Placé sous l'autorité directe dudirecteur général de la Police nationale, le RAID intervient à l'occasion d'événements graves, nécessitant l’utilisation de techniques et de moyens spécifiques pour neutraliser les individus dangereux, soit par la négociation soit par l’intervention.
Son rôle est notamment d'agir dans les situations de crise, du typeprise d'otages, retranchement de forcenés ou arrestation de malfaiteurs à haut risque, ainsi que de contribuer à la lutte antiterroriste en apportant son concours aux services spécialisés, dans le cadre d'arrestations d'individus ou de groupes susceptibles de se livrer à des actions terroristes dans le territoire français.
L'effectif, initialement de80 personnes, passe à une centaine en 1993, environ 130 au début des années 2000 pour atteindre 180 en 2015[7]. Les femmes sont admises dans certaines fonctions opérationnelles à partir de 2003[7].
À compter du 19 mars 2015, les septGIPN métropolitains, situés dans les villes deBordeaux,Lille,Lyon,Marseille,Nice,Rennes etStrasbourg, sont officiellement incorporés au sein du RAID et en deviennent ses antennes territoriales[8],[9],[10]. L'effectif total résultant dépasse la barre des 300.
Le 19 avril 2016, le ministre de l'IntérieurBernard Cazeneuve annonce la création de trois antennes territoriales supplémentaires àMontpellier,Nancy etToulouse[11]. Les deux unités de Montpellier et Toulouse ont été créées en 2016, celle de Nancy l'est en 2017.
Le 2 mai 2018, le Groupe d'intervention de la Police nationale (GIPN) de Nouméa (Nouvelle-Calédonie) devient une antenne du RAID[4],[12].
La transformation des deux derniers GIPN, les GIPN de Pointe-à-Pitre et de Saint-Denis de La Réunion, en antennes du RAID, intervient le 1er mars 2019[4].
Le, dans le reportage « Au cœur de Kabul », on voit une vingtaine de policiers du RAID s’occuper de la protection de David Martinon (ambassadeur de France enAfghanistan) ainsi que de l’ambassade de France àKaboul.
Le RAID contribue, sur l’ensemble du territoire de la République, à la lutte contre toutes les formes de criminalité. À ce titre, il prête assistance aux services de police et il est notamment chargé :
d’intervenir à l’occasion de troubles graves à l’ordre public nécessitant l’utilisation de techniques et de moyens spécifiques ;
d’apporter son concours opérationnel aux services chargés de la prévention et de la répression de la criminalité organisée et du terrorisme ;
de procéder, en collaboration avec la direction des ressources et des compétences de la police nationale et la direction centrale de la police judiciaire, à des études et des essais de techniques et de matériels d’intervention ainsi qu'à la formation de fonctionnaires de police ou de services dans le cadre de ses activités.
Le RAID assure également la protection approchée de certains ambassadeurs de France à l'étranger[28]. Cette mission est partagée avec le GIGN qui assure les mêmes missions dans d'autres pays[29].
Démonstration de protection d'une autorité en zone dangereuse
Placée sous l'autorité directe dudirecteur général de la police nationale, l'unité est dirigée par un fonctionnaire du corps de conception et de direction de la Police nationale[30].
Le RAID fait partie de laforce d'intervention de la police nationale (FIPN) qui comprend également laBrigade anticommando de la Préfecture de Police de Paris (c'est-à-dire la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la Préfecture de Police de Paris (PP), renforcée par d'autres unités de la PP). Lorsque la FIPN est activée, le chef du RAID en assure la coordination opérationnelle.
Le RAID ne peut être déplacé ou employé que sur ordre du directeur général de la Police nationale. Il n’intervient que sous le commandement de sa hiérarchie. Il n’a pas compétence pour la suite judiciaire des faits sur lesquels il est intervenu. Il peut être mis à la disposition despréfets et desprocureurs de la République qui en font la demande. Dans ce cas, l’autorité requérante définit la mission générale assignée à ce service. Le chef de l’unité chargé de l’exécution de la mission demeure seul responsable des conditions et des modalités techniques de son exécution. Les chefs des services territoriaux de police lui apportent leur concours[31]. Depuis 2020, dans les territoires concernés, comme la Nouvelle-Calédonie, l'unité du RAID est intégrée à ladirection territoriale de la Police nationale[32].
Au sein duMinistère de l’Intérieur, la coordination et l’interopérabilité entre le RAID et le GIGN sont assurées par l’Ucofi (Unité de coordination des forces d’intervention), créée en 2010[33]. La procédure d’urgence absolue (P.U.A.) instaurée en avril 2016 dans le cadre duSchéma national d'intervention des forces de sécurité par le Ministre de l'Intérieur en réponse auxattentats de 2015 autorise — en cas de crise majeure ou de crises multiples — l'intervention de toute unité en mesure de la faire en tout point du territoire (donc en s'affranchissant du critère de compétence géographique qui s'impose habituellement)[11].
Le RAID comptait au,168 fonctionnaires, dont trois membres du corps de conception et de direction (commissaires de police), 21 du corps de commandement, 119 du corps d'encadrement et d'application et25 personnels administratifs et techniques (dont un psychologue et six médecins).
Depuis le printemps 2015, le renforcement des effectifs, notamment par l'intégration des opérateurs desGIPN de métropole et d'outre-mer, a conduit l'unité à atteindre le seuil des400 personnes.
Les opérationnels sont organisés en groupes d'assaut, groupe de parachutistes, de plongeurs, de négociateurs, lepool GOST (Groupe opérationnel de soutien technique), pool Oméga (les snipers), pool effraction et pool cynophile[34].
L’admission dans l'unité obéit à des critères très stricts, notamment en ce qui concerne les tests d’aptitude physique, médicaux et psychotechniques. Certains postes opérationnels (négociation, tir de précision…) sont occupés par des personnels féminins[7].
Le profil des membres de l'unité a sensiblement évolué depuis sa création. Alors qu'à l'origine, il était principalement composé d'inspecteurs (maintenant appelés officiers), en 2016, le RAID emploie majoritairement des gradés et des gardiens[7].
Depuis la création du RAID, trois de ses policiers ont perdu la vie en opération : deux à Ris-Orangis en 1989 et un en Corse en 1996.
Le recrutement au sein du RAID se fait chaque année sur la base du volontariat. Le candidat doit compter au minimum trois ans d'ancienneté au sein de laPolice nationale et avoir moins de 40 ans pour les gardiens de la paix ou moins de 45 ans pour les officiers du corps de commandement[35],[36]. Après une première sélection sur dossier, des épreuves de sélection d'une durée d'une semaine ont lieu. Parmi ces épreuves figurent notamment des épreuves physiques, des épreuves psychologiques et psychotechniques et des épreuves sportives et techniques[35],[36]. Les candidats ayant réussi ces épreuves de sélection intègrent ensuite un cycle de formation initiale éliminatoire d'une durée de seize semaines durant lequel ils sont formés aux rudiments de la tactique et acquièrent les qualifications nécessaires à l’accomplissement de leur future mission d’opérateur du RAID. Les candidats ayant réussi les épreuves de la formation initiale sont ensuite affectés, selon les besoins du service, soit au sein de l’unité centrale soit au sein de l'une de ses antennes. À l'issue de cette affectation, les opérateurs sont encore soumis à une période probatoire de 6 mois avant que leur habilitation ne leur soit délivrée[35],[36].
Les policiers du RAID sont soumis à des tests tous les 3 ans pour vérifier qu'ils ont toujours le niveau requis[35],[36].
Le RAID disposait pour l'année 2012 d'un budget de fonctionnement et d'équipement de plus de 2 000 000euros ainsi que de deux enveloppes spécifiques complémentaires. La première, d'un montant de 85 000 euros, est destinée à l'acquisition de matériels soumis à autorisation. La seconde, d'un montant de 70 000 euros, permet au RAID de prendre en charge les dépenses de formation de ses personnels et des fonctionnaires nouvellement affectés au sein des groupes d'intervention de la Police nationale.
Son budget total est donc d'environ 2,17 millions d'euros[37] (hors frais de personnel).
En complément d'un parc de véhicules en dotation permanente comme lePanhard PVP, le RAID déploie régulièrement des véhicules blindés mis à sa disposition par des industriels dans le cadre de partenariats de longue durée.
Panhard PVP : véhicule blindé léger de couleur noire (métropole) et en camouflage centre-europe (Outremer)[40]. Équipe également les antennes RAID.
Nexter Titus: véhicule blindé 6x6 plus lourd, prêté au RAID par Nexter. Son gabarit est proche du blindé Griffon de l'Armée de terre.
Cambli Blackwolf: véhicule blindé léger en service depuis 2023[41].Assemblé au Canada. Son gabarit est proche de celui desARQUUS Sherpa Light du GIGN et de la BRI.
Renault Centurion
Véhicules blindés utilisés ou présentés par le RAID
PVP du RAID lors d'une présentation au salonEurosatory (2018).
Renault Centurion lors d'une démonstration - 2024
Cambli BlackWolf lors d'une démonstration - 2024
Véhicule blindéTitus utilisé par le RAID à l'occasion de laCOP 21 auBourget (2016).
L'imagerie du RAID est directement présentée dans le film humoristiqueRaid dingue (2016) deDany Boon.
Dans le filmMission impossible : Fallout (2018) deChristopher McQuarrie, le RAID est chargé de la protection du convoi carcéral transportant Solomon Lane, l'antagoniste principal du film, convoi qui sera attaqué par Ethan Hunt (Tom Cruise).
↑ab etcArrêté du 16 avril 2018 portant diverses dispositions relatives au recrutement, à la formation, aux missions et à l'organisation des services composant la force d'intervention de la police nationale en outre-mer portant sur la transformation du GIPN de Nouméa en antenne du RAID le en avril 2018 (effective le 2 mai) et annonçant la transformation des GIPN de Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) et de Saint-Denis (La Réunion) en antennes du RAID le[lire en ligne].
↑Quelques années plus tard, ministre de la Défense, il sera également décisionnaire dans la création du Commandement des opérations spéciales (COS).
↑Jean-Louis Courtois,Le Raid, l'unité d'élite de la police française, pp 21-26. Voir également : Robert Broussard,Mémoires du commissaire Broussard, pp 763-766.
↑abc etdJean-Marc Tanguy,Le Raid, 30 ans d'interventions.
↑À l'issue de cette réforme, seuls les trois GIPN ultra-marins conservent ainsi leur dénomination d’origine jusqu'en 2018 (Nouméa) et 2019 (Pointe-à-Pitre et Saint-Denis).
↑Élise Vincent et Jean-Baptiste Jacquin, « Prison de Condé-sur-Sarthe : le détenu qui a blessé deux surveillants maîtrisé par le RAID, sa femme tuée »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le)
↑« Attaques terroristes : Le patron du GIGN raconte ». Entretien du colonel Hubert Bonneau, commandant du GIGN. Propos recueillis par Pierre-Marie Giraud et Matthieu Guyot,L’Essor de la Gendarmerie nationaleno 478, février 2015 surhttp://www.lessor.org.