Unereligieuse,moniale ousœur, est une personne membre d'unecommunauté religieuse féminine, qui s’engage dans desvœux depauvreté,chasteté etobéissance. Dans le langage courant, elle est qualifiée denonne, ou familièrementbonne sœur lorsqu'elle travaille dans la santé ou l'assistance à autrui.
Lorsqu'elle choisit de consacrer sa vie au service des autres, on parle de sœur apostolique. Dans le cas où elle quitte la société afin de vivre une vie de prière et de contemplation, on parle alors de moniale ou sœur contemplative, tournée versDieu dans unmonastère ou uncouvent.
Toutes les traditions bouddhistes présentent des religieuses, mais leur statut est différent selon les pays. LeBouddha Gautama permet aux femmes d'entrer dans lesangha, cinq ans après avoir fondé l'ordre masculin desbhikkhus, mais avec beaucoup de réticence, prédisant que le mouvement conduirait à l'effondrement du bouddhisme après 500 ans. Il leur imposa huit règles spécifiques les assujettissant aux moines.Comme pour les moines, dans les différentes cultures bouddhistes d'Asie, il y a de nombreuses variations dans l'habit des religieuses ainsi que dans les conventions sociales.
Dans lebouddhisme tibétain, il existe depuis des siècles des religieuses qui ne reçoivent cependant pas l’ordination complète, les bhikkhunis ayant déjà disparu d’Inde et duNépal lorsque le bouddhisme pénétra auTibet. La réintroduction de la pleine ordination pour les religieuses dans les écoles dubouddhisme tibétain a été à l'ordre du jour d'un congrès international qui s'est tenu à Hambourg en[1]. Il existe une gamme de statuts entre les purs laïcs et les religieuses. On trouve ainsi des yoginis et desngakmas (courantsnyingmapa etbön) mariées, mais aussi leskandromas (dakinis). Récemment, quelquesgelongmas (bhikkhunis) occidentales ordonnées par des moniales du courant mahayana ont été acceptées dans des lignées tibétaines.
Parmi les religieuses tibétaines prééminentes ou célèbres, on peut citerNgawang Sangdrol fortement engagée pour la liberté duTibet,Khandro Rinpoché, fille deMindroling Trichen, chef de l’écolenyingmapa et directrice du monastère Samten Tse (Inde), Khandroma Palden Chotso, directrice de l’Ermitage des dakinis (Tibet), Khandro Tinley Chodon, petite-fille du maîtreKagyu Shakyasri et Jetsun Kushok Chimey Luding Rinpoché, sœur deSakya Trizin, l’actuel chef de l'écolesakyapa, ou encore Shugsep Longchen Rinpoché[2].
Ainsi, auTibet, avant l'invasion chinoise de1959, il y avait 27 000 religieuses[3] pour environ 592 000 moines[4].
AuJapon, les religieuses sont dans leur grande majorité des femmes non ordonnées qui ont fait vœu de suivre lesdix préceptes et les préceptes debodhisattva. Malgré des débuts difficiles, dès747, elles peuvent s’installer dans des monastères et acquérir une formation, notamment au templeHokke-ji, fondée par l'impératrice Kōmyō.
Durant l'époque pré-moderne, les femmes aristocratiques japonaises deviennent souvent religieuses bouddhistes. Aujourd'hui, certaines sont même devenues maîtreszen[5].
Le Bouddhisme chinois possède une réelle tradition bhikkuni. Le rôle relativement actif des religieuses chinoises leur apporte une grande popularité auprès des Chinois. De 1952 à 1999, lorsque l'Association bouddhiste de la République de Chine organise une coordination publique, les candidatures féminines sont environ trois fois plus nombreuses que celles des hommes. En revanche, Shiu-Kuen Tsung observe que, dans lecomté de Taipei, le clergé féminin est considéré avec une certaine suspicion par la société.
Aujourd'hui, la croissance économique et l'assouplissement des restrictions familiales permet à plus de femmes de devenir religieuses.
Au fondement de la vie monastique, il y a l'objectif de rechercher Dieu dans le cadre d'une institution religieuse qui permet un mode de vie propice à vivre une vocation profonde. Les trois vœux[9] ou conseils évangéliques, depauvreté,chasteté etobéissance[10].
On distingue généralement deux sortes de religieuses : les religieuses apostoliques, qui ont un apostolat (ou ministère) à l’extérieur de la communauté: enseignement, soin des malades, travail social, etc., et les religieusescontemplatives dont la mission principale est la prière :louange de Dieu etintercession pour le monde. Parmi ces dernières, les moniales (féminin de « moines ») vivent dans leurmonastère un certain retrait du monde, appeléclôture, dans la solitude et le silence, au service d'une ouverture plus profonde à Dieu et aux Hommes.
Dans la traditioncatholique romaine, il existe un grand nombre decommunautés religieuses féminines, chacune avec son propre charisme ou un caractère spécial. Il peut s'agir d'une dévotion particulière à un saint patron ou une sainte patronne, comme il peut s'agir d'une mission particulière. Ce charisme est souvent réflété dans le nom de la communauté, mais ce n'est pas toujours le cas.
Les moniales et sœurs contemplatives observent généralement une forme de clôture qui les sépare du monde extérieur afin de se consacrer plus pleinement à la prière, quittant rarement leur monastère ou leur couvent sauf en cas de nécessité ou à des fins liées à leurvie contemplative (formation, réunions de fédération, etc.). Elles gagnent généralement leur vie par le travail de leurs mains.
Parmi les moniales, certaines suivent larègle de saint Benoît: ce sont lesBénédictines,Cisterciennes, lesTrappistines (ou Cisterciennes de la stricte observance) et autres. On remarque dans cette tradition l’importance du travail manuel et de l’hospitalité. La devise est « ora et labora » (prie et travaille). Ces sœurs prononcent des vœux de stabilité dans le monastère, d'obéissance et de conversion des mœurs, les vœux de pauvreté et de chasteté étant inclus dans le vœu de conversion des mœurs.
Les monialeschartreuses vivent une vie semi-érémitique conformément aux statuts de l’ordre des Chartreux qui a été fondé en 1084 parsaint Bruno. La branche féminine date duXXe siècle.
D’autres moniales sont issues desordres mendiants. Ce sont entre autres :
Dans d'autrescommunautés religieuses, les religieuses prononcent un vœu supplémentaire lié au travail ou au caractère spécifique de leurordre.Il y a également des sœurs contemplatives non moniales, par exemple lesVisitandines.
Jusqu'auconcile Vatican II, il existait deux catégories de religieuses, les « religieuses de chœur », qui s'engageaient à la récitation quotidienne de laliturgie des Heures, habituellement de manière solennelle, et les « sœurs converses », généralement de formation académique inférieure, qui étaient chargées de la gestion matérielle du monastère ou du couvent. Les affaires extérieures étaient souvent confiés à des sœurs externes qui, vivant en dehors de laclôture, formaient comme une communauté en marge de la communauté . Ces distinctions n'ont plus cours à l'heure actuelle.
La formation religieuse commence par une période d'essai de six mois à un an appelée postulat, temps pour découvrir la vie à laquelle la candidate aspire. Le postulat est suivi d'un ou deux ans denoviciat. Dans certaines communautés les novices portent déjà l'habit religieux, mais durant tout ce temps, la candidate et la communauté sont libres de prendre une décision dans un sens ou l'autre.
À l'issue dunoviciat, la sœur peut prononcer desvœux temporaires pour une durée d'au moins trois ans renouvelables. Ce n'est donc qu'au bout de plusieurs années que la religieuse peut être admise à prononcer un engagement définitif.
Les communautés de religieuses s'associent souvent à la prière pour une personne en particulier ou afin de soutenir les missions d'un autre ordre par la prière ; par exemple, les religieuses dominicaines du monastère de Corpus Christi dans le Bronx, à New York, prient pour des prêtres de l'archidiocèse de New York partis en mission ou encore, certaines sœurs missionnaires deMaryknoll ont de petites maisons où elles prient pour le travail desprêtres, desmoines et religieuses de leur congrégation.
Il existe également les chanoinesses, équivalent féminin duchanoine. L'origine et les règles de la vie monastique sont les mêmes pour les hommes et les femmes. Comme pour les chanoines, il en existe deux types : les chanoinesses régulières, ayant prononcé les vœux religieux traditionnels, et les chanoinesses laïques, qui n'ont pas prononcé les vœux et restent donc libres de se marier. Ce deuxième type est, au Moyen Âge, un moyen de mener une vie pieuse pour les femmes de famille aristocratique, mais a aujourd'hui disparu, sauf dans les couvents luthériens en Allemagne.
Une religieuse qui est élue à la tête de sa maison religieuse est appeléeabbesse si la maison est une abbaye,prieure s'il s'agit d'un couvent, ou plus généralement, elle est appelée « mère supérieure ».
Lecostume traditionnel des femmes dans les communautés religieuses se compose d'une tunique, attachée autour de la taille avec un chiffon ou une ceinture de cuir. Au-dessus de la tunique, les religieuses portent unscapulaire. Certaines portent également un voile, unecornette ou uneguimpe blanche, entourant le visage. Certains ordres, telles que les Dominicaines, portent un rosaire (grandchapelet) à leur ceinture, ou encore, un crucifix sur une chaîne autour du cou.Après leConcile Vatican II, le droit canon de l'Église catholique déclare : « Les religieux portent l'habit de leur ordre, fabriqué selon le droit propre, comme un signe de leur consécration et en témoignage de leur pauvreté ».
Dans l'Église orthodoxe, les religieux et les religieuses mènent le même genre de vie et il n'y a pas de distinction entrecouvents etmonastères. Le terme utilisé pour une abbesse est la forme féminine d'abbé (hegumeni en grec,Игуманија (igumanija) en serbe,игумения (igoumenia) en russe, mèrehigoumène en français. Les moines orthodoxes n'ont pas d'ordres distincts comme dans lechristianisme occidental. Les moines et moniales orthodoxes mènent des vies spirituelles identiques ; il peut y avoir de légères différences dans la façon dont fonctionne un monastère à l'intérieur, mais ce sont tout simplement des différences de style dépendant de l'abbesse ou abbé. L'abbesse est le chef spirituel du couvent et son autorité est absolue ; aucun prêtre, évêque, ou même patriarche ne peut remplacer une abbesse dans les murs de son monastère. Les abbesses peuvent entendre les confessions (sans absolution), mais elles ont besoin des services d'un prêtre pour célébrer la Divine Liturgie et effectuer d'autres fonctions sacerdotales comme l'absolution des péchés.[réf. nécessaire]
UneDiaconesse est une femme qui exerce un ministère réservé aux femmes dans certaines Églisesprotestantes. Ces ministères ont été établis à partir des années 1830 d'abord dans lesEglises luthérienne allemandes puis dans la plupart des Églises protestantes d'Europe. Les diaconesses assurent des fonctions sociales, notamment hospitalières ou gériatriques, et spirituelles (enseignement, retraites, prédications…). Elles ne sont pas ordonnées, d'autant plus que leurs églises ne pratiquent pas toutes l'ordination, et ne doivent pas être assimilées à desordres religieux féminins catholiques.
↑Il convient sans doute de rappeler que le mot « nonne » est actuellement vieillot ou ironique[6]. On lui préfèrera le terme « religieuse », ou le cas échéant « moniale[7] ».