Reine du ciel | |
![]() Le Couronnement de la Vierge parDiego Vélasquez,XVIIe siècle. | |
Vénérée par | Église catholique,communion anglicane, quelquesÉglises évangéliques luthériennes,Église orthodoxe |
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Fête | 22 août |
Attributs | Bienheureuse Vierge Marie, couronne d'étoiles, fleurs |
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Reine du ciel (enlatinRegina Caeli) est un titre donné àMarie,mère deJésus, par leschrétiens principalement de l'Église catholique et l'Église orthodoxe et dans une certaine mesure par l'anglicanisme et certainesÉglises évangéliques luthériennes telles que l'Église de Suède. Le titre est une conséquence du premierconcile d'Éphèse auVe siècle, dans lequel Marie fut proclamée« Théotokos », titre traduit enlatin parMater Dei, en français« Mère de Dieu ».
L'enseignement catholique sur ce sujet est exprimé dans l'encycliqueAd caeli Reginam, publiée par le papePie XII. Il est dit que Marie s'appelle Reine duciel (en) parce que son fils,Jésus-Christ, est« le roi d'Israël et le roi céleste de l'univers » et que la tradition davidique d'Israël reconnaissait la mère du roi comme lareine mère d'Israël.
Le titre de« Reine du ciel » a longtemps été une tradition catholique, incluse dans les prières et la littérature de dévotion, et apparaissant dans l'art occidental dans le sujet ducouronnement de la Vierge, depuis le hautMoyen Âge, bien avant que l'Église ne lui en donne une définition formelle.
AuIVe siècle,saint Éphrem a appeléMarie« Dame » et« Reine ». Plus tard, lesPères de l'Église et lesDocteurs de l'Église ont continué à utiliser ce titre. Un texte venant probablement d'Origène (mort vers 254) lui donne le titre de« Domina », la forme féminine duDominus latin (Seigneur). Ce même titre apparaît également dans de nombreux autres premiers écrivains, par exemplesaint Jérôme etPierre Chrysologue. La première définitionmariologique et la base du titre de« Marie Reine du ciel » se sont développées auconcile d'Éphèse, où Marie a été définie comme étant laMère de Dieu. Les pères conciliaires ont expressément approuvé cette version contre l'opinion selon laquelle Marie n'est« que » la mère deJésus :« Personne n'a participé plus à la vie de son fils que Marie, qui a donné naissance auFils de Dieu »[1].
Le mot de« reine » est commun pendant et après leVIe siècle[2]. Les hymnes duXIe siècle auXIIIe siècle traitent de Marie comme reine :« Salut, Reine sainte »,« Salut, Reine du ciel »,« Reine du ciel ». Lechapeletdominicain et la couronnefranciscaine intègrent de nombreuses invocations dans leurslitanies invoquant la royauté de Marie[3]. Pendant des siècles, Marie a été invoquée comme la« Reine du ciel »[4].
Dans laBible hébraïque, sous certains rois davidiques, laGebirah (en), la« grande dame », généralement la mère du roi, détenait une grande puissance en tant qu'avocate auprès du roi. Dans1R 2,20,Salomon dit à sa mèreBethsabée, assise sur un trône à sa droite,« Fais ta demande, Mère, car je ne te refuserai pas ». William G. Most y voit une sorte de Marie[2].
Dans leNouveau Testament, ce titre (de reine) a plusieurs sources bibliques. À l'Annonciation, l'archangeGabriel annonce que [Jésus]« ... sera grand et sera appelé le Fils du Très-Haut; et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de son père David. Il dominera la maison de Jacob pour toujours et son règne sera sans fin ». (Lc 1,32). Le précédent biblique dans leroyaume d'Israël est que la mère du roi devient la reine mère[5]. La royauté de Marie est intégrée dans la royauté de Jésus[3].
L'Église catholique reconnaît Marie comme étant« la femme revêtue de soleil » dansApocalypse 12,1-3:« Un grand et merveilleux signe est apparu dans le ciel : une femme vêtue de soleil, avec la lune sous ses pieds et une couronne de douze étoiles sur la tête. Elle était enceinte et a crié de douleur alors qu'elle était sur le point d'accoucher. Un autre signe est alors apparu au ciel : un énorme dragon rouge à sept têtes et dix cornes et sept couronnes sur la tête ». L'Église accepte le chapitre 12 del'Apocalypse comme étant une référence à Marie, Israël et à l'Église ; comme un symbole à trois volets dulivre d'Isaïe et affirme que Marie est la mère de Jésus comme l'accomplissement prophétique décrit dansApocalypse 12 (cf.Es 7,14;Es 26,17,Es 54,1,Es 66,7)[6].
Dans laBible hébraïque, le terme« reine du ciel » apparaît dans un contexte sans rapport avec Marie. LeprophèteJérémie écrit vers 628 av. J.-C. fait référence à une« reine des cieux » aux chapitres 7 et 44 dulivre de Jérémie lorsqu'il réprimande le peuple pour avoir« péché contre le Seigneur » en raison de ses pratiques idolâtres consistant à brûler de l'encens, à faire des gâteaux, et lui versant des offrandes de boissons. Ce titre a probablement été attribué àAshera, une idole et déessecanaanite vénérée dans leroyaume d'Israël et dans leroyaume de Juda[7],[N 1].
LeProto-Évangile de Jacques raconte que, lorsque Marie, à l'âge de trois ans, fut envoyée au temple par ses parents, un cortège de jeunes filles vierges, tenant des cierges deux par deux, l'accompagnèrent jusqu'à sa destination. Là la reçut le prêtre qui, après l'avoir embrassée, la bénit et s'écria : — Le Seigneur a rendu ton nom grand devant toutes les générations, car à la fin des temps il manifestera en toi sa rédemption à ses enfants d'Israël[8]. Ainsi, la prophétie du Psaume 45 s'est réalisée, selon laquelle la mariée serait présentée au roi par une suite d'autres vierges. Les premiers versets parlent du plus beau de tous les enfants des hommes, plein de grâces et de bénédictions éternelles, le héros défenseur de la vérité et de la justice, c'est Jésus-Christ, le Messie et fils de Dieu[9]. Le verset 10 désigne cette soi-disant reine vierge comme étant à la droite du roi, ce qui a un symbolisme de grand honneur. Les versets 14 et 15, tels qu'interprétés par saint Maxime, racontent comment la fille de ce roi, qui s'était révélée auparavant comme Dieu lui-même (v. 7), s'est présentée à lui toute belle, avec des vêtements brodés d'or et des vêtements multicolores, plus tôt. (v.12) il est exposé que la beauté de la Vierge enchante le Roi, son Père, ce qui nous montre que la beauté et le luxe de ses vêtements représentent les différentes couleurs de ses diverses vertus et la valeur précieuse, comme de l'or, de toutes ses qualités, dont il s'est paré tout au long de sa croissance[10].
« Reine du ciel » ((la)Regina Caeli) est l'un des nombreux titres de« reine » de Marie, mère de Jésus. Le titre dérive en partie de l'ancien enseignement catholique selon lequel Marie, à la fin de sa vie terrestre, a été physiquement et spirituellementélevée au ciel et qu'elle y est honorée en tant que reine[11],[12].
Dans un message radio adressé àFátima le[13], le papePie XII expliqua les raisonsthéologiques de son titre de reine :
« Lui, le Fils de Dieu, reflète sur sa Mère céleste la gloire, la majesté et la domination de sa royauté, car, ayant été associée au Roi des martyrs dans le travail de rédemption humaine en tant que mère et coopératrice, elle Lui reste associée à jamais, avec un pouvoir pratiquement illimité, dans la distribution des grâces qui découlent de la Rédemption. Jésus est Roi de toute éternité, par nature et pardroit de conquête : par lui, avec lui et subordonnée à lui, Marie est reine par grâce, par relation divine, par droit de conquête et par une élection singulière [du Père][N 2] »
Dans sonencycliqueAd caeli Reginam (À la reine du ciel) du[14],Pie XII affirme que Marie mérite le titre de Reine du ciel, car elle estMère de Dieu, que son filsJésus-Christ, est« le roi d'Israël et le roi céleste de l'univers »[15]. De plus, elle est étroitement associée en tant que nouvelleÈve au travailrédempteur de Jésus, à cause de sa perfection prééminente et à cause de son pouvoir d'intercession[3].Ad caeli Reginam affirme que le principe fondamental sur lequel repose la dignité royale de Marie est sa maternité divine. C'est pour cela qu'auVIIIe siècle saintJean Damascène écrivait :« Quand elle est devenue mère du Créateur, elle est vraiment devenue reine de toutes les créatures »[16].
En 1964, leconcile Vatican II déclare Marie« Reine de l'univers » dans l'encycliqueLumen gentium[17].
LesLitanies de Lorette invoquent Marie sous différents titres de Reine :
Les quatre antiquesantiennes mariales de laliturgie des Heures expriment la royauté de Marie: leSalve Regina, l′Ave Regina, l′Alma Redemptoris Mater et leRegina cæli. Ceux-ci sont priés à différents moments de l'année, à la fin du jour, lors descomplies.
Marie en tant que "Reine du ciel" est louée dans leSalve Regina (Salut Sainte Reine), chanté de lafête de la Sainte-Trinité au samedi précédent l'Avent. Cette prière apparut pour la première fois enlatin aurait été composée par un moinebénédictin allemand,Hermann Contract (1013-1054). Enlangue vernaculaire, cette prière à la Vierge Marie est récitée à la fin duRosaire. Traditionnellement, l'hymne est chanté en latin, même s'il existe de nombreuses traductions. AuMoyen Âge, l'office duSalve Regina avait lieu tous les samedis[19]. AuXIIIe siècle, la coutume s'est développée de célébrer la Reine des cieux avec leSalve Regina, considéré comme la plus ancienne des quatre antiennes mariales. Dans le cadre de laContre-Réforme catholique, leSalve Regina a été prié tous les samedis par des membres descongrégations mariales.
L′Ave Regina (Salut, Reine des cieux) est unantienne mariale louant Marie, la Reine des cieux. Il est traditionnellement dit ou chanté après chacune des heures canoniques de laliturgie des Heures. La prière est utilisée surtout après lescomplies, la dernière heure canonique de prière avant de s'endormir. Il est prié de lafête de la Présentation de Jésus au Temple (2 février) au mercredi de laSemaine sainte. Il était chanté lors de la fête de l'Assomption de Marie. La version aujourd'hui de l'Ave Regina est légèrement différente (d'une intonation) de celle en usage auXIIe siècle[20]. L'Ave Regina comprend quatre parties :Ave,Salve,Gaude etVale (en français : Je vous salue, salut, joie et au revoir). Il était utilisé pour les processions en l'honneur de la Reine des cieux. L'Ave Regina a reçu de nombreuses versions musicales, dont une célèbre a été composée en 1773 parJoseph Haydn[21]
L′Alma Redemptoris Mater (Mère aimante de notre Sauveur) est récité dans l'Église catholique àcomplies seulement du premier dimanche de l'Avent jusqu'à la fête de laPurification de la Vierge Marie (2 février). Des discussions théologiques se poursuivent sur l'origine et le date d'apparition de cette antienne mariale. L'hymne comporte deux parties égales : la Vierge Marie est la Mère aimante du Sauveur, et la Vierge toujours très haut placée dans les cieux. Puisse-t-elle écouter son peuple avec miséricorde, dans la misère qui est la sienne[22].
LeRegina cæli (Reine du ciel) est un hymne de l'Église catholique qui remplace l'Angélus àPâques, et durant les cinquante jours suivant jusqu'au dimanche de laPentecôte[23]. Son titre correspond à premiers mots (en latin) de l'hymne. Différents arrangements musicaux du texte ont été composés au cours des siècles par des compositeurs connus et inconnus. Toutes les attributions ne sont pas correctes, unRegina Caeli souvent attribué àJoseph Haydn n'est pas de lui[21]. L'hymne est d'origine inconnue et était utilisé dans l'ordre franciscain au cours de la première moitié duXIIIe siècle. Avec trois autres hymnes mariaux, il fut incorporé à l'office de laCurie romaine, que les franciscains popularisèrent rapidement et qui, sur l'ordre du papeNicolas III (1277-1280), remplaça tous les anciens bréviaires des églises deRome[24].
MarieReine du ciel est vénérée par leschrétiens, principalement de l'Église catholique, ainsi que l'Église orthodoxe, dans une certaine mesure, par l'anglicanisme[25],[26],[27], et enfin certainesÉglises évangéliques luthériennes telles que l'Église de Suède[28],[29].
L'Église catholique déclare, en tant quedogme, que Marie a été élevée au ciel et qu'elle demeure avec Jésus-Christ, son divin fils. Marie devrait être appelée reine, non seulement à cause de sa maternité divine de Jésus, mais aussi parce que Dieu l'a voulue pour jouer un rôle exceptionnel dans l'œuvre du salut éternel. Le catholicisme romain emploie l'expression latine liturgiqueOra Pro Nobis, ce qui signifie« prie pour nous » et n'enseigne pas aux adeptes d'adorer les saints, mais plutôt de demander (demander est une forme de prière) à ces saints de prier pour eux. L'encycliqueAd Caeli Reginam soutient que le Christ, en tant querédempteur, est Seigneur et Roi. La Sainte Vierge est reine à cause de la manière unique avec laquelle elle a contribué à notre rédemption, en se donnant elle-même, en l'offrant librement pour nous, par son désir et sa demande singulière et par son intérêt actif[30]. Marie a été choisie Mère du Christ pour pouvoir aider à réaliser le plan de Dieu dans la rédemption de l'humanité. SelonPie XII, l'Église catholique vénère depuis toujours Marie,Reine du ciel« dès les premiers âges de l'Église catholique, le peuple chrétien, soit en période de triomphe, soit plus particulièrement en période de crise, a adressé des prières de demandes et des hymnes de louange et de vénération à la reine du ciel et cet espoir qu'ils ont placé dans la Mère du Roi divin, Jésus-Christ, n'a jamais vacillé ; La foi qui nous enseigne que Marie, la Vierge Mère de Dieu, règne avec la sollicitude d'une mère sur le monde entier, tout comme elle est couronnée dans la bénédiction céleste de la gloire d'une reine »[31].
La royauté de Marie est commémorée dans le dernier desmystères glorieux duRosaire:« le couronnement de la Vierge en tant que reine du ciel et de la terre »[32].
Les paroisses et les groupes de fidèles tressent souvent une couronne avec des fleurs pour mettre sur une image de Marie. Ceci est souvent appelé« un couronnement ». Ce rite peut être célébré lors dessolennités et desfêtes de la Bienheureuse Vierge Marie, ou d'autres jours de fête, et offre à l'Église une occasion de réfléchir au rôle de Marie dans l'histoire du salut[33].
« Marie Reine » est une fête mariale de l'Église catholique, créée par le papePie XII. Le, le pontife, dans son encycliqueAd caeli reginam institue une nouvelle fête dans le calendrier liturgique, le31 mai (dernier jour du mois marial). La cérémonie initiale de cette fête impliquaitle couronnement de l'icône de Marie deSalus populi romani àRome parPie XII dans le cadre d'une procession[34].
En 1969, le papePaul VI reporta la fête au22 août[35], soit huit jours[N 3] après l'Assomption[3] afin de souligner le lien étroit qui unissait la royauté de Marie à sa glorification corporelle et spirituelle aux côtés de son Fils. La ConstitutionLumen gentium duconcile Vatican II stipule que« [Marie] fut élevée corps et âme à la gloire du ciel, et exaltée par le Seigneur comme la Reine de l'univers, pour être ainsi plus entièrement conforme à son Fils, Seigneur des seigneurs »[36],[4].
Le mouvement de reconnaissance officielle de la royauté de Marie a été initialement promu par plusieurs congrès mariologiques catholiques àLyon (France),Fribourg (Allemagne) etEinsiedeln (Suisse).Gabriel Roschini a fondé àRome (Italie), une société internationale chargée de promouvoir le règne de Marie,Pro Regalitate Mariae[37]. Plusieurspapes ont décrit Marie comme« reine » et« reine du ciel », ce qui a été documenté parGabriel Roschini. Le papePie XII a répété ce titre dans de nombreusesencycliques etlettres apostoliques, en particulier pendant laSeconde Guerre mondiale[38],[39],[40],[41].
ÀLos Angeles (Californie), une procession mariale a eu lieu chaque année environ pendant les cent premières années qui ont suivi la fondation de la ville (en 1781). Afin de faire revivre la coutume des processions religieuses, lafondation Reine des Anges (en), fondée parMark Anchor Albert (es), a inauguré en septembre 2011 une« Grande procession mariale » au cœur du centre historique deLos Angeles[42],[43]. Cette procession annuelle, qui devait coïncider avec l'anniversaire de la fondation de la ville de Los Angeles, commence à l'extérieur de la paroisse de l'église de nuestra señora reina de los Angeles, qui fait partie ducentre historique de Los Angeles Plaza (en), mieux connu sous le nom de« La Placita ». En passant par les rues de la ville, la procession se termine finalement à lacathédrale Notre-Dame des Anges où lechapelet et une messe publics sont célébrés en l'honneur de laBienheureuse Vierge Marie[44]. Les années suivantes ont vu la participation et la participation de nombreuxordres etcongrégations religieuses, d'ordres équestres, deparoisses, de groupes laïcs, de personnalités politiques ainsi que d'autres organisations religieuses et civiles[45].
EnCorse, une procession a lieu tous les ans le15 août pour célébrer« Marie Reine de la Corse »[46],[47].
EnFrance, plusieurs processions ont lieu pour le15 août pour célébrer« Marie Reine » comme àLyon[48].
La Vierge est appelée« reine deFrance » depuis 1638, époque à laquelleLouis XIII lui attribua officiellement ce titre, en partie en remerciement pour sa victoire surles Huguenots et dans l'espoir de la naissance d'un héritier après des années de mariage sans enfant[49].
EnItalie, la ville deSienne (Toscane) salue la Vierge en tant que« reine de Sienne » et observe chaque année la course et le spectacle appelé« palio » en son honneur[49].
En 1735, l'assemblée deCorse (la consulta), composée des représentants des diverses couches de la société, choisit Marie sous le vocable de l'Immaculée Conception, comme« Reine du pays »,« Marie Reine de la Corse ». Depuis cette date, des processions ont lieu chaque année pour rappeler cet événement, et le statut de« Marie reine de la Corse »[46],[47].
Marie fut déclarée« reine dePologne » par le roiJean II Casimir Vasa lors duserment de Lwów (en) auXVIIe siècle. Depuis cette date, le peuple polonais estime que la Vierge aurait sauvé le pays miraculeusement durant« le déluge », lespartages de la Pologne, laguerre soviéto-polonaise, laSeconde Guerre mondiale et laRépublique populaire de Pologne. Lasolennité deNotre-Dame Reine de Pologne est célébrée le3 mai[50],[51].
AuPortugal le roiJean IV du Portugal fait proclamer, en 1646, laVierge Marie« reine et patronne du Portugal ». Aujourd'hui encore, le8 décembre est férié au Portugal, et lescatholiques portugais fêtent« celle qui est reine, patronne et protectrice de leur pays »[52],[53].
La plus ancienne représentation connue de la Vierge Marie la décrivant comme reine date duVIe siècle et se trouve dans la modeste église deSanta Maria Antiqua construite auVe siècle dans leForum Romain. Marie y est représentée, sans équivoque, comme uneimpératrice[54],[55],[56]. En tant que l'une des premièreséglises mariales catholiques romaines, cette église a été utilisée par le papeJean VII au début duVIIIe siècle comme siège de l'évêque deRome. Toujours auVIIIe siècle, ledeuxième concile de Nicée décréta que de telles images de Marie devaient être vénérées[1].
Au début duXVIe siècle, lesréformateurs protestants ont commencé à décourager l'art marial et certains, commeJean Calvin ouUlrich Zwingli, ont même encouragé leur destruction. Mais après que leconcile de Trente, au milieu duXVIe siècle, ait confirmé la vénération des peintures mariales (pour les catholiques), Marie a souvent été peinte comme une Vierge à la couronne, entourée d'étoiles, se tenant au sommet du monde ou sur unelune partiellement visible. Après la victoire contre lesTurcs àLépante, Marie est décrite comme la« reine de la victoire », portant parfois la couronne de l'empire des Habsbourg[57]. Des interprétations nationales existaient également en France, oùJean Fouquet a peint la reine du ciel en 1450 avec le visage de lamaîtresse du roiCharles VII[58]. Des statues et des images de Marie ont étécouronnées par les rois dePologne, deFrance, deBavière, deHongrie et d'Autriche[58], utilisant parfois apparemment des couronnes précédemment portées par des monarques du pays. Uncouronnement récent fut celui du portrait duSalus populi romani en 1954 par le papePie XII. La vénération de Marie en tant que reine se poursuit auXXIe siècle, bien que les expressions artistiques ne jouent plus le rôle principal, comme ce fut le cas par le passé[58].
Les œuvres d'art, notamment les peintures, lesmosaïques et les sculptures représentant lecouronnement de Marie en tant que reine du ciel, sont devenues de plus en plus populaires à partir duXIIIe siècle. Les œuvres suivent un schéma bien défini, montrant Marie agenouillée dans la cour céleste et couronnée soit parJésus seul, soit par Jésus etDieu le Père ensemble, avec leSaint-Esprit, généralement sous la forme d'une colombe complétant laTrinité. Le couronnement de Marie est presque entièrement un thème de l'art occidental. Dans l'Église orthodoxe orientale, bien que Marie soit souvent représentée avec une couronne, le couronnement lui-même n'est jamais devenu un sujet artistique accepté[11],[24].