Pour l’article homonyme, voirRangiroa (commune).
Rangiroa Ra‘i roa (mul) | |||
![]() Image satellite de Rangiroa | |||
Géographie | |||
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Pays | ![]() | ||
Archipel | Tuamotu | ||
Localisation | Océan Pacifique | ||
Coordonnées | 15° 07′ 30″ S, 147° 38′ 42″ O | ||
Superficie | 79 km2 | ||
Point culminant | non nommé (12 m) | ||
Géologie | Atoll | ||
Administration | |||
Collectivité d'outre-mer | Polynésie française | ||
District | Tuamotu | ||
Commune | Rangiroa | ||
Démographie | |||
Population | 2 709 hab. (2017[1]) | ||
Densité | 34,29 hab./km2 | ||
Plus grande ville | Tiputa | ||
Autres informations | |||
Découverte | |||
Fuseau horaire | UTC-10 | ||
Géolocalisation sur la carte :îles Tuamotu Géolocalisation sur la carte :Polynésie française | |||
Atolls en France | |||
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Rangiroa (« Ciel immense » ou « Vaste ciel » enpaumotu ; entahitien :Ra‘i roa) est unatoll de l'archipel des Tuamotu enPolynésie française faisant partie du groupement desÎles Palliser. Les premiers explorateurs européens l'ayant découvert l'appelèrent « Île aux Mouches » ou « Bonne Espérance ».
D'un point de vue géologique, l'atoll est l'une des excroissances coralliennes (de seulement quelques mètres) du sommet du mont volcanique sous-marin homonyme, qui mesure 1 185 mètres depuis le plancher océanique et formé il y a 61,4 à 64,5 millions d'années[2].
Rangiroa est le deuxième plus grand atoll au monde par la superficie de sonlagon, véritable mer intérieure, derrièreKwajalein (Îles Marshall), et devantFakarava enPolynésie française. Il est constitué de 240motu séparés par plus de cent ho'a (petits chenaux) qui forment sonrécif corallien, d'un peu moins de 300 mètres de large mais qui s'étend sur plus de 200 kilomètres. Dans ses dimensions maximales, le lagon est long de 80 km pour une largeur de 32 km ; sa profondeur maximale ne dépasse pas les 35 mètres mais sa superficie atteint 1 446 km2. La superficie des terres émergées est quant à elle de7 900 hectares (79 km2), répartis en 415 groupes de motu. Du fait de la faible profondeur du lagon, en fonction de la houle et des échanges entre la mer et le lagon par lespasses (celle de Tiputa etcelle d'Avatoru), il arrive que des tempêtes intérieures s'y produisent. Seules deux îles sur les 418 qui composent l'atoll sont habitées en permanence.
Rangiroa est mondialement reconnu pour sa faune sous-marine exceptionnelle :dauphins,requins,poissons de récif etpélagiques ainsi qu'en saison desbaleines y sont observables.
En 2017, la population totale de Rangiroa est de 2 709 personnes[1],[3] réparties entre les villages deTiputa (971 hab.),Avatoru (817 hab.), Ohotu (546 hab.), Taeo'o (102 hab.), Fenuaroa (70 hab.), Otepipi (39 hab.) et Tevaro (22 hab.) ; l'évolution démographique de l'atoll est la suivante :
1983 | 1988 | 1996 | 2002 | 2007 | 2012 | 2017 | ||
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1 169 | 1 305 | 1 913 | 2 281 | 2 473 | 2 567 | 2 709 | ||
SourcesISPF[4] etGouvernement de la Polynésie française. |
Des séries de fouilles archéologiques ont mis au jour sur Rangiroa la présence sur 18 000 m2 d'au moins 104 « fosses de culture » – creusées dans le substrat corallien par des unités familiales de trois à quatre personnes, afin de récupérer par capillarité l'humidité latente de lalentille des eaux de pluie infiltrées[5] retenues dans le socle corallien où étaient déposés branchages et composts[6] – destinées à la culture de différentes variétés detaros dont les tubercules, sources de féculents, étaient récoltés tous les six mois par lesPolynésiens ayant peuplé l'atoll[7].
La première mention attestée de l'atoll date du[8], lorsque les explorateurs hollandaisWillem Schouten etJacob Le Maire le baptisentVlieghen Eyland[9] (soit « Île aux Mouches »). L'atoll est visité le par leur compatrioteJakob Roggeveen[9], puis le par l'AméricainCharles Wilkes lors de sonexpédition australe, qui lui attribue le nom deDeans Island[9],[10].
Le tourisme est l'activité économique principale de l'île. L'atoll est desservi quotidiennement depuisPapeete par lesATR 42 etATR 72 d'Air Tahiti sur l'aéroport de Rangiroa. Il accueille, en moyenne, environ 2 300 vols et 80 000 passagers par an (dont 20% en transit) faisant de cet aéroport le plus fréquenté de la Polynésie française après celui de Tahiti[11]. L'hébergement des touristes est assuré par des hôtels et des pensions, avec des possibilités de camping. Rangiroa dispose d'une centrale thermique l'approvisionnant en électricité ainsi que d'une antenne satellite couvrant les communications téléphoniques. Les principales commodités de l'atoll sont à trouver àTiputa, qui comporte commerces,supérettes et un dispensaire.
L'atterrage du câble sous-marin Natitua – sur le quai du village d'Avatoru[3] – et sa mise en service en permet à Rangiroa d'être relié àTahiti et à l'internet mondial à haut-débit[12].
La lagune de Rangiroa, le deuxième plus grand atoll de l'archipel des Tuamotu en Polynésie française, est une destination reconnue pour les plongeurs en raison de sa vaste vie sous-marine et de sa diversité d'espèces marines. L'étendue de la lagune et l'eau claire et chaude du Pacifique offrent des conditions idéales pour explorer la flore et la faune sous-marines, faisant de Rangiroa un point important pour les activités de plongée[13].
Le lagon et les passes constituent des sites privilégiés deplongée sous-marine, dont les sessions sont organisées par six clubs de plongée. Dans les nombreuses cavernes sous-marines (les Cavernes, la Grotte aux Requins, le Tombant, l'Éolienne, ...) et à leurs abords se croisentchirurgiens,rougets,napoléons,raies manta,requins gris de récif,requins pointe blanche,requins-marteau,raies léopard,barracudas en bancs, tortues, requins pélagiques et dauphins, entre autres espèces. De novembre à février, les grands requins-marteau se retrouvent ainsi dans la Passe de Tiputa : lorsque le courant est entrant, un mur de requins d'environ cent spécimens se forme habituellement à l'entrée de la passe, à une cinquantaine de mètres de profondeur. Portés par ce fort courant, les requins peuvent rester immobiles, permettant alors aux plongeurs de les observer sans difficulté (il y a cependant un dérangement causé aux espèces), au même titre que desraies aigle (dont les requins se nourrissent) et de grandes raies manta (Manta birostris, ouraie manta océanique). Régulièrement, des dauphins sédentaires (Tursiops truncatus) se retrouvent également en groupe dans la passe, qui leur fait office de terrain de jeu.
Lelagon Bleu est un lagon à l'intérieur du lagon, de très faible profondeur. L'Île aux Récifs a la singularité de présenter des formations coralliennes fossiles, appelées « feo ». Les Sables Roses sont des bancs de sable situés à l'extrême Sud de l'atoll.
Présente sur plus de trente sites dePolynésie française, laperliculture est autorisée sur150 ha au nord du lagon pour l'élevage et le greffage avec un maximum de cinquante lignes de collectage dunaissain[3] et fait vivre de nombreuses familles autochtones. Sur l'atoll de Rangiroa, l'élevage d’huîtres perlières dans le lagon permet de produire desperles de Tahiti – un terme qui désigne en réalité les perles de culture marines produites à partir de l'espècePinctada margaritifera, abondante dans les atolls polynésiens. Les perles obtenues, dont la couleur de base peut aller de très clair à très foncé en passant par toute la gamme des gris (d'où l'appellation impropre deperles noires), sont les seules perles cultivées au monde à présenter une telle diversité de couleurs naturelles, avec une dominante caractéristique vert-rose dite « aile de mouche » ou « peacock » (plume de paon)[14].
La technique de production des perles de culture marine a originellement été mise au point auJapon et, excepté quelques détails, les protocoles utilisés en Polynésie française sont similaires. Le processus consiste àintroduire dans l'animal un nucléus (une bille ennacre) et un greffon, soit le morceau dumanteau d'une autre huître. Le greffon va alors rapidement reconstituer unépithélium autour du nucléus, puis déposer des cristaux de nacre dans le cas d'une greffe réussie. Les cas de rejets du nucléus demeurent toutefois importants et peuvent atteindre 30 à 40 %, la raison principale étant un mauvais placement du greffon, qui doit absolument être accolé au nucléus lors de l'opération initiale. Malgré un support original parfaitement sphérique, seules 20 % des perles seront rondes à la récolte, soit environ deux ans après la greffe.
À Rangiroa, dont la surface du lagon est considérable, plusieurs fermes occupaient il y a quelques années encore une superficie de plus de500 hectares de concessions maritimes octroyées par legouvernement de la Polynésie française. À ce jour, il n'en reste plus qu'une, laGauguin's Pearl[15], qui employait plus de cinquante personnes à son apogée et n'embauche désormais plus qu'une dizaine de personnes originaires de l'atoll travaillant sur les150 ha de concessions du lagon[3]. D'autre part, la seule école au monde intégralement dédiée aux techniques de la perliculture est implantée sur l'île, le Centre des métiers de la nacre et de la perliculture (CMNP)[16], conjointement avec un centre de recherche sur les huîtres perlières, l'Écloserie territoriale de Rangiroa[17]. Malgré les aléas économiques du secteur et une production annuelle de perles non-communiquée[18], Rangiroa demeure ainsi une plateforme incontournable pour la perliculture.
Essentiellement vivrière, elle est pratiquée avec des parcs à poissons autorisés surtout dans la partie Nord du lagon près de passes et dans leshoas[3]. Une partie de la production est cependant exportée vers l'île deTahiti.
L'atoll de Rangiroa est également connu pour unvignoble[19],[20], unique au monde. Les vignes y poussent au bord du lagon à côté d’unecocoteraie et produisent deux récoltes par an. Lechai est situé près du village d'Avatoru ; les raisins sont transportés au chai par bateau. La création de ce vignoble requit de longues analyses préalables afin de déterminer quel site polynésien était le mieux à même d’accueillir des vignes. Les premiersceps furent importés en 1992 et subirent des tests d'acclimatation et de sélection dans les principaux archipels de Polynésie, avec l’incertitude de leur adaptation au climat. Au total, une trentaine decépages fut importée de diverses régions d'Europe.
Les essais eurent lieu :
C'est finalement l’atoll de Rangiroa qui fut retenu pour héberger le nouveau domaine, notamment en raison de l'absence locale demaladies cryptogamiques et d'insectes défoliateurs, et pour sa relative proximité avec Tahiti. Les cépages retenus et actuellement en production sont : l’italia B, lecarignan N et lemuscat de Hambourg N.
À l'image d'un grand nombre d'atolls[21], il n'y a pas d'eau courante à Rangiroa. Chaque foyer doit récupérer et stocker l'eau de pluie dans des citernes. Du fait d'un pompage excessif, leslentilles d'eau douce qui se forment dans les récifs coralliens sont pour la majorité d'entre elles désormais constituées d'eau saumâtre[22]. Un atoll étant formé à la surface de l'océan, les réserves d'eau douce s'avèrent également polluées par le quasi impossible enfouissement des déchets, qui s'amoncellent en dépotoirs sauvages ou à seulement quelques mètres sous terre[23]. Le problème de l'eau sur Rangiroa est donc inhérent aux conditions de vie contemporaines, et structurel. D'autre part, leréchauffement climatique et lamontée des eaux qui l'accompagne menace l'île. Comme pour tout atoll, l'équilibre écologique et la viabilité de Rangiroa pour l'Homme repose de ce fait sur un écosystème particulièrement vulnérable nécessitant une gestion des ressources des plus délicates.
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