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En pratique :Quelles sources sont attendues ?Comment ajouter mes sources ?Lerefoulement (traduit de l'allemand :die Verdrängung) est enpsychanalyse unmécanisme de défense qui consiste pour un individu à repousser dans l'inconscient lesreprésentations liées à sespulsions.
Le refoulement est« un processus supposé par moi et je l'ai considéré prouvé par l'existence indéniable de larésistance » écrivaitFreud dans son livreCinq leçons sur la psychanalyse. Pour la psychanalyse, le refoulement est vu comme un mode de défense privilégié contre lespulsions. Le refoulement est l'opération par laquelle le sujet repousse et maintient à distance duconscient des représentations considérées comme désagréables, car inconciliables avec leMoi. Il ne faut pas confondre :
La pulsion est un concept limite entre le psychique et le somatique ; elle prend pied dans le corporel mais se lie à des représentations. La pulsion ne saurait être refoulée, au sens où le désir demeure quoi que le sujet pense de son désir. Le refoulement est un mécanisme de défense, mais il n'annihile pas la pulsion — le sujet ne fait que s'en défendre et refuser de se la représenter. L'affect ne saurait, lui non plus, se voir refoulé. Il est expression qualitative d'une énergie, donc la transformation d'une somme (l'énergie pulsionnelle) en qualité — ce pour quoi l'affect se comprend comme plus large que le concept d'émotion. Le refoulement touche donc la représentation : impressions, souvenirs, concepts. En particulier, lasexualité infantile est refoulée, tant les désirs« pervers » que les souvenirs liés à cette sexualité infantile. Ces représentations n'évolueront pas avec le reste de la personnalité, mais demeureront telles quelles.
Lapremière topique opère la distinction entreconscient,préconscient etinconscient. Ces troissystèmes présentent des fonctionnements différents :
Le refoulement désigne le passage du système préconscient/conscient au systèmeinconscient. Unereprésentation qui était accessible ne le sera plus, elle sera oubliée, mais déterminera toujours lapensée, lelangage, le comportement dusujet. Le refoulement est ralliement d'une représentation au systèmeinconscient : la représentation refoulée rejoint le système inconscient. Cette opération implique un déplaisir, que la représentation entraîne, mais aussi sur une attraction : le refoulement repose sur l'inconscient, qui appelle la représentation à être refoulée, qui attire à lui d'autres représentations. Une fois la représentation refoulée, elle n'évolue plus, et suit les lois qui gouvernent le système inconscient.
Le refoulement peut caractériser les rapports qu'entretiennent les instances de l'appareil psychique. Ces instances, lieux métaphoriques, désignent des pôles de la personne psychique. Lemoi entraîne le refoulement, il dirige les mécanismes de défense. Le refoulement est opération défensive du moi. Pour autant, cette opération n'est pas consciente, et les mécanismes de défense eux-mêmes sont inconscients. De ce point de vue, topique, le refoulement touche des représentations inconciliables avec le moi. Le moi a pour fonction de maintenir une unité de la personne, de construire un bloc cohérent, et ce qui ne lui convient pas est refoulé. Leça est entièrement inconscient. D'un point de vue économique, le refoulement entraîne des mécanismes complexes de désinvestissement et de contre-investissements.
Le refoulement décrit jusqu'ici se précise comme refoulement secondaire : on a vu que le refoulement était le fait qu'une représentation rejoigne l'inconscient. Néanmoins, l'inconscient a son histoire, il provient d'un acte psychique qui inaugura lanévrose. La formation de l'inconscient remonte au refoulement originel (ourefoulement originaire).
Ce terme de refoulement a été utilisé pour expliquer un fait constaté : la résistance. S'il y a le phénomène visible de la résistance c'est parce que le résistant ne veut pas voir ce qu'il se cache. Il préfère donc la dissimulation ou le déni, signe qu'il y contribue. Il y a une force d'oubli : le refoulement. Le terme« refoulement » n’est donc pas le nom d’un fait constaté mais celui d’un principe causal hypothétique expliquant un phénomène constaté (la résistance). Se pose alors la question de la nature de ce principe causal. Selon les positions épistémologiques, certains y verront une réalité alors que d'autres y verront une fiction imaginaire (une fiction sensée tant qu'elle permet de fonder une théorie explicative, un principe heuristique, cohérent et en phase avec l'observation).
Jusqu’à présent lapsychanalyse discerne dans ces formations inconscientes un savoir énigmatique, constitué par un matériel littéral, en lui-même dépourvu de signification, savoir qui ne se livre pas facilement, et qui reste donc à décrypter par le travail de libre association de l’analyse. Lors du retour du refoulé, l’inconscient s’extériorise comme une saillie incongrue dans le discours conscient. Il fait effraction dans notre parole ou notre comportement sur le mode de l’énigme, il se répète contre notre volonté, nous intrigue et nous questionne. Ce savoir obscur qui surgit dans les« formations » de l’inconscient, véritables créations de nature langagière, est un savoir« véhiculé non pas tant par des mots que par ce que j’appelle dessignifiants » selonLacan.
« L’inconscient est structuré comme un langage » selon Lacan, et obéit à ce queFreud nomme le processus primaire de pensée — les mécanismes en œuvre ici étant la condensation et le déplacement — renvoyant à lamétaphore et à lamétonymie. Le langage de l’inconscient s’écrit donc dans la parole ou le comportement sous la forme d’une écriture codée à déchiffrer, à dénouer (selon l'étymologie du mot analyse) comme des« hiéroglyphes ». Avec le concept designifiant, Lacan fait apparaître que l’inconscient est de l’ordre du langage et que son déploiement est de l’ordre du jeu de lettres : l’inconscient sait introduire une lettre supplémentaire ou la retirer ; il sait organiser des déplacements de césure et faire ainsi émerger une signification différente ; il sait jouer sur l’homophonie, sur l’orthographe différente de mots ou de séquences qui ont le mêmeson et qui se prêtent à la dislocation selon le jeu de « lalangue » (nom donné parLacan au langage de l’inconscient), où l’inconscient du sujet cherche à se faire entendre par« des mots, traités telles des choses, qui valent par leur tissage et leurs connexions littérales comme dans la Poésie. »
« La parole est un don du langage, et le langage n’est pas immatériel. Il est corps subtil, mais il est corps » précise encore Lacan.« L’hystérie se déchiffre comme deshiéroglyphes, lesrêves aussi, et tout ce qui paraît hermétique peut être éclairé par celui qui sait écouter, interrompre, ponctuer, répondre, lire. Ce qui est enchevêtré, criant ou obscur, l’exégèse le résout. » Il s’agit de comprendre le jeu de fragments designifiants à lalettre près. Les équivoques peuvent alors être dissoutes, les artifices absous par la « délivrance du sens emprisonné ». Le vœu dupsychanalyste est « délivrez moi du sens » grâce à l’association libre de mots d’où émergent des liens subtils entre leurs signifiants littéraux. « Résoudre, dissoudre, absoudre » : il s’agit donc, dans la cure psychanalytique, d’une libération du sujet par un autre sujet déjà libéré, le psychanalyste.« Évidemment, si je n’aime pas ma propre liberté, je n’aimerai pas non plus celle de l’autre. Il le sentira, m’en voudra, me trompera, feindra, s’éternisera, sans prendre la porte de son destin qui lui est pourtant largement ouverte. » La cure psychanalytique libère d'un savoir traumatisant, qui a été refoulé dans l’inconscient.
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