Au, la ville comptait 153 542 habitants[1]. Elle est ainsi, par le nombre d'habitants, la quatrième ville de Bavière aprèsMunich,Nuremberg etAugsbourg.
Depuis le[2], la vieille ville médiévale de Ratisbonne ainsi que le quartier de Stadtamhof sont inscrits sur laliste du patrimoine mondial de l'UNESCO. La ville est le siège d'unévêché catholique. AuMoyen Âge, par sa situation géographique, la cité possédait un rôle important dans les échanges commerciaux entre l'Italie, laBohême, laRussie etByzance. Elle était lieu de rencontre de nombreuses civilisations et fut très marquée par l'influence despatriciens, dont les tours d'habitation (les plus hautes au nord desAlpes) sont encore visibles aujourd'hui. Elle était aussi le siège de ladiète du Saint-Empire romain germanique.
Le nom français de la ville repose sur son nom celtiqueRatisbona, d'où Ratisbonne.Rate ouratis signifie en celtique « muraille, rempart », d'où « fort » (cf.Argentoratum, ancien nom deStrasbourg). Il faut lirerāte ourātis, car l'homographeratis, fougère, se litrătis (cf. bretonraden). Le second élémentbona signifie « fondation, ville » (cf.Juliobona,Vindobona,Augustobona).
Le nom allemand de Regensburg est formé non directement sur celui de la rivièreRegen auquel est adjoint l'appellatifBurg, qui signifie « château, fort », mais sur son nom latin qui a reçu le nom de la rivière.
1 : carte dynamique ; 2. carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes
Ratisbonne se trouve sur le point le plus septentrional duDanube et à l'embouchure de deux de ses affluents, laRegen et laNaab. Deux îles du Danube se trouvent sur le territoire de la ville : l'Untere Wöhrd et l'Obere Wöhrd. Le quartier de Stadtamhof se trouvait à l'origine sur la rive nord du Danube, mais fut transformé en île par la construction du canal de l'Europe, le canal permettant aux bateaux de contourner la vieille ville. Quatre zones naturelles très différentes se rencontrent sur le territoire de la ville :
la plaine du Danube, respectivement la plaine de lœss de Basse-Bavière (Gäuboden) et
la zone de collines de Basse-Bavière datant dutertiaire.
Ces espaces naturels marquent la ville dans sa forme et dans son extension. La ville se trouve dans une classique situation de porte au lieu d'intersection entre le paysage de collines et laGäuboden. Il s'ensuit que certains quartiers situés au nord ou à l'ouest n'ont pas ou peu de potentiel d'expansion. Tous les territoires de développement actuels et futurs de la ville se trouvent à l'est et au sud, c'est-à-dire dans la grande plaine du Danube et dans les débuts relativement plats du paysage de collines de Basse-Bavière.
Le climat de Ratisbonne est de type continental, assez sec, ce qui le différencie du climat des régions alpines, qui est plus humide. Les brouillards sont fréquents en automne et en hiver, de même que la présence d'une couche fermée de neige. La température moyenne annuelle est de8,0 °C, la moyenne annuelle de précipitations est de 636 mm.
Ratisbonne est une des plus anciennes villes d'Allemagne et possède un passé riche en événements, comme le prouve la multitude de noms que la cité a portés depuis presque deux millénaires. Le nomRadaspona est apparu pour la première fois dans la littérature vers 770, dans une œuvre d’Aribon de Freising. Il est néanmoins issu d'appellationsceltes plus anciennes. C'est de cette appellation que découle le nom français actuel.
Du camp romain à la cité fortifiée (an 79 –Ve siècle)
Cette région duDanube est habitée depuis l'âge de pierre, de nombreuses découvertes archéologiques autour de la ville le démontrent. Plusieurs tombesceltes datant de 400av. J.-C. furent par ailleurs découvertes début 2006, non loin des murs de l'anciencamp romain. L'histoire romaine de Ratisbonne débute en 79apr. J.-C. avec la construction d'un premiercamp sur le site de l'actuel quartier deKumpfmühl. Ce camp servait de poste d'observation de l'embouchure de deux affluents duDanube, laRegen et laNaab, il était protégé par des palissades de bois puis par un mur de pierre. Dans ce camp étaient stationnées des troupes d'appoint : soit une cohorte montée de cinq cents soldats, soit une cohorte de mille soldats à pied. Autour de ce camp, se forma rapidement une petite cité. Les restes d'unetour de guet romaine furent découverts près de l'embouchure de laNaab. Le camp et la petite cité furent détruits vers 165 au cours desguerres marcomanes.
Après avoir repoussé lesMarcomans vers 170,Marc Aurèle ordonna la construction d'un nouveau camp,Castra Regina, Sa construction débuta vers 175. Il fut construit en pierre, protégé par des murs de 10 mètres de haut, quatre portes et de nombreuses tours. Les contours du camp et quelques restes des murailles sont encore visibles par endroits aujourd'hui, et une partie de la Porta Praetoria (porte Nord de ce camp) est incorporée dans un bâtiment médiéval. L'inscription de l'inauguration du camp en 179 dans une pierre ornant la porte Est du camp est considérée comme preuve de la fondation de la ville. LaIIIe légion Italique était stationnée dans le camp. Le camp fut abandonné par les troupes au cours desinvasions barbares duVe siècle, il fut transformé en cité fortifiée.
À l'époquemérovingienne, Ratisbonne, capitale desBavarii, était la résidence desAgilolfing, premiers ducs de Bavière. Ratisbonne était alors une cité de première importance pour le duché bavarois.
En 1207 et 1230, les rois duSaint-Empire romain germaniquePhilippe de Souabe etFrédéric II du Saint-Empire accordèrent d'importants privilèges à la cité, connus sous le nom dePhilippinum et deFridericianum. Ceux-ci permirent l'ascension de la ville et l'obtention du rang de ville libre d'Empire (Freie Stadt), qui lui conférait une certaine autonomie politique. C'est le 10 novembre 1245 que l'empereurFréderic II l'octroya à Ratisbonne. En conséquence, les ducs de Bavière quittèrent la ville pour s'installer àLandshut. Grâce à la multiplication des échanges commerciaux, la ville accéda à une prospérité de plus en plus florissante, ce qui attisa la convoitise du duché de Bavière. De nombreux monuments sont témoins de la richesse de la ville : la cathédralegothique (consacrée en 1276), l'Altes Rathaus (ancien hôtel de ville) et lestours patriciennes, et laJakobstor. Cependant, après des décennies de déclin économique, Ratisbonne fut rattachée au duché de Bavière-Munich en 1486. Elle regagna rapidement sonimmédiateté impériale (Reichsunmittelbarkeit) en 1492, mais perdit son statut de ville libre pour n'être plus qu'une simple ville d'Empire (Reichsstadt).
Après des troubles intérieurs en 1500, leRoi des Romains et futur empereurMaximilien Ier intervint et appliqua une constitution (laRegimentsordnung) à la ville. Modifiée en 1514, elle reste formellement valable jusqu'en 1803. En 1519, lors d'un pogrom, la communauté juive, la plus grande d'Allemagne à l'époque, fut chassée de la ville. Les habitants profitèrent de la transition de pouvoir après la mort deMaximilien Ier pour détruire l'ancien quartier juif. En 1524, lors duconvent de Ratisbonne, lapremière alliance de cités de croyance catholique de l'empire fut conclue. Au cours des siècles suivants, de nombreuses diètes impériales (Reichstage) y eurent lieu. La diète de1541, à laquelle participèrent les humanistesPhilippe Mélanchthon etBucer, tenta de trouver un compromis entrecatholicisme etRéforme, sans succès. En 1542, Ratisbonne passa officiellement à la religion réformée (comme la plupart des villes d'Empire) à la suite d'un conflit entre le conseil de la ville et l'Église, mais elle resta en même temps le siège de l'évêché catholique, de sorte que les deux confessions coexistaient.
Diète de Ratisbonne en 1663.
Un regain d'importance : Ratisbonne, siège de la Diète d'Empire (1594 - 1806)
Alors que laDiète d'Empire siégeait dans différentes villes, elle siège à partir de 1594 uniquement dans l'hôtel de ville de Ratisbonne puis n'est plus dissoute à partir de 1663, devenantdiète perpétuelle. Des délégations venues de toute l'Europe assistaient alors aux réunions des princes impériaux, elles logeaient de façon permanente dans la ville, notamment dans les bâtiments de laGesandtenstraße (littéralement « rue des émissaires »), dont une grande partie est restée inchangée depuis. Néanmoins, cette importance politique ne permit pas un nouveau décollage économique de la ville, les délégations étant exemptées de toutes taxes et impôts.
Pendant laguerre de Trente Ans la ville accueillit un grand nombre de réfugiés protestants, notamment autrichiens. En 1633, la ville fut conquise par des troupes suédoises sous le commandement deBernard de Saxe-Weimar, puis reconquise en 1634 par des troupes de l'Empire et de Bavière. En 1684, une trêve y fut conclue entre Louis XIV et l'empereur LéopoldIer.
En 1748, leMaître général des postes Alexander Ferdinand von Thurn und Taxis fut nomméPrinzipalkommissar par l'Empereur, il était donc son représentant à la Diète d'Empire. Pour cette raison, il transféra la résidence de safamille de Francfort à Ratisbonne.En 1803, la ville perdit son statut de ville libre d'Empire et fut rattachée à laprincipauté de Ratisbonne. C'est aussi en 1803 que l'Empire fut bouleversé par lerecès d'Empire (Reichsdeputationshauptschluss) : Les principautés ecclésiastiques disparurent, ainsi que 45 villes libres sur 51. Cela se fit sous la pression des troupes françaises, qui avaient pris possession de la ville depuis trois ans. Bonaparte était le successeur de l'électeur de Mayence après la Diète d'Empire de 1802. L'empire disparut définitivement en 1806 avec l'abdication deFrançoisIer.
Durant laguerre de la Cinquième Coalition, la ville fut prise par l'armée autrichienne le. Le 21, les troupes françaises reprirent la ville durant labataille de Ratisbonne. De nombreuses maisons furent détruites ou pillées au cours de la bataille. En 1810, la ville fut annexée par le nouveauroyaume de Bavière créé par Napoléon. L'économie de la ville, peu florissante auparavant, fut durement touchée, Ratisbonne devint peu à peu une ville de second rang. Même après la connexion au réseau ferroviaire en 1859, peu d'entreprises s'installèrent à Ratisbonne. Néanmoins, la ville garda une relative importance en tant que siège administratif et chef-lieu duHaut-Palatinat. La construction du port en 1910 permit un essor économique important, notamment par l'importation de pétrole extrait enRoumanie. Rapidement, une extension de la zone portuaire s'imposa, les infrastructures étant trop petites pour suivre la croissance des échanges : le bassin portuaire fut agrandi (sa longueur passa de 220 à 800 m) entre 1919 et 1923 et une zone du port fut désormais entièrement réservée aux produits inflammables. En 1924, le rattachement de sept communes à la ville (Reinhausen, Sallern, Schwabelweis,Stadtamhof, Steinweg, Weichs et Winzer) fit augmenter la population de la ville de plus de 20 000 habitants ; elle passa de 52 520 en 1919 à 76 948 en 1925[6]. Durant laPremière Guerre mondiale, le principal camp de prisonniers de la Bavière était situé à Ratisbonne.
Le bourgmestre de Ratisbonne, Otto Hipp, duparti populaire bavarois, fut démis de ses fonctions le. Fervent opposant duNSDAP, il avait interdit aux membres du parti d'utiliser des bâtiments publics. Il fut remplacé par Otto Schottenheim le jour-même. Le eut lieu unautodafé. Le, au cours de lanuit de cristal, la synagogue duBrixener Hof fut incendiée et détruite, et les magasins tenus par des juifs pillés. Le, 106 Juifs de Ratisbonne furent transportés de la place de la synagogue détruite àPiaski, puis aux camps d'extermination deBełżec et deSobibor. D'autres déportations eurent lieu versAuschwitz etTheresienstadt. Au total, environ 250 des Juifs déportés de Ratisbonne furent assassinés, 230 purent s'enfuir de la ville. Deux camps, situés à Stadtamhof et Obertraubling, étaient rattachés au camp deFlossenbürg.
À partir de 1940, 638 personnes furent déportés duBezirksnervenkrankenhaus de la rueLudwig-Thoma vers laTötungsanstalt Hartheim, un centre d' « euthanasie » des personnes handicapées au cours de l'Aktion T4. Plus de 500 autres subirent unestérilisation contrainte. En automne 1942, laGestapo arrêta une trentaine de personnes d'origines politiques diverses (NSDAP,KPD,BVP) pour agissements subversifs et leur donna le nom deNeupfarrplatzgruppe, du nom de la place sur laquelle ils se rencontraient à intervalles irréguliers. Deux membres de ce groupe, Josef Bollwein et Johann Kellner, furent exécutés le 12 août 1943 à la prison deMünchen-Stadelheim, d'autres furent déportés à Flossenbürg ou emprisonnés.
Pendant laSeconde Guerre mondiale, Ratisbonne fut touchée par les bombardements alliés. Ces derniers visaient principalement l'usineMesserschmitt située à l'extérieur de la ville, notamment lors de l'Operation Double Strike du. Des bâtiments de laReichsbahn étaient également visés. Au total, près de 3 000 personnes, dont de nombreux prisonniers de guerre, périrent lors de ces bombardements. Quelques bâtiments historiques, comme laStiftskirche Obermünster furent totalement détruits, d'autres gravement endommagés, comme laAlte Kapelle ou laNeue Waag.
Siège duGauliga du Haut-Palatinat, la ville était au centre des rivalités entre responsables nazis durant le mois d'[7] : le GauleiterFritz Wächtler siégeant àBayreuth, s'était replié dans un premier temps sur Ratisbonne ; à la suite d'un rapport malveillant du Kreisleiter de Ratisbonne,Ludwig Ruckdeschel, il fut exécuté sur ordre de Berlin[8]. Aussitôt nommé Gauleiter,Ludwig Ruckdeschel annonça par radio qu'il souhaitait défendre la ville jusqu'au bout face aux alliés[7] ; à la suite de quoi un millier de personnes environ, parmi elles beaucoup de femmes, mené par le religieuxJohann Maier se rassembla, pour imposer la reddition de la ville[7]. Ruckdeschel réprima le mouvement en pendant le 24 avril ceux qu'il estimait responsables de cette tentative de sédition, c'est-à-direJohann Maier, le citoyenJosef Zirkl et le policierMichael Lottner, avant de prendre la fuite la veille de la prise de la ville par les troupes américaines, le 26. Le 27 avril, des émissaires livrèrent la ville aux troupes alliées[9] et la3e armée américaine prit possession de la ville.
Après la guerre s'implantèrent diverses entreprises, surtout du secteur automobile (BMW,Continental) et de l'industrie électronique (Siemens,AEG,Toshiba), ce qui donna une impulsion nouvelle à la région. De même, la fondation de la quatrième université bavaroise dans la ville en 1967 a contribué au développement de Ratisbonne, qui compte aujourd'hui plus de 20 000 étudiants. Bien avant d'être élupape,Joseph Ratzinger y a été professeur dethéologie de 1969 à 1977.
Le bourgmestre sortant Joachim Wolbergs, ancien candidat sous l'étiquetteSPD, se représente à la tête de la liste citoyenne « Brücke ». Il avait été contraint de quitter leSPD au cours de son mandat à la suite de poursuites judiciaires pour corruption[12].
Il atteint la troisième place, ne parvenant pas au second tour.
La candidate duSPD Gertrud Maltz-Schwarzfischer remporte le second tour de peu face à la candidate de laCSU Astrid Freudenstein.
L'évêché de Ratisbonne a été fondé en739 parBoniface de Mayence. De nombreux couvents ont été fondés dans les années qui suivirent. Le diocèse de Ratisbonne faisait alors partie de laprovince ecclésiastique de Mayence. Il a ensuite été rattaché à l'archidiocèse de Salzbourg. Au début duXIIIe siècle, lesSchottenklöster en Allemagne furent réunies en une seule congrégation dont le supérieur était l'abbé du monastère écossais de Ratisbonne. Ils entretinrent des liens culturels étroits avecCashel en Irlande. La ville introduisit la Réforme à partir de 1528 (la première eucharistie publique eut lieu le 15 octobre 1542). Toutefois, comme le siège épiscopal et de nombreux couvents qui n'appartenaient pas à la ville elle-même demeuraient catholiques, la confession catholique resta représentée dans la ville. Elle devint même la confession dominante à la suite d'une immigration nombreuse.
Cathédrale Saint-Pierre (Dom St-Peter). La construction de la cathédrale commença vers 1273, sur le modèle des cathédralesgothiques françaises. Le site avait déjà abrité de nombreux édifices religieux depuis plus de 500 ans. L'édifice fut achevé vers 1525, mais les flèches ne furent ajoutées qu'entre 1859 et 1869, ce qui marqua la fin des nombreuses transformations architecturales du bâtiment. Aujourd'hui, la cathédrale, visible de loin, est le symbole de la vieille ville de Ratisbonne.
Collégiale Notre-Dame-de-la-Vieille-Chapelle, diteancienne chapelle (Alte Kapelle). Ancienne basilique Notre-Dame de l'époque carolingienne, la collégiale fut complètement transformée auXVIIIe siècle dans le stylerococo par l'architecte Anton Landes, entre 1747 et 1765 : les deux doubles oratoires du chœur, le splendide retable, les fresques de Christoph Thomas Scheffer et les stucs dorés du sculpteur Simon Sorg, de l'école de Wessobrunn, se conjuguent en un ensemble d'une grande harmonie.
Église Saint-Jacques (Schottenkirche St-Jacob). Protégé par une verrière, le portail de l'église dite des Écossais, fondée par des moines bénédictins irlandais en 1090, est un chef-d'œuvre de l'art roman (1183). Elle dessert l'abbaye Saint-Jacques, devenue legrand séminaire de Ratisbonne.
Église Saint-Blaise des Dominicains (Dominikanerkirche St. Blasius), église gothique de 1229.
Neupfarrkirche, église paroissiale protestante, construite de 1519 à 1860.
Abbaye Saint-Emmeran (Kloster Sankt Emmeram ouReichsabtei Sankt Emmeram). Une abbaye bénédictine fut construite à Ratisbonne dès 739, mais fut détruite plusieurs fois par des incendies. Le bâtiment actuel date de 1642[15], la décoration intérieure, de style rococo, fut ajoutée entre 1731 et 1733. En 1810, les bâtiments du monastère attenant furent vendus à la familleThurn und Taxis, qui en fit sa résidence. L'église est une des rares en Allemagne à posséder un campanile.
Pont de pierre (Steinerne Brücke). Construit entre 1135 et 1146, ce pont long de 310 mètres et reposant sur seize arches constitue un tour de forcearchitectonique. Il relie la vieille ville et le quartier deStadtamhof (qui appartenait à la Bavière). Seules quelques rares villes d'origine romaine avaient entrepris de telles constructions. Le pont, à l'époque seul passage fortifié du Danube sur de nombreux kilomètres, permit à Ratisbonne d'acquérir une position centrale dans les échanges commerciaux entre l'Italie florissante et une grande partie des régions au nord-est desAlpes, notamment laBohême et les régions Slaves. Une des trois tours de fortification médiévales, latour du pont, située à l'entrée du pont du côté de la vieille ville, est entièrement conservée.
La résidence desThurn und Taxis (Tour-et-Taxis). L'ancienneabbaye Saint-Emmeran fut achetée en 1810 par la maison princière, qui fit agrandir les bâtiments dès 1812 parJean-Baptiste Métivier. Malgré le fait que la famille l'utilise encore comme résidence, on peut visiter les salles d'apparat et l'abbaye (qui ne fut pas modifiée lors des travaux d'agrandissement). LeMarstall attenant accueille une collection de calèches. La famille organise chaque année un marché de Noël dans les jardins du palais et la cour intérieure[16].
Le musée historique (Historisches Museum). Situé sur le Dachauplatz, ce musée retrace l'histoire de la ville et de la région depuisl'Âge de pierre jusqu'à nos jours. Il abrite notamment une collection de vestiges romains et médiévaux, ainsi que plusieurs maquettes, cartes, tableaux représentant la cité au fil des âges, ainsi que des tableaux d'Albrecht Altdorfer, de l'École du Danube et deLucas Cranach l'Ancien (Portrait de Luther, etc.).
LeReichstagsmuseum. Cette exposition permanente, qui se trouve dans les bâtiments de l'ancien hôtel de ville (Altes Rathaus), présente leSaint-Empire romain germanique et son influence dans l'histoire allemande et européenne. On peut y visiter une chambre de torture conservée en son état original.
Lesmusées diocésains de Ratisbonne (Bistumsmuseen Regensburg) présentant dans trois lieux d'exposition de remarquables objets d'art sacré du Moyen Âge à la Renaissance.
Lamaison Kepler (Kepler Gedächtnishaus), maison où mourutJohannes Kepler, aujourd'hui musée. On peut y visiter les pièces où Johannes Kepler vécut ses derniers mois et découvrir quelques documents originaux de l'astronome ainsi que des instruments et plusieurs appareils montrant les modèles de mouvement des planètes.
La Fürstliche Schatzkammer Thurn und Taxis et leMarstallmuseum.Situé dans les anciennes écuries du château de la familleThurn und Taxis, il abrite d'une part plusieurs carrosses de la famille, d'autre part une collection importante d'orfèvreries, de porcelaine, d'horloges et de fusils.
LaOstdeutsche Galerie. Ce musée abrite une collection de peintures d'artistes allemands d'Europe centrale et de l'Est.
Située au bord duDanube, laHistorische Wurstküche, autrefois cantine des ouvriers des chantiers de la cathédrale et dupont de pierre, est encore en activité aujourd'hui. Elle propose la spécialité locale, laBratwurst bavaroise, accompagnée deHändlmaier's süßer Hausmachersenf, unemoutarde franche au goût sucré et fumé, spécialité de la ville.
De nombreuses auberges etbrasseries de longue tradition, comme leHofbräuhaus ou la brasserieKneitinger, proposent des spécialités bavaroises (notamment leSchweinebraten qui est un rôti de porc) et des bières brassées sur place. Parmi les spécialités locales, l'on peut citer leSchwarzer Kipferl. Lecafé Prinzess, premiercafé d'Allemagne, puisqu'il a été ouvert en 1686, est situé sur la place de l'Hôtel-de-Ville (Rathausplatz).
Le décollage économique de Ratisbonne après laSeconde Guerre mondiale commença relativement tard. La haute école spécialisée et la fondation de l'université en 1967 formèrent les bases d'un développement économique très dynamique, renforcé par l'implantation d'une série de grandes entreprises. En juin 2006, le taux de chômage se situait à 6,2 %, soit au-dessous de la moyenne bavaroise. En décembre 2013, ce taux se situait à 2,9 %, toujours en dessous de la moyenne régionale. Avec 720 places par 1 000 habitants, Ratisbonne dispose par ailleurs de la seconde plus haute densité de places de travail en Allemagne, juste derrière Francfort.
En 2005, 32 844 personnes travaillaient dans les services, 30 387 dans des industries de transformation, 11 365 dans le commerce, 6 147 dans différentes administrations des collectivités territoriales, 4 607 dans le secteur des médias et des transports, 3 220 dans celui du crédit et des assurances, 2 458 dans la construction, 75 dans l'agriculture et les activités forestières et 1 192 dans d'autres domaines. L'industrie de transformation - qui comprend la construction automobile, l'électrotechnique, la construction de machines, la production de sucre et de denrées alimentaires - forme la colonne vertébrale économique de la ville. De nombreuses entreprises exportatrices possèdent un site de production à Ratisbonne :BMW,Siemens,Osram,Toshiba,Bosch,Maschinenfabrik Reinhausen,Infineon,Continental.
Le port de Ratisbonne est le plus grand port de Bavière avec un transbordement de marchandises en 2021 d'un total de 2 571 784 tonnes (1 488 906 tonnes par rail et 1 082 878 tonnes par bateau)[18]. Situé sur la berge sud du Danube, le port est un point de transbordement important entre les ports de lamer du Nord et d'Europe de l'Est. Le canal européen de Ratisbonne a été construit pour contourner lepont de pierre (Steinerne Brücke) par le nord, ce qui permet un accès fluvial aux villes situées en amont du Danube.
Petahia de Ratisbonne,rabbin et voyageur allemand duXIIe siècle. Ses voyages le mènent de sa Bohême natale aux communautés juives d’Europe de l’Est, du Caucase et du Proche-Orient.
Ratisbonne a été, jusque dans les années 1970, le siège d'une direction des chemins de fer et un point d'intersection pour les trains à longue distance. LaDeutsche Bahn dessert la ligne Nuremberg - Ratisbonne - Passau - Vienne avec un Eurocity toutes les deux heures. Cette ligne était, jusqu'à l'ouverture ducanal Rhin-Main-Danube en1992, le plus gros axe d'entrée de marchandises en Allemagne.
Ratisbonne souffrit de la suppression des trains Interzones et de l'introduction des trains Interregios. Seuls des trains régionaux desservent désormais les lignes Ratisbonne -Landshut -Munich, Ratisbonne -Weiden in der Oberpfalz -Hof et Ratisbonne -Ingolstadt -Ulm. À partir de ce moment, Ratisbonne ne fut plus un point d'intersection pour les trains à longue distance. Les lignes régionales pourAlling etFalkenstein avaient déjà été supprimées dans l'immédiat après-guerre.
Les transports publics de Ratisbonne (Regensburger Verkehrsverbund, RVV) comportent 81 lignes de bus. Les 346 bus de la compagnie ont parcouru 13 242 000 km en 2012[19]. Au début des années 1980, le projet de percer un tunnel pour les bus dans la vieille ville échoua.
Entre1903 et 1964, la ville disposait d'un petit réseau detramway. À son apogée, à la veille de la Seconde guerre mondiale, le réseau comptait quatre lignes et 12,3 kilomètres de voies. Il a été progressivement démantelé - comme dans de nombreuses autres villes européennes - entre1955 et1964.
Actuellement, un projet de construction d'un réseau RER est à l'étude. Des tracés ont déjà été libérés et des constructions ont été aménagées à cet effet.
Le recul du rail s'est accompagné d'une revalorisation des liaisons routières. Jusque dans les années 1980, toutes les autoroutes débouchaient sur des routes nationales autour de Ratisbonne. Dans les temps qui suivirent, la ville a été reliée progressivement au réseau autoroutier.
Ratisbonne se trouve sur trois routes touristiques : la route allemande desLimes, la route desempereurs et desrois, ainsi que la route européenne deGoethe.
Le port fluvial de Ratisbonne est, avec un trafic total de 8 002 000 tonnes en 2013, le plus grand port de Bavière. Sa situation sur lecanal européen Rhin-Main-Danube en fait l'un des plus importants lieux de transit entre les ports de lamer du Nord et l'Europe de l'Est.
Ratisbonne est à l'intersection de plusieurs routes cyclables à longue distance : la route du Danube, qui va des sources du Danube àBudapest, la route Waldnaabtal/Naabtal qui conduit deBärnau à Ratisbonne, la route du Regental qui va de Ratisbonne àEisenstein, la route duLimes, qui conduit deBad Hönningen à Ratisbonne et, enfin, la route Falkenstein-Festspiel-Chambtal, qui va de Ratisbonne àFurth im Wald.