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Très influencé par lamusique folklorique, il publie en1906 le célèbreThe English Hymnal(en) qui regroupe, outre des compositions personnelles, un grand nombre d’arrangements de ces chansons traditionnelles dont il fait desairs à part entière.
Ralph Vaughan Williams est né en 1872 dans un village situé dans le comté duGloucestershire[1], dans lequel son père, le révérend Arthur Vaughan Williams (Vaughan n’étant pas un deuxième prénom, mais la seconde partie d’un nom de famille composé détaché, Vaughan Williams), officie comme vicaire. À la suite de la mort de son père en1875, il est élevé par sa mère, Margaret Susan (1843-1937), l’arrière-petite-fille de l’industrielJosiah Wedgwood, dans la maison familiale de la dynastie Wedgwood[2]. Il est également le petit-neveu deCharles Darwin[3]. Bien qu’ayant grandi parmi la classe moyenne supérieure cultivée, Ralph Vaughan Williams a milité toute sa vie en faveur d’un idéaldémocratique et égalitaire, à l'encontre de la société établie.
Parmi ses nombreuses amitiés nées durant ses années auRoyal College of Music, celle avec son camarade de classeGustav Holst a été la plus décisive pour son œuvre de compositeur ; s'étant rencontrés en1895, les deux jeunes hommes ne tardent pas à confier à la critique l’un de l’autre leurs compositions de jeunesse. C’est ainsi que Vaughan Williams donne peu à peu forme à ses premières œuvres dont la première publiée, la chansonLinden Lea, n’est publiée que dans les années trente. Durant ces premières années, il travaille à la fois à ses propres compositions, au développement de sa technique orchestrale et à la publication d'œuvres musicales variées, en particulier des œuvres d’Henry Purcell, ainsi qu'à l'English Hymnal pour la composition duquel il voyage dans de nombreux pays dont il recueille les chants populaires.
Il se marie en1897 et, cette même année, visite l'Allemagne où il suit l'enseignement deMax Bruch avant que de passer son doctorat en musique à Cambridge en1901. Pendant un séjour enFrance en1909, il rencontreMaurice Ravel, ce qui contribue fortement à faire gagner en maturité son style orchestral. En parallèle, Vaughan Williams découvre lamusique traditionnelle anglaise, condamnée à disparaître rapidement en raison du déclin de la tradition orale au profit de la conservation écrite. Cette rencontre n’a cessé d’influencer son œuvre musicale dans laquelle il a incorporé des éléments de ces mélodies et de ces chansons dufolklore dont la beauté, ainsi que le mystère qui entoure l’anonymat de ces traditions nées et perpétuées dans la multitude du commun des gens, le fascinent toujours. Ses efforts pour faire reconnaître cet héritage ont largement contribué à la ré-appréciation de la culture musicale folklorique anglaise, notamment en tant que président de l'English Folk Dance and Song Society(en) (qui, en hommage, a donné son nom depuis à sa bibliothèque).
S’il ne cesse de s’intéresser à la musique traditionnelle dont il côtoie les grands noms, tel le révérendGeorge B. Chambers(en), sa carrière musicale s’enrichit à partir de1905 de l’expérience de chef d’orchestre qu’il fait lors du tout jeuneLeith Hill Musical Festival(en) qu’il dirige jusqu’en1953, date à laquelle il cède la main àWilliam Cole (musician)(en). Quatre ans plus tard, il compose la musique d’accompagnement utilisée pour la représentation desGuêpes d’Aristophane par les étudiants deCambridge lors de la triennale Cambridge Greek Play. En1910, il connaît ses premiers succès auprès du grand public en conduisant les premières de lafantaisie sur un thème de Tallis dans lacathédrale de Gloucester, mais plus encore grâce à sasymphonie (chorale)no 1 dite « A Sea Symphony ». En1914, sasymphonieno 2 dite « A London Symphony », conduite parGeoffrey Toye (qui par la suite l’aide à reconstruire la partition, perdue pendant laguerre), rencontre un succès encore plus marqué.
Vaughan Williams est âgé de quarante et un ans quand débute laGrande Guerre ; bien qu’il ait la possibilité d’échapper à tout service militaire ou de servir comme gradé, il choisit de s’enrôler comme simple soldat dans leRoyal Army Medical Corps. Éreinté par son rôle de brancardier enFrance et àSalonique, il est finalement élevé au grade desous-lieutenant dans laRoyal Garrison Artillery(en) le. Une anecdote rapporte qu’à une occasion, bien que trop malade pour ne serait-ce que rester debout, il a continué à diriger sabatterie d’artillerie allongé à même le sol. Son exposition prolongée aux tirs nourris a probablement été à l’origine de sa progressive perte d’audition qui explique sa surdité tardive. Après l'Armistice de 1918, il est directeur de musique de la Première armée (First Army) britannique jusqu'à sa démobilisation en, ce qui l’aide beaucoup à reprendre contact avec le monde de la musique.
Au moment de sortir de la guerre, il adopte un temps un style musical aux accents mystiques dans sasymphonieno 3 dite « A Pastoral Symphony », symphonie qui doit notamment à son vécu d’ambulancier volontaire pendant la guerre ; il compose égalementFlos campi, une œuvre pouralto accompagné d’un petit orchestre et d’unchœur sans parole. À partir de1924, il entame une nouvelle phase musicale, caractérisée avant tout par des accords dissonants et un rôle important de lapolyrythmie. Les œuvres clef de cette période restent latoccata marziale, leballetOld King Cole, leconcerto pour piano, l'oratorioSancta Civitas (son œuvre pour chœur préférée) et le balletJob : A Masque for Dancing, qui n’est pas directement inspiré de laBible mais d’Illustrations du Livre de Job deWilliam Blake. Il compose également unTe Deum en sol pour la consécration deCosmo Gordon Lang commearchevêque de Cantorbéry. Cette phase créative culmine avec sasymphonieno 4 en fa mineur, jouée pour la première fois en1935 par l'orchestre symphonique de la BBC.
Cette symphonie marque une très nette rupture avec les compositions orchestrales et « pastorales » auxquelles son œuvre est souvent identifiée ; en effet, sa dimension dramatique soutenue par une tension permanente et de nombreuses dissonances ne cesse de surprendre ceux qui l’écoutent depuis sa toute première interprétation. Lui-même conscient de son originalité, Ralph Vaughan Williams en dit : « Je ne sais pas si je l’apprécie, mais elle est telle que je l’ai voulue ». Deux ans plus tard, le compositeur réalise un enregistrement mémorable de son œuvre avec le même orchestre pourHMV, resté son seul enregistrement à caractère commercial. À la même époque, il prodigue son enseignement enAmérique et enAngleterre tout en dirigeant leBach Choir(en) ; il est également président de laCity of Bath Bach Choir de1946 à1959. Il est décoré de l’ordre du Mérite en1935 lors des cérémonies de l’anniversaire du roi, ayant décliné antérieurement le titre dechevalier.
Il conserve également une activité de direction d'orchestre et il dirige à de nombreuses reprises lesPassions deJean-Sébastien Bach. Il meurt en1958, universellement reconnu. Ses funérailles ont lieu à l'abbaye de Westminster où ses cendres reposent près de celles d'Henry Purcell[4].
Arnold Whittall,Symphony en re Major : Models et mutations, in: « Vaughan Williams studies », Cambridge, New York, Cambridge University, , Part of Cambridge Composer Studies, par Alain Frogley, University of Connecticut, décembre 1996.
Alain Frogley et Aidan J. Thomson,The Cambridge Companion to Vaughan Williams, Part of Cambridge Companions to Music, 2013.
Marc Vignal,Ralph Vaughan Williams, Bleu Nuit éditeur 2015, Prix de la critique 2016 : meilleur livre sur la musique(EAN9782358840484).