Unraïon[1] ouraion[Note 1] est le terme utilisé dans plusieurs États de l'ancienbloc communiste pour désigner deux types de subdivisions administratives : unesubdivision territoriale ou une subdivision de ville. Le terme provient du mot français « rayon » pris dans le sens géométrique à partir du chef-lieu[2].
Le raïon est une subdivision territoriale enAzerbaïdjan, enBiélorussie, enGéorgie, enLettonie, enMoldavie, enRussie, enUkraine, enBulgarie et dans certains autres pays de l'ex-Union soviétique. En tant que subdivision administrative, le terme est introduit par la réforme de l'administration soviétique de 1923-1929, qui transforme en grande partie lesvolosts et lesouïezds de l'Empire russe en « raïons », puis exporte ce système dans les pays annexés en 1940-1945 et dans lesÉtats satellites dubloc de l'Est. La subdivision en raïons reste largement en place après ladislocation de l'URSS, et est même remise en place dans certains pays — comme laMoldavie, où elle est réintroduite par le gouvernement àdominance communiste élu en 2001, après avoir été réformée en 1998 par le gouvernement pro-européen précédent.
Un raïon est généralement une subdivision de deuxième niveau. Il peut s'agir de la subdivision :
d'une petite ex-république soviétique (RSS), ou d'une oblast, kraï, république ou grande ville d'une grande ex-république soviétique ;
d'une oblast, d'une grande ville, ou de laCrimée, en Ukraine.
Théoriquement, les raïons soviétiques étaient censés avoir un certain degré d'autonomie, sous la forme d'un conseil du district (raïssoviet) élu par le peuple, ou d'un chef de l'administration locale, soit élu, soit nommé. Dans la pratique, c'est leparti unique qui présentait ses « candidats », que les « électeurs » devaient élire à la quasi-unanimité. Ce type de pratique a disparu depuis 1989 dans certains pays comme la Bulgarie, mais continue dans d'autres comme la Biélorussie.
Il n'existe pas de traduction universellement admise du mot « raïon » en français. On trouve parfois « arrondissement », plus souvent « district », parfois « comté » (surtout dans les traductions depuis l'anglais utilisantcounty pour le raïon) voire « cercle » (dans des traductions depuis l'allemand utilisantKreis pour le raïon). Ce flou entretient la confusion pour trois raisons :
aucune de ces traductions ne correspond exactement à ce qu'est l'unité administrative nommée « raïon » dans le pays considéré ;
le motрайон est généralement appliqué à deux types d'unités administratives en Russie :
Unрайон représente également une subdivision territoriale, un territoire autour d'une ville ou d'un grand village, considéré commeрайонный центр (raïonny tsentr, centre de raïon) ;
le mot « district » est appliqué surtout pour traduire la notion deфедеральный округ (district fédéral), introduite parVladimir Poutine, qui est beaucoup plus vaste qu'un raïon.
C'est pourquoi il est préférable d'utiliser simplementraïon ouraion, le nom local dans son sens local.
Dans lafédération de Russie, la trame administrative n'a pas été modifiée, mais la terminologie a changé pour refléter des spécificités locales, comme :
De facto, le pays ne les contrôle pas tous : une grande partie de ceux du Sud et de l'Est de l'Ukraine — notamment de larépublique autonome de Crimée et duDonbass — échappent au gouvernement de Kiev et sont sous le contrôle desforces russes ou pro-russes locales.
De jure, laMoldavie est divisée en40 raïons de mêmes dimensions que ceux d'Ukraine, et cinqmunicipalités.De facto le gouvernement moldave en contrôle 32 et demi et lessécessionnistes pro-russes 4 et demi. En Moldavie, le motraion (officiel) est d'origine russe : ses équivalents (non-officiels, signifiant « cercle ») sontocol enmoldave etdolay engagaouze.
Les régions de Géorgie sont subdivisées en districts, dénommésraïoni (engéorgien :რაიონი)[4],[Note 2] pour les républiques autonomes (Abkhazie,Adjarie) et pourTbilissi ; ils sont dénommésmounitsipalitéti (engéorgien :მუნიციპალიტეტი)[5] pour les régions administratives.
↑Selon Wikipédia en langue géorgienne, le motraïoni est issu du mot en langue françaiserayonne désignant une partie de nid d'abeille, repris en langue russe à l'époque de l'Empire russe et de l'Union soviétique, transcrit engéorgien avec uni final.