Placé sous l'autorité directe dudirecteur général de la Police nationale, le RAID intervient à l'occasion d'événements graves, nécessitant l'utilisation de techniques et de moyens spécifiques pour neutraliser les individus dangereux, soit par la négociation soit par l'intervention.
Son rôle est notamment d'agir dans les situations de crise, du type prise d'otages, retranchement de forcenés ou arrestation de malfaiteurs à haut risque, ainsi que de contribuer à la lutte antiterroriste en apportant son concours aux services spécialisés, dans le cadre d'arrestations d'individus ou de groupes susceptibles de se livrer à des actions terroristes dans le territoire français.
Le service est basé àBièvres, dans ledépartement de l'Essonne, avec laCRS 8 au Domaine de Bel-Air[3], siège de l'unité centrale, et dispose, en outre, de seize antennes, réparties :
L'effectif, initialement de80 personnes, passe à une centaine en, environ 130 au début des années pour atteindre 180 en[7]. Les femmes sont admises dans certaines fonctions opérationnelles à partir de[7].
À compter du, les septGIPN métropolitains, situés dans les villes deBordeaux,Lille,Lyon,Marseille,Nice,Rennes etStrasbourg, sont officiellement incorporés au sein du RAID et en deviennent ses antennes territoriales[a],[b],[8]. L'effectif total résultant dépasse la barre des 300.
Le, le ministre de l'IntérieurBernard Cazeneuve annonce la création de trois antennes territoriales supplémentaires àMontpellier,Toulouse etNancy[9]. Elles sont créées respectivement le, le et le[c].
Le, le Groupe d'intervention de la Police nationale (GIPN) deNouméa (Nouvelle-Calédonie) devient une antenne du RAID[d],[10].
L'emblème du RAID représente unepanthère noire, couleur de la tenue d'intervention des membres de l'unité[29]. Elle est au repos, une patte tombant de manière indolente[29]. Cet emblème est choisi en[29].
Le RAID contribue, sur l'ensemble du territoire de la République, à la lutte contre toutes les formes de criminalité. À ce titre, il prête assistance aux services de police et il est notamment chargé :
d'intervenir à l'occasion de troubles graves à l'ordre public nécessitant l'utilisation de techniques et de moyens spécifiques ;
d'apporter son concours opérationnel aux services chargés de la prévention et de la répression de la criminalité organisée et du terrorisme ;
de procéder, en collaboration avec la direction des ressources et des compétences de la police nationale et la direction centrale de la police judiciaire, à des études et des essais de techniques et de matériels d'intervention ainsi qu'à la formation de fonctionnaires de police ou de services dans le cadre de ses activités.
Le RAID assure également la protection approchée de certains ambassadeurs de France à l'étranger[30]. Cette mission est partagée avec le GIGN qui assure les mêmes missions dans d'autres pays[31].
Démonstration de protection d'une autorité en zone dangereuse
Placée sous l'autorité directe dudirecteur général de la Police nationale, l'unité est dirigée par un fonctionnaire du corps de conception et de direction de la Police nationale[f].
Le RAID fait partie de laforce d'intervention de la Police nationale (FIPN) qui comprend également laBrigade anticommando de lapréfecture de police de Paris (c'est-à-dire la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) de la Préfecture de Police de Paris (PP), renforcée par d'autres unités de la PP). Lorsque la FIPN est activée, le chef du RAID en assure la coordination opérationnelle.
Le RAID ne peut être déplacé ou employé que sur ordre du directeur général de la Police nationale. Il n'intervient que sous le commandement de sa hiérarchie. Il n'a pas compétence pour la suite judiciaire des faits sur lesquels il est intervenu. Il peut être mis à la disposition despréfets et desprocureurs de la République qui en font la demande. Dans ce cas, l'autorité requérante définit la mission générale assignée à ce service. Le chef de l'unité chargé de l'exécution de la mission demeure seul responsable des conditions et des modalités techniques de son exécution. Les chefs des services territoriaux de police lui apportent leur concours[g]. Depuis, dans les territoires concernés, comme la Nouvelle-Calédonie, l'unité du RAID est intégrée à ladirection territoriale de la Police nationale[32].
Au sein duministère de l'Intérieur, la coordination et l'interopérabilité entre le RAID et le GIGN sont assurées par l'Ucofi (Unité de coordination des forces d'intervention), créée en[33]. La procédure d'urgence absolue (PUA) instaurée en dans le cadre duSchéma national d'intervention des forces de sécurité par le ministre de l'Intérieur en réponse auxattentats de autorise — en cas de crise majeure ou de crises multiples — l'intervention de toute unité en mesure de la faire en tout point du territoire (donc en s'affranchissant du critère de compétence géographique qui s'impose habituellement)[9].
Le RAID comptait au,168 fonctionnaires, dont trois membres du corps de conception et de direction (commissaires de police), 21 du corps de commandement, 119 du corps d'encadrement et d'application et25 personnels administratifs et techniques (dont un psychologue et six médecins).
Depuis le printemps, le renforcement des effectifs, notamment par l'intégration des opérateurs desGIPN de métropole et d'outre-mer, a conduit l'unité à atteindre le seuil des400 personnes.
Les opérationnels sont organisés en groupes d'assaut, groupe de parachutistes, de plongeurs, de négociateurs, lepool GOST (Groupe opérationnel de soutien technique), pool Oméga (les snipers), pool effraction et poolcynophile[34].
L'admission dans l'unité obéit à des critères très stricts, notamment en ce qui concerne les tests d'aptitude physique, médicaux et psychotechniques. Certains postes opérationnels (négociation, tir de précision…) sont occupés par des personnels féminins[7].
Le profil des membres de l'unité a sensiblement évolué depuis sa création. Alors qu'à l'origine, il était principalement composé d'inspecteurs (maintenant appelés officiers), en, le RAID emploie majoritairement des gradés et des gardiens[7].
Depuis la création du RAID, trois de ses policiers ont perdu la vie en opération : deux àRis-Orangis en et un enCorse en.
Le recrutement au sein du RAID se fait chaque année sur la base du volontariat. Le candidat doit compter au minimum trois ans d'ancienneté au sein de laPolice nationale et avoir moins de40 ans pour les gardiens de la paix ou moins de45 ans pour les officiers du corps de commandement[35],[36]. Après une première sélection sur dossier, des épreuves de sélection d'une durée d'une semaine ont lieu. Parmi ces épreuves figurent notamment des épreuves physiques, des épreuves psychologiques et psychotechniques et des épreuves sportives et techniques[35],[36]. Les candidats ayant réussi ces épreuves de sélection intègrent ensuite un cycle de formation initiale éliminatoire d'une durée de seize semaines durant lequel ils sont formés aux rudiments de la tactique et acquièrent les qualifications nécessaires à l’accomplissement de leur future mission d’opérateur du RAID. Les candidats ayant réussi les épreuves de la formation initiale sont ensuite affectés, selon les besoins du service, soit au sein de l’unité centrale soit au sein de l'une de ses antennes. À l'issue de cette affectation, les opérateurs sont encore soumis à une période probatoire de6 mois avant que leur habilitation ne leur soit délivrée[35],[36].
Les policiers du RAID sont soumis à des tests tous les3 ans pour vérifier qu'ils ont toujours le niveau requis[35],[36].
En complément d'un parc de véhicules en dotation permanente comme lePanhard PVP, le RAID déploie régulièrement des véhicules blindés mis à sa disposition par des industriels dans le cadre de partenariats de longue durée.
Panhard PVP : véhicule blindé léger de couleur noire (métropole) et en camouflage centre-europe (Outremer)[40]. Équipe également les antennes RAID.
Nexter Titus : véhicule blindé 6x6 plus lourd, prêté au RAID par Nexter. Son gabarit est proche du blindé Griffon de l'Armée de terre.
Cambli Blackwolf : véhicule blindé léger en service depuis[41]. Assemblé au Canada. Son gabarit est proche de celui desARQUUS Sherpa Light du GIGN et de la BRI.
Renault Centurion ː véhicule blindé plus imposant que le PVP et le Blackwolf. Il est similaire par son aspect et son gabarit auxRG-12 etMaverick(en) sud-africains, en service depuis pour la protection desJeux olympiques de Paris.
Véhicules blindés utilisés ou présentés par le RAID
PVP du RAID lors d'une présentation au salonEurosatory ().
Renault Centurion lors d'une démonstration ().
Cambli BlackWolf lors d'une démonstration ().
Véhicule blindéTitus utilisé par le RAID à l'occasion de laCOP 21 auBourget ().
↑À l'issue de cette réforme, seuls les trois GIPN ultra-marins conservent ainsi leur dénomination d'origine jusqu'en (Nouméa) et (Pointe-à-Pitre et Saint-Denis).
↑Pierre-Marie Giraud et Matthieu Guyot, « Attaques terroristes : Le patron du GIGN raconte » (entretien avec le colonel Hubert Bonneau, commandant du GIGN),L'Essor de la Gendarmerie nationale,no 478,.
Service communication du ministère de l'Intérieur,Le RAID : unité d'élite de la police nationale, Chaumont, Crépin-Leblond,, 191 p.(ISBN2-7030-0264-5) (DVD inclus).