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Rafael del Riego y Flórez (ouRafael del Riego y Nuñez), né le[1] ou le[2],[3] àTineo (Asturies,Espagne) et mort le àMadrid, est un généralespagnol et un homme politique libéral. Il donna son nom au célèbre hymne duXIXe siècle, connu commeHimno de Riego, adopté par les libéraux pendant la monarchie constitutionnelle, et plus tard, par les républicains espagnols.
Le, il participe à labataille d'Espinosa, après laquelle il est à nouveau fait prisonnier. Trois jours plus tard, il est transféré enFrance, et finalement libéré. Il en profite pour voyager enAngleterre et dans lesÉtats allemands, avant de retourner enEspagne en1814 pour rejoindre à nouveau l'armée, avec le grade de lieutenant-colonel dans son ancien régiment.
En1819, le roi mit sur pied 10 bataillons pour aller combattre les mouvements indépendantistes enAmérique du Sud. La portion de ce corps desAsturies où il commandait fut dirigée versCadix, comme faisant partie de l’armée destinée à une expédition contre les colonies d’Amérique qu’on songeait à reconquérir.
Il organisa une mutinerie le où il proclame, au village deLas Cabezas de San Juan, où est stationné son bataillon, le rétablissement de laConstitution de Cadix (constitution de1812), passée à la postérité comme « pronunciamiento de Riego ». Il va immédiatement propager le mouvement donné àArcos de la Frontera, puis àAscala de las Gazulès, où il délivre Quiroga, et, de concert avec celui-ci, dirige ses forces, incessamment accrues, vers les travaux dela Cortadura, langue de terre qui unit Cadix au continent. Ce conflit fut désigné plus tard par les historiens sous le nom deguerre d'Espagne de 1820-1823. Le soulèvement est le premier à avoir été internationalement connu sous le qualificatif de « pronunciamiento » et marque le début d'une longue série dans l'Espagne duXIXe siècle[6].
Après des tentatives dont l’unique résultat fut la prise d’un arsenal, Riego se détermina à entreprendre une invasion dans l’intérieur du royaume. À la tête de 1 500 hommes, il se porte versAlgésiras, traverse toute l’Andalousie. Les troupes de Riego marchèrent sur les principales villes d'Andalousie, dans l'espoir de provoquer une insurrection anti-royaliste, mais la population locale manifesta une certaine indifférence. En revanche une révolte éclata enGalice et se propagea rapidement à travers l'Espagne.
Il est poursuivi jusqu’àMalaga par un corps, sous les ordres du comte généralO'Donnell, et là, assez maltraité dans un combat qu’il n’a pu éviter. Le, le palais royal deMadrid fut encerclé par les soldats du généralBallesteros, et dès le, le roi accepta de rétablir la constitution.
Il allait être abandonné de presque tous les siens, lorsqu’il apprend (mars1820) qu’enfin la constitution proclamée àla Corogne et àMadrid vient d’être acceptée par le roi. Ce prince ne dédaigna pas de prodiguer des marques de sa bienveillance à Riego, dont la marche jusqu’à Madrid eut une sorte de solennité triomphale.
Le nouveau gouvernement « progressiste » éleva Riego au grade demaréchal de camp et le nommacapitán general de laGalice. Le, il reçut le commandement de l'Aragon, et partit pourSaragosse. Le de la même année, il épousa sa cousine Maria Teresa del Riego y Bustillos.
Cependant une réaction se fit bientôt sentir dans la marche du gouvernement, fortement dénoncée par Riego. Le, à la suite de l'échec d'une insurrection républicaine, il fut accusé à tort derépublicanisme et emprisonné. Il se vit destitué et envoyé en exil àLérida, sous le prétexte d’un mouvement démocratique qui éclata àSaragosse, chef-lieu de son gouvernement.
Cette disgrâce, à laquelle il mit fin en publiant un Mémoire justificatif de sa conduite, accrut à tel point la popularité de Riego que son nom devint parmi lescomuneros un cri de ralliement. Des manifestations eurent lieu àMadrid pour réclamer sa libération. Les élections de mars1822 le portèrent auxCortes Generales, le Parlement espagnol, ce qui accéléra sa sortie de prison. Il y siégea alors pour la première fois ; il en fut aussitôt nommé président, et s’acquitta de ses fonctions avec plus de talent qu’on ne l’eût espéré.
Le, l'expédition française franchit la frontière. À l’approche de l’armée française, Riego vota, conformément à un article exprès de la constitution, la suspension provisoire de l’autorité royale en même temps que celle de l’assemblée descortès, qui furent l’une et l’autre remplacées par une régence durant la translation du gouvernement deSéville àCadix. Riego prit le commandement de la3e Armée, et résista aux envahisseurs avec l'appui de groupes loyalistes locaux. Envoyé ensuite pour remplacer le généralZaias dans le commandement des troupes stationnées àMalaga, il y débarqua le, réunit aussitôt 3 000 hommes, qu’il conduisit vers les cantonnements deBallesteros, fit arrêter ce général par ses soldats après s’être assuré qu’il trahissait la cause descortès, mais se vit lui-même obligé de renoncer à son entreprise par l’arrivée d’une division française.
D’échecs en échecs, il se replia vers laprovince de Jaén, espérant gagner les montagnes ; l’ennemi ne lui en laissa pas le temps : un autre corps français, parti d’Andujar, le vint placer entre deux feux. Les siens se débandèrent ; il fut grièvement blessé, et ne parvint qu’avec peine à échapper à ses vainqueurs. L’infortuné général, accompagné seulement de deux officiers, erra d’abord pendant deux jours sans guide à travers les sentiers les moins fréquentés ; et bientôt après, un ermite de laTorrer-de-Pedro-Gil et un habitant deVilches, que la nécessité l’avait obligé de prendre pour conducteurs, se hâtèrent de le livrer le avec ses compagnons au magistrat d’Arquillos, et cetalcade les fit conduire tous trois garrottés àla Caroline. Arraché aux cachots de cette ville sur la réclamation d’un officier français pour être dirigé sur le quartier général à Andujar, Riego ne lui fut livré que pour être remis presque aussitôt aux agents du parti dont il avait si généreusement mérité l’implacable haine.
On l’envoya àMadrid pour être jugé, et il est digne de remarquer qu’on se contenta, pour établir la procédure, du fait qu’il avait voté la suspension du roi à Cadix. Bien qu'une amnistie générale ait été décrétée, la cour royale jugea Riego coupable de trahison, étant donné qu'il était un des membres du parlement s'étant exprimé en faveur de la réduction des prérogatives du roi.
Le, au milieu de la nuit, Riego fut transféré à laprison de la Tour ; le lendemain à midi, on le conduisit à la chapelle, assisté de deux moines. Le, à midi et demi, il fut traîné à l’échafaud au milieu des cris de la populace. Il fut pendu sur laplace de la Cebada, àMadrid. Le soir, son cadavre fut transporté dans une église voisine et enterré auCampo Santo par laconfrérie de la Charité.
Le supplice de Riego fit beaucoup de sensation enFrance et enAngleterre. L’épouse du général et son oncle, DonMiguel del Riego, chanoine d’Oviedo, qui s’étaient réfugiés àLondres, sollicitèrent par lettres l’ambassadeur de France, M. leprince de Polignac, et le ministre des affaires étrangères de France, essayant d’obtenir l’intervention du gouvernement français auprès deFerdinand VII en faveur du général Riego. L’ambassadeur français répondit avec quelque politesse, mais le ministre des affaires étrangères ne daigna faire aucune réponse.