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Reboisement

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La plantation est un des moyens de restaurer un boisement après unecoupe rase. Ceci se fait au détriment souvent de larégénération naturelle et de ladiversité génétique des arbres (facteur réputé favorable à une meilleurerésilience écologique du boisement). Des plantations extensives, comme sur cette photo permettent l'expression de la biodiversité de la strate herbacée, dans un premier temps au moins.
En dépit des efforts massifs de reforestation (ici sur la Face-Est duMont Aigoual (Lozère, France, 2006), dans les zones climatiquement les plus exposées au froid et à la sécheresse, la forêt (anciennement hêtraie) peine à regagner son ancienne aire. Avant que le sol forestier ne se soit bien reconstitué par les plantations artificielles depins à crochet, ou sans aménagements visant à restaurer la capacité du milieu à retenir l'eau, la vulnérabilité du site aux incendies persistera.
Lasylviculture est parfois elle-même une source d'artificialisation des paysages (géométrisation des parcelles, alignements monospécifiques... comme ici auRoyaume-Uni (Carsphairn hills).

Lereboisement oureforestation, est une opération qui consiste à créer des zones boisées ou desforêts qui ont été supprimées parcoupe rase (ou« coupe à blanc ») ou détruites par différentes causes dans le passé (surexploitation,feu de forêt,surpâturage,guerre…). Parfois, il s'agit explicitement deforêts de protection. Le reboisement spontané désigne le stade terminal de lasuccession des différentes phases dereconquête forestière.

L'afforestation est le boisement sur des terres vierges d'arbres depuis longtemps.

Les boisements ou massifs forestiers ainsi (re)créés peuvent présenter divers bénéfices tant pour lesécosystèmes et en tant qu'aménité, que pour les ressourceséconomiques restaurées. Ce sont aussi potentiellement despuits de carbone (s'ils ne brûlent pas de manière répétée).

La notion de « reforestation » laisse supposer un objectif plus ambitieux du point de vue de la surface et de la qualité écologique ou paysagère que celle de reboisement. L'objectif étant alors généralement derestaurer un écosystème de type forestier, atteignant donc une superficie assez significative pour justifier le qualificatif deforêt.

Enjeux

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Ils sont multiples et concernent au premier chef la ressource en bois, mais aussi l'eau, le sol et la faune dépendant de la forêt.

Ainsi pour J. Perrève (ancienprocureur du roi et juge français) en 1845,

« Le rétablissement des massifs d'arbres dont les cimes et les pentes rapides étaient autrefois abritées mérite toute la sollicitude de l'administration : peu d'entreprises donneraient à la longue des résultats comparables. Uncapital immense se trouverait, avant un-demi siècle, ajouté aux ressources de l'état, à l'avoir des communes et des établissements publics. Les forêts du gouvernement rendent aujourd'hui trente-trois millions ; ce revenu serait doublé peut-être. Un demi-siècle, c'est bien long pour un individu; mais pour une nation, un demi-siècle est bientôt passé (...) Une bonne surveillance, la répression des abus du pacage, suffiraient souvent à produire la régénération spontanée des forêts. L'expérience en a été faite dans nos "régions méridionales, particulièrement dans les départements des Alpes. Ceux qui ont parcouru les Pyrénées dépouillées maintenant des bois séculaires qui en faisaient l'ornement et la richesse, ceux qui ont visité les Cévennes, où le roc est à nu là où la tradition rapporte que des arbres magnifiques s'élevaient jadis, ceux qui ont été témoins, dans les départements duVar, desBasses-Alpes etHautes-Alpes, des dévastations affreuses causées tous les ans par les torrents, depuis qu'on a ravi aux montagnes ces forêts tutélaires, dont la présence modérait la fonte des neiges et l'écoulement des eaux ; ceux qui s'effraient du changement funeste survenu dans le régime de nos rivières depuis 1789, tous ceux enfin qui souhaitent de voir commencer l'œuvre d'une réparation, considéreront le reboisement des forêts comme étant d'une véritable importance, car il est évident pour chacun que l'accroissement de la population et le défrichement des bois ont amené parallèlement la trop grande dépopulation des animaux non malfaisants qui constituaient une véritable ressource pour l'alimentation. »[1]

— J. Perrève

Dans le monde

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Pour l'ONU,

  • leProgramme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a lancé en novembre2006 avec la militante écologistekenyaneWangari Maathai (Prix Nobel de la paix en 2004) une campagne mondiale de reforestation « Plantons pour la planète : la campagne pour un milliard d’arbres», chaque planteur d'arbre pouvant enregistrer son acte via Internet[2]. En 2008, plus de 2 milliards d’arbres dans le monde avaient déjà été plantés. Fort de ce succès l'ONU a relevé son objectif en visant 7 milliards d’arbres plantés d’ici la fin de l’année 2009, ce qui peut sembler ambitieux même si cela ne correspond qu'à unarbre par habitant à échelle de la planète, et alors que dans le même temps, la FAO estime que 80 000 km2 de forêt sont détruits chaque année (l'équivalent en surface de l’Autriche). Au, 4 323 556 527 arbres étaientpromis, et 2 722 670 332 étaient déjà plantés. C'est aussi un moyen pour l'ONU de rappeler dans tous les pays combien le rôle des forêts est important en tant quepuits de carbone, ainsi que pour la restauration quantitative et qualitative desressources en eau et pour labiodiversité. En 2008, 700 millions d’arbres avaient déjà été plantés enÉthiopie et 250 millions auMexique. L'ONU rappelle qu'il faudrait en planter le double durant 10 années pour atteindre 130 millions d’hectares et parvenir à compenser la déforestation (en ce qui concerne la surface boisée, mais sans pour autant récupérer la biodiversité perdue). Un projet existe au Sénégal visant 5 millions d’arbres en quatre ans, de laCasamance aux marges dudésert du Sahara, pour restaurer unmicroclimat permettant l'évolution des sols et une vie plus intense.
  • LeDéfi de Bonn' est un effort mondial lancé par l'UICN et l'Allemagne, visant à restaurer en moins d'une décennie (2011 et 2020) 150 millions d'hectares de paysages forestiers sur des terres dégradées et déboisée. Puis la Déclaration de New York sur les forêts (lors du Sommet sur le climat de 2014) a ajouté à cet objectif 200 millions d’hectares supplémentaires à boiser avant 2030). Cette déclaration a par la suite été approuvée par plus de 100 gouvernements, organisations de la société civile et organisations autochtones et entreprises privées (UNASYLVA, 2014).

L'objectif est donc désormais de reboiser 350 millions d’hectares avant2030.

Ces opérations s'inscrivent dans l'effort mondial pour le climat, mais aussi dans d'autres objectifs desoutenabilité du développement, portés par l'ONU. Le reboisement est inscrit dans l'Objectif de développement durable n° 15 de l'ONU.

Reboisement naturel

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Article détaillé :régénération naturelle.

La reforestation par régénération naturelle peut survenir spontanément, sans l'homme, ou être initiée par ce dernier (régénération assistée). Elle se fait dans les deux cas par la dissémination desgraines et propagules ; par expression naturelle de labanque de graines du sol ou par apports via le vent, l'eau ou les animaux (oiseaux, sanglier, écureuil...) dans le cas de larégénération naturellestricto-sensu.

Le terme « reboisement » décrit plus souvent desplantations de main d'homme que la régénération naturelle.

Il faut également créer les conditions nécessaires à lagermination (humidité suffisante, levée de dormance de graines et le cas échéant restauration d'unstade pionnier, installation des conditions de restauration d'un sol et/ou d'une résilience écologique). Les pousses ou plants doivent parfois être protégés du bétail (notamment des chèvres en Afrique sub saharienne), de certains herbivores sauvages ou simplement d'une dynamique naturelle installée de végétation adventice qui favoriserait les herbacées ou certainsbuissons denses au détriment des arbres.

Reboisement naturel artificiel

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Des agents des Eaux et Forêts procédant à un reboisement en Côte d'Ivoire.

Le reboisement artificiel se fait désormais quasi totalement par plantation, très rarement par semis de graines, et consiste à mettre en place des plants de feuillus ou de résineux élevés en pépinière sur un terrain nu ou déjà boisé préparé à l'avance ; lorsqu'il ne concerne que des plants résineux on désigne cette opération par celle d'enrésinement.

De nombreux reboisements par plantations ont été effectués dans le monde :

Programmes et initiatives

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  • L'ONU a soutenu en 2006 un programme lancé parWangari Maathai visant à planter des arbres sur la planète, contre leschangements climatiques (« la déforestation est responsable de plus de 20 % du dioxyde de carbone produit par le genre humain»[5]), la pollution et la dégradation de l'environnement. En, plus de deux milliards d'arbres avaient été plantés par des ONG, collectivités et individus ; 700 millions d'arbres enÉthiopie, 400 millions enTurquie, 250 millions auMexique et 100 millions auKenya.
  • En 2008, lePNUE se fixe un objectif plus ambitieux : un arbre par habitant, soit sept milliards d'arbres à planter avant fin 2009 (date de laconférence de Copenhague sur le changement climatique)[6].
  • En, après le scandale dubois de rose[7], le gouvernement de Madagascar lance la journée nationale de reboisement dans le but de dynamiser le reboisement des forêts malgaches[8].
  • En 2017, le collectif de scientifiques « Trump Forest » appelle les citoyens agacés par la politiqueclimatosceptique deDonald Trump d'aider des organisations investies dans la reforestation ou à planter eux-mêmes des arbres afin de "compenser les 650 millions de tonnes deCO2 supplémentaires qui, selon une étude deNature, vont entrer dans l’atmosphère dans les huit prochaines années, avec la suppression duClean Power Plan". L'objectif est fixé à 10 milliards d'arbres[9].
  • En 2022, la plateformePlantons des arbres est un outil à destination des entreprises, collectivités, citoyens et porteurs de projets. C'est un nouvel outil incitatif à la contribution à la plantation et au renouvellement des arbres et des forêts françaises[10].
  • Lajeune pousseEcosia a développé un moteur de recherche qui utilise 80 % de ses revenus publicitaires pour des projets de reforestation aux quatre coins du monde[11].

Reforestation urbaine ou péri-urbaine

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De grandes agglomération ont conservé, renforcé ou reconstitué des« forêts urbaines » (la moitié environ de la surface de Bruxelles est constituée de laForêt de Soignes), parfois volontairement pour maîtriser la péri-urbanisation (avec l'exemple deBarcelone, qui a classé la forêt riveraine en zone naturelle protégée). La forêt est aussi considérée comme facteur de réduction de lapollution de l'air et d'amélioration des micro-climats (effet-tampon sur les chocs thermiques et hygrométriques). C'est aussi un milieu de haute valeur paysagère etaménitaire pour la population.

Quelques villes ont de véritables projets deforêt urbaine (commeNantes en France, qui prévoit l'aménagement de trois massifs dans son agglomération[12]). En matière de reforestation en milieu urbain ou péri-urbain, Lyon est aussi considérée comme une ville exemplaire, grâce au « Plan Nature », qui s'étend de 2021 à 2026 et qui bénéficie d'un budget inédit de 50 millions d'euros pour freiner la perte de biodiversité et modérer les impacts du changement climatique. La ville se renature à grande échelle, avec la végétalisation des rues, des écoles, des parcs et la création de nouveaux espaces verts[13]. Depuis 2021, plus de 180 000 arbres et arbustes ont été plantés, soit la moitié de l'objectif fixé à 300 000 d'ici à 2030[14].

La ville deZurich (Suisse) a conservé une forêt péri-urbaine, dont l'exploitation commerciale a progressivement cessé, mais qui pourrait éventuellement aussi servir de réserve de bois-énergie en cas de crise majeure.

Reboisement en Europe

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Afin d'illustrer le propos selon lequel« replanter des arbres à l’aveugle peut [...], de toute évidence, être la source de nouveaux problèmes », l'universitaire Benjamin Neimark évoque le remplacement en Europe deschênes natifs à larges feuilles par desconifères à croissance rapide, qui« a entraîné une augmentation de 10 % du couvert forestier sur le continent par rapport à l’ère pré-industrielle ». Il indique :« Ces nouveaux arbres absorbent toutefois nettement moins bien le carbone que les espèces originelles. En revanche, ils capturent plus efficacement la chaleur, intensifiant ainsi les effets duréchauffement climatique »[15] (lesconifères étant plus sombres, ils piègent davatange de chaleur que lesfeuillus clairs, ce qui augmente la température ; l'albédo élevé des couleurs claires réfléchit [renvoie] les rayonnements du soleil, tandis que l'albédo bas des couleurs sombres absorbe [garde] la chaleur des rayonnements du soleil).

Reboisement en France

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En février 2023, dans le cadre de la feuille de route écologique de la France, Emmanuel Macron promet de renouveler environ 10 % de la forêt française d'ici à dix ans pour faire face au réchauffement climatique. La capacité des forêts françaises à stocker le carbone « s'effondre », selon leHaut Conseil pour le climat : elle a baissé de 48 % entre 2010 et 2020, du fait de la baisse de la production biologique, d'un bond de la mortalité liée entre autres à des insectes ravageurs et de la hausse des prélèvements. Un groupe de travail doit rendre ses réflexions début mai[16].

Aides

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Lefonds forestier national a contribué à une forte extension de l'enrésinement en France et à l’extension despopulicultures. Puis d'autres fonds l'ont remplacé, qui ont récemment été complétés par leFonds stratégique de la forêt et du bois (FSFB) destiné entre autres à l'amélioration des peuplements[17], et en particulier à la transformation de certains peuplements forestiers « dégradés » par plantation. Le FSFB s'inscrit dans le cadre du volet agricole du « grand plan d’investissement » 2018-2022. Il veut contribuer à« améliorer la qualité et la résilience des peuplements sur les moyen et long termes, de favoriser le développement d’une ressource en bois qui soit en adéquation avec les besoins des industriels, d'inciter les propriétaires forestiers à entreprendre le renouvellement des peuplements de faible valeur économique et environnementale, de préparer les forêts aux conséquences du changement climatique et à des conditions sanitaires évolutives, de maximiser la séquestration de carbone par les arbres, au bénéfice de la filière forêt-bois dans son ensemble. S’inscrivant dans les principes de la gestion forestière durable, ces projets visent donc la double performance économique et environnementale »[18].

Le FSFB peut être une contrepartie du financement national dans le cadre des sous-mesures 8.5 et 8.6 des Programmes de Développement Rural (PDR 2014-2020) ou hors cadre PDR[18]. Les peuplements éligibles à l'aideDynamélio[19] ne le sont pas au FSFB. Si l'aide concerne un peuplement situé sur un territoire éligible auxappels à manifestation d'intérêt (AMI)Dynamic Bois[20], le projet doit répondre aux critères d'éligibilité des peuplements initiaux tels que mentionnés dans les instructions techniques spécifiques à ce dispositif et les notes de cadrages régionales ; elle devra être réorientée et instruite selon les procéduresDynamic Bois[18].

Crédits carbone et reboisement

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Dans le cadre desoutils de flexibilité et desmécanismes de mise en œuvre conjointe (MOC) duprotocole de Kyoto concernant les« projets domestiques » de boisement-reboisement (portés par unepersonne morale), depuis la fin 2012, en France[21], certains boisements ou reboisements volontaires peuvent bénéficier decrédits carbone correspondant auxunités de réduction d'émission (URE) assises sur lesunités d'absorption (UA) attribuées à la France sur la base dupuits de carbone forestier du pays.

Il existe des conditions : le terrain ne devait pas supporter de boisement avant le et de répondre à plusieurs de règles communes avant la délivrance des crédits carbone (dont démonstration d'additionnalité « où la prise en compte du rôle déclencheur du crédit carbone pour la mise en place du projet est à démontrer ». Le projet doit s'appuyer sur un scénario de référence, à partir duquel sont comptabilisées les absorptions éligibles à la délivrance de crédits carbone.

En France, 4 valeurs seuils minimales sont :

Calcul des absorptions deGES (dans ce cadre d'attribution d'unités de réduction des émissions). Il se fait selon la formule : N = 0,9 * 1/26 * n où[21] :

N = nombre d'unités de réduction d'émission susceptibles d'être délivrées à l'activité de projet ;
n = nombre de tonnes équivalent CO2 stockées par l'activité de projet au sens de l'article 3.3 du protocole de Kyoto, mise en œuvre par le demandeur (et respectant les conditions fixées par la méthode mentionnée au 3 de l'article 3 de l'arrêté).

Reboisement en Islande

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L'Islande est le pays le moins boisé d'Europe, une étude de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture en 2015 considérait que seul 0,5 % du territoire était boisé. Cette situation remonte à lacolonisation de l'Islande, auXIe siècle, qui s'est accompagnée d'une déforestation massive par lesVikings[22],[23]. Les programmes de reboisement remontent aux années 1950, mais la tendance s'est surtout accélérée à partir des années 1990. En plus dubouleau pubescent, la seule essence naturellement présente sur l'île, des pins et épicéas originaires d'Alaska sont plantés.

De 2015 à 2019, trois à quatre millions d'arbres ont ainsi été plantés, soit1 000 ha (10 km2). Le sol islandais étant très pauvre en azote, la pousse des arbres est dix fois plus lente que celle observée en Amazonie. Leréchauffement climatique, amenant des températures plus élevées, semble cependant favoriser leur croissance, et donc laséquestration du carbone.

Reboisement en Israël

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KKL, le Fonds national juif, célèbre le 30eanniversaire de l'indépendance de l'État d'Israël dans des endroits où les forêts sont à planter (1978)

Depuis sacréation en 1948, Israël mène d'importants projets de reboisement et de reforestation « pour faire fleurir le désert »[24] et assainir les zonesmarécageuses[25],[26]. À l'époque, les forêts couvraient 2 % du territoire israélien, soit 80 km2[24], et en 2013, elles atteignent environ 100 000 hectares[27], soit 8,5 % du territoire avec 240 millions d'arbres plantés ; cette politique écologique se déploie principalement par le truchement duFonds national juif (FNJ-KKL) qui avait commencé dans ce sens dès le tout début duXXe siècle, car à l'arrivée des pionnierssionistes (dès leXIXe siècle) puis des Britanniques enPalestine ottomane (1920), il est constaté qu'une grande partie des forêts avaient disparu[28],[29],[30].

LaBible hébraïque abonde de références aux forêts et aux arbres, et à la manière de les traiter et de jouir de leurs fruits.

« Dans le désert je ferai croître le cèdre, l’acacia, le myrte et l’olivier ; dans la campagne stérile je planterai, avec le cyprès, l’orme et le buis. » (Isaïe 41, 18-19)

La plantation d'arbres est une tradition juive également inscrite dans leTalmud qui rapporte par ailleurs qu’on plantait autrefois àJérusalem uncédratier à la naissance d’un garçon et uncyprès pour une fille dont le bois serait utilisé pour construire ledais nuptial[31],[32].David Ben Gourion, premierPremier ministre d’Israël, a déclaré en son temps : « Je ne sais pas s’il existe une entreprise plus fructueuse dont les résultats soient aussi utiles que la plantation d’arbres »[33]. De plus, durant lafête juive deTou Bichevat, le « Nouvel An des Arbres », enfants et adultes plantent chaque année des arbres dans tout le pays ; de leur côté, desJuifs laïcs en font une journée juive de l’écologie[34],[35],[36].

Colonel retraité et ingénieur technologique plantent des arbres avec de nouveaux immigrantsjuifs d'Éthiopie (2006)

Notamment dès 1951, le FNJ-KKL plante une forêt de 6 millions d'arbres commémorant les 6 millions de morts de laShoah, appelée laforêt des Martyrs[37],[38]. De nos jours, le taux deséquestration du carbone dans ces forêts sous climat aride est similaire à celui desforêts tempérées européennes[25].

Dans les années 1950 à 1960, près de la moitié de ces forêts sont constituées depins (de Jérusalem / d'Alep) et decyprès résineux ; dans les années 1970 et 1980, on y ajoute des espèces indigènes à feuilles larges tels que leschênes, lespistachiers et lescaroubiers. En 2024, KKL-JNF passe du reboisement de masse à unegestion durable et ciblée des sites forestiers[39].

Dans laforêt d'Eshtaol, le parc Rabin, une forêt du FNJ-KKL (2006)

L'État d'Israël et un seul autre pays au monde enregistrent une augmentation nette de leur reboisement dans les années 2000. Israël est d'ailleurs l’un des rares pays qui compte plus d’arbres au début du XXIe siècle qu’au début du XXe. Ce type de progrès pourrait être attribué aux pratiques sociales qu'Israël intègre à sa société, incitant notamment tout citoyen (outre lors de la fête deTou Bishvat) ouJuif de la diaspora à planter au moins un arbre en Israël[31].

Les efforts de reforestation d'Israël ont permis de restaurer la biodiversité locale, l'hydrologie, la production alimentaire et la sécurité écologique[31]. Grâce aux travaux d'étude sur la lutte contre ladésertification menés à l'université hébraïque de Jérusalem, le KKL-JNF a reçu de plusieurs distinctions de la part de laConvention des Nations unies et a obtenu le statut d'observateur officiel à laConférence des Parties de la convention[30].

Cependant, le succès du reboisement israélien est critiqué. Des observateurs dénoncent l'afforestation israélienne qui a souvent ciblé des ruines de villages et parcelles agricoles arabes abandonnés ou vidés de leur population lors de laNakba de 1948 pour y planter des arbres, et est accusée ainsi d'« invisibiliser » la mémoire desPalestiniens[40],[24]. En 2022 notamment, « le boisement a entraîné un conflit entre l’organisation (KKL) et les Arabesbédouins, qui y voient un plan de l’État visant à les expulser de leurs villages non reconnus »[39]. De plus, laSociété israélienne pour la protection de la nature (SPN) dénonce en 2019 la politique de reboisement systématique du KKL, qui contribue à détruire certainsécosystèmes naturels israéliens[27] ; depuis, le KKL revoit certains de ses choix decultivars[39].

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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Liens externes

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Références

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  1. J. Perrève (1845),Traité des délits et des peines de chasse dans les forêts de l'état, les propriétés de la liste civile, des communes, des établissements publics et des particuliers, chez P. A. Manceron, 1845 - 464 pages - 464 pages
  2. « Plantons pour la planète : la campagne pour un milliard d’arbres »
  3. T.D. Wassenaar, J.R. Henschel, M.M. Pfaffenthaler, E.N. Mutota, M.K. Seely, J. Pallett. (2012)Ensuring the future of the Namib's biodiversity: Ecological restoration as a key management response to a mining boom. Journal of Arid Environments Online publication date: 1-Jul-2012. Read More:http://www.esajournals.org/doi/abs/10.1890/07-1431.1
  4. « Biodiversité : donner un coup de pouce à la nature », surwww.irstea.fr,(consulté le)
  5. (communiqué du PNUE)
  6. communiqué AFP 13 mai 2008
  7. Jeannot Ramambazafy,Madagascar : les vrais dessous du trafic de bois de rose : noms, schémas, chiffres, tenants et aboutissants,Madagate, 18 juillet 2010
  8. Journée Nationale de Reboisement 2012,Site officiel d'Andry Rajoelina, 20 avril 2012
  9. AudeMassiot, « Une bêtise de Trump, un arbre planté »,Libération,‎(lire en ligne, consulté le).
  10. « Lancement du guichet unique « Plantons des arbres » : sensibilisation et mobilisation pour la plantation », surLe Bois International,
  11. Ecosia, une start-up qui lutte contre la déforestation
  12. Communiqué de Nantes Métropole sur la forêt urbaine (consulté le 13 octobre 2008)
  13. « 2020-2026 : un Plan Nature ambitieux », surwww.lyon.fr(consulté le)
  14. « Plus de 80 000 nouveaux arbres et arbustes plantés cet hiver », surwww.grandlyon.com,(consulté le)
  15. Benjamin Neimark, « Planter des arbres pour le climat ? Oui, mais pas n’importe comment », surReporterre.net,(consulté le).
  16. Climat : la France au défi de renouveler 10 % de ses forêts en dix ans,Les Échos, 23 février 2023.
  17. Ministère de l'Agriculture de l'Alimentation et de la Forêt, « Instruction technique relative au fonds stratégique de la forêt et du bois », (instruction DGPE/SDFCB/2015-1122 ; 15 p.), surinfo.agriculture.gouv.fr,(consulté le)
  18. ab etcMinistère de l'Agriculture et de l'Alimentation, « Aide financière à la transformation des peuplements forestiers (plantation) pour l'année 2019 », (Instruction technique DGPE/SDFCB/2019-348 ; 28 p.), surinfo.agriculture.gouv.fr,(consulté le)
  19. Dynamélio est le volet amélioration des peuplements forestiers de certains programmes d'aides financières.
  20. Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation, « Instruction technique relative à l'appel à manifestation d’intérêt DYNAMIC Bois », (Instruction technique DGPE/SDFCB/2019-556 ; dont liste des 43 projets sélectionnés ; 31 p.), surinfo.agriculture.gouv.fr,(consulté le)
  21. abcde etfhttp://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=2581C1938D6FCAC2EB858D4115F429DD.tpdjo10v_2?cidTexte=JORFTEXT000026864354&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id Arrêté interministériel du] (publié le) fixant les règles d'agrément des projets de reboisement volontaires permettant de bénéficier de crédits carbone dans le cadre du protocole de Kyoto.
    Voir aussi l'arrêté du 2 mars 2007 pris pour l'application des articles 3 à 5 du décret n 2006-622 du 29 mai 2006 et relatif à l'agrément des activités de projet relevant des articles 6 et 12 du protocole de Kyoto
  22. R.D. et Q.W., « L'Islande veut retrouver ses forêts détruites par les Vikings », surRTBF.be,(consulté le).
  23. AFP, « Climat : l'Islande reboise son territoire, des années après le ravage viking », surLe Point,(consulté le).
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