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Rayonnement ionisant

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En pratique :Quelles sources sont attendues ?Comment ajouter mes sources ?
Pouvoir de pénétration (exposition externe).
Lerayonnement alpha (constitué de noyaux d'hélium) estarrêté par une simple feuille depapier.
Lerayonnement bêta (constitué d'électrons ou depositons) est arrêté par une plaque d'aluminium.
Lerayonnement gamma, constitué dephotons très énergétiques, estatténué (et non arrêté) quand il pénètre de la matière dense, ce qui le rend particulièrement dangereux pour les organismes vivants.
Il existe d'autres types de rayonnements ionisants. Ces trois formes sont souvent associées à laradioactivité.
Nouveau pictogramme de risque contre les rayonnements ionisants, transféré le par l'AIEA àISO. Il doit remplacer le pictogramme jaune classique, uniquement « dans certaines circonstances, spécifiques et limitées ».

Unrayonnement ionisant est unrayonnementélectromagnétique oucorpusculaire capable de produire directement ou indirectement desions[1] lors de son passage à travers lamatière[2]. Ces rayonnements peuvent être produits par laradioactivité d'atomes tels que l'uranium, ou par des appareils électriques comme desscanners. Ils ont des applications notamment dans les domaines de ladéfense, de lasanté et de laproduction d'électricité.

Pour les organismes vivants, les rayonnements ionisants peuvent être nocifs, voire mortels en cas de dose élevée. Les rayons ionisants sont de natures et de sources variées. Leurs propriétés dépendent de la nature des particules constitutives du rayonnement et de leur énergie.

Principaux rayonnements ionisants

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Les rayonnements les plus énergétiques transfèrent assez d’énergie auxélectrons de la matière pour les arracher de leuratome. Les atomes ainsi privés de certains de leurs électrons sont alors chargés positivement. Les atomes voisins qui accueillent les électrons se chargent négativement.

Les atomes chargés positivement ou négativement sont appelés « ions ». Les atomes qui ont perdu au moins un électron sont devenus des ions positifs (cations), tandis que les atomes qui ont reçu au moins un électron sont devenus des ions négatifs (anions). Les rayonnements capables de provoquer de telles réactions sont dits « ionisants ».

Par leur énergie, les rayonnements ionisants sont pénétrants, c’est-à-dire qu’ils peuvent traverser la matière. Le pouvoir de pénétration dépend du type de rayonnement et dupouvoir d'arrêt de la matière. Cela définit des épaisseurs différentes de matériaux pour s'en protéger, si nécessaire et si possible.

Particules

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Particules alpha : noyaux d'hélium

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Article détaillé :Particule α.

Pénétration faible. Les particules α sont émises à une vitesse avoisinant les16 000 km/s. Cependant étant lourdes et chargées électriquement, elles sont arrêtées très facilement et rapidement par les champs électromagnétiques et les atomes composant la matière environnante. Une simple feuille de papier suffit à arrêter ces particules. Pour se protéger, il importe avant tout que le corps émetteur du rayonnement alpha ne soit pas ingurgité ou inhalé.

Particules bêta

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Article détaillé :Particule β.
Particules β : électrons
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Pénétration moyenne. Les particules β sont desélectrons. Ces derniers sont émis avec des énergies variant de quelques keV à quelques MeV. Ils peuvent donc atteindre des vitesses élevées souvent relativistes. Cependant, chargés électriquement, ils vont être arrêtés par la matière et les champs électromagnétiques environnants. Une feuille d’aluminium de quelques millimètres peut arrêter les électrons. Un écran d'un centimètre deplexiglas arrête toutes les particules bêta d'énergie inférieure à2 MeV. Pour se protéger, il importe avant tout que le corps émetteur du rayonnement bêta ne soit pas ingurgité.

Particules β+ : positons
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La pénétration est semblable à celle des électrons. Mais à la fin de sonparcours, unpositon s’annihile avec un électron rencontré sur son passage en formant deux photons gamma de511 keV chacun, émis à 180° l'un de l'autre, ce qui ramène le problème au cas du rayonnement gamma.

Neutrons

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Articles détaillés :Neutron etBombe à neutrons.

Le neutron n'étant pas chargé, il ne produit pas directement d'ionisations en traversant la matière. En revanche, il peut avoir de nombreuses réactions avec les noyaux des atomes (capture radiative,diffusion inélastique, réactions produisant desparticules α ou d'autres neutrons, fission du noyau, etc.), produisant chacune des rayonnements ionisants. À ce titre, les neutrons sont considérés comme un rayonnement ionisant.

Lesneutrons sont surtout présents dans lesréacteurs nucléaires ; ils sont émis, par exemple, lors de lafission d’atomes d’uranium 235. Les neutrons sont aussi présents aux altitudes de vol des avions long-courrier et subsoniques : ils participent à 30 % de la dose reçue par le personnel navigant.

Leur pénétration dépendant de leur énergie.

Lebore et lecadmium, neutrophages,absorbent (capturent) les neutrons.

Une forte épaisseur d’eau ou deparaffinemodère (réduit la vitesse) les neutrons.

Rayonnement électromagnétique

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Rayonnements X et gamma

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Articles détaillés :Rayon X etRayon gamma.

Pénétration très grande, fonction de l’énergie du rayonnement et de la nature du milieu traversé.

Chaque matériau est ainsi caractérisé par unecouche de demi-atténuation qui dépend de sa nature, du type de rayonnement et de l'énergie du rayonnement. La couche de demi-atténuation (ouépaisseur moitié) est l'épaisseur nécessaire pour réduire de moitié la valeur du débit de dose de rayonnements X ou γ. On définit selon le même principe une épaisseur dixième, qui ne laisse passer que 10 % du débit de dose.

Au-delà de la dizaine de keV, l'air n'a plus d'absorption significative des rayonnements X et γ. Le plomb est généralement utilisé comme élément de radioprotection dans le domaine médical. En effet, il a une épaisseur de demi-absorption de l'ordre de 100 µm à100 keV. Une épaisseur de 1 mm de plomb réduit la dose d'un rayonnement X de100 keV d'un facteur 1 000. L'épaisseur de demi-absorption du plomb passe néanmoins à 1 mm vers250 keV, ce qui signifie qu'une épaisseur de 10 mm de plomb serait alors nécessaire pour réduire la dose d'un facteur équivalent. En conséquence, dans les environnements industriels, où l'énergie peut parfois atteindre plusieurs MeV, on utilise des murs enbéton (moins absorbants que le plomb, mais pratiquement plus épais) dans le contexte de la radioprotection. Dans certains cas, ceux-ci sontbarités (ajout d'unecharge très dense) pour en augmenter l'efficacité.

À épaisseur d'écran identique, le rayonnement gamma estatténué par : leplomb, l'acier, le béton, l’eau (par ordre d'efficacité décroissante).

Source

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Les rayonnements ionisants sont présents sur la Terre depuis sa création. Les progrès scientifiques ont amené à l'utilisation de rayonnements ionisants produits artificiellement. Ces rayonnements ont donc aujourd'hui des origines très diverses.

Lesrayonnements cosmiques sont des rayonnements ionisants d'origine naturelle. Ils peuvent provenir duSoleil mais également d'autres sources galactiques et extra-galactiques. Ils sont constitués denoyaux atomiques, departicules de haute énergie et derayonnements électromagnétiques. Leur interaction dans l'atmosphère produit des élémentsradioactifs, dits d'origine cosmogénique, ainsi que despions se désintégrant en produisant desmuons.

Laradioactivité produit différents types de rayonnements ionisants : lesparticules α, lesparticules β :électrons, β+ :positons), lesprotons, lesneutrons et lesrayons γ. Lesradionucléides responsables de cette radioactivité ont eux-mêmes plusieurs origines :

  • les radionucléides d'origine cosmogénique sont produits dans l'atmosphère par lesrayonnements cosmiques avant de retomber sur Terre. Parmi eux, on peut citer lecarbone 14 (14C) ou encore letritium (3H) ;
  • les radionucléides d'origine tellurique sont présents sur la Terre depuis sa formation. Certains, possédant unepériode radioactive courte par rapport à l'âge de la Terre ont pratiquement disparu. D'autres, ayant une longue période radioactive, sont les plus abondants mais ne présentent pas une forteactivité. Ce sont les radioéléments ayant une période radioactive de l'ordre de grandeur de l'âge de la Terre qui sont responsables de la majeure partie de la radioactivité tellurique : lepotassium 40 (40K), l'uranium 238 (238U) ;
  • les radioéléments d'origine artificielle sont souvent produits de manière contrôlée dans descyclotrons ou dans desréacteurs nucléaires. Elle est aujourd'hui présente dans l'environnement essentiellement du fait des essais nucléaires atmosphériques, des catastrophes nucléaires et des différents rejets de radioéléments utilisés en médecine ou dans les centrales nucléaires. L'iode 131 (131I) et lecésium 137 (137Cs) sont des radioéléments d'origine artificielle.

Certainsrayonnements électromagnétiques sont également des rayonnements ionisants. De manière classique, on considère que c'est à deslongueurs d'onde inférieures à 0,1 µm qu'un rayonnement électromagnétique est ionisant. Parmi lespectre électromagnétique, sont donc considérés comme ionisants lesrayons gamma, lesrayons X et certainsultraviolets. Les rayons gamma sont issus de la désexcitation nucléaire faisant suite à unedésintégration radioactive. Les rayons X et les rayonnements ultraviolets sont issus des processus électromagnétiques comme latransition électronique ou leBremsstrahlung. Ils font partie des rayonnements cosmiques mais sont aussi produits de manière artificielle pour servir dans divers domaines tels que la recherche scientifique, laradiologie médicale ou l'industrie.

Certainsrayonnements particulaires sont aussi considérés comme des rayonnements ionisants. Ils proviennent des diverses sources naturelles ci-dessus mais peuvent aussi être directement créés de façon artificielle et utilisés dans desaccélérateurs de particules :électrons,protons,ions.

Type derayonnementRayonnement ionisantCharge élémentaireMasse (MeV/c2)
Rayonnements électromagnétiquesIndirectement ionisantRayonnement ultraviolet moyen et lointain00
Rayon X
Rayon gamma
Rayonnements particulairesNeutron0940
Directement ionisantÉlectron /particule β−10,511
Positon /particule β++10,511
Muon−1106
Proton+1938
Ion4He /particule α+23 730
Ion12C+611 193
AutresionsVariableVariable

Effets sur l'organisme

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Un rayonnement qui pénètre dans la matièreinteragit avec les éléments du milieu et transfère de l’énergie. Un rayonnement ionisant possède assez d'énergie pour créer des dommages dans la matière qu'il traverse. Dans un organisme vivant, il peut endommager certains constituants cellulaires (ADN,organites notamment).Le corps est quotidiennement naturellement exposé à une faibledose de rayonnement, mais dans ces conditions, des mécanismes intra-cellulaires réparent la plupart des lésions produites. En cas d'exposition à de fortes doses, ces mécanismes sont dépassés et peut alors apparaître un dysfonctionnement de l'organisme, une pathologie, voire la mort.
C'est pourquoi, idéalement, l'exposition aux rayonnements ionisants, lorsqu'elle est nécessaire ou inévitable, doit rester la plus faible possible en vertu des principes deradioprotection.

La recherche sur les effets des rayonnements a connu un pic d'activité après les explosions des bombes de Nagasaki et d'Hiroshima, puis après la catastrophe de Tchernobyl. Et dernièrement après l'accident de Fukushima, leComité scientifique des Nations unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants (UNSCEAR) a publié unrapport 2013[3], plusieurs mises à jour[4],[5],[6], et un autre rapport de synthèse des informations acquises de 2013 à 2019[7],[4],[8].

Article détaillé :Radiobiologie.

Exposition des humains aux rayonnements ionisants

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Pour apprécier à leur juste valeur les risques liés aux rayonnements ionisants, il est nécessaire de s'intéresser à ceux d'origine naturelle auxquels les humains ont toujours été exposés. Tous les organismes vivants y sont adaptés et semblent capables de corriger, jusqu’à un certain degré, les dégâts dus à cette irradiation naturelle.

En France, l’exposition annuelle moyenne de la population aux rayonnements ionisants est d’environ 2 mSv. À cetteradioactivité naturelle s'ajoutent des rayonnements de sources artificielles. Ces rayonnements sont du même type que ceux émis par des sources naturelles et leurs effets sur la matière vivante sont, à dose égale, identiques. Ce sont essentiellement les radiographies médicales ou dentaires, et moindrement des rayonnements provenant de radionucléides ingérés ou inhalés (avec la fumée de cigarette par exemple). En France, leSystème d'information de la surveillance de l'exposition aux rayonnements ionisants (SISERI) collecte les données des mesures de radioprotection des travailleurs soumis aux rayonnements ionisants.

Seulement 1,5 % provient d’autres sources comme lesretombées des essais aériens des armes nucléaires et les retombées de lacatastrophe de Tchernobyl, mais leur effet peut être très aggravé lorsque la contamination est interne, à la suite d'une inhalation ou d'une absorption (cas les plus courants) deradionucléides dans les aliments.

L'exposition à la radioactivité naturelle reste largement inférieure à une exposition directe aux rayonnements ionisants dus, par exemple, à desaccidents de centrales atomiques, où l'on est confronté à des valeurs de 100 à plus de 10 000 mSv.

Modes d'exposition

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Selon la manière dont les rayonnements atteignent l’organisme, on distingue deux modes d’exposition : externe ou interne.

Exposition externe

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Elle a lieu lorsque le sujet se trouve exposé à des sources de rayonnements qui lui sont extérieures (substances radioactives sous forme de nuage ou de dépôt sur le sol, sources à usage industriel ou médical…). Elle peut concerner tout l’organisme ou une partie seulement de celui-ci. Elle cesse dès que l’on n’est plus sur la trajectoire des rayonnements (cas par exemple d’une radiographie du thorax).

Exposition interne (due à une contamination interne)

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Elle survient quand des substances radioactives (contenant des radionucléides) se trouvent à l’intérieur de l’organisme. Ces dernières provoquent une irradiation interne.

Elles ont pu pénétrer parinhalation, paringestion, par uneplaie ou par voie transcutanée, avant de se distribuer dans l’organisme dans desorganes-cibles (ex. : la thyroïde pour l'iode radioactif). On parle alors de « contamination interne ».Celle-ci ne cesse que lorsque les substances radioactives ont entièrement disparu de l’organisme après un temps plus ou moins long par élimination naturelle,décroissance radioactive, et/ou traitement.

Valeurs de quelquespériodes radioactives :

Tous lesradioisotopes ne sont pas éliminés naturellement (urines…) à la même vitesse. Certains peuvent s’accumuler dans desorganes spécifiques (os,foie…) avant d’être évacués du corps.

Pour chacun des éléments radioactifs, on définit, en plus de sa période radioactive, unepériode biologique.

Vocabulaire et définitions réglementaires

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Une réglementation a défini depuis 2006 plusieurs modes d'exposition :

  • exposition externesans contact (à distance) : irradiation ;
  • exposition externeavec contact : contamination externe ;
  • exposition interne : contamination interne.

La contamination peut être surfacique, ou volumique (atmosphérique).

Articles détaillés :Irradiation etContamination radioactive.

Exposition naturelle

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Article détaillé :Rayonnement de fond.

On[Qui ?] n'a pas démontré de conséquences sanitaires au rayonnement naturel, sauf pour des sujets présentant une hypersensibilité telle l'ataxie télangiectasie. Selon une hypothèse controversée (hormèse), il y aurait peut-être même au contraire des effets bénéfiques auxfaibles doses d'irradiation. En effet, dans certaines régions du monde (Ramsar (Iran),Kerala (Inde)), les doses reçues par les habitants dépassent240 fois les doses généralement conseillées par les normes internationales. De plus, certaines études montrent que ces populations ne sont pas plus affectées que celles des régions avoisinantes, et il semble avoir plutôt un effet positif[9]. D'autres études montrent par contre un nombre élevé d'aberrations génétiques, des perturbations de l'immunité (taux élevé d'allergies) et une élévation de la stérilité chez les femmes[réf. nécessaire].

Les rayonnements ionisants que nous recevons de sources naturelles ont des origines diverses et se répartissent en trois principaux types :

Rayonnements cosmiques

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On appellerayonnement cosmique un flux de particules (principalement desprotons) dotées d’une énergie très élevée, de l’ordre dugigaélectron-volt (GeV). Il est d’originesolaire ougalactique. Ces protons de haute énergie entrent en collision avec lesnoyaux desatomes de l’atmosphère et créent des fragments eux-mêmes dotés d’une énergie élevée (protons,neutrons,muons,neutrinos,mésonsetc.).

Le débit d’équivalent de dose dû aux rayonnements cosmiques est en moyenne de 0,3 mSv/an auniveau de la mer. Mais il varie considérablement en fonction de l’altitude et de lalatitude (voir le tableau ci-dessous).

Variation du débit d’équivalent de dose absorbée (mSv/an) en fonction de l’altitude et de lalatitude
Altitude
(km)

(équateur)
30°50°
00,350,40,5
10,600,70,9
21,01,31,7
31,72,23,0
42,63,65,0
54,05,88,0
1014,023,045,0
1530,050,0110,0
2035,060,0140,0

Cela a pour conséquence que certaines populations subissent une exposition plus importante que la moyenne. Le tableau ci-dessous donne les équivalents de dose reçus par les populations de villes situées en altitude.

Débit d’équivalent de dose desrayonnements cosmiques
dans des régions de haute altitude
VilleAltitude
(m)
Latitude
(°)
DDDE
(mSv/an)
Population
(hab)
La Paz (Bolivie)3 63016° S2,71 800 000
Quito (Équateur)2 8500°S1,62 600 000
Bogota (Colombie)2 6404° N1,58 800 000
Cerro de Pasco (Pérou)4 25910° S3,370 000
Lhassa (Tibet)3 68430° N3,1200 000

Éléments radioactifs contenus dans le sol

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Nous sommes exposés aux rayonnements dus auxradioéléments présents dans lacroûte terrestre. Il existe une cinquantaine de radioéléments naturels dont la plupart font partie des trois familles naturelles duthorium, de l’uranium et de l’actinium.

C’est le thorium qui existe en quantité la plus importante (10ppm en moyenne). On trouve ensuite l’uranium (2 à 3 ppm), puis l’actinium.

Un autre radioélément contribue de façon notable : lepotassium 40 (40K),isotope naturel dupotassium (0,01167 %). Sa concentration est de l’ordre de 100 à 1 000 Bq/kg de sol.

Ledébit de dose radioactive absorbée moyen dû à l’ensemble de cesisotopes est d’environ 0,3 mSv/an en France. Il varie cependant largement en fonction de la composition du sol. L’équivalent de dose reçu enBretagne ou lesVosges est de deux à trois fois supérieur à celui reçu dans leBassin parisien. Dans certaines régions, comme l’État deKerala sur la côte Sud-Ouest de l’Inde, il atteint 30 mSv/an.

La chaleur interne de la Terre provient, selon une proportion d'environ 80 %, de celle produite par la radioactivité naturelle du sol. Voir l'articleGéothermie.

Éléments radioactifs naturels absorbés par inhalation ou ingestion

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Des émanations gazeuses de certains produits issus de la désintégration de l’uranium contenu dans le sol tels que leradon, ou lepotassium des aliments dont nous retenons une partie dans notre organisme (élément dont nous maintenons en permanence un stock d'environ 165 g par personne), provoquent chez chacun d’entre nous, en moyenne, une irradiation de 1,55 mSv par an. La principale source d’irradiation naturelle est le222Rn, gaz naturel radioactif. Elle représente environ un tiers de l’irradiation reçue et augmente dans les régions granitiques.

Toutes les familles naturelles ont dans leurchaîne de désintégration un isotope du radon (222Rn engendré par le226Ra, et le220Rn appelé également « thoron », engendré par le224Ra). Ces gaz émanent du sol, des eaux et des matériaux de construction. Les valeurs moyennes des concentrations ont été évaluées à 2 Bq/m3 en plein air et 20 Bq/m3 dans les habitations pour le plus important d’entre eux : le222Rn. Ces gaz et leursdescendants solides irradient les poumons.

Le potassium étant un élément important de notre constitution et vital au bon fonctionnement de nos cellules (environ 165 g par personne), l’isotope40K de cet élément contribue à uneactivité intérieure constante d'environ 5 000 Bq, auxquels viennent s'ajouter une part similaire due à l'activité de l'ensemble des autres isotopes instables de notrecorps.

Exemple : radioactivité de différents milieux naturels :

Le tableau suivant résume la contribution des diverses composantes de la radioactivité naturelle. Il faut toutefois se souvenir que ce sont des valeurs moyennes susceptibles de variations importantes en fonction de l’altitude, de la latitude et de la composition du sous-sol.

Source naturelleExposition (mSv/an)
Rayonnement cosmique0,3
Rayonnement tellurique0,32
Isotopes cosmiques0,01
40K0,17
222Rn +descendants0,55
220Rn + descendants0,15
Divers0,06
Total1,56

Exposition artificielle

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Pour chaque habitant, l’exposition annuelle moyenne aux sources artificielles d’irradiation est d’environ 1 mSv. Celles-ci sont principalement les irradiations médicales et les applications industrielles des rayonnements.

Lescentrales nucléaires, les usines detraitement du combustible nucléaire usé, lesretombées des anciens essais nucléaires atmosphériques et de la catastrophe de Tchernobyl, etc., exposent chaque personne en moyenne à 0,002 mSv par an.

Irradiations médicales

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Il s’agit principalement desradiographies médicales et dentaires qui provoquent une irradiation externe proche de 1 mSv par an (moyenne en France).

L’essor du radiodiagnostic a été un des facteurs essentiels du progrès médical au cours duXXe siècle. Les équivalents de dose délivrés par les différents types d’examens varient considérablement en fonction de la profondeur des organes étudiés et de la dimension du segment de l’organisme concerné. À côté des appareils classiques, sont apparus progressivement des appareils plus perfectionnés (« scanners ») qui, associés à des ordinateurs, permettent de réaliser des images en coupe (tomographies) de l’organisme.

Doses délivrées lors des examens les plus courants en radiodiagnostic
Examen médicalDose (mGy)
Radiographie pulmonaire0,7
Radiographie du crâne2
Radiographie de l’abdomen3
Scanner du crâne27
Urographie20
Scanner du corps entier160
Transit œsogastroduodénal90

Laradiothérapie externe est un des traitements de base des cancers. On utilise généralement des rayonnements de haute énergie émis par des sources decobalt radioactif60Co ou par desaccélérateurs de particules.

Dans certains traitements dits de curiethérapie, un corps radioactif est placé, soit au contact immédiat des tissus à irradier, soit implanté sous forme d’aiguilles radioactives (iridium,césium). Les doses classiquement administrées sont élevées (40 à 80 Gy) et espacées dans le temps pour permettre aux tissus sains de se régénérer. Les techniques d'implantation définitive de grains radioactifs (iode,palladium) sont en expansion.

La médecine nucléaire utilise des isotopes radioactifs pour l’exploration de l’organisme humain. Elle consiste à injecter un isotope radioactif qui se fixe dans la partie à explorer et de réaliser une image à l’aide d’une caméra à scintillation (scintigraphie).

Les isotopes utilisés sont l'iode 131 (131I) pour l’exploration fonctionnelle de la thyroïde et surtout letechnétium 99m (99mTc) dont l’intérêt est sa courtepériode radioactive (T = 6,02 h) ce qui minimise les équivalents de dose administrés. Il peut être obtenu à partir demolybdène99mMo par un appareil àélution.

L'exploration fonctionnelle d'organes tels que le cerveau utilise latomographie à émission de positons. L'isotope utilisé est souvent le18F (T = 2 h), injecté sous une forme liée à un sucre : l'activité cérébrale consomme duglucose et les zones les plus actives lors d'une tâche cognitive seront visualisées par unegamma-caméra.

Équivalents de dose après injection de99mTc pour différentes explorations
ExplorationÉquivalent de dose (mSv par mCi de99mTc injecté)
Vessie0,85
Estomac0,51
Intestin2,3
Thyroïde1,3
Ovaires0,3
Testicules0,09
Moelle osseuse0,17
Corps entier0,11

Synthèse

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Voici une vue synthétique des principales sources d'exposition avec les équivalents de dose correspondants.

Il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit de valeurs moyennes et que certains groupes d'individus (tels les travailleurs de l'énergie nucléaire et les populations habitant dans certaines régions) sont exposés à des équivalents de dose plus importants.

Inventaire général des engagements de dose (mSv/an) pour un individu moyen
RadioactivitéExposition interneExposition totale
Radioactivité naturelle0,941,64
Irradiation à des fins médicales0,0150,8
Essais nucléaires0,020,04
Énergie d’origine nucléaire0,0150,02
Total0,992,5

Exemples d'usage

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Notes et références

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  1. Uneionisation consiste à créer desions, c'est-à-dire des entités chimiques decharge électrique positive ou négative, contrairement auxatomes ou auxmolécules dont la charge électrique est nulle.
  2. Glossaire de la radioprotection : Rayonnement ionisant.
  3. (en)UNSCEAR, Sources, Effects and Risks of Ionizing Radiation. Volume I: Report to the General Assembly and Scientific Annex A. UNSCEAR 2013 Report, United Nations sales publication E.14.IX.1, United Nations, New York, 2014.
  4. a etb(en) « Report of the united nations scientific committee on the effects of atomic radiation to the general assembly »,United Nations Scientific Committee on the Effects of Atomic Radiation (UNSCEAR) Reports,‎(ISSN 2412-1428,DOI 10.18356/78a5ff52-en).
  5. UNSCEAR,Developments since the 2013 UNSCEAR Report on the Levels and Effects of Radiation Exposure due to the Nuclear Accident following the Great East-Japan Earthquake and Tsunami. A 2016 white paper to guide the Scientific Committee's future programme of work, United Nations, New York, 2016.
  6. UNSCEAR,Developments since the 2013 UNSCEAR Report on the Levels and Effects of Radiation Exposure due to the Nuclear Accident following the Great East-Japan Earthquake and Tsunami. A 2017 white paper to guide the Scientific Committee's future programme of work, United Nations, New York, 2017.
  7. UNSCEAR,Power calculations for epidemiological studies that underpin the commentary on health implications in the 2013 Fukushima Report (Attachment 1), février 2016.
  8. Sources, Effects and Risks of Ionizing Radiation, UNSCEAR 2020 Report, Annex B: Levels and effects of radiation exposure due to the accident at the Fukushima Daiichi Nuclear Power Station: implications of information published since the UNSCEAR 2013 Report (Advance Copy), février 2021.
  9. J. de Kervasdoué,Les prêcheurs de l'apocalypse,p. 98.
  10. Beena ParadinMigotto,Atlas des épices, Flammarion,(ISBN 978-2-08-025054-4,lire en ligne),p. 6.
  11. a etbAliments irradiés, mauvaises ondes dans nos assiettes, documentaire (51 min) d'Aude Rouaux, 2015, diffusé surFrance 5 le 15 mars 2015,sur YouTube[vidéo].
  12. a etb(en) MostafaTaghvaei, BadeTonyali, ChristopherSommers et OlgicaCeric, « Formation kinetics of radiolytic lipid products in model food–lipid systems with gamma irradiation »,J. Am. Oil Chem.' Soc.,vol. 98,no 7,‎1er juillet 2021,p. 737–746(ISSN 1558-9331,DOI 10.1002/aocs.12513,lire en ligne, consulté le).
  13. « Scientific Opinion on the efficacy and microbiological safety of irradiation of food »,EFSA Journal,vol. 9,no 4,‎,p. 2103(ISSN 1831-4732,DOI 10.2903/j.efsa.2011.2103).
  14. (en) RaynaStefanova, Nikola V.Vasilev et Stefan L.Spassov, « Irradiation of Food, Current Legislation Framework, and Detection of Irradiated Foods »,Food Analytical Methods,vol. 3,no 3,‎,p. 225–252(ISSN 1936-9751 et1936-976X,DOI 10.1007/s12161-009-9118-8,lire en ligne, consulté le).

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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Liens externes

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Fréquence
Longueur d’onde
kHz
33 km
 GHz
30 cm
 300 GHz
mm
 THz
100 µm
 405 THz
745 nm
 480 THz
625 nm
 508 THz
590 nm
 530 THz
565 nm
 577 THz
520 nm
 612 THz
490 nm
 690 THz
435 nm
 750 THz
400 nm
 30 PHz
10 nm
 30 EHz
pm
 
Bande ondes radiomicro-ondestérahertzinfrarougerougeorangejaunevertcyanbleuvioletultravioletrayons Xrayons γ
rayonnements pénétrantslumière visiblerayonnements ionisants
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