Cet article est uneébauche concernant leKazakhstan, laRussie et lesrelations internationales.
| Relations entre le Kazakhstan et la Russie | |
KazakhstanRussie | |
| Frontière | |
|---|---|
| Frontière entre le Kazakhstan et la Russie | |
| Longueur | 6 846 km |
| modifier | |
Lesrelations entre leKazakhstan et laRussie se réfèrent aux relations bilatérales entre leKazakhstan et lafédération de Russie. LeKazakhstan dispose d'une ambassade àMoscou et de consulats généraux àSaint-Pétersbourg,Astrakhan etOmsk. La Russie dispose d'une ambassade àAstana et de deux consulats àAlmaty etOural.
Environ 20 % de lapopulation de près de 20 millions d’habitants est d’origine russe[1]. Le Kazakhstan, vaste payssans accès à la mer, dépend du territoire russe pour son commerce extérieur, notamment ses exportations d'hydrocarbures qui transitent par le port russe deNovorossiïsk sur lamer Noire[2].
Le Kazakhstan et la Russie sont tous les deux des membres fondateurs de l'Organisation de coopération de Shanghai et l'Organisation du traité de sécurité collective et, en outre, font partie duConseil de partenariat euro-atlantique et de l'Union économique eurasiatique[1]. Cependant, les relations stratégiques entre la Russie et le Kazakhstan sont quelque peu compliquées par les liens simultanés avec lePlan d'action individuel pour le Partenariat (en) en lien avec l'OTAN et l'approfondissement de ses relations avec lesÉtats-Unis.
Au cours des dernières années, le Kazakhstan a tenté d'équilibrer les liens entre les deux pays en vendant du pétrole et du gaz naturel à son voisin du Nord à des prix anormalement bas. Cela a permis de lourds investissements des entreprises russes et la poursuite des négociations sur lecosmodrome de Baïkonour, tout en aidant simultanément l'Occident à laguerre contre le terrorisme.
Début janvier 2022, au Kazakhstan, desmanifestations initialement déclenchées par une hausse du prix du carburants se généralisent et dégénèrent dans tous les principaux centres urbains du pays. Le 6 janvier, le président kazakhKassym-Jomart Tokaiev annonce qu'il est désormais« approprié et opportun » de faire appel aux États membres de l'Organisation du traité de sécurité collective pour obtenir de l'aide militaire afin de faire face à la révolte, qualifiée de« menace terroriste »[3]. En réaction, le même jour, la Russie déploie 2000 soldats chez son voisin pour l'aider à réprimer la révolte, qui prend fin au bout de 8 jours ; les troupes russes quittent le pays le 11 janvier[4]. Un mois plus tard, le 10 février, président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev se rend à Moscou et remercie son homologue russe pour son aide militaire[5].
Deux semaines après la visite de Kassym-Jomart Tokaïev à Moscou, le 24 février 2022, la Russie attaque l'Ukraine pour renverser le gouvernement pro-occidental mis en place à la suite de larévolution ukrainienne de 2014, et le remplacer par un gouvernement pro-russe. À noter que la Russie est alorsdéjà techniquement en guerre contre l'Ukraine depuis 2014, mais dans une zone limitée de l'est du pays, le Donbass, où elle soutient les groupes armés indépendantistes dans lesoblasts ukrainiens deDonetsk et deLougansk[6]. Simultanément à sa décision d'attaquer Kiev, le gouvernement russereconnait officiellement l'indépendance les républiques séparatistes pro-russes deDonetsk et deLougansk[7].

Contre toute attente, le gouvernement kazakh prend publiquement ses distances avec les décisions de Moscou, annonce qu'il ne reconnait pas l'indépendance de ces deux territoires, et refuse la participation de troupes kazakhes à l’invasion de l'Ukraine[5]. Auparavant, le Kazakhstan avait aussi refusé de reconnaître l'indépendance d'autres territoires séparatistes pro-russes : l’Abkhazie (qui se déclare indépendante de la Géorgie en 1992), l’Ossétie du Sud (qui se déclare indépendante de la Géorgie en 2008), et laCrimée (annexée par la Russie en 2014)[5]. Cette prise de distance du gouvernement kazakh avec la Russie est à mettre en perspective avec la prise de distance du président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev avec son prédécesseurNoursoultan Nazarbaïev, dernier président d'une ex-république soviétique arrivé au pourvoir avec ladislocation de l'URSS[5]. Ce revirement de la politique étrangère du Kazakhstan est salué par les États-Unis et par l'Union européenne, dontAstana souhaite se rapprocher[1].
En mars-avril, des manifestations hostiles à la Russie rassemblant plusieurs milliers de personnes ont lieu àAlmaty, où un festival est organisé pour recueillir des fonds pour l’Ukraine, tandis que le président Kassym-Jomart Tokaïev ordonne de dégager des moyens pour répondre aux demandes d’aide humanitaire de Kiev[1]. Plusieurs tonnes d'aide alimentaires et médicales sont acheminées du Kazakhstan vers l’Ukraine par avion en passant par laPologne, pays membre de l'OTAN[1]. En mai, pour marquer davantage sa désapprobation à l’invasion de l'Ukraine, le gouvernement kazakh annonce qu'il n’organisera pas de défilé militaire pour célébrer la fin de la « Grande Guerre patriotique », alors qu'il s'agit d'un élément essentiel de la propagande russe qui fait le parallèle entre laSeconde Guerre mondiale et l'invasion de l'Ukraine, supposée contre un gouvernementnazi[1], Mais le gouvernement kazakh va plus loin en déclarant qu'il ne permettrait pas que son pays soit utilisé pour contourner lessanctions contre la Russie, marquant un refroidissement sans précédent des relations russo-kazakhes depuis l'indépendance du pays[1]. Dans ce contexte, le Kazakhstan décide de changer la dénomination de son pétrole en « KEBCO » (Kazakhstan Export Blend Crude Oil) afin d'éviter toute confusion avec du pétrole russe et donc d'éventuelles sanctions occidentales[8].
En juin, le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev se rend au forum économique deSaint-Pétersbourg et déclare à son homologue Vladimir Poutine qu'il ne reconnaîtra pas l'indépendance des républiques ukrainiennes séparatistes pro-russes, et faisant allusion à l’intervention militaire russe au Kazakhstan six mois plus tôt, que la Russie« ne devrait pas essayer de s'attribuer le rôle de sauveur, car personne ne va servir et se prosterner »[8]. Deux jours plus tard, Moscou coupe les exportations de pétrole kazakh via le port russe deNovorossiïsk, sur lamer Noire, utilisé par le Kazakhstan pour son commerce extérieur avec l'Europe, invoquant des motifs sécuritaires[8]. En réaction, le mois suivant, Kassym-Jomart Tokaiev ordonne à son gouvernement de trouver de nouvelles voies pour exporter son pétrole sans passer par la Russie mais par lamer Caspienne, et de prendre des mesures pour augmenter la capacité d'unoléoduc transportant du pétrole en Chine[2]. Parallèlement, Tokaïev s'engage publiquement à renforcer la coopération énergétique avec l'Union européenne, alors que cette dernière cherche à réduire sa dépendance envers les hydrocarbures russes[2].
En septembre 2022, la Russie, dont l'armée est en grande difficulté en Ukraine, annonce unemobilisation massive de conscrits pour soutenir sa campagne militaire[9]. Celle-ci provoque un exode sans précédent de jeunes Russes fuyant la mobilisation, dont plusieurs milliers sont accueillis au Kazakhstan[9]. Le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev les déclare bienvenus, s'engage à les protéger, et condamne une nouvelle fois l’invasion de l'Ukraine par la Russie en déclarant :« L'intégrité territoriale d'un État doit être inaliénable, c'est un principe clé. »[9]. Certains analystes voient dans sa déclaration une crainte que son propre territoire puisse être à son tour la cible des ambitions expansionnistes russes, alors que le Kazakhstan a aussi une part importante de sa population qui est russophone (20 %)[9].
Le 28 novembre, Kassym-Jomart Tokaïev se rend à Moscou pour sa première visite à l'étranger après saréélection la semaine précédente, et fait une nouvelle fois volte-face en louant les liens historiques entre le Kazakhstan et la Russie, tandis que son homologue fait l'éloge du« caractère spécial » des relations entre les deux pays[10]. S'agissant du conflit russo-ukrainien toutefois Kassym-Jomart Tokaïev, tout en adoptant un ton moins critique envers la Russie, fait part de sa tristesse en déclarant :« Nous ne devons pas permettre aux peuples fraternels russe et ukrainien de se séparer pour des dizaines, voire des centaines d'années avec des rancunes qui ne cicatrisent pas »[10].
Un an plus tard, en novembre 2023, Vladimir Poutine se rend à Astana, la capitale kazakhe, et donne une conférence commune avec son homologue Kassym-Jomart Tokaïev sur les liens qui unissent leurs pays[11].
Le Kazakhstan et la Russie partagent unefrontière de 6 846 km, la plus longue frontière terrestre de la Russie[1].
En, le président russeVladimir Poutine et le président kazakhNoursoultan Nazarbaïev ont signé un accord approuvant une carte officielle de la frontière[12]. Le, les deux pays ont placé leur premier marquage frontalier entreAtyraou auKazakhstan et les provinces d'Astrakhan enRussie[13]. La démarcation devrait prendre de dix à quinze ans.
En juin 2025, la compagnie nucléaire russeRosatom annonce la construction de la première centrale nucléaire du Kazakhstan[14].