Unregistre paroissial, aussi appeléregistre de catholicité ouregistre BMS, est un livre dans lequel sont enregistrés les actes desbaptêmes,mariages etsépultures effectués dans uneparoisse.
Le desservant d'une paroisse inscrit dans ce registre les actes nominatifs et datés qui témoignent qu'un sacrement chrétien de baptême ou de mariage a été conféré à un ou plusieurs membres de sa communauté. Ces registres ont d'abord existé dans l'Église catholique, mais se trouvent aussi aujourd'hui dans les autres confessions chrétiennes. Par extension, on enregistre les actes qui témoignent d'une sépulture chrétienne faite par unprêtre, undiacre ou un ministre du culte, à un défunt de la paroisse.
Ce type de document est classiquement utilisé engénéalogie pour rechercher des individus et reconstituer les liens familiaux.
Les registres paroissiaux contiennent trois types d'actes: baptême, mariage, sépulture. Ils sont dénommés registres B.M.S. par lesarchivistes et sont très prisés par lesgénéalogistes.
Leconcile de Trente définit septsacrements : lebaptême, laconfirmation, l'eucharistie, la pénitence, l'extrême-onction, l’ordre et lemariage. Et il impose à partir du 11 novembre 1563 que soient tenus par le curé des registres indiquant :
Les sacrements et rites qui y sont inscrits permettent à la communauté paroissiale d'attester de la qualité de chrétien et de son état de célibataire ou de personne mariée. En effet, la mention d'un mariage chrétien est aujourd'hui ajouté en marge des actes de baptême, comme c'est depuis longtemps le cas des actes d'état civil.
Les registres mentionnent aussi d'autres sacrements comme l'eucharistie ou la confirmation.
En France, les registres paroissiaux existent depuis la fin du Moyen Âge[4]. Le plus ancien registre paroissial encore existant est celui deGivry (Saône-et-Loire), couvrant une période allant de 1334 à 1357[5].
Les archives départementales d'Ille-et-Vilaine conservent également quelques-uns des plus anciens registres conservés : celui de la commune deRoz-Landrieux datant de 1451, celui de la commune deParamé (absorbée par la commune deSaint-Malo en 1966) datant de 1454 ou celui de la commune deTrans-la-Forêt datant de 1479[6]. Les archives desCôtes-d'Armor conservent le registre de baptême de la commune deLanloup qui date de 1467[7], pour l'Auvergne celui deMontarcher qui commence en 1469 et comprend des baptêmes, mariages et sépultures. Les archives duVar conserve le registre de baptêmes et sépultures de la commune deSignes datant de 1500. EnMaine-et-Loire, le registre de baptême duLouroux-Béconnais débute également en 1500[8].
Dès la fin duMoyen Âge, la tenue d'un registre fait l'objet demandements épiscopaux[9]. L'ordonnance de Villers-Cotterêts de 1539 rend obligatoire la tenue de registres des baptêmes, en français, par les curés des paroisses, registres qui doivent être déposés, chaque année, au greffe dubailliage ou de lasénéchaussée[10]. L'ordonnance de Blois de 1579 leur impose l'enregistrement des mariages et décès[11]. C'est en, dans l'« ordonnance touchant réformation de la justice » (aussi dite « ordonnance de Saint-Germain-en-Laye » ou « Code Louis ») que la tenue des registres en double exemplaire est rendue obligatoire parLouis XIV[12]. Cela permet de constituer des séries moins lacunaires depuis le milieu duXVIIe siècle.
Par le décret de l'Assemblée nationale législative du, la tenue officielle des registres est retirée aux curés et autres ministres du culte et remise aux maires dans le cadre de l'état civil[13]. Les registres paroissiaux antérieurs à 1793 deviennent alors la propriété desarchives communales, et l'ancienne série du greffe dubailliage celle desdépartements. Pour les petites communes, ces registres anciens sont parfois déposés auxarchives départementales, dans la série E-dépôt.
Depuis cette date, les registres paroissiaux sont considérés comme des archives privées de l'Église catholique. Ils sont parfois nommés registres de catholicité. Dans lesdiocèses, les séries actuelles de registres paroissiaux remontent parfois à 1795 pour les plus anciens. Généralement, les séries sont suivies depuis 1802-1803, époque du retour duculte concordataire. Les curés doivent toujours les établir en double exemplaire, l'un pour la paroisse, l'autre pour lachancellerie épiscopale. Dans certains cas, ils ont pu servir pour rétablir des actes officiels d'état civil, comme lors de la reconstitution desregistres paroissiaux et d'état civil à Paris après l'incendie de 1871[14]. Les registres de catholicité sont conservés selon les cas aux archives diocésaines ou aux archives départementales.
Après larupture avec la papauté en 1534, les registres paroissiaux sont institués parThomas Cromwell, principal ministre d'Henri VIII, en date du. L'injonction de tenir les registres de baptêmes, mariages et sépultures est adressée à chaque recteur ou vicaire de toutes les paroisses d'Angleterre[15].
En Belgique, les registres paroissiaux ainsi que les registres de l'état civil sont tenus par lesArchives de l’État, qui se chargent de les mettre à disposition du public en vue de leur consultation[16].
Après la fondation de l'Acadie et de laNouvelle-France au début duXVIIe siècle, des registres paroissiaux sont tenus comme en France et suivant les mêmes lois. Le plus ancien registre paroissial de la Nouvelle-France remonte à1621 pour labasilique-cathédrale Notre-Dame de Québec[17]. Ce n'est qu'avec la réforme ducode civil du Québec en 1994 que les registres sont la responsabilité du gouvernement. Les registres paroissiaux pour l'Acadie ont en grande partie disparu, notamment pendant la déportation des Acadiens par les Anglais en1755, événement appelé leGrand Dérangement.
Les registres paroissiaux sont tenus enItalie depuis leconcile de Trente en1545[18]. Ils sont conservés dans les différentes paroisses du pays. Ils indiquent les baptêmes, les mariages et les sépultures, mais également « l’état des âmes » (stato delle anime) qui est un recensement des paroissiens avec des renseignements complémentaires. Un double des registres paroissiaux est créé à partir de 1820 et est conservé aux archives des différents diocèses italiens.
Un premier état civil laïc est créé enItalie du Nord pendant la période française et porte le nom d’état civil napoléonien (stato civile napoleonico). Cet état civil est généralement tenu en français. Les registres napoléoniens sont conservés aux archives d’État (archivi di stato), équivalent desarchives départementales françaises. L’état civil non confessionnel existe définitivement en Italie depuis 1866, quelques années après la création du royaume d’Italie, et il faut parfois attendre 1872 pour certaines villes. EnVénétie ils seront tenus à partir de.
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