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Relations entre les États-Unis et la France

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Relations entre
les États-Unis et la France
Drapeau des États-Unis
Drapeau de la France
États-Unis et France
États-UnisFrance
Ambassades
Ambassade des États-Unis en France
  AmbassadeurDenise Bauer
  Adresse2avenue Gabriel
75008Paris
  Site webfrench.france.usembassy.gov
Ambassade de France aux États-Unis
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  Adresse4101 Reservoir Road, NW
Washington, D.C. 20007
  Site webfr.ambafrance-us.org
Rencontres sportives
FootballFrance-États-Unis en football
Rugby à XVFrance-États-Unis en rugby à XV

Emmanuel Macron et Donald Trump à la Maison-Blanche, le 24 février 2025.
Emmanuel Macron etDonald Trump à laMaison-Blanche, le.
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Lesrelations entre laFrance et lesÉtats-Unis ont débuté avant même la création des États-Unis d'Amérique. La France est le principal contributeur à la naissance des États et de leur fédéralisme propre, aussi bien sur le plan philosophique construit autour des idéaux des Lumières, source de la future Constitution américaine, que sur le plan militaire et diplomatique, avec le support décisif apporté contre les Anglais. Le,Napoléon vend laLouisiane aux Américains. Depuis laguerre d'indépendance des États-Unis, la France est son meilleur allié politique et militaire. Les deux pays ont en effet pu compter sur un soutien mutuel constant depuis leXVIIIe siècle et au cours de la période contemporaine, plaçant la France comme l'interlocuteur européen de premier choix pour les États-Unis. Malgré desrelations diplomatiques courtoises, subsistent des désaccords sur certains dossiers jusqu'à aujourd'hui.

Époque coloniale (XVIIe et XVIIIe siècles)

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Article détaillé :Histoire coloniale de l'Amérique du Nord.

Chateaubriand écrit dans la préface d'Atala« La France possédait autrefois, dans l'Amérique septentrionale, un vaste empire qui s'étendait depuis le Labrador jusqu'aux Florides, et depuis les rivages de l'Atlantique jusqu'aux lacs les plus reculés du haut Canada. »

Les relations entre laFrance et lesÉtats-Unis débutent avant même la création des États-Unis. Les Français sont parmi les premiers à explorer les côtes nord-américaines, à y installer des colons et à en explorer l'intérieur des terres.Louis Jolliet et lepère Marquette, pour ne citer qu'eux, explorent leMississippi dès1643. SelonL'Express du, on comptait à cette date 8,3 millions deFrançais de souche aux États-Unis[1].

Plusieurs guerres ont opposé la France et laGrande-Bretagne auxXVIIe et XVIIIe siècles et se sont déroulées sur le sol américain : laguerre de la Ligue d'Augsbourg (1688-1697) ; laguerre de Succession d'Espagne (1701-1714) ; laguerre de Succession d'Autriche (1744-1748) ; et laguerre de Sept Ans (1756-1763).

Engagement de la France dans la guerre d'indépendance

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Article détaillé :Alliance franco-américaine.
La Fayette etWashington.

Leroyaume de France a soutenu le combat des indépendantistes américains. SiLa Fayette est de nos jours la figure emblématique de cette politique pro américaine anti-britannique, il n'en reste pas moins vrai qu'il avait été précédé sur le terrain parArmand-Charles Tuffin, marquis de La Rouërie, intégré dans l'armée deGeorge Washington avec le grade decolonel sous le nom de colonel Armand. Ce dernier paya de sa poche l'équipement de ses hommes avant de se retrouver à la tête du1er bataillon de la légion de partisans. Au printemps1778, La Rouërie obtint l'autorisation duCongrès de créer une légion de « Chasseurs libres et indépendants » forte de 452 hommes et 14 officiers - une force considérable pour l'époque -, placée sous ses ordres mais prise en charge financièrement par le Congrès. En1781, la flotte française contribua grandement à lavictoire de Yorktown enVirginie, laquelle mit fin à la Guerre d'Indépendance. Letraité de paix entre laGrande-Bretagne et sesanciennes colonies, ainsi que la reconnaissance de l'indépendance desÉtats-Unis furentsignés à Paris le3septembre1783.

L'envoi de troupes et d'armes contre leRoyaume-Uni de Grande-Bretagne est conditionné par la volonté française de prendre une revanche sur l'humiliation de1763. L'appui des insurgents américains répond aussi au désir des milieux éclairés d'établir une république sur le continent américain. Au début de l'insurrection des colons américains, la France a envoyé secrètement des armes et des munitions pour les soutenir. Après laDéclaration d'indépendance du, le Congrès américain envoya Benjamin Franklin qui débarque à Auray avant de se rendre à Nantes puis à Paris pour obtenir de l'aide pour les « Insurgents ». Il souhaite surtout recruter des officiers pour l'armée continentale et solliciter une alliance militaire. La victoire des rebelles américains àSaratoga en1777 incite la France à signer un traité de commerce et une alliance militaire en février1778. La France est parmi les premières nations qui reconnaîssent officiellement les États-Unis d'Amérique.

L'amiralCharles Henri d'Estaing arriva à la tête d'une flotte et combattit aux côtés du général John Sullivan. D'Estaing perd le siège deSavannah. L'alliance franco-américaine se renforce grâce à l'arrivée du comte deRochambeau en1780. Les forces navales françaises participent à labataille de la baie de Chesapeake et rendirent possible la victoire de Yorktown en Virginie en octobre1781, qui achève la guerre.

Le, le marquis deLa Fayette envoie une lettre à sa femme qui déclare :

« Défenseur de cette liberté que j'idolâtre, libre moi-même plus que personne, en venant comme ami offrir mes services à cette république (des États-Unis) si intéressante, je n'y porte nul intérêt personnel. Le bonheur de l'Amérique est intimement lié au bonheur de toute l'humanité ; elle va devenir le respectable et sûr asile de la vertu, de l'honnêteté, de la tolérance, de l'égalité et d'une tranquille liberté. »

Pendant letraité de Paris, les négociations de paix se font sous la houlette deBenjamin Franklin,John Adams etJohn Jay. Des personnalités politiques commeThomas Jefferson, sont alors fondamentalementfrancophiles.

Des relations complexes avec la jeune nation (XIXe siècle)

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Après la signature du traité de paix de1783, deux grands partis politiques se forment aux États-Unis: lesrépublicains-démocrates, francophiles et lesfédéralistes qui souhaitent renouer les liens avec la Grande-Bretagne.

Les relations entre la France et les États-Unis suivront les influences relatives de ces deux partis. C'est ainsi que les États-Unis et la France conçoivent leurs constitutions à la même époque et que la philosophie des Lumières inspire ces mouvements et transparaît clairement dans les deux textes. Mais la jeune nation signe bien vite quantités d'accords avec l'ancienne métropole coloniale et le soutien américain durant les guerres révolutionnaires puis de l'empire fut quasi inexistant.

Influence américaine sur la Révolution française

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Les événements révolutionnaires en Amérique ont trouvé un écho en France, parmi la noblesse et la bourgeoisie éclairée notamment. Les officiers français ayant servi la cause des insurgés américains rentrent en France : le plus célèbre est le marquis de La Fayette. La référence politique à la révolution américaine est présente à l'esprit des députés en1789 : Thomas Jefferson a commenté et annoté un projet de déclaration des droits présentés par La Fayette[2].Jacques Pierre Brissot, qui séjourna aux États-Unis en 1788, crée une société gallo-américaine[2]. De nombreuses éditions de la Déclaration d'indépendance et de la constitution américaine circulent en France

Quasi-guerre

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Articles détaillés :Quasi-guerre etParti français à Washington.

Au début de laRévolution française, les relations sont excellentes entre les républicains américains et les révolutionnaires français et unparti français à Washington tentait de les renforcer, mais elles se détériorent après l'exécution deLouisXVI. Les Français reprochent au gouvernement de Washington sa neutralité dans les guerres révolutionnaires, le rapprochement avec la Grande-Bretagne et les retards de remboursement de la dette.

En1794,Edmond-Charles Genêt (1763-1834), ambassadeur de France àPhiladelphie, est révoqué sur demande du gouvernement américain après de nombreuses maladresses[3]. Ils lui fournissent cependant l'asile et s'opposent à son retour en France.

Le, letraité de Londres signé parJohn Jay est vécu comme une trahison par les Français, puisqu'il permet aux Britanniques de confisquer les marchandises françaises découvertes dans les navires américains. La Convention réplique en immobilisant des navires américains au mouillage dans les ports français et en autorisant ses corsaires à arraisonner ceux qui sont en mer.

En1797 éclate l'affaire XYZ. Des agents du ministre français des Affaires étrangèresCharles-Maurice de Talleyrand-Périgord exigent des pots-de-vin de la part des émissaires américains venus négocier un traité. Ces révélations provoquent un scandale aux États-Unis et le présidentJohn Adams doit peser de tout son poids pour éviter une déclaration de guerre formelle contre la France.

Les relations entre les deux pays continueront cependant de se dégrader pour aboutir à la révocation deCharles Pinckney. C'est le début de l'état de « quasi-guerre », avec des combats navals entre les deux nations, qui ne prendra fin qu'avec la signature dutraité de Mortefontaine en1800.

Vente de la Louisiane

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Article détaillé :Vente de la Louisiane.
Achat de laLouisiane par lesAméricains.

Par les conventions du, le premier consulNapoléon Bonaparte vend la Louisiane, dont la superficie correspondait à dix états américains actuels, aux États-Unis. On dit souvent que la France et les États-Unis ne se sont jamais fait la guerre, mais le contrat de cession de laLouisiane française garde la trace de ces conflits. En effet, sur les sommes demandées par la France aux États-Unis, 25 % sont retenues par les États-Unis au titre des « dommages de guerre » à la suite des confrontations, le plus souvent défavorables aux Américains, qui marquèrent la période troublée de la Révolution. La somme demandée par la France pour la Louisiane représentait également 150 % du PIB des États-Unis de l'époque, et c'était donc une somme non négligeable. Les États-Unis n'avaient évidemment pas ces liquidités, et des banques françaises furent sollicitées pour financer le contrat.

En1831, le gouvernement de Louis-PhilippeIer envoieAlexis de Tocqueville etGustave de Beaumont étudier le système pénitentiaire américain. De retour en France après un voyage de neuf mois, Tocqueville publieDe la démocratie en Amérique (1835,1840), un ouvrage sur le système politique et social américain, qui devient rapidement un succès en Europe comme aux États-Unis. Beaumont, quant à lui, publieMarie, ou l'esclavage aux États-Unis (1835), un roman sur la condition des esclaves noirs.

En1848, de nombreux Français partent en Californie pour faire fortune et participent avec d'autres à laruée vers l'or. Dans les années1845-1852,San Francisco compte ainsi près de 5 000 Français[4].

Guerre de Sécession

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Article détaillé :France dans la guerre de Sécession.

Napoléon III, à l'image des autres régimes européens, tient à rester officiellement neutre dans laguerre de Sécession qui ravage les États-Unis entre1861 et1865. Officieusement toutefois, comme les Britanniques, il a une préférence pour les Sudistes, qui ont un état d'esprit plus « européen » que les Yankees du Nord. Napoléon III interdit à tout Français résidant aux États-Unis de participer au conflit.

Pourtant, sur les 53 989 Français recensés aux États-Unis en1860, 40 % prirent les armes dans le Nord, soit environ 14 000 sur 35 819, contre environ 60 % dans le Sud; soit 12 000 combattants sur 18 170 Français du Sud. Certains régiments de Français s'illustrèrent dans les deux camps. Citons ici le55e régiment de New York, les « Gardes La Fayette », pour les Yankees, et les troupes du généralCamille de Polignac, surnommé « La Fayette du Sud » par les confédérés.

Période de paix et artistique

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Statue de la Liberté,New York.

Les populations de France et des États-Unis sont comparables en1870. C'est à cette période d'égalité démographique que le sculpteur français Bartholdi expose le à l'Exposition universelle dePhiladelphie la « torche de la Liberté » que devrait brandir lastatue de la Liberté alors en projet. Construite et même totalement assemblée à Paris, la statue de la Liberté est ensuite démontée et mise en pièces détachées dans les caisses expédiées àNew York. Elle est finalement inaugurée le.

D'une manière générale, l'influence de l'Académie des beaux-arts de Paris sur l'architecture américaine s'étend de1860 auxannées 1930. Elle est énorme et fondamentale, comme en témoignent les nombreux bâtiments néo-classiques de l'architecture institutionnelle américaine. Plusieurs architectes américains (Richard Morris Hunt,Henry Hobson Richardson,Frank Furness) voyagent en France et rapportent l'éclectisme en vigueur à cette époque.

Pierre-Charles l'Enfant, architecte français, sera même à l'origine de la fondation urbaine de Washington, telle qu'on la connaît aujourd'hui.

Temps des guerres (1914-1945)

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Première Guerre mondiale

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Lecimetière américain de Suresnes.

Au début de la guerre, les États-Unis observent une politique de stricte neutralité. Isolationnistes par tradition et encore très vulnérables militairement, ils n'ont aucun intérêt direct à défendre dans le conflit qui vient d'éclater. Si l'opinion publique penche en faveur des alliés, l'Allemagne étant désignée comme la principale responsable des horreurs de la guerre, elle manifeste des sentiments pacifistes très forts.

En, puis enEdward Mandell House est chargé par le présidentWoodrow Wilson de mettre en place une conférence de paix. Ses missions sont des échecs du fait de l'intransigeance des gouvernements, dont celui de la France qui exige la rétrocession de l'Alsace-Lorraine. En, une troisième tentative obtient l'accord des alliés, mais l'Allemagne s'oppose toujours à une médiation des États-Unis.

Sur un plan économique, la guerre permet aux États-Unis d'exporter leurs produits. Le commerce transatlantique est florissant, jusqu'en1917 quand les Allemands décident de reprendre laguerre sous-marine qu'ils avaient suspendue après le torpillage du paquebotLusitania en1915. Les États-Unis rompent les relations diplomatiques avec l'Allemagne. Le, les Allemands coulent leViligentia. Le, Wilson fait voter la déclaration de guerre par le Sénat. Le Comité Nye estimera en1936 que c'était principalement des considérations économiques liées à la dette des alliés, qui avaient motivé cette entrée en guerre. Les États-Unis étaient en effet devenus très rapidement créanciers du vieux Continent, prêtant 2,3 milliards de dollars aux alliés et 27 millions aux empires centraux.

Dans les mois qui suivent, les soldats américains s'engagent progressivement sur le territoire français. Le gros des troupes arrive dans les tranchées de laPremière Guerre mondiale à l'été1918. Diplomatiquement toutefois, l'avis américain pèse peu face à la résolution française de mettre définitivement hors d'état de nuire la menace allemande. Lesquatorze points avancés par le président des États-UnisWoodrow Wilson lors de la création de laSociété des Nations ne sont donc pas repris dans letraité de Versailles.

Le, le président de la République française,Jacques Chirac, remet lalégion d'honneur à des anciens combattantsaméricains de la Première Guerre mondiale, àWashington D.C. au total, près de 300 anciens combattants américains ont déjà reçu cette distinction.

Entre-deux-guerres

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Pendant l'entre-deux-guerres, les intérêts respectifs des deux pays sont le plus souvent contradictoires. La France a payé un énorme tribut humain et économique à la victoire sur l'Allemagne à laquelle elle entend imposer des conditions de paix très dures afin d'éviter tout risque de résurgence de la menace allemande. Cette attitude intransigeante se heurte à la position américaine assez idéaliste du présidentWilson dont il synthétise enquatorze points les principes de droit des nationalités et de libre disposition des peuples lors d'un discours retentissant prononcé le devant leCongrès des États-Unis. Même si la France ne voit pas toutes ses revendications territoriales satisfaites en raison de l'opposition des anglo-saxons, letraité de Versailles du adopte largement la ligne dure prônée par la France. Bien qu'il inclue la création de laSociété des Nations voulue par Wilson, le traité n'est finalement pas ratifié par les États-Unis dont la politique va de plus en plus être inspirée par les partisans de l'isolationnisme[5].

Les États-Unis sont devenus avec la guerre les banquiers du monde et en sont les grands bénéficiaires sur le plan économique. La question des dettes contractées par la France auprès des Américains et celle du paiement des réparations qui doivent être honorées par l'Allemagne vont être source de discorde avec les États-Unis qui souhaitent l'aider pour éviter que la révolution bolchévique n'y fasse tache d'huile et pour ne pas laisser la France devenir la seule grande puissance en Europe continentale. La France voit son espoir d'une annulation au moins partielle de ses dettes américaines déçu et entend par contrecoup que l'Allemagne respecte à la lettre le paiement des réparations. Le refus de ce dernier conduit à l'occupation de la Ruhr en 1923. Des accords sont finalement trouvés sur la question des réparations avec leplan Dawes en 1924 et leplan Young en 1929 et sur la question de la dette avec l'accord Mellon-Bérenger signés en 1926 qui réduisent substantiellement les sommes à payer par la France. Ces accords sont impopulaires en France, où l'opinion publique considère que les États-Unis devraient annuler la dette compte tenu des pertes énormes subies pendant la guerre. Ils seront finalement ratifiés en 1929, mais lekrach des marchés financiers d'octobre 1929 rend ces accords peu applicables et rouvre un bras de fer avec les Américains, qui n'acceptent pas l'arrêt des paiements[6],[7].

Aristide Briand

Malgré les désaccords relatifs à la question de la dette, l'amélioration progressive du contexte économique à partir du début des années 1920s apaise les tensions internationales et favorise la recherche de solutions de sécurité collective. Laconférence navale de Washington à laquelle la France participe aboutit en 1922 à plusieurs traités de limitation des flottes de guerre. Les États-Unis et la France sont à l'origine à l'origine duPacte Briand-Kellogg d' qui met la guerre hors la loi, mais n'a finalement aucune portée pratique car son application ne dépend que de la bonne volonté de ses signataires. De plus lesconférences sur le désarmement de 1925 à 1932 n'aboutissent à aucun résultat. Avec au pouvoir desrépublicains depuis 1921, les États-Unis tournent le dos à la politique progressiste deWilson, opèrent un repli sur eux-mêmes et mettent leur puissance au service de leurs intérêts propres et laissent les Européens aux prises avec la crise économique, la montée de l'extrême droite et des fascismes qui mettront fin aux espoirs de bonne entente entre eux. À partir de 1932, les relations entre la France et les États-Unis sont limitées aux affaires courantes.

L'élection d'undémocrate,Franklin Delano Roosevelt, n'inverse pas la politique étrangère : il a été élu avant tout pour résoudre la crise économique intérieure, l'opinion publique demeure essentiellement isolationniste et le Congrès vote deslois de neutralité qui interdisent toute aide à un pays en guerre, agresseur comme agressé. Toutefois à partir de 1937 Roosevelt, conscient du danger que lerégime nazi en Allemagne représente pour la paix, prend position dans son« discours de la quarantaine » et commence un travail de longue haleine pour que l'opinion publique américaine évolue et rendre ainsi possible que les États-Unis soutienne les nations en guerre contre les Nazis. Des contacts secrets sont pris en 1938 pour permettre l'acquisition par la France d'avions américains, qui ne peuvent finalement aboutir. En, l'opinion américaine n'est pas encore mûre pour accepter que leur pays se range aux côtés de la France et de la Grande-Bretagne qui déclarent la guerre à l'Allemagne nazie, et Roosevelt maintient l'embargo sur les armes et les munitions. L'implication des États-Unis dans laSeconde Guerre mondiale en 1941 est trop tard pour la France, qui subit unedéfaite totale en 1940[8],[7].

La fragile prospérité des années 1920 et le rêve d'un monde nouveau que lesannées folles caractérisent voient émerger à une échelle nouvelle des loisirs et une culture populaire, qui ne sont plus seulement réservés à une élite. La culture américaine s'implante en Europe avec lejazz, ou d'autres formes musicales, favorisée par le développement de la radio et du disque. Des romanciers commeWilliam Faulkner sont largement lus en France. Le cinéma connaît un essor considérable, impulsé d'abord par les Français, puis relayé par lecinéma américain, qui diffuse largement leurs productions, souvent innovantes comme lescomédies musicales ou lesdessins animés. À la même époque, la mode, la littérature, la philosophie, le théâtre, l'art et la gastronomie française sont appréciés des élites américaines. Nombreux sont aussi les écrivains et artistes américains qui viennent s'installer en France[9],[7], notamment desAfro-Américains qui, telsJoséphine Baker ouSidney Bechet, y apprécient de ne plus subir laségrégation raciale existant encore dans leur pays.

Seconde Guerre mondiale

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Au début de laSeconde Guerre mondiale, les États-Unis ne sont absolument pas prêts à s'engager auprès de la France et de la Grande-Bretagne, malgré leur aversion totale à l'encontre du régime nazi. Le, Roosevelt rejette la demande d'assistance militaire émise parPaul Reynaud deux jours plus tôt alors que l'armée française est en pleine déroute à la grande surprise des Américains, qui prennent brutalement conscience de la possibilité que leur pays doive à nouveau s'engager dans une guerre mondiale avec les Britanniques. L'ampleur de la défaite de la France conduit les Américains à ne plus compter avec elle dans l'avenir.

Au moins jusqu'en, le gouvernement légitime de la France est aux yeux des Américains celui dumaréchal Pétain àVichy. Ils espèrent, sans grand succès, pouvoir influencer la politique du gouvernement français dans un sens qui ne soit pas entièrement favorable aux Allemands. Lesecrétaire d'État américain,Cordell Hull, développe une franche hostilité à l'égard de ce qu'il appelle la "soi-disant France libre" et dede Gaulle lui-même et le considère comme un aventurier, en raison notamment de l'échec desFFL àDakar et de leur prise de contrôle deSaint-Pierre et Miquelon en décembre 1941 contre l'avis des Américains. L'opinion publique américaine est bien plus favorable à de Gaulle et à la France libre, mais Roosevelt est influencé par son secrétaire d’État.

De Gaulle et Roosevelt se rencontrent pour la première fois très tardivement le sans que cela ne rapproche les deux hommes. En 1942 et 1943, les Américains recherchent un troisième homme qui ne soit ni inféodé à Vichy ni de Gaulle qu'ils pensent trouver en la personne deGiraud. Fort du soutien de la Résistance dans son ensemble et profitant des faiblesses politiques de son rival, de Gaulle réussit à s'imposer fin 1943 comme seul leader duCFLN que les Américains ne reconnaissent toujours pas comme le représentant légitime de la France. Roosevelt et de Gaulle se rencontrent à plusieurs reprises sans que se dissipe leur incompréhension mutuelle, le premier reprochant au second son arrogance et sa rigidité, le second voyant dans Roosevelt un homme persuadé que la puissance des États-Unis lui donne le droit d'imposer ses vues à tous les autres pays.

En revanche, le généralEisenhower qui commande les forces alliées en Europe, sans doute davantage conscient de la légitimité croissante de de Gaulle se montre plus ouvert. C'est lui qui permet lalibération de Paris en par la2e DB deLeclerc et qui finit par accepter en que l'Alsace ne soit pas évacuée pour raccourcir le front menacé par une contre-offensive allemande, contrairement à la première décision qu'il a prise[10],[11].

Le gouvernement américain s'oppose à la présence de Français lors dudébarquement de en Afrique du Nord. L’intérêt américain est de favoriser le déclin de la France dans ses colonies afin d'y développer leur propre influence. Dans ses mémoires, de Gaulle note :« Jamais les Anglo-Saxons ne consentirent à nous traiter comme des alliés véritables. Jamais ils ne nous consultèrent, de gouvernement à gouvernement, sur aucune de leurs dispositions. Par politique ou commodité, ils cherchaient à utiliser les forces françaises pour les buts qu’eux-mêmes avaient fixés[12]. » D'une manière générale, les États-Unis avaient intérêt au démantèlement des empires coloniaux britanniques et français qui leur interdisaient le marché des territoires sous domination européenne. Roosevelt de surcroît jugeait que la défaite de la France et la collaboration dugouvernement de Vichy avec l'Allemagne ôtait à celle-ci toute autorité politique pour conserver son empire colonial. Néanmoins, s'il donne avecCordell Hull dès 1942, une impulsion sans précédent au mouvement dedécolonisation, il est contraint les derniers mois de sa vie, du fait de considérations de sécurité militaire, de modérer cetanticolonialisme[13].

Rétablissement de la souveraineté de la France

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En vue de la Libération, le président Roosevelt prévoit de placer la France sous administration provisoire des États-Unis et du Royaume-Uni, l'AMGOT. L'entourage deCharles de Gaulle s'active pour mettre à bas le plan américain degouvernement militaire de l'armée des États-Unis en France et soit reconnue la légitimité duGouvernement provisoire de la République française (GPRF)[14]. Ce dernier succède le auComité français de libération nationale (CFLN). Malgré de fortes réticences résultant des relations difficiles avec Roosevelt, les États-Unis reconnaissent finalement le GPRF le[15].

Débarquement américain enNormandie,.

L'enjeu suivant pour de Gaulle est que la France devienne la quatrième grande puissance au côté des trois vainqueurs de laguerre. Grâce à l'appui deChurchill, c'est chose faite à laconférence de Yalta qui octroie à la France unezone d'occupation en Allemagne, prélevée sur celles des États-Unis et du Royaume-Uni, et un siège de membre permanent auConseil de sécurité des Nations unies[16].

Période de la guerre froide (1945-1989)

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Entrée dans la guerre froide (1945-1947)

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Marquée par la défaite de 1940, la France n'est plus vraiment une grande puissance à la fin de la Seconde Guerre mondiale : si elle l'est formellement, en pratique elle n'est pas associée auxconférences les plus importantes de l'après-guerre. Elle a besoin de l'aide économique et militaire américaine pour entamer sa reconstruction et reformer son armée, rapidement aux prises avec laguerre en Indochine. La France n'a de ce fait plus vraiment les moyens d'imposer ses vues, celles relatives notamment à l'Allemagne dont elle craint par-dessus tout la renaissance, ce qui la conduit ainsi à prendre des positions extrêmes, influencées par la présence de ministres communistes au gouvernement, qui ne cadrent pas avec la volonté des États-Unis et du Royaume-Uni de remettre à flot l'Allemagne sur le plan économique le plus vite possible et de ne pas laisser l'Union soviétique prendre un quelconque contrôle sur les trois zones d'occupation occidentales[17].

Aide américaine à la France de 1945 à 1951
(en millions de dollars)
1945-19471/1948-6/19487/1948-6/19497/1949-6/19507/1950-6/1951Total
1 9476469786884444 704

Dès la fin de la guerre, les États-Unis apportent une aide financière importante à la France. L'accord signé par Byrnes et Blum le ne suffit cependant pas à assainir la situation du pays. Ces aides et les accords commerciaux ou culturels passés avec les États-Unis induisent des polémiques en France sur l'impérialisme américain et le danger d'américanisation de la société française[18].

Laguerre froide s'installe définitivement en 1947. L'échec desconférences entre les anciens alliés pour trouver un accord de paix relatif à l'Allemagne et le refus de Staline que l'URSS et les pays d'Europe de l'Est rejoignent leplan Marshall achèvent de convaincre les Américains qu'il n'est pas possible de trouver un accord avec les Soviétiques et aboutit à la mise en place de ladoctrine Truman d'endiguement du communisme partout dans le monde.

Le renseignement qui arrive au présidentHarry S. Truman font état d'une menace communiste forte en France, et son administration craint que le pays ne devienne un satellite soviétique. L'administration Truman met en garde les autorités françaises contre une tentative de soulèvement généralisé dans les mois qui précèdent lesgrèves dures du printemps et de l'automne 1947[19]. Le renvoi des ministres communistes dugouvernement de Paul Ramadier le crée des tensions très fortes, qui confortent aussi les Américains d'abandonner toute idée d'isolationnisme et au contraire de s'impliquer durablement dans le redressement et la sécurité de l'Europe occidentale afin d'éviter que les partis communistes, puissants au moins en France (PCF) et en Italie (PCI), ne finissent par prendre le pouvoir légalement, plaçant toute l'Europe sous la domination de Staline[20].

La politique d'équilibre entre Washington et Moscou n'est plus tenable. Dès lors, la France réoriente sa politique dans le sens de la recherche exclusive d'accords entreoccidentaux, soit avec les seuls Européens, soit dans une optiqueatlantiste avec les États-Unis.

Impuissance française (1948-1958)

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Vincent Auriol etHarry S. Truman en1951.

De manière générale, les États-Unis voient en la France de laIVe République un allié fidèle mais le plus souvent aux prises avec des difficultés politiques intérieures qui en font le maillon faible de l'Europe de l'Ouest[21]. Les divisions internes des gouvernements où bien souvent les titulaires de portefeuilles clés ne se coordonnent pas entre eux conduisent à une désorganisation et à une paralysie qui exaspère les Américains. Après le rejet de laCommunauté européenne de défense en par le parlement français, l'ambassadeur des États-Unis en France écrit que la France est malade, qu'il n'est pas sûr que l'on puisse compter sur elle mais que son redressement économique remarquable et sa position en Europe la rendent incontournable[22]. Malgré toutes ces difficultés, dans ces années sombres de la guerre froide, le soutien réciproque entre les deux États est réel sur les sujets les plus importants.

Jusqu'au début des années 1950, les gouvernements successifs de laIVe République se trouvent confrontés à une réalité financière, sociale et économique difficile qui les met de fait en situation de dépendance à l'égard des États-Unis et les empêche de développer une diplomatie ambitieuse en propre[17],[23].

Répartition de l'aide américaine à l'Europe occidentale (1945-1953)
Pays%
Grande-Bretagne32,9 %
France21 %
Allemagne de l'Ouest11,7 %
Italie10,5 %
Benelux8 %

Largement bénéficiaire duplan Marshall, la France doit se rallier à la constitution de l'Allemagne de l'Ouest par la fusion des trois zones d'occupation et renoncer à toute idée de maintien de l'Allemagne dans un état de démembrement et de soumission aux vainqueurs.

La France craint pour sa sécurité puisque leblocus de Berlin en 1948-1949 montre que tout risque de conflit avec l'Union soviétique n'est pas écarté. La France cherche aussi à former des alliances militaires et participe activement à la constitution de l'Alliance atlantique en, souhaitée car nécessaire à sa sécurité mais dominée par les anglo-saxons. La mise en place de l'organisation militaire intégrée de l'OTAN est accélérée par le déclenchement de laguerre de Corée et se traduit par l'installation en France de nombreuses troupes américaines. En 1954-1955, la France doit aussi accepter le réarmement de l'Allemagne de l'Ouest par son entrée dans l'OTAN. En revanche, la France connait des succès dans le domaine de la coopération entre États européens avec la création duConseil de l'Europe[24] en 1949, de laCECA[25] en 1951, puis de laCEE en 1957, toutes avancées dans lesquelles elle joue un rôle de premier plan[26].

En pleineguerre de Corée, la rencontre entrePleven etTruman en illustre en premier lieu l'alignement qui existe entre les deux États sur la nécessité de l'engagement de la France en Indochine et plus généralement de la lutte contre le communisme, en second lieu la dépendance dans laquelle se trouve la France pour son réarmement en Europe et pour conduire laguerre en Indochine et en troisième lieu le refus des États-Unis d'instaurer des relations tripartites privilégiées entre les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne, celle-ci bénéficiant de fait de bien davantage de considération que la France[27].

À partir de 1952, la mésentente est grande avec Washington sur la stratégie à mener en Indochine, dont le coût de laguerre est de plus en plus largement supporté par les États-Unis[Note 1], qui ne signent pas les accords de Genève négociés en par le gouvernement dePierre Mendès France. Ce conflit est à peine clos lorsque commence l'insurrection algérienne en fin 1954 que les Américains considèrent être de nature coloniale et donc ne pas ressortir de leur politique d'endiguement du communisme[28]. Lacrise du canal de Suez en 1956 illustre de manière spectaculaire l'impossibilité pour la France et le Royaume-Uni de mener une politique indépendante de Washington.

Les Américains sont, dès le début, convaincus que l'indépendance de l'Algérie est inévitable et craignent que la France n'y consacre des moyens importants qui seraient ainsi soustraits à l'OTAN. Un conflit long risque aussi d'être pour Moscou une opportunité d'accroître davantage son influence enAfrique du Nord pendant en Égypte en apportant son soutien financier et militaire àNasser. Les difficultés pour la France de faire entendre sa voix conduisent Mendès France à décider en[29] d'engager la construction d'armes nucléaires, ce qui sera confirmé par les gouvernements suivants, permettant à de Gaulle de retour au pouvoir en de constituer au début des années 1960 uneforce de frappe française opérationnelle[17],[23],[30].

Les États-Unis en viennent peu à peu à souhaiter le retour de de Gaulle au pouvoir, dont ils attendent qu'il rétablisse l'autorité de l'État et écarte tout risque de retour des communistes au gouvernement de la France.

Volonté d'indépendance de la France (1958-1969)

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Article détaillé :Relations entre les États-Unis et la France de 1958 à 1969.

Avec le retour au pouvoir dugénéral de Gaulle en1958, la décennie qui suit est une période difficile pour les relations bilatérales franco-américaines. Le président français conteste la prédominance américaine et estime que l'instauration d'une paix durable en Europe nécessite de dépasser l'affrontement des blocs de l'Ouest et de l'Est, dominés respectivement par les Américains et les Soviétiques.

Dans une première phase, qui coïncide avec la guerre d'Algérie (1958-1962), de Gaulle cherche plutôt à obtenir des Américains et des Britanniques l'instauration d'un partage systématique des décisions stratégiques en matière de sécurité dans le monde et d'intérêts vitaux des Européens et la réorganisation de l'OTAN afin que tous les leviers de décision et de commandement opérationnel des forces ne soient pas entre les seules mains américaines. Cette remise en cause ne va cependant jamais jusqu'à la rupture, et lors de moments de tensions comme la secondecrise de Berlin ou lacrise des missiles de Cuba, la France réaffirme sans ambiguïté son appartenance au monde occidental. Eisenhower et de Gaulle ont tissé des relations d'estime réciproque pendant la seconde Guerre mondiale qui permettent qu'un climat de confiance prédomine dans les relations entre les deux États.

Dans une seconde phase, à partir de 1962, de Gaulle, qui n'a pas obtenu satisfaction des Américains, accentue sa politique d'indépendance et de contestation dans tous les domaines de l'hégémonie américaine. Le volet le plus spectaculaire de cette politique est la sortie du commandement intégré de l'OTAN. Le, de Gaulle annonce que le retrait français de l'OTAN interviendra au plus tard en 1969. Le, de Gaulle écrit à Johnson pour lui annoncer sa décision de retirer la France de l'organisation militaire intégrée de l'OTAN, tout en restant membre de l'Alliance Atlantique. Les États-Unis redéploient les 70 000 hommes installés en France, vers la RFA, le Royaume-Uni, la Belgique et l'Italie. LeSHAPE quitte la banlieue de Paris pour s'installer en Belgique.

Charles de Gaulle etLyndon B. Johnson se rencontrant aux obsèques deKonrad Adenauer en1967. Au centre, leprésident fédéral allemandHeinrich Lübke.

Durant cette période, de Gaulle tente de développer lesrelations franco-allemandes pour créer un axe politique fort en Europe, capable de s'écarter de la politique voulue par les États-Unis. Si laréconciliation entre la France et l'Allemagne est un succès, en revanche les tenants d'une Europe plus « atlantique » comme le veulent les Américains réussissent à en limiter la portée tant en RFA que dans la plupart des autres pays européens. De Gaulle ne parvient pas à imposer sa vision d'une « Europe européenne », mais bloque dans cet esprit à deux reprises en 1963 et 1967 l'entrée de la Grande-Bretagne dans laCommunauté économique européenne, encore contre le souhait des États-Unis.

La politique américaine en Asie devient aussi à partir de 1964 un sujet de discorde qui ira en s'envenimant jusqu'en 1968. Les relations entre de Gaulle etLyndon Johnson sont mauvaises, leurs rencontres se limitent aux occasions protocolaires, comme les obsèques deKennedy. Lors de sonDiscours de Phnom Penh le, de Gaulle critique ouvertement l'intervention américaine et demande le retrait des troupes. La France tire un certain prestige de sa position sur le conflit au Viêt Nam, joue la carte de la diplomatie et c'est à Paris que s'ouvrent le les négociations directes entre les belligérants.

Dès son retour au pouvoir, de Gaulle accélère le programme nucléaire français et réaffirme tout au long de sa présidence sa volonté de doter laFrance de l'arme nucléaire. Les États-Unis s'y montrent hostiles dès le début et tentent de s'y opposer de différentes manières : ils proposent la création d'une force nucléaire multilatérale au sein de l'OTAN ou bien refusent d'aider la France dans le développement de sa force de frappe nucléaire en s'appuyant sur la législation très restrictive en matière due partage d'informations et de matériaux nucléaires que contrôle étroitement lacommission de l'Énergie atomique américaine. Le, de Gaulle annonce que la France ne signera pas leTraité d'interdiction partielle des essais nucléaires, dont la poursuite est indispensable au développement de la force de frappe française.

Une nouvelle entente (1969-1989)

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Les présidentsNixon (gauche) etPompidou (droite) lors du sommet enIslande.

Georges Pompidou choisit clairement d'inscrire sa politique étrangère dans la continuité pour ce qui est des grands principes gaulliens d'indépendance et de dissuasion nucléaire mais avec un souci nouveau de pragmatisme et de coopération avec les alliés de la France. Pompidou relance la dynamique européenne et accepte l'élargissement de la CEE des Six pour inclure le Royaume-Uni, ce qui satisfait les Américains. Les années 1969 à 1973 sont celles de l'apogée de ladétente, voulue à la fois par les deux Grands et par les Européens notamment via l'Ostpolitik conduite par Willy Brandt.

Richard Nixon etHenry Kissinger veulent établir avec la France des relations spéciales sur le mode de celles entretenues avec le Royaume-Uni. Ils le manifestent de manière spectaculaire en apportant une aide significative, longtemps restée secrète, auprogramme nucléaire français. Cependant, à partir de1973, les tensions resurgissent autour de plusieurs dossiers. La question de l'articulation entre les Américains et les Européens au sein de l'Alliance atlantique revient sur le devant de la scène à l'initiative des premiers et la France demeure particulièrement sensible à tout ce qui pourrait accentuer l'hégémonie américaine.

Kissinger envenime la situation en qualifiant la France « d'enfant rebelle de l'Europe ». La crise monétaire constitue un autre dossier sensible avecl'abandon du dollar comme monnaie de référence en 1971, qui conduit à l'adoption d'un système de taux dechanges flottants en 1973 mais dont le règlement final n'intervient qu'en 1976 avec lesaccords de la Jamaïque. Laguerre du Kippour d' et lechoc pétrolier résultant de l'embargo subséquent mettent en évidence l'opposition qui existe entre la France, qui mène une politique largement pro-arabe, et les États-Unis qui font passer leur soutien à Israël avant toute autre considération. Les Européens se rangent largement du côté des Américains dans la recherche d'un règlement à cette crise lors de la conférence de Washington sur l'énergie de[31], provoquant un raidissement de la France, sans doute accentué par la maladie de Pompidou qui s'éteint le[32],[33].

Jimmy Carter etValéry Giscard d'Estaing descendant lesChamps-Élysées en1978.

Dans un contexte économique et financier préoccupant,Valéry Giscard d'Estaing, jeune président élu sur le thème du changement, s'inscrit finalement à la fois dans une continuité certaine de la politique étrangère menée par ses prédécesseurs et dans une logique d'apaisement des tensions et de resserrement du bloc occidental. Lors de sa rencontre avec le présidentGerald Ford en, les questions atlantiques sont revues dans le sens d'une plus grande coopération entre la France et les États-Unis en matière de défense y compris dans le domaine nucléaire, qui va notamment se traduire par des accords opérationnels entre les forces françaises et celles de l'OTAN plus larges, sans que la France ne rejoigne le commandement militaire intégré de l'OTAN, qu'elle a quitté en 1967. En 1975, la France s'aligne sur les positions américaines et accepte une réforme duFMI qui entérine les changes flottants. En contrepoint, Giscard d'Estaing réussit à organiser une concertation régulière entre les plus grandes puissances occidentales, dont la première réunion de ce qui sera appelé leG7 se réunit à Rambouillet en.

La fin du septennat de Giscard d'Estaing est marquée par une nette dégradation des rapports Est-Ouest, résultant de la modernisation de l'arsenal nucléaire soviétique, dont les missiles à moyenne portéeSS-20 qui menacent l'Europe et provoquent lacrise des euromissiles, de l'invasion de l'Afghanistan et de la situation en Pologne, oùSolidarność conteste le pouvoir en place. L'entente forte entre Giscard d'Estaing et le Chancelier allemandHelmut Schmidt conduit la France, souvent en accord étroit avec la RFA, à marquer ses désaccords avec une administration américaine qui apparaît sousCarter manquer de fermeté et de cohérence dans sa politique vis-à-vis des Soviétiques[34].

François Mitterrand etRonald Reagan en1981.

En1981, l'alternance politique en France amène au pouvoirFrançois Mitterrand, premier président socialiste de laVe République. Il forme un gouvernement comprenant des ministres communistes, ce qui a de quoi inquiéter à Washington. Un téléphone bleu est ouvert, à une date inconnue, pendant franco-américain dutéléphone rouge. Cette ligne sécurisée permet aux États-Unis et à Paris de communiquer de manière sécurisée, et est gérée successivement par le conseiller militaire Lanxade, le conseiller spécialJacques Attali, et le conseiller diplomatiqueHubert Védrine[35].

D'emblée, Mitterrand prend ses distances avec Moscou et sur les trois dossiers des SS-20, de l'Afghanistan et de la Pologne, il affiche sa fermeté aux côtés des États-Unis et de l'Allemagne et apaise très vite les craintes de Ronald Reagan et de son vice-présidentGeorge Bush, qu'il rencontre à Paris en juin 1981 quelques semaines après son élection. Il noue avecHelmut Kohl une relation de grande confiance, grâce notamment à ses prises de position devant le Bundestag le sur la sécurité en Europe. Ainsi que l'ont fait lesprésidents précédents de laVe République dans toutes les situations de tension majeure Est-Ouest, Mitterrand affiche très clairement l'appartenance de la France aubloc occidental. Comme ses prédécesseurs également, Mitterrand n'hésite pas sur des dossiers moins critiques à privilégier l'intérêt de la France aux dépens de la solidarité atlantique, voire européenne, au nom de l'indépendance de la France.

Il en est ainsi en 1981 et 1982 lorsque Mitterrand refuse d'adhérer à la politique de sanctions économiques à l'encontre de l'URSS voulue parReagan et s'oppose aux Américains sur leGATT. La France ne soutient pas non plus l'Initiative de défense stratégique (IDS) lancée par Reagan en et refuse d'y participer. Fort de sa bonne entente avec Kohl, Mitterrand donne la priorité au renforcement de l'axe Paris-Bonn et à la relance européenne. La France continue de mener sa propre politique au Moyen-Orient. Comme exemple hautement symbolique, elle refuse le survol de son territoire par des avions américains en allant frapper en Libye en représailles contreKadhafi accusé de soutenir le terrorisme international[36].

Il revient à Mitterrand, réélu en 1988, de gérer pour la France la fin de laguerre froide.Gorbatchev vient en France en, six mois après sa prise de fonction. Mitterrand est très vite convaincu de sa volonté de réforme intérieure et de détente avec l'Ouest. La politique extérieure de la France se tourne alors vers l'Europe de l'Est et l'Union soviétique. Avec la chute dumur de Berlin le, la grande question redevient l'unification allemande, qui avait été au cœur des quinze premières années de la guerre froide. Mitterrand appuie les Américains dans leur demande forte que l'Allemagne réunie demeure au sein de l'Alliance atlantique[37].

Période post-guerre froide (1989-2004)

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Lachute du mur de Berlin en1989 et l'éclatement de l'URSS en1991 mettent fin à la bipolarisation du monde. Cependant, ces événements font entrer le monde dans une période instable, de nouvelles menaces apparaissent comme les conflits régionaux (Palestine) et le terrorisme international (attaque à la bombe du World Trade Center àNew York en1993). Dans ce contexte, les États-Unis et la France se rapprochent pour faire face ensemble à ces menaces.

Néanmoins, Mitterrand, peu avant d'achever son deuxième mandat, décrit les relations franco-américaines comme étant beaucoup plus belliqueuses qu'il n'y paraît :

« La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l'Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde. C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort[38]. »

Première guerre du Golfe

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Article détaillé :Guerre du Golfe.

Il faut ensuite attendre laguerre du Golfe pour voir à nouveau à l'action les relations franco-américaines. Le cas est d'ailleurs d'autant plus intéressant que le président français Mitterrand était socialiste tandis queGeorge Bush était unRépublicain. Malgré cette différence politique, l'entente entre les deux alliés fut bonne. Les Américains se félicitèrent d'ailleurs de l'efficacité des troupes françaises à l'occasion de ce conflit, une délégation défilant même àNew York à l'occasion d'une parade de la victoire. L'après-guerre enIrak fut pris en mains par quatre pays : leCanada, leRoyaume-Uni, les États-Unis et la France. Les missions dévolues à ces nations étaient de contrôler l'espace aérien, de faire respecter les zones d'exclusions et de bombarder au sol tous les sites suspects.

Après plusieurs temps de ce régime sévère, la France et le Canada décidèrent de ne plus accepter les missions de bombardement au sol et se contentèrent alors de missions d'observations ou de protection de l'espace aérien. C'est à ce moment-là qu'éclate l'entente franco-américaine, en pleine èreClinton. Ainsi, plutôt que de régler à l'abri des regards une affaire d'espionnage économique, le ministre de l'IntérieurCharles Pasqua révèle publiquement celle-ci en, faisant expulser lechef de poste de la CIA à Paris,Richard L. Holm, ainsi que quatre autres agents sous couverture diplomatique[39].

Bill Clinton etJacques Chirac à l'Élysée en1999.

Depuis les toutes dernières années des présidencesClinton, la France et le Canada militent pour un assouplissement de l'embargo en Irak et disent que c'était avant tout la population qui en subissait les conséquences. L'UNICEF évoqua même un bilan catastrophique de 500 000 enfants morts en raison de cet embargo. Les États-Unis et le Royaume-Uni , en raison de leur attitude « guerrière » vis-à-vis de l'Irak, ne parviennent pas à signer des contrats avec le gouvernement irakien pour la période d'après-embargo. La France, en revanche, engrange les contrats. Ces derniers seront d'ailleurs souvent utilisés par les Américains pour critiquer la position française sur l'affaire irakienne de la deuxième guerre du Golfe. Par la suite les deux pays ont coopéré militairement dans plusieurs crises :Bosnie-Herzégovine,Kosovo,Afghanistan,Haïti, etc.

Attentats du 11 septembre

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Article détaillé :Attentats du 11 septembre 2001.

Les attentats du World Trade Center àNew York donnent l'occasion aux deux pays de prouver au monde la solidarité qui les unit.Jacques Chirac est le premier chef d'État étranger à annoncer son soutien aupeuple américain. Le, la France propose à l'ONU une résolution condamnant lesattentats de la veille : larésolution 1368 est adoptée par leConseil de sécurité.

Elle engage ainsi ses forces aériennes et navales dans laGuerre d'Afghanistan depuis le début des opérations.

En 2004, la coopération entre les forces françaises et américaines enAfghanistan se place dans de laForce internationale d'assistance et de sécurité (FIAS). À la suite de l'accord du sommet d'Évian-les-Bains de, la France a également envoyé plus de 200commandos des forces spéciales. Elles sont sous le contrôle des Américains et relèvent aussi du commandement d'Henri Bentégeat, chef d'état-major des armées. Elles reçoivent la confiance des forces américaines qui leur offrent la totalité des informations disponibles. Elles sont épaulées par l'action des forces aériennes américaines.

Selon le quotidien américainThe Washington Post (), les services secrets français et américains (respectivement laDGSE et laCIA), ont créé en2002 une unité spéciale à Paris, appelée « Alliance Base ». Elle organisait jusqu'en 2009 la recherche de suspects liés aux réseaux islamistes terroristes.

Crise de la guerre d'Irak

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George W. Bush etJacques Chirac à l'Élysée en2002.

La France refuse de prendre part à laguerre d'Irak menée par les Américains : elle se veut cependant « aux côtés » et non "derrière" les États-Unis. Cette ambition fait apparaître de profondes divergences, qui atteignent leur paroxysme en2003.

À partir de2002, la diplomatie française s'oppose de plus en plus frontalement à la volonté de l'administration américaine d'intervenir militairement enIrak. Le,Dominique de Villepin, alorsministre des Affaires étrangères, prononce auConseil de sécurité des Nations unies un discours s'opposant fermement à l'entrée en guerre[40]; c'est le plus grand contentieux entre les deux pays. Cependant, la France décide d'ouvrir son espace aérien aux avions militaires américains qui sont utilisés pour bombarder l'Irak.

Se développe alors dans certains médias et dans une partie de l'opinion américaine un fort ressentiment à l'égard des Français, notamment avec l'expression« Cheese-eating surrender monkeys » (littéralement « singes capitulards bouffeurs de fromage ») pour désigner lesFrançais. Le, l'ambassadeur de France à Washington,Jean-David Levitte, publie une lettre à l'attention desdirecteurs de presse américains, dans laquelle il dénonce les fausses informations dont la France est victime[41].

Parallèlement, s'accentue en France un sentiment négatif à l'égard de la politique des États-Unis. Lors d'unsondage CSA-La Croix, réalisé le à l'occasion desélections présidentielles américaines, 33 % des Français se disent « inquiets » à l'évocation des États-Unis, contre 12 % quatre ans auparavant, et 87 % d'entre eux auraient voté pour l'opposantJohn Kerry. George W. Bush remportera finalement ces élections, au regret de nombreux Français qui craignent que cette réélection empêche une véritable reprise des relations politiques.

Le dégel

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Les relations s'améliorent avecNicolas Sarkozy à la présidence de la république qui décide de rejoindre à nouveau le commandement militaire de l'OTAN, le sénateurJohn McCain le distingue alors comme le premier Français pro-américain depuis La Fayette[42],[43].

Situation actuelle (depuis 2004)

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Nicolas Sarkozy etGeorge W. Bush àMount Vernon en2007.
Nicolas Sarkozy etBarack Obama dans leBureau ovale de laMaison-Blanche en2009.
Leministre français des Affaires étrangèresAlain Juppé et lasecrétaire d'ÉtatHillary Clinton en2011.
Barack Obama etFrançois Hollande dans leBureau ovale de laMaison-Blanche en2012.
Emmanuel Macron etDonald Trump aupalais de l'Élysée en2017.

En mi-2004, le commerce bilatéral a repris une activité normale et certains Américains ont même proclamé que la France avait eu raison de ne pas intervenir militairement en Irak. En, à la suite de lacrise ivoirienne, les États-Unis soutiennent la résolution 1572 présentée par la France devant le conseil des Nations unies, qui prononce un embargo sur les armes ivoiriennes. En, les deux pays se rejoignent sur le problème libanais : ils appellent ensemble au retrait des troupes syriennes du Liban et proposent larésolution 1559, votée le à l'ONU. Le,Condoleezza Rice s'est entretenue avec le président de la République etPhilippe Douste-Blazy. Ils travaillent ensemble sur ledossier nucléaire iranien. La France a également soutenu le projet de résolution américain contre la Corée du Nord en[44].

Jacques Chirac est placé sur écoute par laNSA à partir de 2006. Il avait toutefois déjà par le passé, alors qu'il était premier ministre sousValéry Giscard d'Estaing, été espionné par des agences américaines[38]. Par la suite, les présidentsNicolas Sarkozy etFrançois Hollande seront à leur tour mis sur écoute, avant que n'éclate le scandale de la NSA[38].

Leretour de la France dans le commandement intégré de l'OTAN début2009 marque le renforcement de l'alliance entre Paris et Washington.

Dans un sondage effectué en pour le CSA et laFrench-American Foundation France, l'image de la France aux États-Unis s'est améliorée puisque 48 % des Américains reconnaissent la France comme un partenaire et 41 % ont de la sympathie envers la France[45],[46]. Selon le même sondage, seuls 15 % des Français éprouvent de l'antipathie à l'égard des États-Unis.

En 2013, lesrévélations d'Edward Snowden contribuent à faire connaître au grand public l'ampleur des renseignements collectés par lesservices secrets américains contre ses alliés, la France en particulier.

Le début de la relation entreEmmanuel Macron etDonald Trump est décrit comme « solide » en dépit de leurs styles divergents[47]. À l'occasion du centenaire de l'entrée en guerre desÉtats-Unis dans lepremier conflit mondial duXXe siècle, le président français invite son homologue américain pour ledéfilé militaire du14 juillet sur l'avenue des Champs-Élysées[48],[49]. Cette relation se dégrade assez rapidement en raison de divergences concernant le retrait des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien en, des décisions de Donald Trump au sujet des taxes sur les importations d'acier et d'aluminium[50], puis, en, quand Emmanuel Macron pousse à une autonomisation de la défense européenne alors que le président américain, est en visite en France pour participer aux commémorations de la fin de la Grande guerre[51],[52].

En réponse, Trump dans quelques tweets attaque le président français en pointant sa faible popularité et le niveau de chômage en France[53],[54]. Ces tweets sont accompagnées par une « attaque frontale » contre le président français avec le slogan : « Make France Great Again »[55],[56],[57]. Par la suite, les diplomaties respectives se sont efforcées de relativiser la virulence de ces tweets[58].

Le, leBureau du représentant américain au commerce a décidé d'imposer des droits de douane supplémentaires de 25 % sur les produits français en réponse à l'adoption par la France d'une taxe sur les services numériques qui cible « injustement », selon les services de ce bureau, les entreprises américaines de technologie numérique. Les droits de douane supplémentaires ont une valeur commerciale de 1,3 milliard de dollars[59]. Ces droits de douane sont suspendus en mars 2021 pour une période de 4 mois[60].

President Biden and French President Macron stand in front of a villa in Rome, where they met each other to discuss the nuclear deal between Australia, the US and the UK.
Rencontre entre le président Biden et le président français Macron à Rome, le 29 octobre 2021

En mai 2021, la presse divulgue que« des données SMS, appels, trafic Internet et autres services de messagerie de plusieurs hauts responsables politiques européens » sont espionnées[61].

En septembre 2021, le dévoilement à Washington du partenariat compris dansAUKUS implique de fait la rupture brutale d'un contrat d'armement de la marine australienne conclu avec l'industriel françaisNaval Group entre les représentants des deux gouvernements en décembre 2016. En réaction, l'ambassadeur de France est rappelé immédiatement le 17 septembre pour consultations, marquant le début d'unecrise diplomatique. Son retour est convenu par téléphone entre les deux chefs d'État à partir du 27 septembre[62]. Effectivement, l'ambassadeur de France est de retour à Washington le[63].

Israël

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Un point de divergence important entre la France et les États-Unis est la question du conflit israélo-arabe. La France fut, jusqu'en1967, l'allié privilégié d'Israël. Depuis laguerre de 1967, De Gaulle a mis à l'index Israël et sa politique. Depuis lors, la diplomatie française a gardé la même ligne, résumée dans l'expression « la politique arabe du Quai d'Orsay ». Aux États-Unis, en revanche, on assiste très passivement aux premières années difficiles de l'État israélien, et puis on change nettement d'attitude par la suite au point de remplacer la France comme allié privilégié d'Israël après1967. La France tenta de ménager les intérêts arabes et israéliens durant son alliance avec Israël, tandis que les États-Unis apparaissent plus comme un grand frère protecteur et nourricier qui laisse faire.George W. Bush avait ainsi mis le président de l'Autorité PalestinienneYasser Arafat sur la touche alors qu'il bénéficiait d'une protection française (Yasser Arafat avait l'habitude d'appeler Jacques Chirac, « Dr Chirac »).

Railleries

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Les relations franco-américaines sont de plus détériorées par des mouvements « anti », existants dans les deux pays. De nombreux Français sontantiaméricains ;idem de l'autre côté de l'Atlantique avec le « french bashing » où les blagues antifrançaises sont légion et la littérature antifrançaise copieuse. Les Français et les Anglais ont, depuis huit siècles déjà, le même type de relations agressives. Ces huit siècles d'échanges d'insultes n'ont toutefois pas empêché les deuxdémocraties de s'unir pour affronter ensemble les délicats écueils duXXe siècle, aussi personne ne peut pronostiquer l'évolution des relations franco-américaines à l'avenir qui oscilleront, comme par le passé, entre la guerre froide et l'amitié sincère.

Dans un entretien accordé aux journalistes américains de l'International Herald Tribune le, Jacques Chirac exprimait son sentiment face à l'antiaméricanisme en France :

« Je ne peux pas accepter l'idée qu'il y aurait un phénomène culturel d'antiaméricanisme en France, pas plus qu'il n'y a un phénomène d'antisémitisme, malgré les déclarations d'un vice-ministre israélien qui souhaite que des Juifs français viennent s'installer en Israël! Il n'y a pas d'antiaméricanisme. En tous les cas ce n'est pas vrai dans le sens de l'opinion publique. Alors, je le répète, il y a les choses qui agacent les Français, c'est vrai, mais cela relève des querelles naturelles de famille. Il n'y a pas, je le répète, d'antiaméricanisme. Dans une vraie famille il y a des personnalités, tout le monde n'est pas forcément aligné, mais lorsque la solidarité est nécessaire, elle est toujours là. »

Climat

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Français aux États-Unis

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Américains en France

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Notes et références

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Notes

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  1. En 1952, les Américains financent 30,8% du coût de la guerre, ce pourcentage grimpant à 43,4% en 1953.

Références

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  1. Jean-Michel Demetz, « Quand l'Amérique était française », surL'Express,.
  2. a etbFrançois-Joseph Ruggiu,Historiens et géographes,no 393, février 2006, page 118
  3. « M. Genet était formellement chargé par ses instructions d'entraîner l'Amérique dans la guerre que la France soutenait alors contre l'Europe. » (Cornélis Henri de Witt, Thomas Jefferson,p. 218) Or ces instructions se heurtent à la volonté américaine de rester neutre dans ce conflit.
  4. Philippe Jacquin,Daniel Royot,Go West ! Histoire de l'Ouest américain d'hier à aujourd'hui, Paris, Flammarion, 2002,p. 132.
  5. Bernstein et Milza 1996,p. Chapitre 8.
  6. Bernstein et Milza 1996,p. Chapitre 9.
  7. ab etcDuroselle 1976,p. Chapitre 5 Pages 131 - 156.
  8. Bernstein et Milza 1996,p. Chapitre 18.
  9. Bernstein et Milza 1996,p. Chapitre 32.
  10. Duroselle 1976,p. Chapitre 6.
  11. « Les États-Unis face à la France Libre »[archive du], surcharles-de-gaulle.org.
  12. Claude Julien, « Les relations entre Roosevelt et Charles de Gaulle »,Le Monde diplomatique,‎(lire en ligne, consulté le)
  13. Noraogo Kinda, « Les États-Unis et le nationalisme en Afrique noire à l'épreuve de la décolonisation (Deuxième Guerre mondiale-1960) »,Outre-Mers. Revue d'histoire,no 297,‎,p. 533-555(lire en ligne)
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Voir aussi

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Bibliographie

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