009
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