La population, initialement composée principalement dePalestiniens chrétiens, comprend, depuis1948, de nombreuxréfugiésmusulmans issus de toute laPalestine. L'estimation de la population de la ville, pour 2025, est de 45 644 habitants[1]. Seshabitants s'appellent lesRamallawi.
Yasser Arafat est inhumé dans un mausolée situé dans l'enceinte de laMouqata'a, quartier général de l'Autorité palestinienne, situé dans la ville.
Selon la légende locale, le frère de Rached, Sabri l'Haddadéen, accueillait l'émir Ibn Kaysoom, chef d'un puissant clanmusulman, quand la femme de Sabri donna naissance à une fille. Selon la coutume, l'émir proposa qu'elle se marie à son tout jeune fils quand ils seraient tous deux adultes. Sabri crut que cette proposition n'était pas sérieuse, les mariages entre chrétiens et musulmans étant rares, et lui donna sa parole. Des années après, quand l'émir revint voir les Haddadéens pour qu'ils tiennent leur promesse, ils refusèrent. Ceci déclencha une guerre sanglante entre les deux familles. Les Haddadéens fuirent vers l'ouest et s'établirent dans les collines de Ramallah, où vivaient déjà quelques familles musulmanes[2].
L'église de l'Épiphanie, édifiée pour remplacer l'ancienne en1852, est la seule église orthodoxe à Ramallah aujourd'hui. Durant cette décennie, l'Église catholique s'établit dans la ville, devenant le deuxième groupe chrétien à Ramallah. Elle établit l'école de filles Saint-Joseph, ainsi que le lycée mixteal-Ahliyyah, tenu par lesreligieuses du Rosaire.
Lesquakers anglais arrivent en1869 et ouvrent une école de filles et un internat d'une quinzaine de garçons en1901[4].
La ville de Ramallah devient une municipalité en1908 etÉlias Odeh en est le premier maire. Le conseil municipal est composé de membres de chaque grande famille.
Au début de laPremière Guerre mondiale, les habitants se rebellent contre l'autoritéottomane. Trente habitants sont tués. En1915, une invasion decriquets migrateurs détruit les récoltes et l'année suivante, une épidémie detyphoïde décime 30 % de la population.
Occupation britannique et débuts de l'État d'Israël
Ramallah, comme toutes les localités palestiniennes, est sous l'autorité dumandat britannique à partir de novembre1917 (le mandat est imposé en1920, auparavant ce sont des forces d'occupation), jusqu'en1948, date de la fondation de l'État d'Israël. L'électrification de la ville est totalement terminée en1936. Des milliers de réfugiés, majoritairement musulmans, s'installent aux abords de la ville en1948.
Sous l'influence des migrations deréfugiés palestiniens, musulmans et chrétiens, de nouvelles mosquées et églises sont construites. Lamosquée Jamal-Abdel-Nasser dans la ville adjacente deAl-Bireh est l'une des plus grandes de l'agglomération. Les coptes-orthodoxes ont construit une nouvelle église sur les hauteurs de la ville. Il existe aussi une églisemelkite catholique, une égliseluthérienne-évangélique, une église épiscopalienne, une églisebaptiste, etc. Les chrétiens représentent aujourd'hui 25 % de la population de l'agglomération totale et les réfugiés palestiniens 60 % (surtout aux abords de la ville).
En 1967, à la suite de laGuerre des Six Jours, tous les territoires palestiniens sontconquis par Israël. Les premières élections municipales depuis le début de l'occupation ont lieu en1972. Dix ans plus tard, le maireKarim Khalaf est victime d'une tentative d'assassinat par des extrémistes israéliens, tout comme le maire de Naplouse et le maire d'Al-Bireh[réf. souhaitée]. Le conseil municipal suspend son administration.
Lapremière intifada éclate en1987. La même année, la première opération à cœur ouvert à l'hôpital est réalisée par le docteur Shawqi Harb.
L'armée israélienne évacue Ramallah en1996 et l'Autorité palestinienne installe son administration, un nouveau conseil municipal est réuni.
Affrontements entre Palestiniens et soldats israéliens à Ramallah, le 20 octobre 2000, au cours de laSeconde intifada.
Laseconde intifada commence en2000 et se poursuit jusqu'en2005. En2002, le quartier commence à être bombardé. Bien que cette solution soit considérée à la base comme provisoire, Ramallah est devenuede facto la capitale de l'Autorité palestinienne. En décembre2001, Arafat tient des réunions à la Mouqata'a, tout en vivant avec sa femme et sa fille àGaza. Après des attentats suicides àHaïfa, Arafat est obligé de rester dans l'enceinte du gouvernement à Ramallah.
La région fait face à la pression continue de lacolonisation israélienne. En 2023, les habitants de la plupart des communautés du territoire situé entre Ramallah etJéricho, d'une superficie de 150 000 dounams [15 000 hectares], ont été contraints de fuir lorsque les colons, notamment lesJeunes des collines, ont commencé à construire rapidement des avant-postes pastoraux et à commettre des violences contre les résidents avec le soutien de Tsahal et des institutions de l'État israélien[5].
Cette ancienne petite ville chrétienne est l'épicentre de l'activité économique palestinienne, laquelle doit beaucoup à l'aide internationale et aux capitaux de ladiaspora. La ville doit aussi beaucoup au Premier ministre de l'Autorité palestinienneSalam Fayyad, artisan de son essor fulgurant.
Trois cent cinquante salariés travaillent à l'usineCoca-Cola de Ramallah. La firme américaine est ainsi l'un des plus gros employeurs de la ville.
La place centrale Al-Manara.Quartier résidentiel de Ramallah.
À Ramallah, fulgurant développement économique et fulgurant développement démographique vont de pair. La ville, qui attire les habitants d'autres cités de Cisjordanie (Naplouse,Jéricho,Hébron…) ne cesse de croître. Surtout en hauteur, car les restrictions imposées parIsraël rendent presque impossible toute construction en périphérie.
La ville est un chantier à ciel ouvert. La frénésie immobilière ne connaît pas de répit et la spéculation fait flamber les prix : le montant du mètre carré a triplé entre2005 et2010. La croissance de la demande de logements est de nature exponentielle. Mais l'offre reste très limitée : les contraintes administratives imposées par Israël sont très lourdes, l'État hébreu ne délivre les permis de construire qu'au compte-gouttes, et dans des zones très restreintes.
Ramallah est devenue une capitalede facto, hébergeant les institutions politiques : résidence du président de l'Autorité palestinienneMahmoud Abbas,QG de l'Autorité palestinienne, ministères…
La ville n'en reste pas moins une enclave dont on s'évade très difficilement. À chaque entrée de la ville, des barrages deTsahal, l'armée israélienne, filtrent les allées et venues des Palestiniens. Du moins, ceux qui disposent d'un permis pour sortir. Aucheck point deQalandia, principal passage versJérusalem, on reconnaît les véhicules autorisés à quitter la Cisjordanie à leur plaque jaune (israéliennes). Les plaques vertes (palestiniennes), elles, ne permettent aucune incursion en territoire israélien. À Qalandia, l'attente est souvent interminable, une heure trente en moyenne, pour parcourir les dix kilomètres qui séparent Ramallah de Jérusalem.
Yasser Arafat (1929-2004), activiste et homme d'État palestinien. Il représente les Palestiniens dans les différentes négociations de paix et signe lesaccords d'Oslo en 1993. Il devient le premier président de la nouvelle Autorité palestinienne et reçoit le prix Nobel de la paix 1994 en compagnie deShimon Peres etYitzhak Rabin. Il est inhumé à la Mouqata'a, son dernier quartier général de Ramallah, le gouvernement israélien ayant refusé qu'il soit enterré à Jérusalem[10].
Janette Khoury, née en 1945, femme politique palestinienne. En 2005, elle devient la première femme élue maire de Ramallah.
Hanan Ashrawi, née en 1946, femme politique palestinienne et professeure d'université.
Mosab Hassan Youssef, né en 1978, il a travaillé pour les services secrets israéliens de 1997 à 2007[11].