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| Père | Abraham Blum(d) |
| Mère | Adèle Marie Alice Picart(d) |
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| Lieu de détention | |
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| Archives conservées par | Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 1052, 1,-)[1] |
René Blum, né le dans le2e arrondissement de Paris[2] et mort en àAuschwitz, est unjournaliste,critique d'art etdirecteur artistiquefrançais.
Devenu directeur dethéâtre et d'opéra, il fonde, avec lecolonel de Basil, à l'opéra de Monte-Carlo, lesBallets russes de Monte-Carlo.
Il est le frère de l'homme d'ÉtatLéon Blum et est marié à l'actrice Josette France dont il a un enfant, Claude-René dit Minouchou[3].

René Blum, frère cadet deLéon Blum, naît dans une famillebourgeoise d'originejuive alsacienne. Il devientjournaliste etcritique d'art au journalGil Blas[4],[5]. En, il reprend le titreL'Art décoratif pour tous àSchwarz, et l'édite avec G. d'Hostingue jusqu'en 1904[6]. Avec ce dernier, il tente de relancer la même année la revueL'Image mais sans succès.
Il participe à faire découvrir des peintres d'avant-garde, préfaçant par exemple le catalogue de la2e exposition de laSociété normande de peinture moderne en[7].
Il réussit à faire publier — à compte d'auteur[5] —, chezGrasset, leromanDu côté de chez Swann, refusé par d'autres éditeurs, de son ami de jeunesse[8]Marcel Proust[9], qui, inconnu à l'époque, en 1913, n'avait publié qu'un recueil de poèmes et une traduction[4],[5]. Il contribue au succès de l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925[4]. Il préside le premier ciné-club de France[4],[5]. En 1931, il écrit une pièce de théâtre,Les Amours du poète, qui n'obtient pas un grand succès[4],[5].
En 1926, la Société des grands établissements (ancêtre des groupesPartouche etBarrière) fait appel à lui comme directeur artistique des casinos. À ce titre, René Blum organise les saisons duTouquet[5] (cela représente, à l'époque, 120 spectacles, en quatre mois que dure la saison, opéras, opérettes, comédies, ballets, music-hall, cinéma, etc.[10]). Il programme des œuvres nouvelles et une nouvelle mise en scène dePelléas et Mélisande deDebussy (en 1928) et fait venir des grands noms de l'opéra, de l'opéra comique et des ballets de Moscou[5]. L'année 1929 est le point culminant desAnnées Folles, René Blum fait jouer cette année-là au Touquet de très nombreux spectacles, dont les opéras :Tristan et Iseut,Roméo et Juliette,Les Contes d'Hoffmann,Manon Lescaut,La Peau de chagrin,Pelléas et Mélisande,La Habarena,Carmosino,Tosca, etc.[5]

René Blum est engagé par le princeLouis II de Monaco comme directeur duthéâtre de Monte-Carlo. De 1924 à 1929 il fait débuter, entre autres,Michel Simon etLouis Jouvet[4],[5]. En 1932, il succède àDiaghilev en reprenant la saison de ballets de ce théâtre[4]. Avec lecolonel de Basil, il fonde une troupe permanente, lesBallets russes de Monte-Carlo, qu'il dirige seul à partir de 1936 sous l'appellation desBallets de Monte-Carlo[4]. Comme Diaghilev, il fait appel aux meilleurs chorégraphes et aux plus grands peintres et présente les grands succès desBallets russes et des pièces deBalanchine,Massine etFokine[4]. Sa troupe devient l'une des plus célèbres du monde[4],[5] et se produit régulièrement en Europe et aux États-Unis[4].
Au début de laSeconde Guerre mondiale, René Blum se replie àHendaye en. Puis il annonce qu'il rentre à Paris au lieu de rejoindre New York où l'attend sa troupe : pour lui, comme pour son frère, quitter la France paraît une désertion :« Mais tu te jettes dans la gueule du loup ! lui ditMarcel Pagnol. Et si les Allemands te tuent ? Ce serait absurde, répond-il, carGoethe etWagner perdront un bon serviteur ! »[4],[5]. René Blum est arrêté à son domicile parisien le[11], dans larafle dite « des notables », en même temps qu’un millier de notables et d’intellectuels d’origine juive[12],[13], lors des premières rafles antijuives de la gendarmerie et de la police allemande par représailles contre des attentats[14]. Le, il est envoyé aucamp de Royallieu-Compiègne[15], puis il est interné aucamp de Pithiviers[16] et ensuite àDrancy d'où il est déporté le[17], au camp d'Auschwitz[11]. Sur la liste des déportés, son nom est marqué d'une croix rouge, et un télégramme a averti les autorités du camp de sa présence dans le convoi. Dès son arrivée, il est séparé des autres déportés, torturé et tué[18]. Selon une autre source, dès sa descente du train àBirkenau un gradé SS aurait hurlé « Où est le Juif René Blum ? » et il aurait été emmené en voiture vers une destination inconnue ; selon le témoignage d'un rescapé, il aurait été conduit directement par les SS dans l'un des fours crématoires et brûlé vif[19].
Peu avant son arrestation, il avait envoyé sesMémoires à son éditeur ; le manuscrit n’a jamais été retrouvé[4].

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