LaRestauration,chrononyme qui devient courant dans les années1814-1815[2], est la période de l'histoire de France correspondant à la restauration de lamonarchie en tant querégime politique en France, ou plus exactement dans ce qu'il restait de l'Empire napoléonien. Elle se subdivise en :
La restauration s'avéra être une époque d'expérimentation des équilibres possibles entre les régimes politiques de la monarchie et duparlementarisme, comme entre la suprématie royale et la séparation des pouvoirs, principaux acquis de laRévolution française. Elle conduisit à l'avènement d'unemonarchie constitutionnelle, dans un contexte international de paix à peine retrouvée.
Larévolution industrielle provoque des bouleversements économiques et sociaux profonds, mais l'économie donne des signes de reprise. Du point de vue de la politique intérieure, le retour monarchique conjugué à une vraie vie parlementaire, est marquée d'une oscillation entreultraroyalistes etlibéraux, dont les fluctuations ministérielles se ressentent.
Après une période d'hésitation de la part de lacoalition, et grâce au jeu deTalleyrand, les Bourbons reviennent sur le trône en la personne deLouis XVIII, frère cadet deLouis XVI.
Depuis laretraite de Russie, fin 1812, puis les revers subis face à laSixième Coalition durant lacampagne d'Allemagne, l'Empire est fragile. L'an 1814 voit s'enchaîner de nouvelles défaites durant lacampagne de France, tandis que la population se lasse de la guerre[4]. L'intransigeance deNapoléon concernant les conditions d'une paix conduit les puissances alliées à lui mener une guerre sans relâche, jusqu'à provoquer sa chute[5]. Le peuple français réagit différemment à ces invasions, certains se défendant avec acharnement, tandis que d'autres, notamment la population parisienne, accueillent l'envahisseur en libérateur. La lassitude de la guerre et le désir de voir cesser les levées d'hommes et d'impôts unissent cependant une grande partie de la population autour de l'idée d'une restauration monarchique qui leur apporterait cette garantie[6].
Les Alliés se divisent cependant sur l'identité de la personne à placer sur le trône, la branche desBourbons ayant le soutien des Anglais, tout en étant notamment rejetée par la Russie. Plusieurs autres solutions sont envisagées, avant qu'il ne soit décidé d'agir selon l'évolution des événements[7]. Ceux-ci font pencher les choses en faveur ducomte de Provence, futur Louis XVIII. Son entourage parvient à susciter dans plusieurs villes, notammentBordeaux, un fort engouement pour les Bourbons[8]. Dans le même temps, Napoléon se retire àFontainebleau, laissant àParis unTalleyrand chargé de mener les négociations avec les puissances étrangères[9]. Ce dernier parvient à manœuvrer leSénat français et leCorps législatif qui déclarent le la déchéance de l'Empereur et proposent le trône au Comte de Provence[10]. Ayant convaincu la Russie de la validité de cette solution, Talleyrand fait adopter uneconstitution proche decelle de 1791, qui suscite la réprobation des plus fervents partisans de la monarchie[11]. Le même jour, Napoléon abdique, et devient souverain de laprincipauté de l'île d'Elbe, recevant une rente à ce titre[12].
S. M.Louis XVIII, roi de France & de Navarreaprès avoir signé la Paix dans son Cabinet au Château des Tuileries, estampe gravée en mai 1814, éditée parFrancisque Noël etBance ainé, début XIXe.
Le comte de Provence étant retardé en Angleterre, c'est tout d'abord son frère, lecomte d'Artois qui fait son entrée en France, et accepte sans grande conviction l'idée d'une constitution, sans pour autant prêter serment sur le texte[13]. Il est également décidé de remplacer ledrapeau tricolore par ledrapeau blanc, au grand désarroi des militaires[14]. Le nouveau souverain arrive en France à la fin du mois d'avril, et rencontre les sénateurs le. Dans sadéclaration de Saint-Ouen, le roi remet en cause la souveraineté du peuple et décide de faire réviser la constitution qui lui est proposée[15]. Il prend le nom de Louis XVIII, choisissant ainsi d'assurer la continuité du règne depuisLouis XVI, en prenant en considération le« règne » deLouis XVII. Il se considère également comme souverain depuis la mort de ce dernier, en 1795[16].
Le gouvernement que forme le souverain reste, malgré ces déclarations, modéré, à des fins de réconciliation[17]. Le, la paix est conclue avec les Alliés, par le premiertraité de Paris. La France retrouve, avec quelques ajouts, les frontières qu'elle avait en 1792, se voyant privée d'une partie de ses colonies, et de toutes les conquêtes effectuées durant les guerres de la Révolution et de l'Empire. Si le traité, négocié par Talleyrand, est globalement profitable à la France, ces pertes territoriales au tout début du nouveau régime font par la suite partie des reproches récurrents d'une partie de l'opposition[18],[19].
Le retour d'un Bourbon sur le trône marque le début de laPremière Restauration. Les Alliés désirent s'assurer que le souverain dote le pays d'une constitution, comme garantie de stabilité et de paix.
Leprojet de Talleyrand étant rejeté, une nouvelle commission de composition hétéroclite se réunit. Elle élabore rapidement un texte finalement dénomméCharte, pour rompre avec l'image révolutionnaire du concept de constitution en retrouvant un vocabulaire lié à l'héritage monarchique[20]. Cette Charte se veut un texte de compromis, et reconnaît les grands principes acquis durant lapériode révolutionnaire (liberté religieuse, égalité devant l'impôt, devant la justice…). Afin de rétablir la cohésion du pays, l'amnistie politique est déclarée pour tous les faits antérieurs à 1814. En revanche, la Charte réaffirme les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire du souverain, ainsi que sa capacité à dissoudre laChambre des députés et à nommer lespairs[21],[22]. Les chambres, élues ausuffrage censitaire, ont plus de pouvoir que sous l'Empire, et le système judiciaire est principalement hérité de cette période, notamment leCode civil[23]. Rédigée dans l'optique d'un compromis, la Charte s'attire les foudres des royalistes les plus intransigeants, en particulier les membres de la confrérie desChevaliers de la Foi[24]. Cependant, le texte reste suffisamment vague pour que les différentes familles politiques puissent espérer une application convenant à leurs espérances[25].
Legouvernement formé n'a pas de chef, tous les ministres rendant leurs comptes au roi, sous la surveillance, également, des ambassadeurs russes et britanniques[26]. Étant peu au fait d'un pays qu'il a quitté en 1791, Louis XVIII lance de vastes enquêtes statistiques afin de mieux connaître la population qu'il gouverne[27]. La liberté de la presse lui permet également de connaître les critiques faites à l'encontre du régime. La noblesse est couverte d'égards, afin de la fidéliser, tandis que la Cour recommence à mener un grand train de vie[28].
La présence deTalleyrand, ministre des Affaires étrangères, permet à la France de participer auCongrès de Vienne et de se maintenir au rang des grandes puissances. À l'intérieur du pays, lebaron Louis, ministre des Finances, mène une politique budgétaire visant à rétablir les finances de l’État, en vendant notamment de nombreux hectares de forêt (dont certains avaient été confisqués à l’Église), mais aussi en maintenant en dépit des promesses les contributions indirectes, ce qui touche particulièrement des produits populaires. Si cette politique se révèle efficace, elle aliène au gouvernement une partie des pauvres[29].
La noblesse, en particulier lesémigrés, n'apprécie pas, par ailleurs, la tentative d'amalgame des élites à laquelle se livre le souverain dans sa quête d'unité. Les nobles, victimes de la Révolution, espéraient en effet recevoir des compensations, qu'ils n'obtiennent pas[29]. Par ailleurs, la période est marquée par un retour en force du clergé, qui impose processions, cérémonies expiatoires, et interdit les fêtes le dimanche, tout en obtenant certains privilèges dans le domaine de l'éducation[30]. Ceci ne manque pas de susciter des critiques et, parfois, des poussées d'anticléricalisme[31]. Enfin, les réductions d'effectifs que subit l'armée, et les difficultés que rencontrent les militaires, entraînent un sentiment d'injustice de leur part, et la montée d'oppositions au régime parmi les soldats déjà échaudés par l'abandon du drapeau tricolore[32]. Alors que la Restauration avait vu le jour portée par l'espoir de paix, l'accalmie qui suit ravive les divisions et les espoirs déçus : l'entourage ducomte d'Artois milite pour un régime plus absolutiste, et ses excès entravent l'entreprise de réconciliation du souverain[33]. Peu à peu, l'opposition se réveille[34].
Ces opposants, en particulier les militaires, placent leurs espoirs enNapoléon, symbole de leurs victoires passées. Celui-ci, pour sa part, ne reçoit pas la pension qui devait lui être versée par l’État selon les conditions de son abdication, et décide de profiter des oppositions croissantes pour tenter de reprendre le pouvoir. Il débarque àGolfe-Juan le, avec un millier d'hommes[35]. Face à sa progression, le gouvernement réagit en tentant de lui opposer des forces armées. Beaucoup rejoignent les troupes grandissantes de l'Empereur, et la défense de Paris s'annonce difficile. La défection la plus emblématique est celle dumaréchal Ney qui se range aux côtés de Napoléon, contre qui il semblait être le dernier recours[36].
Face à ces revers,Louis XVIII choisit de quitter le pays, ce qu'il fait de justesse peu avant que Napoléon ne pénètre dans la capitale. Le, le roi passe la frontière, pour s'installer àGand[37]. Les tentatives de soulèvement royaliste en province se soldent par des échecs[38]. Bien qu'un gouvernement en exil soit constitué, le souverain est bien conscient que le destin de son trône est lié à l'action des puissances étrangères. CesCent-Jours trouvent rapidement une fin, lorsque Napoléon est battu le lors de labataille de Waterloo[39].
Débuts de la Seconde Restauration entre troubles et tentation libérale (1815-1820)
Mémoire au roiLouis XVIII si son intention est de conserver ou d'exclure de son service ceux qui ont fait partie de laMaison Bonaparte (Paris, le).
Malgré la chute de Napoléon, la situation des Bourbons n'est guère enviable. La rapidité à laquelle le régime deLouis XVIII s'est effondré n'est pas un gage de stabilité convaincant aux yeux des puissances étrangères, qui envisagent sérieusement de faire appel à lamaison d'Orléans. Le seul soutien, de prestige cependant, du souverain exilé estWellington, vainqueur de Waterloo. Cependant, comme lors de laPremière Restauration, les puissances étrangères choisissent d'agir selon l'évolution de la situation intérieure[40]. Celle-ci n'est guère plus favorable : les députés restent hostiles au roi[41].
L'action deFouché se révèle décisive. En manipulant les chambres, tout en écartant tous les prétendants potentiels, et en annonçant la capitulation de la France, il prépare le terrain à un retour de Louis XVIII qui est encore accéléré par l'arrivée des Russes à Paris le[42]. Deux jours plus tard, encouragé parTalleyrand, le roi prend de court les Alliés en regagnant la capitale. Ce retour est mal perçu par une partie de l'opinion pour qui le souverain revient« dans les fourgons de l'étranger » : longtemps, le reproche lui est fait par les opposants d'être revenu sur le trône grâce à une invasion étrangère, d'autant que les puissances alliées occupent cette fois-ci le territoire, dans des conditions parfois difficiles pour les populations[43],[44].
Dès le 9, le roi confie le gouvernement àTalleyrand. Fouché, qui y est chargé de la Police, en est dans les faits également à la tête[45]. Ils œuvrent à assurer plus de pouvoir aux assemblées, ainsi qu'une plus grande liberté pour la presse, tandis que l'administration subit une épuration afin d'éviter que l'épisode desCent-Jours ne se répète[46].
La Chambre des députés élue en 1815 est qualifiée d'introuvable par le roi qui ne pensait pas obtenir un si grand nombre de députés favorables à l'absolutisme.
Afin d'assurer à nouveau la cohésion au sein du royaume,Louis XVIII doit parvenir à effacer les rancœurs causées par lesCent-Jours, sans pour autant choquer ses soutiens ultras. Le roi promet donc de« pardonner aux Français égarés », mais déclare également que ceux qui ont permis le retour deNapoléon seront punis.Fouché se charge de préparer une liste de personnes à condamner qui, de 300 personnes, se réduit finalement à une soixantaine de personnes, dont vingt seulement sont condamnées[47]. Ces mesures sont loin de satisfaire les ultra-absolutistes, qui se livrent à des exactions en guise de vengeance, notamment dans le Midi. La crédibilité du gouvernement en est fragilisée, dans la mesure où il ne parvient pas à enrayer totalement cetteTerreur blanche[48]. Cette crédibilité est doublement perdue, puisque la condamnation des événements par le souverain lui ôte le soutien d'une partie des ultras[49].
D'autre part, afin de mettre définitivement fin à la parenthèse des Cent-Jours, Louis XVIII dissout les assemblées et fait organiser de nouvelles élections législatives les 14 et (cf.Chambre des députés (Restauration)), en prenant plusieurs mesures (abaissement de l'âge légal du vote, par exemple) supposées entraver l'élection tant des jacobins que des royalistes purs[50]. C'est sans compter sur le climat qui règne dans le pays au moment de l'élection. Les quelques mois troublés du retour de l'Empereur, ainsi que les exactions de la Terreur blanche effraient une nette partie de l'électorat, qui vote donc pour les ultras, partisans d'une monarchie plus absolutiste que ne le souhaite le roi. Ceux-ci remportent 350 sièges sur 400, poussant Louis XVIII à décrire la chambre des élus comme une« Chambre introuvable »[51].
Au gouvernement, son influence est rapidement partagée avec celle deDecazes, remplaçant de Fouché et favori du roi[54]. Noyautée par la confrérie desChevaliers de la foi, la Chambre prend plusieurs mesures fortes à l'encontre de ceux qui pourraient nuire au régime, en facilitant l'emprisonnement des suspects de complot. LaLoi du qui proclame l'amnistie pour les soutiens de Napoléon, sauf pour sa famille et les régicides qui ont soutenu la mort de Louis XVI en 1793, force à l'exil bon nombre de régicides qui ont parfois participé aux Cent-Jours, notamment Fouché, mais aussiCarnot etDavid. Le gouvernement doit, à plusieurs reprises, limiter ce qui devient une« Terreur blanche légale »[55]. En effet, si les résultats de ces mesures restent plus limités que le veut la légende de la Chambre introuvable, leur symbolique contribue à polariser fortement l'opinion, et donc à nuire à la stabilité à laquelle aspire Louis XVIII[56]. L'opposition entre la Chambre d'une part, et le gouvernement ainsi que le souverain d'autre part, finit par atteindre une trop grande ampleur. Decazes réussit à rallier Richelieu et Louis XVIII à l'idée de la nécessité d'une dissolution. Celle-ci survient en. Présentée comme une mesure pour sauver laCharte de 1814, cette mesure est bien perçue par la population[57].
Decazes et l'expérience d'une Restauration libérale
L'assassinat duduc du Berry, en 1820, attise les divisions entre libéraux et ultras et met fin à la période libérale de la Restauration.
Durant lesélections législatives qui suivent la fin de la« Chambre introuvable », Decazes s'assure que la candidature des royalistes modérés soit soutenue par les préfets. Candidatures officielles et nomination par le roi des présidents des conseils électoraux permettent également d'assurer une défaite des ultras, qui survient en toute logique[58].Richelieu etDecazes (le premier quittant le gouvernement en 1818) se lancent donc dans une politique plus libérale tout en réaffirmant le pouvoir du roi[59]. Les années 1816 et 1817 sont particulièrement troublées par une crise frumentaire, et la disette entraîne quelques révoltes nécessitant l'intervention de l'armée[60]. Cependant, ces troubles ne sont pas instrumentalisés politiquement[61].
Cette période connaît également l'adoption de grandes lois libérales, en particulier laloi Lainé qui modifie fortement les procédés électoraux en 1817. Le but de la manœuvre est de continuer à limiter l'influence des ultras en ciblant un électorat plus âgé et bourgeois, supposé appartenir à la tendance du gouvernement. C'est cependant une erreur stratégique puisque c'est en réalité la gauche libérale pro-Orléans qui profite de ces changements[62]. Par laloi Gouvion-Saint-Cyr, l'avancement au sein de l'armée se fait de façon plus équitable, satisfaisant également les libéraux[63]. Enfin, leslois de Serre libéralisent fortement la presse qui n'avait plus été libre depuis laTerreur[64]. Cette dernière loi se révèle rapidement dangereuse pour Decazes, la presse ultra sautant sur l'occasion pour publier des critiques, tandis que les républicains peuvent recommencer à propager leurs idées[65]. La période libérale de la Restauration voit aussi une certaine prospérité économique, mais surtout la fin prématurée de l'occupation étrangère, ultime action de Richelieu en tant que chef du gouvernement[66].
Cette période libérale connaît une fin brutale en 1820, à un moment où les tensions avec les ultras se renforcent.Louis XVIII n'ayant pas de descendance, l'avenir de la dynastie inquiète. Son frère, lecomte d'Artois a deux fils déjà vieillissants, l'aîné n'ayant pas de descendance. Les espoirs reposent donc sur leduc du Berry, qui n'a pour l'instant qu'une fille ; de sa descendance dépend l'avenir de la dynastie. C'est donc un choc lorsqu'il est assassiné, le[67]. L'assassinat, perçu comme un régicide et dénoncé comme conséquence d'un complot, est l'occasion pour les ultras de faire tomber Decazes en rendant les réformes libérales responsables du crime[68]. Bien que le chef du gouvernement propose des mesures d'exception afin d'apaiser les ultras, il se heurte à une franche opposition, et l'entourage du roi insiste pour obtenir sa démission, qui survient peu après. Richelieu le remplace alors, après quelques hésitations, soutenu en cela par le comte d'Artois[69]. Quelques mois plus tard, la naissance d'un fils posthume du duc,Henri, surnommé« l'enfant du miracle » par les partisans de la monarchie, ajoute à la symbolique de l'événement : malgré les coups portés, la dynastie des Bourbons est sauve[70].
L'arrivée deRichelieu à la tête du gouvernement ne change pas radicalement les choses dans un premier temps : les ministres restent globalement les mêmes que sousDecazes, et tentent de mener une politique de centre-droit[71]. Les lois d'exception que fait passer Richelieu afin de calmer les ultras avaient par ailleurs été préparées par son prédécesseur. Ces lois facilitant les arrestations et limitant la presse entravent fortement l'opposition[72]. Qui plus est, la loi électorale votée en 1820, qui introduit notamment le concept dudouble vote, favorise fortement les ultras, qui remportent largement les élections qui surviennent la même année. Dès lors, Richelieu doit se rapprocher d'eux et gouverner avec plusieurs d'entre eux, en particulier avecVillèle[73]. Rapidement, le chef du gouvernement doit faire face à l'opposition de la gauche qui critique sa politique, mais également à celle des ultras, qui trouvent qu'elle ne va pas assez loin. Le modéréLouis XVIII, vieillissant et affaibli, est de plus en plus sous l'influence ducomte d'Artois[74]. Pressé de toutes parts, Richelieu finit par céder sa place à Villèle, après avoir provoqué une levée de boucliers à gauche comme à droite en désirant prolonger la censure de la presse[75].
Leministère Villèle qui débute donc fin 1821 est le plus long de la Restauration, et voit l'application des idées ultras. Ceux qui le composent sont directement choisis par le comte d'Artois qui peut ainsi guider leur politique[76]. L'administration est épurée, et Villèle s'assure dès 1822 que les fonctionnaires encouragent la victoire des candidats ultras[77],[78]. Étant ministre des Finances, Villèle mène une grande politique d'assainissement, obtenant à une exception près des budgets positifs, et de centralisation de l'administration fiscale. Il pose aussi les bases de mécanismes durables, comme le contrôle des dépenses de l’État par laCour des comptes[79]. Une autre action forte du ministère est l'engagement de la France aux côtés de laSainte-Alliance pourrétablir la monarchie absolue en Espagne. Si Villèle y est au départ opposé, les forces à sa droite l'y poussent fortement, et le pays en tire un certain prestige international[80]. Ces victoires permettent également à Villèle de profiter d'un climat très favorable pour dissoudre la Chambre des députés, en 1824, et en faire élire une nouvelle à l'écrasante majorité ultra, destinée à durer sept ans[81].
Villèle s'attire finalement deux formes d'opposition ; tout d'abord celle d'une nouvelle génération de libéraux qui prennent peu à peu de l'importance[85], mais aussi sur sa droite celle d'ultras qu'il s'est mis à dos, tels queMontmorency etChateaubriand[86]. C'est dans ce contexte, auquel s'ajoute une crise économique, que le ministère subit plusieurs revers en 1826, en particulier le rejet de son projet de loi sur le droit d'aînesse, mais aussi sa loi de« justice et d'amour » qui vise à renforcer encore la censure de la presse[87]. Les protestations se dirigent également contre le souverain, notamment lorsqu'il effectue une revue de laGarde nationale après que celle-ci l'eut conspué. Sa dissolution par Villèle entraîne un flot de protestations[88]. Villèle tente alors le tout pour le tout, nommant 76 pairs de son bord et déclarant la Chambre dissoute. Son espoir d'obtenir une nouvelle majorité est vain : les oppositions de gauche et de droite s'allient et le placent en minorité[89]. Le, Charles X forme un nouveau gouvernement, dont Villèle est cette fois-ci absent[90].
La chute deVillèle laisse une chambre difficilement gouvernable, sans réelle majorité.Charles X tente donc dans un premier temps le choix de la conciliation en nommant un ministère de centre-droit, tout en restant en contact avec Villèle et en envisageant un retour à un absolutisme plus poussé une fois les esprits apaisés[91]. Leministère ainsi formé trouve rapidement son chef en la personne duvicomte de Martignac[92]. Il mène une politique libérale en prenant des mesures s'opposant à l’Église, notamment en limitant l'influence desjésuites et des congrégations religieuses, et revient en partie sur les lois bridant la presse[93]. Martignac s'attire cependant rapidement l'hostilité du roi et des Chambres, et subit plusieurs revers face à la Chambre des députés début 1829. Le souverain attend alors la fin de la session parlementaire pour se séparer de son ministre[94].
Il fait ensuite appel à l'ultraPolignac, qui rassemble autour de lui ungouvernement de royalistes purs. À peine nommé, il s'attire les critiques de la presse d'opposition, mais aussi d'une partie de son propre camp[95]. Le gouvernement prend par ailleurs des mesures au fort effet symbolique, dans le sillage de la pensée contre-révolutionnaire : c'est le cas, par exemple, de la commémoration qui est faite dudébarquement de Quiberon. Ces initiatives suscitent une franche opposition de la part des libéraux qui s'organisent, et se réunissent dans des banquets où ils expriment l'importance de laCharte[96].
Le gouvernement, lui-même, ne parvient pas à conserver son unité, tandis qu'une partie de l'opposition envisage un recours à lamaison d'Orléans[97]. Début 1830, le gouvernement s'attire l'opposition de la Chambre.Royer-Collard lance une pétition destinée au roi, véritable motion de défiance à l’encontre du gouvernement, qui estsignée par 221 députés sur 402. Le roi répond par la fermeté etdissout l'assemblée, choquant les ministres les plus modérés, qui quittent le gouvernement[98].
Afin d'améliorer le prestige royal en vue des élections de juillet, Charles X lance l’opération d’Alger le, ayant pour but de prendre ce territoire à cause de la piraterie qui entrave le commerce méditerranéen. C'est le début de la présence française en Algérie[99]. La prise d'Alger n'est cependant connue que trop tard, et l’opposition devient majoritaire à la Chambre[98].
Le, les députés font deLouis-Philippe d’Orléans le lieutenant général du royaume, ce qu'il accepte le lendemain, tandis que la commission municipale de Paris annonce que Charles X a cessé de régner sur la France[104]. Deux jours plus tard, le, le roi abdique, etson fils renonce à ses droits, en faveur duduc de Bordeaux. Ce dernier étant trop jeune pour gouverner, la régence est supposée devoir être assurée par le duc d'Orléans tandis que le roi déchu quitte le pays[105]. Il est cependant déjà trop tard : la nouvelle de la lieutenance générale de Louis-Philippe ainsi que l'adoption du drapeau tricolore se répandent déjà dans le pays, et nul ne prête attention à la succession voulue par le roi[Note 4],[106].
Les opposants au régime monarchique sont quasi absents de la scène politique, du fait de la répression de laTerreur blanche. À la chute de l'Empire, on ne peut être qu'un homme politique monarchiste. Dans ce monde politique uniformément uni derrière son roi, qu'il faut encore défendre face à la menace de populations et corps d'armée parfois nostalgiques de l'Empire, seuls des courants d'influence et des visions différentes de ce que doit être lamonarchie constitutionnelle française s'affrontent.
Les alternances de politiques de la Chambre sont dues à des abus de la tendance majoritaire (ensuite :dissolution et inversion de la majorité) ou à des événements critiques (1820 : assassinat duduc de Berry).
Les ultras prennent d'abord le pouvoir à la Chambre. Ayant récemment restauré la monarchie, ils en sont de farouches défenseurs et ont pour volonté d'augmenter le pouvoir royal. La crise desCent-Jours et leur retour en « Chambre introuvable » les amènera à une certaine hystérie (laterreur légale) menaçante pour la stabilité du royaume. Louis XVIII est obligé en1816 de dissoudre cette assemblée excessive, qui lui demande de plus en plus de pouvoir. Il conservera néanmoins ses ministres. Les libéraux, davantage enclins à un compromis entre liberté moderne et ordre d'Ancien Régime, gagnent les élections. Ils font cesser la terreur légale et établissent des lois plus libérales (Loi Lainé,Loi Gouvion Saint-Cyr,Lois de Serre), mais l'assassinat duduc de Berry, neveu et éventuel héritier de Louis XVIII, est considéré comme ayant été le fruit de trop de libéralisme.
La Chambre entre alors en opposition avec les ministères deCharles X dès1827. Les parlementaires deviennent de plus en plus critiques envers le roi, qui, malgré une Chambre évoluant vers les libéraux, insiste pour conserver des ministres plus ultras. La Chambre augmente son opposition. Excédé par les prétentions et l'insolence de celle-ci, Charles X se décide à un coup de force en imposant le ministèrePolignac, un royaliste « ultra » notoire. C'est de ce ministère, et de l'agitation du Parlement que, de proche en proche, larévolution de Juillet va naître.
La période de la Restauration propose d'abord une politique d'influence, puis d'expéditions et d'exploits brefs, dans le cadrestrict duCongrès de Vienne (Expédition d'Espagne,Grèce). Ces actions sont davantage poussées par la nécessité réfléchie de se réaffirmer face à l'Europe qu'à de réels objectifs nationaux dont elle n'a pas les moyens. L'opinion publique, quoi qu'elle en dise, ne participe heureusement pas, et il paraît évident que laFrance ne pouvait agir librement en1830.
Et même si déjà l'année 1830, par laCampagne d'Algérie (Charles X) et la reconnaissance de la neutralitébelge (Louis-Philippe) lui permet l'audace d'aller respectivement à l'encontre du Royaume-Uni colonial, et à l'encontre de l'Ordre de Vienne, cette audace se range du côté de la neutralité.
Le mot de « restauration » est largement présent dès les premiers mois de la nouvelle période, à la fois d'après le sens commun du mot, et en référence à laRestauration Stuart[109],[110]. Signe de son ancrage précoce, le mot est repris négativement par la propagande napoléonienne pendant lesCent-Jours en évoquant la « prétendue restauration »[111]. Outre de nombreux mémoires, des écrits sur l'histoire de la Restauration sont publiés dès l'époque, mais ils manquent de recul et s'apparentent davantage à des essais de circonstance qu'à des études proprement historiques et servent majoritairement de glorification du nouveau régime[112]. La situation change quelque peu à la fin de la période : le régime commence à susciter de plus nombreuses déceptions et l'on voit paraître des publications plus critiques[113]. En tout cas, lechrononyme s'impose définitivement à l'issue de la période, après lesTrois Glorieuses[114].
Dans les années qui suivent la Révolution de 1830, les histoires de la Restauration tendent à basculer, et c'est alors surtout lalégende noire de la Restauration qui s'exprime avec des auteurs commeAchille Tenaille de Vaulabelle ouLouis Blanc[115]. Inversement, des historiens conservateurs commeBaptiste Capefigue etAlfred Nettement se font les défenseurs du régime bourbonien. Plus à gauche, l'historiographie d'inspiration socialiste, avecRené Viviani, voit surtout dans la Restauration un mouvement deréaction[116]. Parallèlement, il apparaît aussi nettement que la Restauration se trouve un peu « coincée » entre la période de laRévolution et de l'Empire, et lamonarchie de Juillet qui apparaît comme le moment de triomphe du libéralisme[116].
Une date importante dans l'historiographie de la Restauration est celle de1955, avec la première édition de la synthèse deGuillaume de Bertier de Sauvigny. Si la démarche de cet auteur apparait plus scientifique que les synthèses précédentes, l'auteur n'échappe pas à une vision conservatrice[116], mais cet ouvrage maintes fois réédité apparaît d'autant plus comme une référence qu'il n'a pas de véritable concurrent[117]. À partir des années 1970, un mouvement historiographique tend à placer la Restauration dans une période historique plus large : par son ample diffusion notamment auprès des étudiants, le plus marquant est le titre publié en 1973 dans la collection « Nouvelle histoire de la France contemporaine », dû à André Jardin et André-Jean Tudesq, intituléLa France des notables et couvrant ensemble la période 1814-1848[118],[119].
Une autre date marquante dans l'historiographie de la Restauration est1996 avec la sortie de l'ouvrage d'Emmanuel de Waresquiel et deBenoît Yvert : par son sous-titre,Naissance de la France moderne, les auteurs entendent mettre l'accent sur la dimension de modernité qu'amène la première tentative un peu durable demonarchie constitutionnelle en France. Cette approche contribue au regard contemporain sur la Restauration, qui consiste non à gommer, mais à nuancer l'aspect conservateur ou réactionnaire du régime[120]. Dans les travaux récents, les tendances à reconsidérer la chronologie s'accentuent, soit comme dans les années 1970 au profit de périodes plus larges, soit dans l'étude de temps courts à l'intérieur de la période, soit en rompant la coupure entre régimes comme dans l'étude deMaïté Bouyssy (2012) sur la période 1824-1834[121],[122]. Des travaux récents s'intéressent particulièrement à une histoire culturelle de la Restauration, entre premier essor duromantisme et place de la religion[123].
↑La Charte de 1814 est un compromis trouvé entre le premier projet de constitution proposé par le Sénat impérial, inacceptable pour Louis XVIII car reposant sur la souveraineté nationale, et le travail de la commission formée après ladéclaration de Saint-Ouen (2 mai 1814).
↑Juridiquement, chaque mot a ici son importance :« octroyée » par le roi au peuple, cettecharte nie fondamentalement le tournant, voulu par laRévolution, d'attribuer la souveraineté au peuple. En revanche, elle place l'exercice du pouvoir par le souverain sur son territoire et la population qui l'occupe — lasouveraineté — dans un cadreconstitutionnel — celui de cette charte — et non plus dans celui de lamonarchie, dans lequel les interêts du roi se confondent avec ceux de son royaume et de ses sujets.
↑L'historiographie légitimiste attribue cependant le nom de « Louis XIX » au fils de Charles X, et celui de « Henri V » à son petit-fils, bien que leurs règnes n'aient rien d'effectif.
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Abrantès (duchesse d’),Histoire des salons de Paris : tableaux et portraits du grand monde sous Louis XVI, le Directoire, le Consulat et l’Empire, la Restauration et le règne de Louis PhilippeIer, Paris, Éd. Ladvocat, 1837-1838, 6 vol.in-8o(lire en ligne[PDF]).
Abrantès (duchesse d'),Mémoires de madame la duchesse d’Abrantès ou Souvenirs historiques sur Napoléon, la Révolution, le Directoire, le Consulat, l’Empire et la Restauration, Paris, Éd. Ladvocat, Mame et Mame-Delaunay, 1831-1835, 18 vol.in-8o(lire en ligne[PDF]).
Appert (Benjamin),Dix ans à la cour du roi Louis-Philippe, et souvenirs du temps de l’Empire et de la Restauration, Paris et Berlin, Éd. J. Renouard et Voss,, 3 vol.in-8o(lire en ligne[PDF]).
Aulnois (Augustin d’),Précis des véritables causes de la défaveur qu’a encourue le gouvernement de la Restauration…, Paris, Impr. Le Normant fils,, 44 p.,in-8o(lire en ligne[PDF]).
Beugnot (Jacques-Claude),Les Premiers temps de la Restauration : extrait des Mémoires inédits du comte Beugnot, ancien ministre, Paris, Revue contemporaine,, 88 p., in-8°(lire en ligne[PDF]). — Initialement paru dans laRevue contemporaine des 15 et.
Bittard Des Portes (René),Les Campagnes de la Restauration : Espagne, Morée, Madagascar, Alger…, Tours, Éd. A. Cattier,, VIII-755 p., in-8°(lire en ligne[PDF]). — Réimpr. en fac-similé : Genève, Éd. Slatkine et Megariotis, 1975.
Bonnefon (Joseph),Le Régime parlementaire sous la Restauration : thèse de doctorat (sciences politiques), Paris, Éd. V. Giard et E. Brière,, 424 p., in-8°(lire en ligne[PDF]). — Thèse soutenue à la Faculté de droit de Paris en 1905.
Brifaut (Charles) (introd. et notes du docteurCabanès),Souvenirs d’un académicien sur la Révolution, le premier Empire et la Restauration, Paris, Éd. Albin Michel, 1920-1921, 2 vol. in-8° :Tome 1(lire en ligne[PDF]) ;Tome 2(lire en ligne[PDF]). — Contient aussi la correspondance de l’aut.
Calmon (Antoine),Histoire parlementaire des finances de la Restauration, Paris, Éd. Michel Lévy frères, 1868-1870, 2 vol. in-8°(lire en ligne[PDF]).
Capefigue (Baptiste),Histoire de la Restauration et des causes qui ont amené la chute de la branche aînée des Bourbons, par un homme d’État, Paris, Éd. Dufey et Vézard, 1831-1833, 10 vol. in-8°(lire en ligne[PDF]). — Publié sous l’anonymat.
Claveau (Antoine Gilbert),De la police de Paris, de ses abus et des réformes dont elle est susceptible, avec documens [sic] anecdotiques et politiques pour servir à l’histoire judiciaire de la Restauration, Paris, Éd. A. Pillot,, XV-571 p.,in-8o(lire en ligne[PDF]).
Le Conservateur de la Restauration : Dieu, les Bourbons et les gens de bien, Paris, Direction du Conservateur et Éd. Maze et Pierre Maumus, 1828-1830, in-8°(lire en ligne[PDF]). — Publication hebdomadaire. La coll. est complète en 105 livraisons.
Considérations sur quelques-unes des causes qui ont perdu la Restauration et qui menacent le trône de Juillet…, Paris, Impr. de Béthune et Plon,, 30 p., in-8°(lire en ligne[PDF]).
Constant (Benjamin),Réflexions sur les constitutions, la distribution des pouvoirs et les garanties, dans une monarchie constitutionnelle, Paris, Éd. H. Nicolle,, XVI-166 p., in-8°(lire en ligne[PDF]).
Daudet (Ernest),La Police politique : chronique des temps de la Restauration d’après les rapports des agents secrets et les papiers du cabinet noir, 1815-1820, Paris, Éd. Plon-Nourrit,, XXVII-395 p., in-8°(lire en ligne[PDF]).
Delpech (Joseph),La Chambre des pairs sous la Restauration et la monarchie de Juillet, Paris, Éd. L. Larose,, 19 p., in-4°(lire en ligne[PDF]).
Féret (Pierre),La France et le Saint-Siège sous le premier Empire, la Restauration et la monarchie de Juillet… : histoire diplomatique, Paris, Éd. A. Savaète,, 2 vol. in-8°(lire en ligne[PDF]).
Folletête (Casimir),Un négociateur suisse du comte d’Artois pendant la campagne de France (mars 1814) : épisode des origines de la Restauration, Fribourg, Impr. catholique suisse,, 60 p., in-8°(lire en ligne[PDF]). — Initialement paru dans laRevue de la Suisse catholique.
Froment (chef de brigade du cabinet particulier du préfet de police),La Police dévoilée, depuis la Restauration, et notamment sous MM.Franchet etDelavau, Paris, Éd. Lemonnier,, 3 vol.in-8o(lire en ligne[PDF]). — Aurait été écrit par Louis Guyon, lieutenant au59e de ligne.
Ganilh (Charles),De la contre-révolution en France, ou De la restauration de l’ancienne noblesse et des anciennes supériorités sociales dans la France nouvelle, Paris, Éd. Béchet aîné,, XVI-239 p., in-8°(lire en ligne[PDF]).
Ganilh (Charles),De la législation, de l’administration et de la comptabilité des finances de la France depuis la Restauration, Paris, Éd. Déterville,, 178 p., in-8°(lire en ligne[PDF]).
Guichen (Eugène de),La France morale et religieuse au début [et] à la fin de la Restauration, Paris, Éd. Émile-Paul, 1911-1912, 2 vol. in-16 :Tome 1 : Au début de la Restauration(lire en ligne[PDF]) ;Tome 2 : À la fin de la Restauration(lire en ligne[PDF]).
Guizot (François),Du gouvernement de la France depuis la Restauration et du ministère actuel, Paris, Éd. Ladvocat,, VIII-324 p., in-8°(lire en ligne[PDF]). — Il existe un supplément :Supplément aux deux premières éditions duGouvernement de la France…, Paris, Éd. Ladvocat,, 49 p., in-8°(lire en ligne[PDF]).
Lamartine (Alphonse de),Histoire de la Restauration, Paris, Éd. V. Pagnerre, V. Lecou et Furne, 1851-1852, 8 vol.in-8o(lire en ligne[PDF]). — Nombreuses rééd. ; celle de 1861-1862 (parue chez l’auteur en 6 vol.) constitue les tomes 17 à 22 desŒuvres complètes de Lamartine.
Lers (J. F.),Grands malheurs pendant la Restauration : ouvrage historique et politique, Orange, Éd. Raphel aîné,, 71 p., in-12(lire en ligne[PDF]).
Levasseur (Émile),Les Études sociales sous la Restauration : Saint-Simon et le saint-simonisme, Fourier et le fouriérisme, Paris, Éd. V. Giard et É. Brière,, 56 p., in-8°(lire en ligne[PDF]).
Monier (Charles) (inspecteur de la navigation),Mémoires d’un condamné politique sous la Restauration : souvenirs…, Paris, Éd. d’Urtubie et Worms,, XX-361 p., in-8°(lire en ligne[PDF]).
Pontois (Honoré) (juge d’instruction près le tribunal d’Alger),La Conspiration du général Berton : étude politique et judiciaire sur la Restauration, Paris, Éd. Dentu,, 294 p.,in-8o(lire en ligne[PDF]).
Sade (Louis de),Dialogues politiques sur les principales opérations du gouvernement françois [sic] depuis la Restauration et sur leurs conséquences nécessaires…, Londres, Éd. Deboffe,, 88 p.,in-8o(lire en ligne[PDF]).
Sarrazin (Jean),Histoire de la guerre de la Restauration, depuis le passage de la Bidassoa par les alliés, 7 octobre 1813, jusqu’à la loi d’amnistie du, Paris, Éd. Rosa et Veuve Perronneau,, XXI-440 p., in-8°(lire en ligne[PDF]).
Vaulabelle (Achille Tenaille de),Histoire des deux Restaurations, jusqu’à la chute de Charles X, en 1830, Paris, Éd. Perrotin, 1844-1854, 7 vol. in-8°(lire en ligne[PDF]). — Plusieurs rééd. en 7, 8 ou 10 vol.
Véron (Louis),Mémoires d’un bourgeois de Paris, comprenant la fin de l’Empire, la Restauration, la Monarchie de Juillet, la République jusqu’au rétablissement de l’Empire, Paris, Librairie nouvelle,, 5 vol. in-4°(lire en ligne[PDF]).
Voysin de Gartempe (Adrien),Abrégé de l’histoire de France pendant les dernières années de la Restauration ; suivi d’un Appendice sur la pairie française, Paris, Éd. Garnier frères,, 143 p., in-12(lire en ligne[PDF]).
Guillaume de Bertier de Sauvigny,Alfred Fierro,Bibliographie critique des mémoires sur la Restauration écrits ou traduits en français, Bibliothèque nationale, Paris,1988.
Guillaume de Bertier de Sauvigny,La Restauration, Flammarion, 1990.