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Radio-Paris

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Cet article concerne la station de radio. Pour la diffusion radio à Paris, voirRadio à Paris.

Radio-Paris
Description de l'image Radio-Paris 1941.png.
Présentation
PaysDrapeau de la FranceFrance(1924-1940)
France occupée(1940-1944)
Siège social

79,boulevard Haussmann
75Paris8e(1924-1933)


11,rue François-Ier
75 Paris8e(1933-1940)


116-118,avenue des Champs-Élysées

75 Paris8e(1940-1944)
Propriétaire

Compagnie Française de Radiophonie(1924-1933)


PTT(1933-1939)
Radiodiffusion nationale(1939-1940)


Propaganda-Abteilung Frankreich(1940-1944)
LangueFrançais
Statut

Généraliste locale privée(1924-1933)

Généraliste nationale publique(1933-1940)
Différents nomsRadiola
Historique
Création
Disparition à14 h 45
Diffusion hertzienne
AMGrandes ondes sur 1 648 m (80 kW)
Ondes moyennes sur 312,8 m (959 kHz)(1940-1944)
Diffusion câble et Internet

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Radio-Paris est la premièrestation de radioparisienne commerciale privée jusqu'au, puis une chaîne de radio nationale publiquefrançaise jusqu'au.

Sa dénomination est récupérée par laPropaganda-Abteilung Frankreich pour sa chaîne de radio de propagande diffusée dans laFrance occupée du au, brocardée chaque jour dans les émissions deRadio Londres, notamment parPierre Dac, qui chantonne sur l'air deLa cucaracha :« Radio-Paris ment, Radio-Paris ment, Radio-Paris est allemand », ritournelle créée parJean Oberlé.

Histoire

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De Radiola à Radio-Paris

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La station est fondée le sous le nom deRadiola par laCompagnie générale de la télégraphie sans fil (CSF). Elle est la première station de radio privée à émettre enFrance, sur la région parisienne uniquement, depuis un émetteur situé dans la cour de l'usine de laSociété française radio-électrique (SFR) àLevallois-Perret.

Rachetée par un regroupement d'actionnaires dontHavas,Gaumont, la « Compagnie des Lampes » et quelques banques d'investissement comme laBanque de Paris et des Pays-Bas, Radiola devient Radio-Paris le et change de site d'émission, qui passe àClichy La Garenne, tout en augmentant sa puissance d'émission dans les années qui suivent. En octobre 1924, elle diffuseMare-Moto, un « radio-scénario » signéGabriel Germinet etPierre Cusy, premièredramatique radio française. Germinet (1882-1969) dirigea plus tard Radio-Paris[1]. En 1925,Jean Bouchor devient co-directeur artistique ; jusqu'en 1935, il mettra plus de 3 000 pièces radiophoniques en onde.

Son programme, plutôt riche et varié, et la qualité de ses émissions contribuent rapidement à son succès d'audience. La station est ainsi la première à posséder un orchestre de danse, dirigé parMario Cazes. Sous le surnom de « Jaboune »,Jean Nohain y fait ses débuts avec une émission pour la jeunesse et l'animation de jeux radiophoniques. Enjanvier 1927, leR.P. Lhande lance la première émission religieuse à la radio. Les bulletins d'information sont issus de l'agenceHavas, actionnaire de Radio-Paris. À partir de 1931, Radio-Paris est reçu dans toute la France depuis sonnouvel émetteur plus puissant de Saint-Rémy-l'Honoré, enSeine-et-Oise.

Radio-Paris tire ses ressources de lapublicité diffusée à l'antenne, dont la gestion est d'abord confiée à « Avenir-Publicité », puis à « Information et Publicité » (IP).

Le Poste national

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Le succès d'audience de Radio-Paris, qui est le poste le plus écouté au début desannées 1930, amène l'État à s'intéresser à son rachat. La station estnationalisée le et intégrée au réseau de la radiodiffusion d'État sous le nom dePoste national Radio-Paris aux côtés deRadio Tour Eiffel etRadio PTT. Les anciens propriétaires de Radio-Paris, à qui l'État vient de racheter la radio pour douze millions defrancs, réinvestissent une partie de leur bénéfice dans la création deRadio-Luxembourg.

De par sa programmation de qualité, le Poste national Radio-Paris s'impose immédiatement comme la station vedette de la radiodiffusion d'État. Au nom de lalaïcité, le décret Mistler du supprime les émissions religieuses du Poste national Radio-Paris qui perd une partie de ce qui a fait le succès de la station privée. À la suite des protestations des auditeurs, les émissions religieuses sont rétablies à l'occasion des sermons deCarême le, tandis que débute une série de causeries philosophiques dont le premier invité estHenri Bergson, afin de laisser aussi la parole à lalibre-pensée.

L'administration des PTT gère la station sans grande efficacité. Comme sur les autres postes d'État, le volume des causeries devient conséquent et alourdit la grille de programmes. Ainsi, près de la moitié du temps parlé sur le Poste national Radio-Paris est consacré aux conférences (cours et causeries) aux sujets aussi divers que sérieux. La littérature y occupe une place de choix, mais on trouve également des causeries agricoles, médicales, coloniales, historiques, d'autres sur la vie pratique, sur la vie économique et sociale, le cinéma et le théâtre. L'ambition éducative de ces émissions est de constituer une « université populaire ».

Pour la première fois à la radio, le Poste national Radio-Paris, comme l'ensemble des postes d'État, diffuse la campagne électorale pour lesélections législatives d’avril 1936.

L'État fait construire uncentre émetteur de très grande puissance situé àAllouis dans le centre de la France. Dès sa mise en service en1938, lalongueur d'onde de 1 648 m engrandes ondes attribuée à laFrance diffuse le Poste national Radio-Paris. Le poste est audible dans une grande partie de l'Europe.

Le Poste national Radio-Paris change d'autorité de tutelle le, passant de l'administration desPostes, télégraphes et téléphones (PTT) à celle de laRadiodiffusion nationale (RN) nouvellement créée, qui groupe tous les services de la radiodiffusion publique française sous son autorité unique.

Le, le premier ministre belge,Hubert Pierlot appelle sur les ondes de Radio Paris à laconstitution d'une armée en exil pour continuer la lutte à la suite de la capitulation, contre l'avis du gouvernement, du roiLéopold III[2].

À la suite de labataille de France, alors que laWehrmacht entre dansParis et l'occupe dès le, et que toutes les stations parisiennes ont cessé d'émettre dans l'après-midi du, le Poste national Radio-Paris, dont l'émetteur n'est pas situé en région parisienne, ne cesse d'émettre que le, après avoir retransmis le discours dumaréchal Pétain qui annonce la cessation des combats et la demande d'armistice[3].

La radio de propagande allemande

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Laconvention d’armistice, qui entre en application le, prévoit, en son article 13, que :« Le Gouvernement français s'engage à veiller à ce que, dans le territoire à occuper par les troupes allemandes, toutes les installations, outils et les stocks militaires soient remis intacts aux troupes allemandes. Il devra en outre veiller à ce que les ports, les entreprises industrielles et les chantiers navals restent dans l'état dans lequel ils se trouvent actuellement, et à ce qu'ils ne soient endommagés d'aucune façon, ni détruits. Il en est de même pour les moyens et voies de communications de toute nature, notamment en ce qui concerne les voies ferrées, les routes et voies navigables, l'ensemble des réseaux télégraphiques et téléphoniques […] »[4]. Et, en son article 14, que :« Tous les postes émetteurs de TSF se trouvant en territoire français doivent cesser sur-le-champ leurs émissions. La reprise des transmissions par TSF dans la partie du territoire non occupée sera soumise à une réglementation spéciale »[4].

Accordant une grande importance à la radio, les autorités d'occupation veillent très tôt à ce que la radio qu'ils contrôlent puisse être entendue sur tout le territoire français dans de bonnes conditions. Ils réquisitionnent à cet effet le puissant émetteur du poste privéLe Poste Parisien qui est remis en service le ainsi que l'émetteur de l'ancien poste d’ÉtatRadio Rennes Bretagne PTT pour toucher l'Angleterre, suivi le 7 de celui deBordeaux qui sont regroupés en réseau avec d'autres émetteurs de province pour diffuser le nouveau programme.

Les studios des Champs-Élysées de l'ancienPoste Parisien, les plus modernes, luxueux et les mieux adaptés à recevoir orchestres et artistes, sont réquisitionnés et affectés à cette nouvelle radio placée sous la direction de laPropaganda-Abteilung Frankreich, organisme mis en place dès le par le commandement militaire allemand afin de contrôler et de censurer la presse écrite, la radiodiffusion, la littérature, le cinéma et l'ensemble des manifestations culturelles et bénéficie de larges moyens. Cette nouvelle radio, placée sous l'autorité du docteur Böhfinger, prend le nom de Radio-Paris afin de profiter de l'aura de l'ancienne première radio nationale d'avant-guerre et de créer une confusion volontaire dans l'esprit des auditeurs, destinée à faciliter le rôle depropagande que laPropaganda-Abteilung Frankreich entend lui faire jouer pendant toute laSeconde Guerre mondiale afin de convaincre les Français de collaborer avec les Allemands.

Les moyens financiers importants de Radio-Paris lui permettent de proposer une programmation de grande audience, élaborée et distrayante, où les émissions musicales occupent une place prépondérante.Tino Rossi etMaurice Chevalier[5] chantent à son micro et le réputé grand orchestre de Radio-Paris, dirigé parJo Bouillon, participe au succès de la station. Cette radio allemande de propagande en langue française recrute de nombreux journalistes collaborationnistes français. Parmi ses principaux orateurs on peut citer, outre lemilicien puis secrétaire d'État à l'Information et à la Propagande (à partir du)[6]Philippe Henriot — dans des éditoriaux bi-quotidiens[7],[8],[9] à partir du[10] —, René-Louis Jolivet,Robert de Beauplan, Jean Lousteau, Pierre Ducrocq, Alain de Berthois,Jean-Henri Azéma ou encoreJean Hérold-Paquis, membre duPPF et du comité d'honneur de laWaffen SS, qui y débute une chronique militaire quotidienne le en la ponctuant chaque fois par le slogan :« ...car je pense et continue à penser que l'Angleterre, comme Carthage, doit être détruite ». À travers ses éditoriaux et ses émissions politiques, Radio-Paris diffuse une propagande en faveur de lacollaboration et d’une Europe nouvelle. Ainsi, des journalistes allemands viennent s'exprimer au micro de Radio-Paris, comme le docteur Friedrich, qui débute en son émissionUn journaliste allemand vous parle diffusée chaque dimanche à20 h 45.

Le27avril1941 est lancé le magazine hebdomadaireLes Ondes, qui donne dans le détail pour chaque journée les programmes de Radio-Paris et des reportages sur les vedettes parlant au micro.

Une « guerre des ondes » s'engage avecRadio Londres au micro de laquelle laFrance libre dénonce en plusieurs langues la vraie nature de Radio-Paris. Cette collaboration popularise, avec la voix dePierre Dac, la ritournelle« Radio-Paris ment, Radio-Paris ment, Radio-Paris est allemand » sur l'air dela Cucaracha[11], diffusée sur les émissions françaises de la BBC[N 1]. Radio-Paris devient un symbole de lacensure sous l'occupation allemande en France.

Lescollaborationnistes trouvent un nom aux émissions du« général Micro » à Radio Londres, le« Dingaullisme », qu'ils définissent comme« une épidémie caractérisée par une fébrilité frénétique, une agressivité en rupture totale avec la réalité »[12], précisant, dans un humour douteux, qu'il« s'attrape, surtout, par les organes auditifs » et que« le plus souvent, il résulte d’une intoxication chronique par les ondes courtes. Certains malades ne peuvent plus se passer de leur drogue habituelle, et se relèvent, la nuit, pour boire, à Radio Londres, une coupe de messages « stupéfiants ». Il s’attaque de préférence aux natures débiles : femmes nerveuses, collégiennes impubères, vieillards inadaptés aux conditions nouvelles de vie, émigrés déracinés, oisifs de la zone non occupée »[13]. Dans le même temps laPropaganda-Abteilung Frankreich diffuse les tracts dessinés parMarcel Mars-Trick dénonçant sur le même ton la« Dingaullite », maladie honteuse[14],[15].

À compter de1943 et du regroupement des services de la radio à Paris, Radio-Paris est la seule radio nationale française.

LaPropaganda-Abteilung Frankreich met en place le une nouvelle radio de propagande d'information en continu,L'Information permanente, diffusée depuis l'émetteur de laTour Eiffel sur lalongueur d'onde de 206 m (ondes moyennes), et dont la rédaction, qui dépend de Radio-Paris, s'installe au 114,avenue des Champs-Élysées.

Le,Philippe Henriot, surnommé « la voix d'or », est abattu par laRésistance[16].

Dès le début du mois d', l'occupant allemand prépare la retraite deParis face à l'avancée desAlliés. Radio-Paris vit ses dernières heures et son studio de l'avenue des Champs-Élysées se désertifie. La plupart des vedettes de la station ont disparu dans la nature après avoir touché leur cachet et quinze personnes, dont leDr Böhfinger, sont candidates pour fuir versBaden-Baden, à l'invitation deGoebbels, les autres décidant de fuir par leurs propres moyens. En ce matin du jeudi, Botto, l'homme à tout faire de Radio-Paris, brûle sans arrêt les archives de la station dont les flammèches s'abattent sur les Champs-Élysées. À9 heures, un speaker allemand anonyme fait une dernière déclaration en français au micro de Radio-Paris dans laquelle il annonce la victoire finale de l'Allemagne grâce à une arme secrète. À10 heures, une note de service avise les candidats au départ qu'ils doivent amener d'urgence leurs bagages au poste d'émission. Le matériel est emballé, tout est prêt, on paiera demain le personnel, à titre de précaution, dit-on. Radio-Paris cesse ses émissions le à14 h 45.

Le, à minuit quinze, la station reçoit un coup de téléphone de son grand patron, leDr Böhfinger, qui annonce son départ et ordonne le sauve-qui-peut des journalistes. À7 heures du matin, Jean Loustau pleure dans la salle de rédaction et part dans une voiture de SS. Devant Radio-Paris, l'émeute se déclenche : le personnel, les artistes ont trouvé la porte close et la caisse vide. Le chef du service de sécurité, Fischer, tire à coups de mitraillette dans les studios d'émission. À13 heures, Radio-Paris brûle, mais les pompiers éteignent le feu[17].

Les locaux de Radio-Paris sont libérés le soir du par le « Groupe Dauvergne », sous la direction de Jacques Magne, et un commando formé de policiers du mouvement « Résistance Police » qui prennent possession des studios,avenue des Champs-Élysées, sans rencontrer de résistance de la part des quelques Allemands encore en poste pour les garder. LesFFI du Groupe Dauvergne remettent en état les installations techniques de Radio-Paris et diffusent dès le à20 h 45 leur radio, nommée Paris National, qui émet jusqu'au.Jean Guignebert, directeur de la Radiodiffusion de la Nation française, met fin à cette diffusion afin d'appuyer la légitimité de la seule radio nationale libre officiellement reconnue, laRadiodiffusion de la Nation française, qui vient occuper les anciens locaux de Radio-Paris dès le.

Identité visuelle

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Logos

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  • Logo de Radio-Paris du 29 mars 1924 au 17 juin 1940.
    Logo de Radio-Paris du au.
  • Logo de Radio-Paris du 5 juillet 1940 au 17 août 1944.
    Logo de Radio-Paris du au.

Organisation

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Dirigeants

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Directeurs

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  • Émile Girardeau : -
  • Marcel Pellenc : -
  • Pierre Fénélon : -
  • Léon Brillouin : -
  • Alfred Böhfinger : -

Directeurs des programmes artistiques

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  • André Messager : -
  • Wladimir Porché : -

Responsable des émissions symphoniques et lyriques

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Responsable des variétés

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  • Raoul Süssdorf : -

Responsable de la programmation musicale

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Capital

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Le poste de radiodiffusion privé Radio-Paris est exploité par la Compagnie Française de Radiophonie (CFR),société anonyme au capital de 8 millions defrancs dont les membres duConseil d'administration sont laCompagnie générale de la télégraphie sans fil (CSF), actionnaire majoritaire qui représente les industries radioélectriques,Gaumont,la Compagnie des Lampes, laCompagnie française Thomson-Houston (CFTH),Philips, quelques banques d'investissement comme laBanque de Paris et des Pays-Bas, laBanque nationale de Crédit et laBanque Transatlantique, ainsi que la presse avec l'agenceHavas (second actionnaire majoritaire) et les directeurs duJournal, duMatin et del'Écho de Paris.

À la suite de sanationalisation le, le capital du Poste National Radio-Paris est détenu à 100 % par l'État qui en confie la gestion à l'administration desPTT (direction de la Radiodiffusion), puis à l'administration de laRadiodiffusion nationale en1939.

Du au, Radio-Paris est un poste allemand pour ce qui tient à son organisation, de son financement et de son contrôle, placé sous la responsabilité de laPropaganda-Abteilung Frankreich. En, les Allemands font savoir à laRadiodiffusion nationale qu’elle doit supporter les frais de programmes et les dépenses techniques de Radio-Paris. En faisant intervenirPierre Laval, elle obtient de ne payer que les frais techniques.

Sièges

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Siège de Radio-Paris de 1940 à 1944, dans les locaux réquisitionnés du Poste Parisien.

Le premier siège de Radio-Paris est situé au 79,boulevard Haussmann àParis dans les locaux de la sociétéRadiola. À la suite de sa nationalisation en 1933, l'administration des PTT installe la station au 11,rue François-Ier dans le8e arrondissement.

LaPropaganda-Abteilung Frankreich relance la station en juillet 1940 depuis les anciens studios et l'émetteur réquisitionnés duPoste Parisien situés au 116-118,avenue des Champs-Élysées dans le8e arrondissement.

Programmes

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La station privée Radio-Paris a bâti sa réputation sur des programmes de haute qualité mêlant information, théâtre radiophonique, émissions lyriques, variété, musique classique, littérature, sport et histoire. Cette programmation est conservée par le Poste National. Les bulletins d'information comprennent de nombreux reportages sérieux assurés en collaboration avec certains journaux quotidiens et avec l'AgenceHavas. La mise en place d'une direction des émissions dramatiques permet de développer le théâtre radiophonique, de même que la direction de la musique instaure plusieurs orchestres maison pour les émissions lyriques (Jo Bouillon et son orchestre font la joie des auditeurs de Radio-Paris la nuit en 1938-1939). Le programme est varié, généraliste et plus culturel que celui des autres stations privées de l'époque : on y trouve peu de jeux et d'émissions publiques, peu de chansonniers et de musique légère et pas de comédies.

Jeudi :

  • 20 h 30 : orchestre national sous la direction d'Inghelbrecht, symphonie en mi bémol (Mozart), concerto pour violoncelle et orchestre (Saint-Saëns),En forêt (P. Ladmirault),Le Livre d'Or (Inghelbrecht),Le vaisseau fantôme, ouverture (Wagner).
  • 21 h 50 : informations.

Dimanche :

  • 20 h : informations
  • 20 h 30 : concert symphonique sous la direction deManuel Rosenthal : hommage à la mémoire deMaurice Emmanuel
  • 21 h 30 : chronique sportive par M. Fleury
  • 22 h 30 : disques
  • 22 h 45 : informations
  • 23 h : Jo Bouillon et son orchestre.

Mercredi :

Dimanche :

  • 20 h : journal
  • 20 h 30 : concert sous la direction de Clergue : Mozart, Dvorak…
  • 21 h 30 : programme sonore
  • 22 h 30 : disques : chants d'amour
  • 22 h 45 : informations
  • 23 h : Jo Bouillon et son orchestre.

La version allemande de Radio-Paris diffuse chaque jour ses programmes deh àh 30 dès le. Ses responsables allemands insistent sur l’effort artistique que la station doit fournir pour ne pas lasser les auditeurs hostiles à lapropagande ; ils cherchent ainsi à conquérir l’auditeur en développant les émissions à contenu non politique. Habilement les programmes culturels sont coupés de la propagande, tant pour les auditeurs que pour les très nombreux comédiens, musiciens, artistes qui y collaborent. La musique est particulièrement sollicitée dans l’effort de captation des audiences ; elle occupe près des deux tiers des programmes de Radio-Paris, avec une très grande diversité d’interprètes, d’orchestres, de compositeurs, de genres musicaux. Les programmes musicaux de Radio-Paris se veulent en effet inscrits sous le triple signe de la diversité (des genres, des orchestres, des musiciens), de la pédagogie et de la qualité. LaPropaganda-Abteilung Frankreich tente d’abord d’imposer des concerts de musique allemande dans un objectif explicite de propagande. Ceux-ci ont si peu de succès qu’ils cessent dès la deuxième tentative car ils ne sont utiles en aucune manière pour servir avec force et séduction la culture allemande. LaPropaganda-Abteilung laisse ensuite dans ses grandes lignes aux Français le choix de la programmation musicale de Radio-Paris, en exerçant toutefois un droit de censure ou de contrôle et en rappelant toujours l’objectif principal : séduire les auditeurs, par un triple programme ambitieux qui cherche la qualité des émissions musicales, leur éclectisme et leur visée pédagogique. Ainsi,Pierre Hiégel, recruté comme responsable de la programmation musicale, peut-il y défendre la musique française en diffusantDebussy,Ravel,Fauré,Duparc,Roussel ouMessager.

Dans les programmes musicaux, lecabaret, lamusique légère, lavariété et lemusic-hall sont omniprésents. Une place importante est laissée à la bonne humeur, aux entretiens plus ou moins formels, plus ou moins spontanés avec les vedettes, aux retransmissions de cabaret. Une large majorité de programmes culturels ou de divertissement évite avec soin toute référence à la situation politique du pays tandis que le journal parlé et quelques émissions de propagande sont mises sans nuance au service de lacollaboration et de l’idéologie nazie. L’objectif semble avant tout d’imposer un masque de normalité à la station et du point de vue des émissions de divertissement et de culture au moins, l’objectif est rapidement atteint[18].

(jour de l'attaque de l'URSS par l'Allemagne) :

  • 8 h :Radio-journal de Paris (premier bulletin)
  • 8 h 15 : bulletin d'informations de laRadiodiffusion nationale française
  • 8 h 30 : orgues et chœurs
  • 9 h : répétition de la présentation des marches choisies pour le concours musical
  • 10 h : le trait d'union du travail
  • 10 h 15 : historiettes a bâtons rompus (anecdotes historiques)
  • 10 h 30 :Jean Sablon
  • 10 h 45 :La recherche de L’âme française
  • 11 h 15 : nos solistesMonique de La Bruchollerie (piano) Dominique Blot (violon)
  • 11 h 45 : bulletin d'informations de laRadiodiffusion nationale française
  • 12 h : déjeuner-concert (avec l'orchestre de Radio-Paris sous la direction deLouis Fourestier)
  • 12 h 30 :Cinq minutes de poésie (avec Charlotte Lydia)
  • 12 h 35 : salle du déjeuner-concert
  • 13 h :Radio-journal de Paris (deuxième bulletin)
  • 13 h 15 :Radio-Paris music-hall (avecRaymond Legrand et son orchestre et Ninon Guérald)
  • 13 h 35 : La tribune de midi
  • 13 h 40 : suite deRadio-Paris music-hall
  • 14 h : revue de la presse duRadio-journal de Paris
  • 14 h 15 : pour nos jeunes (le guignol à Radio-Paris)
  • 14 h 45 :Charles Panzéra (au piano d'accompagnement :Mme C. Panzera) :La Belle Meunière
  • 15 h :Pensées nouvelles pour de jours nouveaux, causerie de Marc Semenoff : « La communauté et le sens mystique »
  • 15 h 15 :Barnabás von Géczy
  • 15 h 30 :Radio-journal de Paris (troisième bulletin)
  • 16 h : festivalRichard Wagner
  • 17 h :Poil de carotte (comédie deJules Renard)
  • 17 h 45 : quelques chansons
  • 18 h 15 : l'orchestre Van de Walle
  • 18 h 45 : l’actualité sportive
  • 19 h :La Fille de madame Angot deLecocq (sélection radiophonique avecAndré Baugé)
  • 19 h 40 :La Rose des vents
  • 19 h 50 : concours (du Centre d'initiatives contre le chômage)
  • 20 h :Radio-journal de Paris (dernier bulletin)
  • 20 h 15 : cocktail d'orchestres
  • 20 h 45 :Le docteur Friedrich vous parle
  • 21 h : fin d'émission

Émissions

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Émissions de 1924 à 1933

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  • Avec quoi faisons-nous ce bruit ? : jeu radiophonique créé en1925 et présenté parJean Nohain, dans lequel les auditeurs doivent deviner l'objet source du bruit entendu dans leur poste récepteur en envoyant leur réponse par courrier. Il s'agit du premier jeu radiophonique avec réponse des auditeurs par courrier postal.
  • Les documents de l'Histoire : première émission radiophonique consacrée à l'Histoire, créée en1928.

Émissions de 1940 à 1944

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Animateurs et comédiens

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Journalistes

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Diffusion

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Radio-Paris est d'abord diffusée uniquement en région parisienne depuis un émetteur de faible puissance situé au 84 rue du Landy àClichy La Garenne. La station occupe lalongueur d'onde 1 780 mgrandes ondes (2 kW) de 1924 à 1925, 1 750 m GO (5 kW) de 1925 à 1928, 1 765 m GO (5 kW) de 1928 à 1929, 1 724 m GO (12 kW) de 1929 à 1930, puis 1 724,1 m GO (17 kW) de 1930 à 1931.

En1931, la Compagnie Française de Radiophonie (CFR) fait construire pour Radio-Paris un nouvel émetteur au lieu-dit La Ferme de Châtillon, àSaint-Rémy-l'Honoré (près desEssarts-le-Roi enSeine-et-Oise) formé d'une antenne horizontale, qui s'enroule telle une toile d'araignée, entreportée par trois pylônes de 210 mètres de hauteur et distants d'environ 350 mètres et qui émet sur 1 725 m GO (174 kHz) à une puissance de 15 kW de 1931 à 1933, qui passe à 75 kW de 1933 à 1934. Radio-Paris adopte sa longueur d'onde définitive de 1 648 m GO (75 kW) en 1934[20].

La mise en service en1938 par l'administration des PTT ducentre émetteur ondes longues d'Allouis, baptisé le « National » et qui est constitué de deux émetteurs de 450 kW et de quatre pylônes supports d'antennes hauts de 250 mètres, permet à Radio-Paris, fraîchement nationalisée, de rayonner à une puissance de 900 kW (ci qui en fait l'émetteur le plus puissant du monde) sur sa longueur d'onde de 1 648 m GO sur tout le territoire national et une partie de l'Europe occidentale de 1936 à 1940[21].

La version allemande de Radio-Paris bénéficie par réquisition du puissant émetteur enondes moyennes de 60 kW de l'exPoste Parisien, installé auxMolières (Seine-et-Oise), et qui peut être entendu sur tout le territoire français mais aussi dans une grande partie de l'Europe et enAfrique du Nord sur lalongueur d'onde de 312,8 m (959kHz). Les émetteurs régionaux enondes moyennes de lazone occupée sont tous remis en état de fonctionnement par l'armée allemande et permettent à Radio-Paris d'être relayée par l'émetteur deRennes Thourie (120 kW) sur 431,7 m (exRadio Rennes Bretagne PTT) à partir du, de Rennes Alma (40 kW) sur 288,6 m, de Louvetot (40 kW) sur 274 m (exRadio Normandie), puis par l'émetteur de 100 kW deBordeaux Néac (ex Radio Bordeaux-Lafayette PTT) dès le (OM 278,6 m) et celui de 25 kW de Bordeaux SO sur 219,6 m pour le Sud de la France. La nuit, Radio-Paris émet sur une longueur d'onde synchronisée sur 312,8 m sur tous ses émetteurs ondes moyennes afin de déjouer les attaques aériennes des Anglais qui peuvent se diriger grâce aux émetteurs de chaque région[22].

L'émetteur grandes ondes d'Allouis est remis en service par les Allemands le. Radio-Paris y est diffusée sur son ancienne fréquence de 1 648 m. À partir du15 février 1942, l'émetteur ondes longues diffuse le même programme que sur ondes moyennes deh à20 h 15, un programme musical différent des OM de20 h 15 à22 h, puis reprend le bulletin d'informations des OM de22 h à22 h 15. LaRésistance fait sauter l'émetteur ondes longues d'Allouis le, endommageant partiellement les installations et rendant inaudible Radio-Paris pour une partie de la France pendant quelques jours. À partir de l'été 1942, Radio-Paris semble ne plus utiliser les grandes ondes, dont l'un des émetteurs est consacré au brouillage des émissions grandes ondes de laBBC sur 1 500 m. En1943, la longueur d'onde de 1 648 m GO est affecté au relais de laDeutscher Europasender West de la radiodiffusion allemande. Le centre ondes longues d'Allouis est dynamité et complètement détruit par les Allemands en retraite le[22].

Notes et références

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Notes

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  1. Cette ritournelle est deJean Oberlé et fut aussi chantée, à cette époque, par d'autres que Pierre Dac.

Références

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  1. Cécile Méadel,« Mare-Moto. Une pièce radiophonique de Pierre Cusy et Gabriel Germinet (1924) », in: Réseaux. Communication - Technologie - Société, 52, 1992,p. 75-94 — surPersee.
  2. Roger Keyes, Guy Scheyven,Échec au roi : Leopold III, 1940-1951, Duculot, 1986, 360 p.
  3. Discours radiodiffusé du maréchal Pétain du 17 juin 1940 sur Radio Bordeaux-Lafayette PTT, surYouTube.com.
  4. a etbTexte de la convention d'armistice, sur le site de l'université de Perpignan.
  5. Maurice Chevalier chante dans les studios de Radio-Paris,Les Actualités mondiales, septembre 1941.
  6. MarcFerro,Pétain, Paris,Fayard, (réimpr. 2008), 789 p.(ISBN 978-2-213-01833-1),p. 523.
  7. Éditorial prononcé par Philippe Henriot le 9 avril 1944 à12 h 40 sur Radio-Paris, surYoutube.com
  8. Philippe Henriot s'adresse aux Résistants en mai 1944 sur Radio-Paris surYoutube.com
  9. Dernier éditorial de Philippe Henriot prononcé le 27 juin 1944 sur Radio-Paris, surDailymotion.com
  10. Jean-Paul Grémy,Les Sondages clandestins de la Résistance en France occupée au début de l'année 1944, cahierno 4 (2 juin 1944) : L'impact des éditoriaux de Philippe Henriot,p. 7, halshs-00701976, version 1 - 28 mai 2012.
  11. « Radio Paris ment » et « Messages personnels », 27 février 1942, Radio Londres, surJalons pour l'histoire du temps présent,ina.fr.
  12. « Radio Londres, Radio Paris et Vichy : la guerre des ondes », surhistoire-pour-tous.fr(consulté le)
  13. Olivier Wieviorka,« 1. L'Appel », dansHistoire de la Résistance,Éditions Perrin,(lire en ligneAccès payant),p. 21-51
  14. Dominique Rossignol,« 4. Anglo-Américains », dansHistoire de la propagande en France de 1940 à 1944 L'utopie Pétain.,Presses universitaires de France,(lire en ligneAccès payant),p. 299-335
  15. « Photo d'une affiche : "Lutte contre les maladies mentales, propagande pour la protection de la santé publique, La dingaullite (maladie honteuse)" », surparismuseescollections.paris.fr, vers 1941(consulté le)
  16. AndréBrissaud (préf. Robert Aron),La Dernière année de Vichy (1943-1944), Paris,Librairie Académique Perrin,, 587 p.,p. 417-421 et 423.
  17. « La victoire de Paris est en marche ! »,Le Parisien Libéré,no 1 du mardi 22 août 1944.
  18. Myriam Chimènes (Dir.), Josette Alviset, Agnès Callu et Nathalie Dompnier,La Vie musicale sous Vichy (collectifIHTP-CNRS), Bruxelles,Éditions Complexe,coll. « Histoire du temps présent »,, 420 p.(ISBN 2-87027-864-0,OCLC 407379367,BNF 37684437,lire en ligne),p. 103
  19. Les marionnettes de laIIIe République, émission 25 juin 1944, Radio-Paris surYoutube.com
  20. Thierry Vignaud,Le centre émetteur grandes ondes de Radio-Paris à Saint Rémy L'Honoré surÉmetteurs de radiodiffusion et télévision.
  21. Thierry Vignaud,Le centre émetteur d'Allouis (description des installations en 1939) surÉmetteurs de radiodiffusion et télévision.
  22. a etbJean-Marc Printz,1940-1944 : La guerre des ondes, sur 100ansderadio.free.fr

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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