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Radioactivité

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Pour les articles homonymes, voirRadio.

Pictogramme signalant la présence de matière radioactive. ()
La maison deGeorges Cuvier, auJardin des plantes de Paris, oùHenri Becquerel découvrit la radioactivité en1896.

Laradioactivité est lephénomène physique par lequel desnoyaux atomiques instables (dits radionucléides ouradioisotopes) sedésintégrent spontanément en d'autres noyaux en émettant simultanément des particules de matière (électrons,noyaux d'hélium,neutronsetc.) et de l'énergie (photons eténergie cinétique). La radioactivité a été découverte en1896 parHenri Becquerel dans le cas de l'uranium, et très vite confirmée parPierre etMarie Curie pour leradium. C'est cette dernière qui introduit à cette occasion les termes deradioactivité etradioélément[1].

L'émission de particules matérielles et immatérielles est appeléerayonnement, et l'énergie des particules est suffisante pour entraîner l'ionisation de la matière traversée, d'où le nom derayonnements ionisants. On distingue classiquement les rayons α constitués de noyaux d'hélium (également appelésparticules α), les rayons β constitués d'électrons ou de positons (particules β ou β+) et lesrayons γ constitués dephotons, auxquels il faut ajouter les neutrons qui dérivent desfissions spontanées.

Les effets sur un organisme vivant d'une exposition aux rayonnements ionisants (irradiation) dépendent du niveau et de la durée de l'exposition (aiguë ou chronique), de la nature du rayonnement ainsi que de la localisation de la radioactivité (exposition externe, interne, en surface, etc.).

Les rayonnements provenant de substances radioactives sont largement utilisés dans l'industrie pour le contrôle de pièces manufacturées, les soudures, l'usure, et enmédecine nucléaire à des fins de diagnostic àfaible dose, et à des fins thérapeutiques à forte dose pour soigner lescancers. Lors des différents usages de la radioactivité, il convient naturellement de suivre les mesures deprévention, de protection et de contrôle adaptées au niveau de radioactivité.

Histoire

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Mise en évidence et explication de la radioactivité

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Henri Becquerel (18521908), découvreur de la radioactivité en1896
Marie Curie (18671934) en1903, au moment de recevoir le Prix Nobel de physique

La radioactivité fut observée pour la première fois parAbel Niépce de Saint-Victor en 1857 puis redécouverte en1896[a] parHenri Becquerel (1852-1908), lors de ses travaux sur laphosphorescence : les matières phosphorescentes émettent de la lumière dans le noir après exposition à la lumière, et Becquerel supposait que la lueur qui se produit dans lestubes cathodiques exposés auxrayons X pouvait être liée au phénomène de phosphorescence. Son expérience consistait à sceller une plaque photographique dans du papier noir et mettre ce paquet en contact avec différents matériaux phosphorescents. Tous ses résultats d'expérience furent négatifs, à l'exception de ceux faisant intervenir des sels d'uranium, lesquels impressionnaient la plaque photographique à travers la couche de papier.

Cependant, il apparut bientôt que l'impression de l'émulsion photographique n'avait rien à voir avec le phénomène de phosphorescence, car l'impression se faisait même lorsque l'uranium n'avait pas été au préalable exposé à la lumière. Par ailleurs, tous les composés d'uranium impressionnaient la plaque, y compris les sels d'uranium non phosphorescents et l'uranium métallique. De plus, les physiciensJulius Elster (en) etHans Gleiter (en) montrent dès 1898 que le phénomène n'est sensible ni à la température, ni à la pression ni à un bombardement d'électrons[3].

À première vue, ce nouveau rayonnement était semblable au rayonnement X, découvert l'année précédente (en1895) par le physicien allemandWilhelm Röntgen (1845-1923). Des études ultérieures menées par Becquerel lui-même, ainsi que parMarie Curie (1867-1934) etPierre Curie (1859-1906), ou encore parErnest Rutherford (1871-1937), montrèrent que la radioactivité est nettement plus complexe que le rayonnement X. En particulier, ils découvrirent qu'unchamp électrique oumagnétique séparait les rayonnements « uraniques » en trois faisceaux distincts, qu'ils baptisèrent α, β et γ. La direction de la déviation des faisceaux montrait que les particules α étaient chargées positivement, les β négativement, et que les rayonnements γ étaient neutres. En outre, la magnitude de ladéflexion indiquait nettement que les particules α étaient bien plus massives que les β.

  • Reproduction de l'expérience de Becquerel.
  • Section polie de pechblende.
    Section polie depechblende.
  • Papier photographique impressionné par le rayonnement de la pechblende.
    Papier photographique impressionné par le rayonnement de la pechblende.

En faisant passer les rayons α dans untube à décharge et en étudiant lesraies spectrales ainsi produites, on pouvait conclure que le rayonnement α est constitué d'hélions, autrement dit de noyaux d'hélium (4He). D'autres expériences permettaient d'établir que les rayons β sont composés d'électrons comme les particules dans untube cathodique, et que les rayons γ sont, tout comme les rayons X, des photons très énergétiques. Par la suite, on découvrit que de nombreux autres éléments chimiques ont des isotopes radioactifs. Ainsi, en traitant des tonnes depechblende, une roche uranifère, Marie Curie réussit à isoler quelques milligrammes de radium dont les propriétés chimiques sont tout à fait similaires à celles dubaryum (ces deuxéléments chimiques sont desmétaux alcalino-terreux), mais qu'on arrive à distinguer à cause de la radioactivité du radium.

En 2024, des désintégrations α sont détectées individuellement grâce au recul de billes desilice contenant leradioisotope, de taillemicrométrique. La détection du minuscule recul d'un objet plus de 1012 fois plus massif que les particules émises est rendue possible grâce à des techniques d'opto-mécanique enlévitation. La mesure est sensible à toutes les particules émises lors de la désintégration, y compris les particules neutres qui pourraient échapper à la détection par les techniques existantes. L'observation d'un changement dans lacharge nette de la bille coïncidant avec le recul permet d'identifier les désintégrations avec unbruit de fond de l'ordre duµBq[4],[5].

Mise en évidence des dangers de la radioactivité

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« Poudre Tho-Radia, à base de radium et thorium, selon la formule duDr Alfred Curie […] ».

Les dangers desrayonnements ionisants pour la santé ne furent pas immédiatement reconnus. Ainsi,Nikola Tesla (1856-1943), en soumettant volontairement en1896 ses propres doigts à une irradiation par des rayons X, constata que les effets aigus de cette irradiation étaient des brûlures qu'il attribua, dans une publication, à la présence d'ozone. D'autre part, les effets mutagènes des radiations, en particulier les risques decancer, ne furent découverts qu'en1927 parHermann Joseph Muller (1890-1967). Avant que les effets biologiques des radiations ne soient connus, des médecins et des sociétés attribuaient aux matières radioactives des propriétés thérapeutiques : leradium, en particulier, était populaire comme tonifiant, et fut prescrit sous forme d'amulettes ou de pastilles. Marie Curie s'est élevée contre cette mode, arguant que les effets des radiations sur le corps n'étaient pas encore bien compris. Durant lesannées 1930, les nombreuses morts qui ont semblé pouvoir être reliées à l'utilisation de produits contenant du radium ont fait passer cette mode et, actuellement, la radiothérapie n'est appliquée qu'à bon escient dans les hôpitaux, notamment pour soigner des cas de cancers avérés ou, éventuellement, d'autres maladies graves.

Désintégration nucléaire

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Article détaillé :Décroissance radioactive.

La « désintégration » (en physique, elle correspond à la transformation de la matière en énergie) d'unnoyau radioactif peut entraîner l'émission derayonnement α,β ouβ+. Ces désintégrations sont souvent accompagnées de l'émission dephotons de haute énergie ourayonsγ, dont leslongueurs d'onde sont généralement encore plus courtes que celles desrayons X, étant de l'ordre de 10−11 m ou inférieures. Cetteémission gamma ( γ ) résulte de l'émission de photons lors de transitions nucléaires : du réarrangement des charges internes du noyau nouvellement formé, ou bien de la couche profonde du cortège électronique perturbé, à partir de niveaux d'énergie excités avec des énergies mises en jeu de l'ordre duMeV.

Différents modes de désintégration radioactive, représentés dans le tableauN-Z (N =nombre de neutrons,Z =nombre de protons) : radioactivitésα,β etβ+,capture électronique ε,émission de neutron n etémission de proton p.

Les principaux modes de désintégration sont ladésintégration α, ladésintégration β et ladésintégration ε. D'autres modes concernent surtout desnucléides synthétiques : ladésintégration β+, l'émission de neutrons, l'émission de protons et lafission spontanée[6]. Par ailleurs laradioactivitéγ, qui n'est pas due à une désintégration à proprement parler mais à unetransition nucléaire, accompagne souvent les différents modes de désintégration.

A
Z
 X
A−4
Z−2
 Y
+4
2
He
.
La particule α, decharge 2e (oùe désigne lacharge élémentaire), emporte sous forme d'énergie cinétique une fraction de l'énergie de masse libérée par la désintégration.
A
Z
 X
A 
Z+1
Y
+0
-1
e
+0
0
νe
.
A
Z
 X
+0
−1
e
A 
Z−1
Y
+0
0
νe
.
A
Z
 X
A 
Z−1
Y
+0
1
e+
+0
0
νe
.
A
Z
 X
An
Z
 Y
+n1
0
n
.
Le nombren peut être égal à 1 (exemples :4
1
H
,5
2
He
,13
4
Be
), à 2 ( 5
1
H
,10
2
He
), à 3 ( 6
1
H
) ou à 4 ( 6
1
H
,7
1
H
).
A
Z
 X
A−n
Z−n
 Y
+n1
1
p
.
Le nombren peut être égal à 1 (exemples :53m
27
Co
,151
71
Lu
,147
69
Tm
) ou à 2 ( 45
26
Fe
,54
30
Zn
).
Table des isotopes par processus majoritaire de désintégration radioactive.

Lemode de désintégration d'un nucléide radioactif dépend de sa position par rapport aux nucléides (stables ou moins instables) de lavallée de stabilité les plus proches de lui dans letableauZ-N (figure ci-contre). D'une façon générale, les nucléides situés à gauche de la vallée ont trop de neutrons (en comparaison de leur nombre de protons) et subissent unedésintégration β ; les nucléides situés à droite sont excédentaires en protons et subissent une désintégration ε (capture électronique) ou plus rarement unedésintégration β+ ; les nucléides demasse atomique supérieure à 208 et proches de la vallée subissent unedésintégration α. Il y a diverses exceptions, qui s'expliquent notamment par des considérations de cinétique.

Les désintégrations α, β et β+ sont souvent accompagnées de l'émission de photons de haute énergie ourayons gamma, dont les longueurs d'onde sont généralement encore plus courtes que celles desrayons X, étant de l'ordre de 10−9 m ou inférieures. Cette émission gamma (γ) résulte de transitions à partir de niveaux d'énergie excités du noyau. Le spectre émis est un spectre de raies qualitativement comparable aux spectres infrarouge, optique et ultraviolet qui résultent des transitions entre les différents niveaux d'énergie dans les atomes, mais quantitativement la différence provient du fait que les énergies mises en jeu dans le cortège électronique des atomes sont de l'ordre de l'électron-volt (eV), alors que dans les noyaux atomiques elles sont environ un million de fois plus élevées et de l'ordre duMeV.

Radioéléments

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Article détaillé :Radioélément.

La radioactivité peut provenir deradioisotopesnaturels ouartificiels, ces derniers étant produits au laboratoire et dans desréacteurs nucléaires fabriqués par les êtres humains ou se constituant tout à fait exceptionnellement de façon spontanée dans la nature, comme celui qui semble avoir fonctionné il y a deux milliards d'années sur lesite d'Oklo au Gabon, ou encore lors d'explosions debombes atomiques. Dans le premier cas, on parle alors souvent deradioactivité naturelle, pour insister sur le fait que la radioactivité est produite par des radioéléments se rencontrant avec des abondances plus ou moins grandes (mais toujours assez faibles) dans la nature. Dans le deuxième cas, on parle deradioactivité artificielle, terme consacré depuis que les épouxFrédéric Joliot etIrène Curie ont reçu en 1935 leprix Nobel de chimie « pour la découverte de la radioactivité artificielle »[7]

Les radioéléments les plus fréquents dans les roches terrestres sont l'uranium 238 :238U ou U(92,238), lethorium 232 :232Th ou Th(90,232), et surtout lepotassium 40 :40K ou K(19,40). Outre ces isotopes radioactifs naturels encore relativement abondants, il existe dans la nature des isotopes radioactifs en abondances beaucoup plus faibles. Il s'agit notamment des éléments instables produits lors de la suite de désintégrations des isotopes mentionnés, par exemple de divers isotopes duradium et duradon.

Un des radioisotopes naturels les plus utilisés par l'homme est l'isotope 235 de l'uranium (235U), qui se trouve dans la nature en faible proportion (moins de 1 %), associé à l'isotope238U, mais dont on modifie la proportion par des techniques d'enrichissement de l'uranium pour qu'il puisse servir de combustible pour la production d'énergie nucléaire et d'explosif pour la production de bombes atomiques.

Un autre radioisotope naturel est lecarbone 14, c'est-à-dire l'isotope 14 du carbone (14C). Celui-ci est constamment produit dans la haute atmosphère par desrayons cosmiques interagissant avec l'azote et se détruit par désintégrations radioactives à peu près au même taux qu'il est produit, de sorte qu'il se produit un équilibre dynamique et que la concentration du14C reste plus ou moins constante au cours du temps dans l'air et dans les organismes vivants qui l'ingèrent (photosynthèse, nutrition, etc.). Une fois l'organisme mort, la concentration en14C diminue dans ses tissus, ce qui permet de dater le moment de la mort. Cettedatation au radiocarbone est un outil de recherche très prisé enarchéologie et permet de dater avec une bonne précision des objets organiques dont l'âge ne dépasse pas 50 000 ans.

Loi de désintégration radioactive

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Article détaillé :Décroissance radioactive.

Unradioisotope quelconque a autant de chances de se désintégrer à un moment donné qu'un autre radioisotope de la mêmeespèce, et la désintégration ne dépend pas des conditions physico-chimiques dans lesquelles le nucléide se trouve. En d'autres termes, la loi de désintégration radioactive est uneloi statistique.

SoitN(t){\displaystyle N(t)} le nombre d'atomes (donc denoyaux atomiques) d'une espèce radioactive donnée présents dans un échantillon à un instantt{\displaystyle t} quelconque. Comme la probabilité de désintégration d'un quelconque de ces noyaux ne dépend pas de la présence des autres espèces deradionucléides ni du milieu environnant, le nombre total de désintégrations pendant un intervalle de tempsdt{\displaystyle \mathrm {d} t},dN{\displaystyle -\mathrm {d} N} (chaque désintégration entraînant la disparition de l'un des noyaux), est proportionnel au nombreN{\displaystyle N} de noyaux radioactifs de même espèce présents et à la duréedt{\displaystyle \mathrm {d} t} de cet intervalle :

dN=λNdt{\displaystyle -\mathrm {d} N=\lambda \,N\,\mathrm {d} t\,} (dN<0{\displaystyle \mathrm {d} N\!<0},λ>0{\displaystyle \lambda >0}).

En intégrant l'équation différentielle précédente, on trouve la loi dedécroissance exponentielle du nombreN(t){\displaystyle N(t)} de radionucléides présents dans le corps à un instantt{\displaystyle t} quelconque, en appelantN0{\displaystyle N_{0}} le nombre des radionucléides présents à l'instantt=0{\displaystyle t=0} :

N(t)=N0eλt{\displaystyle N(t)=N_{0}\,e^{-\lambda t}}.

Lademi-viet1/2{\displaystyle t_{1/2}} est la durée au bout de laquelle la moitié d'un échantillon radioactif est désintégrée, le nombre de noyaux fils atteignant la moitié du nombre de noyaux pères. On montre que :

λ=ln(2)t1/2{\displaystyle \lambda ={\frac {\ln(2)}{t_{1/2}}}}.
Démonstration
  • Première démonstration

Par définition de t1/2:{\displaystyle \ t_{1/2}\;:}

N02=N0×eλt1/2{\displaystyle {N_{0} \over 2}=N_{0}\times e^{-\lambda t_{1/2}}}

12=eλt1/2{\displaystyle {1 \over 2}=e^{-\lambda t_{1/2}}}

ln(12)=λt1/2{\displaystyle \ln \left({1 \over 2}\right)=-\lambda t_{1/2}}

ln2=λt1/2{\displaystyle -\ln 2=-\lambda t_{1/2}}

λ=ln2t1/2{\displaystyle \lambda ={\ln 2 \over t_{1/2}}}

  • Seconde démonstration

N(t)=N0 pour t=0{\displaystyle {N(t)=N_{0}\ pour\ t=0}}

N(t)=N02 pour t=t1/2{\displaystyle N(t)={N_{0} \over 2}\ pour\ t=t_{1/2}}

N(t)=N04 pour t=2t1/2{\displaystyle N(t)={N_{0} \over 4}\ pour\ t=2t_{1/2}}

N(t)=N02n pour t=nt1/2{\displaystyle N(t)={N_{0} \over {2^{n}}}\ pour\ t=nt_{1/2}}

N(t)=N02n avec n=tt1/2{\displaystyle N(t)=N_{0}2^{-n}\ avec\ n={t \over t_{1/2}}}

N(t)=N02tt1/2{\displaystyle N(t)=N_{0}2^{-{t \over t_{1/2}}}}

N(t)=N0expln2tt1/2{\displaystyle N(t)=N_{0}\exp \ln 2^{-{t \over t_{1/2}}}}

N(t)=N0exp(tln2t1/2){\displaystyle N(t)=N_{0}\exp \left(-t\,{\ln 2 \over t_{1/2}}\right)}
 

Interaction entre les rayonnements et la matière

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Article détaillé :Rayonnement ionisant.
Pouvoir de pénétration (exposition externe).
Lesparticules α sont arrêtées par une feuille de papier.
Lesparticules β sont arrêtées par une feuille d'aluminium.
Lerayonnement γ est atténué (mais jamais arrêté) par de grandes épaisseurs de matériaux surtout denses (écran enplomb, par exemple). VoirCouche de demi-atténuation.

Action locale des rayonnements

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Les rayonnements ionisants provoquent tous au sein de la matière des ionisations et desexcitations. La façon dont se produisent ces ionisations dépend du type de rayonnement considéré :

Ces mécanismes produiront,in fine, des excitations et ionisations dans le matériau traversé. Le rayonnement gamma et les neutrons ont un fort pouvoir de pénétration dans la matière, plusieurs décimètres debéton pour le rayonnement γ ; un écran en plomb d'une épaisseur de 50 mm arrête 90 % du rayonnement γ (« écran dixième »).

La nature des lois physiques permettant de calculer lesparcours ou l'atténuation des rayonnements dans la matière est différente selon les rayonnements considérés :

  • les rayonnements gamma et les flux neutroniques ne sont jamais complètement arrêtés par la matière. C'est pourquoi le flux de photons émergeant d'un écran sera faible, voire quasi-indétectable, mais jamais nul. VoirCouche de demi-atténuation ;
  • les lois physiques qui traduisent le parcours des rayonnements alpha et bêta montrent qu'au-delà d'une certaine distance, il est impossible que des particules puissent être retrouvées : le rayonnement incident peut donc être complètement bloqué par un matériau qui joue le rôle d'écran. VoirParcours d'une particule.

Lesdéfauts cristallins induits par ces rayonnements peuvent servir à dater la formation desminéraux riches en éléments radioactifs comme l'uranium et lethorium, s'ils ne sont pas trop nombreux (c'est-à-dire, s'ils peuvent être repérés individuellement), grâce auxtraces de fission qu'ils laissent dans lescristaux.

Action globale

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Mesure de la radioactivité (grandeurs et unités)

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Article détaillé :Irradiation.

Grandeurs objectives

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Ces grandeurs objectives sont mesurables à l'aide d'appareils de physique (compteurs,calorimètres, horloges).

  • L'activité d'une source radioactive se mesure enbecquerels (Bq), unité correspondant au nombre de désintégrations par seconde, nommée en hommage àHenri Becquerel. On utilise quelquefois (en biologie par exemple) le nombre de désintégrations par minute.
  • L'activité massique ou volumique est plus souvent utilisée. Elle correspond à l'activité rapportée à la masse (Bq/kg) ou au volume de l'échantillon mesuré (Bq/L ou Bq/m3).
  • Lecurie (Ci) était autrefois utilisé : il se définit comme l'activité d'un gramme de radium, soit 37 GBq (37 × 109 désintégrations par seconde), donc 37 Bq = 1 nCi.
  • Lecoulomb par kilogramme (C/kg) peut également être utilisé : il mesure l'exposition aux rayonnementsX etgamma (la charge d'ions libérée dans la masse d'air). L'ancienne unité équivalente était leröntgen qui correspond au nombre d'ionisations par kilogramme d'air.
  • Pour leradon, l'énergie alpha potentielle volumique (EAPV) peut être mesurée enjoules par mètre cube (J/m3). Cela correspond à l'énergie des particules alpha émises dans un certain volume par les descendants du radon.

Conversion des différentes unités objectives :

Ci ≈ 37 × 109 Bq = 37 GBq = 3,7 × 1010 Bq
Bq = 27 × 10−12 Ci = 27 pCi = 2,7 × 10−11 Ci

Grandeurs subjectives

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Ce sont des grandeurs non mesurables directement. Elles sont estimées à partir de mesures et de coefficients de pondération définis par laCIPR.

Chiffres à considérer avec précaution (non sourcés) :

Le facteur de risque d'induction de cancer est estimé à 4 % par Sv pour une population de travailleurs et à 5 % par Sv pour la population en général. À titre de comparaison, les personnes vivant en Europe occidentale reçoivent une dose annuelle naturelle de 3 mSv dont la moitié est due au radon.

  • L'équivalent de dose ambiant, H*(10), est unegrandeur opérationnelle exprimée enmSv. C'est une mesure approchante de la dose efficace externe, utilisée pour les mesures de l'environnement.
  • L'équivalent de dose individuel, Hp(10), est unegrandeur opérationnelle exprimée enmSv. C'est une mesure approchante de la dose efficace externe, utilisée pour les mesures de l'exposition des personnes aux radiations ionisantes dans le cadre de leur profession.

Conversion des différentes unités subjectives :

1 rad = 0,01 Gy
Gy =100 rad
rem = 0,01 Sv = 10 mSv
Sv = 100 rem

Radioactivité dans l'environnement

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Nature de la sourceExposition humaine à la radioactivité selon l'OMS[11]
mSv par personne
et par an
Radioactivité naturelle
(en %)
Radioactivité artificielle
(en %)
Radon (gaz radioactif naturel dense souvent présent dans les sous-sols et rez-de-chaussée)1,342
Irradiation d'origine médicale (radiographies,scanners,radiothérapiesetc.)0,620
Éléments absorbés paralimentation (essentiellement dupotassium 40 contenu naturellement dans les aliments)0,516
Rayonnement cosmique0,413
Rayonnement interne0,26
Autres origines artificielles saufénergie nucléaire civile (industries minières diverses, retombées atmosphériques
desessais nucléaires militaires, instruments de mesure, certaines méthodes de mesure industrielles (telles le contrôle
de soudures pargammagraphie), etc.)
0,13
Énergie nucléaire civile0,010,3
Total3,17723

Selon une étude de Solenne Billonet al.[12], l'exposition naturelle à la radioactivité représenterait environ 2,5 mSv sur un total de 3,5. Cette dose peut varier de 1 à 40 mSv, selon l'environnementgéologique et les matériaux d'habitation. Il existe aussi le rayonnement interne du corps : la radioactivité naturelle des atomes ducorps humain se traduit par environ 8 000 désintégrations par seconde (8 000 Bq). Ce taux est principalement dû à la présence decarbone 14 et depotassium 40 dans notre organisme.

On parle de « radioactivité naturelle » pour désigner les sources non produites par les activités humaines, comme celle issue duradon, de la terre, ou durayonnement cosmique.A contrario, on parle de « radioactivité artificielle » pour désigner la radioactivité due à des sources produites par les activités humaines : réalisation d'examens médicaux (tels lesradiographies,tomodensitométries,scintigraphies,radiothérapies), éléments transuraniens synthétiques, concentrations artificiellement élevées de matières radioactives ou production artificielle de rayons gamma (dans unaccélérateur de particules, par exemple). Physiquement, il s'agit exactement du même phénomène.

Radioactivité naturelle

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La principale source de radioactivité est représentée par lesradioisotopes existants dans la nature et produits lors des explosions dessupernovas. On trouve des traces de ces éléments radioactifs et de leurs descendants dans tout notreenvironnement : un roc degranite contient des traces d'uranium qui, en se désintégrant, émet duradon.

Les isotopes qui ont subsisté depuis la formation de notresystème solaire sont ceux dont lapériode radioactive est très longue : pour l'essentiel, l'uranium 238 (et dans une moindre mesure l'uranium 235), lethorium 232 et lepotassium 40. Du fait de leur durée de vie très longue, leuractivité massique est nécessairement très faible, et ces composés naturels ne constituent généralement pas un danger important en termes deradiotoxicité justifiant des mesures deradioprotection.

Le rayonnement tellurique dû aux radionucléides présents dans les roches (uranium,thorium et descendants) est d'environ 0,50 mSv par an en France[12]. Il peut cependant être bien plus important dans certaines régions où la roche est très concentrée en uranium (régions granitiques telles laForêt-Noire enAllemagne, laBretagne et leMassif central enFrance) ou enthorium (région duKérala enInde).

Au rayonnement dû aux éléments de longue durée de vie s'ajoute celui des radioisotopes qui forment leurchaîne de désintégration. Ces éléments sont généralement à demi-vie beaucoup plus courte, mais de ce fait, ils ne sont présents qu'en quantité très faible : les lois de ladécroissance radioactive font qu'à l'« équilibre séculaire », leur activité est la même que celle de l'élémentpère.

Parmi ces descendants il faut citer la présence d'un gaz radioactifdense : leradon. Du fait de sa volatilité, il est susceptible de migrer dans l'atmosphère et est ainsi responsable à lui seul de la plus grande part de l'exposition humaine moyenne à la radioactivité : 42 % du total. Il est issu de la désintégration de l'uranium 235 (radon 219) et 238 (radon 222) ainsi que du thorium 232 (radon 220) naturellement contenus dans les sols. Dans les régions où la concentration en uranium dans la roche est élevée, il est souvent présent dans les habitations peu ventilées, ou construites sur des sols à fort dégagement de radon (rez-de-chaussée, maisons, caves). Il entraîne alors une exposition interne importante à cause de ses descendants à période radioactive courte (dont fait notamment partie lepolonium).

D'autre part, laTerre est en permanence soumise à un flux de particules primaires de haute énergie en provenance essentiellement de l'espace et (en bien moindre mesure) duSoleil : lesrayons cosmiques. Levent solaire, et le champ magnétique qu'il entraîne, dévient une partie des rayons cosmiques « interstellaires » ; le champ magnétique terrestre (laceinture de Van Allen) dévie la majeure partie de ceux approchant la Terre. L’atmosphère n'absorbant qu’une partie de ces particules de haute énergie, une fraction de celle-ci atteint le sol, voire pour les plus énergétiques, traverse les premières couches rocheuses.

La part due au rayonnement cosmique représente environ 32 nGy/h[13] auniveau de la mer. Cette valeur varie en fonction de la latitude et de l'altitude, elle double à 1 500 m d'altitude.

Ce rayonnement extraterrestre, par un phénomène despallation à partir des noyaux plus lourds présents dans la haute atmosphère, entraîne la production de rayonnements et de particules ionisantes secondaires ou tertiaires (neutrons, électrons, alpha, ions, etc.). Ce phénomène est à l'origine, entre autres, de la production de radionucléides cosmiques sur notre planète tels lecarbone 14 et letritium. Ces isotopes ont une demi-vie beaucoup trop courte pour avoir été présents depuis la formation de la Terre, mais sont en permanence reconstitués.

Le carbone 14 dernier est constamment produit dans la haute atmosphère par des rayons cosmiques interagissant avec l'azote, et se détruit par désintégrations radioactives à peu près au même taux qu'il est produit, de sorte qu'il se produit un équilibre dynamique qui fait que la concentration du14C reste plus ou moins constante au cours du temps dans l'air et dans les organismes vivants qui respirent cet air. Une fois un organisme mort, la concentration en14C diminue dans ses tissus, et permet de dater le moment de la mort. Cettedatation par le carbone 14 est un outil de recherche très prisé enarchéologie et permet de dater avec une bonne précision des objets organiques dont l'âge ne dépasse pas cinquante à cent mille ans.

Radioactivité artificielle

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Article détaillé :Radioactivité artificielle.

L'activité humaine est une autre source majeure derayonnements ionisants. Principalement, pour 20 % du total des expositions humaines à la radioactivité, par les activités médicales : production de radionucléides parcyclotron (pour lesscintigraphies etTEP par exemple). Le reste, représentant 3 % du total des expositions humaines, est produit, par ordre d'importance, par :

C'est l'imagerie médicale au moyen derayons X qui produit la plus grande part de l'exposition artificielle aux rayonnements ionisants. On ne parle cependant pas de radioactivité car les rayons X ne sont pas issus deréactions nucléaires mais d'excitation électronique de l'atome.

Les réseaux de mesures

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Des réseaux de mesures (plus ou moins organisés, complets et accessibles au public, selon les pays) couvrent une partie du territoire de nombreux pays, pour mesurer les variations de radioactivité dans l'eau, l'air, laflore, lafaune (domestique ousauvage, dont espèces-gibier[14]), les aliments, etc.

En France, depuis, l'ASNR a réuni l'essentiel de ces réseaux (l'équivalent d'environ 15 000 mesures mensuelles depuis début 2009) en un seul portail, leRéseau national de mesures de la radioactivité de l'environnement[15], « […] de manière à faciliter l'accès […] aux résultats des mesures tout en renforçant l’harmonisation et la qualité des mesures effectuées par les laboratoires ». Un site Internet duRéseau national de mesure de la radioactivité dans l’environnement (RNM)[16], est également ouvert depuis le, notamment alimenté par l'IRSN[17].

Radioécologie

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Article détaillé :Radioécologie.

Mi-2011 après l'accident nucléaire de Fukushima et à l’occasion d'une Conférence internationale[18] deradioécologie et de radioactivité environnementale le à Hamilton (Canada)[19], huit organismes de recherche européens, avec le soutien de laCommission européenne, ont créé uneAlliance européenne en radioécologie[20] pour mieux intégrer la recherche en radioécologie[21]. Ces organismes sont le BfS (Allemagne), le NERC (Royaume-Uni), le CIEMAT (Espagne), l'IRSN (France), le NRPA (Norvège), leSCK CEN (Belgique), leSSM (Suède), et le STUK (Finlande)[19]. La commission soutient aussi leprojet STAR porté par l'Alliance européenne en radioécologie, l'université des sciences de la vie de Norvège et l'université de Stockholm sur les thèmes de« la formation, la gestion et la dissémination de la connaissance ainsi que de la recherche en radioécologie », en focalisant d'abord leurs efforts sur les sujets suivants :

  1. « l’intégration des méthodes d’évaluation du risque radiologique pour l’homme et les écosystèmes » ;
  2. « la recherche sur l’effet des faibles doses sur les écosystèmes » ;
  3. « l’étude des conséquences des pollutions mixtes, qui associent les substances radioactives et chimiques ».

Radioactivité et santé humaine

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Article détaillé :Radioprotection.

Substances radioactives

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Une substance radioactive doit être repérée par le symbole ☢ (Unicode 2622,UTF-8 E2 98 A2).

Une « substance radioactive » au sens réglementaire est une substance qui contient des radionucléides, naturels ou artificiels, dont l'activité ou la concentration justifie un contrôle de radioprotection[22].

En ce qui concerne les expositions planifiées à une source radiologique artificielle, un contrôle de radioprotection doit être établi dès lors que le débit de dose maximal susceptible d'être reçu par une personne présente est supérieur à 2.5μSv/h[23].A contrario, si ledébit de dose maximal subi est indiscutablement inférieur à cette valeur, la substance ou le produit ne relèvent pas de la législation sur la radioprotection, et ne justifient pas l'application des mesures de radioprotection correspondantes.

Gestion des risques sanitaires

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Nouveau pictogramme lancé par l'AIEA, représentant un risque de danger de mort ou de dommages sérieux.
Articles détaillés :Syndrome d'irradiation aiguë etFaibles doses d'irradiation.

Les conséquences de la radioactivité sur la santé sont complexes. Le risque pour la santé dépend non seulement de l'intensité du rayonnement et la durée d'exposition, mais également du type de tissu concerné — les organes reproducteurs sont 20 fois plus sensibles que la peau (loi de Bergonié et Tribondeau ouloi de la radiosensitivité). Les effets sont différents selon le vecteur de la radioactivité :

Les normes internationales, basées sur les conséquences épidémiologiques de l'explosion des bombes d'Hiroshima et Nagasaki, estiment que le risque pour la santé est proportionnel à la dose reçue, et quetoute dose de rayonnement comporte un risque cancérigène et génétique (CIPR 1990).

La réglementation pour la protection contre les radiations ionisantes est basée sur trois recommandations fondamentales :

  1. justification : on ne doit adopter aucune pratique conduisant à une irradiation, à moins qu'elle ne produise un bénéfice suffisant pour les individus exposés ou pour la société, compensant le préjudice lié à cette irradiation ;
  2. optimisation : l'irradiation doit être au niveau le plus bas que l'on peut raisonnablement atteindre ;
  3. limitation de la dose et du risque individuels : aucun individu ne doit recevoir des doses d'irradiation supérieures aux limites maximum autorisées.

De récentes études de l'IRSN s'intéressent aux effets de la contamination radioactive chronique, qui même à des faibles doses, pourraient ne pas être négligeables, et pourraient provoquer différentes pathologies atteignant certaines fonctions physiologiques (système nerveux central, respiration, digestion, reproduction)[24]. Mais cette vision est contestée, et d'autres acteurs, dont notamment l'Académie de médecine, estiment au contraire que ces craintes sont inutiles[25].

Dose radiative

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Le principe retenu en radioprotection est de maintenir l'exposition au niveau le plus bas qu'il est raisonnablement possible d'atteindre (principeALARA). Pour faciliter cette optimisation, les sites français exposés aux radiations ionisantes sont organisés en zones dont l'accès est plus ou moins restreint. Ceszones sont délimitées par les débits de doses suivants[26] :

L'environnement naturel émet un rayonnement variant de 0,2 μSv h−1 à 1 μSv h−1, avec une moyenne de 0,27 μSv h−1 (soit 2,4 mSv an−1 habitant−1). Le débit de dose dont on est certain qu'il produit des effets biologiques dangereux se situe à partir de 1 mSv h−1, c'est-à-dire en « zone jaune ». Les effets varient selon le temps auquel on y est soumis. Les effets statistiquement observables apparaissent pour des doses cumulées supérieures à 100 mSv, soit un stationnement de plus de 50 h (une semaine à plein temps) en zone jaune. Cette exposition peut être atteinte en 1 h en « zone orange ».

Articles détaillés :Débit de dose radioactive etFaibles doses d'irradiation.

Dose équivalente

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Articles détaillés :Dose équivalente etDose efficace (radioprotection).
Relation entre dose absorbée, dose équivalente et dose efficace (CIPR).

Ladose équivalente est la mesure de dose cumulée d'exposition continue aux radiations ionisantes durant une année, avec des facteurs de pondération. Jusqu'en 1992, les doses équivalentes n'étaient pas mesurées de la même façon enEurope et auxÉtats-Unis ; aujourd'hui ces doses sont standardisées.

La dose cumulée d'une source radioactive artificielle devient dangereuse à partir de 500 mSv (ou 50 rem), dose à laquelle on constate les premiers symptômes d'altération sanguine. En 1992, la dose efficace (E) maximale pour une personne travaillant sous rayonnements ionisants était fixée à 15 mSv sur les 12 derniers mois en Europe (CERN et Angleterre) et à 50 mSv sur les 12 derniers mois aux États-Unis. Depuis, la dose efficace maximale est passée à 20 mSv sur les 12 derniers mois.

Lors d'unscanner médical, le patient peut par exemple recevoir une dosemoyenne de 0,05 mSv (examen local), de 25 mSv (scanner du crâne) ou de 150 mSv (scanner du corps entier). Pour éviter tout symptôme d'altération sanguine, on se limite à un maximum de trois examens d'organe par an.

Irradiation

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Article détaillé :Irradiation.

En France, la dose annuelle d'origine artificielle autre que les applications médicales maximale est fixée à 20 mSv (2 rem) pour les travailleurs et à 1 mSv (0,1 rem) pour la population.

Les facteurs qui protègent des radiations sont :

Certains comportements sont susceptibles d'entraîner une surexposition à la radioactivité : un patient qui passe 5 radiographies auxrayons X peut subir une dose de 1 mSv ; les passagers et le personnel navigant des avions de ligne, ainsi que les astronautes en orbite, peuvent subir une dose voisine lors d'uneéruption solaire très intense. S'ils répètent ces voyages ou effectuent des missions de longues durées, une exposition prolongée accroît le risque d'irradiation.

Alimentation

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Article détaillé :Contamination radioactive.

Le phénomène de radioactivité étant au départ mystérieux parce que mal compris, certaines eaux minérales ou de source en firent quelque temps un argument de vente sur leurs étiquettes :Bussang (Vosges) déclarée d'intérêt public en 1866,Velleminfroy (Haute-Saône) autorisée en 1859,Teissières (Cantal) autorisée en 1847 et« approuvée par l'Académie de médecine », et beaucoup d'autres dont les images d'étiquettes sont visibles sur la Toile[27]. Leurs radioactivités — faibles, mais réelles — étaient de l'ordre de celles que l'on trouve naturellement dans quelques régions granitiques, sans réel danger, mais sans effet thérapeutique non plus.

LaCommunauté européenne a fixé des doses de radioactivité à ne pas dépasser dans les aliments : lelait ne doit pas dépasser 500 Bq/l pour l'iode 131. Dans certainsländer allemands, les normes sont beaucoup plus sévères (100 Bq/l enSarre, 20 Bq/l enHesse etHambourg).

Contamination radioactive

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Article détaillé :Contamination radioactive.

En zone contaminée par des poussières radioactives, on se protège par une hygiène très stricte : confinements ; tenue étanche ventilée (TEV), heaume ventilé avec surtenue, et/ou autres protections ; nettoyage des surfaces de travail ; précautions pour éviter de soulever la poussière.

Les mesures sont réalisées au moyen de contaminamètres équipés de sonde α ou β [unités de mesure : Bq/m3 (pour la contamination volumique) ou Bq/cm2 (pour la contamination surfacique).

Notes et références

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Notes

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  1. Le premier scientifique connu à avoir observé le phénomène de radioactivité estAbel Niépce de Saint-Victor vers 1858, près de 40 ans avantHenri Becquerel, mais il n'a pas mesuré la portée de sa découverte, vite tombée dans l'oubli[2].

Références

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  1. « Marie Curie par elle-même »
  2. Bernard Fernandez,chap. 1« Les rayons de Becquerel », dansDe l'atome au noyau : Une approche historique de la physique atomique et de la physique nucléaire,Ellipses,, 597 p.(ISBN 978-2729827847), partie I,p. 9.
  3. Bernard Fernandez,De l'atome au noyau : Une approche historique de la physique atomique et de la physique nucléaire,Ellipses,, 597 p.(ISBN 978-2729827847), partie I,chap. 4 (« L'émanation du thorium »).
  4. (en) Andrew Grant, « Levitating beads reveal radioactivity »,Physics Today,‎(ISSN 0031-9228,DOI 10.1063/pt.uehq.hnejAccès libre,lire en ligne, consulté le).
  5. (en) Jiaxiang Wang, T. W. Penny, Juan Recoaro, Benjamin Siegel, Yu-Han Tseng et David C. Moore, « Mechanical detection of nuclear decays »,Physical Review Letters,‎(arXiv 2402.13257v1,présentation en ligne).
  6. Cette terminologie est indiquée par exemple dans l'ouvrage de J.P. Sarmant (1988) :Dictionnaire Hachette de Physique, Hachette, Paris.(ISBN 2-01-007597-8).
  7. http://www.curie.fr/fondation/musee/irene-frederic-joliot-curie.cfm/lang/_fr.htm.
  8. Eugène Hecht,Physique, De Boeck, 1999,p. 1 099.
  9. (en) Thomas Ruedas, « Radioactive heat production of six geologically important nuclides »,G3,‎(DOI 10.1002/2017GC006997).
  10. Maurice Duquesne,La physique Broché, De Boeck,, 885 p.(ISBN 2804135330 et978-2804135331)
  11. Jean-Marc Jancovici : à propos de quelques objections fréquentes sur le nucléaire civil.
  12. a etb(en) SolenneBillonet al., « French population exposure to radon, terrestrial gamma and cosmics ray »,Radiation Protection Dosimetry,vol. 113,no 3,‎,p. 314-320(DOI 10.1093/rpd/nch463)
  13. (en)[PDF]UNSCEAR 2000.
  14. U. Fielitz,Radioaktivität in Wildtieren, Abshlussbericht zum Forschungsvorhaben 4017 des BMU, Universität Goettingen. Goettingen : Goettingen University, 1994, 120 p.
  15. Réseau national de mesures de la radioactivité de l'environnement.
  16. Site Internet du Réseau national de mesure de la radioactivité dans l’environnement (RNM).
  17. Bilan IRSN 2009 de la surveillance radiologique de l’environnement en France : vers une évolution de la stratégie de surveillance, 2011/02/03.
  18. Site internet de la Conférence internationale de radioécologie et de radioactivité.
  19. a etbConférence internationale de radioécologie et de radioactivité environnementale le 20 juin 2011 à Hamilton (Canada).
  20. Site internet de l'Alliance européenne en radioécologie.
  21. IRSN,L’Alliance européenne en radioécologie : une initiative pour une meilleure intégration des recherches menées en radioécologie en Europe, 2011/06/20.
  22. Code de l'environnement, Article L542-1-1.
  23. Arrêté du 15 mai 2006 relatif aux conditions de délimitation et de signalisation des zones surveillées et contrôlées et des zones spécialement réglementées ou interdites compte tenu de l'exposition aux rayonnements ionisants, ainsi qu'aux règles d'hygiène, de sécurité et d'entretien qui y sont imposées[1].
  24. Lefigaro.fr.
  25. Faibles doses de radioactivité : une révolution dans la radioprotection par Emmanuel Grenier (Source :Fusionno 77, 1999).
  26. Circulaire DGT/ASNno 01 du 18 janvier 2008.
  27. Eaux minérales et autres produits vendus comme radioactifs.

Voir aussi

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Articles connexes

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Unecatégorie est consacrée à ce sujet :Radioactivité.

Principaux isotopes radioactifs

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 12 3456789101112131415161718
1H  He
2LiBe BCNOFNe
3NaMg AlSiPSClAr
4KCa ScTiVCrMnFeCoNiCuZnGaGeAsSeBrKr
5RbSr YZrNbMoTcRuRhPdAgCdInSnSbTeIXe
6CsBa
*
LuHfTaWReOsIrPtAuHgTlPbBiPoAtRn
7FrRa
*
*
LrRfDbSgBhHsMtDsRgCnNhFlMcLvTsOg
   
 
*
LaCePrNdPmSmEuGdTbDyHoErTmYb 
 
*
*
AcThPaUNpPuAmCmBkCfEsFmMdNo 
    
 Pb Un isotope au moins de cet élément est stable
 Cm Un isotope a une période d'au moins 4 millions d'années
 Cf Un isotope a une période d'au moins 800 ans
 Md Un isotope a une période d'au moins 1 journée
 Bh Un isotope a une période d'au moins 1 minute
 Og Tous les isotopes connus ont une période inférieure à 1 minute
Article connexe :Carte des nucléides.

Organisations

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Liens externes

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Processus nucléaires
Radioactivité
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Processus d'émission
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