Pour les articles homonymes, voirRat (homonymie).
Taxons concernés
Parmi lesMyomorpha (dont des « rats »)
Parmi lesHystricognathi (dont des « rats »)
Sous-pages sur le rat brun
Autres articles sur les rats
Le mot « rat » est unnom vernaculaire ambigu qui peut désigner, en français, des centaines d'espèces différentes dans le monde demammifèresrongeursomnivores, dont la queue est nue, les dents tranchantes et le museau pointu. Les rats sont le plus souvent de lafamille desMuridés ou, de façon plus restrictive, dugenreRattus, lequel regroupe les espèces les plus communes :Rattus rattus, le rat noir, etRattus norvegicus, le rat d'égout, qui a donné lerat domestique en élevage. Néanmoins, paranalogie, le terme désigne aussi quelques espèces de rongeurs qui ne font pas partie de la famille des Muridés, comme leRat palmiste, leRat-chinchilla, etc.
Leshommes étudient ces rongeurs, les utilisent à leur profit, les apprivoisent ou bien, au contraire, les considèrent comme des nuisibles et cherchent à les exterminer. Les rats font ainsi partie intégrante de lasymbolique, de la culture et de l’histoire humaine, et de nombreuses œuvres y font référence. Plusieurs groupes de musique se rattachent au rat, comme leRat Pack.
L'étymologie du mot « rat » est incertaine. Il n'existait pas en latin[1]. Sa racine semble commune auxlangues romanes (rata enespagnol,ratto enitalien,ratazana enportugais) et auxlangues germaniques (Ratte enallemand,rat enanglais etnéerlandais). Le mot date de la fin duXIIe siècle. Auparavant, rats et souris sont désignés indistinctement sous le terme demus[2]. Mais les origines en restent obscures ; il viendrait d'uneonomatopée, née du bruit du rat qui grignote, ronge ou gratte. Il pourrait venir de l’allemandratt[1],[3] ou encore ducelteract ouraz[2],[1]. La femelle du rat est appelée une rate, et son petit un raton. Une ratière désigne un piège à rats[4] et une raterie désigne un élevage de rats domestiques[5].
Le langage courant confond longtemps rat etsouris[6] comme l'atteste par exemple lafable de La Fontaine intituléeLe Chat et un vieux rat, où l'auteur les regroupe finalement dans l'expression globale« la gent trote-menu » après avoir employé indifféremment l'un et l'autre termes.
Le mot « rat » remonterait à 1170 en tant que« nom usuel de nombreux mammifères rongeurs »[7].
En 1606, dans leThresor de la langue françoyse tant ancienne que moderne,Jean Nicot associe le rat àMus[8] mais avant que ce genre ne soit fixé parLinné en 1758.
Dans la seconde moitié duXVIIIe siècle, L'Encyclopédie deDiderot etd’Alembert définit le « rat » comme étant de l'espèceMus domesticus, ce qui en fait un synonyme de l'actuellesouris domestique, mais décrit un animal de 14 pouces (35,56 cm), queue comprise, capable de tenir tête à un chat[9] et nomme la sourisMus minor[10].
Dans sa1re édition (1694) et les suivantes, leDictionnaire de l'Académie française donne du « rat » une définition assez vague, précisant simplement que c'est un« animal à qui leschats donnent la chasse » et le décrivant physiquement comme« petit... au museau pointu... pieds courts... queue longue » et mentionne la différence entre« gros rat » et« petit rat ». Il décrit aussi ses mœurs :« qui ronge & mange les grains, la paille, les meubles, les tapisseries ». L'Académie précise seulement à partir de la6e édition (1832-5) qu'il s'agit d'un« petit quadrupède de l'ordre des Rongeurs »[8]. Définition que reprendra presque mot pour motÉmile Littré auXIXe siècle dans sonDictionnaire de la Langue Française[11].
Dès l'époque classique apparaissent pourtant des différenciations entre les divers « rats » : en 1606 Nicot cite le « rat d'eau »[8], en 1668La Fontaine distingue le « rat de ville » du « rat des champs »[12] et en 1725 l'Académie des sciences parle du « rat musqué »[7]. Diderot et d'Alembert, quant à eux, en plus du « rat » (lasouris commune), décrivent le Rat d'Amérique (mus americanus, syn. de l'actuelrat brun[13]), le rat des champs (mus agrestis minor, sans doute uncampagnol du genreMicrotus[14]), le rat d'eau (mus aquaticus, sans doute un campagnol aquatique du genreArvicola[15]), lerat musqué et le rat musqué d'Amérique, le rat de Norvège (mus caudâ abruptâ, corpore fulvo, nigro, maculato), le rat oriental (mus orientalis), le rat blanc de Virginie, (mus agrestis virginianus albus) ainsi que d'autresespèces[9].
Au début duXIXe siècle, le terme « rat », employé seul, est encore associé au genreMus, qui comportait à l'époque de nombreux rongeurs à présent classés ailleurs, mais il désigne surtoutMus rattus, ancien synonyme duRat noir (Rattus rattus)[16].
AuXXe siècle, le dictionnaire françaisLarousse définit toujours le terme « rat » de façon scientifiquement vague comme désignant« divers rongeursMuridés etCricétidés » mais précise qu'il s'applique plus particulièrement aux espèces du genreRattus[17]; tandis que leTrésor de la langue française informatisé (TLFi) en donne une définition un peu plus complète qui réduit la classification (« Mammifère rongeur de la famille des Muridés ») tout en indiquant que cela représente tout de même« des centaines d'espèces dans le monde » ayant les caractéristiques physiques suivantes :« longue queue écailleuse, museau pointu, deux incisives tranchantes à chaque mâchoire », des mœurs communes :« omnivore, prolifique, vorace, commensal de l'homme » et qui sont des espèces« porteuses debactéries et devirus »[7].
Dans les ouvrages modernes, le mot « rat » désigne le plus souvent lerat noir (Rattus rattus) et lerat brun (Rattus norvegicus). Cette dernière espèce est également appelée surmulot et rat d'égout. Lerat domestique est issu de l'élevage du rat brun. Cette souche de rat brun est depuis longtemps maintenue en captivité où elle est d'abord devenue unanimal de laboratoire puis unanimal de compagnie, faisant partie de ce que l'on appelle lesnouveaux animaux de compagnie (NAC).
Le nom de « rats » peut également désigner de manière générale en zoologie legenreRattus. La plupart des espèces de ce genre portent en français le nom de « rat », suivi d’un qualificatif. Par exemple lerat polynésien (Rattus exulans) qui est la troisième espèce de rat la plus répandue au monde après lerat brun et lerat noir.
Néanmoins de manière assez courante, on appelle aussi « rats » d’autresrongeurs de lasous-famille desMurinae[Note 1] ou de la famille desMuridae[Note 2] qui n’appartiennent cependant pas au genreRattus. Bien que plus rarement, on appelle même « rats » des animaux qui ne sont même pas de la famille desMuridés, à commencer par certainsCricetidae dont la classification fait encore débat et qui ont longtemps été classés parmi les Muridés[18].
Parmi lesRodentia :
Les caractéristiques générales des rats sont celles desrongeurs, avec des nuances pour chaque espèce (voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur comportement ou leur physiologie respective).
Le « rat » désigne donc un rongeur de dimensions variées, pouvant aller du minusculerat des moissons (Micromys minutus) aurat de Gambie (Cricetomys gambianus), un géant en comparaison. Les caractéristiques physiques sont très diverses parmi les animaux appartenant à l'ordre desRodentia mais cenom vernaculaire est surtout employé pour désigner des rongeurs dotés d'oreilles rondes et d'une queue relativement longue, généralement annelée. Il s'agit le plus souvent d'un rongeur plus gros que lasouris, bien que ce critère ne soit pas déterminant, puisque lerat des moissons (Micromys minutus) est également appelé « souris naine ».
Le tableau triable suivant présente une synthèse non exhaustive desnoms vulgaires ou desnoms vernaculaires attestés en français et des noms scientifiques correspondants[Note 3]. Il faut noter que certaines espèces ont plusieurs noms possibles. En gras, les espèces les plus connues des francophones. Les classifications évoluant encore, certains noms scientifiques peuvent avoir un autre synonyme valide :
Qu’il s’agisse de l’une ou l’autre des espèces, les rats sont considéré comme des propagateurs de maladies, notamment parmi les plus graves. Le rat intervient soit comme réservoir du microbe (bactérie,virus ouparasite) qu'il héberge sans le transformer, soit commehôte intermédiaire dans le cycle du parasite (qui va se transformer dans l'organisme du rat et y devenir infectieux pour l'homme). Le rat est alors infectieux soit par sa morsure, soit par ses déjections, ou par son sang prélevé et transmis à l'hommevia un vecteur (insecte, tique).
La maladie à laquelle on associe le plus le rat est, sans doute, lapeste, qui est principalement propagée par le rat et transmise à l'homme par piqûres de puces d’animaux infectés[30]. Plus facilement véhiculée par le rat noir, elle s’est répandue dans le monde en de terribles épidémies au cours de l’Histoire[31], notamment lors de lapeste noire du milieu duXIVe siècle. Néanmoins, laleptospirose, maladie bactérienne qui est parfois appelée la maladie du rat, est propagée par l'urine infectée du rat ou de lasouris et semble presque toujours la source directe ou indirecte des infections humaines. D'autres maladies peuvent également être transmises par le rat, comme lafièvre par morsure de rat (streptobacillose ou fièvre de Haverhill) et leSodoku qui en est une variante. Le rat est aussi le réservoir, unique ou non, de laméningite à éosinophiles, de lafièvre hémorragique d'Argentine, de lafièvre hémorragique vénézuélienne, de ladouve de Chine, de lafièvre hémorragique coréenne, dutyphus murin, et il est l'hôte intermédiaire de l'échinococcose alvéolaire[32].
Mais en plus de ce point de vue sanitaire, les rats sont desopportunistes et ils s’attaquent auxréserves alimentaires qu’ils dévorent et souillent de leurs déjections. Ils mettent en péril les récoltes dans certains paystropicaux[33] et peuvent causer des déséquilibres écologiques[34],[35]. Pour un grain dévoré par lerat brun, 10 à 15 grains sont souillés et rendus inconsommables.
De même, du fait de l'introduction durat brun, durat noir et durat polynésien, dans 82 % desarchipels mondiaux et au vu de leur caractèreinvasif, ils occasionnent de nombreux bouleversements dans lesécosystèmes insulaires et contribuent également à l'éradication de certaines espèces animales[36],[37],[38]. Ces trois espèces de rats (Rattus exulans,Rattus norvegicus et surtoutRattus rattus) sont reconnues commeinvasives, elles font partie des 100 espèces les plus invasives d’après l’UICN[39]. Ils peuvent devenir une menace pour l’équilibreécologique et les espèces locales, surtout lorsqu’ils colonisent une île[40].
Pour éviter tous les problèmes apportés par les rats à l'état sauvage, des campagnes dedératisation sont organisées par les autorités dans de nombreux pays. Elles visent à réduire les populations de rats et ainsi à diminuer le risque sanitaire[41]. En France, en 2021, 7% de la population a du faire face à une infestation de rat à son domicile[42]. Ce chiffre a été multiplié par deux depuis 2016, en raison notamment de l'interdiction de l'appâtage permanent depuis 2019[43].
Depuis longtemps, l'homme essaie d'empêcher le rat de proliférer. Au fil du temps différentes méthodes ont été déployées. Dans les habitations, lechat ou certains chiens sont utilisés pour empêcher la prolifération de ces rongeurs. Dans l’Égypte ancienne, on se sert déjà des chats pour combattre les rats[44]. LesVénitiens ramenèrent d’Égypte et deSyrie desgalères pleines de chats ratiers afin d’éradiquer les rats dans la lagune et par là même de combattre la peste[45]. Vers 1727, avec l’invasion massive durat gris (surmulot ou rat d'égout), leschiens ratiers, comme leAffenpinscher, prennent la place des chats en Europe. Alors qu'auMoyen Âge, les massacres de chats n’ont fait qu’accélérer la propagation des rats noirs dont les puces étaient porteuses de lapeste bubonique, les fonctionnaires municipaux deLondres ont répété la même erreur environ 300 ans plus tard[46]. AuXXIe siècle, on emploie surtout lamort aux rats, le gaz ou encore les pièges (plus écologiques et rapides), pour éliminer les indésirables[47]. Cependant, les rats sont dotés d'un odorat très développé qui leur permet d'éviter les pièges mis en place. Et ils communiquent avec des ultrasons, dont la fréquence est trop élevée pour être audible pour l'oreille humaine. Dès qu'ils sentent un danger, ils préviennent les autres rats.
En règle générale, le rat ne s'attaque pas à l'homme, il le fuit[48],[49],. Il peut cependant être agressif s'il se sent acculé ou surpris[50]. Il peut arriver que les rats mordent des personnes pendant leur sommeil, mais il s'agit d'un phénomène rare[51].
Bien qu'ils n'étaient pas alors considérés comme utiles les rats étaient appréciés dans un jeu de sang. Les parieurs organisaient des combats de rats contre chiens[52]. Ce type de combat connut un grand succès par exemple enAngleterre auXIXe siècle quand les combats de chiens furent interdits en 1835[53]. Ainsi un chien nommé Billy devint célèbre en tuant cent rats en cinq minutes et demie. EnFrance, ce type de combat, finalement jugé trop cruel, est interdit depuis 1987[54],[55].
D'un point de vue utilitaire, les rats ont joué et jouent encore un rôle dans l'alimentation humaine. Plusieurs espèces de rats sont mangées par les communautés rurales d'Asie du Sud-Est, d'Inde et d'Afrique[56],[57]. EnOccident, le rat n'a souvent été mangé qu'en situation deguerre et defamine. Ainsi l'on sait que des rats et plusieurs autres espèces animales ont nourri les hommes pendant lesiège de Paris en1870-1871[58].
Lesrats des villes (Rattus norvegicus) jouent un rôle important dans letraitement des déchets humains. On estime généralement que sans eux, les égouts et canalisations des grandes villes seraient rapidement bouchés de manière irrémédiable. À Paris, ils dévorent près de 800 tonnes d'ordures par jour[59].
Lerat domestique (Rattus norvegicus d’élevage) est très utilisé par les laboratoires pour divers tests et études. De même son intelligence y est fort appropriée pour faire des expériences sur le comportement. Sa petite taille, sa résistance et sa prolificité en font notamment unorganisme modèle.
Ce rat apprivoisé a trouvé sa place parmi lesnouveaux animaux de compagnie (NAC)[60]. On trouve de plus en plus de matériel et d’aliments dédiés à cet animal. Il est apprécié pour son caractère, son agilité mais aussi son intelligence[60],[61].
En dehors du genreRattus, lesrats géants de Gambie, desmuridés du genreCricetomys, sont utilisés comme démineurs pour détecter lesmines antipersonnel enAfrique, notamment auMozambique[62]. Ils permettent de les détecter et ainsi de les éliminer de manière très efficace[63]. Lesrats de Gambie ont un odorat puissant et sont curieux et agiles, ce qui explique l'intérêt qu'ils représentent pour cette tâche. D'autant plus qu'ils sont intelligents et apprennent très vite et il faut dire qu'ils ont un odorat plus puissant que celui d'un chien, qu'ils sont plus résistants mais aussi qu'ils sont plus petits et reviennent beaucoup moins chers[63],[64]. Leur poids est un atout idéal puisque pesant moins de 1,5 kg, ils ne font pas exploser les mines[63],[64].Depuis peu ils sont également utilisés enTanzanie et auMozambique pour la détection de la tuberculose à partir d'expectorations (crachats), toujours en se servant de leur sensibilité olfactive et de leur capacité d'apprentissage : leur taux de détection (67 %) est supérieur à celui de laborantins étudiant des lames au microscope (48 %)[65] et ils permettent d'éviter des examens en laboratoires longs (une semaine) et couteux.
Depuis laPréhistoire, le « rat » a toujours accompagné l'Homme[66], et de ce fait, c'est un animal qui occupe une très forte symbolique et qui est fortement présent dans les domaines folkloriques et artistiques. Cependant la symbolique n'est pas la même selon les époques et selon les différents continents. EnOrient et plus particulièrement enAsie, le rat est généralement le symbole de l'intelligence, de l'ambition et même de la chance[66],[67]. EnOccident, et ce depuis leMoyen Âge, sa valeur symbolique est généralement négative, certainement du fait qu'il est destructeur de récoltes et propagateur d'épidémies. Cependant la symbolique du rat est bien plus complexe, et il reste un animal lourd de symbole, indissociable de l'Homme[67].
EnInde comme enExtrême-Orient, le rat est associé aux divinités.
Dans l'hindouisme, le rat est associé àGanesh puisqu'il en est la monture (levahana). Du fait que Ganesh est une des divinités les plus populaires de l'hindouisme, le rat est un animal qui n'est pas vu comme nuisible mais aimé pour son ingéniosité et sa curiosité. En tant que monture de Ganesh, il est comparable aumantra récité et qui dévore les graines d'ignorance pour permettre d'accéder à la connaissance que représente la Divinité[68]. Globalement perçus comme des créatures inoffensives, on peut voir enInde des rats se promener parmi les hommes, sans que cela pose de problème à la population.
Le temple deKarni Mata, enInde dans l’État duRajasthan, est l'un des exemples les plus parlants que l'on puisse trouver. Selon la légende locale les rats sont les réincarnations de lasadhviKarni Mata, de sa famille mais aussi de ses conteurs, bardes et poètes[69]. Les rats sont les premiers dévots privilégiés de Karni Mata[70]. Des milliers de rats vivant au sein du temple (20.000 selon certaines estimations[71]), la tradition dit qu'il y a quatre ou cinq rats blancs, que l'on considère comme particulièrement saints. Ils sont les manifestations deKarni Mata elle-même et de sa famille. Les apercevoir est un privilège et les visiteurs ont le devoir de leur donner de la nourriture.
EnExtrême-Orient, lerat fait partie de l'astrologie chinoise, il est le premier animal d'un cycle de douze animaux[72]. Des légendes relatent comment les animaux furent choisis et comment le rat devint le premier animal du cycle zodiacal. Il le fut par la ruse et il est de ce fait associé à la mesquinerie mais surtout à l'intelligence[73],[74]. Il est également lié à l'argent[75]. AuJapon, le rat est considéré comme le messager deDaikokuten, divinité de la richesse, du commerce et des échanges[76].
EnOccident et plus précisément dans lalangue française, le rat est aussi lié à la richesse mais il se retrouve lié à l'avarice. Ainsi, de nombreuses expressionsmétaphoriques se sont créées à partir du mot « rat ». Leur signification a souvent une connotation péjorative reflétant l'image négative et peu reluisante qu'inspire le rat[2]. On dit par exemple d'une personne avare qu'elle esttrès rat, d'un homme « fortgueux » qu'il estgueux comme un rat ou encore lorsqu'un logement est étroit et sale on dit que c'estun nid à rats. Pour décrire quelqu'un de fantaisiste ou faisant un caprice on dit alors qu'il ades rats dans la tête[4] (etc).
Indésirable et propagateur d’épidémies, le rat a souvent été perçu par le dégoût, la répugnance et par la crainte[77]. Il a ainsi alimenté l'imaginaire collectif et lacroyance populaire, tels le culte deSaint-Gertrude de Nivelles qui aurait eu le pouvoir de repousser les rats et lessouris[78],[79], la légende dujoueur de flûte de Hamelin[80] ou encore la créaturefolklorique duroi de rats. Unroi de rats est en fait un regroupement de rats dont les queues sont entrelacées les unes aux autres, souvent prises dans une gangue composée de paille, d'excréments et de poils. C'est un phénomène rare et contesté qui est accompagné d'un mythe populaire[81].
EnEurope, le rat est donc présent dans lescontes, puisque lesfrères Grimm ont notamment transcrit la légende dujoueur de flûte de Hamelin, mais il est aussi dans lesfables. De nombreusesfables deJean de La Fontaine parlent du rat et lui prêtent des caractéristiquesanthropomorphes. On en compte pas moins de douze ayant le mot « rat » dans leur titre[82],[83].
À la fin duXIXe siècle et auXXe siècle le rat est encore une fois intégré à lalittérature mais c'est augenre de l'horreur qu'il est associé, comme on peut le voir avec la nouvelleLes Rats dans les murs de l'écrivainaméricainH. P. Lovecraft dans laquelle les rats sontanthropophages ou encore avec laTétralogie des Rats duromancieranglaisJames Herbert. Dans les dernières décennies duXXe siècle et dans lesannées 2000, l'image du rat reste souvent la même. Leroman d'horreurGarbage rampage de Julian C. Hellbroke (coll. Trash) se déroule sur fond d'invasion de rats mutants àNew York. L'image du rat évolue tout de même, et devient parfois un peu plus positive, sans doute en raison du recours plus fréquent durat brun en laboratoire et des débuts durat brun en tant qu'animal de compagnie dans lesannées 1980[84]. Durant cette période, on voit aussi apparaître le rat dans labande dessinée. Et ce aussi bien dans laBD franco-belge que dans lescomics et lesmangas et dans les adaptations télévisuelles et cinématographiques qui en découlent.
Le rat est donc également présent à l'écran. Il y garde souvent son côté de vermine terrifiante et propagatrice d'épidémies, comme dansWillard[85],film d'horreur américain sorti en1971 sa réadaptation de2003[86],Soudain... les monstres ou bien encore dansD'origine inconnue (voirListe de films d'horreur avec des rats). Dans lesfilms d'animation américains les rats y jouent des rôles divers. DansBrisby et le Secret de NIMH, l'héroïne est une souris aidée par desrats de laboratoire intelligents qui se sont évadés et qui se trouvent être selon les personnages amicaux ou violents[87]. DansBasil, détective privé, le rat se voit cantonné au rôle du méchant, rival de la souris[88]. Enfin dansRatatouille, unrat d'égout se voit devenir un « héros culinaire »[89]. On peut également noter le portrait très sombre que les jeux vidéoA Plague Tale: Innocence etRequiem font du rat, qui devient ici la matérialisation de la vermine et de la mort. Dans le livreDemain les rats[90],Christopher Stork met en scène des rats scientifiquement modifiés qui prennent finalement possession du monde.
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